ECOSOC/6070

ECOSOC : SUITE DU DEBAT SUR LE SUIVI DES RECOMMANDATIONS ISSUES DES GRANDES CONFERENCES ET SOMMETS DES NATIONS UNIES

16/07/2003
Communiqué de presse
ECOSOC/6070


ECOSOC : SUITE DU DEBAT SUR LE SUIVI DES RECOMMANDATIONS ISSUES DES GRANDES CONFERENCES ET SOMMETS DES NATIONS UNIES


GENEVE, 16 juillet -- Le Conseil économique et social a poursuivi cet après-midi son débat général consacré à l'application et au suivi des recommandations issues des grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies, notamment s'agissant de la suite donnée à la Conférence internationale sur le financement du développement (Monterrey, Mexique, 2002) et de l'examen et la coordination de l'application du programme d'action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010 (Bruxelles, 2001).


Les délégations qui se sont exprimées sur l'application du Consensus de Monterrey ont mis l'accent sur le rôle central des Nations Unies dans ce processus.  À cet égard, il a été demandé au Secrétariat de donner un véritable élan en vue de convaincre les États que la mise en œuvre du Consensus de Monterrey fait partie des priorités de tous et de stimuler la coopération entre tous les partenaires du développement.  Si le commerce doit jouer pleinement son rôle de moteur du développement, la Suisse a estimé qu'outre la collaboration avec les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce, il faudrait envisager une collaboration avec le Forum économique mondial.  Par ailleurs, plusieurs délégations ont exprimé des préoccupations concernant la lenteur des négociations commerciales, notamment en ce qui concerne les barrières douanières, les subventions agricoles et la crise du coton qui grève considérablement les ressources de nombreux pays en développement.  Toutes ont émis l'espoir que la prochaine réunion ministérielle de l'Organisation mondiale de commerce, qui se tiendra à Cancún, permettra d'avancer sur ces questions avec la pleine participation des pays en développement.


Plusieurs intervenants ont appelé l'attention sur la réduction du fardeau de la dette dont le coût entrave la mobilisation des ressources nationales pour le développement.  Certaines délégations, dont le Pérou, se sont dites favorables à la création de mécanismes financiers novateurs - question qu'elles souhaiteraient voir figurer à l'ordre du jour des travaux de l'Assemblée générale et de l'ECOSOC.  Ainsi, certaines délégations ont appuyé la proposition britannique visant à la création d'un service financier mondial.  D'autres en revanche, dont le Pérou, ont préconisé la création de mécanismes régionaux d'investissement privé, qui permettraient d'augmenter les ressources disponibles pour le développement.  Plusieurs se sont félicitées de la création d'un bureau pour le financement du développement au sein du Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat de l'ONU.


S'agissant de l'application du Programme d'action de Bruxelles en faveur des pays les moins avancés, plusieurs intervenants, dont l'Italie, au nom de l'Union européenne, ont souligné l'importance de l'approche participative pour l'élaboration des documents de stratégie de réduction de la pauvreté.  Toutefois, pour que cette approche porte ses fruits, des efforts doivent être faits pour renforcer les capacités de la société civile et la démocratie pour que les pauvres puissent faire entendre leur voix.  Le représentant du Sénégal a recommandé aux pays les moins avancés de fonder leur stratégie de réduction de la pauvreté sur les engagements contenus dans le programme d'action et d'accorder la priorité à la lutte contre la pandémie du VIH/sida qui risque d'annuler les progrès de développement.


Si l'ensemble des délégations a reconnu que les pays les moins avancés devaient s'employer à accroître leurs capacités productives et à mobiliser des ressources internes pour le développement, plusieurs ont appelé les donateurs à respecter leurs engagements concernant l'aide publique au développement et la création d'un environnement commercial propice.  Ainsi, il importe d'enrayer la baisse des prix des produits de base sur les marchés mondiaux, d'accorder des conditions commerciales préférentielles aux PMA, de juguler le déclin de l'aide publique au développement et d'œuvrer plus activement à la réduction de la dette, a fait valoir, entre autres, le représentant de la Chine.  Le représentant du Bangladesh a par ailleurs insisté sur la nécessité d'aider les pays les moins avancés à protéger leur environnement et à lutter contre les catastrophes naturelles, auxquelles ils sont particulièrement vulnérables.


Les représentants des pays suivants sont intervenus dans le cadre du débat : États-Unis, Ukraine, Fédération de Russie, Suisse, Chine, Pérou, République de Corée, Guinée, Japon, Mexique, Sénégal, Chili, Indonésie, Jamaïque, Pakistan, Maroc (au nom du Groupe de 77 et de la Chine), Italie (au nom de l'Union européenne), Mali, Cap-Vert, Afghanistan et Bangladesh.


Ont également pris la parole un représentant du Fonds commun pour les produits de base et une représentante de l'Organisation mondiale du commerce, qui a présenté le cadre intégré de l'OMC en faveur des pays les moins avancés, ainsi qu'un délégué qui est intervenu au nom de Coopération internationale pour le développement et la solidarité internationale et Caritas Internationalis, deux organisations non gouvernementales.


Le Conseil poursuivra l'examen des questions relatives au suivi des conférences des Nations Unies et au pays les moins avancés demain, jeudi 17 juillet, à partir de 10 heures.


Débat général consacré à la suite donnée à la Conférence internationale sur le financement du développement


      MME CLAUDIA SERWER (États-Unis) s'est déclarée préoccupée par le temps qui a été consacré à réfléchir à la signification du Consensus de Monterrey et à le paraphraser plutôt qu'à l'appliquer.  Elle a rappelé que la Conférence de Monterrey avait confié le suivi de l'application à l'ECOSOC et à l'Assemblée générale.  Toutefois, elle a regretté que le Secrétariat n'ait pas consacré suffisamment d'efforts à la mise en place de mécanismes de suivi, notamment s'agissant du financement du développement, et qu'un temps trop important avait été consacré aux  travaux des commissions techniques.  Cela étant, elle a indiqué que sa délégation n'était pas en faveur de la création d'un mécanisme intergouvernemental de suivi, mais a estimé que le Département des affaires économiques et sociales devait établir ce suivi au rang de ses priorités.  À ce titre, elle a souligné le rôle de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), des commissions économiques régionales, et du Programme des Nations Unies pour le développement, qui ont des efforts particuliers à fournir en vue d'appuyer les pays en développement et de mobiliser des ressources en leur faveur.  Elle a indiqué que le Conseil devait veiller à mieux coordonner les actions engagées dans le cadre du suivi de Monterrey.


Mme Serwer a fait savoir que le développement durable figurait au rang des priorités du Gouvernement Bush, qui avait présenté, en février 2003, son initiative pour relever les défis du millénaire en matière de développement, qui devrait inciter les pays à réviser leurs politiques en vue d'une meilleure gouvernance et de favoriser le développement de l'esprit d'entreprise.  Elle a souligné que les éléments clés du Consensus de Monterrey étaient repris dans cette initiative, qui place la responsabilité du développement sur les États et propose de véritables partenariats dans lesquels les pays en développement assureraient la participation de leurs citoyens en vue de définir les priorités et les objectifs de développement.


M. MYKHAILO SKURATOVSKYI (Ukraine) a estimé qu'actuellement le défi principal est de traduire l'esprit de Monterrey en programmes pratiques et en actions concrètes en faveur des pays en développement et des pays en transition.  La cohérence des politiques à tous les niveaux est essentielle pour le Consensus de Monterrey.  L'application des engagements pris lors de la Conférence ne peuvent plus attendre.  Il a estimé que l'initiative doit venir des Nations Unies en accord avec les autres institutions concernées, comme les institutions de Bretton Woods et l'organisation mondiale du commerce (OMC).  Il a en outre noté qu'il serait très utile que les institutions spécialisées, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) trouvent des voies de convergence en vue de coopérer dans les actions planifiées, au niveau de la gestion et des programmes intergouvernementaux.  Il a souligné que les travaux doivent néanmoins commencer au niveau national de chaque pays.  Il a insisté sur le fait que les partenaires horizontaux doivent être renforcés dans leurs actions.  Les partenariats verticaux sont aussi utiles pour mettre en réseau les différents partenaires locaux, nationaux et internationaux, y compris les donateurs, afin de coordonner leurs activités.


Le représentant ukrainien a considéré qu'il était essentiel que l'assistance internationale soit acheminée vers les besoins de première priorité pour les économies en transition.  Cela implique une stabilisation macroéconomique, une restructuration économique dans le secteur privé, la promotion de la production, la réforme du système de la propriété intellectuelle, l'encouragement d'investissements extérieurs directs, la libéralisation du commerce, l'expansion des accès aux marchés et le transfert de technologies.  Il a rappelé qu'à Monterrey, la communauté internationale avait confirmé que le commerce était un véhicule important du développement.  Il a souligné que ceci est d'une importance particulière pour l'Ukraine qui a entamé des négociations pour accéder à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).  Il s'est dit convaincu que l'application du Consensus de Monterrey doit être vue comme une partie intégrante d'un processus plus large dont le but est d'atteindre les objectifs décrits dans la Déclaration du millénaire.


M. Skuratovskyi a souligné que seule une approche cohérente, coordonnée à l'égard du financement du développement à tous les niveaux, national, régional et international, appuyé par l'engagement des Nations Unies, sera capable de réaliser les objectifs de développement. 


M. ANDREY SERGEEV (Fédération de Russie) a rappelé les termes du Consensus de Monterrey par lequel tous les États se sont engagés à redoubler d'efforts pour assurer le financement du développement, y compris par le commerce.  Dans ce cadre, il s'est félicité des grandes rencontres qui ont eu lieu avec les institutions de Bretton Woods à cette fin.  Il s'est félicité que le Consensus de Monterrey tienne compte des spécificités des pays et, notamment, des pays en transition.  Il a ensuite expliqué que la Russie accordait des préférences tarifaires aux pays en développement, ajoutant que l'apport de la Russie au développement est devenu plus visible également par ses dons au Programme alimentaire mondial.


Le représentant russe a souligné que la réduction du fardeau de la dette ne produirait pas les effets escomptés si elle ne s'accompagnait pas de mesures destinées à remédier aux problèmes structurels auxquels se heurtent les pays en développement.  Dans ce contexte, il a rappelé que la Russie avait annulé la dette de nombreux pays africains et accordait de véritables protections commerciales aux pays les moins avancés.  Par ailleurs, il a estimé que la mise en œuvre du programme d'action de Bruxelles demandait la participation de tous les acteurs intergouvernementaux.


M. JEAN-MARC BOULGARIS (Suisse) a souligné que la Suisse attache une grande importance à la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, dont les composantes sont essentielles pour atteindre des Objectifs de développement du millénaire.  Il a souligné que la coopération continue d'être l'ingrédient indispensable de l'esprit de Monterrey.  Il s'est félicité de la consolidation du secrétariat, car celui-ci devra fournir un soutien important, des plates-formes de dialogues.  Il a estimé que la mobilisation des ressources nationales des pays en développement exige la mise en place progressive d'une meilleure gouvernance économique comprenant entre autres le renforcement des institutions du secteur financier et des administrations fiscales.  Mais la mobilisation des ressources nationales n'est pas suffisante pour attirer des investissements financiers étrangers, c'est pourquoi la Suisse appuie les propositions du secteur privé visant à développer, d'une part, des bureaux centraux fournissant l'information nécessaire, d'autre part l'émergence ou le renforcement de réseaux nationaux d'investissements.


Le représentant suisse a regretté le manque de progrès dans l'examen de la mise en œuvre des traitements spéciaux et différenciés en faveur des différentes catégories de pays en développement.  Peu de progrès, en effet, se concrétisent quant aux préoccupations non commerciales telles que la sécurité alimentaire et le développement rural.  Il a constaté que l'accroissement des ressources d'Aide publique au développement promises dans le cadre du «Consensus de Monterrey» tarde à se matérialiser, le financement de conflits armés ayant plus facilement mobilisé des ressources que la lutte contre la pauvreté.  Il a pourtant reconnu que le récent Forum de Rome, organisé par les institutions financières multilatérales en coopération avec l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a posé des jalons utiles. 


M. Boulgaris a toutefois pris note des progrès réalisés dans la mise en œuvre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).  Néanmoins, la vulnérabilité des pays en développement aux changements externes demeure préoccupante.  Il a estimé que pour cette raison il faut disposer - au-delà de l'initiative PPTE - d'un cadre pour déterminer la viabilité de la dette des pays pauvres et pour formuler des politiques d'emprunts solides.  Il a donc encouragé les travaux actuels du FMI et de la Banque mondiale.  Il a entre outre estimé que la restructuration ordonnée des dettes insoutenables demeure prioritaire.


Le représentant suisse s'est félicité du fait que toutes les parties prenantes se réfèrent dorénavant aux Objectifs de développement du millénaire et aux Stratégies de réduction de la pauvreté, et que l'esprit de Monterrey imprègne de façon croissante les discussions.  Il a estimé qu'il faut néanmoins redoubler d'efforts pour garantir la cohérence entre les diverses politiques.


MME HUA LIU (Chine) a souligné l'importance de la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey; il s'agit d'un document important pour la coopération internationale et le développement, qui devrait permettre d'assurer le développement durable dans le cadre des Objectifs de développement du millénaire.  La Chine est favorable à une collaboration accrue entre le Conseil, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce, qui ont discuté, au cours du printemps dernier, des questions relatives notamment à la dette, à la réforme des relations commerciales, aux Objectifs du millénaire et à l'aide publique au développement, notamment.  Mme Hu a exprimé l'espoir que le Conseil continuerait à se pencher sur les points de convergence et les différences d'approches au sein de la communauté internationale à cet égard.


Le Conseil pourrait aussi favoriser un environnement économique international plus propice, a suggéré la représentante chinoise, notamment en appuyant des initiatives dans le domaine du transfert de technologie, le renforcement des capacités et l'amélioration de l'accès aux marchés, a estimé la représentante chinoise.  Le Conseil devrait en outre renforcer la coopération du système de Nations Unies avec d'autres organisations de développement et institutions spécialisées concernées pour promouvoir la coordination, la continuité et la cohérence des politiques de développement internationale.  La Chine considère que la participation réelle des pays en voie de développement dans le processus international de prise de décision et de coopération revêt une importance particulière pour assurer le succès de la Conférence Cancun, de façon à ce que la conférence reflète vraiment leurs intérêts et besoins en matière de commerce international.


M. MARCO BALAREZO (Pérou) a rappelé la nécessité de mobiliser des ressources additionnelles le développement, ainsi que de trouver des solutions pour les pays fortement endettés.  Il a insisté sur l'importance des systèmes financiers alternatifs.  Au Pérou, des initiatives pour mettre en place des mécanismes financiers novateurs sont mis en œuvre, en particulier en matière de bonne gouvernance et de promotion de la démocratie.  Le Pérou a mis en place une politique  macro-économique saine, mais le développement du commerce n'est pas le seul garant de la croissance et le pays a mis en œuvre une approche fondées sur des idées innovatrices, dans l'esprit du Consensus de Monterrey.


Ainsi, le Pérou plaide en faveur d'une plus grande disponibilité des ressources existantes, par exemple grâce aux associations régionales de promotion de l'investissement.  En outre, il faudrait davantage de souplesse en ce qui concerne le mode de remboursement de la dette.  Il s'agit d'établir des mécanismes de concertation qui assurent que les méthodes appliquées s'adaptent aux caractéristiques propres aux pays concernés.  Le représentant a souligné l'importance pour toute la communauté internationale de mobiliser les ressources pour assurer la croissance et l'emploi.


MME KYUNG-WHA KANG (République de Corée) a réaffirmé que le commerce constitue un aspect essentiel de la croissance économique, et a mis l'accent sur le fait que l'accès aux marchés par les pays en développement est la clé de leur développement.  C'est pourquoi la réunion ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Cancún en septembre constitue une occasion importante pour faire le point sur ce qui a été fait et ce qui doit encore être fait pour appliquer le programme de développement de Doha.  Elle a fait valoir que la République de Corée ait adopté un régime préférentiel selon lequel l'accès au marché libre hors taxe est accordé à un nombre de produits substantiel venant des pays les moins avancés.  C'est ainsi que le pays est devenu le quatrième pays importateur de produits venant des pays les moins avancés, selon les récentes statistiques de l'organisation mondiale du commerce (OMC).


La représentante a rappelé que la dette est un des facteurs empêchant le processus de développement d'un bon nombre de pays, particulièrement celui des pays les moins avancés.  Elle s'est déclarée convaincue qu'une résolution pourrait être acceptée, qui pourrait favoriser le soutien de la croissance économique des pays les plus défavorisés.  Elle a déclaré que son pays allait verser une contribution de 10 millions de dollars pour les pays pauvres très endettés (PPTE).  Elle a insisté sur l'importance de renforcer les voix des pays en développement dans les décisions économiques, comme cela avait été accepté dans le Consensus de Monterrey.  Elle a souligné qu'il reste pourtant beaucoup à faire pour assurer la participation effective des pays en développement dans les institutions de Bretton Woods.  La représentante de la République de Corée a rappelé que l'organisation mondiale du commerce (OMC) et les institutions de Bretton Woods ont un rôle-clé à jouer dans l'application du Consensus de Monterrey. 


M. NYANKOYE FASSOU SAGNO (Guinée), a fait part de la stratégie de son pays pour la mise en œuvre du Programme d'action de Bruxelles en faveur des pays les moins avancés, notamment en ce qui concerne l'adoption d'une politique de la population, d'une politique de promotion de la femme et d'une politique nationale de santé.  Il a fait part de diverses enquêtes qui ont permis de collecter des données, notamment sur la prévalence du VIH/sida, les migrations et l'exode rural, les conditions de vie de ménages, notamment.  S'agissant de la bonne gouvernance et du renforcement des capacités, il a fait part de la création d'un comité national de lutte contre la corruption, de la mise en place de procédures de déconcentration budgétaire afin d'assurer une meilleure traçabilité des dépenses publiques, de la mise en œuvre d'un projet sur le renforcement des capacités institutionnelles et d'un programme dans le cadre de l'éducation pour tous.


En ce qui concerne la préservation de l'environnement, le représentant guinéen a indiqué que la Guinée avait créé un fonds pour l'environnement et lancé une campagne de sensibilisation à la protection de l'environnement.  En dernier lieu, li a fait savoir que son pays avait accédé aux ressources dégagées dans le cadre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés et s'employait à promouvoir le microfinancement par l'intermédiaire du Crédit rural de Guinée.  Enfin, il a annoncé la création d'un comité technique interministériel afin de suivre les actions sur le terrain et d'évaluer leur impact sur la réduction de la pauvreté.


M. KIYOSHI WADA (Japon) a rappelé l'importance des réunions du Conseil avec les institutions de Bretton Woods et l'OMC qui ont suivi le Consensus de Monterrey.  Il a souligné l'importance du commerce dans le contexte du financement du développement et a estimé que la communauté internationale devait prendre des mesures concrètes et pragmatiques pour obtenir des effets mesurables.  Les ressources humaines et budgétaires étant limitées dans le monde, il a estimé qu'il est nécessaire de se limiter à des discussions constructives et concrètes au sein des Nations Unies.  Il a rappelé le soutien de son gouvernement à la proposition d'inscrire la question des initiatives en faveur des pays les moins avancés comme sujet du débat de haut-niveau de l'ECOSOC pour l'année prochaine.  Il a souligné que la vulnérabilité des pays les moins avancés devrait en particulier retenir l'attention du Conseil.


M. JOSE RAMON LORENZO (Mexique) a réaffirmé son engagement en faveur du Consensus de Monterrey et s'est félicité de la réunion du Conseil avec les institutions de Bretton Woods et l'OMC, qui a permis d'évoquer les questions de fond concernant la mise en œuvre du Consensus de Monterrey.  Il a lancé un appel pour que les délégations participent au plus haut niveau possible au dialogue de l'Assemblée générale sur le financement du développement, lors de la prochaine session.  Il s'est félicité de la mise en place d'un Bureau de financement du développement au sein du Département des affaires économiques et sociales.  S'agissant du rôle du commerce dans le développement, il a espéré que la prochaine réunion ministérielle de l'OMC qui se tiendra à Cancún permettra de passer des paroles aux actes.


M. OUSMANE CAMARA (Sénégal) a souligné que l'application intégrée des résultats des conférences exige un meilleur lien entre l'élaboration intergouvernementale des politiques à suivre et le travail opérationnel entrepris au niveau des pays par les fonds, programmes et institutions spécialisées du système des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et autres organismes concernés.  L'objectif principal poursuivi dans le Consensus de Monterrey est de réduire la pauvreté en suivant les Objectifs du millénaire.  Le lien qui est établi dans le Consensus de Monterrey entre la pauvreté, la paix, la sécurité et le développement durable représente un pas dans la bonne direction.  Mais, a-t-il souligné, le plus important reste l'application et le suivi intégré de l'ensemble des décisions pertinentes.  Cela nécessite une coordination entre les institutions du système des Nations Unies et les pays bénéficiaires.  Il a rappelé les recommandations du Secrétaire général concernant l'organisation d'un forum réunissant tous les partenaires du développement pour lancer et soutenir de nouvelles initiatives et alliances de partenariat, et la participation effective des institutions spécialisées de l'ONU, des pays en développement ainsi que des organisations non gouvernementales dans l'application intégrée et coordonnée des résultats des conférences.


M. Camara a souligné que, deux ans après Bruxelles, les contraintes lourdes qui pèsent sur la catégorie des pays les moins avancés (PMA) se sont fortement renforcées.  Le cercle vicieux à deux dimensions, interne et internationale, dans lequel sont enfermés les PMA depuis près de trois décennies, se referme de plus en plus sur eux.  C'est pourquoi les deux acteurs principaux du Programme de Bruxelles, à savoir les PMA et les pays donateurs, se doivent, de façon urgente, de prendre les mesures qui s'imposent : pour les PMA, il s'agit de faire des six premiers engagements du Programme d'Action le soubassement de leurs Documents de stratégie de réduction de la pauvreté, et ensuite de s'investir de façon résolue dans la lutte contre la pandémie du VIH/sida.  Les pays donateurs, quant à eux, se doivent de matérialiser la solidarité à l'endroit des PMA.  Dans ce domaine, ils doivent augmenter de façon significative le volume de leur aide publique au développement et accepter d'alléger la dette handicapant les économies des PMA.  En effet, les exigences du service de la dette empêchent ceux-ci de consacrer les ressources nécessaires aux secteurs vitaux tels que l'éducation ou la santé.  Il a finalement souligné l'importance et l'urgence de ces actions.


M. CLAUDIO ROJAS (Chili) s'est félicité de la rencontre entre l'ECOSOC, les institutions financières de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce.  Il a recommandé que de plus grands efforts soient déployés pour harmoniser les actions engagées dans le cadre de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et a estimé que l'ECOSOC était l'instance la plus appropriée pour ce faire.  Il importe aussi de définir précisément le concept de dialogue qui doit être entretenu avec les institutions de Bretton Woods, l'OMC et la CNUCED.  Il a jugé important que l'Assemblée générale se penche sur cette question et envisage la création de mécanismes financiers en vue de parvenir à la réalisation des objectifs du millénaire.


Le représentant chilien a ensuite mis l'accent sur la responsabilité des États vis-à-vis de leur propre développement, mais a regretté que le contexte international ne soit pas plus propice et mette en échec les efforts engagés au plan national par les pays en développement. 


MME ESTI ANDAYANI (Indonésie) a déploré que peu de mesures concrètes avaient été prises jusqu'à présent pour effectuer les changements positifs exigés par les conférences mondiales et réunions au sommet et a estimé qu'il fallait maintenant agir rapidement pour atteindre les objectifs fixés. Pour donner le «souffle de la vie» au Consensus de Monterrey, la coopération internationale doit être renforcée par de véritables partenariats entre les pays en voie de développement et développés, tandis que des mécanismes complémentaires doivent être renforcés et exécutés.  Elle a souligné à cet égard l'importance de la réunion qui s'est tenue le printemps dernier entre le Conseil, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce.


La représentante a rappelé aux pays développés leur engagement à augmenter les niveaux d'aide publique au développement, afin de stimuler et soutenir le processus de développement dans le Tiers-Monde.  Il faut conclure que, si la Conférence de Monterrey a jeté les bases essentielles pour faire avancer l'agenda du développement en définissant des objectifs accessibles et des engagements sur un grand nombre de questions, l'action complémentaire nécessaire pour la pleine mise en oeuvre de ses résultats doit encore être menée.  Étant donné la lenteur de la mise en oeuvre, tous les mécanismes viables et dynamiques pour provoquer une action positive devraient rapidement être examinés et les engagements qui ont été pris devraient être respectés, faute de quoi, l'ordre du jour mondial pour le développement ne serait plus qu'un simulacre.


M. STAFFORD O.NEIL (Jamaïque) a rappelé que son pays serait favorable à la création d'un mécanisme de suivi et avait appuyé l'approche thématique pour l'examen du suivi de la Conférence de Monterrey.  Toutefois, il a estimé que ce n'était pas une approche satisfaisante pour juger des progrès accomplis dans la réalisation des engagements spécifiques.  S'agissant de l'aide publique au développement, le représentant a pris note de la proposition européenne d'augmenter sa part d'aide publique au développement à 0,39 % du produit national brut, mais a fait remarquer qu'il ne saurait s'agir d'un objectif en soi.  À cet égard, il a jugé regrettable que cette proposition ne soit pas accompagnée d'un véritable plan en vue de parvenir à l'objectif des 0,7 %.


Le représentant de la Jamaïque a déploré que les pratiques sélectives employées jusqu'à présent détruisent l'esprit de coopération et de partenariat, qui a présidé à Monterrey.  Il a estimé que ces pratiques sélectives dans l'attribution de l'aide au développement n'étaient pas propice à l'instauration d'un climat de confiance avec les pays en développement, qui continuent de se sentir exclus de l'économie mondiale.  Il a demandé que l'ECOSOC soit informé des progrès qui seront réalisés dans la voie de la réforme des institutions de Bretton Woods.


M. AIZAZ CHAUDHRY (Pakistan) a déclaré que le Consensus de Monterrey a lancé un processus qui devra permettre la création d'un véritable partenariat mondial.  Mais le suivi du processus doit être assuré.  Il a rappelé qu'il faut intensifier les contacts avec toutes les parties concernées, et en particulier les institutions spécialisées des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods.  Il a souligné qu'il faut un engagement permanent pour obtenir une amélioration des mécanismes de suivi du processus de financement des projets de développement.  Il a estimé qu'un mécanisme de suivi avec l'aide d'experts serait d'un grand secours.  Il a demandé instamment que le bureau prépare de façon précise les discussions prévues pour les réunions futures entre l'ECOSOC; les institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies et l'Organisation mondiale du commerce.


M. MARKUS BRUN (Coopération internationale pour le développement et la solidarité internationale et Caritas Internationalis) a estimé que les questions économiques et sociales devraient recevoir la même attention que les questions ayant trait à la paix et à la sécurité et s'est fait l'avocat de la création d'un Conseil de sécurité pour ces questions.  Il a estimé qu'un premier pas dans cette voie pourrait être la création d'une commission de l'ECOSOC, qui fonctionnerait avec un nombre réduit de membres et un système rotatif de représentation.  Par ailleurs, considérant que l'ECOSOC a une occasion unique de renforcer la cohérence du système de l'ONU, il a préconisé la création d'un groupe de travail sur la dette qui fonctionnerait en collaboration avec les institutions de Bretton Woods.  Par ailleurs, il s'est félicité de la perspective qui s'est ouverte pour le financement du développement grâce au prochain dialogue de haut niveau de l'Assemblée générale prévu pour les 29 et 30 octobre 2003 et s'est réjoui que, pour la première fois, l'Assemblée générale ait invité les organisations non gouvernementales à participer.  Cela étant, il a regretté que ce dialogue ne soit prévu que tous les deux ans, estimant qu'un examen annuel aurait eu un plus grand impact sur la mise en œuvre.


Débat général consacré à l'efficacité du programme d'action en faveur des pays les moins avancés pour 2001-2010


M. HASSAN ABOUTAHIR (Maroc, au nom du Groupe des 77 et de la Chine) a rappelé que le Plan d'action de Bruxelles partait du constat que les objectifs de développement de ces vingt dernières années n'ont pas été atteints.  Les pays les moins avancés (PMA), incapables de profiter de la mondialisation, restent marginalisés et donc exposés aux risques et vulnérabilités qui menacent leurs efforts de réforme.  La communauté internationale doit tenir compte de ces leçons et éviter de répéter les mêmes erreurs, tout en s'efforçant d'honorer les engagements pris à Bruxelles.  La faible mobilisation des ressources constatée est donc très préoccupante.  La stagnation voire le déclin de l'aide économique officielle ne peuvent que retarder l'aboutissement de ces objectifs.  Dans ce contexte, il faut toutefois saluer le fait que plusieurs pays du nord de l'Europe ont dépassé le niveau de 0,20% du PNB consacré à l'assistance aux pays les moins avancés.  De même, les États-Unis et les pays membres de l'Union européenne ont fait des progrès notables dans ce domaine.


Le commerce joue un rôle considérable dans le développement et la communauté internationale doit prendre des mesures pour faciliter l'accès des marchandises des pays les moins avancés aux marchés des pays riches, a poursuivi M. Aboutahir.  Il a souligné l'importance de la diversification économique pour le développement.  Quant à la dette, elle continue d'être un frein à la capacité de ces pays à combattre la pauvreté et le sous-développement, a-t-il observé.  Une solution radicale à ce problème doit être trouvée.  Par ailleurs, il a demandé un renforcement des services du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays sans littoral et les petits États insulaires en développement.  Enfin, le Groupe des 77 et la Chine sont convaincus que la coopération entre pays du Sud doit jouer un rôle complémentaire important aux efforts déployés par la communauté internationale en faveur des pays les moins avancés.  À cet égard, il a fait savoir que le Maroc accueillerait en décembre 2003 à Marrakech une conférence ministérielle sur la coopération Sud-Sud, qui se penchera sur la question des pays les moins avancés.


M. VALENTINO SIMONETTI (Italie, au nom de l'Union européenne et des pays associés), a réaffirmé l'engagement de l'Union pour l'application du programme d'action de Bruxelles.  L'Union accorde une attention particulière aux besoins des pays les moins avancés.  Reste que de gros efforts seront nécessaires pour atteindre les objectifs de développement fixés par la Déclaration du millénaire et que plusieurs éléments sont indispensables à l'application du Plan de Bruxelles : la responsabilité, la bonne gouvernance, l'état de droit et le renforcement des capacités des pays les moins avancés.


En ce qui concerne la responsabilité, l'Union européenne estime que l'adoption d'une approche participative dans l'élaboration des documents de stratégie de réduction de la pauvreté (PRSP) est déterminante pour susciter l'adoption d'une stratégie favorable aux plus pauvres et pour encourager la formulation de leurs besoins par les pays concernés eux-mêmes.  Le processus de consultation n'est pas toujours heureux cependant, notamment dans les pays où la société civile n'a que peu de poids.  Il faut donc œuvrer pour intégrer les plus pauvres à chaque étape du processus de développement.  L'approche participative n'a d'autre part d'effet que pour autant qu'elle se déploie dans un contexte démocratique et respectueux de l'état de droit.  Il s'agit là des exigences posées par l'accord de Cotonou et que devraient respecter tous les pays les moins avancés.


M. Simonetti a par ailleurs souligné qu'il convient également de coordonner et d'harmoniser les procédures d'octroi de l'aide par les pays donateurs, ceci afin de limiter les charges administratives qui pèsent sur les pays les moins riches.  L'Union appuie donc sans réserve la demande faite par ces pays de la mise au point d'un processus analytique unique à l'échelle de chaque pays.  Ceci contribuera à renforcer la capacité de chaque gouvernement à assumer son rôle de direction.  En ce qui concerne l'intégration des PMA dans l'économie mondiale, il convient de procéder en pleine harmonie avec les choix politiques, les priorités de développement, les contraintes sociales et environnementales de même que la capacité d'adaptation de ces pays.  L'Union européenne est d'autre part convaincue que malgré les difficultés rencontrées, des progrès substantiels pourront être réalisés en ce qui concerne l'accès aux médicaments par les pays les moins avancés. 


Quant au financement de l'aide, le représentant a rappelé qu'à Monterrey, l'Union européenne a confirmé son engagement formel d'augmenter à 0,39% du PNB la part consacrée à l'aide internationale, et ce dès 2006.  Il s'agit d'un premier pas avant d'atteindre le niveau de 0,7% fixé par les Nations Unies.  Sur le front de la réduction de la dette enfin, l'Union européenne a déjà contribué au fonds de réduction de la dette des pays très endettés pour un montant de 1,8 milliards d'euros, sur un total promis de 2,5 milliards.


M. SINALY COULIBALY (Mali) a rendu compte de l'investissement de son pays dans les secteurs sociaux tout en s'efforçant d'assurer une plus grande stabilité macroéconomique et en fournissant aux acteurs économiques et sociaux un cadre approprié à leur action par de meilleures infrastructures.  Il a déclaré que l'objectif de croissance du Mali était de 6,2 %.  Il a précisé les objectifs de réduction de pauvreté de son pays qui passent par une réduction du fossé entre les zones rurales et urbaines et par l'amélioration des conditions de vie et de travail des femmes maliennes.  Il a expliqué que diverses mesures avaient été prises pour réduire l'analphabétisme des femmes.


Le représentant malien a indiqué que son pays avait pris une série de mesures pour soutenir le développement des secteurs secondaires et tertiaires.  Il a aussi fait part des efforts faits pour mobiliser les ressources intérieures du pays et indiqué qu'il prévoyait que les ressources récupérées dans le cadre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés seraient réparties dans


l'éducation et la santé.  Il a fait savoir qu'une réunion avec les partenaires bilatéraux du Mali était prévue sur cette question du financement du développement.


M. ROLF W. BOEHNKE, Directeur général du Fonds commun pour les produits de base, a rappelé que l'institution qu'il représente a reçu pour mandat le financement de projets de développement dans l'exploitation des matières premières des pays en développement. A cet égard, il a souligné que l'amélioration et la diversification du secteur des matières premières est une condition déterminante du développement économique des pays les moins avancés. M. Boehnke a passé en revue les mesures prises par le Fonds pour renforcer l'exploitation du secteur des matières premières : amélioration de la productivité, création de produits innovants et ouverture des marchés, diversification  horizontale et verticale, mise en place de systèmes de crédits pour l'agriculture.  Il a précisé que 175 projets ont été approuvés par le Fonds, représentant un montant de 367 millions de dollars, et portant sur les bananes, les noix de cajou, le café, le cacao, le coton, les produits de la pêche, le sucre et les fruits tropicaux.  Le représentant a assuré que le Fonds est prêt à prendre toute sa part dans les défis auxquels sont confrontés les pays les moins avancés.  À travers ses actions ciblées sur le secteur des matières premières, le Fonds s'engage à utiliser ses ressources pour aider les pays les moins avancés à lutter contre la pauvreté et à accéder au développement durable. Dans ce contexte, le représentant a appelé de ses vœux une étroite coopération entre le Fonds et les autres institutions multilatérales, les donateurs bilatéraux, la société civile et le Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés.


M. WU DEZHONG (Chine) a estimé quela mise en œuvre du Programme d'action de Bruxelles était loin d'être satisfaisante puisque la conjoncture maintenait l'économie des pays les moins avancés dans l'impasse.  Il en a cité pour preuve les problèmes liés à l'accès au marché et la crise du coton.  En vue de surmonter les difficultés qui subsistent au financement du développement, le représentant chinois a recommandé que les pays se focalisent sur le développement de leurs propres capacités productives.  Toutefois, soulignant que les efforts des pays les moins avancés ne seront pas suffisants, il a demandé aux pays donateurs de respecter leurs engagements, notamment en vue d'enrayer le déclin de l'aide publique au développement et la hausse constante de la dette.  Au vu de la dépendance des pays les moins avancés à l'égard des produits de base, il s'est dit d'avis que les donateurs devraient s'engager à juguler la baisse des prix de ces produits.


M. LUIS DE MATOS MONTEIRO DA FONSECA (Cap-Vert) a indiqué que les buts et les recommandations du Programme de Bruxelles ont été intégrés aux stratégies et aux principaux instruments de la politique de développement de son pays, tout en assurant la pleine participation de la société civile.  Il a rappelé que la principale priorité du développement est la réduction de la pauvreté.  Malgré les programmes spécifiques de réduction de la pauvreté qui sont mis en œuvre, celle-ci touche toujours 30% de la population.  Il a réaffirmé que la primauté du droit est devenue une réalité, mais que les progrès réalisés dépendent en grande mesure du recul de la pauvreté.


Le représentant capverdien a signalé que les sécheresses touchent gravement la production agricole du pays.  Pour participer de manière compétitive à l'économie mondiale, il faut se munir de services de base.  Il a estimé que la technologie est un élément important qui devrait faciliter l'intégration des pays les moins avancés dans l'économie mondiale.  Il a par ailleurs, souligné l'urgence qu'il y a à réduire la dette.  Il a tenu à faire remarquer qu'il a été question que le Cap-Vert «change de statut» et ne fasse plus partie de la liste des pays les moins avancés.  Mais le gouvernement du Cap Vert continue à dépendre de structures externes et ne pourrait pas survivre de façon autonome pour l'instant s'il était exclu de la liste.  Il a insisté sur le fait que si le Cap-Vert perdait son statut de PMA, le risque de régression serait une possibilité réelle, comme l'a reconnu la CNUCED.  Il a estimé qu'actuellement, les réformes nécessaires de structures économiques n'ont pas encore été réalisées pour lui permettre d'opérer un changement durable.


MME ANNET BLANK (Organisation mondiale du commerce) a apporté des précisions concernant le cadre intégré pour les PMA qui est évoqué dans le programme d'action de Bruxelles au titre de l'engagement 5.  Elle a rappelé que ce cadre intégré avait été lancé en 1997 et restructuré en 2000.  Il s'agit d'un partenariat avec le FMI, la CNUCED, le PNUD, la Banque mondiale et l'OMC, aux côtés des donateurs bilatéraux et des pays les moins avancés.  Ce cadre concerne le bon fonctionnement des opérations commerciales et vise à intégrer le commerce dans les documents de stratégie de réduction de la pauvreté, a-t-elle dit.  Elle a expliqué que ce cadre avait été rendu opérationnelle en 2001 et comportait en premier lieu une phase analytique afin de mesurer la compétitivité de l'économie et d'identifier les entraves à l'intégration au commerce internationale.  Ensuite, une matrice est déterminée en vue d'aider les PMA à surmonter ces obstacles.  Elle a fait savoir que les ministres réunis à Doha avaient validé ce cadre intégré comme catalyseur de l'apport coordonné de l'assistance au commerce.  Ce cadre intégré implique actuellement dix-neuf pays et le Fonds de contributions volontaires pour le cadre intégré a déjà reçu quelque 20 000 dollars de contributions, a-t-elle déclaré.


M. SHAMSUZZAKIR KAZEMI (Afghanistan) a souligné que les pays les moins avancés connaissent divers stades de développement, qu'ils sont soumis à des facteurs économiques et sociaux différents les uns des autres et qu'ils ont des domaines prioritaires qui leur sont propres.  Il a attiré l'attention sur l'aggravation de la situation économique en Afghanistan à l'issue de la guerre et à de grandes périodes de sécheresse.  La présence de mines terrestres antipersonnelles et un mauvais état des conditions sanitaires aggrave encore la situation et les activités agricoles ne sont plus rémunératrices pour la population.  De plus, la culture du pavot a entraîné des conditions économiques et sociales indésirables.  Il a rappelé que près de 33% de la population dépend d'une aide alimentaire internationale.  Il y a un besoin d'aide financière et de support technique pour améliorer la situation des zones rurales, créer des emplois et augmenter la production de nourriture pour faire face à la demande interne.  En outre, le secteur commercial n'a actuellement pas encore contribué à l'amélioration de la situation de l'économie, et a beaucoup souffert de la destruction des routes et des lignes de communication.


Le représentant afghan a déclaré que la relance de l'économie afghane dépend du rôle actif du secteur privé.  Il s'agit de promouvoir ce rôle vital par la création d'un environnement qui encourage la mobilisation des ressources.  Le représentant a insisté sur la création de moyennes et petites entreprises, sources d'emplois et de revenus.  Il a signalé que l'autorité afghane a pris des mesures sérieuses et concrètes pour promouvoir ce genre d'actions et de stratégies.  Il a assuré qu'il était vital d'instituer une gestion financière transparente.


M. TOUFIK ALI (Bangladesh) a insisté sur la nécessité d'une meilleure synergie dans les actions menées par la communauté internationale auprès des gouvernements des pays les moins avancés.  Le représentant s'est par ailleurs félicité de la coordination entre les institutions du système des Nations Unies dans leur mise en œuvre des objectifs du Programme d'action de Bruxelles.  Tout en se félicitant du rôle important joué par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans le renforcement de la capacité commerciale des pays les moins avancés, le représentant a appelé de ses vœux un soutien accru de sa part.  Le représentant a encouragé le Haut Représentant à poursuivre ses efforts en vue de sensibiliser tous les gouvernements du monde à la cause des pays les moins avancés.  M. Ali a insisté sur le combat mené par ces pays dans leur lutte contre les conséquences néfastes de la mondialisation de l'économie, notamment la chute des prix des produits de base.  À cet égard, il a encouragé les pays qui ne l'ont pas encore fait à prendre les mesures qui garantiront aux pays les plus pauvres un meilleur accès au commerce mondial.


Le représentant du Bangladesh a par ailleurs insisté sur la nécessité d'aider les pays les moins avancés à protéger leur environnement et à lutter contre les conséquences des catastrophes naturelles, auxquelles ils sont particulièrement vulnérables.  Le représentant s'est enfin dit encouragé par la volonté émise par certains partenaires d'augmenter leur niveau d'aide au développement.  Une aide au développement renforcée, acheminée de manière plus rapide et plus qualitative permettrait à nos pays de réaliser des avancées significatives, a-t-il conclu.  En dernier lieu, il s'est dit favorable à ce que l'ECOSOC envisage des moyens de faciliter la participation de représentants des PMA à ses travaux.


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