LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME DE LA BARBADE, DONT L’EXAMEN DECENNAL AURA LIEU A MAURICE, EST CRUCIALE POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE DES PETITES ILES
Communiqué de presse ENV/DEV/721 |
Commission du développement durable
7ème séance – après-midi
LA MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME DE LA BARBADE, DONT L’EXAMEN DECENNAL AURA LIEU A MAURICE, EST CRUCIALE POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE DES PETITES ILES
Réunie sous la présidence de M. Valli Moosa (Afrique du Sud), les membres de la Commission du développement durable, dont les travaux de la onzième session sont entrés aujourd’hui dans leur deuxième semaine, ont débattu cet après-midi de la préparation de la conférence d’évaluation décennale de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade, qui se tiendra au mois d’août 2004 à Maurice. Au cours d’une brève série de déclarations, la Commission a eu un aperçu des besoins et des difficultés qui se posent au processus préparatoire de la réunion prévue à Maurice. Pour de nombreux intervenants, la réussite de la mise en œuvre des engagements pris en faveur des petits Etats insulaires en développement est indispensable pour donner à ces pays, dont les économies sont handicapées par de nombreuses vulnérabilités, une chance d’amorcer un développement durable.
Déroulement des travaux
Ouvrant cet après-midi le débat de la Commission du développement sur les préparatifs de l’examen décennal du Programme d’action en faveur des petits Etats insulaires en développement adopté à la Barbade en 1994, Mme JoAnne Di Sano, Directrice de la Division du développement durable aux Nations Unies, a indiqué que le Secrétariat a adressé, à tous les Etats, un questionnaire analytique qui servira à la rédaction des rapports nationaux qui seront examinés lors de la conférence d’évaluation décennale de la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre du Programme d’action de la Barbade. La Division du développement durable, a dit Mme Di Sano, lance un appel à tous les bailleurs de fonds pour qu’ils aident les petits Etats insulaires à rédiger ces rapports. Le processus d’évaluation décennal, qui aura lieu à Maurice en 2004, ne doit pas servir à renégocier le Programme d’action de la Barbade, mais doit plutôt servir à en identifier les succès qu’il a connus et les nombreux obstacles qui se sont aussi posés à sa mise en œuvre.
Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Maroc a réaffirmé l’importance que le Groupe accorde à la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade dont la réussite est cruciale pour le groupe des petits Etats insulaires en développement. Ces Etats sont une composante importante du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé le représentant en estimant que le processus d’examen de la mise en œuvre des engagements pris à la Barbade ne doit surtout pas servir à renégocier ce Programme. Il convient plutôt d’examiner les succès et les échecs de cette mise œuvre, et de voir comment on peut mieux aider les petits Etats insulaires et leurs partenaires de développement à travailler ensemble et de manière plus productive. La mobilisation de ressources adéquates est indispensable si l’on veut le succès du Programme, et l’ONU pourrait jouer à cet égard un rôle important auprès des Etats Membres et du reste de la communauté internationale.
Au nom de l’Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS), le représentant de Maurice, dont le pays accueillera la réunion d’évaluation du Programme d’action de la Barbade en 2004, a estimé que la Commission du développement durable (CDD) devait examiner cette question de manière approfondie. Le processus préparatoire de la conférence d’examen décennal qui aura lieu à Maurice, doit être appuyé par des débats et des consultations au sein de la CDD au cours de la présente session. Nous espérons que la question de la mobilisation des fonds nécessaires à la tenue de réunions ministérielles régionales préparatoires au Sommet de Maurice sera facilitée par des consultations au sein de la CDD. Tous les petits Etats insulaires n’ont pas encore pu s’atteler à la rédaction de leurs rapports nationaux de mise en œuvre du Programme, a fait remarquer le représentant de Maurice. Nous pensons que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pourrait aider à mobiliser en faveur de ces pays les ressources dont ils ont besoin pour préparer le plus rapidement leurs rapports nationaux.
Pour la Communauté des Caraïbes (CARICOM) au nom de laquelle s’est exprimée Belize, la situation des économies des petites îles s’est aggravée depuis la tenue du Sommet de la Barbade. L’aide publique au développement (APD) et les investissements étrangers directs (IED) qui allaient vers les petits Etats insulaires ont énormément décru. Ces Etats ont aussi perdu la plupart des traitements différenciés et des clauses de faveur dont ils avaient commencé à bénéficier, il y a une décennie. Il est donc important que la mise en œuvre du Programme de la Barbade soit renforcée par le respect des engagements pris en matière de mobilisation de ressources, par les pays développés au cours de la Conférence internationale sur le financement du développement, qui avait eu lieu l’année dernière à Monterrey, au Mexique.
La délégation de Fidji a ensuite pris la parole au nom du Forum des îles du Pacifique, et a dit que cette région avait besoin d’une bonne représentation au mois d’août 2004 à Maurice lors de l’examen décennal de la mise en œuvre du Programme de la Barbade. Les Etats du Forum du Pacifique sont cependant très inquiets, car à l’heure actuelle, non seulement ils n’ont pas encore les moyens nécessaires à la rédaction de leurs rapports nationaux, mais ils n’ont pas non plus la certitude, faute de ressources, de pouvoir organiser leur réunion préparatoire régionale. Le développement durable est un concept clé pour les petits Etats insulaires en développement. A cet égard, ils estiment importantes la création et la mise en œuvre des partenariats conçus à Bali et dont il est question dans le Plan d’application de Johannesburg. Ces petits Etats sont aussi anxieux de voir la communauté internationale accepter de concevoir le plus rapidement possible de nouveaux indices de vulnérabilité, qui prendraient en compte toutes les faiblesses qui affectent l’économie des petites îles.
S’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, le représentant de la Grèce a apporté son soutien au processus d’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade, en 2004, et s’est dit disposé à apporter une contribution effective au processus préparatoire de la réunion d’examen de Maurice dans le cadre de la 11ème session de la CDD. Le représentant des Seychelles a quant à lui indiqué la détermination de son pays à contribuer au succès de l’application du Programme d’action de la Barbade et a plaidé pour le renforcement du Comité de l’Océan indien. Les pays de l’Alliance des petits États insulaires ont besoin de mesures spécifiques pour la pleine mise en œuvre des orientations définies à la Barbade, a-t-il dit, souhaitant que l’élan
de Johannesburg puisse profiter aux États insulaires en développement. Pour son homologue de Nauru, le processus d’examen de la Barbade devra couvrir tous les aspects du Programme d’action, en particulier s’agissant du désenclavement de ces îles. Il a insisté sur le rôle du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans le financement des initiatives contenues dans le Programme d’action de la Barbade en faveur des petits Etats insulaires en développement.
En qualité de membre de la région du Pacifique, l’Australie a jugé que l’un des principaux objectifs de l’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade devait être de réaffirmer la pertinence des engagements pris en 1994. l’Australie est engagée dans la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade dans le cadre de ses programmes de développement, en matière de renforcement des capacités et de bonne gouvernance en faveur des petits États insulaires en développement. Pour le Japon, l’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade doit faire l’objet d’une préparation minutieuse de la part de la Commission du développement durable. Le représentant de Samoa est également intervenu pour insister sur la vulnérabilité croissante des petits États insulaires en développement qui doit être corrigée par un accès élargi aux financements de l’aide publique au développement, aux capitaux privés et aux transferts de technologies. Il a demandé à ce que l’Alliance des petits États insulaires soit associée aux travaux des groupes régionaux de la Commission du développement durable.
L’observateur de la Fédération des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a aussi pris la parole, en fin de séance, pour demander à la communauté internationale de ne pas perdre de vue les principaux éléments de vulnérabilité des petits États insulaires.
La prochaine réunion de la Commission du développement durable sera annoncée dans le Journal.
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