AFG/263-SAG/292

AFGHANISTAN: LA PRODUCTION AGRICOLE HANDICAPÉE PAR LA SÉCHERESSE, LES RAVAGEURS DES PLANTES ET LES MALADIES

16/09/2004
Communiqué de presse
AFG/263
SAG/292


AFGHANISTAN: LA PRODUCTION AGRICOLE HANDICAPÉE PAR LA SÉCHERESSE,

LES RAVAGEURS DES PLANTES ET LES MALADIES


Les populations pauvres souffrent

le plus de la hausse des prix des produits alimentaires


(Publié tel que reçu)


ROME, 16 septembre (FAO) -- L'agriculture en Afghanistan est en pleine crise: les récoltes ont été mauvaises du fait à la fois de la faiblesse des précipitations, des attaques des ravageurs des plantes et des maladies animales, selon un rapport de la FAO et du Programme alimentaire mondial (PAM).


Conséquence directe: plus de six millions de personnes auront besoin, l'année prochaine, d'aide alimentaire et non alimentaire.


La sécheresse est particulièrement sévère dans l'Ouest, le Sud-Ouest et le Sud du pays.  C'est dans ces régions que plus de la moitié des récoltes ont été affectées.


Dans les régions au nord des montagnes de l'Hindu Kush, les ravageurs et les maladies ainsi que des pluies hors saison ont entraîné de mauvaises récoltes, selon le rapport qui s'appuie sur une mission d'évaluation effectuée sur place en juillet dernier.


Le manque d'eau et le recul de la nappe phréatique dans certaines régions sont également responsables de cette situation.  Paradoxalement, des inondations saisonnières de courte durée ont été signalées dans ces mêmes régions, ce qui démontre l'insuffisance des infrastructures d'irrigation et de stockage de l'eau.


"Dans d'autres régions, rien n'a poussé, une situation qui rappelle la pire sécheresse que le pays ait connu de mémoire d'homme, celle de la période 1999-2001", indique Susana Rico, responsable du PAM en Afghanistan.


"À l'approche de la période de soudure, cette situation dramatique aggrave l'insécurité alimentaire et rend l'aide d'urgence encore plus nécessaire."



6,3 millions de personnes à risque


Les prix du blé sont près de 30 pour cent plus chers qu'il y a un an; une situation difficilement supportable par les couches les plus pauvres de la population.


Sur la base des indices de risque et des niveaux de production, quelque 6,3 millions de personnes ne pourront pas subvenir à leurs besoins alimentaires durant l'année commerciale 2004-2005 (juillet/juin).


Comparée à la récolte record de 2003, la production céréalière totale devrait atteindre 3,06 millions de tonnes, soit une régression de 43 pour cent.


De ce fait, les importations de céréales en 2004-2005 (juillet/juin) devraient s'établir autour de 1,7 million de tonnes, soit près de 34 pour cent de la consommation.


Quelque 1,4 million de tonnes devraient provenir des importations commerciales. Le déficit céréalier devrait s'établir à plus de 300 000 tonnes au cours de la même période.


La production céréalière afghane ne suffit pas à couvrir les besoins de la consommation et ce, depuis 1976 lorsqu'elle avait atteint un plafond de 4,5 millions de tonnes.


Les troubles civils depuis 1978 ont entraîné une baisse constante de la production tout au long des années 1980. La relance du secteur agricole au cours des années 1990 avait été freinée par trois années consécutives de sécheresse (de 1999 à 2001).


Henri Josserand, Chef du Système mondial d'information et d'alerte rapide (SMIAR) de la FAO, indique: "Les mauvaises récoltes ont été accompagnées de maladies qui ont frappé les plantes et les animaux dans tout le pays, compromettant les moyens d'existence et la nutrition de la plupart des ménages ruraux."


Besoins d'aide croissants


Le rapport FAO/PAM établit le bien-fondé de la demande d'assistance d'urgence faite par le gouvernement afghan en faveur des victimes de ces mauvaises récoltes.


Celui-ci, en collaboration avec les Nations Unies, avait lancé un appel pour 71,3 millions de dollars dont 51,8 millions en aide alimentaire pour une période de six mois allant de septembre 2004 à février 2005.


Selon le rapport, les besoins, s'il fallait les réévaluer aujourd'hui, seraient plus élevés, le gouvernement ayant lancé son appel plus tôt cette année.


En plus de l'aide alimentaire et non alimentaire, le rapport recommande de déployer des efforts pour éliminer les causes de l'insécurité alimentaire, notamment en ce qui a trait aux infrastructures d'irrigation, aux semences améliorées, à l'accès aux marchés et au crédit ainsi qu'à la lutte contre les ravageurs des plantes et les maladies animales.


Par ailleurs, 4 millions de personnes vont trouver des emplois grâce à des programmes sociaux nationaux alors qu'un total 2,3 millions de personnes dont 1,4 million de victimes de la sécheresse bénéficieront de l'aide du PAM.


Selon la FAO, l'assistance technique fournie dans les domaines sus-mentionnés ainsi qu'en matière de formation, nutrition, protection des plantes et agrométéorologie vise à renforcer le secteur agricole et la sécurité alimentaire à long terme.


Distributions d'aide


Le PAM, qui distribue actuellement 10 000 tonnes de blé en Afghanistan, indique que les quantités disponibles permettent, pour l'instant, de couvrir les besoins immédiats, mais qu'en novembre prochain des ruptures de stock pourraient se produire si l'on tardait à réapprovisionner les entrepôts.


Dans son appel, le gouvernement afghan indiquait que le secteur agricole avait besoin, pour la saison des semis de printemps, d'au moins 300 tonnes de semences de blé et de 600 tonnes d'engrais pour une valeur totale de 580 000 dollars.


Ces quantités sont à ajouter à ce que la FAO fournit déjà pour la saison des semis d'automne, à savoir 2 200 tonnes de semences de blé produites sur place et adaptées aux conditions locales ainsi que 3 600 tonnes d'engrais de bonne qualité.


Les bénéficiaires des distributions effectuées par la FAO sont plus de 47 000 agriculteurs vulnérables, y compris des personnes déplacées et des paysans qui sont retournés à leurs champs après les avoir déserté en raison des circonstances.


Selon le rapport FAO/PAM, d'autres secteurs menacés par la sécheresse, notamment l'irrigation, la protection des plantes et la santé animale ont également besoin de soutien accru.


Pour plus d’informations, veuillez contacter:John Riddle, Relations médias, FAO, email: john.riddle@fao.org, tél:(+39) 06 570 53259; Michael Hage, Chargé d'information régional, Bureau de liaison de la FAO pour l'Amérique du Nord, email: Michael.Hage@fao.org, tél:(+1) 202 653-0011 ; Brenda Barton, Directeur adjoint de la communication, PAM/Rome, tél: (+39) 06 651 32602, (+39) 347 258 2217.


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