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PNUE/101

UN NOMBRE GRANDISSANT DE PAYS SOUTIENNENT L’UTILISATION EXCLUSIVE D’ESSENCE SANS PLOMB

17/10/2003
Communiqué de presse
PNUE/101


UN NOMBRE GRANDISSANT DE PAYS SOUTIENNENT L’UTILISATION EXCLUSIVE D’ESSENCE SANS PLOMB


(publié tel que reçu)


NAIROBI, 17 octobre 2003 (PNUE)-– Une initiative internationale œuvrant à éliminer progressivement le plomb des carburants vendus en Afrique prend de l’élan au fur et à mesure qu’un nombre grandissant de pays élaborent et mettent en œuvre des plans d’action pour la transition à l’essence exempt de plomb.


Le mouvement en faveur de la suppression du plomb dans l’essence en Afrique a bénéficié d’un coup de fouet l’année dernière lorsque le Sommet mondial sur le développement durable (SMDD) y a apporté son concours en lançant le Partenariat pour des carburants et des véhicules moins polluants.


Eliminer le plomb des carburants est un des objectifs clefs du Partenariat, une initiative qui allie les industries pétrolière et automobile, des organisations non gouvernementales africaines et internationales, la famille des Nations Unies, dont le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), et d’autres organisations et gouvernements.


Des délégués qui participaient à une réunion du Partenariat à Nairobi (Kenya) ont appris aujourd’hui que l’Éthiopie, le Ghana et la Mauritanie sont parmi les derniers pays à se joindre au mouvement transcontinental. Ils se sont engagés à éliminer le plomb des essences pour véhicules à moteur d’ici à janvier 2004.


Plusieurs pays d’Afrique australe devraient annoncer l’élaboration de stratégies nationales semblables à la suite d’un atelier qui s’est tenu la semaine dernière au Cap en Afrique du Sud. Cela correspond aux mesures déjà prises dans plusieurs pays d’Afrique orientale et occidentale à la suite d’ateliers sur l’élimination progressive du plomb l’année dernière.


Les pays d’Afrique centrale vont certainement se joindre à l’initiative d’ici peu, une fois qu’ils auront participé à un atelier prévu pour le début de l’an 2004.


Des cartes indiquant la pénétration de l’essence sans plomb depuis 2001 soulignent l’impact de l’initiative (télécharger les cartes - gif 30KB). Ces cartes qui deviennent progressivement plus bleues au fur et à mesure que l’essence au plomb est écartée en faveur de l’essence sans plomb détaillent les progrès réalisés en Afrique occidentale, orientale et australe. Elles démontrent que le continent est en bonne voie de supprimer complètement l’essence au plomb d’ici 2005 ou, dans le cas de certains pays tel que l’Afrique du Sud, d’ici le début de 2006.


Les objectifs plus vastes du Partenariat sont d’améliorer la qualité de l’air à travers le monde en développement, en encourageant l’adoption, d’une part, de carburants moins polluants tels que l’essence et le gazole exempt de plomb et à basse teneur en soufre, et d’autre part, de technologies innovatrices tels que les pots catalyseurs qui peuvent réduire de façon importante les émissions des gaz d’échappement.


On peut citer en exemple la collaboration entre le PNUE et le Gouvernement des Pays-Bas qui vise à assister directement 7 pays à implémenter des plans pour améliorer la qualité de l’air.


En association avec l’Agence américaine pour la protection de l’environnement (USEPA), un autre membre du Partenariat, le PNUE a élaborer des stratégies dont le but est d’éliminer les bus à moteur diesel, généralement vieux et très polluants, de la ville de Mexico City.


Les pays en développement ont éliminé les essences au plomb et la plupart des essences en vente dans les stations-service d’Amérique latine, des Caraïbes et d’Asie sont sans plomb. En Afrique par contre, la vente d’essences au plomb domine largement.


M. Klaus Toepfer, Directeur exécutif du PNUE, a déclaré : « La qualité de l’air est un problème de santé grave dans plusieurs endroits au monde et la suppression du plomb dans les carburants peut avoir de véritables conséquences positives sur l’environnement. L’introduction d’essences sans plomb dans les stations-service signifie que les véhicules pourront être équipés de pots catalytiques, réduisant ainsi les émissions qui peuvent contribuer aux problèmes de santé. La transition a déjà été réussie en Europe de l’Ouest, en Amérique du Nord et dans certaines régions de l’Extrême Orient et ailleurs.


« Mais le gros de l’Afrique connaît un certain retard, pour des raisons technologiques surtout, mais aussi à cause d’un manque de sensibilisation aux dangers à la santé et d’une prépondérance d’idées fausses sur l’effet des carburants au plomb sur les moteurs, a expliqué M. Toepfer. Cependant, grâce aux projets en cours et sous la nouvelle impulsion donnée par le Partenariat pour des carburants et des véhicules moins polluants, la situation est en train de changer rapidement et une Afrique sans plomb est en vue. C’est avec plaisir que je peux annoncer que la deuxième étape de ce programme important va être entamée. Elle consiste à apporter un appui direct aux gouvernements nationaux dans leurs efforts de développer et de mettre en œuvre des plans d’action nationaux. »


M. Toepfer a noté qu’il était pertinent que la réunion se soit déroulée lors de la Journée internationale des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté étant donné les liens importants qui existent entre la santé et la prospérité, et la mauvaise santé et la pauvreté.


Sir Philip Watts, Président du Comité des directeurs généraux de la Société Royal Dutch/Shell, a déclaré: «Nous sommes pleinement engagés à œuvrer avec les autres membres du Partenariat pour des carburants et des véhicules moins polluants à éliminer progressivement le plomb et à réduire le soufre dans le gazole.»


Une étude entreprise par le PNUE et le Dr A. O Makokha de la Jomo Kenyatta University of Agriculture and Technologie (JKUAT) sur les taux de plomb au Kenya met également en exergue l’importance capitale de supprimer le plomb en Afrique. Cette recherche a relevé des taux de plomb dans le sol et sur les légumes plus élevés en zones urbaines qu’en zones rurales. Les concentrations élevées en zones urbaines sont attribuées à la contamination par le plomb rejeté par les véhicules motorisés.


Par exemple, les concentrations en plomb dans le sol du centre ville de Nairobi s’élèvent en moyenne à 250 000 microgrammes par kilogramme. A Thika, une ville urbaine moins importante, elles sont de 140 000 microgrammes par kilogramme, alors que dans le village rural de Ithaga, les taux de concentration sont négligeables.


L’analyse de feuilles de choux frisés, un aliment de base au Kenya, établit la même corrélation. Des échantillons du légume achetés à des kiosques dans les rues de Nairobi révèlent une concentration de près de 5 000 microgrammes par kilogramme, un taux bien supérieur à la valeur limite de 300 microgrammes par kilogramme recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). A Thika, le taux de concentration en plomb dans les choux frisés s’élève en moyenne à un peu plus de 2 000 microgrammes par kilogramme, alors que les choux frisés de Ithanga ne contenaient quasiment pas de plomb.

Notes aux éditeurs.


Le Plan de mise en application du SMDD a fixé des objectifs et des calendriers concernant une variété de questions liées au développement durable. Le Plan appelle à l’élimination rapide de l’essence au plomb dans le monde entier. Le travail en cours est également guidé par la Déclaration de Dakar de juin 2002 dans laquelle certains pays ont soutenu l’élimination de l’essence au plomb d’ici à 2005.


Afin d’aider à atteindre cet objectif, des partenaires ont contribué 2,5 millions de dollars. Le PNUE tient le rôle de centre d’information. C’est à travers le Programme que les différents partenaires recueilleront et échangeront des renseignements sur les questions clés tel que les progrès réalisés dans l’élimination de certains produits dans le monde en développement. Le PNUE assiste également à la rédaction et à l’exécution de plans d’action, à l’organisation d’ateliers visant non seulement à aider les pays à supprimer le plomb dans l’essence mais aussi à promouvoir les carburants et les véhicules moins polluants, à recruter de nouveaux partenaires et à développer et à distribuer des kits d’information et d’autres matériaux dans le but d’aider les pays à éduquer les consommateurs sur les arguments en faveur de l’essence sans plomb.


Le site du Partenariat est: www.unep.org/pcfv (en anglais). Pour plus de précisions, veuillez contacter: Eric Falt, Porte-parole/Directeur de la Division de la communication et de l’information au tel: 254 20 623292, portable: 254 (0) 733 682656, courriel: eric.falt@unep.org; ou Nick Nuttall, Responsable des médias au tel: 254 20 623084, portable: 254 (0) 733 632755, courriel: nick.nuttall@unep.org.


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