ECOSOC/6073

L'ECOSOC ENTEND LES SECRETAIRES EXECUTIFS DES CINQ COMMISSIONS REGIONALES

18/07/03
Communiqué de presse
ECOSOC/6073


Conseil économique et social


L'ECOSOC ENTEND LES SECRETAIRES EXECUTIFSDES CINQ COMMISSIONS REGIONALES


Genève, 18 juillet -- Le Conseil économique et social a entamé ce matin l'examen des questions relatives à la coopération régionale en tenant une réunion-débat avec les secrétaires exécutifs des commissions régionales sur le thème «incidences des négociations commerciales sur le développement : une perspective régionale».  Après avoir entendu les présentations des Secrétaires exécutifs des cinq Commissions régionales (Europe, Asie-Pacifique, Amérique latine et Caraïbes, Afrique et Asie occidentale), les délégations ont posé des questions portant notamment sur les effets des accords bilatéraux de libre-échange sur l'intégration régionale ou sur le rôle que pouvaient jouer les Commissions régionales pour améliorer la participation des pays en développement aux négociations commerciales.


En ce qui concerne la situation en Europe, Mme Brigita Schmognerova, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Europe (CEE-ONU), a indiqué que l'élargissement, l'an prochain, de l'Union européenne à 25 membres constitue un nouveau progrès pour le commerce régional, qui pourra alors compter sur un marché unique de 450 millions d'individus.  Elle a estimé que le principal défi pour les pays qui cherchent à accéder à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) réside dans le renforcement d'institutions orientées vers le marché, mais que certaines questions se posent plus spécifiquement dans ce contexte aux pays de la région CEE-ONU.  Ces derniers doivent en effet accroître leur compétitivité et développer des infrastructures de marché efficaces.  En outre, leurs gouvernements doivent réussir à convaincre leur électorat des bénéfices à long terme de l'accession à l'OMC, car à court terme, elle risque d'engendrer une détérioration de leur situation socioéconomique.


M. Kim Hak-Su, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), a fait valoir le dynamisme de sa région qui s'est déjà relevée maintes fois de circonstances adverses.  Avant de prôner les avantages de l'intégration régionale, qui permettra aux pays de partager leurs expériences et leurs bonnes pratiques en préparation de l'adhésion à l'OMC, il a appelé de ses vœux la levée des barrières douanières et la réduction des subventions nationales, notamment, à la production des céréales, des produits laitiers et de la viande.


Alors qu'une grande partie de la croissance des exportations, en particulier pour les produits agricoles, s'est déroulé sur fond de chute vertigineuse des prix des produits de base, il convient de s'interroger sur la manière dont le système international peut promouvoir des politiques susceptibles de favoriser les exportations et d'accroître le niveau de vie dans les pays exportateurs, a souligné M. José Antonio Ocampo, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes. 


La fonction essentielle du système commercial doit consister, en outre, à faire en sorte que les progrès technologiques réalisés dans le monde développé se diffusent le plus facilement et le plus largement possible à travers le monde.  Ainsi, mener à bien le transfert de ces technologies dans les domaines agricole, minier et manufacturier constitue dès lors une des principales préoccupations du système commercial multilatéral, a-t-il estimé.


Pour sa part, Mme Mervat Tallawy, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), a mis en lumière les partenariats bilatéraux qui s'instaurent dans la région d'Asie occidentale et pourraient se révéler d'excellent vecteurs d'intégration dans l'économie mondiale.  Elle a souligné l'importance pour les pays de la région d'une conclusion positive des négociations commerciales.  Elle a indiqué que onze pays arabes ont déjà adhéré à l'OMC et que les autres s'y préparent.  Par ailleurs, elle s'est félicitée de la croissance des échanges de produits non pétroliers. 


Dans son message adressé à l'ECOSOC, M. K.Y. Amoako, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), a regretté que les négociations entamées dans le cadre du cycle de Doha n'aient enregistré que peu de progrès sur les questions relatives à l'agriculture, aux aspects des droits de propriété intellectuelle liés au commerce et aux clauses de traitement différentiel - domaines particulièrement importants pour le développement de l'Afrique et dans lesquels peu de progrès ont été faits dans le cadre du cycle de Doha.


Les représentants du Pérou, de l'Argentine, de la Jamaïque et de Colombie ont participé au dialogue qui s'est engagé suite à ces présentations.


Le Conseil a ensuite poursuivi la discussion générale sur les groupes consultatifs spéciaux pour les pays africains sortant d'un conflit, qu'il avait entamé hier après-midi dans le cadre de l'examen des questions de coordination, questions relatives au programme et autres questions.


À ce titre, plusieurs délégations, dont le Maroc au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et l'Italie au nom de l'Union européenne, se sont déclarées favorables à la création d'un groupe consultatif spécial pour le Burundi, pays qui sort d'un conflit de 15 ans et a besoin d'une stratégie de reconstruction économique pour appuyer le processus de paix engagé.  Par ailleurs, certaines délégations, dont le Soudan, se sont déclarées favorables à la prorogation du mandat du Groupe consultatif spécial pour la Guinée-Bissau.  Outre les délégations déjà citées, celles du Soudan, du Japon, de la Fédération de Russie et du Cap-Vert se sont exprimées à ce titre.


Le Conseil reprendra, cet après-midi à partir de 15 heures, l'examen de l'application et du suivi des recommandations issues des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l'égide de l'ONU et poursuivra sa discussion générale sur les questions relatives à la coopération régionale.



Documentation sur la coordination régionale


Pour l'examen des questions, portant sur la coopération régionale, le Conseil est saisi du rapport du Secrétaire général sur la coopération régionale dans les domaines économique et social et domaines connexes (E/2003/15), qui examine au chapitre III le thème de la coopération régionale intitulé «Incidences des négociations commerciales sur le développement : une perspective régionale».  Les résolutions et décisions adoptées par les commissions régionales au printemps 2003, auxquelles le Conseil doit donner suite ou qui ont été portées à son attention sont présentées dans l'additif 1 (E/2003/15/Add.1), intitulé questions appelant une décision de la part du Conseil économique et social ou portées à son attention.  Les résumés des études économiques portant sur les cinq régions ont été communiqués au Conseil pour examen. 


Le résumé de l'Étude sur la situation économique de l'Europe en 2002 (E/2003/16) indique que les perspectives à court terme pour la région sont un renforcement modéré de la croissance à la fin de 2003, aboutissant à une reprise conjoncturelle plus prononcée en 2004.  Toutefois, les perspectives économiques générales restent dominées par des risques.  La réduction progressive de l'immense déficit budgétaire courant des États-Unis et une dépréciation du dollar restent un défi majeur.  Ainsi, la politique monétaire accommodante des États-Unis devra se poursuivre et il conviendra d'avoir davantage recours aux sources de croissance intérieures au Japon et en Europe occidentale.  Pour ce faire, les politiques économiques dans la zone euro doivent adopter une orientation plus expansionniste. 


La récapitulation de la situation économique et sociale en Afrique en 2002 (E/2003/17) indique que le taux de croissance économique est passé de 4, 3 % en 2001 à 3, 1 % en 2002.  À court terme les perspectives de croissance des pays africains dépendront essentiellement de la force de la reprise de l'activité économique mondiale, de l'évolution du cours des produits de base, des progrès en matière de réductions des conflits politiques et armés et de l'engagement des dirigeants africains en faveur de la stabilité macroéconomique et des principes de bonne gouvernance. 


Le résumé de l'Economic and Social Survey of Asia and the Pacific, 2003 (E/2003/18) indique que pour 2003 les perspectives sont incertaines, principalement en raison de la situation en Corée.  Face à ces incertitudes, il est vital de souligner l'importance d'enjeux sociaux à long terme tels que l'éducation et la santé.  Si le secteur public demeure le principal prestataire de services dans ces secteurs, il importe d'obtenir des ressources supplémentaires.  Il est recommandé de faire en sorte que les services d'éducation et de santé soient dispensés selon une démarche intégrée.  En outre, les gouvernements de la région sont confrontés à des problèmes environnementaux et tenir compte de la corrélation environnement-pauvreté.  Si une croissance rapide est considérée comme une composante essentielle de l'action contre la pauvreté, l'expérience montre que la croissance s'accompagne souvent d'une dégradation de l'environnement qui nuit aux pauvres.  Bien qu'un large éventail de politiques de l'environnement destinées à atténuer les effets défavorables de la croissance sur l'environnement et remédier aux problèmes que cela pose aux pauvres, les résultats ne sont pas suffisants.  Il importe donc de faire plus pour

sensibiliser l'opinion à l'environnement, décentraliser les responsabilités et renforcer la coordination entre les acteurs, les décideurs et les institutions de manière à améliorer l'efficacité des politiques de l'environnement. 


Le résumé de l'étude économique sur l'Amérique latine et les Caraïbes, 2002 (E/2003/19) constate que l'activité économique dans la région s'est contractée et qu'en matière de croissance économique la région a perdu cinq bonnes années.  Le chômage a atteint un taux sans précédent de 8, 9 % malgré un accroissement considérable de l'emploi dans le secteur informel.  L'environnement économique international défavorable a été un facteur déterminant les mauvais résultats économiques obtenus dans la région.  Trois facteurs y ont particulièrement contribué.  Le premier a été la détérioration de la situation financière, qui a particulièrement influé sur les économies du Marché commun sud-américain (MERCOSUR).  Le deuxième a été la décélération de l'économie des États-Unis en 2001-2002, qui a notamment affecté le Mexique, l'Amérique centrale et certaines parties des Caraïbes.  Le troisième a été la détérioration des termes de l'échange des pays non exportateurs de pétrole pour cinq années consécutives.  La plupart des pays ont appliqué des politiques monétaires d'austérité en vue de mettre leur monnaie à l'abri des pressions des taux de change et d'assurer un endettement public viable.  Toutefois peu de pays avaient une marge de manœuvre économique suffisante pour appliquer des politiques anticycliques.  Ainsi, l'inflation est passée à 12 %, soit le double du taux de 2001.  S'il est vrai que le produit intérieur brut moyen (PIB) n'a augmenté que faiblement en 2002, il s'est toutefois consolidé au cours de l'année.  La poursuite de cette tendance explique le taux de croissance de 2 % prévu pour 2003. 


L'Aperçu de l'évolution économique et sociale dans la région de la Commission économique pour l'Asie occidentale, 2002-2003 (E/2003/20) indique que le PIB de la région (hors Iraq, Cisjordanie et Gaza) s'est accru de 1, 88 %, soit un taux de croissance encore inférieur au taux de 2, 46 % enregistré en 2001.  Cette situation est le résultat d'un ralentissement dans le secteur pétrolier et du tort causé par la recrudescence des tensions politiques dans la région.  Les taux d'inflation sont demeurés faibles et l'évolution du marché du travail, en revanche, est toujours défavorable.  Le chômage des jeunes et des femmes a ainsi atteint des proportions alarmantes.  Alors que plus d'un tiers de la population des pays de la région a moins de 15 ans, les politiques en matière d'enseignement demeurent inadaptées aux besoins du marché du travail et les taux d'analphabétisme (30 et 16 % respectivement pour les femmes et les hommes en 2000) atteignent des proportions inquiétantes.  La situation en ce qui concerne la nutrition est actuellement comparable à ce qu'elle est dans les pays développés, mais la pauvreté reste un grave problème social dans plusieurs parties de la région. 


En outre, le Conseil est saisi d'une note du secrétaire général sur le projet de liaison fixe à travers le Détroit de Gibraltar (E/2003/45) qui indique que les campagnes de forage en mer pourraient reprendre prochainement et, le cas échéant, être suivies du creusement d'une galerie de reconnaissance permettant ainsi de lever les interrogations qui subsistent sur la faisabilité technique du tunnel ferroviaire foré. 



Présentations des secrétaires exécutifs des commissions régionales


MME BRIGITA SCHMOGNEROVA, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Europe (CEE-ONU), a rappelé que la coopération régionale en matière commerciale dans la région de la CEE-ONU est très avancée.  Elle a souligné que l'élargissement, l'an prochain, de l'Union européenne - qui comptera alors 25 membres - constitue non seulement un nouveau progrès pour le commerce régional (qui pourra alors compter sur un marché unique de 450 millions d'individus en Europe) mais aussi un acte d'importance stratégique mondiale qui ne manquera pas de renforcer la prospérité et la sécurité en Europe.  Mme Schmognerova a par ailleurs souligné que la CEE-ONU a un rôle pratique à jouer pour aider les économies en transition à progresser sur la voie de la transformation de leurs économies et à respecter les exigences d'adhésion de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).  Elle a rappelé que la CEE-ONU n'a pas de mandat dans le domaine commercial, mais dispose d'une expertise en matière de facilitation commerciale.  Les participants au deuxième Forum international sur la facilitation commerciale, récemment organisé par la CEE-ONU en coopération avec d'autres organisations internationales, se sont accordés pour affirmer que les pays en transition et les pays en développement ont besoin de toute urgence d'une assistance technique et de la création de capacités si l'on veut que les bénéfices de la facilitation commerciale soient plus équitablement répartis, et ce, qu'une décision soit prise ou non à Cancún s'agissant des modalités de négociation sur la facilitation commerciale.


L'accession à l'Organisation mondiale du commerce est actuellement un sujet de préoccupation majeure pour plusieurs de nos États membres, a souligné Mme Schmognerova.  Elle a précisé que si le principal défi pour les pays qui cherchent à accéder à l'OMC réside dans le renforcement d'institutions orientées vers le marché, certaines questions se posent plus spécifiquement dans ce contexte aux pays de la région CEE-ONU.  Ces derniers doivent en effet accroître leur compétitivité et développer des infrastructures de marché efficaces.  Leurs gouvernements doivent en outre avant tout convaincre leurs électorats des bénéfices à long terme d'une accession à l'OMC car les conséquences négatives, à court terme, de cette accession ne devraient pas manquer d'engendrer une détérioration de leur situation socioéconomique.


Mme Schmognerova a par ailleurs souligné que progresser sur la voie de l'accession à l'OMC est compatible avec le développement d'accords bilatéraux de libre échange et d'accords commerciaux régionaux dans le Sud-Est de l'Europe et dans la Communauté des États indépendants.  Elle a souligné que du fait de l'élargissement de l'Union européenne, les accords commerciaux préférentiels bilatéraux existants entre des pays candidats et des pays non candidats ni membres de l'Union européenne devront être abrogés.  Cela comprend l'accord qu'a signé dans ce domaine l'Ukraine avec les pays baltes ainsi que l'accord de la Hongrie avec la Serbie-et-Monténégro.  L'élargissement de l'Europe devrait également perturber, dans un certain nombre de cas, le commerce transfrontière suite à l'introduction dans les nouveaux pays du régime de visa de l'Union européenne.  Mais ces implications de l'élargissement de l'Europe ne devraient pas avoir de conséquences

négatives pour les pays qui n'accèdent pas à l'Union, a assuré Mme Schmognerova, qui a souligné que les négociations se poursuivent notamment entre l'Union européenne et la Fédération de Russie s'agissant de l'Espace économique européen commun.


M. KIM HAK-SU, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), a souligné l'interdépendance de tous les pays et de toutes les économies dans le monde globalisé d'aujourd'hui.  Il a rappelé qu'après la crise financière, la région était maintenant frappée par la pneumonie atypique qui a infligé de lourdes pertes dans les secteurs économiques et de la santé.  Cependant, il a fait valoir le dynamisme de cette région qui s'est déjà maintes fois relevée de circonstances adverses.  Il a indiqué que, selon les estimations de la Banque mondiale, les revenus des pays en développement pourraient augmenter de 400 milliards de dollars si les conditions commerciales internationales devenaient plus favorables, ce qui doit être l'objectif des négociations en prévision de la Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce à Cancún.  Le représentant a appelé de ses vœux la levée des barrières douanières et la réduction des subventions à la production des céréales, des produits laitiers et de la viande.  Il a expliqué que cette architecture commerciale explique pourquoi les pays en développement ne parvienne pas à accéder à l'OMC.  Il faut se rendre compte qu'aucun État faisant partie des pays les moins avancés n'a accédé à l'OMC depuis sa création en 1995, a-t-il martelé.


M. Kim s'est ensuite fait l'avocat de la coopération régionale et a appelé tous les États à envisager les voies qui permettront une intégration plus rapide des pays en développement dans l'architecture commerciale mondiale.  La coopération régionale permettra en effet aux États de partager leurs expériences et d'échanger des bonnes pratiques concernant l'adhésion à l'OMC, a-t-il estimé.  Dans ce contexte, il a souligné l'importance de l'assistance technique et des programmes visant à renforcer les capacités et, à cet égard, a fait part de l'intention de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique de renforcer sa coopération avec les institutions du système de l'ONU.


M. JOSÉ ANTONIO OCAMPO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a rappelé que la fonction essentielle du système commercial doit consister à faire en sorte que les progrès technologiques réalisés dans le monde développé se diffusent le plus facilement et le plus largement possible à travers le monde.  Cela implique notamment l'existence d'un véritable processus de transfert de technologies, que ce soit par les entreprises elles-mêmes ou par l'acquisition de ces techniques grâce à divers mécanismes.  Mener à bien le transfert de ces technologies dans les domaines agricole, minier et manufacturier constitue dès lors une des principales préoccupations du système commercial multilatéral.  Or il s'est avéré très compliqué de mener à bien ce processus de transfert car c'est précisément dans ces domaines que le niveau de protection est le plus élevé.  Pour accélérer ce transfert, on a pensé dans les années 1970 qu'il fallait prendre des mesures spéciales et préférentielles en faveur des pays en développement, mais le processus du cycle Uruguay à finalement réduit l'application de telles mesures.


M. Ocampo a rappelé que l'Amérique latine a connu, durant la décennie 1990, une croissance accélérée de ses exportations mais a souligné que cette croissance ne s'est pas accompagnée d'une croissance parallèle du PNB et de l'économie en général.  Il a souligné qu'en réalité, une grande partie de la croissance des exportations, en particulier pour les produits agricoles, s'est faite dans un contexte de chute vertigineuse des prix, très marquée ces vingt dernières années.  Il convient donc de se demander comment le système international peut promouvoir des politiques susceptibles de favoriser les exportations tout en accroissant les niveaux de vie des pays exportateurs.  M. Ocampo s'est dit satisfait par l'annonce de l'Union européenne selon laquelle celle-ci entend libéraliser sa politique agricole.  Il faut néanmoins que la communauté internationale s'engage à réduire complètement et totalement les subventions à l'agriculture et non pas seulement celles qui sont liées à la production.  M. Ocampo a déploré l'érosion du principe de la nation la plus favorisée qui a pourtant historiquement servi de base à tout l'édifice du système commercial multilatéral.


MME MERVAT TALLAWY, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), a souligné l'importance pour les pays de la région d'une conclusion positive des négociations commerciales.  Elle a indiqué que 11 pays arabes ont déjà adhéré à l'Organisation mondiale du commerce et que les autres s'y préparent.  Elle a mis en lumière les partenariats bilatéraux qui s'instaurent dans la région et qui pourraient se révéler d'excellent vecteurs d'intégration dans l'économie mondiale.  Elle s'est félicitée de la croissance des échanges concernant les produits non pétroliers.  Il faut savoir aussi que les négociations concernant les échanges de services dans la région progressent et que cette évolution intrarégionale ouvre la voie à une meilleure intégration dans l'économie mondiale.  En outre, de nombreux partenariats bilatéraux ont été signés avec des pays membres de l'Union européenne.  Par ailleurs, la CESAO procède à une réforme pour mieux aider ses membres à répondre aux défis de la mondialisation.  Ainsi la Commission s'efforce de faciliter la création de réseaux de transports intégrés et de réseaux gaziers dans la région.


Toutefois, Mme Tallawy a estimé que beaucoup restait à faire pour favoriser les États de la région dans l'économie mondiale.  Elle a attiré l'attention sur le fait que les accords bilatéraux peuvent être assortis d'effets pervers sur l'intégration économique arabe.  Elle a ensuite identifié divers obstacles au développement, à la croissance et à l'intégration de la région à l'économique mondiale.  Il s'agit notamment des suites du conflit en Iraq et des régimes de sanctions qui subsistent.  Sous l'angle régional, le plus grand obstacle reste néanmoins l'instabilité politique qui affecte le développement et la croissance.  Elle a formé le vœu que les pays de la région œuvrent ensemble pour assurer la stabilité et résoudre pacifiquement les conflits qui risquent encore de grever l'avenir de la région.


M. CORNELIUS MWALWANDA, Conseiller économique de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), a donné lecture d'une déclaration du Secrétaire exécutif de la CEA, M. K.Y. Amoako, qui n'a pu assister à cette séance pour des raisons de santé, dans laquelle M. Amoako souligne que le commerce peut contribuer au développement de l'Afrique de maintes manières, notamment en faisant bénéficier les pays africains des avantages de l'économie d'échelle et en suscitant des investissements étrangers plus importants sur le continent.  Selon l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la suppression de toutes les subventions agricoles de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) se traduirait pour les pays en développement par un bénéfice trois fois supérieur à la somme totale de l'aide publique au développement qu'ils reçoivent actuellement.


Dans son message, M. Amoako souligne que les négociations du cycle de développement de Doha pâtissent d'un manque de progrès dans quatre domaines particulièrement critiques pour le développement de l'Afrique, à savoir: l'agriculture, les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC, ou TRIPS en anglais); les préoccupations en matière de mise en œuvre; et la question du traitement spécial et différentiel.  Des préoccupations existent également quant à l'inégale représentation des pays africains, et des pays en développement en général, au sein de l'OMC, ainsi que face à leur exclusion des processus de prise de décision sur les principales questions revêtant pour eux un intérêt particulier.


Selon M. Amoako les pays africains ont besoin d'assistance technique et de création de capacités pour s'adapter aux nouvelles règles commerciales.  Aussi, la communauté internationale se doit-elle de traiter cette question en adoptant les mesures qui permettront d'apporter aux pays de la région une telle assistance.  À l'issue de la Conférence des ministres du commerce africains, organisée par l'Union africaine, les ministres ont demandé aux membres de l'OMC de donner un nouvel élan au cycle actuel de négociations commerciales multilatérales (en particulier dans les domaines de l'agriculture, des ADPIC, de la santé publique, du traitement spécial et différentiel, et des questions liées à la mise en œuvre) afin de faire en sorte que la Conférence ministérielle de l'OMC de Cancun produise des résultats positifs pour les pays africains et fasse du programme de travail de Doha un véritable ordre du jour du développement.


Échange de vues informel


Le représentant du Pérou a regretté que ces présentations apportent plus de doutes que de réponses concrètes.  Il s'est enquis de l'évolution qu'a subie la notion de la nation la plus favorisée et a voulu savoir comment les secrétaires exécutifs des commissions régionales envisageaient la prochaine réunion ministérielle de l'OMC à Cancún.


Répondant à cette intervention, M. OCAMPO a confirmé que l'autonomie nationale ou sous-régionale aux fins des politiques de développement constitue bien un objectif à poursuivre.  Il rend compte en effet de la tension qui existe entre régionalisme et multilatéralisme.  S'agissant de la clause de la nation la plus favorisée, il a expliqué qu'une exception était prévue pour favoriser l'intégration régionale.  Il s'est avéré toutefois que cette exception a conduit à un détournement du principe et il serait sans doute nécessaire que la communauté internationale réfléchisse à la question.  En ce qui concerne les négociations en prévision de Cancún, il a rappelé que les accords préalables n'ont pas été signés et a estimé qu'il serait regrettable d'arriver à Cancún sans que des accords préalables aient pu être négociés.  Par ailleurs, il faut se souvenir que Cancún n'est pas en soi

l'aboutissement du processus puisque la date butoir est 2004.  Ainsi, il est très important pour les pays en développement que le processus soit dûment débattu et que les décisions ne soient pas prises à la dernière minute, a-t-il déclaré.


M. KIM a repris à son compte les idées exprimées par M. Ocampo et a précisé que dans la région Asie-Pacifique, des accords avaient été passés en vue de promouvoir l'intégration régionale.  Toutefois, il a reconnu que l'Asie était en proie à «la fièvre des accords bilatéraux de libre-échange» dont il faut se demander s'ils sont de véritables outils en faveur d'une intégration mondiale.  Quant à Cancún, il a reconnu que les prévisions étaient dans l'ensemble assez pessimiste.  Il a rappelé que Cancún se situait dans la perspective de la dernière réunion ministérielle à Doha où les délais, par exemple, n'avaient pas été respectés.  Il a néanmoins jugé que ces négociations étaient un processus utile. 


MME TALLAWY a fait part de sa déception après la réunion ministérielle de Doha qui avait fait naître l'espoir qu'une part plus grande pourrait être faite aux pays en développement.  Elle a insisté sur le fait qu'il ne fallait pas aller à Cancún sans espoir et de veiller à ce que la position des pays en développement puisse être entendue.  À cet égard, elle a proposé de privilégier une présentation par thème, sans négliger la perspective régionale.  Il importe donc que les groupes régionaux se concertent quant à leurs objectifs communs et leurs spécificités. 


MME SCHMOGNEROVA a fait savoir que l'Union européenne avait conclu des accords d'association avec les pays candidats et a souligné que tous ces accords sont considérés comme un apport véritable en matière de coopération avec les partenaires.  Elle a ensuite fait part des accords entre les pays d'Europe centrale et a rappelé que tous les pays membres de la Commission économique pour l'Europe sont membres de l'Organisation mondiale du commerce, ce qui crée une situation différente.  Pour ce qui est des pays membres de la Communauté des États indépendants qui ne sont pas membres de l'OMC, il paraît douteux que les accords d'association avec l'Union viennent faire obstacle ou remplacer le processus d'adhésion de ces pays à l'OMC.


M. MWALWANDA a espéré qu'il fallait peut-être limiter les ambitions pour Cancún et s'efforcer d'abord d'obtenir «une première récolte d'accords» sur des clauses préférentielles.


En réponse à une question de l'Argentine sur les causes du ralentissement économique dans la région de la CEPALC, M. OCAMPO a rappelé que l'interruption des flux de capitaux en Amérique latine a commencé avec la crise asiatique de 1997.  En ce qui la concerne, l'Argentine a d'abord connu un transfert positif énorme de capitaux qui s'est ensuite transformé en transfert négatif tout aussi important.  Le système multilatéral devrait s'employer à promouvoir les flux de capitaux privés, a souligné M. Ocampo.  Pour des pays comme l'Argentine, normaliser le processus de la dette constitue un préalable indispensable à l'inversion des tendances, a-t-il fait observer.


Le représentant de la Jamaïque a relevé le rôle joué par les commissions régionales en collaboration avec la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) pour améliorer la participation des pays en développement aux négociations avec l'OMC.  S'agissant du développement des compétences, il s'est enquis des mesures prises par les commissions régionales de l'ONU pour développer des programmes annuels qui permettraient de développer la base de connaissances concernant les questions complexes à l'ordre du jour de la communauté internationale en matière de commerce international.


MME TALLAWY a indiqué que la CESAO a, pour sa part, engagé à Beyrouth des cours de formation, après la réunion de l'OMC de Doha.  Les 22 et 23 juillet 2003, se tiendra une réunion de haut niveau afin de se préparer à la Conférence ministérielle de Cancún, a-t-elle en outre indiqué.


M. KIM a indiqué que la CESAP a pour sa part mis sur pied des programmes de formation à Bangkok.


MME SCHMOGNEROVA a souligné que la CEE-ONU n'a pas de mandat en matière commerciale et ne fournit donc pas d'assistance technique dans le domaine des compétences commerciales.


M. MWALWANDA, a souligné que s'il est un continent qui a besoin de mesures de développement des compétences, c'est bien l'Afrique.  La CEA a besoin de développer ses capacités à moyen et à long terme, y compris en ce qui concerne ses capacités de négociations, a-t-il fait observer.


M. OCAMPO a souligné que ce n'est que cette année qu'un programme commun avec la CNUCED a été mis en place par la CEPALC dans le domaine de la formation, une tentative similaire ayant échoué l'an dernier.  La CEPALC entreprend actuellement une analyse des stratégies de développement de la production qui ont été menées à bien dans la région Amérique latine-Caraïbes, afin de voir quelles sont celles qui ont été couronnées de succès et celles qui ont échoué.


La représentante de la Colombie a relevé que personne ne parle de la question des migrations alors que l'Organisation internationale des migrations (OIM) n'a pas manqué ces derniers jours de souligner combien les migrations devraient être perçues de manière positive dans le cadre du processus de développement.


M. OCAMPO a rappelé que la CEPALC a dressé la liste des trois grandes asymétries du système commercial international: asymétrie production-technologies; asymétrie dans le domaine macro-économique; asymétrie dans le mouvement des différents facteurs de production (grande mobilité des capitaux et problèmes de mobilité de main-d'œuvre).  La CEPALC n'a de cesse que de rappeler la nécessité pour l'ordre du jour international d'inclure des accords concernant notamment les migrations.  Au niveau de la région Amérique latine-Caraïbes, il est évident que les migrations ainsi que les renvois de recettes en provenance des migrants deviennent un facteur de développement déterminant, ceci étant particulièrement vrai pour les pays les plus proches des États-Unis.


M. KIM a rappelé que la question des migrations a figuré à l'ordre du jour d'une réunion tenue il y a quelques mois sous l'égide de la CESAP.  Dans les 20 prochaines années, il est prévu que la majorité de la population vivra en milieu urbain, a-t-il rappelé.  En Asie, 15 millions de personnes sont des migrants et les Philippines, par exemple, sont exportatrices de main-d'œuvre, tout comme la Malaisie, le Pakistan et le Sri Lanka qui connaissent une grande mobilité de la main-d'œuvre alors que des pays comme le Japon et la Corée du Sud sont plutôt importateurs de main-d'œuvre.


MME SCHMOGNEROVA a admis que la main-d'œuvre devrait être utilisée et répartie avec plus d'efficacité, mais a souligné que, dans la pratique, bien des problèmes se posent en matière d'utilisation efficace de la main-d'œuvre.  En général, la mobilité de la main-d'œuvre est liée à des différences de salaires et à des différences de taux de chômage, sans parler des différences de régime de sécurité sociale applicables aux soins de santé, a-t-elle expliqué.


M. MWALWANDA a souligné que nombre d'individus alimentent un véritable exode rural du fait de leur incapacité à trouver un travail à la campagne et de subsister uniquement grâce à l'agriculture.  Dans ce contexte, il est d'une importance cruciale de parvenir à faire baisser les subventions agricoles que les pays développés accordent à leurs agriculteurs et qui influent négativement sur les agriculteurs des pays africains.  Il faudrait également lancer une révolution verte en Afrique.


Mme Tallawy a souligné que le chômage figure au nombre des facteurs qui provoquent l'émigration des populations.  Une fuite de main-d'œuvre constitue toujours une perte financière anéantissant tous les investissements réalisés dans le domaine de la formation humaine, a-t-elle rappelé.  Si les pays européens acceptaient d'ouvrir leurs marchés aux produits agricoles de l'Afrique, peut-être les flux migratoires actuels se tariraient-ils, a-t-elle également suggéré.


Débat général


M. ABDELLAH BENMELLOUK (Maroc, s'exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine) a rappelé que pour réussir dans leur œuvre, les autorités de la Guinée-Bissau doivent démontrer la volonté politique nécessaire.  Il a encouragé la bonne coopération entre l'ECOSOC et le Conseil de sécurité sur la situation en Guinée-Bissau.  Il s'est félicité des partenariats établis conformément aux recommandations du Groupe consultatif.  Par ailleurs, il a appelé les donateurs à contribuer généreusement au fonds de contributions volontaires pour la Guinée-Bissau.  À cet égard, il a recommandé que les donations ne soient pas préaffectées.  Il a proposé de proroger le mandat du Groupe consultatif jusqu'à sa prochaine session de fond en 2004. 


Le représentant du Groupe des 77 et de la Chine a par ailleurs remercié le Président de l'ECOSOC d'avoir soumis au Conseil un projet de résolution sur la création d'un Groupe consultatif pour le Burundi, pays qui a besoin d'une assistance économique et financière d'urgence pour que les progrès jusqu'ici accomplis ne soient pas anéantis.  Il est impératif que les progrès dans le processus de paix s'accompagnent de progrès dans les domaines économique et social.  En effet, sans un appui financier important, le Burundi aura des difficultés à réussir le programme de réformes économiques en cours, alors qu'il est en train de négocier un programme économique et financier à moyen terme avec les institutions de Bretton Woods dans le cadre du financement de la Facilité pour la réduction de la pauvreté.  Il a ainsi souligné la responsabilité de la communauté internationale dans le succès ou l'échec du processus de consolidation de la paix et de relance économique en cours. 


Le représentant marocain indiqué que le Groupe des 77 et la Chine se félicitent de l'organisation en septembre prochain par le Gouvernement du Burundi, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement, d'une table ronde de donateurs pour le Burundi.  Il a ensuite réitéré la position de principe du Groupe des 77 contre toute aide conditionnée et a souligné les principes d'impartialité et de neutralité auxquels doit répondre l'aide accordée au Burundi, qui ne saurait en aucun cas remettre en cause les choix politiques et économiques de ce pays.


M. PAOLO BRUNI (Italie, au nom de l'Union européenne) a commenté les projets de résolution sur les groupes consultatifs spéciaux sur la Guinée Bissau et le Burundi.  Il a rappelé qu'en janvier dernier, l'Union européenne avait reconnu la nécessité de mécanismes novateurs, tels que ces groupes consultatifs spéciaux, pour les pays africains sortant de conflits.  L'Union européenne est d'avis que cette nouvelle forme de coopération avec les Nations Unies devrait être prise en considération par d'autres pays sortant de conflits.  Pour l'heure, l'Union européenne reste préoccupée par l'instabilité socioéconomique croissante de la Guinée-Bissau où l'aggravation de la situation économique et sociale de la population contribue à menacer la stabilité politique du pays.  Regrettant que les élections, initialement prévues ce mois-ci en Guinée-Bissau, aient été reportées au mois d'octobre, l'Union européenne espère néanmoins que le processus électoral sera transparent et crédible en Guinée Bissau.  L'Union européenne est favorable à l'extension du mandat du Groupe consultatif spécial sur la Guinée Bissau.


L'Union européenne a pris note de manière positive de la requête déposée par le Gouvernement Burundi afin que soit créé un groupe consultatif spécial sur le Burundi.  La communauté internationale pourrait donc aider le Burundi, ce qui ne manquera pas d'avoir des retombées positives sur l'ensemble de la région des Grands Lacs, a souligné le représentant.  Préoccupée par la reprise des combats à Bujumbura, l'Union européenne encourage toutes les parties à reprendre les négociations afin de parvenir à un cessez-le-feu, a-t-il ajouté.  Il a indiqué que l'Union européenne est disposée à entamer les consultations sur les modalités propres à la constitution d'un Groupe consultatif spécial sur le Burundi.


M. OMAR BASHIR MANIS (Soudan) s'est félicité des travaux du Groupe consultatif spécial pour la Guinée-Bissau et s'est dit favorable à la création d'un groupe semblable pour le Burundi, pays sans littoral qui sort d'un conflit de quinze ans.  Il a estimé que l'aide économique viendra appuyer le processus de paix engagé.  En effet, la guerre a détruit l'économie de ce pays et ses infrastructures et il faut se féliciter que le Conseil décide la création d'un Groupe consultatif spécial chargé d'examiner la situation économique du Burundi et de faire des propositions.  Il a appelé la communauté internationale à faire tous les efforts nécessaires pour aider ce pays dans la voie de la paix et de la reconstruction économique et s'est félicitée de la perspective ouverte par la table ronde de donateurs pour le Burundi, organisée sous les auspices du PNUD.  Le représentant soudanais a ensuite appelé l'attention sur les individus isolés ou les groupes d'individus qui mènent des actions destinées à saper le processus de paix.  Il a cité l'expérience de son pays en la matière et a appelé les autorités du Burundi et la communauté internationale à la plus grande vigilance en la matière. 


M. KIYOSHI WADA (Japon) a souligné que son pays reconnaît depuis longtemps l'importance de résoudre les problèmes de l'Afrique et ne ménage aucun effort pour apporter son soutien aux pays de ce continent.  Il a exprimé le soutien du Japon au projet de résolution visant la création d'un groupe consultatif spécial sur le Burundi et a indiqué que le Japon entend proposer sa participation comme membre de ce groupe dès sa création.


M. VASSILY NEBENZIA (Fédération de Russie) a estimé que le Groupe consultatif spécial était une formule appropriée pour aborder les questions relatives à la prévention du renouvellement des conflits dans les pays récemment engagés dans un processus de paix.  Ces groupes consultatifs spéciaux ont également pour vocation d'élaborer une stratégie de reconstruction économique après les conflits, a rappelé le représentant, qui a cité l'exemple du travail accompli dans ce sens par le Groupe consultatif spécial pour la Guinée-Bissau.  Il a estimé qu'un rôle de premier rang doit être confié aux autorités nationales et, à cet égard, il s'est félicité de la perspective offerte par la tenue d'élections libres en Guinée-Bissau, qui devraient permettre de rétablir la confiance des donateurs.  Il a appelé l'attention sur l'élaboration par les groupes consultatifs de modèle d'accords d'assistance pour les pays qui sortent tout juste d'un conflit et n'ont pas les structures institutionnelles pour s'adresser aux institutions de Bretton Woods.  En dernier lieu, le représentant a appuyé le projet de création d'un groupe consultatif spécial pour le Burundi.


M. LUIS DE MATOS MONTEIRO DA FONSECA (Cap Vert) a affirmé que le groupe consultatif spécial sur la Guinée-Bissau a fait œuvre pionnière en matière de consolidation de la démocratie, de la paix et de l'état de droit dans un pays en situation post-conflit.  Il a apporté l'appui de son pays aux efforts de la communauté internationale visant à aider la Guinée Bissau à se sortir de la présente situation de crise qu'elle connaît.  Les acteurs politiques de Guinée-Bissau doivent faire preuve de responsabilité et s'engager à respecter les choix du peuple, a-t-il affirmé.  Le Cap-Vert appuie l'idée de se doter d'un groupe consultatif spécial similaire pour le Burundi.


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