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SG/SM/8908-AFR/712

KOFI ANNAN PRECONISE PLUS D’EFFORTS DANS LA REALISATION DES OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT

08/10/2003
Communiqué de presse
SG/SM/8908
AFR/712


kofi annan preconise plus d’efforts dans la realisation des objectifs du millenaire pour le developpement


    Vous trouverez ci-après le message du Secrétaire général, Kofi Annan, prononcé le 29 septembre par M. Ibrahim Gambari, Secrétaire général adjoint et Conseiller spécial pour l’Afrique, à la troisième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique.


    Le développement de l’Afrique constitue l’un des objectifs essentiels à relever à l’échelle mondiale, et l’une de mes principales priorités en tant que Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies. Je remercie donc le Gouvernement japonais d’avoir organisé cette troisième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (CITDA), qui est le prolongement de la remarquable tradition japonaise de solidarité avec l’Afrique et de soutien à l’Afrique et qui offre l’occasion d’approfondir la coopération entre ce continent et l’Asie.


    Lancé il y a une décennie, le processus de la CITDA a toujours mis en avant que l’Afrique devait contrôler son processus de développement et que la communauté internationale devait appuyer les efforts de l’Afrique, dans un esprit de partenariat. Je suis donc convaincu que ce processus de la CITDA s’attachera désormais à soutenir la stratégie mise en oeuvre par l’Afrique elle-même pour son propre développement, à savoir le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).


    L’Organisation des Nations Unies a établi une capacité institutionnelle visant à soutenir la mise en oeuvre du NEPAD. Les premières mesures ont été prises dans des domaines prioritaires tels que l’agriculture, la santé, l’éducation, l’environnement, le tourisme, les infrastructures et l’industrialisation.


    Parallèlement, après le déclin des années 90, l’aide des donateurs semble reprendre. En même temps, les pays africains pauvres sont plus nombreux à bénéficier d’un allègement de la dette, et certains investisseurs étrangers s’intéressent davantage à l’Afrique, même si nombre d’entre eux n’ont pas encore pris conscience de l’énorme potentiel que représente ce continent en termes d’investissements.


    Tout ceci est encourageant, mais il faut redoubler d’efforts sinon rares sont les pays d’Afrique qui réaliseront ne fût-ce que quelques-uns des objectifs du Millénaire pour le développement. Ces objectifs ont été approuvés par le NEPAD et peuvent être atteints à condition que la volonté et les ressources nécessaires soient mobilisées.


    Les pays africains doivent entreprendre des réformes ambitieuses et ils doivent trouver les moyens de consacrer davantage de fonds destinés aux activités de base aux priorités du NEPAD, lequel doit faire l’objet d’une large campagne de sensibilisation au niveau national, de manière à ce que toutes les parties prenantes de la société civile et du secteur privé aient davantage le sentiment d’en être maîtres.


    Le VIH/sida constitue un obstacle considérable, en particulier en Afrique subsaharienne. Ainsi qu’on l’a souligné la semaine dernière lors du débat de haut niveau de l’Assemblée générale sur le VIH/sida, seule une direction véritablement éclairée permettra de combattre cette terrible maladie et d’en limiter les coûts effroyables. Elle est nécessaire pour réduire l’opprobre et la discrimination dont souffrent notamment ceux qui vivent avec le VIH/sida ou séropositifs. Elle est nécessaire pour tirer partie des forces et des contributions de l’ensemble de la société grâce à de larges partenariats. Il est essentiel par ailleurs de mobiliser des ressources nationales et internationales à une échelle beaucoup plus large que jusqu’à présent.


    Néanmoins, pour relever les défis que pose l’Afrique, les pays développés doivent également aller beaucoup plus loin en termes d’aide, d’échanges commerciaux et d’allègement de la dette.


    Si l’aide publique au développement est devenue plus efficace, elle reste globalement trop faible et le principe du sentiment de propriété au niveau de l’Afrique est encore trop fréquemment compromis par l’aide liée.


    De surcroît, l’aide fournie par les pays développés est souvent amoindrie par leurs politiques commerciales, notamment les subventions à l’agriculture qui empêchent l’Afrique à exporter suffisamment pour échapper à la pauvreté et à la dépendance, et qui devront être éliminées progressivement. La dernière réunion de l’Organisation mondiale du commerce (à Cancún) n’a malheureusement pas débouché sur un accord sur la question. Il est essentiel que la reprise des négociations s’accompagne de progrès.


    Grâce à l’initiative des pays pauvres très endettés, plus d’une vingtaine de pays africains pauvres ont bénéficié d’un allègement de la dette. Il persiste pourtant des retards dans la mise en oeuvre et les indicateurs de l’endettement de certains pays se sont détériorés en raison de diminutions des recettes d’exportation. Plusieurs autres pays africains restent accablés par une dette extérieure conséquente. Dans ce domaine aussi, il y a encore beaucoup à faire.


    Nous devons également oeuvrer pour empêcher les conflits armés ou pour les résoudre, et pour aider à instaurer la stabilité politique dans de nombreux pays et sous-régions d’Afrique. Je me félicite des mesures en faveur de la paix prises récemment en République démocratique du Congo, au Libéria, en Sierra Leone et au Soudan, entre autres. Néanmoins, comme viennent nous le rappeler les événements récents en Côte d’Ivoire, ces progrès vers la paix sont fragiles. Pour qu’ils se poursuivent, nous devrons porter notre attention et notre soutien à bien des domaines : maintien de la paix, aide humanitaire, aide à la reconstruction et aide visant à instaurer une paix durable et à promouvoir une bonne gouvernance.


    Chacun de ces conflits montre clairement la nécessité de s’intéresser aux dimensions régionales des conflits en Afrique. Je me réjouis des efforts qu’ont déployé en la matière l’Union africaine et plusieurs organisations sous-régionales du continent.


    Le système des Nations Unies, quant à lui, s’engage à tout faire pour aider l’Afrique à relever les vastes défis auxquels elle est confrontée. Je sais que le processus de la CITDA poursuit le même objectif. Les parties prenantes dans leur ensemble, sur tous les fronts, doivent prendre des mesures efficaces pour traiter les grands problèmes de l’Afrique et veiller à ce que ce continent tienne ses promesses, qui sont encore plus grandes.


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