LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE OUVRE SA ONZIEME SESSION POUR DEFINIR UNE FEUILLE DE ROUTE PROPICE A LA REALISATION PROGRESSIVE DES OBJECTIFS DE JOHANNESBURG
Communiqué de presse ENV/DEV/715 |
Commission du développement durable
2e séance - matin
LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT DURABLE OUVRE SA ONZIEME SESSION POUR DEFINIR UNE FEUILLE DE ROUTE PROPICE A LA REALISATION PROGRESSIVE DES OBJECTIFS DE JOHANNESBURG
«Les plus pauvres de la planète attendent de voir si les pays riches font preuve d’autant de détermination lorsqu’il s’agit de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre des objectifs définis lors du Sommet de Johannesburg que lorsqu’il s’agit de faire la guerre». C’est en ces termes que le Ministre sud-africain de l’environnement, M. Valli Moosa, a ouvert ce matin le débat de haut niveau organisé dans le cadre de la onzième session de la Commission du développement durable qu’il présidera jusqu’au 9 mai prochain et dont l’objectif est de procéder à une redéfinition et à un ajustement de son rôle afin de tenir compte des nouvelles orientations du Sommet mondial pour le développement durable. Notre mission est de définir une feuille de route propice à la réalisation progressive des objectifs du Plan d'application du Sommet de Johannesburg et d’Action 21 au cours de la prochaine décennie, a dit le Ministre, avant de souligner le rôle accru des mécanismes régionaux et la nécessité de soutenir la mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) par la mobilisation de ressources et d’actions concrètes.
La Commission du développement durable doit servir de forum pour relever les défis de Johannesburg, a déclaré pour sa part le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Nitin Desai, qui a également insisté sur la nécessité d’une volonté politique dans la mise en œuvre du Plan d’application du Sommet mondial pour le développement durable. Rappelant certains défis à relever pour donner corps au concept de développement durable, notamment dans les domaines de la santé, de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, M. Desai a réitéré la nécessité pour les gouvernements d’intégrer les trois piliers du développement durable, que sont la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement, dans leurs politiques. Il a recommandé la définition de mécanismes appropriés pour apporter une réponse coordonnée et cohérente aux orientations définies dans le Plan d'application de Johannesburg et dans Action 21 et a assuré que les Nations Unies ne ménageraient aucun effort pour parvenir à cet objectif, notamment en ce qui concerne les domaines de l’eau et de l’énergie.
Dans ces domaines, le Ministre norvégien de l’environnement, M. Borge Brende, a rappelé que le Sommet de Johannesburg s’était engagé à augmenter l’approvisionnement en eau pour 274 000 personnes et en assainissement pour 342 000 personnes par jour au cours des douze prochaines années. Aussi, a-t-il insisté, à l’instar de ses homologues des Pays-Bas et du Maroc, qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, auprès des pays développés afin que l’objectif de 0,7% du PNB consacré à l’aide publique au développement soit atteint au plus vite. A cet égard, le Secrétaire d’Etat au logement, à l’aménagement de l’espace et à l’environnement des Pays-Bas, M. Peter Van Geel, a suggéré à la
Commission du développement durable de procéder, non pas uniquement au suivi de la mise en œuvre du Plan d’application de Johannesburg et d’Action 21, mais aussi à un effort concerté avec d’autres organes tels que le Conseil économique et social et l’Assemblée générale, en vue de l’avancement des arrangements conclus lors de la Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce de Doha, en novembre 2001, et lors de la Conférence internationale sur le financement du développement de Monterrey, de mars 2002.
S’agissant du futur rôle de la Commission du développement durable et de ses méthodes de travail, l’ensemble des intervenants ont approuvé la proposition consistant à réformer les travaux de la Commission sur la base de cycles de deux ans. Le Ministre de l’environnement du Canada a insisté sur la nécessité d’établir un thème par cycle de deux ans et sur la nécessité pour la Commission de limiter le temps consacré aux négociations afin de porter une attention plus accrue sur l’identification des obstacles. Il a proposé à cet égard un examen approfondi de la thématique de l’eau et de ses implications en termes de croissance économique, de développement industriel, de santé publique et de protection de l’environnement. Pour sa part, le Ministre marocain des terres, du développement, de l’eau et de l’environnement M. Mohammed El Yazghi, qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a exhorté la Commission à se pencher sur les préoccupations des pays africains et des petits Etats insulaires en développement, en particulier en matière de transferts de technologies et de mobilisation des partenariats. Il importe d’identifier les obstacles, a-t-il dit, avant de considérer que l’examen des réalisations devait associer de facto les commissions régionales et les institutions spécialisées des Nations Unies.
Les Ministres et Secrétaire d’Etat en charge de l’environnement des pays suivants ont également pris la parole au cours du débat de haut niveau: Grèce (au nom de l’Union européenne et des pays associés), Royaume-Uni, Australie, France, Afrique du Sud, Inde, République tchèque, Indonésie, Croatie, Fédération de Russie, Pakistan, Italie, Portugal, République de Corée, Brésil, Lituanie, Autriche et Maurice.
La Commission du développement durable se réunira de nouveau à 15 heures dans le cadre d’une table ronde sur les «mesures et engagements à prendre pour appliquer les textes issus du Sommet mondial pour le développement durable».
La Commission du développement durable a ensuite adopté son ordre du jour et ses modalités de travail futur et programme de travail de la Commission du développement durable
Déclarations liminaires
M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a jugé que la onzième session de la Commission du développement durable est capitale pour le suivi donné aux objectifs définis lors du Sommet mondial pour le développement durable. Il a rappelé les défis à relever, qu’avait soulignés le Secrétaire général des Nations Unies lors du Sommet de Johannesburg, pour donner suite au Plan d'application du Sommet mondial pour le développement durable. Il a indiqué que les débats interactifs organisés de manière thématique, comme les partenariats, avaient une vocation de complémentarité et non de substitution par rapport aux initiatives prises par les gouvernements. M. Desai a estimé que le défi consistait à s’assurer que les travaux de la Commission du développement durable s’intègrent dans une approche globale de lutte contre la pauvreté et de promotion du développement durable, en intégrant les trois piliers du développement durable, que sont la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement, dans toutes les politiques mises en œuvre.
Le Secrétaire général adjoint a exhorté les participants à ne pas perdre de vue les priorités définies lors du Sommet mondial pour le développement durable, notamment la santé, l’environnement, l’eau et l’assainissement, et à s’assurer que les mécanismes demeurent appropriés pour fournir une réponse coordonnée et cohérente aux attentes définies dans le Plan d'application de Johannesburg et dans Action 21. M. Desai a assuré que les Nations Unies ne ménageraient aucun effort pour assurer cette coordination et cette cohérence avant de se pencher sur la question de l’eau et de l’énergie à propos desquelles il a estimé qu’il fallait apporter une réponse coordonnée aux pays qui tentent de mettre en œuvre les orientations de Johannesburg et d’Action 21 dans ces domaines.
Le développement durable repose avant tout sur un processus politique, et non pas uniquement économique, a-t-il ensuite déclaré, et il suppose l’équité dans la répartition des responsabilités et l’égalité dans la répartition des richesses. M. Desai a souhaité que la Commission du développement durable puisse servir de forum pour relever les défis de Johannesburg et a déclaré que les processus d’application de Johannesburg ne peuvent être que politiques. Il a invité les membres de la Commission du développement durable à ne pas se détourner de la tâche consistant à ériger des partenariats solides et équilibrés dans la mise en œuvre des orientations définies dans le Plan d'application de Johannesburg. Annonçant la fin de son mandat, le Secrétaire général adjoint a qualifié le développement durable de fil conducteur de sa mission au sein des Nations Unies et a salué les résultats obtenus ces dernières années dans ce domaine, résultats qui ont permis d’apporter des réponses concrètes aux attentes des populations de la planète.
M. KLAUS TOEPFER, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a déclaré que le Sommet de Johannesburg avait permis de se mettre d’accord sur un agenda mondial sur la question du développement durable qui permettra de lever les hésitations qui semblaient exister depuis le Sommet de Rio. Les rencontres de Monterrey, sur le financement du développement, ou de Bruxelles, sur les pays les moins avancés (PMA), ont permis de peaufiner les différents plans d’action à mettre en œuvre sur la question du développement. L’objectif principal est de parvenir au bien-être pour tous, et notamment à l’amélioration des conditions de vie des populations les plus pauvres. Nous devons faire partager le poids de cette amélioration de la qualité de vie des populations les plus défavorisées par tous les pays. L’assainissement de l’environnement, et une meilleure gestion des ressources biologiques de la planète sont des objectifs importants. Le Plan d'application de Johannesburg, qui reconnaît l’importance des connaissances traditionnelles, est la cheville ouvrière de la tâche à accomplir. Des initiatives régionales, comme celle du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), s’intègrent parfaitement à la démarche arrêtée à Johannesburg, et nous devons les encourager. Aujourd’hui, nous pensons cependant qu’il est temps de passer du stade de la réflexion et de la conception de programmes à celui de leur application. Le système des Nations Unies, dont fait partie le PNUE, souhaite une meilleure coordination de la mise en œuvre des programmes de développement agréés au plan multilatéral, et notamment du Plan d'application de Johannesburg. A notre niveau, nous en avons intégré les différents aspects dans notre programmation financière biennale. L’eau et l’énergie sont les deux domaines sur lesquels nous portons notre attention. Le PNUE continuera de mettre ses connaissances scientifiques en la matière au service de tous les Etats qui s’attellent à réaliser les objectifs arrêtés à Johannesburg, que ce soit au niveau national ou régional.
Débat de haut niveau
M. MOHAMMED EL YAZGHI, Ministre des terres, du développement, de l’eau et de l’environnement du Maroc, intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déploré que la pauvreté et la faim continuent de frapper plus d’un milliard de personnes et condamné l’écart entre riches et pauvres qui ne cesse de s’agrandir. Il a plaidé pour des moyens fiables de mise en œuvre des objectifs de développement durable concertés lors des grandes rencontres internationales. Ce dont nous avons vraiment besoin maintenant, c’est de mettre fin à la pauvreté mondiale, de respecter l’environnement et de s’engager sur les objectifs du développement durable, a-t-il ajouté. S’agissant du programme futur de la Commission du développement durable, il a estimé qu’elle devait intégrer les trois piliers du développement durable, à savoir la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement.
Le Ministre a estimé ensuite que le Plan d'application de Johannesburg et le Plan d’Action 21 devaient servir de base de travail à la Commission et il a jugé qu’il fallait ensuite évaluer les moyens de mise en œuvre sur la durée afin de réaliser les objectifs définis à Johannesburg et lors du Sommet du Millénaire. Le Plan d'application de Johannesburg et le Consensus de Monterrey indiquent que la mobilisation des ressources financières est une priorité pour réaliser ces objectifs, a dit M. El Yazghi, plaidant ensuite pour une augmentation des fonds d’aide publique au développement et des flux d’investissements étrangers directs. Le Ministre a souhaité également qu’un effort soit consenti en matière de transferts de technologies et de mobilisation des partenariats. Concernant les questions de lutte contre la pauvreté et les efforts à mener dans les domaines de l’eau, de la santé, de l’assainissement et de l’environnement, le Ministre a insisté sur les préoccupations des pays africains et des petits États insulaires en développement (PEID).
La communauté internationale n’a pas honoré au cours de ces dernières années ses engagements en matière d’aide au développement et dans la mise en œuvre du Plan d’Action 21, a-t-il rappelé, invitant les participants à la présente session à réellement aborder les questions de mise en œuvre. Il est temps de passer à l’action, a dit M. El Yazghi, avant de souligner la nécessité pour la Commission d’identifier dans un premier temps les obstacles posés à la mise en œuvre. Dans
un second temps, l’examen des réalisations doit associer l’ensemble des commissions régionales et des institutions spécialisées des Nations Unies, a-t-il considéré, faisant part de la détermination du Groupe des 77 et de la Chine de contribuer à la réalisation des objectifs de Johannesburg.
Intervenant au nom de l’Union européenne, Mme RODOULA ZISI, Vice-Ministre de l’environnement, de la planification et des travaux publics de la Grèce, a déclaré que l’Union européenne pense que toutes les questions qu’examine la Commission du développement durable (CDD) devraient être traitées de manière intégrée, en tenant compte des trois dimensions du développement durable. L’accent devrait être mis sur les buts et objectifs identifiés à Johannesburg et sur la mise en œuvre des politiques qui permettraient d’atteindre les Objectifs de développement du Millénaire (ODM). Le Plan d’application de Johannesburg et le Plan d’Action 21 doivent être les bases de notre programme de travail, a estimé la Vice-Ministre en souhaitant que les travaux de la CDD n’empiètent pas sur ceux menés par d’autres organes. L’Union européenne accueille favorablement la proposition visant à établir un programme de travail biennal pour la CDD et à déployer des efforts accrus pour la mise en œuvre au niveau régional. La CDD devrait prendre en considération la question de la continuité des travaux de ses différents Bureaux au cours de la période de travail biennale. Nous pensons que le programme de travail devrait être suffisamment souple pour nous permettre de discuter des questions nouvelles et de prendre en compte les nouvelles tendances.
Le programme de travail devrait couvrir les principaux thèmes du Plan d’application de Johannesburg, y compris ses principaux objectifs d’éradication de la pauvreté, de changement des méthodes de production et de consommation non durables, et de gestion des ressources naturelles. Ce programme de travail devrait aussi traiter de la responsabilité environnementale et sociale des multinationales. Les thèmes de l’eau, de l’énergie, de la santé, de l’agriculture et de la biodiversité constituent aussi une part importante de l’agenda de la CDD. Nous pensons que des efforts particuliers devraient être déployés sur la question de l’eau, les arrangements actuels de l’ONU en ce domaine étant à notre avis pour le moment insuffisants. Nous pensons que la CDD devrait demeurer un forum politique de haut niveau sur la question du développement durable, la participation des ministres devant y être assurée. Les sessions d’évaluation devraient, elles aussi, se dérouler au niveau ministériel, notamment par leur participation à des tables rondes. La société civile et les ONG doivent pleinement prendre part aux travaux de la CDD, et la Commission devrait demander à l’ECOSOC d’accélérer l’accréditation des ONG, notamment celles qui ont participé au Sommet de Johannesburg sans bénéficier du statut consultatif de l’ECOSOC. L’Union européenne tient également à ce que les milieux d’affaires et scientifiques, et les grands groupes du Nord et du Sud soient valablement représentés au sein des travaux de la CDD. Nous sommes d’avis que les partenariats sont des initiatives complémentaires, et ne doivent pas se substituer aux engagements de fond que prennent les Etats et, à cet égard, nous adoptons les principes adoptés à Bali.
Mme MARGARET BECKETT, Secrétaire d’EÉtat à l’environnement, à l’agriculture et au développement durable du Royaume-Uni, a estimé que le rôle de la Commission du développement durable n’était pas de renégocier ce qui a été décidé à Johannesburg ou de réviser le Plan d’Action 21. Par contre, la Commission doit s’inspirer du Plan d’application de Johannesburg comme un véritable guide de ses travaux et de rendre compte de l’examen et de l’évaluation des progrès qui ont été réalisés en direction du développement durable. Dans ce contexte, Mme Beckett a formé le vœu que la Commission du développement durable s’adapte afin de ne pas manquer cette opportunité de nous conformer aux objectifs de Johannesburg. C’est pourquoi, il est nécessaire que la Commission ne se limite pas seulement à l’intervention des Ministres de l’environnement, mais à tous les ministères qui sont concernés par le développement durable. A titre d’illustration, la Secrétaire d’Etat a notamment souligné les liens entre le Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg, le Sommet sur le financement du développement de Monterrey, les objectifs de développement du Sommet du Millénaire ou encore la réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui s’est tenue à Doha.
En ce qui concerne les progrès à réaliser, la Secrétaire d’Etat britannique a notamment souligné la nécessité d’améliorer l’accès aux marchés des pays développés pour les produits des pays en développement et de réformer le système des subventions agricoles des pays développés. Elle a indiqué que les pays de l’OCDE accordaient 55 milliards d’aide au développement, mais 7 fois plus sous forme de subventions en faveur de leur secteur agricole. Illustrant cette inégalité, elle a souligné qu’une vache laitière d’un pays membre de l’OCDE percevait en moyenne 2 dollars de subvention par jour, soit l’équivalent du revenu moyen de la moitié de la population mondiale. A cet égard, elle a estimé que si les négociations de Doha pouvaient aboutir, cela permettrait aux pays en développement d’obtenir 150 milliards d’aide par an, multipliant ainsi par trois les moyens qui lui sont accordés en ce moment en matière d’aide au développement. Cela nous permettrait aussi de libérer 300 millions de personnes du fardeau de la pauvreté d’ici à 2015.
M. BORGE BRENDE, Ministre de l’environnement de la Norvège, a estimé que la Commission du développement durable devait désormais s’inscrire dans un processus qui fasse la différence et définir un mécanisme fiable et durable de mise en œuvre des objectifs du Sommet mondial pour le développement durable. Le monde dispose des ressources nécessaires pour atteindre ces objectifs, a-t-il dit, invitant la Commission du développement durable à identifier les obstacles grâce aux processus d’évaluation existants. La CDD doit être opérationnelle et nous devons être tenus responsables des orientations que nous aurons définies, a-t-il dit, insistant notamment sur la crise mondiale de l’eau douce. Il a rappelé que le Sommet de Johannesburg s’est engagé à mettre en place un approvisionnement en eau pour 274 000 personnes et un assainissement pour 342 000 personnes chaque jour pendant les douze prochaines années, avant de souligner le rôle des Nations Unies dans la réalisation de cet objectif concret. Intervenant en second lieu sur les modes de consommation et de production durables, le Ministre norvégien a souligné leur lien étroit avec les conditions d’extrême pauvreté et a invité la communauté internationale à consentir un effort en matière de lutte contre la pauvreté. Dans les prochaines réunions de la Commission du développement durable, a-t-il dit, nous devons associer d’autres ministères, autres que l’environnement, afin de bien tenir compte des aspects financiers du développement durable. A cet égard, il a réitéré l’engagement de la Norvège en faveur de la réalisation des recommandations de la Conférence de Monterrey sur le financement du développement, de mars 2002, en matière d’aide publique au développement (APD).
M. DAVID KEMP, Ministre de l’environnement et du patrimoine de l’Australie, a souligné l’opportunité que représente cette onzième session de la Commission du développement durable de conduire ses travaux sur la base des conclusions du Sommet mondial pour le développement durable. Il a rappelé que le développement durable ne pourra être réalisé que par le biais des initiatives et progrès des pays eux-mêmes, en promouvant la bonne gouvernance et la participation du secteur privé dans le souci de permettre une meilleure participation à l’économie mondiale. Il a également insisté sur le rôle des partenariats régionaux en estimant que la Commission du développement durable doit se concentrer sur les opportunités qui s’offrent à nous en matière d’échange d’expériences. M. Kemp a déclaré que la mise en œuvre du développement durable ne pourra être que facilitée par le partage de nos expériences réciproques et le développement de nouveaux domaines de coopération.
En outre, le Ministre australien s’est félicité de la volonté du Secrétaire général de rendre cette Commission plus efficace. Mais, il a déclaré qu’il est important que cette Commission rénovée ne se limite pas seulement à l’intervention de ministres et de négociateurs professionnels, mais puisse également s’ouvrir à des gens qui travaillent sur des questions pratiques liées au développement durable. Il a souhaité que la Commission se concentre sur un thème majeur tous les deux ans en se fixant des objectifs clairs. Dans le même ordre d’idées, il a souligné la nécessité d’inclure aux débats de la Commission des organismes sous-régionaux et les organismes qui jouissent d’une expérience sur le terrain au niveau de la mise en œuvre des objectifs. Tout en faisant siens les propos du Secrétaire général sur le rôle de la Commission du développement durable concernant l’évaluation des progrès accomplis en matière de développement durable, il a insisté sur la responsabilité partagée des organisations internationales et des pays en ce domaine.
Mme TOKIA SAÏFI, Secrétaire d’Etat au développement durable de la France, a déclaré qu’il est souhaitable que dans tous les pays, la notion de développement durable soit soutenue par une impulsion qui vienne du chef de l’Etat ou du chef du gouvernement, pour aider à surmonter les blocages et à faire évoluer les mentalités. Les responsables politiques ont un rôle à jouer pour faire en sorte que les engagements pris à Rio, à New York ou à Johannesburg ne restent pas lettre morte. Il faut assurer une cohérence entre les diverses politiques sectorielles et les prises de positions nationales dans les enceintes internationales: parler d’une seule et même voix. Une des missions de la CDD doit être d’assurer un suivi de la mise en œuvre des stratégies de développement durable, d’inciter les pays qui n’ont pas encore élaboré une telle stratégie à le faire et de favoriser les échanges d’expériences et d’expertise dans ce domaine. Il faut continuer à travailler avec les pays en développement et les pays émergents pour qu’ils entreprennent cette démarche, qui peut les aider à mettre en cohérence les différents programmes sectoriels qui leur sont demandés par les divers bailleurs de fonds. Le PNUD a, à cet égard, un rôle important à jouer.
Il est important que s’établisse une véritable collaboration entre les pays du Nord et ceux du Sud, et que les pays industrialisés s’engagent vigoureusement dans cette voie. Le Président Jacques Chirac a déclaré à Johannesburg que: «Nous sommes la première génération consciente des menaces qui pèsent sur la planète. Et nous sommes probablement la dernière génération en mesure d’empêcher l’irréversible». La France met en avant les liens entre l’environnement et la diversité culturelle afin de dynamiser le développement local et de mieux lutter contre la pauvreté, et elle souhaite que la dimension culturelle soit pleinement intégrée au programme de travail sur les modes de production et de consommation. Cette position s’appuie sur un constat: en réaction à la mondialisation des échanges et à l’uniformisation des produits dans le domaine de la consommation grand public, on assiste, dans les pays industrialisés, à une recherche accrue d’identité et de diversité. Cette offre de diversité s’appuie sur une présentation différenciée des mêmes produits selon les pays et selon les cultures. Nous consommons aussi des symboles, et c’est tout l’art du marketing et de la publicité que de donner une image au produit et de lui donner du sens.
M. RONNIE KASRILS, Ministre de l’eau et des forêts de l’Afrique du Sud, a souligné que la Commission du développement durable se réunit à un moment où le multilatéralisme est en crise. Toutefois, a-t-il estimé, cela ne doit pas différer la mise en œuvre des objectifs définis lors du Sommet mondial pour le développement durable et la mobilisation des ressources nécessaires au financement du développement. Il a insisté sur la nécessité de consacrer des ressources à la lutte contre la pauvreté plutôt qu’à la guerre et à la concentration d’armements. Le Ministre a souhaité que le renforcement de la Commission du développement durable dsoit être axé effectivement sur un cycle biennal qui puisse servir de cadre à tous les acteurs, y compris les experts scientifiques et les grands groupes, et qui associe l’ensemble des structures régionales et sous-régionales dans la définition des objectifs et le suivi des réalisations. M. Kasrils a ensuite appelé à une coordination des efforts par le biais de la Commission du développement durable qui se penche plus particulièrement sur les attentes de l’Afrique en contribuant à la mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), parallèlement à celle du Consensus de Monterrey et du Plan d'application de Johannesburg, et ce dans la perspective des Objectifs de développement du Millénaire.
M. T. R. BAALU, Ministre de l’environnement et des forêts de l’Inde, a déclaré que les pays en développement ne parviendront pas à mettre en œuvre le Plan d’application de Johannesburg s’ils ne reçoivent pas un soutien substantiel dans les domaines financiers et technologiques. L’Inde soutient la planification des travaux de la CDD sur une période biennale. La mise en œuvre des programmes essentiels à la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire est indispensable. Les objectifs de Johannesburg ont clairement identifié trois niveaux de travaux dans la réalisation des objectifs agréés. L’Inde ne peut soutenir une démarche qui se baserait sur l’examen de rapports confectionnés au niveau national par les pays du Sud. Ceci nous ramènerait à une espèce de surveillance des pays en développement par les pays riches, qui une fois de plus, échapperaient aux responsabilités qui sont les leurs.
M. PETER VAN GEEL, Secrétaire d’État au logement, à l’aménagement de l’espace et à l’environnement des Pays-Bas, a jugé que les résultats de Johannesburg ont été moins bons que ceux qui étaient souhaités mais meilleurs que ceux qui étaient attendus, déplorant toutefois les insuffisances en matière d’environnement. Désormais, a-t-il poursuivi, il ne convient plus de s’interroger sur les résultats mais de se consacrer à la mise en œuvre du Plan d'application de Johannesburg au sein de la Commission du développement durable. Il a précisé à cet égard que les trois piliers du développement durable, à savoir économique, social et environnemental, devaient être intégrés dans toutes les stratégies nationales de manière cohérente. Il a souhaité que la Commission puisse disposer de rapports transparents et cohérents qui rendent compte des avancées réelles et a insisté en outre sur la cohérence avec les autres organes, tels que le Conseil économique et social, l’Assemblée générale, les organisations et les commissions régionales dans le suivi des processus intégrés de Doha et de Monterrey. Il a invité la Commission du développement durable à se consacrer aux thèmes de l’eau, de l’énergie et du développement de l’Afrique au cours de la prochaine décennie, et a souligné les responsabilités des pays développés qui doivent consacrer à l’APD 0,7% de leur PNB. M. Van Geel a également prôné une réflexion de fond sur les modes de consommation et de production durables. Il a ensuite suggéré de rebaptiser la Commission du développement durable en «Commission pour la réalisation du développement durable», soit CRDD, dont la première session se tiendrait en 2004.
M. PETR MARES, Vice-Premier Ministre de la République tchèque, a estimé que la Commission du développement durable ne devrait pas gérer les questions qui se posent à elle les unes indépendamment des autres ni axer ses travaux sur des points déjà à l’ordre du jour d’autres organes. Elle devrait plutôt travailler en faveur de l’identification et de l’élaboration d’une approche intégrée pour une meilleure mise en œuvre d’Action 21 et du Plan d’action de Johannesburg. Le programme de travail de la Commission ne devrait pas être surchargé par de trop nombreux thèmes, lesquels devraient en outre être choisis en fonction du caractère multiple et complexe de leurs incidences sur le développement durable à tous les niveaux. Cependant, le défi à relever est de traiter ces problèmes complexes de façon réaliste et d’analyser franchement les obstacles qui empêchent leur application. Nous estimons également, comme le souligne le Secrétaire général dans son rapport, qu’il est important de centrer la réflexion sur les questions de l’eau et de l’énergie tout en tenant compte de thèmes intersectoriels tels que l’éradication de la pauvreté ou les modes de consommation et de production non durables.
L’innovation la plus importante de la Commission est sans conteste le cycle de deux ans suggéré pour traiter de certaines questions. Une telle approche offre plus d’espace pour développer une action concrète mieux ciblée. Cependant, il n’est pas facile de définir un seul modèle pour ce cycle et sa mise en œuvre prendra du temps. La proposition du Secrétaire général est un bon début mais nous voyons d’autres avantages dans des alternatives simplifiées dans la mesure où elles intègrent pleinement la dimension régionale. Nous appuyons en effet l’implication des Commissions régionales de l’ONU et d’autres forums régionaux. Enfin, nous estimons que la Commission doit travailler en partenariat avec les acteurs principaux du développement durable et en particulier les éducateurs et la communauté scientifique.
DÉVELOPPEMENT.10.Indonésie (après Rép.Tchèque))
M . NABIEL MARKARIM, a déclaré, en s’exprimant au nom du Ministre d’Etat chargé de l’environnement de l’Indonésie, que la CDD devait examiner en détail le rôle des partenariats, dont elle doit devenir le point focal en respectant les principes directeurs énoncés à Bali. L’Indonésie estime d’autre part que la CDD doit aussi prendre en mains les débats relatifs à la mise en œuvre du Plan d’application de Johannesburg. La Commission devrait aussi œuvrer en vue de permettre à tous les pays de formuler leurs recommandations sur cette question. Nous soutenons l’organisation des travaux de la CDD sur un rythme biennal, ses travaux devant, une fois sur deux, être consacrés à l’évaluation et à l’examen de la mise en œuvre des engagements de Johannesburg.
M. Bozo Kovacevic (Croatie) a estimé qu’un engagement politique de haut niveau est essentiel pour réaliser les objectifs du développement durable, de même que l’adoption d’une approche intégrée. A cet égard, la Croatie a mis en place un Comité national pour l’élaboration d’une stratégie nationale pour le développement durable. Son rôle est de promouvoir une information et un développement durable au niveau gouvernemental et de garantir une intégration de cette stratégie dans les politiques nationales. En mai prochain, la Croatie accueillera la huitième réunion de la Commission méditerranéenne du développement durable dont la politique et les moyens seront discutés à la lumière des Objectifs de développement du Millénaire. La Croatie estime que ce partenariat régional contribuera à l’amélioration de la gouvernance en matière de développement durable
aux niveaux régional et national. Dans le contexte de la session présente de la Commission du développement durable, la Croatie suggère qu’un accord soit trouvé sur la définition d’indicateurs visant à évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des objectifs du Plan d’action de Rio et du Plan d’application de Johannesburg. Ceci implique en particulier la nécessité d’unifier les mécanismes d’évaluation.
La Croatie appuie en outre la troisième option proposée par le Secrétaire général dans son rapport, à savoir la définition de programmes pluriannuels et la sélection de secteurs particuliers qui feraient l’objet de négociations au cours des années à venir. Cette option autorise une flexibilité permettant de mieux s’adapter aux changements des circonstances. En ce qui concerne la sélection des thèmes, nous estimons que la Commission devrait axer ses travaux sur la question de l’eau et de l’énergie. Les questions de la pauvreté, des modes de consommation et de production non durables ainsi que la protection et la gestion des ressources naturelles doivent également être au cœur des politiques en matière de développement durable. La Croatie estime également que les questions liées au développement durable incombent en premier lieu aux Nations Unies mais qu’il est toutefois nécessaire d’éviter le double-emploi au sein des agences, fonds et programmes de l’ONU. La participation des décideurs est aussi importante, de même que celle du secteur privé à travers la formation de partenariats. C’est pourquoi, la Croatie soutient le document d’application de Bali qui a permis de définir un cadre conceptuel pour l’établissement de partenariats.
M. DAVID ANDERSON, Ministre de l’environnement du Canada, a déclaré que le Sommet mondial pour le développement durable était un point de rappel, soulignant que désormais il importe de mettre en œuvre le Plan d'application de Johannesburg en créant un modèle valable. Il a approuvé le principe d’un cycle de deux ans reposant sur un nombre de thèmes limités, estimant qu’il vaut mieux consacrer plus de temps à comprendre et à identifier les obstacles plutôt que de passer tout le temps à négocier. Nous devrions examiner un thème unique tous les deux ans, a-t-il dit, prenant l’exemple de la gestion de l’eau qui a des liens étroits avec la croissance économique, l’agriculture, la productivité industrielle, la santé. Ces débats thématiques permettront de définir des mécanismes intégrés, a-t-il dit, avant d’insister sur le rôle des experts et des scientifiques dans les processus d’examen et de suivi. Chacun d’entre nous a une responsabilité essentielle vis-à-vis des citoyens du monde, a-t-il dit, invitant la Commission du développement durable à ne pas se détourner de ses obligations.
Mme IRINA OSOKINA, Vice-Ministre chargée des ressources naturelles de la Fédération de Russie, a déclaré que son pays souhaite un renforcement des travaux et du mandat de la CDD. Ce renforcement du rôle de la CDD est nécessaire à la mise en œuvre des programmes adoptés de manière multilatérale sur la question du développement durable. La Russie soutient une organisation biennale des travaux de la CDD. Du point de vue de la conception, nous pensons qu’il faudrait procéder à un examen approfondi des thèmes et des questions identifiés à Johannesburg, et qui n’ont pas reçu l’attention nécessaire lors des sessions précédentes de la CDD. Concernant la composante régionale de la mise en œuvre des programmes, nous pensons qu’il faudrait lui prêter plus d’attention. La Fédération de Russie appuie la participation des grands groupes de la société civile, des ONG, du monde des affaires, et des milieux universitaires, aux travaux de la CDD. La concrétisation des politiques de développement durable que nous avons ensemble acceptées, doit être l’ultime objectif que nous devons atteindre, et la réalisation des Objectifs du développement du millénaire (ODM), serait à cet égard un pas important.
M. TAHIR IQBAL, Ministre d’Etat pour l’environnement du Pakistan, a rappelé que le message de Johannesburg était clair et fort: il faut passer des mots à l’action et faire en sorte que le «développement durable pour tous» devienne une réalité. Nous regrettons cependant que les pays en développement ne soient pas bien équipés pour assurer la transition vers la durabilité. C’est pourquoi, nous estimons que le développement durable requiert la définition des liens existants entre les objectifs et les moyens de les achever. Il faut en particulier promouvoir une utilisation optimale des ressources tout en minimisant la dégradation de l’environnement. Les organisations non gouvernementales ont un rôle majeur à jouer en matière de développement durable. Ces dernières doivent néanmoins être sélectionnées en accord avec les gouvernements concernés. Les partenariats représentent la clé de la mise en œuvre des objectifs du développement durable. Les objectifs de base de ces partenariats devraient être de combler les fossés en matière de ressources et de technologies dans la mise en œuvre des engagements pris en matière de développement durable. Il faut dans le même temps garantir que ces partenariats ne sont pas concentrés dans seulement quelques régions.
Au Pakistan, des mesures significatives ont été prises pour la protection de l’environnement et la promotion du développement durable. Une loi sur l’environnement a été passée et nous avons développé un Plan national d’action sur l’environnement, a précisé le représentant. L’objectif de ce plan est de garantir la santé publique, de promouvoir des conditions de vie durables et de renforcer la qualité de vie du peuple pakistanais. Le Pakistan a en outre lancé un programme global pour la réduction de la pollution industrielle par le biais des programmes de production propre et de réduction du gaspillage. En dépit de nos contraintes financières et économiques, nous sommes pleinement engagés dans la mise en œuvre des objectifs du développement durable. Cependant, ces derniers ne pourront être réalisés que si des efforts concertés sont déployés aux niveaux national, régional et international.
La session actuelle de la Commission du développement durable prend dans ce contexte toute son importance. Elle devrait en particulier chercher à placer l’être humain au centre du développement durable et à centrer ses travaux sur les actions. La Commission doit également mener une réflexion intégrée dans la mesure où les questions de développement durable sont liées à celles de la croissance économique. C’est pourquoi, il faut également se pencher sur les questions des causes structurelles de la pauvreté et du sous-développement, de l’accès aux marchés, de la réduction de la dette et de la fourniture de ressources financières. Enfin, les efforts doivent être axés sur la nécessité d’accroître le volume des ressources financières nécessaires à la réalisation des objectifs du développement durable.
M. ALTERO MATTEOLI, Ministre de l’environnement de l’Italie, a déclaré que le Sommet de Johannesburg a reconnu l’importance du monde des affaires dans la promotion du développement, ce qui doit donc nous amener à fortement l’impliquer dans les efforts de promotion du développement durable. Pour sa prochaine présidence de l’Union européenne, l’Italie propose que soit organisé un débat sur le thème « environnement et opportunités », qui verrait la participation de tous les grands groupes, et notamment celui des milieux d’affaires. Il est fondamental de mobiliser les ressources financières nécessaires pour pouvoir assurer l’eau potable et une énergie suffisante aux populations des pays en développement.
Notre pays assume ses engagements en ce domaine. Nous avons par exemple créé un fonds de crédit chargé de promouvoir les projets énergétiques dans les régions du sud de la Méditerranée. La promotion de l’énergie renouvelable pourrait, grâce au soutien de ce fonds, permettre de trouver des solutions à la question de la désertification qui affecte ces zones.
M. AMILCAR THEIAS, Ministre de l’urbanisme, de la planification territoriale et de l’environnement du Portugal, a estimé que la Commission du développement durable devrait continuer d’être le forum de haut niveau visant l’intégration des trois piliers du développement durable. Il a encouragé la mise en œuvre des partenariats et la définition d’un programme de travail prévisible et souple. La Commission doit accroître la participation au niveau ministériel, a-t-il dit, notamment lors des processus d’examen. Il a ensuite recommandé l’examen de questions intersectorielles telles que l’éradication de la pauvreté, les modes de production et de consommation durables et a proposé que seuls trois thèmes biennaux soient définis. Cela permettrait de conserver une certaine souplesse pour la période 2008/2009, a-t-il observé, avant de se pencher sur la question de l’eau. La lutte et le contrôle de la pollution maritime est une priorité pour le Portugal, a-t-il dit, recommandant une coopération accrue dans la gestion des océans qui doit répondre aux principes de précaution et de durabilité.
M. MYEONG SOOK HAN, Ministre de l’environnement de la République de Corée, a estimé que la Commission du développement durable ne devrait pas se contenter d’être un forum de discussion sur les questions liées à l’intégration des trois piliers du développement durable que sont le développement économique, le développement social et la protection de l'environnement. Il a formé le vœu que son rôle soit renforcé dans le domaine de l’examen et de l’évaluation des progrès réalisés dans le cadre du Plan d’application du Sommet mondial pour le développement durable et de faciliter leur mise en œuvre aux niveaux national, régional et international. Il a souligné qu’il était important que la Commission du développement durable s’appuie sur le document d’application de Bali, pour mener ses travaux et qu’elle procède à un examen périodique des progrès accomplis au niveau des partenariats établis sous ses auspices.
Par ailleurs, le Ministre coréen a évoqué les efforts de son pays pour la mise en œuvre d’un système d’évaluation de l’impact du développement durable sur l’environnement, notamment des conséquences pour l’environnement de l’application de politiques nationales dans des secteurs comme la production agricole, l’économie, la finance, l’industrie et l’énergie. Dans le même ordre d’idées, la République de Corée fait l’effort d’intégrer le concept de développement durable à sa politique de développement du territoire dans le souci de développer un environnement sain et agréable. En outre, il a souligné la volonté du Gouvernement coréen de renforcer le rôle de la Commission présidentielle sur le développement durable, organe consultatif de la présidence sur les questions de développement durable.
Mme MARINA SILVA, Ministre de l’environnement du Brésil, a souligné le défi qui réside dans la réduction du fossé entre pays riches et pays pauvres dans le domaine du développement durable. Le moment est venu d’agir, a-t-elle dit, bien que les voies du multilatéralisme ne soient pas claires et que le rôle des Nations Unies soit remis en question: la Commission du développement durable a pour obligation de trouver les voies et moyens de coordonner l’action en faveur du développement durable. Elle a rappelé les résultats de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement de Rio, en 1992, et a regretté que lors du Sommet de Johannesburg, les manquements aient été constatés à une grande échelle. Depuis 1992, a-t-elle poursuivi, nous avons progressé dans certains domaines mais dans le même temps, nous avons l’impression que rien n’a été fait dans d’autres domaines. Depuis Johannesburg, rien n’a encore été entrepris qui permette de réaliser les objectifs du développement durable, a noté Mme Silva, avant de prôner l’intégration de tous les acteurs sociaux et de tous les grands groupes dans la réalisation du Plan d'application de Johannesburg. Le programme de travail de la Commission du développement durable doit également s’inspirer du plan de mise en œuvre d’Action 21, a-t-elle dit, insistant sur les responsabilités de chacun à cet égard.
M. EMILIS GUSTAINIS, Sous-Secrétaire du Ministre de l’environnement de la Lituanie et Secrétaire de la Commission nationale du développement durable, a souligné la responsabilité première des pays en matière de mise en œuvre du développement durable. Illustrant les efforts de son pays, il a évoqué la Stratégie nationale de la Lituanie en matière de développement durable qui repose sur les objectifs du Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg et les indicateurs de l’Union européenne. Cette stratégie comprend des objectifs à long terme (2020), moyen terme (2010) et court terme (2005) dans tous les domaines couverts par le développement durables, établis grâce au concours du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). M. Gustainis a également souligné l’importance de la coopération en insistant notamment sur les efforts que partagent 11 pays depuis cinq ans dans le cadre d’un programme axé sur le développement durable baptisé Baltic 21. A cet égard, il a tout particulièrement attiré l’attention de la Commission sur l’importance de la coopération sous-régionale pour réaliser les objectifs du développement durable dans des zones géographiques précises.
M. HEINZ SCHREIBER, Ministre fédéral de l’agriculture, de la forêt, de l’environnement et de la gestion de l’eau de l’Autriche, a estimé que le succès majeur du Sommet de Johannesburg a été l’intégration des trois piliers du développement durable que sont le développement économique, le développement social et la protection de l'environnement. S’agissant des travaux de la Commission du développement durable, il s’est dit favorable à la mise en place d’un programme de travail à long terme qui permette d’aborder toutes les questions liées à ce thème. Formant le vœu que la Commission fasse preuve de flexibilité pour pouvoir faire face à des thèmes nouveaux émergents, il a également indiqué qu’Action 21 et le Plan d’application de Johannesburg s’imposaient comme les bases du programme de travail de la Commission. Il a souligné la nécessité de faire du thème de l’intégration un principe directeur des futurs travaux.
Par ailleurs, le Ministre autrichien a souhaité que la Commission examine l’intervention des différents organismes des Nations Unies en faveur du développement durable afin d’éviter les chevauchements et d’assurer une meilleure complémentarité des différentes parties du système des Nations Unies. Il a fait siennes les propositions d ue Secrétaire général d’accorder un cycle de deux ans aux thèmes majeurs respectifs et d’impliquer les Commissions régionales aux travaux de la Commission du développement durable. M. Schreiber a estimé qu’il était nécessaire que les membres du Bureau soient élus désormais pour deux ans et que leur nombre soit porté à 10, si les travaux de la Commission devaient être organisés de façon biennale. Il a également proposé que la Commission du développement durable transmette régulièrement au Conseil économique et social des propositions et recommandations sur les thèmes à aborder. Il a souhaité une meilleure participation des experts travaillant sur le terrain et des moyens supplémentaires pour soutenir les travaux de ces derniers, notamment dans les domaines de l’eau et de l’énergie.
M. JAGDISH D. KOONJUL (Maurice), s’exprimant au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS) dont 37 sont membres des Nations Unies. Il a encouragé la communauté internationale à faire preuve de détermination dans le domaine du développement durable et a jugé que l’urgence était désormais de se concentrer sur l’action, notamment la prise en compte des attentes des petits États insulaires en développement dans la perspective de l’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade. Il importe de coordonner les efforts aux niveaux national, régional et mondial, a-t-il dit, soulignant le manque de moyens des petits États insulaires pour faire face aux défis du développement. M. Koonjul a jugé que des efforts devraient être consentis dans le domaine des transferts de technologies, dans le renforcement des capacités et dans la mise en place de mécanisme d’alerte rapide. S’agissant du travail de la Commission du développement durable, le représentant a souhaité que les sessions par cycle de deux ans mettent aussi l’accent sur le suivi du Programme d’action de la Barbade. La réunion internationale de Maurice sur l’examen décennal du Programme d’action de la Barbade sera l’occasion de procéder à une définition du rôle de la Commission du développement durable et des thèmes qu’elle pourrait examiner à cette fin.
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