PNUE/85

DES JURISTES «VERTS», UN PROJET D'EAU DANS LE SAHARA ET UNE PROTECTRICE DES SINGES EN DISPARITION AU PALMARES DES PRIX DE L'ENVIRONNEMENT DU PNUE

27/05/03
Communiqué de presse
PNUE/85


Des Juristes «verts», un projet d'eau dans le Sahara et une protectrice des singes en disparition au palmarEs des Prix de l'environnement du PNUE


Journée mondiale de l'environnement le 5 juin:

L'eau - Deux milliards de personnes en meurent d'envie!


Beyrouth/Nairobi 26 mai 2003 -- Une Britannique qui s'érigea en champion de la cause des grands singes et des rhinocéros avant de mourir de façon tragique dans un accident d'avion, un Indien dont les toilettes écologiques transforment la vie et la santé des pauvres urbains, et un journaliste libanais qui a su pratiquement à lui seul apporter les problèmes écologiques les plus pressants à l'attention du monde arabe. Voilà quelques uns des lauréats 2003 du prestigieux prix du Palmarès mondial des 500 distribué par le PNUE.


Parmi les lauréats figurent également un Nigérien dont la compagnie met en pratique le principe du « développement en action » en cultivant la gomme arabique pour accroître les recettes des fermiers tout en réhabilitant les sols des zones arides de l'Afrique de l'ouest, ainsi qu'une organisation composée de femmes népalaises dévouées à la destruction de détritus et dont le travail a révolutionné la gestion des déchets dans ce royaume des montagnes himalayennes.


Les lauréats suivants complètent la liste des huit récipiendaires de cette année: une équipe de juristes bangladeshi oeuvrant à introduire une justice sociale et environnementale dans leur pays; un Français visionnaire qui, il y a plus d'un demi-siècle, a reconnu le besoin de parcs nationaux  et qui a fait pression jusqu'à obtenir leur création; et une organisation pour enfants qui a aidé à réduire le gaspillage en eau parmi les communautés du Sahara algérien.


Klaus Toepfer, le Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), présentera les prix pour contribution exceptionnelle aux lauréats 2003 du Palmarès mondial des 500 lors des célébrations de la Journée mondiale de l'environnement à Beyrouth.


La Journée mondiale de l'environnement, fêtée chaque année le 5 juin, sera cette année célébrée au Liban, ce qui marquera la première fois que les festivités se déroulent dans un pays arabe.  Le thème retenu cette année est « L'eau - Deux milliards de personnes en meurent d'envie!».  2003 est également l'année internationale des Nations Unies pour l'eau douce.


Mr Toepfer a déclaré pour l'occasion: «C'est un privilège pour nous de reconnaître chaque année  des individus et des organisations qui ont cherché à faire plus que prendre la parole et faire de beaux discours, qui ont pris les problèmes en main et ont ainsi réalisé leurs rêves et transformé leurs idées en actions sur le terrain.


Il a affirmé: «Lors du Sommet mondial du développement durable l'année dernière à Johannesburg, les gouvernements se sont engagés à un Plan de mise en œuvre. Nos lauréats mettent déjà en œuvre, et cela depuis de nombreuses années, leurs propres plans qui s'attaquent à des questions aussi variées que la sauvegarde des espèces sauvages, l'emploi prudente de l'eau, le droit de l'environnement, ou encore  le journalisme, les systèmes sanitaires et l'agriculture durable. Leurs efforts ont non seulement engendré une prise de conscience plus importante, mais ont aussi généré des changements profonds et à terme des modes de vie».


M. Toepfer conclut: «Les gouvernements seuls ne peuvent accomplir grand chose sans le soutien de tous les secteurs de la société civile, sans l'inspiration et le dévouement d'individus et de petites organisations d'origine et de vocation populaire. Les organisations que nous applaudissons durant la Journée Mondiale de l'environnement en sont un parfait exemple. Espérons que leur imagination et travail rigoureux démontreront que l'impossible n'existe que dans nos têtes et que, ensemble, nous pouvons lancer un développement qui peut être maintenu et une prospérité qui respecte tout aussi bien les individus que la planète.


Les Lauréats de la catégorie adulte:


- Serge M. Antoine - France


Peu de personnes en France ou dans la région méditerranéenne, ont dévoué autant d'imagination, d'énergie et d'intelligence à la cause de l'environnement que Serge Antoine.


Dès les années 1950, il a reconnu le besoin de mieux protéger les espaces naturels de la France. Ces efforts ont conduit à deux décisions importantes, à savoir: l'adoption d'une nouvelle forme de planification régionale (DATAR) et l'établissement des 'Parcs naturels régionaux', semblables aux réserves biosphère.


M. Antoine a joué un rôle important dans la création du Ministère de l'environnement et a été Secrétaire général du Haut comité pour l'environnement. Il contribua grandement aux préparations de la Conférence de Stockholm et à la création du PNUE.


Il participa aux négociations de la Convention de Barcelone de 1976 pour la protection de la Méditerranée. Ses idées d'une étude de la région qu'il lança lors de cette Convention ont pris forme dans le Plan Bleu que nous connaissons aujourd'hui. En 1996, il préconisa la mise en place de la Commission méditerranéenne pour l'environnement et le développement.


- Association bangladeshi des avocats écologiques (BELA)


L'Association bangladeshi des avocats écologiques (BELA) fut mis en place par un groupe de jeunes avocats en 1991. A travers les années, la BELA est devenue un véritable groupe de pression oeuvrant contre les violations écologiques.


On estime que 60% de la population totale du Bangladesh n'a pas accès à la justice et BELA est donc considérée comme pionnier dans le domaine du litige relatif à l'environnement et à intérêt public. En tant qu'organisation écologique, ils ont introduit 38 actions en justice dont 12 procédures ont été gagnées et dont les autres sont en cours de jugement.


On compte parmi les autres victoires de l'Association, l'introduction du litige relatif à l'environnement et à intérêt public au Bangladesh, la légitimation du 'droit à la vie' dans le cadre de la Constitution ; des jugements à directives visant à atténuer la pollution industrielle et celle des véhicules; et la reconnaissance du besoin de dédommagements écologiques dans le cas de projets de développement.


- Annelisa Kilbourn - Royaume-Uni


Le Dr Annelisa Kilbourn a travaillé 16 heures par jour, 7 jours sur 7, afin de sauvegarder les grands singes, l'éléphant et le rhinocéros.


À Sabah en Malaisie, elle fut la première à faire de la recherche sur la santé de l'orang-outan. Elle aida également à former des experts locaux et assista le gouvernement à déplacer les orangs-outans et éléphants en lieus sûrs.


Au sein de l'organisation SOS Rhino, le Dr. Kilbourn a entrepris d'assurer la sauvegarde des derniers rhinocéros en Bornéo. S'il existe encore de l'espoir de survis pour les Rhinocéros de Bornéo, cela est dû en grande partie aux efforts acharnés de Dr Kilbourn de réunir toutes les parties concernées et de participer à la mise en place d'un plan sur le terrain.


En travaillant avec le Programme vétérinaire sur le terrain au sein de la Wildlife Conservation Society, elle a été la première à lancer un programme de santé pour les grands singes des plaines en Afrique centrale. Elle développa rapidement de bons rapports professionnels et de confiance avec les populations locales, les chercheurs, les directeurs de parcs et les fonctionnaires de gouvernement de six sites dans trois pays.


Le Dr Kilbourn forma de nombreuses équipes de travailleurs sur le terrain, ce qui lui permis de mener, l'année dernière, des enquêtes sur l'épidémie du virus Ebola. Ses recherches sur le terrain furent les premières à prouver que les gorilles sont infectés par le virus et en meurent rapidement, information qui pourrait aider à protéger tout aussi bien l'homme que le gorille.


Annelisa Kilbourn est morte tragiquement dans un accident d'avion au Gabon en novembre 2002, alors qu'elle menait sa recherche sur le virus Ebola et les gorilles des plaines occidentales.


- Dr Bindeshwar Pathak - Inde


En Inde, 700 millions de personnes et 120 millions de foyer n'ont pas de toilettes. Afin de rectifier la situation, le Dr Bindeshwar Pathak, fondateur de l'Organisation internationale des services sociaux de Sulabh, a développé la technologie des toilettes appelées Sulabh Shauchalaya. Leur particularité est d'être à double-fosses et d'avoir un mécanisme de chasse d'eau particulier.


Cette technologie écologique permet une évacuation sur place sans odeurs ni pollution du sol et conserve l'eau. A travers ce développement, un changement radical des attitudes et des comportements envers les systèmes sanitaires a eu lieu. Les citoyens indiens acceptent aisément de payer un droit d'utilisation dans quelques 5,500 toilettes Sulabh publiques.


Les toilettes contribuent autrement à la communauté. Par exemple, les excrétions humaines dans 100 toilettes publiques produisent du biogaz, une forme d'énergie qui peut être utilisée pour créer de l'électricité ou pour cuisiner, et les effluents peuvent être utilisés comme engrais.


Une fabrique de traitement des effluents est attachée à  l'usine de biogaz.  Les eaux usées y sont rendues transparentes, inodores et sans pathogènes. L'eau peut alors être déversée sans crainte dans n'importe quelles eaux, promouvant ainsi un environnement meilleur et plus sain.  Les deux technologies produisent des engrais organiques riches en éléments nutritifs et elles réutilisent et recyclent les déchets.


- Najib Saab - Liban


A travers le magazine Al-Bia Wal-Tanmia (Environnement et Développement), qu'il lança de sa propre initiative, Najib Saab a déclenché une campagne de sensibilisation à l'environnement sans précédent dans le Moyen Orient, incitant ainsi à une prise de conscience du grand public arabe aux questions de l'environnement et à la création d'un forum régional de défense de l'environnement.


Ce magazine à grande influence a une circulation de 38 500 dans 22 pays. Il est utilisé dans les écoles et ses articles servent de références majeures dans les cours d'environnement des élèves. Les éditoriaux de M. Saab sur les questions de développement durable dans le Moyen Orient sont souscrits par 10 quotidiens.


Al-Bia Wal-Tanmia sponsorise plus de 360 clubs de l'environnement dans des écoles et leurs fournit du matériel éducatif et de la formation. M. Saab a produit un hebdomadaire télévisé pour éduquer sur les questions de l'environnement. Intitulé Club de l'environnement, l'émission représente une première dans la région.


Toujours de sa propre initiative, Il a développé autour de son magazine un mouvement écologique panarabe qui a mis l'environnement à l'ordre du jour des secteurs public et privé. En créant un forum de l'environnement vibrant, il a accompli ce que les agences officielles n'ont pas réussi à faire de façon satisfaisante pendant de nombreuses années.


- Boureima Wankoye – Niger


Boureima Wankoye est le président de Achats Service International (ASI). La compagnie a introduit la production de masse de la gomme arabique dans les zones arides du Niger pour l'exporter vers l'Europe. Son initiative a non seulement aidé à réhabiliter le sol dégradé de la région, mais a également fourni une activité lucrative aux habitants.


Les 1 200 hectares de gomme arabique sont maintenant une source de revenue de 6 000 familles rurales. Le travail de reforestation a également contribué à préserver des animaux en danger d'extinction, et a donné de la valeur aux produits agricoles africains sur le marché mondial.


Parce que la gomme arabique ne nécessite que très peu d'eau et aucun fertilisant et parce qu'elle est utilisée dans la fabrication commerciale de plusieurs produits dont les boissons gazeuses et les cosmétiques, l'entreprise a également avancé la cause de la gomme arabique en tant que mécanisme de production agricole lucratif qui convient particulièrement aux sols arides en zone rurale.


Le projet a préparé le chemin à la création d'autres entreprises du même genre dans cette région à sols arides et à travers le pays.


- Le Comité des femmes pour la préservation de l'environnement (WEPCO)–Népal


Le Comité des femmes pour la préservation de l'environnement est une organisation à but non lucratif établie en 1992 par un groupe de femmes de Lalitpur. Il fut créé suite à une prise de conscience croissante que l'environnement autour de la Vallée de Katmandu au Népal était menacé par le cumul d'une montagne de déchet.


Le Comité, qui collecte et gère les ordures provenant de plus de 3 000 ménages à Lalitpur, a démontré que, incorporer les principes de 'Réduction, Réutilisation et Recyclage' au niveau communautaire peut régler les problèmes de pollution en déchets dans une municipalité urbaine.


Le Comité créa des centres de démonstrations de recyclage de papier et de compostage des ordures ménagères et a aidé de nombreux foyers à fabriquer leur propre compost. L'organisation emploie quinze femmes et dix hommes dont les salaires sont assurés par la vente de papier recyclé et par les services d'enlèvement des ordures ménagères.


Les lauréats de la catégorie jeunes:


- Salle Pédagogique des Zones Arides - Algérie (seul lauréat de la catégorie jeunes)


En 1998, les enfants de la Salle Pédagogique des Zones Arides de Béni Abbès dans le sud-ouest du Sahara algérien ont décidé d'enquêter sur les problèmes d'eau et la gestion d'eau dans les ménages.


Les groupes interviewés consistés de 500 familles à El Wata et 500 familles à Béni Abbès. Les résultats de l'enquête révélèrent un gaspillage important, une évacuation des eaux usées sans épuration préalable, une croissance de la quantité d'égouts et une pollution possible des eaux de fond.


Avec l'appui de leurs enseignants, ils tentèrent de mettre en place un petit système de lagunage écologique expérimental. En décembre 1999, le système fut installé avec l'aide de l'Assemblé populaire communal qui autorisa la participation d'un ingénieur hydraulique.


Leurs voisins fermiers, qui constatèrent le rendement supérieur de leurs terrains, s'associèrent au projet. «Nest of Nurseries», un film produit dans le cadre des préparations pour l'exposé international de Hanovre en Allemagne, fut tourné avec l'assistance de la télévision algérienne ENTV pour raconter comment le procédé de lagunage est né.


Pour plus d'informations, veuillez contacter: Eric Falt, Porte-parole/Directeur de la Division de la Communication et de l'information publique (DCPI) au PNUE, aux Tel: 254-(0) 20-623292, Mobile: 254- (0) 733-682656, E-mail: eric.falt@unep.org ou Nick Nuttall, UNEP Head of Media, DCPI, aux Tel: 254-(0) 20-623084, Mobile:254-(0)733-632755, E-mail: nick.nuttall@unep.org.


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