TRES SERIEUSE MENACE ACRIDIENNE EN AFRIQUE DU NORD-OUEST
Communiqué de presse AFR/914 SAG/247 |
Tres serieuse menace acridienne en Afrique du Nord-Ouest
Les agrumes du Maroc menacés; la lutte nécessite 17 millions de dollars
(Publié tel que reçu)
Rome,27 avril -- En dépit d'intenses efforts de lutte, la menace que fait peser le criquet pèlerin sur l'Afrique de l'Ouest et du Nord-Ouest reste "très sérieuse", alerte l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO).
"Pontes, éclosions et formation de bandes sont en cours sur de vastes zones de l'aire de reproduction printanière au sud des monts Atlas, au Maroc et en Algérie", signale Keith Cressman, Fonctionnaire FAO en charge de l'information acridienne. "C'est la plus sérieuse situation acridienne dans la région depuis 10 ans," ajoute-t-il.
Les agrumes qui poussent au Maroc et sont exportés vers l'Europe et l'Amérique du Nord - d'une valeur estimée à 400 millions de dollars - pourraient être menacées au cours des prochains mois. "Il y a aussi d'importantes populations acridiennes dans le nord de la Mauritanie et d'autres au Niger", indique M. Cressman.
"Il est très difficile de trouver et de traiter toutes les infestations de criquet pèlerin car beaucoup d'entre elles sont disséminées dans des zones éloignées. Cela est aggravé par la faiblesse des moyens disponibles en Mauritanie et au Niger et le tarissement rapide des fonds dans les autres pays", selon M. Cressman.
En avril, près de 200 000 hectares d'infestations acridiennes ont été traitées au Maroc. En Algérie, des opérations de lutte sont en cours contre des essaims en ponte dans une vaste zone du pays allant de ses frontières avec le Maroc, à l'ouest, à la Tunisie, à l'est.
Les essaims se déplacent
Début avril, des essaims se sont déplacés du Maroc - à travers l'Algérie - vers l'ouest de la Libye où environ 3 700 hectares ont été traités. Selon la FAO, des infestations de même type doivent être présentes dans le sud de la Tunisie.
En Mauritanie, de nouveaux essaims se forment dans le nord où les palmiers-dattiers et les cultures de sorgho et d'avoine ont subi des dégâts. Les opérations de lutte sont entravées par les ressources limitées: 10 800 hectares seulement ont été traités ce mois-ci.
La situation est maintenant moins préoccupante dans le nord du Soudan et sur la côte de la mer Rouge, en Arabie Saoudite, suite aux opérations de lutte extensive réalisées de décembre à mars et pendant lesquelles quelque 200 000 hectares d'infestation furent traités.
Plus de 17 millions de dollars ont été dépensés depuis octobre 2003 pour traiter près de 1,4 million d'hectares. La plupart de ces financements proviennent des budgets nationaux des pays affectés.
Dans le cadre de ses activités, la FAO a exécuté un projet d'urgence en Mauritanie et au Maroc pour une valeur de 800 000 dollars. Le Directeur général de l'Organisation, M. Jacques Diouf, a récemment décidé d'augmenter de plus du double la contribution de la FAO pour offrir une assistance supplémentaire à l'Algérie, au Mali, au Niger, au Soudan et au Tchad.
Les bailleurs de fonds, notamment l'Espagne, les Etats-Unis, l'Italie, la Norvège et la Commission européenne ont contribué jusqu'à présent à concurrence de plus de 5 millions de dollars.
Le Maroc et l'Algérie ont apporté leur assistance au Mali, à la Mauritanie et au Niger sous forme de pesticides, véhicules, équipement et experts, et l'Arabie Saoudite a fourni un appui consistant au Soudan.
17 autres millions de dollars
17 millions de dollars supplémentaires sont nécessaires pour poursuivre la campagne antiacridienne actuelle durant le printemps et l'étendre aux aires de reproduction du Sahel, en Afrique de l'Ouest, durant l'été, précise la FAO.
La dernière invasion du criquet pèlerin, en 1987-1989, a duré plusieurs années et coûté plus de 300 millions de dollars avant d'être stoppée.
Des dégâts ont été signalés aux pâturages, aux palmiers-dattiers, aux céréales et aux cultures maraîchères dans la plupart des pays, affectant les populations rurales et les nomades.
Une telle recrudescence acridienne ne peut être enrayée qu'en utilisant des pesticides. La FAO met en oeuvre les meilleures pratiques agricoles pour réduire les risques sur la santé humaine et l'environnement.
En parallèle, la FAO encourage l'utilisation plus fréquente de méthodes de lutte biologique, plus respectueuses de l'environnement.
Contact: Erwin Northoff Relations médias, FAO erwin.northoff@fao.org (+39) 06 570 53105.
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