IHA/758

LES INSTITUTIONS HUMANITAIRES RENCONTRENT DES DIFFICULTES EN COTE D’IVOIRE

25/02/2003
Communiqué de presse
IHA/758


                                                  IHA/758

                                                  25 février 2003


LES INSTITUTIONS HUMANITAIRES RENCONTRENT DES DIFFICULTES EN COTE D’IVOIRE


(Adapté de l’anglais)


NEW YORK, 24 février (OCHA) -- Malgré leur manque d’accès aux populations dans le besoin en raison de l’instabilité en Côte d’Ivoire, les institutions humanitaires, qui sont sur place, reçoivent néanmoins des informations fiables sur les abus contre les civils.  De plus, l’absence de nourriture et de soins de santé commence à se faire sentir parmi les civils touchés par le conflit.


La partie ouest de la Côte d’Ivoire à la frontière du Libéria demeure très instable.  Le Programme alimentaire mondial (PAM) a reçu des informations de la Cellule de crise du Gouvernement et de la Croix-Rouge ivoirienne selon lesquelles quelque 40 000 personnes déplacées se trouvent dans la région.  La semaine dernière, le PAM a entrepris des missions dans différentes villes pour évaluer la sécurité alimentaire des populations vulnérables et des personnes déplacées.  L’ONG Solidarities a, en outre, indiqué qu’environ 85 000 personnes ont fui les confrontations militaires, les viols, les exécutions sommaires.  Médecins sans frontières-Pays Bas a, pour sa part, signalé la présence de quelque 2 000 personnes dans des villes de l’ouest.  Etant considérées comme «étrangères», ces personnes souffrent de violations des droits de l’homme.  La ville a été pillée et la sécurité alimentaire devient précaire.   


L’ONG Solidarities a également qualifié de déplorables les conditions de logement et d’hygiène dans les villages surpeuplés situés au bord des zones de combats où l’assistance humanitaire n’est toujours pas en place.  Sont également préoccupantes les informations faisant état d’atrocités et d’anarchie, en particulier dans l’ouest, ainsi que le grand nombre de personnes déplacées fuyant la violence.


Dans sa déclaration du 20 février, Amnesty International a prêté sa voix au Bureau du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) pour appeler à une solution en faveur des quelque 40 000 réfugiés libériens qui, en Côte d’Ivoire, sont victimes des forces de sécurité ivoiriennes et des groupes de civils dont certains sont armés par le Gouvernement.  Le HCR poursuit le rapatriement volontaire des réfugiés libériens extrêmement vulnérables dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire.  Au 19 février, 2 200 personnes avaient été rapatriées.  Les réfugiés libériens qui sont logés dans des centres de transit à Abidjan ont manifesté devant le Bureau du HCR pour demander un transfert vers des endroits plus sûrs.


Les institutions humanitaires ont également indiqué qu’en Côte d’Ivoire, les civils souffrent du manque de nourriture et de soins de santé.  Le PAM continue de fournir une aide alimentaire aux populations vulnérables à l’intérieur et autour de Bouaké et de surveiller la situation en matière de sécurité alimentaire des personnes déplacées et des familles hôtes à Yamoussoukro et dans la sous-préfecture de Didiévi, avec l’aide d’ONG partenaires dont CARE.  Le Centre de réception à Yamoussoukro où le PAM et une ONG locale mènent un programme alimentaire thérapeutique est toujours surpeuplé, sous-financé et en manque d’infrastructures d’hygiène et d’appui logistique.  Le PAM travaille avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Ministère de l’éducation a un programme de repas scolaires pour encourager les enfants à poursuivre leur scolarité dans les régions touchées par la violence et l’instabilité.


Dans le domaine de la santé, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que dans les zones contrôlées par les rebelles, 85% du personnel médical ont quitté leur poste et qu’au moins 70% des infrastructures de santé sont fermées.  Sont particulièrement préoccupantes les informations sur la malnutrition chez les enfants au-dessous de l’âge de 5 ans, les cas mortels de paludisme et les taux élevés de nourrissons en déficience pondérale et de mortalité maternelle.


Pour plus d’informations, veuillez contacter à Abidjan, Jeff Brez, tel: 225-2240-5174 et à New York, Brian Grogan, tel: 1-212-963-1143.


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