IHA/755

500 000 PERSONNES DEVRONT QUITTER LA COTE D’IVOIRE DANS LES 12 PROCHAINS MOIS SI LA PAIX NE S’INSTALLE PAS DANS LE PAYS, PREVOIT L’UNICEF

12/02/2003
Communiqué de presse
IHA/755


                                    IHA/755

                                    12 février 2003


500 000 PERSONNES DEVRONT QUITTER LA COTE D’IVOIRE DANS LES 12 PROCHAINS MOIS SI LA PAIX NE S’INSTALLE PAS DANS LE PAYS, PREVOIT L’UNICEF


(adapté de l’anglais)


Nations Unies, 12 février 2003 –- Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA): Depuis la signature de l’Accord de Linas-Marcoussis dans la région parisienne, des émeutes et manifestations secouent Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire.  L’accès à l’ouest du pays constitue la plus grande préoccupation de la communauté humanitaire, la zone le long de la frontière avec le Libéria demeurant très dangereuse.  Au cours de ces dernières semaines, un nombre démesuré de points de contrôle ont été érigés sur le territoire contrôlé par le Gouvernement.  Ces points de contrôle sont aux mains de «jeunes patriotes» qui font entrave au passage de réfugiés libériens, harcèlent et extorquent les biens des réfugiés, en particulier ceux en provenance de pays tiers.


L’arrêt total des activités administratives depuis septembre 2002 dans les zones sous contrôle des rebelles, y compris dans le secteur bancaire, a entraîné un manque de liquidité, en particulier dans le nord du pays, et la paralysie du secteur de la santé.  Les risques d’épidémie, notamment de choléra et de fièvre jaune, et les difficultés rencontrées lors des campagnes de vaccination de la population dans le nord et des populations déplacées dans le sud du pays est une autre source d’inquiétude.  Selon une estimation conjointe de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), la situation alimentaire deviendra critique dans deux mois si l’on ne trouve pas de solution pacifique à la crise.  Malgré les appels adressés au Président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, par l’Envoyée humanitaire des Nations Unies, Carolyn McAskie, les destructions de bidonvilles se poursuivent.


       Selon les estimations du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), 500 000 personnes supplémentaires, 80% étant des femmes et des enfants, seront forcées de quitter la Côte d’Ivoire au cours des 12 prochains mois si la situation ne s’améliore pas.  Depuis le 19 septembre 2002, 40 000 personnes auraient transité par le Ghana et à la fin de l’année 2003, 240 000 personnes devraient passer par le Ghana avant d’atteindre le Burkina Faso, le Mali, le Niger et d’autres pays de la région.  Le Burkina Faso est le pays de la sous-région qui a été le plus affecté en raison de la présence sur son territoire de près de 3 millions de citoyens ivoiriens.  A la suite des guerres en Sierra Leone et au Libéria, la Guinée a également accueilli quelque 100 000 réfugiés.  L’économie du Mali est étroitement liée à l’économie ivoirienne, plus de 70% de ses exportations transitant par les ports ivoiriens et plus de 2 millions de Maliens ayant vécu et travaillé en Côte d’Ivoire avant que la crise éclate.


L’Envoyée humanitaire du Secrétaire général pour la crise en Côte d’Ivoire, Carolyn McAskie, a achevé sa mission en Afrique de l’Ouest le 10 février 2003.  Elle a appelé la communauté des donateurs à faire preuve de générosité, à soutenir les interventions humanitaires en Côte d’Ivoire et à fournir une aide aux pays voisins qui sont en proie à des difficultés sociales, économiques et humanitaire en raison de cette crise.


Pour davantage d’information, veuillez contacter Jeff Brez, OCHA-RSOWA au Tel:+225-2240-5174, Cell +225-07-428—248; e-mail jeff@ocha.ci


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