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SG/SM/9072-ENV/DEV/745

LE SECRETAIRE GENERAL DIT QU’IL FAUT PROGRESSER D’URGENCE DANS L’ETUDE DES CAUSES ET DES CONSEQUENCES DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

16/12/2003
Communiqué de presse
SG/SM/9072
ENV/DEV/745


LE SECRETAIRE GENERAL DIT QU’IL FAUT PROGRESSER D’URGENCE DANS L’ETUDE DES CAUSES ET DES CONSEQUENCES DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES


On trouvera ci-après le texte du message que le Secrétaire général, Kofi Annan, a adressé à la neuvième session sur la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et dont le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, J. A. Ocampo, a donné lecture à Milan le 10 décembre.


Depuis de nombreuses années maintenant, les scientifiques nous avertissent des effets insidieux et à long terme des émissions de gaz à effet de serre, qui augmentent constamment. D’ici à la fin du siècle, notre planète pourrait être très différente de ce qu’elle est maintenant: de nombreuses petites îles auront disparu, l’océan Arctique sera libre de glace une bonne partie de l’année, les régions agricoles se seront considérablement dégradées et les systèmes écologiques indispensables à notre survie seront plus éprouvés que jamais. Les pays en développement sont particulièrement vulnérables. Si ces prévisions se réalisent, nos enfants et nos petits enfants ne comprendront pas que nous n’ayons rien fait.


Aujourd’hui déjà, nous observons certaines conséquences probables des changements climatiques. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, la fréquence et l’ampleur de nombreux phénomènes climatiques extrêmes s’accroissent lorsque la température augmente, même faiblement, et s’accroîtront encore si elle continue à augmenter. La fréquence et l’intensité accrues des intempéries de ces dernières années et des catastrophes naturelles qu’elles ont entraînées – telles que les graves sécheresses de cet été en Inde et en Europe et les tempêtes qui ont dévasté certaines parties de l’Amérique du Nord – confirment cette conclusion et l’on craint de plus en plus que la tendance observée ne persiste.


Il est donc urgent de progresser réellement dans l’étude des causes et des conséquences des changements climatiques. J’applaudis les nombreux pays qui ont ratifié le Protocole de Kyoto et prennent déjà des mesures pour s’acquitter de leurs obligations à ce titre, bien que le Protocole ne soit pas encore entré en vigueur. J’encourage tous les pays énumérés à l’annexe I qui ne participent pas encore à cette entreprise mondiale d’une importance vitale à accélérer leur procédure de ratification. Et je me félicite des efforts que font certains pays ne figurant pas à l’annexe I pour obtenir une réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. La question mérite vraiment que tous les pays lui prêtent leur attention et cherchent à lui apporter une solution.


Les parties prenantes autres que les Etats se montrent également très actives. Un bon nombre de dirigeants d’entreprise, d’associations, de parlementaires et de collectivités locales prennent des initiatives dans leur domaine. On s’ingénie de plus en plus énergiquement à mettre au point et à appliquer des technologies novatrices. Des efforts aussi larges sont encourageants car seule l’action concertée de tous les intéressés nous permettra d’atteindre l’objectif ultime de la Convention, à savoir « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique du système climatique ». Le Protocole de Kyoto est un premier pas déterminant dans cette direction et son entrée en vigueur est donc de la plus haute importance. Mais, bien entendu, beaucoup d’autres progrès seront nécessaires.


La présente réunion des parties à la Convention continuera le travail crucial qui a déjà été engagé pour évaluer les vulnérabilités et les risques et examiner la question de l’atténuation des effets climatiques et de l’adaptation à ces effets. Comme vous le savez, les conséquences immédiates les plus graves du réchauffement climatique seront l’élévation du niveau de la mer, la détérioration de la santé publique et la disparition de plusieurs écosystèmes productifs, et peut-être une baisse de la productivité agricole. Année après année, nous exposons la planète au risque d’une élévation constante du niveau de la mer, à même d’entraîner la perte d’énormes superficies de terre très peuplées et très fertiles, dont l’altitude n’est actuellement que de  quelques mètres. Nous pouvons et devons maîtriser au mieux les effets potentiellement dévastateurs des changements climatiques.


On comprend de plus en plus qu’atténuer les changements climatiques et s’y adapter est une entreprise de grande envergure qui exigera des efforts soutenus au cours des décennies à venir et s’étendra à de nombreux domaines des activités humaines. De même que nous poursuivons les objectifs de la Convention et du Protocole, nous devons nous employer avec une égale détermination à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement – et lutter contre la pauvreté d’une manière qui n’aggrave pas les changements climatiques mais contribue au contraire à les atténuer. En tant que parties à une Convention réputée rassembler tous les acteurs concernés, vous avez une importante contribution à apporter. J’adresse donc mes meilleurs voeux de succès à votre réunion.


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