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ENV/DEV/716

LA PRIVATISATION DE L’EAU, RESSOURCE ESSENTIELLE, NE PEUT ETRE ENVISAGEE, ESTIMENT DES INTERVENANTS A LA TABLE RONDE DE LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE

28/04/03
Communiqué de presse
ENV/DEV/716


Commission du développement durable

table ronde ministérielle


LA PRIVATISATION DE L’EAU, RESSOURCE ESSENTIELLE, NE PEUT ETRE ENVISAGEE, ESTIMENT DES INTERVENANTS A LA TABLE RONDE DE LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE


Les débats révèlent des divergences de vues dans la mise en œuvre du Plan

d’application de Johannesburg et la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire


La Commission du développement durable a tenu cet après-midi une table ronde sur le thème général des priorités et des engagements à respecter pour traduire dans la réalité les recommandations du Sommet mondial pour le développement durable.


Dans ce cadre, le Président de la Commission a indiqué que les discussions devaient se tenir autour des thèmes essentiels du Plan d’application de Johannesburg.  Ces thèmes ont notamment trait à l’éradication de la pauvreté; au changement des modes de production et de consommation non durables; à la protection et à la gestion des ressources naturelles qui sont la base du développement économique et social; à la promotion du développement durable dans une économie mondialisée; à la santé; au développement durable des petits Etats insulaires et de l’Afrique; et à la mobilisation des moyens nécessaires à la mise en œuvre des programmes agréés et des engagements pris au niveau mondial.  Enfin, a dit le Président, la table ronde devait débattre du meilleur cadre institutionnel à concevoir pour la promotion du développement durable.


Lutte contre la pauvreté et gestion des ressources d’eau potable


Prenant en premier la parole, le représentant du Pakistan a déclaré que l’élimination de la pauvreté avait été reconnue à Johannesburg comme la priorité à laquelle devait s’atteler la communauté internationale.  Nous devrions réfléchir à la manière dont la communauté internationale devrait soutenir les pays pauvres pour les aider à sortir du dénuement.  Les pays en développement doivent pour leur part, faire tout ce qui est en leur pouvoir pour améliorer leur gouvernance, tandis que les pays riches doivent assurer la transparence des mécanismes d’échanges internationaux et s’efforcer de résoudre la question lancinante de la dette, a-t-il estimé.


Pour la Secrétaire d’Etat au développement durable de la France, la lutte contre la pauvreté ne peut se concevoir en dehors d’une approche qui vraiment mette l’être humain au centre de toutes les actions internationales.  La solidarité est la notion autour de laquelle doivent se concevoir ces actions, et la France y tient.


Intervenant à son tour, la représentante du Royaume-Uni a estimé que pauvreté et dégradation de l’environnement allaient de pair.  Le Royaume-Uni œuvre donc pour la création et la mise en œuvre de structures de partenariats avec les pays en développement, ce qui donnerait à ces pays eux-mêmes la responsabilité de

la conduite des programmes de lutte contre la pauvreté.  Si nous voulons arriver à éradiquer durablement ce phénomène, il faudrait pouvoir concilier l’impératif de la protection de l’environnement avec celui de la satisfaction des besoins des populations, qui impose certaines actions de développement économique.


«La lutte contre la pauvreté semble être devenue un simple slogan utilisé par les pays riches pour se donner bonne conscience», a estimé le représentant du Mali.  En ce qui nous concerne, la bonne gestion des ressources naturelles nous semble le premier objectif à atteindre.  Pour des pays comme le Mali, la protection des ressources hydriques et la lutte contre la désertification sont essentielles, et il est surprenant de voir se développer dans les pays développés des actions initiées par des groupes «écologiques» et qui visent à bloquer la construction de barrages, alors que ces infrastructures sont les seules qui puissent assurer un approvisionnement en eau aux populations des zones du Sahel pendant les périodes de sécheresse.  La protection des ressources en eau devrait être une priorité des travaux de la Commission du développement durable et des actions de la communauté internationale et nous demandons que les populations des pays pauvres soient consultées avant qu’on ne prenne des décisions qui affectent leurs vies.  D’autre part, pourquoi nous parler par exemple de protection de l’environnement, alors qu’au moment où les Etats du Nord interdisent l’usage de l’essence sans plomb, leurs multinationales continuent de commercialiser du carburant avec plomb dans les pays du Sud? 


Prenant la parole après le représentant du Mali, M. Nitin Desai, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé que, chaque jour, des millions d’êtres humains vivent dans le danger que pose à leurs vies le manque d’eau potable.  Quant on parle de lutte contre la pauvreté, il ne faudrait pas se limiter à l’objectif de la réduire de moitié d’ici à 2015, comme cela est stipulé dans la Déclaration du Millénaire.  D’autres politiques de développement à long terme doivent être mises en œuvre pour assurer l’essor des pays du Sud et leur donner une qualité de vie décente.  La résolution des questions qui se posent au commerce mondial est cruciale à cet égard.  Mais en attendant, nous devrions soutenir une mise en œuvre accélérée des mécanismes du Fonds mondial de solidarité pour la lutte contre la pauvreté, en vue de venir en aide aux pays les plus affectés par la paupérisation.


Rendant compte des conclusions du Forum ministériel mondial de l’eau, organisé du 16 au 23 mars à Kyoto, le représentant du Japon a souligné le lien de cette rencontre avec le Sommet de Johannesburg.  Les Ministres ont convenu de mettre en place un réseau de sites Web pour communiquer sur les enjeux de l’eau, a-t-il dit, et ils ont également adopté une déclaration finale en 22 points qui souligne le lien entre bonne gouvernance et gestion de l’eau et de l’assainissement.  Les Ministres ont convenu de mobiliser des ressources financières pour s’attaquer à la question de l’eau lors de cette réunion de Kyoto, a-t-il dit, soulignant par ailleurs le contenu du rapport de M. Michel Camdessus, ancien Directeur général du FMI, qui proposait une privatisation de l’eau.  Abordant la question de l’eau sous l’angle des collectivités locales, la représentante du Groupe des autorités locales a rappelé qu’en marge de la réunion de Kyoto, une rencontre des autorités locales avait eu lieu à Osaka sur les questions de bonne gouvernance dans le domaine de l’eau.  Pour sa part, le Ministre sud-africain de l’eau et des terres a déclaré que le Forum de Kyoto n’avait jamais décidé de privatiser l’eau et que les propositions de M. Camdessus visent avant tout à faire en sorte que tout le monde ait accès à l’eau et à l’assainissement. 


Le Ministre de l’eau et des forêts de l’Afrique du Sud a insisté sur la définition d’objectifs assortis d’un calendrier.  Pour le représentant de la Suisse, les institutions doivent favoriser la cohérence dans les mesures prises en matière de gestion de l’eau et de définir de la manière la plus large les critères, le représentant indiquant que la gestion des écosystèmes est liée à l’eau.  Pour le Ministre de l’environnement de la Norvège, la question de l’eau est une priorité dans le contexte de la lutte contre l’extrême pauvreté.  Il a regretté ensuite qu’il n’y ait pas d’organisation internationale responsable dans le domaine de l’eau avant de considérer que la CDD ne peut se muer en organe chargé de l’examen des statistiques, mais devrait plutôt servir de forum de discussion sur les orientations à suivre.  Les Nations Unies doivent élaborer au plus vite un programme d’action en matière de gestion des ressources en eau, a dit le Ministre, avant de s’interroger sur les raisons pour lesquelles il avait été aussi difficile de s’entendre sur ce point à Johannesburg.


La représentante des communautés autochtones a insisté quant à elle sur la dimension culturelle de la question de l’eau.  La construction de barrages peut détruire des collectivités entières, a-t-elle dit, avant de faire part d’une étude réalisée sur les programmes mis en œuvre par les agences internationales de développement.  Sur 27 agences, seules 8 avaient des programmes prenant spécifiquement en compte les particularismes des communautés autochtones tandis que 4 avaient des critères contraignants.  Le représentant de l’Australie a fait part des mesures prises en matière de gestion des ressources hydriques par son Gouvernement avant de proposer à la CDD de demander aux États de mettre en place des mécanismes intergouvernementaux de gestion de leurs ressources hydriques. 


La privatisation de l’eau doit être exclue, a estimé le représentant des organisations syndicales d’Afrique du Sud à la table ronde.  La majorité des populations du monde sont trop pauvres pour pouvoir entrer dans un marché de l’eau potable, a-t-il dit en rappelant que l’eau est une ressource essentielle dont la consommation ne devrait pas être perçue sous le seul angle commercial.  Les fonds nécessaires aux adductions d’eau pourraient provenir d’une taxe imposée à tous les travailleurs, ce qui serait une action certainement plus utile que ne le sont d’autres impositions fiscales.  Pour le représentant du Kenya, il faut mobiliser toutes les ressources humaines et matérielles indispensables à la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire et notamment de ceux relatifs à l’eau et à l’assainissement.


Agriculture, participation des femmes, changement des modes de consommation


Abordant ensuite les questions relatives à l’agriculture et à l’accès aux marchés, le représentant des organisations agricoles a déploré que l’accent soit mis sur les subventions qui sont versées aux agriculteurs des pays du Nord.  Il a ensuite déploré que dans les pays du Sud des normes impossibles à atteindre sans investissements lourds et sans renforcement des capacités soient imposées aux candidats potentiels à l’agriculture.  La représentante de la Suède a ensuite déclaré que la CDD devrait placer les questions agricoles au premier rang de ses travaux, étant donné l’importance de ce secteur de l’économie. 


Le Ministre de l’économie forestière, des eaux, de la pêche chargé de l’environnement et de la protection de la nature du Gabon a déploré que la montée du chômage, due à l’absence d’investissements dans les pays du Sud, crée de plus en plus de pauvreté.  Il est urgent de créer des cadres d’investissement attractifs dans les pays en développement en vue d’y attirer les investissements

étrangers directs.  L’Afrique centrale dispose de deux grandes richesses qui sont ses ressources forestières et ses ressources hydriques.  Les pays de cette région demandent à la CDD de les assister à mettre en valeur ces deux ressources.


Il est inacceptable de continuer à user de modes de production et de consommation non viables quand on sait que les ressources de la planète sont limitées, a estimé pour sa part le Ministre des terres, du développement, de l’eau et de l’environnement du Maroc à la table ronde.  Les changements des modes de production et de consommation doivent devenir une partie essentielle de la mise en œuvre des concepts de développement durable.  Il incombe aux pays développés de modifier leurs habitudes de consommation afin de mettre fin à la dégradation du milieu naturel, entamée il y a quelques siècles.  Une réunion d’experts internationaux chargés de la question de la modification des modes de production et de consommation aura lieu au Maroc au mois de juin prochain.


La représentante des groupes de femmes a ensuite abordé le rôle des femmes dans la promotion du développement durable et l’importance à cet égard des politiques de sexospécificité visant à leur assurer une juste représentation.  Les femmes doivent être pleinement impliquées dans la mise en œuvre du Plan d’application de Johannesburg et dans les programmes visant la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire.  Prenant la parole sur ce thème, la Vice-Ministre de l’environnement de la Grèce, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne et des pays associés, a souligné que l’Union européenne attachait beaucoup d’importance à l’inclusion des femmes aux processus de développement.  Il est injuste, a-t-elle relevé, que les femmes soient les premières victimes de la pauvreté et que leurs connaissances en matière de gestion de l’environnement et de biodiversité ne soient pas prises en considération.  Les Ministres de l’environnement du Brésil et du Venezuela sont intervenues sur cette question et ont rappelé le rôle central que les femmes avaient toujours dans la gestion des ménages et dans l’éducation des enfants.  Les deux ministres ont décrit les programmes mis en place dans leurs pays à l’avantage des femmes dans les domaines fonciers et de la création de petites entreprises.  Ces programmes ont clairement montré, a déclaré la Ministre du Brésil que les femmes sont capables d’assumer des rôles d’entrepreneurs.


Le Ministre de l’environnement des Pays-Bas a évoqué la question de l’énergie.  Sans une énergie disponible et à bon marché, a-t-il estimé, il sera difficile pour les pays en développement et pour les populations déshéritées de se prendre en charge sur le plan économique.  Intervenant sur cette question, le représentant de l’Autriche a rappelé que son pays avait lancé en 1999, avec le soutien de l’ONUDI, un forum mondial de l’énergie renouvelable.  26% de l’énergie utilisée en Autriche est d’origine renouvelable et une grande partie est d’origine solaire, malgré le peu d’ensoleillement de notre pays.


Pour le Ministre de l’environnement du Sénégal, qui est intervenu sur la question des changements de modes de production et de consommation, l’épuisement des ressources naturelles du fait de l’usage de modes de production ou d’exploitation mal adaptés ou dépassés pourrait être résolue par des transferts de technologies mieux conçues.  Le Sénégal connaît un épuisement de ses ressources halieutiques tandis que d’autres pays, dont l’économie est basée sur l’exploitation des bois tropicaux, voient leurs revenus s’épuiser à cause d’une exploitation excessive et d’une mauvaise gestion de ces ressources.  Ce sont là des exemples de modes de production dépassés auxquels on pourrait aisément remédier.


Pour le Ministre du Canada, la question des modes de production et de consommation ne doit pas seulement être imputée aux pays développés.  Il faudrait au contraire sensibiliser toutes les populations du monde, en vue de provoquer les changements de comportements indispensables à la sauvegarde des ressources de la planète.  La Suède a participé aux travaux sur la modification des modes de consommation et de production, qui s’inscrit dans une problématique à laquelle nous attachons beaucoup d’importance au niveau national, a déclaré sa représentante.  Elle a ensuite félicité le Maroc d’organiser une réunion sur cette question au mois de juin prochain.  Les ressources de la planète se sont tellement dégradées, du fait de la surexploitation et de la surconsommation, qu’il est urgent de mieux les gérer, et nous espérons que la CDD pourra jouer un rôle de leader sur ces questions, a souhaité la représentante.


Agents chimiques, énergie durable, sauvegarde des connaissances et des modes de production traditionnels


Le Vice-Ministre de l’environnement du Japon a déclaré que son pays souhaitait promouvoir le recyclage et est prêt à partager son expérience en la matière.  Le Japon a beaucoup diminué les quantités de ses rejets de déchets toxiques, et a pour ambition de parvenir à devenir une société dont l’essentiel de la production serait basée sur des ressources provenant du recyclage. 


Le représentant des milieux d’affaires a estimé que les partenariats dans le secteur de l’énergie devaient être analysés non seulement à court terme mais aussi à long terme.  De nombreux projets existent dans le domaine énergétique, mais au vu de leur coût, nous pensons qu’il serait préférable de les étudier de manière approfondie.


La représentante des coalitions d’ONG a demandé que les gouvernements agissent pour optimiser le rôle de chaque secteur travaillant dans les secteurs de l’eau, de l’énergie et de l’élimination de la pauvreté.


Le représentant des Etats-Unis est intervenu sur la notion du «qui, quoi et comment» dans l’accès à l’énergie et la promotion de mode de consommations durables.  Du point de vue des Etats-Unis, il faut trouver les moyens d’impliquer tous les grands groupes aux travaux et aux efforts.  Revenant sur le Forum de l’eau de Kyoto, il s’est interrogé sur la pertinence de tenir 370 réunions en 10 jours et a recommandé le regroupement des thèmes.  Le Ministre kenyan de l’environnement a mis en avant la pression démographique sur l’environnement et déploré que 20% des populations les plus riches consomment l’essentiel des ressources.  Il faut intégrer les modes de production et de consommation dans les programmes socioéconomiques et promouvoir les systèmes de prévention des déchets et encourager l’utilisation de matériaux de construction plus propres. 


Le représentant de la Finlande a souligné la nécessité de créer des emplois, conformément aux recommandations de la Banque mondiale, et a soulevé la question de leur impact sur l’environnement.  Il a insisté sur la nécessité de préparer des programmes au niveau régional et international en tenant compte en particulier du lien entre modes de consommation et de production et extrême pauvreté.  La Ministre de l’environnement du Brésil a mis en avant pour sa part l’expérience de son pays où un système de promotion des énergies hydriques a été mis en place et compte pour 5% de la production énergétique.  Le Brésil fonde sa politique énergétique sur l’accès aux sources alternatives, a-t-elle dit ensuite, insistant sur le besoin de ressources supplémentaires pour développer de nouvelles sources d’énergies telles que le solaire et le nucléaire. 


Le Ministre de l’environnement de l’Irlande a insisté sur la nécessité d’adopter une approche intégrée pour autonomiser les populations en matière d’accès à l’énergie, notamment par l’éducation et la sensibilisation.  Sa collègue du Venezuela a rappelé l’importance de l’éthique dans la poursuite des objectifs du développement durable et plaidé pour la poursuite des efforts de recherche de nouveaux produits et de modes de production plus durables.  La Vice-Ministre de l’énergie de la Norvège a plaidé pour des sources énergétiques durables et modernes et estimé que le développement des énergies renouvelables doit se faire de concert avec un environnement sain, y compris en ce qui concerne l’extraction pétrolière.  Il importe de renforcer la cohérence des politiques énergétiques pour mettre en place des directives communes et définir des objectifs clairs, a dit la Vice-Ministre.


Une meilleure utilisation des énergies renouvelables est un concept très valable, a dit le représentant du Pakistan, y compris pour les pays en développement.  Cependant, il a fait valoir que 20% de la population de la planète absorbe 65% des ressources en énergie électrique, alors que dans le même temps, peu de projets sont mis en œuvre pour permettre aux pays en développement de disposer de ces infrastructures.  Nous leur demandons de partager les compétences et l’expertise avec nous, a-t-il dit, mettant en avant le fait que les pays en développement ont pour certains du gaz naturel mais que les populations continuent de déboiser pour cuisiner ou se chauffer, ce qui est paradoxal. 


Le Président a indiqué que certains Etats, notamment développés, profitaient de l’absence d’Etat organisé en Somalie pour transformer les côtes de ce pays en dépotoirs de produits toxiques dont ils ne pourraient pas se débarrasser de manière légale sur leurs propres territoires. 


La représentante des communautés autochtones de la région d’Amérique centrale a ensuite fait part des objections de ces communautés face à l’imposition de modes de production qui entraînent la disparition du savoir-faire des autochtones.  La récupération des valeurs et des connaissances traditionnelles est nécessaire si on veut réussir l’éradication de la pauvreté, a-t-elle estimé.  Intervenant après elle, le représentant des ONG a dit que la CDD devrait assurer le suivi de politiques qui permettraient réellement de promouvoir un développement durable.  Nous sommes également déçus par les conclusions de la Conférence internationale sur le financement du développement.  Cette Conférence n’a pas suffisamment mis l’accent sur les moyens qui permettraient de mettre fin à la saignée financière que subissent les pays du Sud.  Il est inacceptable par exemple de voir les maigres ressources de ces pays s’évaporer en frais de consultants venus du Nord, alors que l’on devrait plutôt renforcer leurs propres ressources humaines pour les aider à devenir autonomes.  Dans son intervention, la représentante des groupes de jeunes a estimé que les jeunes n’étaient pas suffisamment consultés sur les questions d’éducation qui, finalement, s’adressent à eux.


Le représentant des milieux scientifiques suédois a dit que la communauté des ingénieurs avait créé des réseaux de recherches Sud-Sud en vue de faciliter les échanges d’expériences entre pays en développement.  Des systèmes nationaux de connaissances devraient être aussi mis en place.  Nous ne devons pas continuer à nous contenter d’un courant d’idées Nord-Sud, mais plutôt de promouvoir un véritable dialogue entre les deux hémisphères.


Intervenant sur la question des agents chimiques, le représentant de la Suisse a invité tous les pays à ratifier les différentes conventions existantes.  Répondant à cette intervention, M. Klaus Toepfer, le Directeur exécutif du PNUE a fait un bref résumé des questions qui ont été posées dans ce domaine cet après-midi.  Il a fait remarquer que si la Chine voulait, comme elle l’a annoncé, multiplier par quatre son produit national par tête d’habitant, cela entraînerait immanquablement un usage multiplié de produits chimiques et des conséquences sur les équilibres environnementaux de la planète.  Nous devons améliorer la qualité de la coopération internationale et la renforcer pour soutenir un développement qui profite à tous sans menacer l’avenir de notre environnement naturel.  Le représentant des ONG a estimé que la promotion d’une agriculture biologique permettrait de limiter l’usage de produits chimiques et de favoriser la préservation de l’environnement.


La Commission du développement durable poursuivra son débat général, demain, mardi 29 avril à 10 heures.


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