En cours au Siège de l'ONU

PI/G/1535

LA SOCIETE DE L’INFORMATION N’EST PAS UN BUT EN SOI MAIS UN ELEMENT DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

11/12/2003
Communiqué de presse
PI/G/1535


Sommet mondial sur la société de l’information


LA SOCIETE DE L’INFORMATION N’EST PAS UN BUT EN SOI MAIS UN ELEMENT DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE


Plusieurs orateurs appuient la création d’un «fonds de solidarité numérique international»


Genève, le 11 décembre -- La deuxième journée du débat général du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) a été l’occasion, pour de nombreux participants, de mettre en avant l’importance de la solidarité numérique avec les pays en développement.  À cet égard, le Président sénégalais a rappelé sa proposition de créer un «fonds de solidarité numérique international» alimenté, par exemple, par une contribution volontaire de 1 dollar par ordinateur ou logiciel vendu, ou par un pourcentage prélevé sur les communications téléphoniques.  Cette initiative destinée à résorber la fracture numérique Nord-Sud a été soutenue par plusieurs intervenants, dont le Premier Ministre du Bangladesh et le Président ghanéen, qui a estimé que ce fonds devrait s’appuyer sur des contributions collectives, chacun versant selon ses moyens.


Dans le même ordre d’idées, plusieurs pays ont évoqué la nécessité de diffuser plus largement les logiciels à code source ouvert pour que les populations des pays en développement, pour lesquels le prix des logiciels est actuellement trop élevé, ne soient pas exclues des progrès technologiques.  Le Vice-Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications a quant à lui affirmé que l’UIT avait pris un certain nombre de mesures afin que les fréquences radios soient attribuées de manière équitable, et d’autres destinées à créer des opportunités numériques dans les pays qui en ont le plus besoin, notamment en initiant des mesures de régulation des TIC et en établissant un climat propice aux investissements.  D’une manière générale, il a été souligné, à l’instar de la Ministre de l’éducation du Danemark, que la société de l’information ne signifiait rien si elle ne s’accompagnait pas de la victoire du développement sur la pauvreté, de la liberté sur la censure et du savoir sur l’ignorance. 


Par ailleurs, la manière dont les nations et les entreprises doivent coopérer pour élaborer et imposer des normes et des protocoles communs applicables au régime de l’Internet a fait l’objet de plusieurs interventions.  Le représentant de l’Australie a notamment fait valoir l’importance qu’il y a à disposer d’un régime de gestion de l’Internet qui reflète les intérêts et les préoccupations de toutes les parties, tout en conservant une approche internationalement concertée.  À cet égard, il a estimé que l’ICANN -organisme chargée notamment de la gestion du système des noms de domaines Internet et conçue pour définir le mécanisme qui permet au réseau de fonctionner- constituait le


meilleur organe aujourd’hui disponible.  Il a néanmoins soutenu l’idée de discuter de l’internationalisation des opérations de l’ICANN afin d’assurer une meilleure représentation des intérêts de tous les gouvernements.  Le Directeur exécutif de l’ICANN a quant à lui affirmé que l’organisme allait, au cours des six prochains mois, se doter de bureaux dans toutes les parties du monde.


Sont intervenus au cours de ce débat les Présidents de la Roumanie, du Sénégal, du Ghana, de l’Arménie, du Bélarus et de l’Estonie, ainsi que le Vice-Président de la Gambie, les Premier Ministres de l’Irlande, du Belize et du Bangladesh, le chef du Gouvernement de l’Andorre, le Vice-Président de l’Assemblée de la République populaire démocratique de Corée, et des Ministres des Pays-Bas, de l’Éthiopie, de la Suède, du Danemark, de la Hongrie, de l’Allemagne, d’Oman, du Malawi, de la Bulgarie et d’El Salvador.  Les représentants de l’Australie et du Myanmar sont également intervenus, ainsi que le Directeur général de l’UNESCO, le Secrétaire général de l’Union internationale des réseaux, l’Administrateur du PNUD, le Président-directeur général du Groupe Fransabank, la Présidente de la Fédération mondiale des cités unies, le Président du Groupe Siemens network, le Vice-Président de l’Union internationale des télécommunications, le Président-directeur général de l’ICANN et le directeur exécutif de l’UNITAR.


Le Sommet reprendra son débat général à 14 heures cet après-midi.


Débat général


M. ION ILIESCU, Président de la Roumanie, a déclaré que, pour son pays, la société de l’information représentait l’une des chances de réduire les grands décalages de développement qui séparent les pays en développement des nations développées.  Outre la polarisation sociale, cette fracture qui sépare les riches et les pauvres, il faut maintenant compter avec la fracture numérique, soit le décalage entre ceux qui ont accès aux connaissances, aux informations, à l’éducation de qualité, et ceux qui n’en bénéficient pas.  Le Président roumain a d’autre part rappelé que la fracture numérique peut accentuer le processus de paupérisation lorsqu’il n’y a pas de mesures visant à contrecarrer une telle évolution.  La société de l'information offre un modèle nouveau de développement économique et social, dont les incidences sont importantes tant sur le plan politique, du fonctionnement démocratique de la société et de la primauté du droit.  Ce nouveau modèle est en mesure de répondre aux défis qui se posent à l'aube du nouveau millénaire.  Toutefois, les technologies de l'information en elles-mêmes ne sont pas la solution aux problèmes et ne sont pas une panacée.


Le Président roumain a souligné que les technologies de l’information et de la communication doivent être centrées sur l’homme et que gouvernements, secteur privé et société civile ont chacun un rôle à jouer à cet égard.  L’expérience de la Roumanie dans le domaine de l’informatique l’a mené à promouvoir la mise en œuvre d’un véritable programme de promotion de la solidarité numérique, qui doit être appuyée par des mécanismes destinés à encourager les secteurs privé et publics à exploiter les gisements de créativité existants dans chaque pays.  Cette question de la meilleure allocation possible des ressources, a enfin déclaré M. Iliescu, est un véritable défi que doit relever la Roumanie dans sa recherche d’un développement durable conforme aux exigences posées par les nouvelles techniques de l’information.


M. ABDOULAYE WADE, Président du Sénégal, a souligné qu’il existait aujourd’hui un monde qui communique intensément, qui fait circuler la connaissance et le savoir, à côté d’un monde qui est, lui, privé de ces avancées.  C’est pourquoi les technologies de l’information et de la communication (TIC) constituent l’un des huit secteurs prioritaires définis par le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), a-t-il poursuivi, soulignant les décalages d’accès aux TIC à l’intérieur même du continent africain.


D’une manière générale, le Président sénégalais a déploré que la plupart des ressources financières et humaines restent dans les pays développés, estimant que c’était la raison pour laquelle on ne peut pas compter uniquement sur le commerce et le marché pour soutenir le développement, et qu’il faut aussi faire appel à la solidarité.  Depuis l’accession à l’indépendance de pays africains, le système asymétrique d’échange ruine ce continent, notamment parce que les pays développés ne respectent pas de règles commerciales équitables et offrent des subventions qui pénalisent les PED, a-t-il ajouté.  C’est pourquoi il s’est prononcé en faveur de la proposition de créer un fond de solidarité numérique pour aider les pays en développement à s’équiper et à combler rapidement le fossé numérique.


M. JOHN A. KUFUOR, Président du Ghana, a souligné qu’il est désormais largement admis que les technologies de l’information et de la communication (TIC) dynamisent les pays déjà avancés alors que les autres restent en marge.  Rappelant que les TIC constituent l’infrastructure indispensable à un développement adéquat, il a indiqué que c’est pour cette raison que le Ghana soutient l’appel à la création d’un fonds numérique mondial visant à aider les pays en développement dans ce domaine.  Le principe à la base de ce fonds devrait être celui de contributions collectives, chacun versant selon ses moyens, a précisé M. Kufuor.


Le Président ghanéen a par ailleurs indiqué que dans son pays, les autorités compétentes en matière de réglementation des télécommunications s’orientent vers la promotion des principes d’ouverture et de compétitivité, afin d’encourager les investissements dans le pays.  Le Ghana a également décidé, avec l’appui de l’Inde, de créer un centre d’excellence pour la formation de personnels aux TIC, a indiqué M. Kufuor.


M. AZALI ASSOUMANI, Président des Comores, a déclaré que le monde avait besoin d'une société de type nouveau qui refuse la marginalisation et l'exclusion, qui reconnaisse la dignité et la responsabilité pour chacun, qui s'affirme davantage dans la complémentarité et la solidarité.  Les nouvelles technologies de l'information ouvrent de nouveaux horizons et peuvent développer la citoyenneté et rapprocher l'administration de l'administré.  Mais, a également relevé le Président, elles peuvent aussi être un outil d'oppression, d'aggravation des inégalités, d'approfondissement de la fracture sociale.  Quoi qu'il en soit, des projets de démocratisation de l'accès aux technologies de l'information et de la communication sont en cours et vont se poursuivre aux Comores. 


Le Président comorien a fait valoir que son pays, malgré les ressources modestes dont il dispose, a décidé d'exonérer de toute taxe douanière le matériel et l'équipement informatique et les tarifs des communications par l'Internet sont réduits de moitié.  Mais cette politique volontariste doit être encouragée par une véritable coopération internationale, a-t-il tenu à souligner.


Faisant valoir les nombreuses initiatives adoptées par son pays pour développer les technologies de l’information et de la communication (TIC), notamment dans le domaine de l’éducation et de la gouvernance, M. ROBERT KOCHARYAN, Président de l’Arménie, a souligné que l’Arménie était l’un des pays à plus forte croissance de TIC.  Les TIC sont essentielles pour un pays comme le nôtre à très importante diaspora, a-t-il précisé.  Cependant, il a rappelé que la fracture numérique approfondissait les écarts sociaux et qu’il était fondamental de garantir la connectivité pour tous.  Il a en outre appelé les gouvernements à reconnaître l’importance des TIC dans la gouvernance, et tous les intervenants à faire preuve de la plus grande volonté pour combler le fossé numérique.


Le Président arménien a souligné que les participants au Sommet visent à utiliser les TIC pour mieux servir leurs peuples.  Elles peuvent contribuer, dans les domaines de l'éducation, de la santé et de la politique à améliorer la qualité de la vie des populations.  La fracture numérique a approfondi le fossé économique et social, et la responsabilité de le combler ne relève pas uniquement des gouvernements, mais aussi de la société civile et du monde des affaires, a-t-il conclu.


M. ALYAKSANDR LUKASHENKA, Président du Bélarus, a rappelé que son pays était une des républiques de l’ex-Union soviétique les plus développées, où les nouvelles technologies, notamment dans le domaine de l’exploration de l’espace, sont particulièrement évoluées grâce à la formation des scientifiques bélarussiens.  Il a précisé que son pays renforce maintenant sa position dans le domaine des nouvelles technologies, ce qui lui permet d’être à la première place à cet égard parmi les anciennes républiques de l’URSS.  M. Lukashenka a souligné que le Bélarus a mis en place un système d’ordinateurs parmi les plus puissants du monde et a l’intention d’envoyer un cosmonaute dans l’espace.  Le Bélarus est aujourd’hui en mesure d’offrir ses services dans un certain nombre de domaines comme ceux du contrôle de la qualité des rayonnements et de la protection de l’environnement, a précisé le Président.  Le prix des logiciels est actuellement trop élevé par rapport au niveau des revenus de la majorité des pays, a-t-il par ailleurs constaté, se prononçant pour la création d’un fonds spécial pour équiper les pays en développement à prix réduit.


M. MARC FORNÉ, Chef du Gouvernement d’Andorre, a déclaré qu’il appartient aux gouvernements de maximiser l’impact positif, pour les populations, des nouvelles techniques de l’information.  Il faut en particulier privilégier l’accès à des prix raisonnables et encourager la production de contenus éthiques.  L’Andorre n’est pas resté à l’écart des progrès technologiques, un effort particulier a été fait dans le domaine de l’éducation: les écoles sont toutes connectées à l’Internet et un enseignement universitaire est dispensé par ce biais.  D’autre part, un projet d’informatisation totale de l’administration et des archives de la Principauté est actuellement mis en place dans l’idée de rapprocher les citoyens de leurs autorités. 


M. ARNOLD RÜÜTEL, Président de l’Estonie, a souligné l’important développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans son pays en dépit de ses ressources limitées.  Cette réussite est due au fait que le pays a créé un environnement propice ainsi que des partenariats avec le secteur privé, a-t-il ajouté.  Le Président estonien a en outre souligné que des solutions TIC avaient permis d’améliorer le fonctionnement du service public ainsi que de renforcer les mécanismes de démocratie directe.  À cet égard, il a déclaré que son pays avait créé une « académie de cybergouvernance », afin de renforcer la communication entre les responsables du secteur public dans les pays de l’ex-Union Soviétique. Cette académie a permis de former un très grand nombre de personnes dans de nombreux pays, a précisé le Président.


M. Rüütel a également souligné qu’il fallait respecter les principes démocratiques, assurer la liberté de parole et de la presse mais aussi garantir les normes généralement reconnues de dignité humaine et la protection des mineurs.  La société de l'information s'est développé rapidement et doit être promue au niveau mondial, a-t-il conclu.


Mme KHALEDA ZIA, Premier Ministre du Bangladesh, a fait valoir que les technologies de l’information et de la communication (TIC), contrairement aux technologies antérieures, n’exigent que de modestes investissements et ne dégradent pas l’environnement.  Rappelant que l’atténuation de la pauvreté figure en tête des priorités pour le développement du Bangladesh, elle a souligné que c’est dans ce domaine que les TIC ont un rôle déterminant à jouer.  Mme Zia a indiqué que son pays espère pouvoir installer une infrastructure pour les TIC sur l’ensemble de son territoire, ce qui devrait permettre, entre autres, de promouvoir l’autonomie de chacun et de renforcer la démocratie tout en développant le commerce et toute une gamme de services associés aux TIC.


La fracture numérique a élargi le fossé du développement, a par ailleurs constaté le Premier Ministre du Bangladesh.  Elle a mis l’accent sur la nécessité de surmonter les obstacles financiers qui entravent l’accès aux TIC.  À cet égard, Mme Zia a recommandé la constitution d’un fonds de solidarité numérique en vue de renforcer les capacités nationales en matière de TIC.


M. KIM YONG-DAE, Vice-Président de l’Assemblée populaire de la République populaire démocratique de Corée, a regretté que la grande majorité de la population mondiale ne profite pas du développement des technologies de l’information et de la communication, alors que le fossé numérique n’a fait qu’accroître les disparités entre les riches et les pauvres.  Il a toutefois estimé que l’Internet pouvait représenter une menace pour la diversité culturelle et pouvait être source de conflit entre les civilisations et les cultures.  De ce fait, a-t-il ajouté, nous faisons aujourd’hui face à de nouveaux défis pour atteindre nos objectifs de développement.  Il a jugé indispensable qu’une société de l'information fondée sur la connaissance permette à tout le monde de participer équitablement à tous les aspects de la vie sociale.


M. Kim a formé le vœu que les Nations Unies et les autres organisations internationales lancent des projets visant à promouvoir la coopération et la solidarité internationales au service d’une société de l'information juste et équitable.  Il a insisté sur la nécessité de voir préservées la souveraineté de chaque pays, ainsi que la diversité linguistique et culturelle.  Toute tentative d’utiliser l’Internet pour la violence, la guerre ou l’incitation à la haine doit être dénoncée, a-t-il précisé, en s’inquiétant notamment de l’attitude de certains pays qui utilisent abusivement les TIC à des fins d’ingérence dans les affaires internes d’autres pays. 


M. RICARDO ALARCÓN, Président de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire de Cuba, s’est demandé ce que les technologies de l’information et de la communication (TIC) apportaient aux 1,2 milliard de personnes en état de pauvreté extrême, aux 842 millions d’affamés et au 2,4 millions de personnes privées des conditions élémentaire d’hygiène.  Certes, des acquis d’une énorme importance ont été enregistrés par l’homme dans le domaine des technologies, a-t-il poursuivi, mais ce qui attire le plus l’attention, c’est le contraste existant entre les biens dont disposent un petit nombre et le retard toujours plus accentué en matière de développement de la grande majorité des habitants de la planète.  En outre, M. Alarcón a insisté sur la nécessité d’instaurer un nouvel ordre mondial de la communication et de l’information avec notamment le lancement d’une campagne à l’échelle mondiale pour éradiquer l’analphabétisme et permettre à ceux qui ne l’ont pas de décrocher un certificat d’étude.  Une telle entreprise ne représente que moins de 0,004% du PIB annuel des pays développés de l’OCDE, a-t-il souligné. 


Mme ISATOU NJIE-SAIDY, Vice-Présidente de la République de Gambie, a affirmé que le continent africain est conscient du potentiel énorme que recèlent les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour la réalisation des objectifs de développement économique et social.  L’engagement d’utiliser les TIC comme point de départ dans la société de l’information a abouti à l’Initiative africaine sur la société de l’information, qui est conforme non seulement aux dispositions du plan de développement national de la Gambie (Vision 2020) mais aussi à celles du NEPAD (Nouveau partenariat économique pour le développement de l’Afrique).  Elle a précisé que la Commission économique pour l’Afrique (CEA-ONU) avait élaboré une stratégie de gouvernement électronique pour la Gambie, assortie d’un projet-pilote qui mettait l’accent, dans un premier temps, sur le ministère des finances, sur le Cabinet de la Présidence, sur la santé et l’éducation, ainsi que sur les collectivités locales.  La Vice-Présidente gambienne a plaidé en faveur d’une société de l’information axée sur la connaissance et dans laquelle aucun individu ne serait laissé en marge.  Une telle société ne pourra être instaurée que si les pays les plus riches, qui sont largement en avance sur le reste du monde en matière de TIC, s’engagent à partager leurs ressources et leur savoir-faire technologique avec les pays les plus pauvres et les moins avancés, a-t-elle dit, affirmant qu’il était urgent de mettre en œuvre le pacte de solidarité numérique destiné à aider les pays les moins bien dotés en capacités liées aux TIC à combler le fossé numérique.


M. LAURENS JAN BRINKHORST, Ministre des affaires économiques des Pays-Bas, a salué le rôle important joué par la société civile et les organisations non gouvernementales dans la promotion de la société de l'information.  Il a défini les technologies de l’information et de la communication (TIC) comme des outils de productivité, de croissance et de développement économiques au service de bien-être des populations.  La gestion de l’Internet devrait permettre de trouver les structures de gestion les plus idoines pour éviter les effets les plus néfastes des nouvelles technologies.  Parmi les causes du fossé numérique, il a cité le manque de connexions et l’insuffisance de capacités humaines.  C’est dans ce contexte que les Pays-Bas fournissent une aide technique aux pays en développement.  Le Ministre a insisté sur la nécessité de promouvoir les droits de l’homme et la liberté de l’expression à l’âge du numérique, comme nous avons su le faire à l’âge du papier.  Il a souhaité un cadre international réglementaire sur la place des droits de l’homme dans les TIC.


M. PHILIPPOS W. MARIAM, Ministre de l’infrastructure de l’Éthiopie, a souligné que le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), initiative régionale marquante, considérait la réduction de la fracture numérique comme l’un des éléments déterminants du développement socio-économique du continent.  En outre, M. Mariam a estimé que l’émergence d’une société mondiale de l’information est inévitable et que les pays en développement devraient pouvoir bénéficier de la vulgarisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) et des ressources financières et humaines nécessaires à leur développement.  Il a également souligné la création d’un programme sur les TIC dans son pays, destiné, entre autres, à mettre en place des applications TIC fondées sur la technologie satellite dans les centres d’études supérieurs dans tous le pays et à établir la connectivité au niveau local pour promouvoir une approche du développement décentralisée.


Mme ULLA TORNAES, Ministre de l’éducation du Danemark, a souligné que la société de l’information ne signifie rien si elle ne contribue pas à la victoire du développement sur la pauvreté, de la liberté sur la censure et du savoir sur l’ignorance.  Si nous échouons dans l’un de ces combats, nous échouerons sur les autres, a-t-elle affirmé.  Elle a mis l’accent sur la nécessité d’assurer l’accès de tous aux TIC et a jugé essentiel que les pays en développement intègrent des stratégies de développement des TIC dans leurs politiques de réduction de la pauvreté.  Tous les pays doivent placer le développement de l’information au centre de leur stratégie nationale, a insisté Mme Tornaes.  En ce qui concerne la question de la sécurité du réseau, il convient de renforcer la coopération internationale en vue d’éviter des cyber-attaques massives et tout autre cyber-incident, a-t-elle conclu.


M. KALMAN KOVACS, Ministre de l’informatique et des communications de la Hongrie, a présenté ce sommet comme l’occasion pour la communauté internationale de s’acheminer vers une société de l'information garantissant un développement et une prospérité pérenne pour tous.  Nous devons veiller à ce que les technologies de l’information et de la communication (TIC) soient au service du développement harmonieux de toutes les nations sans exception, a-t-il lancé.  M. Kovacs a souligné que réduire la fracture numérique entre Nord et Sud devrait constituer une priorité universelle et a souligné l’importance de voir tous les acteurs de la société, secteur privé, société civile, organisations non gouvernementales et gouvernements participer à cette évolution.  Il a invité le secteur privé à investir dans la définition de nouvelles technologies en étant à l’écoute des besoins des plus démunis.  En adhérant à l’Union européenne en mai 2004, la Hongrie aura l’occasion de saisir de nouvelles opportunités de promouvoir les TIC au niveau international.  M. Kovacs a notamment indiqué qu’une nouvelle loi sur la communication électronique venait d’être adoptée en Hongrie en novembre 2003. 


M. BERTIE AHERN, Premier Ministre d’Irlande, a estimé que les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont un moteur de libération, mais que tout le monde ne pouvait pas en profiter à l’heure actuelle.  C’est pourquoi il a appelé les participants à réfléchir aux moyens de doter la communauté mondiale dans son ensemble de ce formidable outil.  À cet égard, il a jugé essentielle la contribution du secteur privé.  Faisant valoir les avancées réalisées dans le domaine des TIC en Irlande, en matière d’éducation notamment, il a souligné que son pays avait mis en place un programme de coopération avec les pays en développement, ainsi que d’importantes initiatives de stratégie de réduction de la pauvreté et d’accès aux TIC.  Il a aussi mis l’accent sur le fait que la diffusion des TIC pouvait permettre d’accroître la bonne gouvernance et renforcer la responsabilité politique et financière,  mais a estimé qu’il fallait renforcer l’aide publique au développement, la bonne gouvernance, et soutenir l’allégement de la dette des pays en développement pour que les sources d’information et de savoir parviennent à tous les niveaux de la population.


M. REZZO SCHLAUCH, Secrétaire d’État au Ministère de l’économie et du travail de l’Allemagne, a fait part de sa vision d’une société de l’information fondée sur des valeurs communes.  À cet égard, il a affirmé que la reconnaissance des droits de l’homme, en particulier en ce qui concerne le droit à la liberté d’expression et d’opinion et la liberté de la presse, est une condition indispensable à l’épanouissement d’une société de l’information.  Il a en outre mis l’accent sur la nécessité de promouvoir un accès équitable à l’information.  À cet égard, il convient de consolider les capacités, en particulier grâce à l’enseignement en ligne, a-t-il indiqué.  Il a également mis en relief l’importance de créer un cadre juridique adéquat afin d’attirer les investissements.  Le Secrétaire d’État allemand s’est félicité de la participation active de la société civile au processus préparatoire du présent Sommet.  Les principales difficultés rencontrées sur la voie de l’instauration de la société de l’information ont trait aux abus dont peuvent faire l’objet les TIC telles que l’Internet, en particulier à des fins terroristes, a ajouté le Secrétaire d’État allemand, qui a par ailleurs souligné que son pays était en tête des pays européens en matière de transactions électroniques.  La priorité de l’Allemagne pour les années à venir va à l’extension du large bande et des services électroniques, en particulier dans les administrations publiques et dans les PME, a-t-il indiqué.


M. MAQBOOL ALI SULTAN, Ministre du commerce et de l’industrie d’Oman, a estimé que la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information démontrait l’importance croissante des technologies de l’information et de la communication (TIC).  C’est une occasion unique d’apprendre des expériences de chacun et de transformer les difficultés rencontrées en opportunités numériques, a-t-il dit.  Les citoyens et les hommes d’affaire attendent avec impatience la mise en place d’un climat propice à l’utilisation des TIC.  Mais avant d’arriver à une réelle société de l'information, il faut assurer la transparence et tous les pays en développement ne disposent pas des capacités humaines pour ce faire, a-t-il indiqué.  Compte tenu des difficultés et du retard des pays en développement, le Ministre omanais a soutenu la proposition de créer un fonds mondial de solidarité numérique visant à soutenir le développement des capacités nationales et régionales.  Il a présenté les efforts d’Oman pour créer un climat favorable aux TIC, qui visent à privilégier l’initiative et l’investissement.  Nous avons les capacités nécessaires et des objectifs ambitieux en matière de formation des jeunes, a-t-il fait valoir.  En outre, il a souligné l’urgence de permettre à tous d’atteindre nos objectifs en matière d’accès aux TIC en espérant que ce sommet s’affirme comme un exemple de coopération internationale aux fins du développement.


M. BERNARD CHISALE, Ministre de l’information du Malawi, a estimé que les technologies de l’information et de la communication (TIC) étaient un outil précieux permettant aux populations d’échapper à la marginalisation et de donner une nouvelle impulsion au processus de développement et à la circulation de la connaissance.  Il s’est félicité que la possibilité était donnée aujourd’hui d’inclure la majorité silencieuse au processus de la déclaration de principes et du plan d’action qui devraient être adoptés à l’occasion de ce Sommet.  Ces efforts collectifs ne seront néanmoins couronnés de succès que si les ordinateurs sont réellement disponibles pour tous dans le monde, si l’accès libre aux voies de communication est garanti et si le pluralisme et la démocratie sont soutenus dans le cadre du développement des TIC, a-t-il poursuivi.  M. Chisale a fait valoir l’importance d’une concurrence loyale et d’un commerce intérieur fort pour que les investissements dans le domaine des TIC parviennent dans les pays en développement.  Ce Sommet peut permettre d’établir une coalition solide en faveur d’un accès aux TIC qui soit démocratique, équitable, et pour lequel chaque personne compte et tout le monde joue un rôle, a enfin conclu le Ministre.


Mme CARIN JAMTIN, Ministre de la coopération pour le développement de la Suède, a rappelé que des femmes d’Afghanistan parviennent à vendre les tapis qu’elles tissent via Internet.  Cela illustre à son avis de manière éloquente la manière dont les technologies de l’information et de la communication (TIC) peuvent être mises au service des pauvres.  Elle a par ailleurs indiqué que le parlement de son pays a décidé que la Suède devait être le premier pays au monde en matière de formation informatique souscrivant ainsi à l’objectif d’une société mondiale sans exclusive.  Soulignant qu’il faut empêcher les pays pauvres d’être à la traîne, elle a fait valoir que les choses ont commencé à changer, comme en témoigne l’exemple des femmes afghanes.  L’apparition des TIC et leur utilisation représentent le début d’une amélioration pour les pauvres du monde, a insisté Mme Jamtin.  Le potentiel des TIC est énorme, y compris du point de vue de la liberté d’expression, a-t-elle ajouté.


M. EDUARDO CALIX, Vice-Ministre des affaires étrangères d’El Salvador, a estimé que le fossé numérique n’était que le reflet du fossé économique et social qui sépare le Nord et le Sud.  Il a jugé indispensable une coopération entre les gouvernements, le secteur privé, la société civile, les organisations non gouvernementales et tous les acteurs de la société pour parvenir au respect des droits de l’homme, condition incontournable à l’avènement d’un système international plus équitable.  Il a souligné la nécessité de s’appuyer sur un système fondé sur la liberté, pour lutter contre les problèmes de développement en multipliant les opportunités.  M. Calix a indiqué que, dans son pays, la proportion des analphabètes a chuté de 40 à 14% entre 1970 et aujourd’hui, alors que l’espérance de vie est passée de 57 à 70 ans.  En cinq ans, le nombre de lignes téléphoniques est passé de 500 000 à 1,7 million et leur coût d’installation est tombé de 300 à 50 dollars.  De plus, 340 000 Salvadoriens, soit plus de 5% de la population, ont suivi une formation informatique, tout particulièrement sur l’Internet.  Par ailleurs, il a insisté sur les efforts qui ont été menés pour consolider les institutions démocratiques du pays.  Le renforcement de notre société, a-t-il précisé, passe forcément par la mise en place de moyens de communications libres et ouverts.  Nos pays se transformeront en véritables sociétés de l'information si nous entreprenons des efforts communs aux niveaux régional et sous-régional, a-t-il dit, estimant que la pauvreté a son équivalent dans l’isolement qui est le résultat de l’absence de communication et d’information.


M. SAEED MOHAMED AL-FAIHANI (Bahreïn) a estimé que, sans le soutien de tous les acteurs internationaux, de la société civile et du secteur privé, il serait extrêmement difficile de venir à bout de la fracture numérique.  Il a en outre mis l’accent sur la fracture numérique entre les pays et au sein de chacun d’entre eux, la nécessaire libre circulation du flux d’information dans le monde, ainsi que sur les menaces qui pèsent actuellement sur la diversité culturelle.  Le représentant du Bahreïn a notamment jugé important de garantir la sécurité de l’information sans entraver sa libre circulation, et d’éviter d’imposer les valeurs d’une culture au profit d’une autre par le biais des technologies de l’information et de la communication (TIC) notamment.  Faisant valoir les initiatives de son pays dans les TIC, il a notamment fait part de la mise en forme d’un cybergouvernement, de la libéralisation totale du marché des TIC dès l’année prochaine, et d’initiatives visant à mettre les TIC à la disposition du plus grand nombre.  Enfin, il a émis le souhait que ce sommet permette de renforcer les capacités de la communauté internationale pour le développement d’une société fondée de façon équitable et universelle sur l’information.


M. JOHN RIMMER (Australie) a déclaré que son pays est venu à ce sommet dans le but de progresser sur la voie de l’instauration d’une société de l’information pour tous.  Pour chaque pays, toutefois, le défi consiste à intégrer efficacement les TIC dans le développement de son économie et de sa société, a-t-il poursuivi.  L’Australie est en train de mettre en œuvre son Plan virtuel Colombo, qui vise à aider les pays de la région à intégrer les TIC dans leurs stratégies de développement et de réduction de la pauvreté et participe au Forum sur les peuples autochtones et les TIC qui se tient cette semaine à Genève, a indiqué le représentant.  M. Rimmer a par ailleurs souligné que l’Australie entend protéger son économie et sa société contre les menaces internes et externes telles que la fraude en ligne, le pollupostage et la cybercriminalité, qui pourraient compromettre les avantages susceptibles d’être tirés des TIC.  À cet égard, le Parlement australien a adopté ce mois-ci une législation contre le pollupostage qui assure un équilibre entre droits des consommateurs et impératifs commerciaux.  Le Gouvernement australien accorde en outre une importance particulière à la protection des droits des consommateurs et des citoyens dans l’environnement électronique, en particulier s’agissant du respect de la vie privée.  L’Australie est un fervent partisan de normes souples et ouvertes concertées au niveau international et destinées à appuyer le commerce électronique mondial, a déclaré M. Rimmer.  De surcroît, l’Australie reconnaît l’importance qu’il y a à disposer d’un régime de gestion de l’Internet qui reflète les intérêts et les préoccupations de toutes les parties tout en conservant une approche internationalement concertée de ses travaux.  À cet égard, l’ICANN constitue le meilleur organe actuellement disponible, a indiqué M. Rimmer. 


U MYA THAN (Myanmar) a formé le vœu que ce sommet soit l’occasion de formuler des principes et directives pour le développement de l’utilisation et de la gestion des technologies de l’information et de la communication (TIC) et de la mise en œuvre d’un plan d’action pour une société de l'information au service de l’humanité.  Pour que ce sommet soit un succès, a-t-il ajouté, il faut que nous soyons en mesure d’identifier les moyens de soutenir des mesures visant à réduire la fracture numérique.  Il a fait sienne la vision de la société de l'information telle qu’exprimée dans la Déclaration de Tokyo à l’issue de la Conférence régionale pour l’Asie et la Pacifique qui s’est tenue dans la capitale nippone du 13 au 15 janvier 2003.  A son avis, la société de l'information doit permettre un accès équitable à tous aux TIC.  Il a également souligné le rôle décisif que peuvent jouer les TIC dans la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire.  Illustrant les efforts de son pays, il a indiqué que le Myanmar a mis en place un Conseil de développement des TIC présidé par le Premier Ministre, dont l’objectif est la mise en place d’un plan d’action « cybernational ».  S’agissant tout particulièrement de la société de l'information, il a déclaré qu’il s’agissait à la fois d’un processus en cours et d’un objectif.  C’est pourquoi il a espéré que ce sommet sera l’occasion de fournir des orientations claires sur des questions fondamentales telles que les moyens d’utiliser les TIC au service de l’humanité entière.


M. KOÏCHIRO MATSUURA, Directeur général de l’UNESCO, a insisté sur la nécessité de surmonter une nouvelle fracture de la connaissance.  En outre, il a estimé que le respect d’un accès équitable au flux d’information, de la liberté d’expression et de la promotion et la préservation de la diversité culturelle, y compris le multilinguisme, sont fondamentaux pour l’établissement d’une société de l’information.  Il s’est félicité des progrès réalisés en ce sens, dont témoigne en particulier l’organisation du Sommet.  La société de l’information doit aussi faire participer les femmes et les jeunes, et respecter les groupes autochtones, qui doivent être protégés et accéder à ces sociétés du savoir, a-t-il ajouté, se réjouissant de voir que le projet de déclaration d’engagement et du plan d’action prenaient en compte ces éléments.


M. PHILIP JENNINGS, Secrétaire général de Union Network International (UNI), a rappelé que son organisation est une fédération syndicale mondiale représentant des millions de personnes travaillant dans les différents secteurs de la société de l’information.  Malheureusement, la déclaration et le plan d’action n’abordent pas suffisamment la question du monde du travail, a-t-il déploré.  Il a rappelé qu’après l’éclatement de la bulle Internet, des millions d’emplois ont été perdus.  Désormais, de nouvelles opportunités d’emplois pourraient surgir, mais des dizaines de milliers de travailleurs dans le monde entier voient leur accès aux sites Internet entravé, a-t-il déploré.  Dans les zones franches d’exportation, a-t-il poursuivi, il n’y a pas de droit du travail digne de ce nom.  Les personnels des entreprises du secteur des TIC sont souvent licenciés sans ménagement et sans disposer d’aucune sorte de protection.  Le Sommet doit aussi réaffirmer le pluralisme des médias, faute de quoi la vitalité des démocraties sera amoindrie, a estimé M. Jennings.  Il faut aussi protéger les droits des créateurs, a-t-il insisté, affirmant ne pas partager la conclusion à laquelle semble être parvenue l’UIT selon laquelle les marchés réussiront à eux seuls à réduire le fossé numérique.


M. MARK MALLOCH BROWN, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a présenté la contribution décisive des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire.  Il a défini ces technologies comme un élément important d’une campagne destinée à éradiquer la faim et la pauvreté extrême, lutter contre le sida et les maladies contagieuses, et promouvoir une éducation pour tous.  La révolution des TIC, a-t-il ajouté, est une occasion unique pour changer le monde des populations démunies.  Il a déclaré que la promotion de ces technologies et d’une société de l'information doit s’appuyer sur les trois piliers que sont la pratique, les politiques et les partenariats.  L’administrateur a par ailleurs présenté les programmes mis en place par le PNUD pour promouvoir la diffusion des TIC dans de nombreux pays en développement: plus de 70 pays, s’est-il félicité, ont déjà formulé leurs propres politiques et stratégies électroniques dans ce domaine.  Au centre de ces stratégies, a-t-il souligné, se trouve la nécessité d’assurer la libre circulation de l’information, qui doit être protégée aujourd’hui plus que jamais.  À cet égard, M. Malloch Brown a tout particulièrement souligné le rôle de la société civile, qu’il a présentée comme le bastion de la liberté. 


M. ADNAN KASSAR, Président directeur général du Groupe Fransabank, a souligné que les technologies de l’information et de la communication (TIC) pouvaient permettre de privilégier l’égalité des chances dans tous les pays et d’atteindre un degré de savoir-faire sans équivalent, pour accéder à une nouvelle façon d’accomplir d’anciennes tâches.  Il a également fait valoir que le secteur privé s’engageait désormais activement aux côtés du secteur public à contribuer à réduire la fracture numérique.  Par ailleurs, il s’est félicité du fait que le Liban, son pays, dispose désormais d’un plan d’action efficace dans le domaine des TIC et que sa population ait aujourd’hui accès aux TIC alors que le pays a été longtemps en guerre.  Enfin, il a affirmé que si la société de l’information était un accès à la connaissance, le savoir était un accès au pouvoir, et qu’à ce titre, le développement des TIC était essentiel.


Mme MERCEDES BRESSO, Présidente de la Fédération mondiale des cités unies, a déclaré que la décentralisation du pouvoir est un phénomène qui touche toutes les sociétés du monde, de sorte que les collectivités locales sont des utilisateurs de plus en plus fréquents de technologies de l’information et de la communication.  Les TIC sont particulièrement concernées par les questions ayant trait à l’équité sociale, à la démocratie et à la réduction des inégalités, a souligné Mme Bresso.  La nécessité de promouvoir les investissements dans le secteur des TIC doit permettre le développement d’une coopération solidaire au sein des pays et entre eux, a-t-elle ajouté.  Elle a déclaré que la société de l’information doit se poser comme un nouvel outil de la promotion du développement.   Mme Bresso a


rappelé que le récent Sommet des villes qui s’est tenu à Lyon a abouti à une déclaration finale qui a été transmise au Sommet mondial sur la société de l’information.  Mme Bresso a par ailleurs indiqué qu’une nouvelle fédération mondiale issue de la fusion des deux plus grandes associations mondiales de pouvoirs locaux allait être créée.  Il faut que le SMSI réaffirme que les associations de pouvoirs locaux sont des partenaires permanents dans l’édification de la société de l’information, a-t-elle recommandé.


M. THOMAS GANSWINDT, Président du Réseau d’information et de communication de Siemens, a déclaré que son groupe était engagé en faveur du développement des technologies dans le monde.  En tant qu’acteur mondial, a-t-il ajouté, Siemens connaît bien les défis associés à la fracture numérique.  C’est pourquoi l’entreprise joue un rôle actif dans le Groupe d’études des Nations Unies sur les TIC, dans le but d’apporter son expérience et ses solutions aux problèmes.  Siemens souhaite contribuer à la réussite de ce sommet, a-t-il insisté.  Par ailleurs, il a présenté des exemples d’interventions de son groupe pour améliorer les infrastructures de pays en développement ou en transition, notamment pour aider ces pays à gagner en efficacité dans le domaine de la santé. 


M. ROBERTO BLOIS, Vice-Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), s’est félicité de l’enthousiasme des participants au Sommet et s’est dit convaincu que leurs décisions auraient un fort impact sur la vie de toutes les populations au XXIesiècle.  Il a également souligné que le téléphone mobile et l’Internet avaient transformé le monde actuel et que l’UIT, en tant qu’agence spécialisée des Nations Unies, avait contribué à réduire les disparités technologiques et à promouvoir la distribution de ces nouvelles technologies qui évoluent si rapidement.  En outre, il a affirmé que l’UIT avait pris un certain nombre de mesures contraignantes en ce qui concerne l’attribution du spectre radio de manière équitable, qu’elle avait établi des normes mondiales sur les tarifs des nouveaux produits et des services, qu’elle avait identifié les fossés numériques et qu’elle avait créé des opportunités numériques destinés à les combler.  De l’Albanie à la Zambie, l’UIT aide les pays à résorber la fracture numérique, notamment par le biais de réformes sur la régulation des TIC, du développement des ressources humaines et des logiciels, ainsi qu’en établissant un climat propice aux investissements, a-t-il ajouté.  Chaque jour, des millions de personnes dans le monde bénéficient du travail de l’UIT, a-t-il souligné, affirmant que le plan d’action adopté au cours du Sommet permettrait à la communauté internationale de se concentrer sur des mesures concrètes.


M. PAUL TWOMEY, Directeur exécutif de l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), a indiqué que l’ICANN est une organisation chargée notamment de la gestion du système des noms de domaines Internet et a donc été conçue pour définir le mécanisme qui permet au réseau de fonctionner.  Cette organisation regroupe des gouvernements, des représentants des communautés technique et universitaire, ainsi que des entités commerciales et non commerciales, a-t-il rappelé.  La société de l’information représente l’avenir de tous, a déclaré M. Twomey.  Il a affirmé que la participation de tous les secteurs concernés est nécessaire pour débattre des questions relatives à l’Internet.  Il a dit être conscient du fait que l’Internet peut être appréhendé et perçu de manière différente selon l’angle sous lequel on l’examine, comme cela a été souligné en


particulier dans la région Asie-Pacifique.  Au cours des six prochains mois, a-t-il indiqué, l’ICANN va renforcer sa présence physique en se dotant de bureaux dans toutes les parties du monde.  On estime à 55 millions le nombre de noms de domaines enregistrés à ce jour, a précisé M. Twomey.  Il a indiqué que 315 millions d’adresses IPv4 (c’est-à-dire d’adresses Internet) ont été attribuées depuis 1999 et qu’il reste suffisamment d’adresses disponibles pour répondre aux demandes des 15 ou 20 années à venir.


M. MARCEL A. BOISARD, Directeur de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR), a déclaré que, persuadé que les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont une chance pour le Sud, l’UNITAR a entrepris des programmes de formation et de recherche en direction des ces pays.  Il a déclaré qu’Internet était un formidable vecteur de savoir et un extraordinaire outil de formation.  Il a défini le cyberespace comme un espace public mondial qu’il s’agit de mettre à la disposition des peuples du monde à condition de développer et renforcer les compétences et capacités locales, sans lesquelles l’utilisation des TIC ne serait qu’un leurre.  Il faut faciliter l’accès au savoir et multiplier les cyberbibliothèques publiques qui représentent une nouvelle arme pour lutter contre l’illettrisme, a-t-il recommandé.  Par ailleurs, M. Boisard a souligné l’importance de voir le monde politique s’engager pour promouvoir un environnement propice au développement de ces technologies.  Il a en outre indiqué que l’atelier sur la démocratie électronique que l’UNITAR a organisé ce matin a montré à quel point cette dynamique était en marche dans de nombreux pays et sur de nombreux continents.


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