SG/SM/9032-SC/7938-AFR/772

KOFI ANNAN VEUT DEPECHER UNE MISSION D’EVALUATION EN COTE D’IVOIRE ET EVOQUE LE RENFORCEMENT DE LA PRESENCE DE L’ONU DANS CE PAYS

28/11/03
Communiqué de presse
SG/SM/9032
SC/7938
AFR/772


KOFI ANNAN VEUT DEPECHER UNE MISSION D’EVALUATION EN COTE D’IVOIRE ET EVOQUE LE RENFORCEMENT DE LA PRESENCE DE L’ONU DANS CE PAYS


On trouvera ci-après la déclaration que le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a faite, le 24 novembre dernier, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, en présence des Ministres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), sur la Côte d’Ivoire :


Permettez-moi tout d’abord de féliciter les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en particulier les Présidents Kufuor et Obasanjo, pour leurs efforts inlassables en faveur d’une solution à la crise en Côte d’Ivoire. Je tiens également à remercier tous les pays qui ont fourni des contingents à la Mission de la CEDEAO en Côte d’Ivoire. Ils remplissent leur mandat dans des conditions très difficiles, mais grâce à eux et aux forces françaises de l’opération Licorne, l’escalade du conflit a pu être évitée jusqu’à présent.


Je suis cependant profondément préoccupé par l’impasse politique actuelle créée par le retrait des Forces nouvelles du Gouvernement de réconciliation nationale, le 23 septembre. Si des mesures ne sont pas adoptées d’urgence pour forcer cette impasse, la fragile situation sécuritaire dans le pays risque de se détériorer encore.


Déjà, divers signes indiquent que la situation dans certaines régions des provinces du nord contrôlées par les Forces nouvelles sombrent dans le chaos. Les tensions entre les Forces nouvelles et les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire montent également. Les Forces nouvelles ont ainsi proclamé l’état d’urgence dans les zones qu’elles contrôlent et elles ont accusé le Président Gbagbo de préparer une attaque contre leurs positions. La Côte d’Ivoire risque clairement de sombrer de nouveau dans le conflit.


J’ai été heureux de noter, cependant, que, lors du sommet des sept dirigeants de la CEDEAO qui a eu lieu à Accra le 11 novembre, le Président Gbagbo et le Premier Ministre Diarra ont travaillé en étroite collaboration pour veiller à ce que le Gouvernement de réconciliation nationale puisse fonctionner et appliquer le programme de travail élaboré par le Gouvernement en mai dernier. Il est en effet essentiel que le Gouvernement soit en mesure d’exécuter les tâches qui lui ont été confiées en vertu de l’Accord de Linas-Marcoussis avec les moyens et l’autorité nécessaires.


Les efforts déployés par le Président et le Premier Ministre à Accra doivent se concrétiser. Toutes les parties concernées doivent manifester à cet égard une véritable volonté politique de respecter leurs engagements et d’appliquer de bonne foi l’Accord de Linas-Marcoussis.


Aux fins de relancer le processus de paix bloqué, les parties doivent aborder les questions fondamentales qui sont à l’origine de l’impasse. Comme l’indique mon dernier rapport au Conseil de sécurité, qui a été publié le 4 novembre, l’application des principales dispositions de l’Accord de Linas-Marcoussis doit commencer sans délai.


Je demande instamment aux parties ivoiriennes de prendre immédiatement les mesures clefs identifiées dans ce rapport. Ces mesures sont les suivantes : les Forces nouvelles doivent sans plus tarder entrer dans le Gouvernement de réconciliation nationale; toutes les parties doivent accepter le Gouvernement de réconciliation nationale comme étant pleinement constitué après la désignation des Ministres de la défense et de la sécurité le 12 septembre; toutes les milices doivent sur le champ amorcer leur démobilisation; les groupes armés doivent être cantonnés et désarmés dès que possible, pendant la restructuration des forces de sécurité du pays; il faut immédiatement mettre fin à la partition de facto du pays; l’Assemblée nationale doit adopter dès que possible les réformes proposées dans le programme de travail du Gouvernement.


L’Organisation des Nations Unies est déterminée à continuer de travailler en étroite collaboration avec la CEDEAO dans la recherche de la paix en Côte d’Ivoire et de contribuer à l’application de l’Accord de Linas-Marcoussis. J’ai l’intention de dépêcher prochainement en Côte d’Ivoire une mission d’évaluation chargée d’examiner la situation sur le terrain, pour être en mesure de soumettre des recommandations au Conseil, conformément à la résolution 1514 (2003) qui me demande de faire un rapport sur la façon dont les efforts de la Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire visant à faciliter la paix et la stabilité dans ce pays pourraient être améliorés, notamment grâce au renforcement possible de la présence de l’ONU.


Enfin, je voudrais lancer de nouveau un appel à tous les membres du Conseil, ainsi qu’à la communauté internationale dans son ensemble, pour qu’ils restent engagés en Côte d’Ivoire et pour qu’ils fournissent l’appui nécessaire permettant aux forces de la CEDEAO de continuer leur travail utile dans ce pays.


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