KOFI ANNAN SALUE L’HUMANISME DE U THANT A L’OCCASION DE L’INAUGURATION D’UN INSTITUT CREE A LA MEMOIRE DE CET ANCIEN SECRETAIRE GENERAL DE L’ONU

KOFI ANNAN SALUE L’HUMANISME DE U THANT A L’OCCASION DE L’INAUGURATION D’UN INSTITUT CREE A LA MEMOIRE DE CET ANCIEN SECRETAIRE GENERAL DE L’ONU

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, pour l’inauguration de l’Institut U Thant, le 5 décembre 2003:

C’est avec plaisir que je salue l’inauguration de l’Institut U Thant. Troisième Secrétaire général de l’ONU, U Thant était en avance sur son temps à bien des égards sans que nous en ayons peut-être conscience aujourd’hui. Il a dirigé l’Organisation dans une période extrêmement difficile et a pris des initiatives courageuses pour apaiser les tensions au cours de la crise des missiles de Cuba et pour mettre fin à la guerre du Viet Nam. Mais l’héritage le plus durable qu’il nous ait laissé est son attachement au caractère sacré de l’être humain et sa ferme conviction que la valeur et le bien-être de l’individu sont la mesure véritable de la mission de l’ONU.

Cette préoccupation résume l’esprit dans lequel l’ONU mène son action aujourd’hui, après la guerre froide, plus de 30 ans après la fin du mandat d’U Thant. Et ses contributions relatives au développement, à la réduction de la pauvreté, à l’éducation, à la protection de l’environnement et à la santé constituent encore aujourd’hui les bases durables de notre action dans bien des domaines.

U Thant est à l’origine du premier Sommet «Planète Terre», qui a débouché sur la création du Programme des Nations Unies pour l’environnement et la convocation d’un sommet d’importance historique à Rio 20 ans plus tard. Il a créé le Fonds des Nations Unies pour la population, qui allait devenir l’une des plus grandes réussites de l’ONU au service de la santé et du bien-être des femmes et des familles du monde entier.

Il a posé les fondations de l’Université des Nations Unies et a été l’un des inspirateurs de la création de l’Académie mondiale pour la paix, parce qu’il savait que pour bâtir un monde meilleur, il faut d’abord apprendre, afin de comprendre réellement celui dans lequel nous vivons.

Plus que quiconque avant lui, il a ouvert l’Organisation aux médias, parce qu’il comprenait que pour gagner le soutien des peuples du monde, ils devaient être pleinement informés et sensibilisés à son action.

Aujourd’hui, nous savons que s’il est un principe qui doit guider l’action de l’ONU au XXIe siècle, c’est de placer l’être humain au cœur de tout ce que nous faisons. C’est sur ce principe que reposent les objectifs de développement du Millénaire qui forment un plan détaillé adopté par tous les pays du monde en vue d’améliorer le sort de tous les hommes.

Au moment où nous cherchons à atteindre ces objectifs, on se souvient de ce qu’a écrit U Thant dans son dernier rapport sur les activités de l’Organisation [et je cite]:

            «Je crois profondément, plus que jamais, que la valeur de chaque être humain est ce que nous avons de plus irremplaçable et de plus précieux et que ce doit être le point de départ et le but ultime de tous nos efforts. Les gouvernements, les systèmes, les idéologies et les institutions passent, mais l’homme reste. La nature et la valeur de ce bien des plus précieux sont d’autant plus appréciées à mesure que l’on voit comment la vie organisée devient vide sans la diversité et la vitalité infinies de l’individu.»

Je ne peux que louer Aye Aye Thant de s’être inspiré de l’héritage de ce discret pionnier. Je me réjouis de savoir que l’Institut U Thant s’inspirera de sa sagesse, de ses valeurs et idéaux, et je lui présente tous mes vœux de succès.

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