IHA/828

L’APPEL HUMANITAIRE 2004: TROIS MILLIARDS DE DOLLARS NECESSAIRES POUR COUVRIR LES BESOINS DE 45 MILLIONS DE PERSONNES VICTIMES DES CONFLITS ET DES CATASTROPHES NATURELLES

18/11/2003
Communiqué de presse
IHA/828


L’APPEL HUMANITAIRE 2004: TROIS MILLIARDS DE DOLLARS NECESSAIRES POUR COUVRIR LES BESOINS DE 45 MILLIONS DE PERSONNES VICTIMES DES CONFLITS ET DES CATASTROPHES NATURELLES


Il faut garder à l’esprit que bon nombre des crises les plus graves qui sévissent dans le monde se déroulent loin des caméras, a déclaré ce matin le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, avant de rappeler que les pourcentages de financement des appels humanitaires par pays restaient inégaux; c’est ainsi que l’appel lancé en faveur de l’Iraq, en 2003, a été financé à 91%, alors que ceux du Burundi et du Liberia n’ont reçu respectivement que 28% et 24% des fonds escomptés, a-t-il souligné.  Le Secrétaire général a dressé ce constat lors du lancement de l’Appel humanitaire pour 2004 qui s’est déroulé en présence du Président en exercice du Conseil de sécurité, Ismael Abraao Gaspar Martins (Angola), du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Jan Egeland, et de l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Mark Malloch Brown.  L’occasion pour M. Annan d’inviter les donateurs à consacrer trois milliards de dollars en 2004 à l’aide humanitaire d’urgence en faveur de quelque 45 millions de personnes, pour la plupart des enfants, des femmes et des personnes âgées, qui souffrent des conséquences des guerres, des conflits et des catastrophes naturelles dans près de 21 pays. 


Trois milliards de dollars, cela ne représente guère plus de trois dollars par habitant dans les pays donateurs -soit le prix d’un magazine ou de deux tasses de café- a observé ensuite le Secrétaire général des Nations Unies, avant de souligner le devoir moral de solidarité de la communauté internationale qui a été en mesure de recueillir deux milliards de dollars, rien que pour l’Iraq. 


Le mécanisme de l’Appel humanitaire a été un outil indispensable pendant toute la durée du conflit dans mon pays, a fait valoir pour sa part le Représentant permanent de l’Angola et Président en exercice du Conseil de sécurité, Ismael Abraao Gaspar Martins.  La part de l’Appel humanitaire pour 2004 qui sera affectée à l’Angola permettra de répondre aux besoins humanitaires, qui demeurent considérables en dépit de la fin du conflit, et de faciliter la transition de l’aide d’urgence vers l’assistance au développement, a précisé M. Gaspar Martins.  Evoquant par ailleurs l’intérêt croissant accordé à la protection des civils dans les situations de conflits armés par le Conseil de sécurité, l’Ambassadeur Gaspar Martins a rappelé qu’en 2003, les mandats assignés aux opérations de maintien de la paix, entre autres en République démocratique du Congo et en Côte d’Ivoire, comprenaient une composante «protection des civils».  Le Président du Conseil de sécurité a également souligné la détermination de ses membres à renforcer la protection du personnel humanitaire dans les situations de conflits armés et l’accès aux populations dans le besoin. 


L’Appel humanitaire de 2004 sera ventilé en 1086 projets qui seront mis en œuvre par les agences humanitaires des Nations Unies et 136 organisations partenaires –organisations non gouvernementales et Croix-Rouge entre autres- a précisé de son côté le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Jan Egeland.  Outre l’aide alimentaire, les domaines prioritaires identifiés sont la santé, l’accès à l’eau potable, le logement ou encore l’assainissement, a-t-il ajouté, avant de déplorer la faiblesse des financements et de rappeler à ce titre que sur les 5,1 milliards de dollars nécessaires au titre de l’Appel de 2003, seuls 3,3 milliards de dollars avaient été réunis.  Si les contributions n’augmentent pas de façon conséquente, les situations d’urgence oubliées avec leur lot de tragédies seront inévitables, a prévenu M. Egeland, avant d’observer que seuls 66% des besoins avaient été couverts en 2003 contre 76% en 1992.  Pour l’Administrateur du PNUD, Mark Malloch Brown, au-delà de l’aide d’urgence à apporter aux 45 millions de civils souffrant des conséquences des conflits armés et des catastrophes naturelles dans le monde, l’accent doit être mis sur les moyens stratégiques de faciliter la transition de l’assistance humanitaire à l’assistance pour le développement. 


Au cours du débat qui a suivi, le représentant de la République démocratique du Congo a demandé la mise en place d’un «plan Marshall» humanitaire des Nations Unies dans son pays afin de faire face aux conséquences socio-économiques et humanitaires de l’agression armée dont est victime la RDC depuis cinq ans.  Le continent africain concentre à lui seul 17 des 21 crises humanitaires couvertes par cet Appel, ont fait observer ensuite l’Irlande et le Japon, tandis que les représentants du Mozambique et du Zimbabwe insistaient sur les difficultés particulières rencontrées par l’Afrique australe, victime à la fois de catastrophes naturelles et de la pandémie du VIH/sida.  Le représentant du Libéria a dénoncé quant à lui l’obstacle posé par les sanctions économiques des Nations Unies à la capacité de son pays à répondre aux besoins humanitaires des civils après 14 années de conflit.  Intervenant à leur tour, certains pays donateurs ont regretté, à l’instar des Pays-Bas, que la base des donateurs ne soit pas davantage élargie.  Ils ont également plaidé pour la mise en place d’un nouveau mécanisme de répartition des fonds en fonction des besoins les plus urgents.  Principal pays contributeur aux appels de fonds, les Etats-Unis ont appuyé, quant à eux la participation des ONG et d’autres organisations à la mise en œuvre des programmes initiés dans le cadre des Appels et souligné la pertinence de cadres stratégiques facilitant la transition de l’assistance humanitaire vers le développement économique.  La Commission européenne a pour sa part annoncé le lancement d’un Appel européen, demain mercredi 19 novembre, à Bruxelles venant en appui à l’Appel humanitaire des Nations Unies pour 2004, l’Appel européen mettra l’accent en particulier sur les crises oubliées comme celles du Soudan, du Tadjikistan ou de l’Ouganda. 


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