L’ONU TIRE L’ALARME, FACE A L’INSECURITE ALIMENTAIRE QUI RISQUE DE S’AGGRAVER AVEC DES CONSEQUENCES CATASTROPHIQUES EN OUGANDA
Communiqué de presse IHA/754 |
IHA/754
12 février 2003
L’ONU TIRE L’ALARME, FACE A L’INSECURITE ALIMENTAIRE QUI RISQUE DE S’AGGRAVER AVEC DES CONSEQUENCES CATASTROPHIQUES EN OUGANDA
(adapté de l’anglais)
New York, le 12 février -- Bureau de la coordination des affaires humanitaires – La situation demeure grave en Ouganda, où persistent des pénuries alimentaires dues à l’insécurité et à la sécheresse qui mettent en danger la vie de populations déjà vulnérables. Les personnes déplacées de l’intérieur dans le nord du pays souffrent de malnutrition, de paludisme, de diarrhée et d’infections pulmonaires et sont très vulnérables à un grand nombre d’autres maladies transmissibles. Des récoltes en bien moindre quantités que d’habitude ont entraîné une baisse drastique des réserves alimentaires des ménages et l’insécurité continuelle, due aux combats entre l’Armée de résistance du Seigneur et les forces gouvernementales, fait craindre que les réfugiés internes ne soient pas capables de rentrer sur leurs terres pour les cultiver et procéder aux semences au cours de la prochaine grande saison de cultures qui commence au mois de mars.
Le sort des personnes déplacées de l’intérieur, qui souffrent déjà de pénuries alimentaires, risque d’être aggravé par une mauvaise production au cours des prochaines saisons. L’insécurité persistante leur a déjà fait perdre l’accès à leurs champs, ce qui a entraîné la quasi-perte des récoltes de août/septembre 2002. Cette situation et les autres perturbations touchant les autres activités économiques, ont mis à mal les stratégies de survie des personnes déplacées qui, désormais, ne dépendent plus pour leur survie que de l’aide alimentaire. Au mois de janvier, on a constaté une augmentation de la faim et de la malnutrition dans les camps de réfugiés, ce qui a forcé des gens à aller chercher de quoi se nourrir en dehors de ces camps. Les prochaines semailles doivent avoir lieu au mois de mars, le défrichage et les labours devant se faire en février, pour des récoltes prévues au mois d’août. Jusqu’à cette date, les populations continueront de dépendre de l’aide du Programme alimentaire mondial (PAM), qui aura du mal à répondre à leurs besoins du fait de ses ressources limitées. Il faut en outre noter qu’à moins que les conditions de sécurité ne soient rétablies, les personnes déplacées ne pourront pas normalement ensemencer leurs champs, et seront donc totalement dépendantes de l’assistance alimentaire. Une rupture critique des stocks de céréales en janvier 2003 a forcé le PAM à en suspendre la distribution dans le nord de l’Ouganda et à réduire de 50% les quantités d’autres céréales distribuées au mois de février, grâce à un don du Royaume-Uni, aux réfugiés. D’autres ruptures de stocks sont cependant redoutées au mois de mars et d’avril, tandis que l’on s’attend à des pénuries d’huile végétale et d’autres produits au mois de mars.
Le PAM nourrit plus de 800 000 déplacés de l’intérieur et plus de 150 000 réfugiés hébergés dans 66 camps situés dans 8 différents districts de l’Ouganda. Au début de cette année, le pays comptait 1,02 million de personnes affectées, allant des réfugiés aux enfants déplacés ou enlevés. Les Nations Unies ont lancé un Appel interinstitutions consolidé de 89 millions de dollars pour pouvoir faire face aux besoins humanitaires de populations vulnérables en 2003.
* *** *