PAL/1958

LE SEMINAIRE SUR L'ASSISTANCE AU PEUPLE PALESTINIEN TIENT UNE TABLE RONDE SUR LES PERSPECTIVES ECONOMIQUES

16/07/03
Communiqué de presse
PAL/1958


LE SEMINAIRE SUR L'ASSISTANCE AU PEUPLEPALESTINIEN TIENT UNE TABLE RONDE

SUR LES PERSPECTIVES ECONOMIQUES


Genève, 16 juillet -- Le Séminaire des Nations Unies sur l'assistance au peuple palestinien, qui termine aujourd'hui sa session de 2003, a conclu, ce matin, le dernier de trois groupes de travail qui ont animé cette réunion de deux jours.  Le groupe de travail d'aujourd'hui s'est penché sur les perspectives et l'élaboration de stratégies pour l'économie palestinienne.  Un communiqué final rendant compte des travaux de l'ensemble des travaux du Séminaire, réuni sur le thème des «conditions préalables à la reprise de l'économie palestinienne - rôle de la communauté internationale», sera publié cet après-midi.


Dans le cadre du groupe de travail d'aujourd'hui, M. Francis Okelo, Coordonnateur spécial adjoint des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a indiqué que trois raisons essentielles président à l'optimisme qui prévaut actuellement quant au processus de paix : en premier lieu, on dispose d'un plan de paix clair et global dont l'objectif central, à savoir l'indépendance de la Palestine, est clairement affiché; en second lieu, ce plan semble accepté par les parties concernées et jouit d'un bon soutien; enfin, les Palestiniens ont entrepris un ensemble de réformes très importantes.  La voie est néanmoins jonchée d'obstacles au nombre desquels figure, en premier lieu, la violence dont on craint qu'elle réapparaisse dans le contexte actuel de cessez-le-feu.  Un autre obstacle est représenté par la détérioration de la situation économique et sociale en Palestine.


Mme Ghania Malhis, Directrice de l'Institut palestinien de recherche en politique économique, a souligné que la situation dans les Territoires (Gaza et Cisjordanie) s'est considérablement dégradée et que seul un processus politique mettant un terme à la situation créée par l'occupation de 1967 permettra de surmonter la crise.  Il faut garantir le retour des réfugiés dans leurs terres, démanteler les colonies israéliennes et libérer l'économie palestinienne de la dépendance qui la caractérise aujourd'hui, a-t-elle souligné.


Le Représentant général de la Palestine auprès du Danemark, M. Mohammad Abu Koash, a notamment souligné que l'équipe de négociation palestinienne doit prendre en compte le fait que la population palestinienne est prête à souffrir et à consentir des sacrifices du point de vue économique maintenant mais aspirera à un bien-être économique dès que l'indépendance sera acquise.  Aujourd'hui, les Palestiniens sont entièrement dépendants d'Israël du point de vue économique et c'est là le résultat d'une politique délibérée poursuivie de longue date par Israël, a-t-il expliqué.  Il a insisté pour que les Palestiniens soient en mesure de négocier avec Israël sur un pied d'égalité.


M. Eli Sagi, Chef du Département de l'économie et de la gestion au Collège académique de Tel Aviv-Yaffo, a relevé que l'intégration économique entre les peuples israélien et palestinien a été jusqu'ici unilatérale, à l'avantage d'Israël.  Devant l'évolution vers une séparation totale, l'intérêt d'Israël réside dans l'existence d'un voisin palestinien prospère, garant de la stabilité géopolitique de la région, elle-même indispensable à l'exploitation optimale des ressources israéliennes.


Le Responsable de l'assistance au peuple palestinien à la Division de la mondialisation et des stratégies de développement de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), M. Raja Khalidi, a souligné que ce n'est que depuis ces derniers mois que la dépendance de l'économie palestinienne est reconnue par les institutions internationales telles que la Banque mondiale.  Une vision du développement forgée par le peuple palestinien lui-même s'avère désormais grandement nécessaire, a-t-il affirmé.  Il a aussi mis l'accent sur le rôle important que devrait jouer le secteur privé.


Mme Judy Barsalou, Directrice de programme à l'Institut des États-Unis pour la paix, a indiqué que l'aide financière accordée à la Palestine a atteint en 2002 le chiffre record de un milliard de dollars et a affirmé que dans le cas de la Palestine, les dons servent trop souvent à couvrir les déficits de l'Autorité palestinienne dus aux blocages imposés par Israël, à une mauvaise estimation de leurs besoins par les autorités palestiniennes et aux difficultés pratiques qu'elles rencontrent étant donné le morcellement du territoire palestinien.


Dans le cadre de l'échange de vues qui a suivi, ont pris la parole les représentants de l'Autriche et des organisations suivantes : World Vision International,Palestinian Return Center, Gush Shalom et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).


La séance de clôture du Séminaire s'est tenue de 12h30 à 13h30, avec les déclarations du représentant de la Palestine et du Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.  Le compte rendu de cette séance figurera dans le communiqué final de la session qui paraîtra cet après-midi.


Groupe de travail sur les perspectives et l'élaboration de stratégies pour l'économie palestinienne


MME GHANIA MALHIS, Directrice du Palestine Economic Policy Research Institute (Jérusalem) a relevé que, si les accords d'Oslo ont permis à Israël d'enregistrer une croissance économique sans précédent, ils n'ont pas eu d'effet similaire sur l'économie palestinienne.  Bien au contraire, la situation dans les Territoires (Gaza et Cisjordanie) s'est considérablement dégradée : chute du niveau de vie, augmentation de la dépendance vis-à-vis de l'aide humanitaire, diminution de la part du secteur productif en termes d'emploi et de PNB, forte dépendance par rapport au marché du travail israélien, diminution du commerce avec les autres pays arabes, notamment.  Selon une estimation des Nations Unies, l'état de siège et les blocages imposés par Israël ont coûté 5, 4 milliards de dollars à l'économie palestinienne depuis septembre 2000, soit la valeur du revenu national annuel (et compte non tenu de la valeur des infrastructures détruites).  Mme Malhis a encore fait remarquer que l'aide financière des donateurs, si elle est indispensable à court terme, ne peut que limiter la détérioration de l'économie palestinienne, mais reste sans effet sur les taux de pauvreté.


Les mauvais chiffres de l'économie palestinienne sont imputables à une combinaison de facteurs: politique israélienne, incompétence palestinienne, passivité de la communauté internationale, soutien des États-Unis à l'arrogance israélienne.  La seule manière pratique de surmonter la crise passe par un processus politique.  Il s'agit de mettre un terme à la situation créée par l'occupation de 1967.  Il faut garantir le retour des réfugiés dans leurs terres, démanteler les colonies israéliennes et libérer l'économie palestinienne de sa dépendance.  Plus généralement, l'incompréhensible impunité dont bénéficie Israël, au regard de ses violations du droit international, doit cesser.


Toutes ces questions, qui n'ont jamais été résolues, ont contribué à faire échouer le processus de paix.  À côté de ces facteurs politiques, l'élaboration d'une nouvelle approche sera déterminante pour améliorer les capacités de l'économie palestinienne et transformer ses relations coloniales avec Israël en un véritable partenariat.  La reprise économique exigera aussi que la Palestine adopte un train de réformes internes, juridiques et économiques, qui la mène sur la voie d'une meilleure gouvernance.


M. MOHAMMAD ABU KOASH, Représentant général de la Palestine auprès du Danemark, a évoqué la question des négociations économiques entre Israël et la Palestine en affirmant qu'il faudrait analyser les données du passé dans ce domaine et s'en inspirer pour les négociations à venir dans le cadre de la Feuille de route.  Il a rappelé qu'après les accords d'Oslo, l'optimisme prévalait et qu'une liste de grands projets pour le développement de l'économie palestinienne et de la région avait été dressée qui s'appuyait sur une solution politique censée intervenir dans les cinq années suivantes, à savoir l'autonomie palestinienne.  Un an plus tard, en 1994 à Paris, les négociations économiques ont pris un tour différent.  En effet, lors de cette réunion, la réflexion était basée sur une relation occupant-occupé et les négociations économiques n'aboutirent pas.  Aujourd'hui, un État avec des frontières provisoires ne vaut pas la peine d'être négocié car des négociations sur cette base pourraient s'éterniser durant des années, a estimé M. Abu Koash.  Désormais, le peuple palestinien est devenu très sensible à toute notion d'accord intérimaire ou temporaire, a-t-il souligné.  Il n'y a rien de plus permanent qu'un accord temporaire ou intérimaire, a-t-il insisté.  Il faut que les négociations politiques et économiques portent directement sur le cœur du conflit, à savoir la création d'un État palestinien indépendant, a déclaré M. Abu Koash.


M. Abu Koash a déclaré que l'équipe de négociation palestinienne doit prendre en compte le fait que la population palestinienne est prête à souffrir et à consentir des sacrifices du point de vue économique maintenant, mais aspirera à un bien-être économique dès que l'indépendance sera acquise.  Économiquement parlant, le problème est qu'Israël a toujours recherché une séparation démographique et une intégration commerciale à sens unique qui profiterait uniquement aux marchandises israéliennes, a poursuivi M. Abu Koash.  Il a rappelé qu'avant 1967, il n'y avait pas de liens économiques entre Israël et les territoires palestiniens.  En dernière analyse, les Palestiniens se trouvaient alors dans une bien meilleure situation qu'actuellement.  Aujourd'hui, les Palestiniens sont entièrement dépendants d'Israël du point de vue économique, a affirmé M. Abu Koash, ajoutant que c'est là le résultat d'une politique délibérée poursuivie de longue date par Israël.  Israël n'a jamais considéré les territoires palestiniens de Cisjordanie et de Gaza comme des territoires occupés mais comme des territoires faisant partie intégrante des terres d'Israël, estimant donc qu'il fallait trouver une solution interne à ce problème, a-t-il précisé.  Il a souligné que lorsque les Palestiniens négocient avec Israël, ils devraient être en mesure de négocier sur un pied d'égalité, de manière à ce que ne se reproduise plus la situation qui s'est produite à Paris.


M. ELI SAGI, Directeur du Département d'économie et de gestion du Collège académique de Tel Aviv-Yaffo, s'est intéressé à une vision à long terme des relations économiques israélo-palestiniennes et du rôle d'Israël dans le développement économique d'une future Palestine.  Dans quelle mesure les deux économies doivent-elles être intégrées ou séparées?  Comment deux États souverains contigus, aux frontières sûres et garantissant la libre circulation des personnes, pourront-ils entrer en relation dans l'avenir?  L'intégration économique entre les deux peuples a été jusqu'ici unilatérale, à l'avantage d'Israël ; aujourd'hui, on constate une évolution vers une séparation totale.  Quelle évolution est-elle envisageable pour l'avenir?  Toutes les réponses ne sont pas disponibles aujourd'hui, mais certains facteurs existants vont conditionner l'évolution des relations entre les deux peuples.


Il existe déjà des interactions entre les deux pays, au plan des infrastructures par exemple, interaction économique au niveau du marché du travail, du commerce des biens et des affaires, a poursuivi M. Sagi.  Reste que la Palestine est un nain économique au regard de l'économie d'Israël, bien que particulièrement proche.  L'économie palestinienne est soumise à des facteurs fondamentaux qui sont l'augmentation rapide de l'offre de main-d'œuvre, couplée à une forte présence de travailleurs étrangers en Israël, et à la présence du mur de séparation.


L'intérêt d'Israël réside en l'existence d'un voisin palestinien prospère, garant de la stabilité géopolitique de la région, a estimé le professeur israélien.  Cette stabilité est indispensable à l'exploitation optimale des ressources israéliennes, permettant une croissance durable.  Du côté palestinien, l'objectif est de parvenir à un développement rapide (avec augmentation sensible du PIB, du plein emploi et des exportations vers Israël de produits manufacturés plutôt que de main-d'œuvre) de même qu'au plein exercice de la souveraineté.  La question de la création d'emplois est très importante: la Palestine accroît sa main d'œuvre de 4,5% par an, ce qui est exceptionnellement élevé; le plein emploi exigerait la création de un million de postes de travail.  Israël pourrait accueillir davantage de travailleurs palestiniens en les favorisant au détriment des étrangers non palestiniens.


Plus les pays seront intégrés, meilleur sera leur développement économique respectif, au prix cependant d'une perte de souveraineté parfois douloureuse pour chacun des partenaires, a conclu le professeur Sagi.


Le Responsable de l'assistance au peuple palestinien à la Division de la mondialisation et des stratégies de développement de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), M. RAJA KHALIDI, a estimé que, maintenant que le processus politique reprend le dessus après le carnage de ces trois dernières années, le rôle des Nations Unies sera particulièrement important.  Il va donc falloir aborder aussi les questions économiques, a-t-il souligné.  Il a affirmé que le défi auquel est confronté le peuple palestinien est sans précédent: non seulement il faut surmonter l'étape politique et sécuritaire, mais il faudra ensuite disposer d'une feuille de route économique puis élaborer un plan de développement cohérent.


M. Khalidi a rappelé que les territoires palestiniens occupés ont été transformés en «économie déchirée par la guerre».  Depuis 2000, l'économie palestinienne a des caractéristiques semblables à celles de plusieurs pays en développement de par le monde, a-t-il souligné.  Il a précisé que ce n'est que depuis ces derniers mois que la dépendance de l'économie palestinienne est reconnue par l'opinion publique et les institutions internationales telles que la Banque mondiale.  Il faudrait donc maintenant que le nouvel État palestinien puisse bénéficier de toutes les bonnes expériences récentes en matière de développement.  Une vision du développement forgée par le peuple palestinien lui-même s'avère désormais grandement nécessaire, a ajouté M. Khalidi.  Il a mis l'accent sur le rôle important que devrait jouer le secteur privé, faute de quoi il sera très difficile de surmonter la pauvreté.  Il faut mettre en place une politique sectorielle et industrielle afin de voir quels sont les secteurs qui peuvent «tirer vers le haut» l'économie palestinienne, ce qui permettra de consolider les efforts de secours, a insisté M. Khalidi.


MME JUDY BARSALOU, Directrice du Programme de bourses de l'United States Institute of Peace, a relevé que l'aide financière accordée à la Palestine est étroitement liée é l'évolution politique de la situation.  En 2002, cette aide a atteint le chiffre record de un milliard de dollars, ce qui fait des Palestiniens le peuple le plus aidé (en dollars par habitant).  Les fonds octroyés aux pays en voie de développement sont en général consacrés aux infrastructures et aux projets de développement durable.  Dans le cas de la Palestine, il en va cependant autrement et les dons servent trop souvent à couvrir les déficits de l'Autorité palestinienne.  Ces déficits sont dus aux blocages imposés par Israël, à une mauvaise estimation de leurs besoins par les autorités palestiniennes et aux difficultés pratiques qu'elles rencontrent étant donné le morcellement du territoire palestinien.  Les fonds internationaux doivent également être affectés à l'aide humanitaire et aux dépenses courantes, étant donné la destruction d'une partie de l'infrastructure. 


Si les Palestiniens sont globalement satisfaits de l'aide reçue, il existe néanmoins plusieurs tensions entre donateurs et récipiendaires: les premiers souhaitant en effet financer des projets à court ou moyen terme, plutôt que des dépenses courantes.  Cependant, il a fallu en passer par là ne serait-ce que pour permettre à l'autorité palestinienne de fonctionner correctement.  D'autre part, au moment de la redistribution des fonds, les récipiendaires doivent faire face à des problèmes bureaucratiques qui occasionnent des pertes de temps.  Les Palestiniens ont toutefois réussi à changer la situation en menant notamment des réformes administratives.  Autre point de tension, les divergences relatives à l'affectation des dépenses, donateurs et récipiendaires ayant des opinions différentes selon les perspectives.  Enfin, l'aide est, en soi, un acte politique.  Les donateurs se préoccupent beaucoup des moyens d'acheminer leur aide et rechignent à dépenser de l'argent dans des zones de conflit.  Une exception a été faite pour la Palestine, mais la lassitude pourrait tarir les flux d'aide financière si l'occupation israélienne devait se prolonger.


L'aide n'est toutefois pas une panacée.  Le peuple palestinien doit disposer de son libre arbitre en matière politique et économique, au sein d'un État sûr, ce qui permettra de créer une économie viable, garante à son tour du bien-être de la population.


M. FRANCIS OKELO, Coordonnateur spécial adjoint des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a relevé qu'il semble cette fois-ci exister un certain optimisme quant au processus de paix.  Trois raisons essentielles incitent à cet optimisme: en premier lieu, on dispose d'un plan de paix clair et global dont l'objectif central, à savoir l'indépendance de la Palestine, est clairement affiché; en second lieu, ce plan semble accepté par les parties concernées et jouit d'un bon soutien; les Palestiniens ont entrepris un ensemble de réformes très importantes, ce qui témoigne qu'ils sont décidés à se préparer à la création d'un nouvel État.  Cet optimisme est un optimisme guidé et il convient de se montrer prudent, a toutefois ajouté M. Okelo.  La lumière qui se trouve au bout du tunnel reste en effet faible et vacillante, a-t-il précisé.  La voie est jonchée d'obstacles au nombre desquels figure, en premier lieu, la violence dont on craint qu'elle réapparaisse dans le contexte actuel de cessez-le-feu, a poursuivi M. Okelo.  Un autre obstacle est représenté par la détérioration de la situation économique et sociale en Palestine, qui constitue une menace grave pour le processus de paix, a-t-il ajouté.


M. Okelo a estimé que la stratégie pour l'économie palestinienne doit être fondée sur la détermination collective de la communauté internationale d'améliorer les conditions de vie des Palestiniens.  Il a mis l'accent sur la nécessité d'accorder une attention particulière aux priorités de financement immédiates dans le domaine économique et social.  La Feuille de route n'est probablement pas un document parfait mais elle reste la meilleure option disponible à l'heure actuelle, a déclaré M. Okelo.  En cette période délicate, il convient de s'assurer que les deux parties nous suivent à chaque étape, a-t-il souligné.


Questions et commentaires


Le représentant de World Vision a déclaré que vingt-cinq années d'efforts de son organisation auprès des Palestiniens ont été détruits par les raids israéliens sur Gaza.  Malgré cela, il a relevé que les donateurs internationaux étaient parfaitement coordonnés avec les organisations non gouvernementales locales et que la redistribution des fonds y était très efficace.  Y a-t-il une volonté, en Israël, de faire avancer les choses au point de vue économique, nécessaire à la prise des bonnes décisions, s'est-il demandé?


Le représentant du Palestinian Return Center a demandé à M. Okalo si les Nations Unies considèrent la résolution 194 comme base d'une solution pour le retour des réfugiés.


Le représentant de du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) s'est félicité de ce que 52% des étudiants de l'Université de Bir Zeit soient des femmes.  Il a par ailleurs souligné que de nombreux Palestiniens en quête de travail sont très qualifiés, ce qui est encourageant en soi.  Les Palestiniens devraient bénéficier d'une préférence à l'emploi en Israël, a-t-il en outre souligné.  Quel serait le rôle de la Palestine dans une éventuelle future zone commerciale régionale, a-t-il demandé?  Il existe de fait un dilemme entre paix et justice, tel qu'évoqué par M. Okelo.  Le problème vient de ce que différer la justice revient aussi à reporter la réconciliation.   Il s'est dit d'accord avec Mme Barsalou pour rendre les donateurs responsables et faire en sorte que les récipiendaires soient capables de gérer les fonds.  Le problème est l'occupation et son influence sur la survie au jour le jour dans les territoires palestiniens.  Comment dans ces conditions se concentrer sur la gouvernance?


MME BARSALOU a répondu que la Palestine était un cas unique en matière de coordination des donateurs.  Un effort régional a été mené en faveur de la Palestine, qui a assez bien fonctionné.  La coordination varie d'un secteur à l'autre mais pourrait, il est vrai, être simplifiée.  D'un côté il faut assurer la survie, de l'autre assurer le long terme.  Il n'est pas simple de résoudre cette tension.  L'aide est un processus politique.  Les donateurs doivent réfléchir à leur manière de distribuer leur aide et d'aborder les récipiendaires.


M. SAGI a indiqué qu'après avoir longtemps cru que l'économie tirait la politique vers le haut, il a désormais abandonné ce point de vue et pense aujourd'hui que ces deux dimensions sont étroitement liées et doivent être abordées concomitamment.  À cet égard, il a estimé que la Feuille de route pâtit d'une lacune car elle néglige l'aspect économique des choses.


M. OKELO a affirmé que la résolution 194 de l'Assemblée générale, qui traite du droit au retour, ne peut pas être ignorée mais a rappelé que, comme chacun sait, la question du droit au retour est très litigieuse.  La question du droit au retour, pour importante qu'elle soit, devra être abordée au moment approprié, lorsque le climat sera mûr, a estimé M. Okelo.


M. ABU KOASH a affirmé que lorsque les Israéliens traiteront les Palestiniens sur un pied d'égalité, chacun aura l'ouverture d'esprit nécessaire pour aborder comme il se doit l'aspect économique des questions d'avenir.  Dans le cadre des futures négociations économiques, le statu quo serait un facteur déstabilisant à la fois pour la Palestine et pour Israël et risquerait de saper tout accord politique, a-t-il averti.  Il faut que les Israéliens acceptent de revenir sur l'accord de Paris, a-t-il insisté.


MME MALHIS a rappelé que les Palestiniens ont toujours fourni une main-d'œuvre bon marché aux Israéliens et a souligné que le fossé va grandissant entre le PNB par habitant des Palestiniens et celui des Israéliens.


Le représentant de l'Autriche a rappelé que ce séminaire vient après un séminaire similaire organisé en 2002 à Vienne.  Il a relevé qu'aujourd'hui, des représentants de la Palestine participent à ce séminaire, ce qui constitue un fait encourageant si l'on considère qu'au moment du séminaire de Vienne, aucun représentant de la Palestine n'avait été autorisé à quitter son pays pour se rendre dans la capitale autrichienne.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information. Document non officiel.