ECOSOC/6075

L'ECOSOC ADOPTE UNE SERIE DE TEXTES RECOMMANDES PAR LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL

21/07/2003
Communiqué de presse
ECOSOC/6075


Conseil économique et social


L'ECOSOC ADOPTE UNE SERIE DE TEXTES RECOMMANDES PAR LA COMMISSION

DU DEVELOPPEMENT SOCIAL


Il entend Mme Angela King, Conseillère spéciale

sur la parité entre les sexes et la promotion de la femme


GENÈVE, 21 juillet -- Le Conseil économique et social a adopté ce matin six résolutions et trois décisions sur recommandation de la Commission du développement social et de la Commission de la population et du développement.  Tous ces textes ont été adoptés sans vote.


Le Conseil a par ailleurs entendu Mme Angela King, Conseillère spéciale sur la parité en entre les sexes et la promotion de la femme, qui a ouvert le débat sur les questions relatives à la parité et à la promotion de la femme.  Elle a notamment appelé l'attention sur le lancement tout récent du réseau interinstitutions sur les femmes et de l'Équipe spéciale sur la parité entre les sexes et le commerce.  Elle s'est félicitée du projet de résolution soumis au Conseil portant sur l'intégration d'une perspective sexospécifique dans toutes les politiques et les programmes du système des Nations Unies, par lequel le Conseil déciderait de consacrer l'un des deux thèmes de son segment de coordination à cette question.  C'est une initiative que Mme King a jugée très opportune en prévision de l'examen à 10 ans de l'application du Programme d'action adopté par la Quatrième conférence mondiale sur les femmes de Beijing.  Par la suite, plusieurs orateurs, dont la République dominicaine, se sont déclarés favorables au processus de revitalisation de l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme et ont demandé au Secrétaire général de procéder sans délai à la nomination d'un directeur de l'INSTRAW.


Le Conseil a également entendu les représentants des pays suivants : Cuba, Italie, (au nom de l'Union européenne), Brésil (au nom du Groupe des pays d'Amérique latine et des Caraïbes), Nicaragua (au nom du Groupe d'Amérique centrale), El Salvador, République dominicaine, Ghana, Nouvelle-Zélande (au nom également de l'Australie et du Canada), Chili, Fédération de Russie, Kenya et États-Unis.  Un représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture a également pris la parole.


S'agissant des textes adoptés ce matin, le Conseil a notamment adopté une résolution sur les politiques et programmes mobilisant les jeunes, par laquelle il invite l'Assemblée générale à envisager de consacrer, à sa soixantième session, en 2005, deux séances plénières à l'examen de la situation des jeunes et aux progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme d'action 10 ans après son adoption.


Par une autre résolution, le Conseil prie instamment la communauté internationale et le système des Nations Unies d'organiser un soutien pour les pays africains conformément aux principes, objectifs et priorités du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique dans un nouvel esprit de partenariat.  Il demande aux institutions financières internationales de veiller à ce que leur appui à l'Afrique soit compatible avec les principes, objectifs et priorités du Nouveau partenariat.


Le Conseil a par ailleurs confirmé la nomination de membres du Conseil d'administration de l'Institut de recherches des Nations Unies pour le développement social, ainsi que l'ordre du jour provisoire des prochaines sessions de la Commission du développement social et de la Commission de la population et du développement.  Il a aussi approuvé les conclusions concertées concernant la coopération nationale et internationale pour le développement social.  Par ailleurs, le Conseil a adopté une résolution relative aux modalités d'examen et d'évaluation du Plan d'action international de Madrid sur le vieillissement, ainsi qu'une résolution portant sur la Convention internationale globale et intégrée pour la promotion et la protection des droits et de la dignité des handicapés.


Le Conseil entamera cet après-midi l'examen des questions relatives à l'économie et à l'environnement et se prononcera sur les recommandations figurant dans les rapports des organes subsidiaires.


Adoption d’une décision recommandée par la Commission de la population et du développement


Aux termes d'une décision intitulée «Rapport de la Commission de la population et du développement sur les travaux de sa trente-cinquième session et ordre du jour provisoire de la trente-septième session de la Commission», adoptée sans vote, le Conseil prend acte du rapport de la Commission de la population et du développement sur les travaux de sa trente-sixième session (voir document E/2003/25).  Il approuve l'ordre du jour provisoire de la trente-septième session de la Commission tel qu'il figure dans cette décision.


Adoption de résolutions et de décisions recommandées par la Commission du développement social


Le Conseil économique et social a adopté, sans vote, six résolutions et deux décisions recommandées par la Commission du développement social dans son rapport (E/2003/26).


Le Conseil a adopté une résolution concernant les préparatifs de la célébration du dixième anniversaire de l'Année internationale de la famille en 2004, par laquelle il recommande à l'Assemblée générale d'adopter un projet de résolution dans lequel elle rappelle qu'elle a invité le Secrétaire général à ouvrir les manifestations marquant le dixième anniversaire de l'Année internationale de la famille au début de décembre 2003.


Le Conseil a adopté une résolution (projet de résolution I) relative aux politiques et programmes mobilisant les jeunes, par laquelle il réaffirme que les 10 domaines d'activité prioritaires recensés dans le Programme d'action, à savoir l'éducation, l'emploi, la faim et la pauvreté, la santé, l'environnement, l'abus des drogues, la délinquance juvénile, les loisirs, les jeunes filles et jeunes femmes, et la participation de la jeunesse, continuent à revêtir une très grande importance.  Il demande à tous les États, à tous les organes des Nations Unies, aux institutions spécialisées, aux commissions régionales et aux organisations intergouvernementales et non gouvernementales intéressées, en particulier aux organismes de jeunes, de faire tout leur possible pour assurer la mise en œuvre du Programme d'action, le but étant d'élaborer des politiques intersectorielles en faveur de la jeunesse en prenant en considération le point de vue des jeunes dans tous les processus de planification et de décision les concernant.  Il invite l'Assemblée générale à envisager de consacrer, à sa soixantième session, en 2005, deux séances plénières à l'examen de la situation des jeunes et aux progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme d'action 10 ans après l'adoption de celui-ci. 


Le Conseil a adopté une résolution (projet de résolution II), concernant la Convention internationale globale et intégrée pour la promotion et la protection des droits et de la dignité des handicapés, par laquelle il salue les contributions apportées par le Rapporteur spécial de la Commission du développement social chargé d'étudier la situation des handicapés au processus lancé en application de la résolution 56/168 de l'Assemblée générale, du 19 décembre 2001, relative à une convention internationale globale et intégrée pour la promotion et la protection des droits et de la dignité des handicapés, et encourage le Rapporteur spécial à continuer de contribuer à ce processus conformément à la résolution 57/229 de l'Assemblée générale du 18 décembre 2002.  Le Conseil prie la Commission du développement social de continuer à contribuer au processus lancé en application de la résolution 56/168 de l'Assemblée générale notamment en présentant ses vues concernant le développement social des handicapés, compte tenu de l'expérience acquise dans la mise en œuvre des Règles pour l'égalisation des chances des handicapés et du Programme d'action mondial concernant les personnes handicapées.  Il invite les gouvernements, la société civile et le secteur privé à contribuer au fonds de contributions volontaires créé par l'Assemblée générale pour appuyer la participation des organisations non gouvernementales et d'experts des pays en développement, en particulier des pays les moins avancés, aux travaux du Comité spécial. 


Le Conseil a adopté une résolution (projet de résolution III), relative à la Coopération nationale et internationale au service du développement : réalisation des objectifs sociaux du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique, par laquelle le Conseil estime que, si le développement social incombe au premier chef aux gouvernements, la coopération et l'aide internationales sont toutefois indispensables pour atteindre pleinement cet objectif.  Il prie instamment la communauté internationale et le système des Nations Unies d'organiser un soutien pour les pays africains conformément aux principes, objectifs et priorités du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique dans un nouvel esprit de partenariat.  Il demande aux institutions financières internationales de veiller à ce que leur appui à l'Afrique soit compatible avec les principes, objectifs et priorités du Nouveau Partenariat.  Il prieinstamment le système des Nations Unies, dans la coordination de ses activités aux niveaux national, régional et mondial, de promouvoir une intervention cohérente, notamment grâce à une collaboration étroite avec les donateurs bilatéraux, en vue de la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour satisfaire les besoins de chaque pays dans le cadre plus large du Nouveau Partenariat.  Il demande au Secrétaire général, dans ses efforts visant à harmoniser les initiatives actuelles concernant l'Afrique, de veiller à ce que l'Organisation des Nations Unies et ses institutions spécialisées, programmes et fonds agissent de manière mieux coordonnée. 


Aux termes d'une résolution (projet de résolution IV), concernant les modalités d'examen et d'évaluation du Plan d'action international de Madrid sur le vieillissement, 2002.  Le Conseil invite tous les acteurs à tous les niveaux, selon qu'il conviendra, à participer à l'application et au suivi du Plan d'action international de Madrid sur le vieillissement, 2002. 


Par une autre résolution (projet de résolution V), le Conseil a approuvé les Conclusions concertées concernant la coopération nationale et internationale pour le développement social.


Le Conseil a adopté une décision sur le rapport de la Commission du développement social sur sa quarante et unième session et ordre du jour provisoire et documentation de la quarante-deuxième session de la Commission, par laquelle l'ECOSOC prend acte du rapport de la Commission du développement social sur ses travaux de cette année et approuve l'ordre du jour provisoire et la documentation pour la session de 2004 de la Commission.


Le Conseil a en outre approuvé la décision 41/101 de la Commission du développement social concernant la nomination de membres du Conseil d'administration de l'Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social pour un mandat de quatre ans venant à expiration le 30 juin 2007.  Il s'agit de Yakin Ertük (Turquie); Elizabeth Jelin (Argentine); Marina Pavlova-Silvanskaya (Fédération de Russie) et Salma Sobhan (Bangladesh/Royaume-Uni).



Présentation de rapports sur les questions de coordination et relatives au programme et autres questions


Le rapport du Secrétaire général sur l'examen et l'évaluation du Programme d'action mondial concernant les personnes handicapées (E/2003/5) souligne que l'on s'accorde de plus en plus à reconnaître que le renforcement de la participation des handicapés est indispensable à la réalisation des objectifs de pleine participation et d'égalité énoncés dans le Programme d'action mondial.  Cette participation effective nécessite que les handicapés ne soient plus simplement représentés dans des organes consultatifs et des comités, mais soient en mesure d'exercer un contrôle sur les décisions qui concernent leur existence et de contribuer au dialogue public par les politiques et programmes sur lesquels ces décisions ont une incidence.  Le rapport rappelle en outre que l'initiative du Mexique concernant l'élaboration d'une convention globale et intégrée sur les droits des handicapés, approuvée par l'Assemblée générale dans sa résolution 56/168 du 19 décembre 2001, a été présentée dans le contexte de l'action mondiale en faveur du développement en vue de garantir à tous les citoyens la possibilité de prendre part à la création et à la répartition du développement.


L'un des enjeux majeurs de l'élaboration d'une convention sur les droits des personnes handicapées devrait consister à intégrer les préoccupations des handicapés dans des instruments internationaux de développement, tels que les objectifs du Millénaire en matière de développement, qui ne traitent pas expressément de leur situation, de façon à mettre en place un cadre normatif pour le progrès des générations actuelles et futures d'handicapés dans le contexte du développement.  Le processus d'élaboration de la convention devrait également comporter l'établissement d'une définition appropriée de l'incapacité qui inclurait tout l'univers des incapacités, de manière à promouvoir et à protéger les droits de toutes les personnes atteintes.


Présentant les rapports relatifs à la promotion de la femme, MME ANGELA KING, Conseillère spéciale des Nations Unies pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, s'est félicitée de la tenue, dans le cadre des événements parallèles, d'une réunion sur la prise en considérations des questions relatives à la parité entre les sexes dans le système des Nations Unies.  Elle a appelé l'attention sur le lancement du réseau interinstitutions sur les femmes et de l'Équipe spéciale sur la parité entre les sexes et le commerce, à la mi-juillet 2003.  Elle s'est félicitée aussi du projet de résolution soumis à l'ECOSOC sur l'intégration d'une perspective sexospécifique dans toutes les politiques et les programmes du système des Nations Unies (E/2003/L.24), par lequel le Conseil déciderait de consacrer l'un des deux thèmes de son segment de coordination à cette question.  Elle a jugé cette initiative très opportune en prévision de l'examen à 10 ans de l'application du Programme d'action de Beijing.


Mme King a rendu compte de la quarante-huitième session de la Commission de la condition de la femme, qui a examiné la question de l'accès des femmes aux médias et aux nouvelles technologies de l'information et de la communication.  Les conclusions concertées de la Commission seront présentées au Sommet mondial sur la société de l'information, a-t-elle précisé.  Elle a ensuite appelé l'attention sur la réunion, les 10 et 11 juillet à Paris, du réseau interinstitutions sur les femmes, qui s'est penchée sur le rôle des femmes dans la reconstruction après les conflits et sur les leçons à tirer de l'expérience de coordination des projets et programmes menés en Afghanistan.  Sur la question de la revitalisation de l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), Mme King a déclaré que l'Institut avait mené une recherche sur les femmes et les technologies de l'information et des communications, dont les résultats seront présentés lors du Sommet mondial sur la société de l'information en décembre 2003. 


Débat sur les questions de coordination et le projet de budget-programme


MME NORMA GOICOCHEA ESTENOZ (Cuba) a pris note des mesures prises par le Conseil de coordination afin de renforcer la coopération interinstitutionnelle de manière à ce que puissent être efficacement mis en œuvre les résultats des différentes conférences internationales.  Cuba estime pour sa part qu'il conviendrait de renforcer les activités visant à encourager les pays développés à respecter leurs engagements en matière d'aide publique au développement.  Cuba rejette en outre l'assertion selon laquelle les situations de réfugiés seraient liées aux foyers de terrorisme, cette assertion comportant un risque de voir modifier le système de protection des réfugiés.  Cuba relève par ailleurs que la promotion d'une croissance et d'un développement durables, qui reste une des priorités de l'ONU, ne se voit accorder que 22,82% des ressources de l'Organisation, alors que cet objectif a incontestablement des répercussions sur d'autres priorités telles que le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Certaines sections du budget biennal mériteraient d'être davantage pourvues en ressources, ceci étant particulièrement vrai pour la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) étant donné l'importance des questions liées au commerce pour le développement économique.


Débat sur l'intégration d'une perspective sexospécifique dans le système des Nations Unies et la promotion de la femme, questions sociales


MME BRUNELLA BORZI (Italie, au nom de l'Union européenne et des pays candidats et associés) s'est réjouie de la décision de l'ECOSOC visant à intégrer les questions sexospécifiques dans toutes les activités et tous les programmes des Nations Unies.  Elle a rappelé que le segment de haut niveau du Conseil avait reconnu le rôle important joué par les femmes pour ce qui est de la promotion de la croissance et du développement.  Malgré les efforts déployés, la perspective sexospécifique n'est encore parfois pas du tout prise en compte, a toutefois déploré la représentante italienne.  Elle a souligné le rôle de pivot que joue la Commission de la condition de la femme et a encouragé les autres commissions techniques du Conseil, en particulier la Commission des droits de l'homme, à prendre en compte les travaux effectués par la Commission de la condition de la femme.  L'intégration des questions sexospécifiques constitue un bon moyen d'assurer la promotion d'un monde plus équitable et plus sûr pour tous, a-t-elle affirmé.  L'Union européenne souhaiterait que le Conseil encourage le système des Nations Unies à prendre d'autres mesures afin de promouvoir encore davantage cette intégration dans toutes les activités et tous les programmes du système.


MME CLÁUDIA DE BORBA MACIEL (Brésil, au nom du  Groupe des pays d'Amérique latine et des Caraïbes - GRULAC) s'est exprimée en faveur de la revitalisation de l'INSTRAW.  Elle a reconnu l'effort consentit par la communauté internationale en faveur de la promotion de la femme lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes à Beijing, recommandant la création de l'INSTRAW, qui est le seul institut de recherche des Nations Unies se trouvant dans un pays en développement.  À ce propos, elle a rappelé que l'Assemblée générale avait adopté une résolution en faveur de la revitalisation de l'INSTRAW et par laquelle elle demande au Conseil de réformer la structure de l'INSTRAW et au Secrétaire général de nommer sans délai une directrice pour l'Institut.  À cet égard, elle a réitéré les observations de son Groupe qui faisait valoir que sept mois après la résolution de l'Assemblée générale, aucune nomination n'avait été faite.  La représentante a donc invité le Secrétaire général à procéder à cette nomination.  Elle a espéré que le Secrétariat jouera le rôle de chef de file dans l'application des réformes proposées. 


M. NÉSTOR CRUZ TORUñO (Nicaragua, au nom des pays du Groupe des pays d'Amérique centrale) a mis l'accent sur l'importance qu'il y a à renforcer les mécanismes créés au sein des Nations Unies afin de promouvoir la condition de la femme dans le monde entier.  À cet égard, il est préoccupant de voir que l'INSTRAW, dont le siège est en République dominicaine, continue de s'affaiblir.  Cela fait en effet plus d'un an que l'on attend la nomination d'une directrice à cet Institut, a souligné le représentant du Nicaragua.  Tant qu'il ne sera pourvu d'une direction, cet Institut ne pourra faire face aux questions qui se posent à lui en matière financement, a-t-il souligné.


M. CARLOS ENRIQUE GARCÍA GONZÁLEZ (El Salvador) a appuyé la déclaration du Brésil en faveur de la revitalisation de l'INSTRAW.  Il a rappelé que les femmes représentent 53 % de la population salvadorienne et a expliqué que de nombreux programmes en faveur du développement rural sont destinés aux femmes, ainsi que des programmes de scolarisation et d'alphabétisation.  Il a appelé l'attention sur la vulnérabilité des femmes en zones rurales où elles sont souvent responsables de la production et a souligné que les barrières protectionnistes qui empêchent l'accès aux marchés internationaux aux produits agricoles des pays en développement ont des conséquences particulièrement défavorables pour les femmes.  S'agissant de la revitalisation de l'INSTRAW le représentant a regretté qu'aucun directeur n'ait encore été nommé comme le recommandait la résolution adoptée par l'Assemblée générale lors de sa dernière session.  Il a appelé à une plus grande contribution de l'ECOSOC à la réforme de la structure de l'INSTRAW. 


MME YSETT ROMÁN MALDONADO (République dominicaine) a abordé la question de la revitalisation de Institut international de recherche et de formation sur la promotion de la femme (INSTRAW) en rappelant que le Conseil a modifié les statuts de cet Institut afin d'en améliorer l'efficacité.  L'Assemblée générale, dans une résolution de décembre 2001, a créé un Groupe de travail chargé de faire des recommandations concernant le fonctionnement futur de l'INSTRAW.  Ce Groupe de travail, composé de 11 membres, a présenté des recommandations qui ont été avalisées par l'Assemblée générale dans une résolution de décembre 2002 qui confie au Conseil la tâche d'amender les statuts de l'Institut, a rappelé la représentante dominicaine.


La République dominicaine est préoccupée de constater que le poste de directeur de l'INSTRAW est toujours vacant.  Récemment, la cinquième Commission a adopté une résolution priant le Secrétaire général de nommer immédiatement une directrice de l'INSTRAW au grade D-2.  La République dominicaine demande instamment au Conseil de bien vouloir appuyer les recommandations du Groupe de travail en adoptant une résolution qui ouvr ela voie aux changements nécessaires en ce qui concerne le statut de l'Institut.


MME MATHILDA A. ALOMATU (Ghana) a estimé que beaucoup restait à faire pour augmenter la représentation des femmes en provenance des pays en développement dans les échelons élevés du système des Nations Unies.  Elle s'est félicitée que le Conseil ait décidé de consacrer un des thèmes de son segment de haut niveau à cette question, ce qui permettra de mesurer les progrès accomplis.  Sur la question des femmes dans la prévention des conflits et la reconstruction, la représentante s'est dite favorable à la participation des femmes à toutes les phases des opérations de maintien de la paix et de consolidation de la paix. 

Elle a estimé que pour améliorer la participation des femmes à la vie politique et économique des pays, les États devaient témoigner d'une réelle volonté politique.  Elle a pris l'exemple du Ghana qui avait créé un Ministère de la femme qui avait mis sur pied un fonds de développement pour les femmes qui pratiquait le micro-financement.  La représentante a estimé que la société civile tout entière devait également s'engager pour lutter contre les stéréotypes et qu'il fallait encourager la prise en considération de ces questions dans les programmes scolaires.


MME JILLIAN DEMPSTER (Nouvelle-Zélande, au nom également de l'Australie et du Canada) a exprimé l'espoir qu'il serait rapidement procédé au recrutement pour le poste de Conseiller sur les questions sexospécifiques dont la création au sein de l'Unité chargée des meilleures pratiques rattachée au Département des opérations de maintien de la paix a récemment été décidée par la cinquième Commission de l'Assemblée générale.  Pour sa part, la Nouvelle-Zélande estime que ce poste mériterait d'être classé à un niveau plus élevé.


La Nouvelle-Zélande, l'Australie et le Canada attendent par ailleurs avec impatience de participer à la prochaine session de l'Instance permanente sur les questions autochtones, qui se concentrera sur les questions relatives aux femmes autochtones.  Ces pays se réjouissent en outre que le Conseil de sécurité intègre des références à la sexospécificité dans de récentes résolutions, en particulier celles concernant la Côte d'Ivoire et l'Iraq.  Mais pour l'heure, la résolution 1325 du Conseil de sécurité n'est pas pleinement mise en œuvre puisque seuls 15% des rapports présentés au Conseil de sécurité l'an dernier comportaient une référence à la sexospécificité.  Il n'est pas non plus certain que les deux dernières missions du Conseil de sécurité, en Afrique de l'Ouest et dans la région des Grands Lacs, aient inclus dans leur rang, comme cela a été recommandé, des spécialistes des questions sexospécifiques.  Les rapports de ces missions restent en outre muets sur ces questions.  La Nouvelle-Zélande souhaiterait appuyer la recommandation du Secrétaire général visant à ce que l'ECOSOC consacre son segment de coordination, en 2004, à un examen de l'application, à l'échelle du système, de l'intégration d'une démarche sexospécifique dans le système des Nations Unies.


M. PEDRO OYARCE (Chili) a appelé l'attention sur la participation des femmes aux opérations de maintien de la paix et a rappelé que le Chili avait organisé un séminaire destiné à encourager la participation des femmes à la reconstruction et à la consolidation de la paix.  Elle a ensuite insisté sur la nécessité de faire participer les femmes au développement et a prôné une approche interculturelle de la discrimination qui frappe les femmes.


M. VLADIMIR ZHEGLOV (Fédération de Russie) a souligné que la lutte contre la pauvreté est un élément crucial de la politique sociale actuelle de son pays.  Pour faire avancer cette lutte, il convient de lier les efforts de l'État, du secteur privé et de la société civile, a-t-il souligné.  La Fédération de Russie est en outre d'avis que la Commission du développement social devrait conserver son rôle moteur au sein des Nations Unies pour ce qui est des questions sociales, y compris celles liées au vieillissement de la population.  Il convient de renforcer les efforts déployés au sein des Nations Unies afin de promouvoir le bien-être social dans le monde.  La politisation des problèmes sociaux ne peut avoir que des conséquences néfastes, a insisté le représentant russe.  Il a indiqué que son pays ne peut s'empêcher d'être inquiet face à la tendance de certains États à rechercher la confrontation dans le traitement des questions relatives à la condition de la femme et ce, dans le seul but de promouvoir des objectifs politiques.


M. PHILLIP RICHARD O. OWADE (Kenya) a estimé que les progrès restaient mitigés en matière de parité entre les sexes en raison notamment de la survie des préjudices et des systèmes sociaux préjudiciables aux femmes.  Il a précisé que 70 % des femmes kenyanes vivaient dans les zones rurales et ne bénéficiaient d'aucune garantie; elles ne représentent de 29 % des salariés bénéficiant de conditions d'emplois et de salaires stables.  Il a expliqué que son pays avait engagé une politique de réduction de la pauvreté qui tient compte du fait qu'un nombre croissant de foyers dans les zones rurales sont maintenant dirigés par des femmes, notamment comme conséquence des migrations économiques.  Ainsi, les programmes mis en place s'efforcent de répondre aux besoins spécifiques de ces femmes et une commission parlementaire a été mise en place dans l'objectif d faire de recommandations au Gouvernement sur les possibilités de mieux intégrer la perspective sexospécifique à la politique du pays.  Le représentant a ajouté que le Kenya avait pris les mesures que lui imposaient les instruments internationaux qu'il a souscrits et a demandé à ce titre l'aide des donateurs pour appuyer le processus de transition dans lequel s'est engagé le pays.


M. SICHAN SIV (États-Unis) a rappelé que la trente-sixième session de la Commission sur la population et le développement s'est concentrée, cette année, sur les questions d'éducation.  Il a rappelé que plus de 120 millions d'enfants dans le monde ne vont pas à l'école et les deux tiers des 850 millions d'analphabètes dans le monde sont des femmes, a-t-il souligné.  Il a indiqué que les États-Unis ont versé l'an dernier 232,5 millions de dollars à quelque 36 pays afin de les aider à améliorer leurs systèmes d'éducation, en particulier pour les filles.  Certes, l'inscription scolaire dans le monde augmente mais le ratio de filles par rapport aux garçons dans l'enseignement s'établit encore à 0,92 pour le primaire et à 0,89 pour le secondaire.


M. GEORGES MALEMPRÉ (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture - Unesco) a rendu compte de la contribution de l'Unesco dans le cadre de sa stratégie à long terme d'élimination de la pauvreté qui s'applique à tous les programmes de l'Organisation, notamment à ceux adoptés à l'issue du Forum de Dakar sur l'éducation.  Le représentant a fait état de l'action de l'Unesco pour que tous les enfants puissent accéder à une éducation primaire de qualité d'ici à 2015.  Il a ensuite fait part du rôle de coordination joué par l'Unesco dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l'éducation pour tous.  Il a précisé que les programmes de développement social de l'Unesco se fondaient sur une approche orientée vers les résultats.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information. Document non officiel.