LES ÉTATS MEMBRES RECONNAISSENT DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE LA NÉCESSITÉ DE RENFORCER LA COOPÉRATION ENTRE L’ONU ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET AUTRES
Communiqué de presse AG/10282 |
Assemblée générale
38e et 39e séances plénières – matin et après-midi
LES ÉTATS MEMBRES RECONNAISSENT DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE LA NÉCESSITÉ DE RENFORCER LA COOPÉRATION ENTRE L’ONU ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET AUTRES
Les États Membres ont reconnu aujourd’hui devant l’Assemblée générale, sur la base d’un rapport du Secrétaire général, l’importance croissante prise par les organisations régionales et autres, notamment dans les domaines de la paix et de la sécurité, et ont souligné la nécessité de renforcer leurs liens avec l’Organisation des Nations Unies. Certains pays, comme la Roumanie et l’Égypte, ont néanmoins relevé le caractère particulier de chaque situation qui empêche l’imposition d’un modèle unique de coopération.
Le rapport du Secrétaire général sur la Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales et autres (A/59/503) présente, pour la première fois, dans un document unique, des informations jusque-là communiquées par différents organes du système de l’ONU sur leurs activités en matière de coopération régionale. Il a été établi en application de plusieurs résolutions de l’Assemblée générale demandant aux organisations régionales et aux Nations Unies de multiplier leurs contacts et d’identifier les domaines de coopération.
Les représentants de l’Indonésie, du Tadjikistan, du Chili, de la République démocratique populaire lao, du Japon, des Pays-Bas, de Samoa et de la Turquie ont présenté chacun des projets de résolution sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et, respectivement, l’Organisation juridique consultative pour les pays d’Asie et d’Afrique (AALCO), l’Organisation de la coopération économique (OCE), l’Union interparlementaire (UIP), l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, Forum des îles du Pacifique, l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de la Conférence islamique (OCI).
Le représentant de la Roumanie a mis en avant les avantages comparatifs dont bénéficient les organisations régionales. Elles peuvent se déployer plus rapidement, utilisent mieux les ressources et disposent d’une meilleure connaissance de la réalité politique de terrain, a-t-il constaté. Il a insisté sur l’importance de tenir compte des caractéristiques propres à chaque organisation régionale, soulignant le caractère particulier de chaque situation qui, selon lui et le représentant de l’Égypte, fait obstacle à l’imposition d’un modèle unique de coopération. Il a cependant estimé que l’on pouvait dégager des principes généraux, comme la primauté du Chapitre VII de la Charte et du Conseil de sécurité pour les questions de paix et de sécurité.
S’exprimant au nom de l’Union africaine, M. Abubakar A. Tanko, Ministre d’État des affaires étrangères du Nigéria, a appelé les Nations Unies à accroître leur coopération et leur aide aux organismes régionaux et sous-régionaux pour qu’ils bénéficient de moyens aptes à renforcer la sécurité sur le continent et s’attaquer aux causes des conflits et aux facteurs qui les exacerbent.
De son côté, M. Mose Tjitendero, Président de l’Assemblée nationale de la Namibie, a évoqué les conditions climatiques défavorables qui ont causé plusieurs années de sécheresse et d’inondations en Afrique australe pour se réjouir de la mise en place d’une antenne régionale du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires. Mais l’ONU ne peut que coordonner la fourniture d’assistance, a-t-il ajouté, précisant que l’aide devait venir, elle, de la communauté internationale tout entière.
Le débat commun s’était ouvert par les interventions du Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) et du Directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. Le premier, M. Wolfgang Hoffman, a salué l’adoption par l’Assemblée générale en juin 2000 de l’accord sur la coopération entre la Commission préparatoire du TICEN et les Nations Unies et a rappelé le rôle particulier assigné à la Commission dans le chapitre de la Déclaration du Millénaire consacré au désarmement. Le second, M. Rogelio Pfirter, s’est lui félicité de la décision de la Libye de se défaire des armes de destruction massive qu’elle avait produites. Certaines infrastructures libyennes autrefois destinées au développement de ces armes seraient désormais utilisées pour produire des médicaments contre le VIH/sida, la tuberculose et d’autres maladies, a-t-il souligné.
Outre les orateurs cités, le Vice-Ministre des affaires étrangères de la Bulgarie, au nom de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Président de la Chambre des représentants du Bangladesh, et les représentants de la Tunisie (au nom du Groupe arabe et du secrétariat de la Ligue des États arabes), de Sao Tomé-et-Principe (au nom la Communauté des pays de langue portugaise), de la Fédération de Russie, (au nom de la Communauté des États indépendants (CEI)), de l’Ukraine (au nom du GUUAM), du Botswana (au nom de la Communauté des pays d’Afrique australe (SADEC)), de la Suisse, de la Norvège, du Royaume-Uni, du Mali, d’Andorre, du Burkina Faso, du Congo (au nom de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC)), de l’Ouganda, du Pakistan, de l’Italie, de l’Autriche, de l’Afrique du Sud, de Chypre, de Singapour, de la Chine, du Tchad, de la Serbie-et-Monténégro, du Kenya et de la République de Moldova, et l’Observateur permanent de l’Union interparlementaire (UIP) ont également pris la parole.
L’Assemblée générale reprendra son débat commun sur ce thème, en séance plénière, demain à 10 heures.
COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET AUTRES
Rapport du Secrétaire général (A/59/303)
Le rapport du Secrétaire général sur la Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales et autres, présente pour la première fois dans un document unique des informations jusque-là communiquées par différents organes du système de l’ONU sur leurs activités en matière de coopération régionale. Il a été établi en application de plusieurs résolutions de l’Assemblée générale demandant aux organisations régionales et aux Nations Unies de multiplier leurs contacts et d’identifier les domaines de coopération. Le rapport indique par ailleurs que la sixième réunion de haut niveau avec les chefs d’organisations régionales aura lieu à la mi-2005. Ce type de rencontre pourrait à l’avenir être organisé tous les ans. Le Secrétaire général indique en outre avoir demandé à six départements ou organisations du système de l’ONU d’assurer le suivi de la mise en œuvre des recommandations issues de ces réunions.
Le Conseiller spécial pour l’Afrique du Secrétaire général a coordonné les discussions avec l’Union africaine (UA), notamment au sujet du renforcement des capacités de gestion des crises et du développement du continent en général. Les Nations Unies ont apporté leur soutien à la mise en place des nouvelles institutions de l’UA, comme le Conseil de paix et de sécurité ou le projet de force africaine d’intervention. La coopération s’est également intensifiée dans le cadre du déploiement ou du renforcement de missions de l’ONU sur le continent. Parmi les autres actions, on peut citer la contribution de l’ONUSIDA dans le suivi de la mise en œuvre de la Déclaration d’Abuja sur le VIH/sida, la nomination d’un représentant du PAM auprès de l’UA ou encore la participation du Haut commissariat des droits de l’homme à plusieurs initiatives de l’UA concernant le Darfour.
L’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE) a envisagé pour la première fois, lors de sa réunion ministérielle de juin 2004 à Jakarta, de demander le statut d’observateur auprès des Nations unies, expliquant qu’une relation institutionnelle favoriserait la réalisation des objectifs de l’organisation. Le quatrième séminaire ONU-ANASE, qui s’est tenu en février 2004 à Jakarta a principalement porté sur les questions de sécurité et plus particulièrement sur l’assistance humanitaire, les mesures préventives et la coopération dans le cadre des opérations de maintien de la paix. Le rapport précise par ailleurs que le PNUD est un interlocuteur du secrétariat de l’ANASE depuis sa création.
La coopération entre les Nations Unies et la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a principalement porté en 2004 sur la crise politique en Haïti. Le Secrétaire général a souligné à cet égard le rôle politique de premier plan joué par la CARICOM dans ce pays. La CARICOM a par ailleurs accru sa coopération avec l’ONU en ce qui concerne la prévention des conflits, la gouvernance et la sécurité, en particulier la lutte contre le terrorisme.
Le Conseil de l’Europe et les Nations Unies ont collaboré dans le domaine du maintien de la paix, notamment dans le cadre des missions de l’ONU au Kosovo et en Géorgie. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a par ailleurs activement participé aux activités du Conseil dans les domaines de l’action humanitaire et des secours en cas de catastrophe.
La Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) et les Nations Unies ont eu des entretiens sur la mise en place de mécanismes d’alerte rapide et le renforcement des centres d’opération sous-régionaux, le Centre sous-régional des droits de l’homme et de la démocratie en Afrique centrale, créé en juin 2002 et sis à Yaoundé et le Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, créé en 1992.
La huitième Réunion générale entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes a souligné l’importance d’un renforcement de la coopération dans le domaine de la prévention des conflits. Par ailleurs, la Charte arabe des droits de l’homme, adoptée à Tunis en mai 2004 a tenu compte de bon nombre de recommandations formulées par le comité d’experts de pays arabes créé pour l’occasion par le Haut Commissariat aux droits de l’homme.
La réunion générale sur la coopération entre les Nations Unies et l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) qui s’est tenue en juillet 2004 à Vienne a permis de renforcer l’échange de compétences dans le domaine politique et d’identifier une série de projets communs. Par ailleurs, la délégation ministérielle de l’OCI constituée pour nouer des liens avec le Quatuor a rencontré le Secrétaire général le 2 juin 2004.
La coopération entre les Nations Unies et l’Organisation des États américains (OEA) est étroite en matière de désarmement. Le Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique centrale et dans les Caraïbes et l’OEA ont détruit au total 20 577 armes à feu, 272 062 munitions de petit calibre et 70 601,67 tonnes de munitions de gros calibre dans le cadre d’opérations conjointes menées au Brésil, en Argentine et au Pérou en 2002, ainsi qu’au Paraguay en 2003. L’OEA a par ailleurs coopéré avec la Mission de l’ONU en Haïti.
Les Nations Unies et l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ont organisé en avril 2004 un atelier sur l’alerte précoce et la prévention des conflits. Les deux organisations coopèrent également en Côte d’Ivoire, aux Comores et en Haïti, ainsi que dans le domaine électoral. L’Agence intergouvernementale de la francophonie a par ailleurs permis de renforcer le développement du site internet de l’ONU en langue française grâce à la mise à disposition d’un jeune expert francophone.
La coopération entre les Nations Unies et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) porte essentiellement sur la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et la corruption. L’OSCE collabore également avec les missions de l’ONU au Kosovo et en Géorgie.
Le Secrétaire général a salué l’envoi par le Forum des îles du Pacifique de la Mission régionale d’assistance aux Îles Salomon. Le Forum collabore par ailleurs avec la Mission des Nations Unies à Bougainville.
La coopération entre les Nations Unies et la Communauté de développement d’Afrique australe (CDAA) porte notamment sur l’assistance humanitaire après la grave crise de 2002-2003 causée par les pénuries alimentaires. La création d’un bureau régional d’appui par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a permis d’améliorer l’action de l’ONU dans ce domaine. Les deux organisations ont par ailleurs aidé les États Membres à appliquer le plan stratégique de la CDAA dans le cadre de la lutte contre le sida.
Dans une deuxième partie, le rapport du Secrétaire général dresse le bilan de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation juridique consultative pour les pays d’Asie et d’Afrique, l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, l’Organisation de coopération économique, l’Union interparlementaire, le Système économique latino-américain, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et la Commission préparatoire du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.
Projets de résolution
Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation juridique consultative pour les pays d’Asie et d’Afrique (A/59/L.1)
L’Assemblée générale, dans cette résolution, décide d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante et unième session la question intitulée « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation juridique consultative pour les pays d’Asie et d’Afrique ».
Elle recommande, en outre, que, afin de promouvoir une interaction étroite entre l’Organisation consultative et la Sixième Commission, on fasse coïncider l’examen de la question intitulée « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation juridique consultative pour les pays d’Asie et d’Afrique » avec les débats de la Commission sur les travaux de la Commission du droit international.
Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de coopération économique (A/59/L.3)
L’Assemblée générale, dans cette résolution, décide d’inscrire à l’ordre du jour de sa soixante et unième session la question subsidiaire intitulée « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de coopération économique ».
Elle prie par ailleurs le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante et unième session, un rapport sur l’application de la présente résolution.
Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union interparlementaire (A/59/L.5)
L’Assemblée générale, dans cette résolution, décide d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante et unième session la question subsidiaire intitulée « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union interparlementaire ».
Elle encourage également l’Organisation des Nations Unies et l’Union interparlementaire à continuer de coopérer étroitement dans différents domaines, plus particulièrement en ce qui concerne la paix et la sécurité, le développement économique et social, le droit international et les droits de l’homme, ainsi que la démocratie et les problèmes d’égalité entre les sexes, compte tenu des effets bénéfiques importants de la coopération entre les deux organisations, dont témoigne le rapport du Secrétaire général.
Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (A/59/L.6)
Par cette résolution, l’Assemblée générale décide d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixantième et unième session la question subsidiaire intitulée « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est ».
Elle continue, en outre, d’encourager l’Organisation des Nations Unies et l’Association à développer encore leurs contacts et à renforcer, selon qu’il conviendra, les domaines de coopération.
Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (A/59/L.7)
L’Assemblée générale, dans cette résolution, décide d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante et unième session la question subsidiaire intitulée « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires ».
Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (A/59/L.8)
L’Assemblée générale décide, par cette résolution, d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante et unième session la question subsidiaire intitulée « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques ».
Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et le Forum des îles du Pacifique (A/59/L.11)
L’Assemblée générale, dans cette résolution, décide d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante et unième session la question subsidiaire intitulée « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et le Forum des îles du Pacifique ».
Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de la Conférence islamique (A/59/L.12)
L’Assemblée générale, par cette résolution, décide d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante et unième session la question subsidiaire intitulée « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de la Conférence islamique ».
Elle demande en outre instamment à l’ONU et à d’autres organismes des Nations Unies, en particulier aux institutions chefs de file, de fournir à l’Organisation de la Conférence islamique, ses organes subsidiaires et ses institutions spécialisées et apparentées une assistance accrue et servir ainsi les intérêts communs aux deux organisations dans les domaines politique, économique, social, culturel, humanitaire et scientifique.
Déclarations
M. WOLFGANG HOFFMAN, Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN), a indiqué que, depuis sont adoption en 1996, le Traité a été signé par 173 États (dont quatre au cours de l’année écoulée) et ratifié par 119 d’entre eux (dont 14 au cours de l’année écoulée). Le nombre grandissant de pays s’engageant en faveur du TICEN ne doit cependant pas conduire à l’autosatisfaction, a-t-il dit, en précisant que 11 États dont la ratification est indispensable pour l’entrée en vigueur du Traité manquent à l’appel. La Commission, a-t-il poursuivi, a deux activités principale: faire connaître et promouvoir l’entrée en vigueur du TICEN et établir un régime de vérification. Ce dernier point passe par la mise en place d’un système de surveillance international permettant de détecter des preuves d’éventuelles explosions. Il a indiqué que plus de la moitié des stations étaient déjà opérationnelles et que le système de surveillance, relayé par des centres nationaux de données, devrait être parachevé d’ici trois à quatre ans.
Le Secrétaire exécutif a expliqué que la crédibilité des accords internationaux de désarmement était souvent tributaire de la crédibilité du régime de vérification qui leur est associé. Constatant que les efforts de vérification avaient été sévèrement et injustement critiqués, il a souligné que c’était une entreprise difficile et coûteuse. Il a par ailleurs déclaré que, si l’objectif principal du TICEN est de mettre fin aux essais nucléaires, son système de surveillance peut avoir d’autres applications potentielles, dans l’observation des tremblements de terre, des activités volcaniques, ou encore des changements climatiques. Il a salué l’adoption par l’Assemblée générale en juin 2000 de l’accord sur la coopération entre la Commission préparatoire du TICEN et les Nations Unies et a rappelé le rôle particulier assigné à la Commission dans le chapitre de la Déclaration du Millénaire consacré au désarmement. Il a souhaité en conclusion que le Commission devienne membre à part entière du Conseil des chefs de secrétariats du système des Nations Unies.
M. ROGELIO PFIRTER, Directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, a évoqué les progrès réalisés par son organisation lors des deux dernières années, mais également les nombreuses difficultés qu’il restait à traiter. Se félicitant de l’augmentation croissante des États Membres de l’Organisation, il a cependant remarqué que quelques pays importants n’étaient pas encore soumis à l’interdiction d’armes chimiques, citant notamment le Moyen-Orient et la péninsule coréenne. Soulignant que rien ne pouvait justifier l’utilisation d’armes chimiques, il a salué la décision de la Libye, de se défaire des armes de destruction massive qu’elle avait produites. Il a par ailleurs indiqué que certaines infrastructures libyennes autrefois destinées au développement de ces armes seraient désormais utilisées pour produire des médicaments contre le VIH/sida, la tuberculose et d’autres maladies.
Estimant que la paix et la sécurité étaient étroitement liées, M. Pfirter a expliqué que les organes qui en défendent les principes l’étaient également. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, quoique indépendante des Nations Unies, est indissociable des efforts menés par la communauté internationale en ce sens, a-t-il ajouté, et elle est disposée à accroître sa collaboration avec le Centre contre le terrorisme afin d’empêcher les terroristes de mettre la main sur des armes de destruction massive ou des agents chimiques.
M. REZLAN ISHAR JENIE (Indonésie), qui présentait le projet de résolution A/59/L.1, portant sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation juridique consultative pour les pays d’Asie et d’Afrique (AALCO), a rappelé que cette organisation avait reçu de l’Assemblée générale le statut d’observateur permanent en 1980. Il a indiqué que son pays avait eu l’honneur d’organiser à Bali, en juin dernier, la 43e session annuelle de l’AALCO. Il a précisé à cet effet que l’Indonésie avait déjà accueilli en 1955 la Conférence historique des États asiatiques-africains, l’AALCO ayant été créée en 1956, suite à cette réunion importante de Bandung. Pour commémorer le 25e anniversaire de la Conférence de Bandung, l’AALCO a tenu sa 21e session en Indonésie en 1980, a-t-il ajouté.
Le représentant a affirmé que la large gamme de questions juridiques reflétait le rôle de l’AALCO dans la promotion et la codification du droit international. La contribution apportée par l’Organisation à la promotion du droit international renforcera les objectifs des Nations Unies, a-t-il assuré, invitant les États Membres à adopter le projet de résolution afin de parvenir à cet objectif.
M. RASHID ALIMOV (Tadjikistan) a présenté le projet de résolution A/59/L.3, sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de la coopération économique (OCE). Cette organisation, a-t-il indiqué, regroupe 10 pays: l’Azerbaïdjan, l’Afghanistan, l’Iran, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan, le Pakistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et la Turquie. Il a estimé que le document signé le 24 juin 2003 entre l’OCE et la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies avait permis de renforcer les liens entre les deux organisations. Il a souligné également l’insuffisance de la coopération dans le domaine de la lutte contre le trafic de stupéfiants.
L’OCE célèbrera en 2005 son vingtième anniversaire, a-t-il dit, dont plus de la moitié avec le statut d’observateur auprès des Nations Unies. Il a estimé qu’une plus large coopération permettrait, non seulement de renforcer les liens économiques entre les pays membres, mais aussi d’optimiser leurs relations commerciales avec le reste du monde.
M. HERALDO MUNOZ (Chili), qui présentait le projet de résolution A/59/L.5 sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union interparlementaire, a expliqué que ce projet bénéficiait d’un large appui des délégations de toutes les régions du monde. Quelque 78 pays ont coparrainé ce projet de résolution, a-t-il indiqué. Estimant que la situation mondiale actuelle nécessitait une synergie plus étroite entre les peuples de la terre et la communauté internationale, il a souligné qu’il revenait aux parlements nationaux de représenter leurs peuples respectifs.
Rappelant que le Secrétaire général se félicitait dans son rapport de la relation très étroite et substantielle entre les Nations Unies et l’Union interparlementaire, particulièrement depuis que cette dernière avait reçu le statut d’observateur il y a deux ans, le représentant a signalé qu’il espérait que le projet de résolution serait adopté par consensus.
M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao), qui présentait le projet de résolution A/59/L.6, portant sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), a affirmé qu’outre le dialogue de partenariat entre l’ANASE et le PNUD, plusieurs agences des Nations Unies sont engagées dans divers domaines de coopération, tels que l’élimination de la pauvreté, le développement des ressources humaines, la bonne gouvernance, la prévention des catastrophes naturelles, etc.
Le représentant a ainsi souligné que l’ONUSIDA avait accordé une aide précieuse à l’ANASE, en l’aidant à mettre sur pied des ateliers et fournissant une assistance technique dans la mise en place de programme régionaux sur la prévention du VIH/sida. Un mémorandum de quatre ans, centré sur les maladies transmissibles et non transmissibles, sur la sécurité alimentaire, et les nouvelles maladies qui se profilent a l’horizon, a été conclu en 1997 avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), accord qui a été prorogé de cinq ans en mars 2002, lors de la sixième réunion des ministres de la santé de l’ANASE, a-t-il noté. Dans le domaine de la coopération économique et commerciale, plusieurs séminaires régionaux ont eu lieu sur les questions liées à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a-t-il affirmé. En matière de paix et de sécurité, le projet « vers une culture de paix et de sécurité » a été lancé et appliqué, a-t-il ajouté. Il a également cité la coopération entre l’AIEA et l’ANASE sur la zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est.
M. SHINICHI KITAOKA (Japon) a présenté le projet de résolution A/59/L.7 sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Il a expliqué que ce texte, de nature essentiellement procédurale, permettrait à la Commission d’informer l’Assemblée générale de ses activités lors de la soixantième session.
Le représentant a par ailleurs souligné le rôle essentiel joué, à ses yeux, par les organisations régionales. Il s’est félicité à cet égard de l’action de l’Union africaine et a salué l’extension prochaine de sa mission d’observation au Darfour, avec le soutien des Nations Unies. Il a insisté sur le caractère exemplaire de l’Organisation consultative juridique Asie/Afrique, en matière de diffusion d’expertise dans le domaine du droit international. Il a estimé que ce travail de codification du droit international serait plus fructueux encore dans le cadre d’une collaboration plus étroite avec les Nations Unies. Il a enfin estimé que l’Union interparlementaire contribuait à la promotion de la démocratie dans le monde. Il a souhaité qu’elle engage de larges consultations auprès des parlementaires de divers pays sur les recommandations du groupe d’éminentes personnalités sur les relations entre les Nations Unies et la société civile.
M. ARJAN HAMBURGER (Pays-Bas), qui présentait le projet de résolution A/59/L.8 sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, a estimé que cette organisation était un important acteur de la paix et la sécurité internationales. Rappelant que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques avait été créée en 1997 par les États parties à la Convention des armes chimiques, il a indiqué que cette organisation compterait 166 membres d’ici à la fin du mois.
Cette institution travaille activement pour amener les pays qui ne l’ont pas encore fait à adhérer à la Convention, ainsi que s’assurer de la destruction effective des stocks d’armes de destruction massive ainsi que des infrastructures de production d’armes chimiques, a expliqué M. Hamburger. Soulignant l’importance de la coopération entre cette organisation et les Nations Unies, il a souhaité réitérer le soutien des Pays-Bas envers cette collaboration en présentant ce projet de résolution.
M. ALI’IOAIGA FETURI ELISAIA (Samoa), qui présentait le projet de résolution A/59/L.11 sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et le Forum des îles du Pacifique, a souligné que, par ce texte, le Forum et ses institutions associées réaffirmaient leur engagement pour un partenariat de coopération et d’amitié avec les Nations Unies et ses partenaires pour le développement. Il a indiqué qu’en avril dernier, à Auckland, en Nouvelle-Zélande, les dirigeants du Forum avaient adopté une vision manifestant le désir de favoriser la paix, l’harmonie, la sécurité et la prospérité économique dans la région. Cette vision est exprimée dans un plan, actuellement en cours d’élaboration, qui sera centré sur quatre points: la croissance économique, le développement durable, la bonne gouvernance et la sécurité.
Le représentant a prié le système des Nations Unies de poursuivre de façon étroite son travail avec le Forum, une tâche d’autant plus importante que nous approchons du réexamen, 10 ans après, de l’application du Programme d’action de la Barbade sur le développement durable des petits États insulaires en développement et, 15 ans après, de celui des Objectifs du Millénaire pour le développement.
M. ALTAY CENGIZER (Turquie) a présenté le projet de résolution A/59/L.12 sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de la Conférence islamique (OCI). Il a estimé que l’on se trouvait à un moment critique où les traditions sociales, religieuses et historiques des peuples devaient servir de source d’inspiration pour réduire les différences. L’OCI, avec sa composition géographique variée, témoigne de la richesse de la sagesse et de l’expérience accumulées pour réaliser les objectifs de paix, de sécurité, de stabilité et de prospérité. Il a appelé de ses vœux un renforcement des relations entre les Nations Unies et l’OCI.
Le représentant a par ailleurs pris la parole au nom de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, dont il a salué l’arrivée cette année d’un nouveau membre, la Serbie-et-Monténégro. Il a indiqué qu’au-delà de l’objectif premier dans le domaine économique, l’organisation avait également pour but d’instaurer plus de stabilité politique dans la région, qu’il a qualifiée de zone géostratégique complexe. La coopération au sein de l’Organisation s’étend aux échanges activités banquières, au réseau électrique, aux sciences et statistiques, à la lutte contre le crime organisé, ou encore à l’harmonisation des procédures douanières, a-t-il ajouté. Il a estimé qu’un renforcement de la coopération entre les Nations Unies et l’Organisation permettrait de meilleurs résultats dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.
M. ALI HACHANI (Tunisie), qui s’exprimait également au nom du Groupe arabe et du secrétariat de la Ligue des États arabes, a indiqué que le bureau de la Ligue des États arabes avait introduit un projet de résolution sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Ligue, qui serait distribué prochainement, a-t-il expliqué. Ce projet demande aux secrétariats des deux organisations d’œuvrer pour accroître la collaboration entre les institutions, afin d’augmenter leur capacité à en faire profiter l’intérêt commun, dans les domaines économique et social notamment.
Le représentant a espéré que ce projet de résolution serait l’objet d’un consensus. Il s’est par ailleurs félicité de la coopération croissante entre l’ONU et l’Union africaine, entre autres.
M. DOMINGOS AUGUSTO FERREIRA (Sao Tomé-et-Principe), qui s’exprimait au nom de l’Angola, du Cap-Vert, du Brésil, du Timor-Leste, de la Guinée-Bissau, du Mozambique, du Portugal et de Sao Tomé-et-Principe, États membres de la Communauté des pays de langue portugaise, a souligné que cette communauté, créée le 17 juillet 1996, et qui a obtenu en 1999 le statut d’observateur permanent auprès des Nations Unies, rassemblait 240 millions de personnes, vivant dans huit pays et quatre continents. Les principaux buts poursuivis par la Communauté s’inscrivaient notamment dans les domaines du dialogue politique et de la coopération entre ses États membres, de la défense et la promotion de la langue portugaise.
Le représentant a demandé à l’Assemblée générale d’adopter par consensus le projet de résolution intitulé « Coopération entre les Nations Unies et la Communauté de langue portugaise » qui sera prochainement disponible.
M. ANDREY DENISOV (Fédération de Russie), qui s’exprimait au nom de la Communauté des États indépendants, a estimé que la lutte contre le terrorisme international exigeait une coopération accrue entre les Nations Unies et les organisations régionales. Il s’est prononcé pour un renforcement des relations avec l’OSCE, dont il a estimé qu’elle avait un potentiel unique dans le domaine politico-militaire. Il a souhaité que l’OSCE conserve un statut autonome et ne limite pas ses activités à l’observation, mais les accroisse au domaine humanitaire afin de se consacrer davantage à des projets concrets. Il a jugé indispensable de surmonter les déséquilibres fonctionnels et territoriaux artificiellement créés au sein de l’OSCE. Il a estimé que la plate-forme pour la coopération et la sécurité adoptée lors du Sommet de l’OSCE à Istanbul en 1999, était une bonne base pour un renforcement des relations avec les Nations Unies.
M. VICTOR KRYZHANIVSKY (Ukraine), qui s’exprimait également au nom du GUUAM, a estimé que l’accroissement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales était indispensable pour que la communauté internationale puisse adéquatement faire face aux défis actuels. Expliquant que le renforcement de la sécurité régionale faisait désormais partie des objectifs principaux du GUUAM, il a salué les efforts du Comité contre le terrorisme visant à faciliter le dialogue avec les organisations régionales dans cette lutte, et a réaffirmé l’engagement du GUUAM, qui bénéficie depuis l’année dernière du statut d’observateur, à coopérer davantage avec l’Organisation dans ce domaine.
M. Kryzhanivsky a par ailleurs indiqué que le GUUAM attachait une importance particulière à la collaboration entre les Nations Unies et les organisations régionales européennes, plaidant pour davantage d’interaction entre l’ONU, l’Union européenne, l’OTAN, OSCE et le Conseil de l’Europe dans le secteur du maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité du continent européen, ainsi que dans la promotion de l’état de droit et des droits de l’homme et l’amélioration de la coopération dans les domaines économiques et sociaux. À cet égard, il a déploré le manque de progrès qui caractérise nombre de conflits frappant des anciens territoires soviétiques, comme l’Abkhazie, l’Ossétie du Sud, la Géorgie, le Haut Karabakh et la République d’Azerbaïdjan. Il a donc exhorté les organisations internationales concernées, dont l’ONU et l’OSCE, à prendre les mesures nécessaires pour résoudre ces conflits.
M. ABUBAKAR A. TANKO, Ministre d’État des affaires étrangères du Nigéria, qui s’exprimait au nom de l’Union africaine, a appelé les Nations Unies à accroître leur coopération et leur aide aux organismes régionaux et sous-régionaux pour qu’ils bénéficient de moyens aptes à renforcer la sécurité sur le continent et s’attaquer aux causes des conflits et aux facteurs qui les exacerbent. La nomination d’envoyés spéciaux par l’Union africaine dans les localités où les Nations Unies opèrent constitue une étape importante dans la coopération entre les deux organisations, a-t-il souligné.
L’Union africaine, à travers son Conseil de paix et de sécurité, est plus concentrée et plus active dans son approche du maintien de la paix et de la sécurité, a estimé le Ministre. Il a demandé que les Nations Unies accroissent leur aide à l’Union africaine et à la CEDEAO pour l’application du Programme d’action des Nations Unies pour la prévention, le contrôle et l’élimination du commerce illégal des petites armes et des armes légères sous tous leurs aspects, adopté en 2001. Il a en outre demandé un soutien de l’Organisation pour le déminage de la sous-région. En matière de lutte contre la pauvreté, les maladies et la pandémie de VIH/sida, une aide du système des Nations Unies est nécessaire, a-t-il également affirmé.
M. JAMIRUDDIN SIRCAR, Président de la Chambre des représentants du Bangladesh, a salué le rôle croissant des organisations régionales. Il a souligné la nécessité d’identifier les domaines dans lesquelles elles peuvent compléter l’action des Nations Unies et présenter des avantages comparatifs. Soulignant le rôle de l’Union interparlementaire, il a souhaité que l’on mette davantage l’accent sur la dimension parlementaire dans la coopération internationale. Il a par ailleurs estimé que l’Association parlementaire du Commonwealth, dont il a assuré la présidence en 2003, disposait d’une grande expertise dont elle pouvait faire profiter l’ONU. Il a également salué les succès de l’Association pour la coopération régionale en Asie du Sud, dont il a indiqué qu’elle fêterait son vingtième anniversaire l’année prochaine.
M. Sircar a estimé que les recommandations du groupe d’éminentes personnalités sur les relations entre les Nations Unies et la société civile concernant l’implication plus systématique des parlementaires dans le travail de l’Organisation méritaient la plus grande attention. Il a placé beaucoup d’espoir à ce sujet dans la deuxième Conférence des présidents de parlements qui doit avoir lieu en août 2005. Il a notamment souhaité que l’Union interparlementaire saisisse cette occasion pour mieux définir ses responsabilités sur les questions de promotion de la paix et de la sécurité, de démocratie, de droits de l’homme et d’égalité hommes/femmes.
M. ALFRED DUBE (Botswana), qui s’exprimait également au nom de la Communauté des pays d’Afrique australe (SADEC), a évoqué les efforts entrepris par la SADEC pour tenter d’améliorer la condition des peuples de la région. Il a notamment cité la mise en place d’un plan régional de développement stratégique (RISDP) en 2003, qui se consacre entre autres aux questions de la paix, de la sécurité, de la démocratie, de la gouvernance, du VIH/sida et du commerce. M. Dube a également évoqué le lancement, du SIPO cette année à Maurice, un plan destiné à servir d’instrument pour mettre en œuvre les objectifs de développement la SADEC tels que dégagés dans le RISDP.
Le représentant a cependant remarqué que la mise en place du RISDP et du SIPO dépendrait de la disponibilité des ressources. Expliquant que la SADEC bénéficiait des contributions de ses propres États membres, mais également de partenaires à la coopération internationale, il a indiqué que la mobilisation de fonds supplémentaires était essentielle à la réalisation des objectifs du RISDP et du SIPO. M. Dube a par ailleurs affirmé que la SADEC soutenait la collaboration accrue entre l’ONU et les organisations régionales, rappelant qu’elle avait posé sa candidature à un poste d’observateur.
M. IVAN PETKOV, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Bulgarie, qui s’exprimait au nom de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont la présidence est assurée par son pays, a évoqué le projet de résolution biannuel, actuellement en discussion parmi les États Membres, et portant sur la coopération entre l’OSCE et les Nations Unies. Le texte, a-t-il dit, souligne les activités de l’OSCE en matière d’alerte et de prévention des conflits, de gestion de crise et de réinsertion post-conflit.
Le Vice-Ministre a également mis l’accent sur la lutte contre le terrorisme, affirmant la nécessité de bâtir un réseau efficace d’aide logistique et technique entre les organisations. L’OSCE et les Nations Unies parlent un langage commun et ont des priorités similaires pour tenter de résoudre les menaces contemporaines qui pèsent sur la sécurité, a-t-il conclu, appelant les deux organisations à établir à l’avenir une approche harmonisée pour accélérer les réformes des vieilles structures, défendre la règle de droit et les droits de l’homme fondamentaux, et le travail pour la paix.
M. MOSE TJITENDERO, Président de l’Assemblée nationale de la Namibie, s’est félicité de la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine dans le domaine de la paix et de la sécurité, particulièrement au Darfour. Il a constaté que les défis à relever et le niveau d’expérience étaient très variables d’une organisation régionale à l’autre. Dans cette perspective, il a estimé que davantage d’échange d’information et d’expérience permettrait de faire des économies, d’éviter de réinventer la roue à chaque instant et d’obtenir plus de succès au niveau régional. Il a indiqué que la Communauté de développement d’Afrique australe (CDAA) avait demandé à obtenir le statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale et il a espéré pouvoir compter à ce sujet sur le soutien des autres organisations régionales.
Le représentant a fait référence aux conditions climatiques défavorables qui ont causé plusieurs années de sécheresse et d’inondations en Afrique australe et s’est félicité de la mise en place à cette occasion d’une antenne régionale du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires. Mais l’ONU, a-t-il ajouté, ne peut que coordonner la fourniture d’assistance. L’assistance doit venir, elle, de la communauté internationale tout entière. Il a enfin souligné le rôle de l’Union interparlementaire fondée en 1889, et a salué l’attribution du statut d’observateur auprès des Nations Unies à cette organisation.
M. PETER BIERI (Suisse) a indiqué que la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et les autres organisations internationales devait aboutir à une meilleure répartition des tâches entre l’ONU et les organisations régionales ou sectorielles. À cet égard, il a estimé que les possibilités de collaboration entre l’Organisation des Nations Unies et le « Parlement des parlements » qu’est l’Union interparlementaire (UIP) étaient vastes et méritaient d’être développées.
Citant le rapport Cardoso, qui préconise notamment une meilleure participation des parlements nationaux aux travaux de l’ONU, il a jugé important de faire entendre la voix des peuples, ajoutant que les parlements étaient les mieux à même de faire entendre l’aspiration des peuples à vivre en paix dans le respect de leur identité. M. Bieri a expliqué que le projet de résolution sur la coopération entre l’ONU et l’UIP qui sera soumis à l’Assemblée générale posait les bases d’une intensification de la coopération entre les deux organisations et soulignait la contribution parlementaire plus importante et le soutien accru que pouvait apporter l’UIP à l’ONU.
M. JOHAN L. LØVALD (Norvège) a déclaré que le Conseil de l’Europe, que préside actuellement son pays, avait mis en œuvre en Europe les idées et les principes des Nations Unies, qui touchent plus de 800 millions de personnes. Le représentant s’est félicité de l’évolution de la coopération entre les Nations Unies et le Conseil de l’Europe. Il s’est également félicité du discours du Secrétaire général sur l’état de droit, prononcé à l’ouverture du débat général de la cinquante-neuvième session de l’Assemblée générale, lequel constitue à ses yeux une référence dans le cadre de la coopération entre les deux organisations.
M. DAVID ATKINSON, membre du Parlement du Royaume-Uni, a choisi de s’intéresser aux relations entre les Nations Unies et le Conseil de l’Europe comme exemple de coopération entre l’ONU et les organisations régionales. Les relations datent d’un demi siècle, a-t-il rappelé et elles prennent de nouvelles formes. Il a ainsi cité la rencontre, en février à Paris, entre une délégation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et le Groupe d’éminentes personnalités sur les menaces, les défis et les changements mis en place par le Secrétaire général. Il a également évoqué la collaboration entre les deux organisations au Kosovo, où le Conseil de l’Europe va dépêcher une mission d’observation pour les prochaines élections.
Estimant que le cadre juridique international consacré à la lutte antiterroriste était déjà vaste, il a souhaité que les États Membres ratifient au plus vite les instruments existants. Il a également appelé de ses vœux la mise en place d’une Convention des Nations Unies sur le terrorisme. Le Conseil de l’Europe, a-t-il dit, met l’accent sur l’amélioration des synergies entre organisations internationales et la suppression d’éventuels chevauchements d’activités. À ce titre, a-t-il ajouté, la coopération entre organisations internationales sera au cœur du troisième Sommet du Conseil de l’Europe, qu’accueillera la Pologne l’année prochaine.
M. CHEICK SIDI DIARRA (Mali) a souhaité s’associer aux remarques du représentant du Nigéria, qui s’était également exprimé au nom de l’Union africaine. Il a souligné l’importance de l’élaboration d’un système africain en matière de défense et de sécurité. Saluant le travail des experts de l’Organisation des Nations Unies dans la mise en place du Conseil de la paix et de la sécurité, il a estimé que la circulation d’armes légères constituait une menace importante à la sécurité du continent africain, et a indiqué que le soutien financier du PNUD visant à mettre en place le moratoire de la CEDEAO devait être renforcé.
Le représentant a par ailleurs encouragé les Nations Unies à poursuivre leur association avec l’Union africaine et d’autres organisations sous-régionales dans ses opérations de planification stratégique et de maintien de la paix, mais également en matière de droits de l’homme, et particulièrement des enfants et des femmes, a-t-il ajouté. Il s’est également félicité de la coopération entre l’ONU et la Conférence islamique sur des questions sociales, économiques et humanitaires, et a salué l’importante contribution de l’Organisation internationale de la francophonie dans sa collaboration avec les Nations Unies.
M. JULIAN VILA COMA (Andorre) a indiqué que son pays appuyait pleinement les efforts du Secrétaire général consacrés au renforcement de la coopération entre les Nations Unies et l’Union interparlementaire (UIP). Le représentant s’est ainsi félicité de l’important accroissement de la contribution apportée par les parlements aux différents sujets des Nations Unies. Il a en outre souligné les collaborations qui se sont nouées avec l’UNESCO, dans le domaine de l’éducation, le système des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme, le Comité créé par la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes dans le domaine du développement social. De même, selon lui, la coopération dans le domaine du développement durable entre les Nations Unies et l’UIP aident non seulement à l’analyse de la mise au point de l’accomplissement des objectifs du Millénaire, mais aussi à la préparation de la deuxième Conférence mondiale des « speakers » des parlements, qui aura lieu en septembre 2005 à New York.
M. ADRIAN SEVERIN, membre du Parlement de la Roumanie, a mis en avant les avantages comparatifs dont bénéficient les organisations régionales. Selon lui, elles peuvent se déployer plus rapidement, utilisent mieux les ressources et disposent d’une meilleure connaissance de la réalité politique de terrain. Il a indiqué que le Conseil de l’Europe et les Nations Unies avaient des objectifs communs, mais des moyens différents pour les mettre en œuvre. Il a ainsi estimé que l’ONU pourrait tirer profit des notions propres au Conseil de l’Europe, tels la sécurité démocratique, le mécanisme unique de suivi parlementaire transnational ou encore de l’expérience dans la mise en place de gouvernements autonomes locaux basés sur la décentralisation, la dévolution de pouvoirs et la subsidiarité. Tout le monde s’accorde sur la nécessité d’une coopération accrue, a-t-il déclaré, mais des divergences apparaissent sur les moyens d’y parvenir.
Le représentant a insisté sur l’importance de tenir compte des caractéristiques propres à chaque organisation régionale, soulignant le caractère unique de chaque situation qui, selon lui, fait obstacle à l’imposition d’un modèle unique de coopération. Il a cependant estimé que l’on pouvait dégager des principes généraux, comme la primauté du Chapitre VII de la Charte et du Conseil de sécurité pour les questions de paix et de sécurité. Toutefois, a-t-il poursuivi, la préservation de la paix et de la sécurité ne doit pas se faire au détriment des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Il a regretté que les résolutions des Nations Unies sur la coopération n’intègrent pas suffisamment cette approche pragmatique.
M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a estimé que le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine servirait la cause de la paix en augmentant le potentiel d’engagement de l’Afrique à assumer ses responsabilités internationales, grâce à l’assistance logistique et financière que l’ONU pourrait apporter. Cette collaboration devrait encore s’intensifier dans les domaines économique, social, humanitaire et culturel, a-t-il expliqué.
M. Kafando a par ailleurs indiqué que les parlements, par leur engagement décisif dans la recherche de la paix, la participation au développement et la lutte contre la pauvreté entre autres, étaient devenus des acteurs incontournables de la vie internationale, ce qui fait dire à certains qu’il y aurait une diplomatie parlementaire. Rappelant également que l’Organisation internationale de la francophonie avait mené diverses initiatives depuis sa création visant à rapprocher les peuples, il a conclu que les organisations régionales représentaient un tremplin idéal pour la réalisation des objectifs des Nations Unies.
M. BASILE IKOUEBE (Congo), qui s’exprimait au nom de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), qui regroupe 11 pays (Angola, Burundi, Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Tchad et Congo), a affirmé que, ainsi que le souligne le Secrétaire général dans son rapport, plusieurs domaines sont appelés à servir de cadre de référence à la coopération entre la CEEAC et les Nations Unies. Il a ainsi cité l’assistance pour rendre opérationnel le système de sécurité collective que forment le Conseil de paix et de sécurité et ses organes d’appui, le Mécanisme d’alerte rapide de l’Afrique centrale et la Force multinationale de l’Afrique centrale.
En outre, l’appui du PNUD pourrait être utile dans les efforts de l’Organisation tendant à créer une zone de libre-échange, a-t-il déclaré. Il a soulevé la nécessité de mettre en œuvre, dans de nombreux pays de la sous-région, des programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, afin de consolider les processus de paix en cours. La lutte contre la pauvreté, le VIH/sida et le paludisme constituent également des priorités qui mériteraient aujourd’hui de bénéficier d’un appui accru de la communauté internationale, en particulier du système des Nations Unies.
M. MAHMOUD SAMY (Égypte) s’est félicité de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales africaines dans le domaine de la paix et de la sécurité. Il donné l’exemple de l’intégration réussie des forces de maintien de la paix de la CEDEAO et de l’Union africaine au sein des missions de l’ONU, respectivement en Côte d’Ivoire et au Burundi. Il a par ailleurs souligné le rôle central joué par l’UA au Soudan ou en Somalie. Il a souhaité à cet égard que le Conseil de sécurité privilégie davantage la problématique régionale dans l’approche des conflits, afin d’en examiner les causes et de transcender les intérêts politiques les plus étroits. Il a appelé à un renforcement des liens entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes, dont il a rappelé qu’elle appuyait les efforts en faveur du désarmement et le droit à l’autodétermination des peuples sous occupation.
Il a en outre souligné le rôle de l’organisation juridique consultative Asie/Afrique, notamment dans le domaine du droit des traités ou du droit de la mer et a appelé les États Membres à soutenir le projet de résolution A/59/1 sur le renforcement de sa coopération avec l’ONU. En conclusion, il a reconnu la nécessité de renforcer la coopération entre organisations régionales, mais a estimé que la spécificité des valeurs de chaque région rendait impossible l’imposition de valeurs proprement régionales à tous les États Membres des Nations Unies.
M. FRANCIS BUTARIGA (Ouganda) s’est félicité de la coopération dynamique entre les Nations Unies et l’Union africaine dans différents domaines, particulièrement l’établissement du Conseil de la paix et de la sécurité. Expliquant que l’Union africaine avait mis sur pied une force d’intervention chargée de s’occuper des conflits sur le continent, il a estimé que des ressources logistiques supplémentaires seraient nécessaires pour que cette force devienne efficace, et a jugé que l’ONU pouvait jouer un rôle crucial à cet égard. M. Butariga a par ailleurs affirmé que le bureau du Conseiller spécial sur l’Afrique devrait être renforcé, de même que le rôle du coordinateur du PNUD au niveau national.
Le représentant a également salué la coopération entre l’Union interparlementaire et les Nations Unies. Indiquant qu’il soutenait la tenue de consultations parlementaires au Siège de l’ONU, il a cependant estimé que la participation de l’Union interparlementaire aux délibérations de l’Assemblée générale devait se limiter à son rôle d’observateur.
M. SARDAR MUHAMMAD SAWAR (Pakistan) s’est félicité des contacts et des consultations efficaces que les Nations Unies et l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), dont son pays est cofondateur, ont maintenu au cours des dernières années. Selon lui, le soutien mutuel des deux organisations et leur détermination à promouvoir le dialogue pour résoudre les conflits continuent de susciter un large appui international. Il a indiqué qu’elles devraient continuer à examiner les moyens pour étendre et diversifier leur coopération en identifiant de nouveaux domaines.
L’Organisation de coopération économique, cofondée par le Pakistan, l’Iran et la Turquie, est une autre organisation régionale importante, a-t-il souligné. En cherchant à promouvoir le développement socioéconomique de ses membres sur la base de leurs besoins communs, elle a joué un rôle important dans le renforcement et la promotion de la coopération économique régionale multidimensionnelle. Autre organisation cofondée par le Pakistan, l’Association du Sud asiatique pour la coopération régionale cherche à promouvoir le bien-être des populations de l’Asie du Sud et à améliorer leur qualité de vie en accélérant la croissance économique, le progrès social et le développement culturel de la région. Le représentant a conclu en exprimant l’espoir que la coopération entre les Nations Unies et l’OCI et l’Organisation de coopération économique se poursuive de manière fructueuse. Il a en outre espéré qu’un nouveau chapitre s’ouvre prochainement dans la coopération entre l’ONU et l’Association du Sud asiatique pour la coopération régionale.
Mme ANGELA NAPOLI (Italie) a indiqué que son pays était coauteur de la résolution présentée par le Chili sur la coopération entre les Nations Unies et l’Union interparlementaire. Elle a espéré une participation plus systématique des parlementaires, des parlements et de l’Union interparlementaire aux travaux des Nations Unies, comme l’a recommandé le Groupe d’éminentes personnalités sur les relations entre l’ONU et la société civile, mis en place par le Secrétaire général. Elle a aussi appelé à éviter tout double emploi dans la coopération entre organisations. Elle a estimé que les parlements pouvaient jouer un rôle utile d’intermédiaire auprès des opinions publiques, de manière à mieux faire connaître le fonctionnement et les activités de l’Organisation. En conclusion, elle a souhaité un renforcement de la dimension parlementaire de la coopération internationale, estimant que cela apporterait une valeur ajoutée dans les efforts de mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement.
M. GERHARD PFANZELTER (Autriche) a souhaité s’exprimer sur le rôle de certaines organisations régionales. Il a notamment indiqué que l’OSCE et les Nations Unies avaient toujours été de proches partenaires dans la poursuite des droits de l’homme, de la démocratie et de la paix. Il a ajouté que l’OSCE, le seul forum inclusif et multidimensionnel pour un dialogue politique et sécuritaire complet, avait placé le contre-terrorisme et la lutte contre le trafic d’êtres humains parmi ses priorités. Concernant l’Organisation du Traité interdisant l’ensemble des essais nucléaires, M. Pfanzelter a indiqué que la ratification de 33 pays était encore nécessaire afin que le Traité puisse entrer en vigueur.
Le représentant s’est par ailleurs félicité de la qualité de la coopération entre les Nations Unies et le Conseil de l’Europe. Il a enfin rappelé que l’Autriche avait soutenu l’octroi du statut d’observateur à l’Union interparlementaire, et soutenait par conséquent la résolution relative au renforcement de la coopération entre les deux organisations.
M. XOLISA MABHONGO (Afrique du Sud) a affirmé que l’évolution remarquable de la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine s’était traduite par un certain nombre de développements positifs. L’ONU a contribué au renforcement des structures de l’Union africaine, s’est-il félicité. Nous en sommes fiers ainsi que de ceci et des autres formes de soutien accordées par l’ONU à notre organisation continentale, a-t-il ainsi déclaré. Selon lui, le débat d’aujourd’hui ne devrait pas seulement porter sur les réalisations, mais également aider à identifier les domaines qui nécessitent d’être améliorés. Il a ainsi cité le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).
Le représentant a également estimé que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine constituera un outil utile pour promouvoir la coopération entre les Nations Unies et cette organisation régionale dans le domaine de la prévention des conflits.
M. CHRISTOS POURGOURIDES, membre de la Chambre des représentants de Chypre, a souligné la convergence des objectifs entre les Nations Unies et le Conseil de l’Europe dans les domaines de la lutte contre la discrimination, le racisme, la xénophobie ou encore la promotion de l’égalité des chances et de traitement entre hommes et femmes et la protection des droits de l’homme. En tant que Président du Comité des droits de l’homme du Conseil de l’Europe, il s’est félicité des nombreuses décisions rendues par la Cour européenne des droits de l’homme. Il a cependant estimé qu’une exécution rapide et efficace de ces décisions était nécessaire à la crédibilité de la Cour.
M. Pourgourides a soutenu que la lutte contre le terrorisme ne devait pas être menée aux dépens du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Il a rappelé la détermination du Conseil de l’Europe à bannir toute forme de torture ou de traitements inhumains ou dégradants. Il s’est par ailleurs félicité du fait qu’aucun pays européen, à l’exception d’un seul, n’applique plus la peine de mort. Il a enfin estimé que le Conseil de l’Europe et les Nations Unies pouvaient s’entraider, ajoutant que le chevauchement apparent entre les activité des deux organisations ne devait pas être vu comme un double emploi mais au contraire comme une complémentarité.
M. VANU GOPALA MENON (Singapour) a déploré que certaines résolutions relatives à la coopération entre les Nations Unies et des organisations régionales soient soumises au vote au lieu d’être adoptées par consensus. Cette procédure peut laisser la fausse impression que certains États Membres sont opposés à ce principe de coopération, alors que ce n’est pas le cas, a-t-il expliqué, ajoutant que les rédacteurs de ces résolutions devraient s’atteler à proposer un texte bref et éviter les questions polémiques. Pourquoi, dès lors, assiste-t-on à des votes sur ce genre de résolutions, s’est-il interrogé.
M. Menon a tout d’abord observé que certains pays semblaient estimer qu’il était naturel que l’Assemblée générale soutienne certains principes provenant de leur héritage culturel, ce dont ils sont fiers, et ne comprenaient dès lors pas qu’au sein d’une organisation cosmopolite, certains ne partageraient pas forcément ces mêmes valeurs. Ensuite, il a remarqué que divers États semblaient avoir un penchant pour la confrontation, ce qui a la conséquence regrettable de détourner l’attention de l’Assemblée de sujets plus importants.
M. ZHANG YISHAN (Chine) a affirmé que, née de l’esprit de la Conférence de Bandung, l’Organisation consultative juridique Asie/Afrique (AALCO), était la seule institution juridique intergouvernementale entre les deux continents. Au cours des années, l’AALCO a suivi de près les dernières évolutions du droit international, mené des études en profondeur sur les questions de droits liées aux sujets d’inquiétude de ses États Membres, fourni des conseils à ses États Membres dans le domaine du droit international et offert un forum pour la coopération sur des questions juridiques d’intérêt commun.
Le représentant a souligné que depuis qu’elle a obtenu en 1980 un statut d’observateur permanent auprès des Nations Unies, l’AALCO a vu a coopération avec l’Organisation s’accroître considérablement.
M. KOUMTOG LAOTEGGUELNODJI (Tchad) a salué l’intérêt des Nations Unies pour la sous-région d’Afrique centrale. Il a cité à cet égard la mission d’évaluation de l’ONU, qui s’est rendue, en 2003, dans les 11 pays membres de la Communauté économique des États d’Afrique centrale. Prenant acte de la proposition de la mission de nommer un envoyé spécial du Secrétaire général pour la sous-région, il a espéré que cela ne serait qu’une étape et souhaité l’ouverture d’un Bureau des Nations Unies en Afrique centrale, afin de mieux coordonner les efforts de l’ONU. Il a fait part de la disponibilité de son pays, compte tenu de sa position géostratégique, pour accueillir, le cas échéant, un tel bureau. En conclusion, il a formulé le vœu de voir tous les États membres de la CEEAC associés à la tenue et au suivi de la prochaine Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.
M. NEBOSJA KALUDJEROVIC (Serbie-et-Monténégro) a souligné l’importance de la coopération entre les Nations Unies, l’OSCE et le Conseil de l’Europe en Serbie-et-Monténégro. L’OSCE, a-t-il indiqué, a été activement impliquée dans la réforme du système électoral, judiciaire et de la police, ainsi que dans le renforcement des institutions et de l’état de droit. Quant aux Nations Unies et au Conseil de l’Europe, il a expliqué que l’évolution progressive de leur coopération permettra d’éviter certains doubles emplois dans leurs actions et leur permettre par conséquent d’utiliser plus efficacement leur savoir et leurs ressources, afin de traiter au mieux les besoins des pays dans lesquels ils travaillent.
Par ailleurs, M. Kaludjerovic a souhaité rappeler certains domaines qui nécessitaient une attention particulière et une approche commune, tels la lutte contre le crime organisé et le terrorisme, le contrôle des frontières et la protection de l’environnement.
M. LAZARUS OMBAI AMAYO (Kenya) a estimé que les organisations régionales étaient devenues des piliers du développement. Il a estimé que l’Union africaine avait participé activement au développement de capacités africaines de maintien de la paix et a salué à cet égard le soutien de l’ONU dans le domaine du maintien de la paix et de la gestion des crises. En tant que représentant d’un pays contributeur de troupes sur une base régulière, il s’est félicité du projet de l’Union africaine de mettre en place une force en attente. Il a dit qu’il attendait avec impatience le rapport du Secrétaire général sur le maintien de la paix et a espéré qu’il permettrait de faciliter la création de cette force.
Le représentant a par ailleurs salué le projet de résolution sur le renforcement des relations entre les Nations Unies et l’Organisation consultative juridique Asie/Afrique. Il a annoncé que le Kenya assurerait la présidence de l’organisation en 2005-2006 et, à ce titre, accueillerait à Nairobi la 43e session, en juin 2005, qui coïncidera, a-t-il dit, avec le cinquantième anniversaire de l’organisation.
M. VSEVOLOD GRIGORE (République de Moldova) a souhaité s’associer aux remarques du représentant de l’Ukraine, qui s’était également exprimé au nom du GUUAM. Il s’est félicité de la collaboration entre les Nations Unies et le Conseil de l’Europe, qui reste la principale organisation régionale en matière de promotion de la démocratie, des droits de l’homme et de l’état de droit, a-t-il expliqué. M. Grigore s’est également penché sur la question de la collaboration entre les Nations Unies et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui revêt une importance spéciale pour son pays.
Expliquant que l’OSCE constituait le principal instrument en matière de prévention des conflits, de gestion de crise et de réhabilitation post-conflit, il a estimé que cette organisation et les Nations Unies devaient dégager de nouvelles zones de collaboration pour résoudre des « conflits gelés ». Il a donc indiqué que la République de Moldova attendait avec intérêt l’adoption d’une résolution substantielle sur la coopération entre l’ONU et l’OSCE afin de résoudre les problèmes difficiles de la région de l’OSCE.
M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) s’est inquiété de constater que ni les Nations Unies ni l’OSCE n’accordaient suffisamment d’attention, selon lui, à la sécurité d’un des États Membres. Pour l’Azerbaïdjan, a-t-il poursuivi, l’ONU et l’OSCE sont seules en charge du maintien de la paix dans son pays. Il a ajouté qu’il attendait de ces deux organisations qu’elles remplissent leur mandat. Il a souhaité que le Conseil de sécurité fasse appliquer les résolutions sur le respect de l’intégrité territoriale de ses États Membres. Prenant acte de la gamme d’activité recensée dans le rapport du Secrétaire général sur la coopération entre les Nations Unies et l’OSCE, il a demandé qu’y soit inclus une analyse des réalisations et des échecs dans la résolution des conflits dans la région des Balkans.
Le représentant a par ailleurs salué les liens entre l’ONU et l’Organisation pour la Coopération économique de la mer Noire, l’Organisation de la Conférence islamique et le Conseil de l’Europe.
M. SERGIO PAEZ VERDUGO (Union interparlementaire) a estimé que le renforcement entre les Nations Unies et la branche législative était un « signe des temps ». De nombreuses organisations multilatérales se tournent actuellement vers les représentants élus des peuples, espérant que leurs conseils avisés réduiront le fossé démocratique croissant en matière de gouvernance mondiale, a-t-il affirmé. En aidant les Nations Unies à atteindre ses objectifs, les corps parlementaires constituent une ressource très appréciable, a-t-il expliqué, ajoutant qu’ils étaient en grande partie responsables des progrès déjà réalisés dans la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement.
M. Verdugo a rappelé que l’Union interparlementaire (UIP) restait en contact avec les besoins quotidiens des gens, ce qui lui permettait de jouer son rôle lorsque les Nations Unies venaient en aide aux pays émergeant de conflits, citant notamment le travail réalisé par l’UIP au Timor-Leste et en Afghanistan. Évoquant également les consultations parlementaires qui s’étaient tenues à l’ONU ces deux derniers jours, il a indiqué qu’au travers de ces différentes activités, l’UIP amenait les parlements aux Nations Unies, et inversement.
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