TAD/1958

A LUI SEUL LE COMMERCE NE PEUT RESOUDRE LES PROBLEMES ECONOMIQUES, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL DE LA CNUCED

07/10/2003
Communiqué de presse
TAD/1958


A LUI SEUL LE COMMERCE NE PEUT RESOUDRE LES PROBLEMES ECONOMIQUES, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL DE LA CNUCED


Le Conseil du commerce et du développement de la CNUCED

va débattre de l'interdépendance, de l'accès aux  marchés et de l'Afrique


(Publié tel que reçu.)


GENEVE, 6 octobre (CNUCED) -- «A lui seul, le système commercial multilatéral ne peut résoudre les problèmes économiques mondiaux», a déclaré ce matin le Secrétaire général de la CNUCED, Rubens Ricupero, à l'ouverture de la session annuelle du Conseil du commerce et du développement (Genève, 6-17 octobre). Il faut aussi renforcer la demande globale dans les économies industrialisées, autres que les Etats-Unis, a-t-il ajouté. Ce qui redresserait les déséquilibres macroéconomiques au sein des grandes puissances industrialisées et permettrait de répondre aux contraintes qui pèsent sur l'offre dans la plupart des nations en développement. On a parfois surestimé l'importance des négociations commerciales étant donné que le maximum qu'elles puissent faire est de créer de nouvelles opportunités d'exportation – opportunités dont de nombreux pays en développement ne peuvent tirer profit faute de disposer des capacités de production et d'exportation requises. 


Nous pouvons tirer des leçons de l'expérience de l'Asiatique, dont la résistance et le succès sont largement dus à une croissance économique saine et rapide ainsi qu'à l'importance croissante du commerce régional, a estimé M. Ricupero. Ces résultats montrent combien il est important d'élaborer une stratégie de développement centrée sur une diversification constante et sur l'amélioration du secteur productif. Le renforcement des capacités productives en Asie permet de comprendre pourquoi les pays de cette région ont, en général, été très actifs pendant les négociations commerciales. Il est clair que le lien entre ces négociations et la création d'un secteur productif devrait être au centre du débat économique international. En matière de développement, ces vingt dernières années, il n'y a pas de meilleur exemple que la Chine. Son économie en plein développement et son approche pragmatique des questions commerciales compensent en grande partie sa faiblesse au sein de l'économie mondiale.  La Chine est devenue l'un des principaux importateurs d'Asie et d'autres régions en développement; elle est également le moteur de la croissance en Asie.


Cependant, tandis que les pays en développement dépendent moins des marchés des pays développés qu'il y vingt ans (57% en 2001 contre 69% en 1980), ils représentent aussi une part croissante des exportations de ces mêmes pays. Ce qui montre l'interdépendance croissante entre les pays développés et ceux en développement. L'économie mondiale souffre d'une faiblesse de la demande. Cette dernière doit être stimulée dans le monde entier, pas uniquement aux Etats-Unis et en Asie. Une expansion durable du commerce et des flux financiers passe aussi par l'instauration d'une plus grande cohérence entre les systèmes monétaires et commerciaux mondiaux.

Pour M. Ricupero, le Conseil pourrait contribuer au large débat de l'après Cancún sur le rôle du commerce en examinant des questions comme celles des produits de base ou de l'érosion des préférences qui ne font pas partie de l'ordre du jour de Doha mais qui mériteraient plus d'attention. D'autres questions, également négligées, comme le lien entre le commerce et la pauvreté, le commerce et la parité, le commerce et la culture seront discutées lors de la onzième session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED XI), qui se tiendra à São Paolo (Brésil) du 13 au 18 juin 2004. Elle marquera le quarantième anniversaire de la CNUCED.   


Le Conseil, 148 Etats Membres, est présidé par M. Sha Zukang (Chine).


Au programme de la cinquantième session du Conseil


Le Rapport sur le commerce etle développement, 2003, rendu public le 2 octobre, servira de base au débat de haut niveau, du 7 octobre, sur l'accumulation du capital, la croissance économique et les changements structurels dans les pays en développement que les membres du Conseil auront avec un groupe d'experts (Glauco Arbix, Président d'IPEA, Brésil; Barbara Fritz, professeur, institut pour les études Ibéro-américaines de l'université de Hambourg, Allemagne; et John Weiss, Directeur, Asian Developpment Bank, Tokyo).


Le rapport de cette année analyse l'évolution récente des flux financiers et des échanges internationaux ainsi que le niveau et la structure de la formation de capital fixe, l’évolution de la productivité, les changements structurels et la compétitivité au niveau international dans différentes parties du monde en développement, en faisant une place particulière à l´Amérique latine.


S'agissant du point relatif à l’État d´avancement du programme de travail approuvé à Doha, le Conseil fera, le 8 octobre, le bilan de la situation découlant des résultats de la Conférence  ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), organisée à Cancún (10-14 septembre 2003). Les discussions pourront porter sur différents aspects du programme de travail de Doha tels que les négociations sur l´agriculture, les produits non agricoles et les services;  la mise en œuvre du traitement spécial et différencié et l'assistance technique; les «Questions de Singapour» (investissement, marchés publics, facilitation du commerce et politique de concurrence). Le Conseil pourra également considérer la suite à la déclaration sur les Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) et la santé publique.


Dans le cadre de l'Examen des progrès réalisés dans la mise en œuvre du Programme d´action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010, le Conseil sera saisi, le 9 octobre, d'un rapport sur les «Principales initiatives prises récemment en faveur des pays les moins avancés dans le domaine de l’accès préférentiel aux marchés: premier bilan» (TD/B/50/5). Ce document passe en revue les initiatives récemment prises en la matière par les pays de la «Quadrilatérale» (Canada, Etats-Unis, Japon et Union européenne). Il montre que les pays les moins avancés (PMA) exploitent peu les possibilités qui leur sont offertes. Il décrit les principaux obstacles à surmonter pour accroître l'efficacité des préférences (règles d'origine, obstacles non tarifaires au commerce, aide à l'agriculture dans les pays développés et carence de la capacité d'offre dans la plupart des PMA).


L'Afrique sera au centre des débats du Conseil. Le 13 octobre,les discussions d'un groupe d'experts s'appuieront sur la dernière étude de la CNUCED sur l'Afrique «Développement économique en Afrique: questions se rapportant à la performance commerciale de l´Afrique» (TD/B/50/6 et Corr.1). Cette étudeexamine les raisons du déclin de la part que prend l´Afrique dans le commerce mondial, la structure et la composition des échanges du continent africain et le problème connexe de la dépendance à l´égard des produits de base; les facteurs qui influent sur la capacité de l´Afrique de se diversifier en développant des secteurs de marché plus dynamiques et sur sa compétitivité, même au niveau de ses exportations traditionnelles.


Orateurs pour le débat sur les performances commerciales de l'Afrique: Michael Atingi-Ego, Directeur, Research Department, Bank of Uganda (Ouganda); Professeur Raphaël Kaplinsky, Fellow, Institute of Development Studies, Université du Sussex (Royaume-Uni); Professeur T. Ademola Oyejide, Department of Economics, Université d'Ibadan (Nigéria); Terry Townsend, Directeur exécutif, International Cotton Advisory Committee, Washington DC (Etats-Unis).


Le Conseil examinera aussi le rapport du secrétariat sur l’Assistance de la CNUCED au peuple palestinien(TD/B/50/4), le 10 octobre, (voir communiqué de presse : UNCTAD/PRESS/PR/2003/92 )


Préparatifs de la onzième session de la Conférence (CNUCED XI)


Plusieurs sessions seront consacrées à la préparation de la CNUCED XI. Cette conférence aura pour thème «renforcer la cohérence entre les stratégies nationales de développement et les processus économiques régionaux et mondiaux». Des débats seront consacrés à la façon dont le commerce peut contribuer au développement, en particulier dans les pays en développement. L´accent sera mis sur le renforcement de la compétitivité et le développement du secteur productif. C'est dans ce contexte qu'un débat sur la parité et le commerce sera organisé le 10 octobre; un thème qui donnera lieu à un événement parallèle pendant la CNUCED XI.


Orateurs pour le débat sur la parité et le commerce: S.E Yolanda Biké (Gabon); S.E Mary Whelan (Irlande); S.E Rajmah Hussain (Malaisie); S.E Sergio Marchi (Canada); Sabine Meitzel (Centre du commerce international); Anh-Nga Tran-Nguyen (CNUCED); Bernardo Calzadilla (ONUDI); Donna St-Hill, (secrétariat du Commonwealth); Daniela Perez Gavidia (International Gender and Trade Network); Janice Goodson Foerde (Women and Development); Conchita Poncini (Commission on the Status of Women).


Au cours de la première réunion du Comité préparatoire de la CNUCED XI (8-9 octobre), les représentants des gouvernements vont  examiner un projet de négociation soumis par le Secrétaire général de la CNUCED (TD(XI)PC/1). Principal organe directeur de la CNUCED, la Conférence se réunit tous les quatre ans afin de fixer les priorités et les lignes directrices de l´action de l'organisation. Elle est aussi une occasion de débattre de questions d'actualité en matière de politique économique et de développement.


Composition du bureau du Conseil


Dix Vice-Présidents ont été élus: S.E Michel Adam (Belgique); Youri Afanassiev (Fédération de Russie); S.E Chitsaka Chipaziwa (Zimbabwe); S.E Djismun Kasri (Indonésie); Melissa J. Kehoe (Etats-Unis); S.E Mohamed Saleck Ould Mohamed Lemine (Mauritanie); S.E Lester Mejia Solis (Nicaragua); S.E Ivan Mora Godoy (Cuba); Mitsunori Nanba (Japon); S.E Dimiter Tzantchev (Bulgarie). François Léger (France) a été désigné comme rapporteur.


Le Comité de session 1, chargé d'examiner les progrès dans la mise en œuvre du Programme d'action en faveur des PMA, sera présidé par Marc Giacomini (France).


Le Comité de session 2, chargé d'étudier le développement économique en Afrique, sera présidé par S.E Mohamed Saleck Ould Mohamed Lemine (Mauritanie).


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