AFG/250-SAG/243-SOC/NAR/899

L'AGRICULTURE EST CRUCIALE POUR COMBATTRE L'ECONOMIE DE L'OPIUM EN AFGHANISTAN

29/03/2004
Communiqué de presse
AFG/250
SAG/243
SOC/NAR/899


L'agriculture est cruciale pour combattre l'economie de l'opium en Afghanistan


60 millions de dollars permettraient d'appuyer le secteur agricole; projets alternatifs dans les principales régions productrices de pavot


(Publié tel que reçu)


Rome, 29 mars 2004 -- La lutte contre la production d'opium en Afghanistan devrait se baser sur l'action coercitive et le relèvement de l'agriculture, a déclaré aujourd'hui l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à la veille d'une conférence internationale de bailleurs de fonds à Berlin.


La FAO lance un appel de 60 millions de dollars afin de soutenir dans les prochaines années le secteur agricole afghan recouvrant la production agricole, la multiplication des semences, l'irrigation, la production et la santé animales, la protection phytosanitaire, l'horticulture, l'éducation nutritionnelle et le renforcement des capacités.


Le programme de l'agence des Nations Unies comprend un volet de 25,5 millions de dollars destiné à financer des projets de développement agricole sur les cinq prochaines années dans les quatre principales provinces productrices de pavot, ciblant 1,5  million de personnes environ.


"Le développement d'une agriculture de subsistance et de rente et la création de moyens d'existence de substitution pour des millions d'Afghans qui ont souffert de la guerre et de la misère représenteraient une importante contribution à la paix et la stabilité du pays", a déclaré le représentant de la FAO Serge Verniau.


"Malheureusement, l'agriculture en Afghanistan n'a pas encore reçu le soutien dont elle a besoin d'urgence avec 85 pour cent environ de la population dépendant de l'agriculture pour sa survie".


Malgré une récolte record en 2003, des millions de familles rurales, des réfugiés de retour du Pakistan et d'Iran et des personnes déplacées n'ont toujours pas accès à la nourriture, a indiqué la FAO.


La culture du pavot explose


"La pauvreté rurale et le manque de revenus sont les principales raisons expliquant que les agriculteurs produisent de l'opium", a indiqué M. Verniau.


L'Afghanistan, leader mondial de la production de pavot, prévoit une production d'opium record cette année, cette culture progressant dans les zones reculées.


"Il faudra un engagement à long terme et probablement plus d'une décennie pour créer des opportunités de revenus de remplacement. La FAO a pour objectif de réhabiliter l'infrastructure agricole afin de renforcer les liens entre les régions et le gouvernement central, en particulier dans quelques-unes des principales régions productrices d'opium.


La FAO ambitionne également de relancer l'horticulture, l'élevage et la culture de rente afin de créer des revenus de remplacement pour les petits agriculteurs, les travailleurs sans terre et les groupes vulnérables", a ajouté M. Verniau.


Des cultures commerciales de substitution


"L'Afghanistan pourrait, par exemple, devenir un exportateur de noix et de raisins biologiques. Il faut créer les conditions pour produire et explorer de nouveaux marchés pour les produits répondant à des standards de production requis au niveau international", selon M. Verniau.


Plusieurs pépinières doivent être remises en état afin de répondre à la demande croissante de matériel végétal. Il est important de construire des barrages de petite irrigation là où les agriculteurs font face à des restrictions d'approvisionnement en eau.


A Kandahar, par exemple, l'ensablement du principal réservoir en eau après plusieurs années de sécheresse a provoqué la dégradation des vergers autrefois prospères dans cette zone.


Le rétablissement des systèmes d'irrigation devrait être accompagné de la distribution d'intrants agricoles, de semences améliorées, de la création d'installation de stockage et d'encouragement au commerce.


La FAO a également proposé d'intensifier la production horticole par la formation des exploitants de vergers aux technologies après récolte et à la gestion des installations de stockage.


Elevage et lutte antiacridienne


"Les éleveurs devraient avoir accès au crédit pour acheter des moutons et chaque province devrait posséder un broyeur de fourrage. La FAO souhaite également étendre ses projets avicoles pour les femmes, projets qui ont démontré leur efficacité à générer des revenus", selon M. Verniau.


La FAO est préoccupée par la défaillance des services de santé animale dans le pays. "Il n'y a, par exemple, aucune capacité de contrôle des importations d'animaux et de leurs maladies en provenance du Pakistan", a indiqué M. Verniau.


L'Afghanistan a besoin d'un service vétérinaire pour vérifier que le pays est exempt des principales maladies animales telles que la peste bovine, a déclaré la FAO. La surveillance vétérinaire est nécessaire pour garantir que les maladies animales sont sous contrôle.


De plus, la santé animale est indispensable pour permettre aux familles de reconstituer leurs troupeaux décimés lors de la dernière sécheresse. L'élevage a traditionnellement été une importante source de nourriture et de revenus en Afghanistan.


Dans le nord du pays, la FAO soutient une campagne de lutte contre le criquet pèlerin, en collaboration étroite avec les départements provinciaux de protection phytosanitaire. Les campagnes antiacridiennes ont démontré leur succès ces dernières années.


"Toutefois, une stratégie régionale intégrée à long terme et l'aide des bailleurs de fonds sont requises afin de permettre aux institutions, aux agriculteurs et à leurs communautés de lutter contre les criquets.


"La lutte antiacridienne devrait être constante et non seulement motivée par l'urgence. La mobilisation des communautés, le suivi et la mise en place de mesures de lutte ainsi que la formation en protection intégrée devraient devenir une priorité", a déclaré M. Verniau.


"Les interventions techniques ne porteront leurs fruits que si l'Afghanistan parvient à créer des institutions efficaces pour soutenir les communautés locales. Cela prendra du temps et de l'argent", selon le représentant de la FAO.


Contact: Erwin Northoff Relations médias, FAO erwin.northoff@fao.org, (+39) 06 570 53105.


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