DANS SON MESSAGE AU SOMMET DU COMMONWEALTH, KOFI ANNAN APPELLE AU DIALOGUE POUR LA RECONCILIATION NATIONALE AU ZIMBABWE
Communiqué de presse SG/SM/9057 AFR/785 |
DANS SON MESSAGE AU SOMMET DU COMMONWEALTH, KOFI ANNAN APPELLE AU DIALOGUE POUR LA RECONCILIATION NATIONALE AU ZIMBABWE
On trouvera ci-après le texte du message adressé par le Secrétaire général à la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth, tenue à Abuja (Nigéria) le 5 décembre:
J’adresse mes salutations à S. M. la Reine Elisabeth II, au Secrétaire général Don McKinnon, au Président Obasanjo et aux autres chefs d’État et de gouvernement du Commonwealth qui sont présents à Abuja.
Le Commonwealth et l’Organisation des Nations Unies partagent depuis longtemps le même attachement pour le renforcement de la démocratie et de la bonne gouvernance, le respect de la légalité et la promotion des droits de l’homme et du développement durable, comme autant de moyens de prévenir les conflits et d’assurer la stabilité.
L’ampleur de la tâche n’est nulle part aussi grande qu’en Afrique. L’Afrique où les dirigeants ont mis en place un nouveau partenariat, le NEPAD, en vue de promouvoir le développement économique et la bonne gouvernance. L’Afrique où les dirigeants ont à coeur de résoudre les problèmes et où la société civile se fait plus véhémente à mesure qu’elle devient plus active. Autant d’initiatives que l’ONU et le Commonwealth appuient sans réserve.
Le Commonwealth est un fervent défenseur des objectifs du Millénaire pour le développement. Je tiens à lui rendre hommage pour l’aide résolue qu’il apporte à ses États membres dans le combat qu’ils mènent contre la misère, la faim, la mort, la maladie et l’analphabétisme, et qui doit être livré avec la même intensité sur tous ces fronts. Mais en Afrique où votre réunion suit de si près la Journée mondiale de lutte contre le sida, la question de savoir comment arrêter la propagation du sida et commencer à inverser la tendance actuelle exige une attention particulière. Ce fléau fait en Afrique beaucoup plus de victimes que les conflits et, ailleurs dans le monde, il se propage à une vitesse alarmante. Terriblement dangereuse pour l’homme, cette maladie est également néfaste au bon fonctionnement de l’État et au développement durable. Nous ne devons épargner aucun effort pour la combattre.
Dans nombre de régions du monde, l’ONU travaille en partenariat avec le Commonwealth au règlement des conflits et à la consolidation de la paix, notamment en fournissant une assistance électorale aux pays. Nombreux sont les Etats, de la Sierra Leone au Swaziland, du Guyana aux pays du Pacifique, qui ont pu de ce fait jouir d’une plus grande sécurité, d’une meilleure cohésion sociale et d’une gestion plus rationnelle des affaires publiques. Ensemble l’ONU et le Commonwealth continueront d’aider ces pays à se doter d’institutions démocratiques et à renforcer l’état de droit.
Je sais que la question du Zimbabwe et de sa future participation aux débats du Commonwealth est à l’ordre du jour de vos travaux. Le Commonwealth fait partie des intercesseurs qui encouragent le gouvernement du Président Mugabe et le Mouvement pour le changement démocratique à négocier la réconciliation nationale. Il est capital que le dialogue soit rapidement renoué au Zimbabwe et que des progrès tangibles soient réalisés. C’est dans ce pays, après tout, que le Commonwealth a adopté son plan d’action visant à promouvoir la bonne gouvernance et les droits de l’homme, la Déclaration d’Harare.
De vous, membres du Commonwealth et amis de l’ONU, j’attends un appui ferme en faveur de l’action qui a été entreprise en vue de la restructuration de l’Organisation. J’ai récemment chargé un groupe de haut niveau, composé d’éminentes personnalités, de nous aider à analyser les menaces à la paix et à la sécurité, tant celles qui existent déjà que celles qui se profilent, d’évaluer avec précision la contribution que l’intervention collective peut apporter comme moyen de faire face à ces menaces et de recommander les changements qui s’imposent pour faire de l’Organisation un instrument d’intervention collective légitime et efficace. Tous ceux qui sont attachés au multilatéralisme se doivent de participer activement aux travaux du groupe, ainsi qu’aux délibérations et aux décisions auxquelles donnera lieu son rapport.
Je sais pouvoir compter sur la contribution du Commonwealth à cette initiative comme à d’autres. En vérité, l’ONU voit dans le Commonwealth un partenaire indispensable. Les secrétariats de nos deux organisations entretiennent des rapports étroits et travaillent ensemble sur des sujets d’intérêt commun. Et il en sera ainsi pour longtemps encore, j’en suis certain.
Je vous souhaite plein succès dans vos travaux.
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