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REF/1176

NOUVEAUX PRINCIPES DIRECTEURS DU HCR POUR MIEUX PROTEGER LES FEMMES REFUGIEES CONTRE LA VIOLENCE

19/09/2003
Communiqué de presse
REF/1176


NOUVEAUX PRINCIPES DIRECTEURS DU HCR POUR MIEUX PROTEGER LES FEMMES REFUGIEES CONTRE LA VIOLENCE


Genève, 19 septembre – L’agence des Nations Unies pour les réfugiés a invité, ce vendredi, les membres de la communauté humanitaire et les organisations d’aide au développement à unir leurs efforts pour combattre la violence sexuelle contre les réfugiés, les rapatriés et les déplacés internes.


L’appel a été lancé par le Haut Commissaire assistant, M. Kamel Morjane, lors de l’annonce de la publication de la nouvelle édition des principes directeurs sur la prévention de la violence sexuelle contre les réfugiés, les rapatriés et les populations déplacées.  « Il s’agit là d’un grand pas en avant dans le processus destiné à assurer une meilleure protection des femmes et des enfants réfugiés », a déclaré M. Morjane à propos de cette nouvelle édition des Principes directeurs pour la prévention et l’intervention, un document de 158 pages.


En présentant ce document, le Haut Commissaire assistant a déclaré aux représentants des pays donateurs et aux organisations non gouvernementales que réussir à prévenir la violence sexuelle et à intervenir pour protéger les femmes et les jeunes filles dans les camps de réfugiés exigeait une prise de responsabilité collective des membres de la communauté humanitaire face à ce problème.


« La propriété et l’utilisation de ces principes directeurs ne sont pas exclusivement réservés au HCR », a précisé M. Morjane. « Ces principes directeurs sont destinés à tous les humanitaires et aux organisations d’aide au développement qui travaillent avec les réfugiés et autres populations déracinées. »


La révision du document, qui a débuté en 2001, s’est intensifiée et s’est accélérée suite à l’inquiétude générale engendrée par des rapports faisant état d’éventuels cas d’exploitation et d’abus sexuels de femmes et de jeunes filles réfugiées en Afrique de l’Ouest. Ces principes directeurs révisés ont été testés sur le terrain dans 32 pays à travers le monde avec la participation de 60 partenaires pour s’assurer de leur efficacité et de leur validité. La première version des principes directeurs a été publiée en 1995.


Le HCR procède actuellement à la distribution des nouveaux principes directeurs à son personnel dans le monde entier ainsi qu’à ses partenaires opérationnels tels que les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les agences humanitaires.  La publication, pour l’instant disponible uniquement en anglais, et prochainement en français, sera traduite dans diverses langues pour « être accessible à l’échelle locale ».


Tout en décrivant les principes directeurs comme étant un « véritable arsenal à la fois de prévention et d’intervention », Mme Erika Feller, directrice de la division de la protection internationale au HCR, a souligné le fait qu’ils n’auront aucune valeur s’ils ne sont pas mis en pratique de manière efficace. 


Mme Feller a déclaré que le processus de révision des principes directeurs reflétait l’engagement du HCR à fournir de meilleurs instruments de travail à son personnel sur le terrain.


Cette nouvelle publication du HCR,  La violence sexuelle et sexiste contre les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées : principes directeurs pour la prévention et l’intervention », offre un vaste éventail de conseils pratiques pour s’attaquer au problème de la violence sexuelle contre les femmes et les filles réfugiées.  L’ouvrage recommande, par exemple, la participation des réfugiés à la conception et à la mise en œuvre de programmes pour prévenir la violence sexuelle et intervenir face à cette violence.  Il donne des suggestions pour contrôler et évaluer l’efficacité de ces programmes.  En cas d’abus ou de violence contre les femmes, les principes directeurs décrivent en détail les différents moyens d’intervenir en faveur des victimes, y compris les besoins en matière de réparation sur le plan juridique et l’accès à un soutien médical et psychologique.


La violence sexuelle et dite « sexiste » comprend le viol, l’enlèvement, le trafic de personnes, le meurtre au nom de l’honneur ou les demandes de faveurs sexuelles en échange de services ou d’assistance.  Les femmes et les jeunes filles constituent la grande majorité des victimes de violence sexuelle, mais des hommes et des jeunes garçons peuvent aussi être touchés par de tels actes de violence.


Selon un rapport de la Banque mondiale, au moins une femme sur trois a été battue, soumise à des contraintes sexuelles ou abusée sous d’autres formes au cours de son existence.  L’Organisation internationale pour les migrations estime que jusqu’à deux millions de femmes font l’objet d’un trafic international, tandis qu’en Afrique, plus de 90 millions de femmes et de filles sont victimes de mutilations génitales.


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