RECHERCHE SCIENTIFIQUE, NOUVELLES TECHNOLOGIES ET INVESTISSEMENTS DANS L’INFRASTRUCTURE RURALE SONT LES CLEFS DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE EN AFRIQUE
Communiqué de presse AFR/980 DEV/2478 |
RECHERCHE SCIENTIFIQUE, NOUVELLES TECHNOLOGIES ET INVESTISSEMENTS DANS L’INFRASTRUCTURE RURALE SONT LES CLEFS DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE EN AFRIQUE
Lancement du rapport de l’Interacademy Council sur
les moyens d’améliorer la productivité agricole du continent
Cet après-midi a été lancé au Siège des Nations Unies, en présence du Secrétaire général, Kofi Annan, et de l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Mark Malloch Brown, un rapport de l’organisation non gouvernementale (ONG) basée aux Pays-Bas, Interacademy Council, sur les potentialités de l’agriculture africaine à l’heure où la situation alimentaire du continent -200 millions de personnes mal nourries- contraste avec la richesse de la diversité de ce dernier.
Intitulé « Realizing the Promise and Potential of African Agriculture: Science and Technology Strategies for Improving Agricultural Productivity, Profitability and Sustainability », ce rapport propose une série de mesures concrètes que la communauté scientifique est invitée à entreprendre, en étroite coopération avec les agriculteurs, les représentants de gouvernements et de l’industrie privée en vue d’éviter de futures famines et de soulager la misère de millions d’Africains.
La mise en œuvre de ces recommandations devrait selon le Secrétaire général stimuler une véritable révolution verte en Afrique. Kofi Annan qui avait demandé la compilation de cette étude en 2002, s’est félicité que l’IAC ait su relever le défi et a souhaité que les recommandations contenues dans le rapport soient traduites dans des actes concrets le plus rapidement possible.
Un exemplaire du rapport a été symboliquement remis au Secrétaire général par le Dr. Speciosa Wandira Kazibwe, ancienne Vice-Présidente de l’Ouganda, ancienne Ministre de l’agriculture. Elle a invité la communauté internationale à ne pas considérer la diversité extraordinaire de l’Afrique comme une source de difficultés. Elle a au contraire appelé à tirer le plus grand profit de la richesse de cette diversité et a insisté sur le fait que les pays africains ne pourront pas atteindre leurs objectifs de développement s’ils ne sont pas capables de lutter contre la sous-alimentation.
Le rapport a été présenté par les coprésidents du Groupe d’experts qui a dirigé cette étude à savoir le Dr. Rudy Rabbinge, Recteur et Professeur en développement durable et systèmes innovateurs de la Wageningen Graduate School aux Pays-Bas et le Dr. Swaminathan, ancien Président de l’Académie nationale des sciences de l’agriculture de l’Inde et membre de la Société royale de Londres et des Académies nationales des sciences américaine, russe et chinoise.
Mark Malloch Brown a défini le lancement de ce rapport comme la première étape d’une campagne internationale plus large pour mobiliser les investissements, la science et la volonté politique nécessaires à la résolution du problème de la faim en Afrique et déclancher une véritable révolution verte sur le continent.
Parmi les problèmes mis en évidence figurent des précipitations irrégulières, une insuffisance des systèmes d’irrigation, la faiblesse de l’investissement dans l’agriculture, un manque de connaissances, l’érosion des sols, la fuite des cerveaux et la faiblesse des infrastructures qui fait par exemple que le coût de l’engrais est sept fois supérieur en Ouganda qu’aux États-Unis.
Les 18 experts, majoritairement des Africains, qui ont participé à cette étude ont, dans leurs recommandations, souligné la nécessité de la mise en œuvre de politiques permettant de renverser le phénomène de la dégradation des sols, d’augmenter la productivité agricole, d’attirer les investissements en faveur de la recherche scientifique. Ils expriment la vision d’une future Afrique jouissant d’une croissance de la productivité agricole, d’une amélioration de la sécurité alimentaire et d’écosystèmes agricoles dont la durabilité aura été assurée. Ils ont présenté la recherche agricole et le développement des investissements comme deux des éléments les plus déterminants de la productivité agricole.
Au cours d’une série de questions-réponses, en présence de représentants des missions permanentes, de fonctionnaires du Secrétariat, des représentants d’organisations intergouvernementales et des ONG, a notamment été évoquée la contribution des OGM pour améliorer la productivité de l’agriculture africaine, la nécessité de mieux coordonner les contributions des différents organismes des Nations Unies, celle d’adapter les objectifs et les moyens aux spécificités et difficultés particulières de chaque pays ou sous-régions, ou encore de tenir compte de la contribution importante des femmes à la production agricole.
L’Interacademy Council est une ONG basée à la l’Académie royale des arts et des sciences d’Amsterdam. Créée en 2000 par les dirigeants de 90 académies scientifiques nationales à travers le monde, elle a pour ambition de mobiliser les meilleurs chercheurs du monde afin de fournir une expertise à des organismes internationaux comme les Nations Unies ou la Banque mondiale. Le premier rapport de l’IAC intitulé « Inventer un monde meilleur: une stratégie pour construire des capacités scientifiques et techniques au niveau mondial » a été présenté au Siège des Nations Unies le 5 février 2004. À l’avenir, de futurs rapports de l’IAC porteront sur des questions comme la transition vers des systèmes d’énergie durable et le rôle de la science en matière de sites naturels du patrimoine mondial.
Pour davantage d’information, veuillez contacter John Campbell, Directeur adjoint, Interacademy Council au (+31 -20) 551-0766 (Amsterdam) ou composez le (202) 334-2806 (Washington D.C), email: j.cambell@ica.knaw.nl; William J. Skane, Directeur exécutif, ou Vanee Vines, Chargé des relations avec les médias de U.S. National Academy of Sciences à Washington D.C au (202) 334-2138, email: wskane@nas.edu ou news@nas.edu; ou visitez le site de www.InteracademyCouncil.net.
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