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AG/10279

LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE DOIT RESTER UNE PRIORITÉ DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE RAPPELLENT LES ÉTATS MEMBRES DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

18/10/2004
Communiqué de presse
AG/10279


Assemblée générale

33e et 34e séances plénières – matin et après-midi


LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE DOIT RESTER UNE PRIORITÉ DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE RAPPELLENT LES ÉTATS MEMBRES DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


L’examen, aujourd’hui devant l’Assemblée générale, des rapports du Secrétaire général sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD)1, ainsi que de sa note portant sur la Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique2, a été l’occasion pour les États Membres de rappeler l’importance pour la communauté internationale d’établir une véritable coopération avec ce continent marqué notamment par les conflits, les épidémies et le fardeau de la dette.


« Les problèmes de l’Afrique sont l’une des grandes priorités des Nations Unies », a déclaré, en ouverture du débat commun, le Président de l’Assemblée générale, M. Jean Ping (Gabon), lequel s’est félicité des progrès accomplis par les pays africains dans les domaines de la promotion de la paix et de la sécurité, ainsi que dans la mise en œuvre des programmes et projets prioritaires du NEPAD.  Toutefois, la bonne volonté de l’Afrique et la mobilisation de ses seules ressources internes ne peuvent suffire au redressement du continent, a-t-il observé.  Les obstacles demeurent en effet nombreux, a expliqué M. Ping, citant les effets pervers de la mondialisation, la fuite des cerveaux, la persistance du VIH/sida, du paludisme et d’autres maladies endémiques, le fossé technologique, le fardeau de la dette ou l’insuffisance de l’aide publique au développement. 


Les ressources de l’Afrique sont déjà bien maigres, et elle ne peut guère se permettre de les gaspiller à cause de conflits, a souligné le représentant du Nigéria, qui s’exprimait au nom de l’Union africaine (UA).  Un soutien substantiel de la part des Nations Unies et une cohérence institutionnelle entre le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Union africaine sur les questions des conflits en Afrique sont indispensables, a-t-il plaidé.  « Nous ne sommes qu’au début d’un voyage qui sera long », a-t-il déclaré, notant que la communauté internationale ne devait pas perdre de vue l’ampleur du soutien au développement et des investissements nécessaires pour que l’Afrique puisse être en mesure de réaliser les Objectifs du Millénaire.


L’Afrique peut compter sur des partenariats avec les autres continents, ont notamment assuré des représentants de groupes.  Le représentant des Pays-Bas a ainsi fait part des efforts de l’Union européenne, au nom de laquelle il s’exprimait, pour favoriser l’intégration de l’Afrique dans le commerce mondial, à travers la mise en place, d’ici à 2008, d’accords de partenariat économique avec quatre régions africaines, ou encore par l’abolition de toutes les subventions à l’exportation dans le secteur cotonnier.  De son côté, le représentant de la République populaire démocratique lao a souligné la volonté de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), qu’il représentait, de maintenir un partenariat étroit avec l’Afrique dans le but de renforcer les objectifs mutuels.  « Nous sommes fiers de participer à ce processus », a-t-il dit.  Selon lui, les deux continents doivent épuiser toutes les possibilités d’une collaboration mutuelle bénéfique, y compris par le biais du NEPAD et de l’ANASE. 


S’il veut être couronné de succès, le NEPAD doit effectivement devenir un « véritable » partenariat entre l’Afrique et la communauté internationale, a affirmé le représentant de l’Afrique du Sud.  Celui-ci a cependant déploré la manière dont les responsabilités des pays africains et des partenaires de développement de l’Afrique étaient formulées dans le rapport du Secrétaire général.  Les recommandations y sont plus contraignantes envers les pays d’Afrique qu’envers la communauté internationale, a-t-il constaté.  Le représentant du Kenya, qui a pris acte du soutien des Nations Unies et du G-8 au NEPAD, a constaté pour sa part que les engagements pris n’avaient pas été entièrement tenus.  Avec d’autres homologues africains, il a appelé les partenaires du développement de l’Afrique à honorer leurs promesses.


Plusieurs délégations ont préconisé un renforcement de la coopération Sud-Sud avec les pays africains.  Pour le représentant de la Chine, les pays en développement doivent ainsi promouvoir avec vigueur le Système global de préférence commerciale entre eux et conduire une coopération Sud-Sud fructueuse. 


Outre les orateurs cités, les représentants du Qatar (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), de la Namibie, de la Chine, de la France, de l’Égypte, de l’Inde, de la Fédération de Russie, du Maroc, de l’Algérie, du Royaume-Uni, des États-Unis, de la Norvège, de l’Allemagne, du Pérou, de Singapour, de l’Ouganda, du Soudan, de la Tunisie, de la Malaisie, du Japon, du Sénégal, de la Thaïlande, de l’Érythrée, de l’Azerbaïdjan, du Canada, de l’Italie et du Mozambique ont également pris la parole.


L’Assemblée générale reprendra ce débat commun en séance plénière demain à 10 heures.


1. Ces rapports sont publiés sous la cote A/59/206 et A/59/285.

2. La note du Secrétaire général est publiée sous la cote A/59/261.


NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE


Rapport du Secrétaire général sur les progrès de la mise en œuvre et de l’appui international (A/59/206)


Pour la deuxième année consécutive, le Secrétaire général a établi, à la demande de l’Assemblée générale, dans sa résolution 58/233, un rapport complet sur les progrès de la mise en œuvre et de l’appui international au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Le rapport recense dans un premier temps les actions menées par les pays et les organisations d’Afrique; puis il met en lumière les mesures prises par la communauté internationale; enfin, il dresse le bilan de l’appui apporté par le système des Nations Unies.


Le NEPAD présente la particularité d’associer l’élaboration de plans directeurs sur des thèmes précis à l’exécution de projets dans les secteurs prioritaires.  Vingt projets ont ainsi été identifiés sur le thème des infrastructures, couvrant les secteurs des transports, de l énergie, de l’eau, ou encore de l’informatique à l’école.  Le coût total du programme a été estimé à huit milliards 120 millions, financés pour moitié par le secteur privé.  Les autres grands thèmes recensés sont la santé, l’éducation, l’environnement et le tourisme, l’agriculture, la science et la technologie, l’industrialisation ou encore la mise en œuvre d’un Mécanisme d’évaluation intra-africaine. 


Le rapport précise en outre la préoccupation du NEPAD pour l’égalité entre les sexes, dont témoigne la composition des structures du Partenariat.  Le NEPAD, qui s’appuie sur les structures sous-régionales, fait partie intégrante de l’Union africaine (UA).  Son secrétariat doit progressivement être intégré dans les structures de la Commission de l’UA.  La rapport indique par ailleurs que l’action des pays africains pour mettre en œuvre les priorités du NEPAD est entravée par de graves difficultés financières ainsi que par une double crise des ressources humaines: les secteurs de la santé et de l’éducation sont particulièrement affectés par l’émigration de cadres hautement qualifiés, ainsi que par l’épidémie du VIH/sida.


La communauté internationale a pris plusieurs mesures de renforcement de la collaboration avec le NEPAD.  On peut citer notamment le Forum du Partenariat pour l’Afrique de l’OCDE, la Commission pour l’Afrique mise en place par le Royaume-Uni ou encore la Millenium Challenge Corporation pour laquelle les États-Unis ont sélectionné huit pays d’Afrique.  Le rapport prend acte du prolongement jusqu’au 31 décembre 2006 de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PTTE), ainsi que des initiatives bilatérales d’allègement de la dette.  Il recense également les actions entreprises dans les domaines de l’aide publique au développement, du commerce, de l’investissement étranger direct ou de la coopération Sud-Sud.  Constatant l’absence de complémentarité entre les politiques entreprises dans ces différents secteurs, le rapport recommande un plus grande cohérence de l’aide internationale et salue à cet égard la législation adoptée par la Suède pour promouvoir un développement mondial intégré.


Le système des Nations Unies est l’un des principaux piliers de l’action internationale en faveur du NEPAD.  Son appui englobe une multitude d’activités recensées dans le rapport, qui vont de l’assistance technique à la conception des projets en passant par la mobilisation des ressources et les campagnes de mobilisation.  Dans ce contexte, le Secrétaire général a créé un Groupe consultatif de 13 membres sur l’appui international au NEPAD, qui sera chargé de lui faire des recommandations. 


En conclusion, le rapport estime essentiel d’instaurer un partenariat plus solide.  Pour cela, les pays africains doivent mobiliser au plus vite des ressources nationales et les partenaires du développement doivent créer un environnement international plus favorable à l’Afrique, assurer la cohérence de leurs politiques d’aide et débloquer des investissements pour financer les priorités sectorielles du NEPAD.


Rapport du Secrétaire général sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique (A/59/285)


Dans son rapport, le Secrétaire général rend compte des progrès réalisés et des mesures prises à la suite des recommandations qui figuraient dans son rapport sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique (A/52/871-S/1998/318).  Il recense en outre les problèmes et obstacles rencontrés à cette occasion et propose des mesures à prendre pour hâter la mise en œuvre de ces recommandations.


Si des progrès considérables ont été accomplis dans la lutte contre le fléau que sont les conflits en Afrique et dans l’établissement des fondements et de l’infrastructure qui permettront de régler véritablement les conflits du continent, il ressort du rapport que des phénomènes et sources de conflits nouveaux sont venus compliquer les problèmes existants.  Ainsi, selon le Secrétaire général, pour asseoir la paix dans l’ensemble du continent, les pays africains et les membres de la communauté internationale agissant de concert doivent donner plus rapidement suite à ces recommandations et s’attaquer aux phénomènes et sources de conflit violent nouveaux.


Le rapport actualise les renseignements figurant dans le document A/58/352, met en relief les domaines où des progrès ont été accomplis et recense les problèmes et obstacles rencontrés à l’occasion de la mise en œuvre.  Il s’inspire des renseignements reçus des États membres de l’Union africaine et des organisations du système des Nations Unies, des travaux du Groupe consultatif spécial du Conseil économique et social pour les pays africains qui sortent d’un conflit, du Groupe de travail spécial du Conseil de sécurité sur la prévention et le règlement des conflits en Afrique, ainsi que de contributions des secrétariats de l’Union africaine et du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et des organisations de la société civile qui s’occupent de la prévention des conflits armés.


Le Secrétaire général, dans ce rapport, juge important de s’attaquer aux difficultés auxquelles les jeunes doivent faire face afin de prévenir l’apparition de nouveaux conflits ou la reprise d’anciens conflits dans des pays où la guerre a pris fin.  Il faut redoubler d’efforts pour lutter contre le VIH/sida en Afrique, recommande également le Secrétaire général.  Il note que quelques progrès ont été réalisés grâce au Processus de Kimberley pour réglementer le commerce des diamants.  Mais les États Membres doivent rechercher les moyens de resserrer les règles et les contrôles pour veiller à ce que les règlements soient appliqués.


Le Secrétaire général considère par ailleurs que les États Membres doivent prêter attention aux pressions démographiques et aux problèmes de migration, qui deviennent une source croissante de tension dans l’ouest et l’est du continent africain.  Il estime que la communauté internationale doit s’engager plus sérieusement dans la lutte contre la pauvreté.  Il est donc devenu urgent, selon lui, d’accélérer la mise en œuvre du NEPAD, tant pour créer des conditions propices au développement durable grâce à la consolidation de la paix et de la sécurité, à la démocratisation et à la bonne gouvernance, que pour assurer l’exécution de projets dans d’autres domaines prioritaires du Nouveau Partenariat. 


Le Secrétaire général invite enfin les États Membres à appuyer les efforts visant à renforcer la coopération entre les organismes des Nations Unies, l’Union africaine et les autres organisations régionales africaines dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Note du Secrétaire général sur 2001-2002: Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique (A/59/261)


Dans cette note, le Secrétaire général, M. Kofi Annan, transmet le rapport de l’Organisation mondiale de la santé qui passe en revue les éléments clefs de la résolution 57/294 de l’Assemblée générale et examine de près la question de l’accès à un traitement efficace du paludisme.


Il est possible de prévenir, de traiter et de guérir le paludisme, indique le rapport, expliquant que la lutte contre cette maladie pourrait progresser à grands pas dans de nombreux pays si l’on utilisait les outils disponibles, en particulier les moustiquaires imprégnées d’insecticide, les traitements rapides et efficaces et le traitement préventif intermittent pendant la grossesse.  Pour ce faire, explique le rapport, les pays particulièrement touchés doivent augmenter les ressources consacrées à la lutte antipaludique, remarquant cependant qu’un appui international important serait nécessaire.  Il souligne également l’importance de soutenir la mise au point de nouveaux outils, tels qu’un vaccin antipaludéen.


Le rapport de se penche sur 10 grands thèmes, à savoir « Le partenariat pour faire reculer le paludisme », « Mobilisation des ressources et financement », « Accès à un traitement efficace du paludisme », « Amélioration de la lutte contre les vecteurs du paludisme », « Le paludisme chez la femme enceinte et le nouveau-né », « Épidémies de paludisme et situations d’urgence complexes », « Développement des capacités pour faire reculer le paludisme », « Les activités de recherche en tant qu’interventions stratégiques pour atteindre et maintenir les objectifs de l’initiative ‘Faire reculer le paludisme’ », « Progrès vers la réalisation des objectifs d’Abuja » et « Suivi et évaluation de ‘Faire reculer le paludisme’ ».


L’allocation de ressources supplémentaires aux activités de lutte antipaludique, telles que prônées dans le rapport, pourrait se faire en utilisant de nouvelles ressources de financement, telles que Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.  Le rapport remarque cependant qu’il faudrait plus de deux milliards de dollars américains pour combattre efficacement cette maladie, et que seul un quart de cette somme est actuellement disponible.


Le rapport recommande donc à l’Assemblée générale de demander à la communauté internationale de dégager de nouveaux fonds afin de faciliter l’accès des populations exposées au paludisme aux associations médicamenteuses à base d’artémisinine, d’appuyer la mise au point de nouveaux traitements antipaludéens et d’améliorer les systèmes de surveillance, de suivi et d’évaluation.  L’Assemblée générale devrait également demander au pays d’Afrique subsaharienne où le paludisme règne à l’état endémique de développer rapidement l’usage de moustiquaires traitées à l’insecticide par les populations à risque, notamment en fournissant ces moustiquaires à titre gratuit ou à un prix subventionné.


Déclarations


M. JEAN PING, Président de l’Assemblée générale, a déclaré que les problèmes de l’Afrique étaient l’une des grandes priorités de Nations Unies.  Il s’est félicité des progrès accomplis par les pays africains dans les domaines de la promotion de la paix et de la sécurité, ainsi que dans la mise en œuvre des programmes et projets prioritaires du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), tels qu’évoqués par le Secrétaire général dans différents rapports.  Il a également tenu à souligner l’importance de la coopération entre les Nations Unies, l’Union Africaine et les organisations sous-régionales dans cet effort.


M. Ping a cependant remarqué que la bonne volonté de l’Afrique et la mobilisation de ses seules ressources internes ne pouvaient suffire au redressement du continent.  De nombreux obstacles restent encore à franchir, a-t-il estimé, tels les effets pervers de la mondialisation, la fuite des cerveaux, la persistance du VIH/sida, du paludisme et d’autres maladies endémiques, le fossé technologique, le fardeau de la dette et l’insuffisance de l’aide publique au développement.  À cet égard, il a indiqué qu’une allocation substantielle de ressources additionnelles au financement du développement de l’Afrique serait nécessaire pour pouvoir améliorer la situation du continent.  Rappelant par ailleurs que le paludisme causait encore aujourd’hui trois millions de morts par an à travers le monde, il a demandé à la communauté internationale et à l’industrie pharmaceutique de se mobiliser davantage pour faire reculer ce fléau.


M. ADEREMI O. ESAN (Nigéria), qui s’exprimait au nom de l’Union africaine (UA), a déclaré que le plus grand défi pour l’Afrique était de maintenir la paix et la stabilité, ou plutôt d’endiguer les conflits.  Nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller nos ressources, déjà bien maigres, à cause de conflits, a-t-il souligné.  Il a invité l’ONU et la communauté internationale à démontrer de manière concrète son plein soutien à la résolution 1504 du Conseil de sécurité, par laquelle il engage l’Union africaine à renforcer sa présence au Darfour.  Nous condamnons dans les termes les plus énergiques le complot de mercenaires qui a échoué mais qui visait à déstabiliser le Gouvernement de la Guinée équatoriale, a-t-il ajouté, souhaitant que l’Assemblée générale soutienne la résolution que le Groupe africain a l’intention de présenter sur la question du recrutement, de l’utilisation, du financement et de l’entraînement de mercenaires.  Pour que l’Afrique consolide la paix et continue sur la voie du développement durable, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine exige d’être renforcé pour qu’il puisse remplir son mandat, a-t-il observé.  Cela nécessite un soutien substantiel de la part des Nations Unies et une cohérence institutionnelle entre le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Union africaine sur les questions des conflits en Afrique, a-t-il poursuivi, invitant notamment l’Assemblée générale à en tenir compte dans le cadre de l’examen, au cours de la présente session, de l’accord de coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine.  Les gains significatifs enregistrés dans la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique ne doivent pas être considérés comme argent comptant, a-t-il également affirmé.


Selon le représentant, le rapport du Secrétaire général permet d’apprécier les progrès accomplis dans l’exécution du NEPAD.  Ce rapport, a-t-il ajouté, met en exergue des projets phares importants pour un certain nombre de pays africains, comme dans les domaines des transports, des infrastructures, de l’énergie ou de l’éducation, avec, par exemple, les projets de cyberécoles, l’Afrique ne devant pas rester à la traîne dans un monde dominé par les technologies de l’information.  Nous ne sommes qu’au début d’un voyage qui sera long, a-t-il estimé, notant que la communauté internationale ne devait pas perdre de vue l’ampleur du soutien au développement et des investissements nécessaires pour que l’Afrique puisse être en mesure de réaliser les Objectifs du Millénaire.  Il a ainsi plaidé en faveur d’une aide extérieure accrue pour le NEPAD.  Le représentant a en outre mis l’accent sur l’effort significatif fourni par les gouvernements africains pour combattre la pandémie de VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies mortelles.  Il a appelé la communauté internationale à aider les initiatives africaines, en augmentant les ressources pour le financement et la modernisation du système de santé africain.  Il faut qu’elle démontre un soutien accru au NEPAD dans ce contexte, a-t-il considéré.  Il a enfin exhorté une nouvelle fois la communauté internationale, en particulier les pays développés, à honorer leurs engagements en matière d’aide publique au développement, tels que consacrés à Monterrey et à Johannesburg.


M. DIRK JAN VAN DEN BERG (Pays-Bas), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a salué l’esprit du NEPAD.  Il a rappelé que l’UE avait été dès le départ un fervent partisan du Partenariat.  L’Afrique, a-t-il ajouté, est au coeur de la politique européenne de développement, du fait de son potentiel, mais aussi de ses problèmes récurrents.  Il a fait part des efforts de l’Union européenne pour favoriser l’intégration de l’Afrique dans le commerce mondial, à travers la mise en place, d’ici à 2008, d’accords de partenariat économique avec quatre régions africaines, ou encore par l’abolition de toutes les subventions à l’exportation dans le secteur cotonnier, dont il a rappelé l’importance cruciale pour plusieurs pays africains.  Estimant que la responsabilité de la réduction de la pauvreté incombait d’abord aux pays en développement eux-mêmes, il s’est félicité de la mise en place du Mécanisme d’évaluation intra-africaine.  Il a souhaité à cet égard une plus large implication de la société civile, afin de renforcer la légitimité du mécanisme.  Il a par ailleurs estimé que la participation active du secteur privé était une condition essentielle au succès du NEPAD.


Le représentant a salué la prolongation de l’Initiative en faveur des pays très lourdement endettés.  Indiquant que l’Union européenne fournissait près de la moitié de l’aide au développement à destination de l’Afrique, il a rappelé l’intention de l’UE de consacrer 0,39% du PNB à l’APD en 2006 et il a dit que l’objectif de 0,7% restait valable.  L’Union européenne suit avec attention les récents essais de vaccin contre le paludisme, a-t-il déclaré, indiquant que l’UE contribuait pour 55% aux ressources du Fonds mondial contre le paludisme, le VIH/sida et les autres maladies infectieuses.  Il a par ailleurs salué la mise en place du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et a fait part du soutien apporté par l’Union européenne à ces efforts, à travers la Facilité de paix pour l’Afrique, utilisée pour la première fois pour assister la mission d’observation de l’UA au Darfour.  Constatant que les pays africains sortant d’un conflit retombaient bien souvent dans la violence, il a appelé les Nations Unies à accorder la priorité aux situations post-conflit.  Les problèmes de l’Afrique sont aussi les problèmes de la communauté internationale tout entière, a-t-il conclu, en appelant tous les pays Membres à œuvrer pour inclure le continent dans la marche du développement.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar), qui s’exprimait également au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est félicité des progrès réalisés par les pays africains dans les domaines prioritaires du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), tels l’agriculture, l’infrastructure, l’environnement, le tourisme, la science et la technologie, l’éducation, la santé et l’industrialisation, comme évoqués dans le rapport du Secrétaire général sur les progrès de la mise en œuvre du NEPAD.  M. Al-Nasser a également salué l’évolution du Mécanisme d’évaluation intra-africaine, estimant cependant qu’il ne fallait surtout pas que ce mécanisme devienne une condition du soutien au NEPAD.  Le soutien international à l’égard du NEPAD est critique, a-t-il rappelé.


Le représentant a également indiqué que les partenaires au développement de l’Afrique se devaient de montrer plus de cohérence dans leurs interventions envers l’Afrique, jugeant que le manque de cohérence actuel dans les domaines du commerce, de la dette et des mécanismes battait en brèche le soutien international à l’égard du continent.  Il s’est par ailleurs félicité des progrès réalisés dans les domaines de la prévention des conflits et du maintien de la paix, remarquant cependant qu’ils avaient été plus modestes dans le secteur de la réduction de la pauvreté, malgré les efforts des pays africains à mettre en œuvre le NEPAD.  Il a donc exhorté la communauté internationale à soutenir généreusement cet effort pour le développement de l’Afrique.


M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao), qui s’exprimait au nom des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a déclaré que l’ANASE était décidée à maintenir un partenariat étroit avec l’Afrique pour renforcer les objectifs mutuels.  Nous sommes fiers de participer à ce processus, a-t-il dit.  Selon lui, l’ANASE et le NEPAD peuvent être à l’origine d’un lien important dans la construction d’un pont au-dessus de l’océan Indien pour unir les deux continents dans une nouvelle stratégie de développement.  Les deux continents doivent épuiser toutes les possibilités de collaboration mutuelle bénéfique, y compris par le biais du NEPAD et de l’ANASE, a-t-il considéré. 


Selon le représentant, la conférence historique Asie/Afrique d’il y a 50 ans a donné naissance à un esprit unique de solidarité entre les nations des deux régions, appelé l’« Esprit de Bandung », lequel résonne encore aujourd’hui.  Les principes d’amitié, de solidarité et de collaboration de cet esprit ont servi d’inspiration aux pays en développement, en particulier l’ANASE, a-t-il poursuivi.  L’ANASE cherche à promouvoir un dialogue et une coopération avec l’Afrique de façon à établir un mode d’action plus concret, a-t-il souligné, précisant qu’un tel dialogue avait été mis en marche par le Japon, avec la Conférence internationale de Tokyo sur le développement africain, et l’initiative de l’Afrique du Sud et de l’Indonésie pour organiser la Conférence Asie/Afrique des organisations sous-régionales.


M. CHRISTOPHER HACKETT (Barbade), qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a salué l’implication des pays africains dans le NEPAD.  Il s’est particulièrement félicité de la priorité accordée à l’agriculture et de la mise en place du Mécanisme d’évaluation intra-africaine, dont il a estimé qu’il était l’application concrète du principe d’« appropriation africaine » qui est au cœur du NEPAD.  Il a cependant estimé que de nombreux défis et contraintes restaient encore à surmonter.  L’appui de la communauté internationale reste crucial à cet égard, a-t-il dit, citant le fardeau de la dette, la nécessité d’augmenter l’aide publique au développement ou les investissements étrangers directs (IED).  Il a estimé que cette assistance internationale serait plus efficace si elle était mieux coordonnée. 


La CARICOM, a-t-il dit, a contribué au NEPAD dans la mesure de ses moyens, en fournissant une assistance dans la réforme électorale ou dans la réforme des services publics.  Il a proposé à cet égard que le Forum du partenariat pour l’Afrique soit élargi, afin d’y inclure des représentants d’autres pays en développement, ce qui, a-t-il ajouté, permettrait de renforcer la coopération Sud-Sud.  Il s’est félicité de la diminution des conflits armés, qui sont passés, comme indiqué dans le rapport du Secrétaire général, de 14 en 1998 à six aujourd’hui.  Il a salué à ce sujet la mise en place du Conseil de paix et de sécurité africain, ainsi que le rôle actif de l’Union africaine pour tenter de résoudre la crise du Darfour.


M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a estimé qu’il ne pouvait y avoir de paix sans développement, et de développement sans paix.  Les efforts pour la paix et pour le développement doivent donc être conjoints, a-t-il indiqué.  Seule la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et de ses domaines prioritaires permettront d’assurer la paix et le développement durables du continent africain, a-t-il expliqué, enjoignant dès lors les Nations Unies et la communauté internationale à aider le continent africain en ce sens.  Remarquant que certains conflits de longue date qui minaient l’Afrique avaient été résolus, il a indiqué que de nouveaux défis menaçaient actuellement la paix et la stabilité du continent, comme la propagation du VIH/sida. 


À propos du rapport du Secrétaire général sur les progrès de la mise en œuvre du NEPAD, M. Andjaba a tenu à souligner l’importance de l’infrastructure et de l’agriculture dans le développement de l’Afrique.  Le représentant a par ailleurs rappelé que le paludisme constituait un problème important en Namibie, et a indiqué que les efforts de prise de conscience et de supervision de l’épidémie avait montré des progrès encourageants, mais que beaucoup restait à faire.  Il a donc exhorté la communauté internationale à contribuer généreusement au Fonds mondial contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.


M. ZHANG YISHAN (Chine) a noté avec satisfaction que grâce à l’effort collectif et individuel fourni par les pays africains, des progrès significatifs avaient été enregistrés dans l’application du NEPAD.  Mais il demeure de nombreuses difficultés, des défis et des contraintes qui doivent être éliminés pour le mettre en œuvre, a-t-il considéré, approuvant les recommandations formulées par le Secrétaire général des Nations Unies dans son rapport.


La communauté internationale doit s’efforcer d’établir un environnement économique et financier extérieur qui doit profiter au développement l’Afrique, a-t-il souligné.  L’aide publique au développement (APD) en faveur de l’Afrique doit ainsi être augmentée, a-t-il ajouté, la communauté internationale, les pays donateurs en particulier, devant honorer leurs engagements.  La coopération Sud-Sud avec les pays africains doit être réellement renforcée pour la réalisation du développement commun des nations en développement, a ajouté le représentant.  Il a appelé les pays en développement à promouvoir avec vigueur le Système global de préférence commerciale entre eux et à conduire une coopération Sud-Sud fructueuse.  Le règlement et la prévention des conflits constituent une garantie importante du développement de l’Afrique, a également estimé le représentant, l’ONU ayant selon lui un rôle important à jouer à cet égard.  Il a par ailleurs indiqué que la Chine avait annulé sa dette avec 31 pays africains, pour un montant qui représente plus de 60% du total dû à la Chine. 


M. LAZARUS OMBAI AMAYO (Kenya) a indiqué que son pays avait créé un Comité directeur national chargé de la mise en œuvre des priorités du NEPAD au niveau national.  Il a estimé que le Mécanisme d’évaluation intra-africaine, auquel son pays, a-t-il rappelé, a été l’un des premiers à adhérer, témoignait de la détermination des pays africains à se mobiliser pour leur développement.  Il a indiqué que ce mécanisme donnait lieu à de larges consultations de la société civile et du secteur privé au Kenya et a souhaité que cela serve d’exemple pour les autres pays ayant souscrit au mécanisme.  Prenant acte du soutien des Nations Unies et du G-8 au NEPAD, il a cependant constaté que les engagements pris n’avaient pas été entièrement tenus et a appelé les partenaires du développement de l’Afrique à honorer leurs promesses.


Il a rappelé que le paludisme était la première cause de mortalité chez les enfants d’Afrique sub-saharienne.  La maladie, a-t-il précisé, tue un million d’entre eux chaque année.  Il a indiqué que le Kenya, en tant que signataire de la Déclaration d’Abuja sur la lutte contre le paludisme, avait éliminé les taxes et les droits de douane sur les moustiquaires traitées et avait mis en place une stratégie nationale, dont l’objectif est de réduire de 30% la mortalité d’ici à 2006.  Il s’est félicité, en conclusion, des résultats prometteurs des essais effectués par l’OMS au Mozambique pour créer un vaccin contre le paludisme.


M. DUMISANI KUMALO (Afrique du Sud) a souhaité s’associer aux remarques du représentant du Nigéria, qui s’était exprimé au nom de l’Union africaine, et du représentant du Qatar, au nom du Groupe de 77 et de la Chine.  Il a estimé que le NEPAD devait devenir un « véritable » partenariat entre l’Afrique et la communauté internationale s’il voulait être couronné de succès.  Évoquant le rapport du Secrétaire général sur les progrès de sa mise en œuvre, il a indiqué que les actions à l’égard de l’Afrique souffraient d’un problème de cohérence, notamment en matière de politique commerciale et d’allègement de la dette, et a salué les recommandations du rapport en ce sens.


M. Kumalo a par contre déploré la manière dont les responsabilités des pays africains et des partenaires de développement de l’Afrique étaient formulées dans le rapport, expliquant que les recommandations étaient plus contraignantes envers les pays d’Afrique qu’envers la communauté internationale.  Le représentant s’est par ailleurs félicité des progrès réalisés pour mettre fin aux conflits et promouvoir la paix sur le continent africain, soulignant à cet égard l’importance du rôle de l’Union africaine.  Il a cependant estimé que la relation entre les organisations africaines et la communauté internationale devait être clarifiée.


M. JEAN-MARC DE LA SABLIÈRE (France) a estimé que des progrès visibles avaient été accomplis dans la mise en œuvre du volet « paix et sécurité » du NEPAD.  L’architecture institutionnelle se met en place, a-t-il expliqué, précisant qu’à cet égard la Commission de l’Union africaine jouait un rôle déterminant, en bonne intelligence avec les États Membres et les organisations régionales concernées.  Il a souligné que la France y avait fortement contribué, par la participation à des actions préventives et de consolidation de la paix, le renforcement des capacités africaines en matière de maintien de la paix et le soutien aux organisations régionales.  De même, l’Union européenne a mis en place une facilité de paix, déjà dotée de 250 millions d’euros, a-t-il affirmé.  Selon le représentant, des efforts sont encore nécessaires, l’Union africaine devant pouvoir bénéficier d’une assistance prévisible, sur la durée et non au coup par coup, la coordination et la complémentarité, entre Union africaine et organisations régionales, Nations Unies et donateurs, devant être améliorée.  La France, a-t-il également affirmé, estime qu’au-delà du financement des opérations de maintien de la paix, la communauté internationale devrait se doter d’un outil pour accompagner les pays en sortie de crise à faire face aux dépenses qui s’imposent dans la période fragile à la frontière du conflit et du post-conflit.


Le représentant a affirmé, par ailleurs, que son pays encourageait l’innovation au cœur du NEPAD du mécanisme d’examen par les pairs et saluait les premiers pays à s’être portés volontaires.  Il a ajouté que la lutte contre le VIH/sida et les autres grandes maladies, l’éducation, l’emploi, l’agriculture, l’eau et l’assainissement, la protection de l’environnement, les infrastructures, notamment régionales, étaient des priorités interdépendantes et cruciales définies par le NEPAD que la France, l’Union européenne, les Nations Unies et le G-8 appuyaient fortement.  En ce qui concerne le financement du développement, le représentant a souligné que son pays tiendrait l’engagement pris d’atteindre 0,5% du PIB en 2007, peut-être même avant l’échéance.  La France encourage ce mouvement au niveau mondial, dont au moins 50% doit effectivement aller à l’Afrique.  Il a enfin jugé essentiel l’appui au NEPAD du système des Nations Unies.  Les Nations Unies doivent plus encore tourner leur action vers le soutien aux politiques, coordonner leurs activités sur le terrain, mobiliser la communauté internationale, participer à la cohérence et à l’organisation de son action et suivre ses résultats, a-t-il considéré.  


M. AMR ABOUL ATTA (Égypte) a salué les progrès dans la mise en œuvre du NEPAD.  Il a pris note de la priorité accordée au secteur agricole, auquel doivent être consacrés 10% des ressources de chaque pays.  Il a cependant constaté les contraintes qui subsistent et a appelé à cet égard les pays développés à respecter les engagements pris dans le cadre du Cycle de Doha et à lever les barrières douanières.  Il s’est félicité du rôle important joué par l’Organisation des Nations Unies, tout en notant que son action était limitée par la pénurie de ressources financières additionnelles.  Estimant que les États africains avaient apporté la preuve de leur engagement, il a déclaré que c’était aux pays donateurs de prendre des mesures spécifiques pour donner un nouvel élan au NEPAD.


Citant les efforts africains pour accroître les capacités internes de maintien de la paix, il a estimé que des mesures concrètes avaient été prises pour faire face aux menaces.  Il a salué la mise en place du Conseil de paix et de sécurité africain, indiquant que l’objectif était la mise en place d’un force de réaction rapide, afin de faire cesser l’escalade de la violence qui conduit à davantage de conflits.  Il a appelé le G-8 et l’Union européenne à mettre en œuvre au plus vite les engagements annoncés dans le domaine du maintien de la paix.  Il a également souhaité une meilleure coordination entre les Nations Unies et l’Union africaine, fondée sur des mesures concrètes et un calendrier précis.  Il a insisté à cet égard sur le concept de « paix durable ».  Le représentant a par ailleurs souligné les conséquences humaines, mais aussi sociales et politiques du paludisme, dont il a rappelé que c’était la première cause de mortalité dans le monde.  La lutte contre le paludisme n’est pas insurmontable, a-t-il conclu, à condition de mobiliser les ressources nécessaires.


M. SAMIK LAHIRI (Inde) a souhaité s’associer aux remarques du représentant du Qatar, qui s’était également exprimé au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Il a estimé que l’Afrique connaissait ses problèmes mieux que quiconque, de même que les solutions à ses problèmes, comme l’indiquait l’engagement des pays africains à mettre en œuvre le NEPAD.  Le représentant a évoqué les différents efforts entrepris par l’Inde pour venir en aide à l’Afrique au travers des Nations Unies, qu’il s’agisse de la formation de personnel ou de la fourniture de vivres et d’antirétroviraux.  Il a également annoncé que son pays s’était engagé à consacrer 200 millions de dollars pour la mise en œuvre des projets du NEPAD.


M. Lahiri s’est par ailleurs félicité du fait que la plupart des pays africains jouissaient actuellement d’une situation politique stable, et étaient régis par un gouvernement démocratiquement élu, tout en rappelant l’importance de la phase post-conflit dans l’établissement d’une paix durable.  Il a cependant déploré la lenteur des progrès réalisés dans le domaine de la réduction de la pauvreté, malgré les efforts des pays africains à mettre en œuvre le NEPAD.  Il a également expliqué que des maladies comme le VIH/sida et le paludisme étaient nuisibles au développement économique de l’Afrique, et que l’allocation de ressources supplémentaires pour lutter contre le paludisme était nécessaire pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. NIKOLAY CHULKOV (Fédération de Russie) a appuyé une nouvelle interaction étroite entre les missions des Nations Unies dans les États africains, ce travail devant se faire de manière coordonnée et en respectant le principe de la souveraineté des États.  L’Afrique a accumulé un grand nombre de difficultés et de défis à relever, a-t-il estimé, mais ce continent possède dans le même temps un potentiel de coopération internationale pour les résoudre qu’il est important d’utiliser.  Le représentant a noté avec satisfaction la volonté des États africains de suivre les objectifs du NEPAD.  


Il a énuméré certaine des actions prises par son pays pour aider l’Afrique.  Ainsi, la Fédération de Russie a, pour la période 1998-2003, annulé la dette de pays africains pour un montant total de 11,3 milliards de dollars.  L’engagement des pays africains à la mise en œuvre du NEPAD exige que nous fassions tous preuve de solidarité à l’égard de ce continent, a-t-il conclu.


M. ABDELLAH BENMELLOUK (Maroc) a estimé que l’Afrique continuait de souffrir de handicaps de taille qui freinaient son développement économique et social et compromettaient la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (ODM), malgré les efforts des pays africains et de la communauté internationale pour mettre en œuvre le NEPAD.  Rappelant que toutes les régions du monde étaient sur la bonne voie pour la réalisation des ODM, à l’exception de l’Afrique, il a indiqué que le continent africain souffrait d’une pauvreté croissante, d’une croissance économique faible, d’un maigre taux d’alphabétisation, d’un retard énorme en matière d’infrastructures de base et était sujet aux maladies infectieuses les plus graves, comme le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.


Afin de surmonter ces différents handicaps et assurer la réussite de la mise en œuvre du NEPAD, il a estimé que l’appui international était essentiel, la mobilisation des ressources nationales ne pouvant suffire à elle seule.  Il faut notamment prendre des mesures pour atteindre les objectifs fixés pour l’APD par rapport au PNB, régler le problème de la dette extérieure, ouvrir les marchés aux exportations de ces pays, promouvoir et faciliter l’investissement dans les pays africains et les soutenir pour atteindre les ODM, a-t-il expliqué.  M. Benmellouk s’est par ailleurs réjoui des progrès considérables réalisés en matière de règlement des conflits en Afrique depuis 1998, estimant que le développement de la coopération régionale était crucial pour éviter l’exacerbation des rivalités et des conflits ethniques.


M. BELKACEM SMAILI (Algérie) a jugé crucial d’appuyer le renforcement des capacités de l’Union africaine (UA) et d’approfondir sa coopération avec les Nations Unies.  L’Afrique s’est engagée dans un vaste mouvement de réforme, a-t-il estimé, en citant le Mécanisme d’évaluation intra-africaine qui témoigne, selon lui, de l’adhésion des pays africains à la bonne gouvernance et à l’ouverture démocratique.  Il s’est félicité à cet égard de la mise en œuvre de la déclaration d’Alger qui, a-t-il indiqué, refuse la reconnaissance des gouvernements accédant au pouvoir par des moyens non constitutionnels.  Le sommet d’Alger, le 23 novembre prochain, sera l’occasion d’établir le bilan du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), a-t-il dit, en saluant les progrès déjà accomplis, notamment quant à la place des femmes.  Il a cependant estimé, à l’instar du Secrétaire général, qu’un appui plus ferme et plus concerté de la communauté internationale demeurait indispensable.  Il a souligné les efforts encore nécessaires dans les domaines de l’aide publique au développement, de la dette, de la libéralisation du commerce ou encore de la promotion des investissements étrangers directs.


Le représentant a déploré que le paludisme soit encore un obstacle majeur au développement en Afrique.  Pour lutter contre cette maladie ou encore contre la pandémie du VIH/sida, il a souhaité la mise à disposition de médicaments efficaces et à des prix raisonnables.  Constatant que les initiatives entreprises jusque là dans le cadre de la décennie pour faire reculer le paludisme étaient inopérantes, il a lancé un appel à un engagement plus ferme et plus concerté de la communauté internationale.


M. ADAM THOMSON (Royaume-Uni) a déclaré que beaucoup de pays africains étaient aussi pauvres voire plus pauvres qu’il y a 40 ans.  L’Afrique se heurte à de grands défis, a-t-il dit, soulignant néanmoins qu’il y avait des raisons de se montrer optimiste, par exemple lorsque l’on examine les efforts positifs entrepris en Ouganda, l’un des pays les plus touchés, pour faire reculer la pandémie de VIH/sida, ou la situation économique du Botswana, en 1966 l’un des pays les plus pauvres du continent et aujourd’hui l’un des plus riches.  Il n’existe pas de modèle unique pour le développement de l’Afrique, a affirmé le représentant, précisant que chaque pays avait des besoins différents.  En outre, les donateurs doivent être conscients de la charge qu’ils imposent aux États africains.  En traitant avec une multitude de donateurs, l’assistance en matière de développement peut engendrer plus de problèmes qu’elle n’en résout, a-t-il estimé.  L’Afrique doit conduire le développement africain et les donateurs doivent suivre, a-t-il ajouté, notant que le Royaume-Uni avait fait de l’Afrique une priorité pour 2005.


Le représentant a également affirmé que les maladies et les conflits étaient deux des principales menaces susceptibles de s’étendre en Afrique.  90% des cas de paludisme se produisent en Afrique, a-t-il dit, précisant qu’il représentait la principale cause de mortalité pour les enfants de moins de cinq ans.  Selon lui, il faut ainsi soutenir l’ensemble du système de santé et pas seulement une partie.  S’agissant des conflits, l’Union africaine s’est fortement engagé en faveur de la paix et de la sécurité régionales et de la bonne gouvernance, a-t-il observé, indiquant que son pays soutenait les solutions africaines.


M. SICHAN SIV (États-Unis) a affirmé que son pays soutenait les objectifs du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Estimant que les organisations régionales, telles la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine étaient essentielles pour mettre en œuvre le NEPAD, le représentant a expliqué que les États-Unis étaient déterminés à promouvoir la paix et la prospérité sur le continent africain.  Il a notamment indiqué que son pays aura consacré près de deux milliards de dollars d’aides à l’Afrique subsaharienne lors de l’année 2004, et que la lutte contre la pandémie du VIH/sida constituait une priorité.


M. Siv a également déclaré que son pays estimait qu’il était possible de prévenir la famine, et travaillait actuellement afin d’augmenter la productivité agricole en Afrique et d’y promouvoir le développement rural.  Citant les observations de la Banque mondiale, il a expliqué que la mise en place de réformes mineures, comme la réduction des coûts et de la durée nécessaires pour lancer une entreprise, pouvaient avoir un impact significatif sur la croissance économique.  Si les problèmes de l’Afrique demeurent considérables, il ne faut pas non plus sous-estimer son esprit d’entreprise et sa détermination à s’assurer un avenir prospère, a-t-il conclu.


M. JOHANN LOVALD (Norvège) a constaté que l’Afrique n’était pas beaucoup plus proche des Objectifs du Millénaire pour le développement aujourd’hui qu’il y a cinq ans.  Il a appelé de ses vœux une aide accrue et plus efficace.  Il a insisté sur la nécessité de produire immédiatement des dividendes de la paix dans les situations d’après-conflit, afin que les populations réalisent que la paix leur profite.  Il a appelé de ses voeux des missions de paix intégrées et multidisciplinaires, dans lesquelles les actions humanitaires vont de pair avec une large gamme de programmes de développement.  La Norvège, a-t-il expliqué, dispose d’un chapitre budgétaire séparé dans cet objectif.  Son pays encourage également une plus large implication de la société civile.  Il a salué à cet égard le succès de la mission de l’ONU en Sierra Leone et il a souhaité une action plus coordonnée en République démocratique du Congo.


Le représentant a salué les initiatives de l’Union africaine et des organisations sous-régionales dans la prévention et dans la gestion des crises.  Il a approuvé la résolution du Conseil de sécurité demandant le renforcement de la mission de l’UA au Darfour.  La Norvège, a-t-il assuré, soutient les efforts de l’Union africaine pour se doter de capacités de maintien de la paix.  Il a affirmé que la Norvège honorerait son engagement de consacrer 1% de son PNB à l’aide publique au développement.


Mme USCHI EID (Allemagne) a affirmé qu’au coeur de tout le processus se trouvait la philosophie du NEPAD selon laquelle il ne peut y avoir de développement sans paix et stabilité.  Les forces de la réforme ont reconnu que les efforts indépendants et leurs plans conçus par eux-mêmes pour réaliser la paix et la stabilité seront la pierre angulaire du développement en Afrique. 


La représentante a déclaré que l’environnement politique et économique était essentiel pour le développement durable africain, l’objectif étant d’assurer une économie de marché sociale qui assurera prospérité et emploi.  S’exprimant en ce lieu qu’elle a estimé hautement symbolique que constituent les Nations Unies, elle a encouragé les chefs d’État et de gouvernement de l’Afrique à réaliser tous les efforts dans la poursuite du développement du NEPAD.  Les perspectives n’ont jamais été aussi bonnes, a-t-elle considéré, se déclarant certaine que l’Afrique continuerait à progresser pas seulement politiquement, mais aussi économiquement.


M. OSWALDO DE RIVERO (Pérou) a souhaité s’associer aux remarques du représentant du Qatar, qui s’était exprimé au nom du Groupe des 77, et du représentant de la Barbade, au nom de la CARICOM.  Estimant que la paix et la sécurité du continent africain était étroitement liée à son développement social et économique, il a indiqué que le Pérou soutenait la mise en place du NEPAD.  L’Afrique, parce qu’elle exporte principalement des produits primaires à prix instables et est exposée à une dette importante, est dans l’incapacité d’assurer seule ce développement, a-t-il expliqué, ajoutant qu’elle devrait pouvoir bénéficier d’un traitement spécial qui lui permettrait de disposer de facilités relatives à l’accès aux marchés internationaux et au remboursement de sa dette.


M. de Rivero s’est par ailleurs félicité de la diminution du nombre de conflits sur le continent, ce qui s’est traduit par la réduction du nombre de réfugiés de 8%.  Il a également salué le travail de l’Union africaine dans le domaine du maintien de la paix, ce qui permet à l’Afrique de s’éloigner progressivement des ingérences extérieures, a-t-il souligné.  Enfin, il a enjoint la communauté internationale de contribuer à la mise en œuvre du NEPAD, avec une emphase particulière sur l’accès pour tous aux soins de santé.


M. VANU GOPALA MENON (Singapour) a noté la diminution du nombre de conflits armés en Afrique.  Il a salué les efforts croissants de l’Union africaine et des organisations régionales dans la mobilisation de forces militaires pour le maintien de la paix.  Il a cependant constaté que de nombreux problèmes subsistaient, tels l’absence d’infrastructures de transport, la dette, l’absence d’investissements étrangers directs et les écarts majeurs dans les domaines de la santé et de l’éducation.  Une telle situation pourrait sembler insurmontable, a-t-il estimé, saluant la volonté des dirigeants africains de prendre le taureau par les cornes, comme en témoigne, à ses yeux, le NEPAD.  Il a particulièrement salué la mise en place d’un Mécanisme d’évaluation intra-africaine.  Nous avons tous l’obligation d’aider l’Afrique, a-t-il dit, sinon les problèmes de l’Afrique deviendront les problèmes du monde. 


Le représentant a expliqué que le développement des ressources humaines était le principal objectif de la politique de développement de Singapour.  Il vaut mieux enseigner la façon de pêcher que de donner du poisson, a-t-il poursuivi.  Il a indiqué que 3 300 fonctionnaires de 45 pays africains avaient été formés dans son pays depuis 1993.  Il a admis que les résultats du NEPAD pouvaient être une source de déception, mais il a rappelé que le Partenariat avait été lancé il y a seulement trois ans.  Il est important, a-t-il conclu, que l’Afrique suive la voie choisie, même si cela demande du courage.


M. FRANCIS K. BUTAGIRA (Ouganda) a affirmé que les pays africains avaient fait la preuve de leur attachement à la mise en œuvre du NEPAD en consacrant des ressources financières à ses priorités.  Ce dont l’Afrique a besoin c’est du soutien international pour relever les défis identifiés par le NEPAD.  Selon lui, la communauté internationale doit ainsi envisager l’annulation totale de la dette.  L’Afrique, a-t-il également regretté, n’a vu qu’une augmentation modeste de l’aide publique au développement (APD) nécessaire pour remplir les Objectifs du Millénaire d’ici à 2015. 


Le représentant a en outre appelé la communauté internationale à continuer à appuyer les efforts des Nations Unies en faveur du NEPAD, en apportant des ressources supplémentaires aux agences qui le mettent en œuvre.  L’Afrique a par ailleurs besoin d’aide pour répondre aux causes sous-jacentes des conflits.  La prolifération des armes illicites parallèlement à l’exploitation illicite des ressources naturelles est une des sources d’instabilité constante en Afrique, qui nécessite une action internationale urgente, a-t-il estimé. 


M. NASRELDIN AHMED WALI (Soudan) a invité la communauté internationale à appuyer davantage le NEPAD, qui permettrait au continent africain de mieux agir de concert avec le reste du monde et de relancer son développement.  L’Afrique a réaffirmé son engagement à sortir du tunnel, a-t-il expliqué, estimant que le NEPAD pourrait garantir l’ouverture économique du continent et en améliorer l’agriculture, les soins de santé et l’accès à l’eau potable.


M. Wali a affirmé que les progrès réalisés par les États africains poussaient à l’optimisme, mais que la mise en œuvre des politiques générales du NEPAD nécessitait l’allocation des ressources nécessaires.  Remarquant que le poids de leur dette empêchait les nations africaines d’accorder une part suffisante de leurs moyens à cet effort, le représentant a estimé qu’il était nécessaire de réduire cette dette, tout en augmentant le montant des aides extérieures.  M. Wali a également souligné l’importance de la coopération Sud-Sud, qui serait bénéfique à l’ensemble des pays, a-t-il conclu.


M. ALI HACHANI (Tunisie) a constaté que de nombreuses économies africaines continuaient de régresser.  Cette situation, a-t-il poursuivi, s’explique par la chute des prix des produits de base, l’application de mesures protectionnistes au niveau commercial ou encore l’insuffisance de l’aide publique au développement et des investissements étrangers directs.  Ce tableau peu reluisant ne doit pas être un motif de désespoir, a-t-il poursuivi, mais doit au contraire inciter la communauté internationale à redoubler d’efforts pour permettre à l’Afrique de se relancer. 


Il a pris acte des progrès enregistrés dans le règlement des conflits et dans la détermination de l’Afrique à prendre sa destinée en mains.  Il a salué la mobilisation du continent pour concrétiser les objectifs du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Dans ce contexte, il a souligné la nécessité structurelle d’un apport extérieur et a appelé la communauté internationale à débloquer des ressources financières, humaines et techniques.


M. RADZI RAHMAN (Malaisie) a affirmé que son pays saluait et soutenait avec force les efforts visant à apporter une approche intégrée en faveur du développement en Afrique par le biais du NEPAD.  Il a en outre félicité les chefs d’État africains pour leur engagement et leur détermination à prendre des mesures audacieuses en faveur de la croissance économique, du développement durable, de la réduction de la pauvreté et de la réalisation de la sécurité alimentaire, ainsi que de la sécurité.


Le représentant, qui s’est félicité des efforts d’allègement de la dette qui devraient bénéficier aux États africains, a souhaité que davantage soit fait encore pour aboutir à une solution durable dans ce domaine.  Le commerce serait l’un des moyens pratiques et efficace pour aider les pays africains, a-t-il en outre estimé, proposant notamment que les pays développés prennent les mesures nécessaires pour éliminer leurs subventions agricoles.


M. KAZUO SUNAGA (Japon) a évoqué les progrès importants réalisés par les pays africains pour promouvoir la paix et le développement durables, tels la création du Conseil de paix et de sécurité sous la direction de l’Union africaine et la mise en place du Mécanisme d’évaluation intra-africaine.  Il a cependant remarqué que ces développements encourageants ne pouvaient supprimer les énormes défis et difficultés qui restent à traiter.  La communauté internationale se doit de soutenir les efforts des pays africains, a-t-il estimé.  Affirmant que la paix était une condition préalable au développement, le représentant a expliqué que le Japon soutenait le travail de l’Union africaine et de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans le domaine de la prévention des conflits.


M. Sunaga a également indiqué que la croissance économique était une composante importante du développement durable.  Améliorer les infrastructures de l’Afrique pour en assurer la croissance économique est important mais pas suffisant, a-t-il estimé, ajoutant qu’il fallait également que le système commercial international favorise davantage les pays africains.  Le représentant a signalé que le Japon avait pris des mesures en ce sens, telle l’absence de subsides à l’exportation.  Enfin, il a expliqué que son pays attachait une importance prioritaire à la lutte contre la pandémie du VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et d’autres maladies infectieuses, et continuerait à venir en aide aux pays africains qui en sont victimes.


M. PAUL BADJI (Sénégal) s’est félicité de la sélection de 20 programmes prioritaires dans le volet économique du NEPAD.  Il a également salué la mise en place du Mécanisme d’évaluation intra-africaine.  Jugeant le bilan obtenu « dans l’ensemble positif », il a cependant estimé que beaucoup restait à faire.  Les pays africains, a-t-il dit, doivent dépasser les avancées conceptuelles pour s’investir dans la réalisation des projets prioritaires identifiés.  Les partenaires de l’Afrique, de leur côté, doivent pendre des mesures d’urgence, a-t-il ajouté, pour augmenter l’aide publique au développement, assurer l’accès des produits africains aux marchés des pays développés et réduire le fardeau de la dette.


Le représentant a appelé de ses voeux une « révolution verte pour mettre un terme à la faim et à la sous-alimentation ».  Il a mis en garde contre les dangers de la mondialisation qui, selon lui, génèrent une dynamique d’exclusion à l’encontre de l’Afrique, qui risque de transformer le continent en terreau fertile au développement d’idéologies véhiculant intolérance et violences.  Il a rappelé en conclusion que deux autres contrats avaient lié la communauté internationale et l’Afrique avant le NEPAD: le PANUREDA et l’UN-NADAF, qui ont tous les deux échoué faute de ressources suffisantes.  Il a donc lancé un appel à un sursaut collectif pour éviter au NEPAD un sort semblable à celui de ses prédécesseurs.


Mme KHUNYING LAXANACHANTORN LAOHAPHAN (Thaïlande) a affirmé que son pays se joignait à la communauté internationale pour soutenir la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire en Afrique.  La Thaïlande, a-t-elle ajouté, est fermement attachée à ce que l’Afrique devienne autonome et à ce qu’elle réalise le développement durable et la croissance économique.  Elle a indiqué qu’en partenariat avec les pays donateurs et les organisations internationales, la Thaïlande accroissait sa coopération technique avec les pays africains.


La représentante a également souligné que son pays œuvrait avec les pays africains en faveur d’un programme de coopération technique sur la prévention et le traitement du VIH/sida en fournissant du matériel et des médicaments essentiels, ainsi que des bourses pour assurer la formation, en Thaïlande, des personnels médicaux.


M. AMARE TEKLE (Érythrée) a évoqué les « modestes succès » réalisés par le NEPAD lors de ses trois premières années d’existence, mais a également rappelé les obstacles et défis qui se dressent encore devant lui.  L’absence de paix caractérise toujours de nombreuses parties du continent, a-t-il remarqué, expliquant qu’il était illusoire d’envisager le développement sans paix préalable, ou une coopération Sud-Sud qui comprendrait des pays en conflit.  Le représentant s’est également demandé si le Mécanisme d’évaluation intra-africaine pouvait fonctionner efficacement dans un système où l’État –et les intérêts nationaux qui le caractérisent- restait l’acteur dominant, ajoutant par ailleurs que l’Union africaine n’avait ni la capacité ni la volonté de prévenir ou résoudre les conflits.


Enfin, M. Tekle a estimé que le financement constituait également un obstacle majeur à la mise en œuvre du NEPAD.  Alors que la moitié des pays africains connaissent actuellement une croissance économique négative et qu’il leur faudrait près d’un demi-siècle pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (ODM), il semble évident que les problèmes de santé, d’accès à l’éducation et à l’eau potable des pays africains ne peuvent être résolus en utilisant uniquement les ressources africaines, a-t-il indiqué, ajoutant que le succès de la mise en œuvre du NEPAD dépendait fortement de l’aide extérieure.  M. Tekle a cependant remarqué que le soutien international à l’égard de l’Afrique était fortement inférieur au montant nécessaire pour atteindre les ODM.


M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) a salué certains signes positifs en provenance du continent africain.  L’identification de secteurs prioritaires témoigne à ses yeux de l’engagement des dirigeants africains en faveur du NEPAD.  Il s’est également félicité des progrès dans la mise en place du Mécanisme d’évaluation intra-africaine.  Le représentant a appelé à un appui extérieur supplémentaire pour mettre en œuvre les objectifs du NEPAD.  Indiquant que son pays, lui même en transition, ne disposait que de ressources limitées, il a cependant identifié certains avantages comparatifs.  L’Azerbaïdjan, doté de richesses pétrolières, dispose d’une expertise dans le secteur pétrolier, a-il dit, ajoutant que son pays était fier d’avoir formé de nombreux cadres africains dans ce domaine.  Il a fait part de la détermination de son pays à poursuivre ce partenariat en matière de formation et d’éducation.


M. ALLAN ROCK (Canada) a réaffirmé l’engagement de son pays à l’égard du NEPAD.  Remarquant que beaucoup restait à faire afin que ce partenariat soit un succès, il en a cependant rappelé les résultats actuels, comme l’inversion de la tendance à la baisse de l’aide à l’Afrique.  Indiquant que son pays était déterminé à favoriser la mise en œuvre du NEPAD, il a expliqué que le Canada avait pris de nombreuses mesures en ce sens, tels l’accroissement du budget qu’il accorde annuellement à l’aide internationale, l’annulation de la dette de plusieurs pays africains, l’absence de barrières douanières à l’égard des produits des pays moins avancés et la mise en place de programmes appuyant le NEPAD, entre autres.


M. Rock a par ailleurs indiqué que le Canada était également impliqué dans la lutte contre la pandémie du VIH/sida et d’autres maladies infectieuses mortelles, en Afrique et ailleurs.  Il a notamment expliqué qu’une nouvelle loi devrait prochainement permettre l’exportation de médicaments canadiens sûrs et à prix abordable en vertu de licences obligatoires.  Enfin, il a signalé que son pays était un fervent partisan du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, en faveur duquel il a engagé et déboursé des sommes totalisant 100 millions de dollars américains sur quatre ans.


M. ALBERTO MICHELINI (Italie) a estimé que la communauté internationale devait relayer les efforts des pays africains par une assistance renforcée.  Il a indiqué que 70% de l'aide bilatérale de son pays était destinée à l'Afrique et que l'Italie contribuait à hauteur de 5% au budget ordinaire des opérations de maintien de la paix de l'ONU.  Il a rappelé que l'Italie avait été la première à annuler l'intégralité de des crédits commerciaux à l'égard des pays très endettés et il a invité les autres pays créditeurs à suivre cet exemple.  Il a également fait part d'initiatives destinées à accroître les flux d'investissements privé, en mettant en valeur auprès des entreprises le potentiel de l'Afrique. 


Dans le domaine du maintien de la paix, l'Italie, a-t-il dit, a fourni un entraînement spécialisé à 70 officiers africains et participe, aux côtés des États-Unis, à l'initiative mondiale pour les opérations de paix annoncée au sommet du G-8 de Sea Island, dont l'objectif est de former 75 000 soldats aux opérations de maintien de la paix.  Le représentant s'est félicité des avancées de la Conférence nationale de réconciliation en Somalie, avec la récente prestation de serment du nouveau Président de la République fédérale de Somalie.  Il s'est dit convaincu, en conclusion, que l'Afrique disposait du potentiel, des ressources humaines et de la volonté nécessaires pour surmonter les difficultés actuelles.


M. FILIPE CHIDUMO (Mozambique) a salué la mise en place, dans le cadre du NEPAD, du Mécanisme d’évaluation intra-africaine.  Il a également cité l’adoption par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADEC), d’un code de bonne conduite électoral, qui contribue, a-t-il estimé, à renforcer la bonne gouvernance.  Dans le domaine économique, il s’est félicité de l’identification de priorités sectorielles dotées de ressources spécifiques, afin d'assurer le redémarrage de la croissance et un développement durable.  Il a invité à la prudence sur les espoirs parfois démesurés que peut susciter le NEPAD en estimant que les attentes ne pouvaient être qu'à la hauteur des ressources disponibles.  Malgré des signes jugés encourageants, il a prévenu qu'il restait beaucoup à faire et qu'une aide internationale accrue était nécessaire.  Soulignant que les problèmes de l'Afrique dépassaient le cadre des questions de gouvernance, il a estimé urgent de financer le développement d'infrastructures et d'aider à la création d'emplois.


Le représentant a noté les progrès constants effectués par les Africains dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits.  Il s'est félicité de la mise en place au sein de l'Union africaine d'un Conseil de paix et de sécurité, dont la première tâche, a-t-il précisé, a été de se saisir de la situation au Darfour.  Il s’est enfin félicité des avancées du processus de paix en Somalie, marqué par la mise en place d’un Parlement et par l’élection d’un Président.


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