ECOSOC/6069

L'ECOSOC ENTAME L'EXAMEN DE L'APPLICATION DU PROGRAMME D'ACTION EN FAVEUR DES PAYS LES MOINS AVANCÉS POUR 2001-2010

16/07/2003
Communiqué de presse
ECOSOC/6069


L'ECOSOC ENTAME L'EXAMEN DE L'APPLICATION DU PROGRAMME D'ACTION EN FAVEUR DES PAYS LES MOINS AVANCÉS POUR 2001-2010


Il adopte une résolution sur le renforcement de son rôle dans l'application et le suivi des résultats des grandes conférences des Nations Unies


GENEVE, 16 juillet -- Le Conseil économique et social a entamé, ce matin, son débat général sur l'application et le suivi des recommandations issues des grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies, mettant l'accent sur le financement du développement dans la perspective du Consensus adopté par la Conférence sur le financement du développement, tenue à Monterrey (Mexique) en 2002.  Dans ce cadre, il a entendu une présentation de M. Anwarul Chowdhury, Sous-Secrétaire général et Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits états insulaires en développement.  La Vice-Présidente du Conseil, Mme Marjatta Rasi (Finlande), a présenté l'organisation des travaux sur ce point et M. Sarbuland Khan, Division des services d'appui au Conseil économique et social et de la coordination, a fait une déclaration liminaire.


M. Chowdhury a apporté quelques précisions concernant le contexte d'application du Consensus de Monterrey, qui reste un défi majeur pour les 49 pays inscrits sur la liste des pays les moins avancés (PMA), dont la population représente 11 % de la population mondiale.  Évoquant la question de la part du commerce dans le financement du développement, M. Chowdhury a indiqué que les PMA continuent de prendre une part active aux négociations en vue de la prochaine Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce, qui se tiendra à Cancún (Mexique).  Il a recommandé aux partenaires du développement de poursuivre leurs efforts afin d'ouvrir leurs marchés aux produits des PMA, qui ne représentent que 0,42 % de la part du commerce mondial.


S'exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Maroc a regretté que, malgré les déclarations de bonnes intentions, les États Membres sont loin de passer des promesses à l'action, notamment en matière d'accès aux marchés.  Il a dénoncé les tendances protectionnistes et les subventions à l'agriculture, qui anéantissent les efforts des pays en développement et vont à l'encontre des recommandations visant à faire du commerce international un moteur de croissance économique et de développement social.  Pour sa part, le représentant du Bénin s'est déclaré favorable à un renforcement de la collaboration entre le Bureau du Haut représentant pour les pays les moins avancés


et le Bureau de coordination des pays les moins avancés.  Il a estimé que le Secrétaire général devrait mettre au point des indicateurs et des critères de performance afin de mesurer de manière efficace les résultats obtenus dans la mise en œuvre du Programme d'action de Bruxelles en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010.


Le représentant de l'Italie, s'exprimant au nom de l'Union européenne, a indiqué que les membres de l'Union européenne avaient renouvelé leur engagement d'augmenter collectivement le niveau d'aide publique au développement à 0,39 % du produit national brut d'ici à 2006 en vue d'atteindre les 0,7 % recommandés.  Il a rappelé les grands principes dégagés lors de la Conférence de Monterrey sur le financement du développement.


Au début de la séance, le Conseil a entendu le Président du Conseil pour le commerce et le développement de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et conclu son segment de coordination par l'adoption d'une résolution concernant le rôle du Conseil dans l'application et le suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies.  Aux termes de ce texte, adopté sans vote, le Conseil se déclare déterminé à mettre définitivement au point la liste des thèmes transsectoriels et le programme de travail pluriannuel destinés à son débat consacré à la coordination, en vue de parvenir à une décision avant sa session de fond de 2004 et, à ce propos, il invite son Bureau à engager des consultations officieuses en janvier 2004 au plus tard.


Le Conseil poursuivra son débat général sur l'application et le suivi des recommandations issues des grandes conférences des Nations Unies, cet après-midi, à partir de 15 heures.


Adoption d'une résolution au titre du segment de coordination


Aux termes d'une résolution concernant le rôle du Conseil économique et social dans l'application et le suivi intégrés et coordonnés des résultats des grandes conférences et sommets des Nations Unies (E/2003/L.27), adoptée sans vote, le Conseil décide de prendre les mesures nécessaires pour assurer l'application effective des dispositions de la résolution 57/270 B qui ont trait à ses travaux et ceux de ses organes subsidiaires et de garder cette application à l'étude.  Le Conseil sait gré à l'Assemblée générale de lui avoir demandé d'établir un programme de travail pluriannuel pour son débat consacré aux questions de coordination, à partir d'une liste précise et équilibrée de thèmes transsectoriels communs aux textes issus des grandes conférences et réunions au sommet.  Le Conseil se déclare, à cet égard, déterminé à mettre définitivement au point la liste des thèmes transectoriels et le programme de travail pluriannuel destinés à son débat consacré à la coordination, en vue de parvenir à une décision avant sa session de fond de 2004 et, à ce propos, invite son Bureau à engager des consultations officieuses en janvier 2004 au plus tard.


Le représentant du Maroc, s'exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a fait part de l'appréciation de son Groupe à la participation du Président du Conseil pour le commerce et le développement aux travaux du Conseil.  Il a estimé que les travaux du Conseil pour le segment de coordination devaient laisser une part plus grande au dialogue interactif, notamment avec les institutions spécialisées de l'ONU.  Il a indiqué que le Groupe de 77 et la Chine étaient favorables à l'adoption de ce projet de résolution et se félicitaient de la manière dont les consultations sur ce texte ont été menées. 


Le représentant de la France s'est inquiété de ce que ce projet de résolution ne soit pas disponible dans toutes les langues officielles, comme l'exigent les règles de procédure.


Le représentant des États-Unis a précisé que sa délégation aurait préféré un débat de fond à l'issue du segment de coordination et regretté que ce débat n'ait porté que sur des questions de procédure ayant trait à l'organisation des travaux à l'avenir.


Le Vice-Président du Conseil économique et social, M. MURARI RAJ SHARMA (Népal) s'est félicité des débats et du fait que le Conseil s'emploie à veiller à ce que les textes de l'Assemblée générale ne restent pas des vœux pieux.  Il a accueilli favorablement la décision d'associer plus étroitement la CNUCED aux travaux du Conseil.  Il a estimé que le Conseil devait avant tout trouver des moyens d'encourager l'application des résultats des grandes conférences.  Il a précisé que le texte adopté aujourd'hui était un véritable résultat de compromis qui avait demandé pas moins de 480 heures de négociations.


Avant d'achever l'examen de ce point de l'ordre du jour, le Conseil a pris note du rapport du Comité de la sécurité alimentaire mondiale de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (E/2003/87).


Déclaration dans le cadre du segment de coordination


      M. DIMITER TZANTCHEV, Président du Conseil pour le commerce et le développement de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement, a rendu compte des mesures prises par la CNUCED dans le cadre du suivi de la Conférence ministérielle de Doha et la mise en œuvre du Consensus de Monterrey.  Dans ce contexte de consensus international sur le rôle du commerce dans le développement, le Conseil qu'il préside a décidé d'examiner les progrès et les développements de certaines questions qui présentent un intérêt particulier pour les pays en développement.  Ainsi, il a décidé d'appuyer l'assistance technique et les actions de renforcement des capacités dans le domaine du commerce international, y compris en vue de l'accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).  Il a observé que les programmes fondés sur les besoins augmenteront en matière d'assistance technique dans l'agriculture et les services, notamment.  Il a souligné l'importance de cette coopération technique dans le contexte des groupes de travail créés à la suite de la Conférence ministérielle de Doha en 2002.


Le Président du Conseil pour le commerce et le développement a fait savoir qu'une plus grande collaboration entre la CNUCED et l'OMC avait été encouragée, particulièrement dans le cadre du cadre intégré et de l'assistance technique conjointe pour les pays africains (JITAP).  Il a précisé que cette collaboration s'était accrue et institutionnalisée depuis avril 2003 par un mémorandum d'accord entre l'OMC et la CNUCED.  Il a fait savoir que le Conseil entendait examiner de nouveau, lors de sa prochaine session, les questions relatives au suivi de la Conférence ministérielle de Doha qui présentent un intérêt particulier pour les pays en développement.  Évoquant ensuite les questions relatives à l'investissement, il a indiqué que plusieurs réunions d'experts et de la Commission sur l'investissement, la technologie et les questions financières afférentes avaient apporté une certaine lumière sur les questions relatives à l'investissement dans le contexte du Consensus de Monterrey.  Ainsi, ces réunions ont abordé le thème des approches régionales à la coopération multilatérale dans le domaine des investissements étrangers à long terme et la question de l'impact de l'investissement étranger direct sur le développement. 


Déclarations liminaires sur l'application et le suivi des recommandations issues des grandes conférences des Nations Unies


MME MARJATTA RASI, Vice-Présidente du Conseil économique et social, a présenté les grandes questions qui devront être abordées au cours de ce débat qui permettra de faire le point sur certaines expériences acquises.  Il importe que le Conseil donne un nouvel élan aux instances du système des Nations Unies chargées d'appliquer les recommandations issues des grandes conférences.  Elle a indiqué que le Conseil aborderait aussi la préparation du prochain sommet mondial sur la société de l'information et les travaux de l'Équipe spéciale sur les technologies de l'information et de la communication.  Elle a fait savoir que le Conseil examinerait la demande du Burundi en vue de la création d'un groupe chargé d'étudier la situation au Burundi sur le modèle de l'expérience menée en Guinée-Bissau, dont le Conseil entendra les résultats.  Elle a indiqué que le Conseil devrait également donner une orientation à ses organes subsidiaires et pourrait également faire des recommandations au Secrétariat en vue de l'élaboration du rapport des commissions techniques pour l'année prochaine.  Elle a rappelé qu'une réunion sur l'application du Programme d'action de Bruxelles pour les pays les moins avancés avait été organisée hier.  Par ailleurs, elle a expliqué que le Conseil tiendrait, demain 17 juillet 2003, un dialogue avec les présidents des commissions techniques et qu'il tiendrait aussi une réunion-débat sur les questions relatives à une «perspective de genre».  Le Conseil tiendra également une réunion-débat, le 18 juillet, une réunion avec les secrétaires exécutifs des commissions régionales sur l'impact sur le développement des négociations commerciales. 


Dans ses remarques liminaires, M. SARBULAND KHAN, Directeur de la Division des services d'appui au Conseil économique et social et de la coordination, a souligné que la phase actuelle des travaux du conseil touche à sa conclusion.  Il a indiqué que plusieurs instruments sont à la disposition du Conseil et a posé la question sur la manière de traiter tous les sujets afin d'assurer le suivi de la session de l'ECOSOC du printemps, sur la manière d'établir un lien entre les différentes sessions.  Il a appelé à une réflexion sur les éléments utiles à faire figurer dans le rapport et qui seront aussi utiles pour les travaux futurs.

Présentation de rapports


M. ANWARUL K. CHOWDHURY, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits pays insulaires en développement, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l'application du Programme de Bruxelles pour les pays les moins avancés (A/58/86-E/2003/81, à paraître en français).  Il apparaît ainsi que, deux ans après son adoption, l'application du Programme d'action de Bruxelles reste un défi majeur pour la plupart des pays les moins avancés, qui souffrent de faibles capacités institutionnelles et d'un manque de ressources pour l'application du Programme.  Il a observé que, selon les estimations des Nations Unies, la population des pays les moins avancés a continué d'augmenter pour représenter jusqu'à 11 % de la population mondiale.  Selon les projections, la population des PMA devrait représenter 13 % de la population mondiale d'ici à 2015, a-t-il précisé.  En outre, quinze PMA ont enregistré une baisse du produit intérieur brut par habitant en 2002, et seuls sept d'entre eux ont atteint une croissance de plus de 3 % en 2002.


M. Chowdhury a fait part des préoccupations des PMA concernant, entre autres, la pandémie du VIH/sida, qui a des conséquences dramatiques sur le développement, la parité entre les sexes et, particulièrement, la scolarisation des filles.  Il a fait savoir que le flux de ressources en faveur des PMA est insuffisant et que le niveau d'investissement étranger direct restait trop faible.  À cet égard, il s'est félicité de l'adoption d'une résolution portant création du Fonds de solidarité mondial, qui devrait avoir une action positive sur l'éradication de la pauvreté.  Toutefois, a-t-il poursuivi, la dette reste un lourd fardeau pour de nombreux PMA et il est regrettable que sur les 30 PMA engagés dans l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés, seuls cinq d'entre eux ont atteint le point d'achèvement.  Il a estimé que l'annulation de la dette devrait être prise plus sérieusement en considération.  Il a souligné l'importance de commerce pour les PMA, qui continuent de prendre une part active aux négociations de l'OMC en vue de la prochaine Conférence ministérielle qui se tiendra à Cancún (Mexique).  Il importe aussi que les partenaires du développement poursuivent leurs efforts en vue d'ouvrir leurs marchés aux produits des PMA.  Il faut savoir que la part du commerce mondial occupée par les 49 pays les moins avancés ne représente que 0,42 %, a-t-il rappelé.


En ce qui concerne l'établissement de structures nationales chargées de l'application du Programme de Bruxelles, M. Chowdhury a indiqué que seuls 10 PMA avaient mis en place un forum national et établi des points focaux pour l'application du Programme.  À cet égard, il a déclaré que ses services prévoyaient d'organiser un atelier sur cette question au Siège des Nations Unies en janvier 2004.  Il a par ailleurs fait savoir que les PMA éprouvaient de grandes difficultés à élaborer des stratégies de réduction de la pauvreté, car ils n'ont pas les structures nécessaires pour répondre aux demandes des divers partenaires du développement.  Pour remédier à cette situation, il a recommandé que le système des Nations Unies veille à produire des analyses de situation par pays, ce qui réduira d'autant la charge pour l'administration de ces pays.  S'agissant de l'établissement de partenariats, il a indiqué que ses services avaient lancé un forum ouvert pour le partenariat au début de 2003.  En outre, il a fait part du


lancement d'un site internet à destination des PMA, des pays sans littoral et des petits États insulaires en développement, ainsi que de la création d'un fonds de contributions volontaires pour l'application du Programme de Bruxelles, auquel plusieurs pays ont déjà contribué.


Le Conseil est aussi saisi du rapport du Secrétaire général sur les Activités de suivi relatives à la Conférence internationale sur le financement de développement (A/57/319 - E/200/85) qui donne un premier compte rendu des initiatives et des engagements pris par les gouvernements et les principales parties prenantes institutionnelles et non institutionnelles en ce qui concerne la Conférence de Monterrey, entre mars et juin 2002.  Le rapport devrait également être considéré comme une première réponse à las demande présentée au Secrétaire général par le Conseil économique et social dans sa résolution 2003/2004 du 26 juillet 2002, pour qu'il «fournisse des informations sur les différentes activités de suivi entreprises à l'Organisation des Nations Unies à l'appui de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey». 


En outre, le Conseil est saisi d'un résumé des travaux de la réunion spéciale de haut niveau du Conseil économique et social avec les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce (A/58/77-E/2003/62), qui s'est tenue le 14 avril 2003 et a été une occasion unique de débattre quant au fond de l'application à tous les niveaux du Consensus de Monterrey un an après son adoption.  Ainsi les débats du Conseil donnent à penser que le dialogue de haut niveau de l'Assemblée devraient porter notamment sur l'évaluation plus rigoureuse des efforts accomplis aux niveau national et international et de leur résultats dans la perspective de l'application du Consensus de Monterrey, sur les mesures supplémentaires qui pourraient être prises après la réunion ministérielle de l'OMC à Cancun (Mexique) pour accroître les possibilités de mener à bien à temps les négociations commerciales multilatérales prévues dans le cadre du plan d'action de Doha pour le développement.  Le dialogue de haut niveau de l'Assemblée générale pourrait également porter sur un nouvel examen des mécanismes permettant des arrangements rationnels en matière de dette associant plusieurs parties prenantes, la participation accrue des pays en développement au processus de prise de décisions économiques.


Le premier additif à ce rapport (A/58/77/Add.1-E/2003/62/Add.1) rend compte des auditions publiques et du dialogue interactif avec les représentants des organisations non gouvernementales dotées du statut consultatif auprès de lui ou accréditées au processus de financement du développement.  Dans le cadre de cette rencontre, des tables rondes ont été organisées sur le thème de la dette extérieure, du commerce international, de la réforme de la gouvernance mondiale, des objectifs du millénaire pour le développement et sur la cohérences des politiques. 


Le deuxième additif à ce rapport (A/58/77/Add.2-E/2003/62/Add.2) rend compte des auditions publiques et du dialogue interactif qui s'est tenu avec les représentants des entreprises partenaires au processus de financement du développement.  Les réunions-débats qui se sont tenues dans ce cadre ont porté sur la nécessité de recenser et d'éliminer les obstacles à l'investissement privé dans le secteur des entreprises, sur l'amélioration de l'information, de l'analyse et de la communication concernant les possibilités, les risques et les services disponibles en matière d'investissement dans ces pays, l'ouverture aux pays en développement de l'accès au financement à long terme pour les entreprises nationales et le développement des infrastructures, et sur la mise en place des cadres nécessaires pour la collaboration et la coordination entre les secteurs public et privé dans l'application du Consensus de Monterrey. 


Débat


M. ABDELLAH BENMELLOUK (Maroc, au nom du Groupe des 77 et de la Chine) a rappelé que dans le cadre du Groupe de travail spécial sur la mise en œuvre et le suivi des résultats des grandes conférences et sommets des Nations Unies, le Groupe 77 a proposé la création d'un mécanisme intergouvernemental d'experts pour le suivi de Monterrey.  L'Assemblée générale a décidé, à cet égard, d'évaluer les mécanismes de suivi existants.  En conséquence, l'ECOSOC doit réfléchir sur la manière de contribuer à cette évaluation en examinant sa propre contribution au suivi des résultats de cette conférence.  Il a souligné que, malgré la prise de conscience par les États membres de l'urgence de se mettre rapidement à l'application effective des accords et engagements pris à Monterrey, ceux-ci sont loin de passer des promesses à l'action, notamment en matière d'accès aux marchés.  Il a constaté, en conséquence, que les tendances protectionnistes et les subventions à l'agriculture anéantissent les efforts et les chances de la majorité des pays en développement de faire du commerce international un générateur de ressources financières et un moteur de croissance économique et de développement social.


Par ailleurs, la réticence des pays développés à trouver des solutions au commerce de produits de base est non seulement arbitraire et non équitable, mais réduit les chances des pays concernés à réaliser les objectifs les plus élémentaires en matière de développement.  M. Benmellouk a rappelé que les pays développés doivent honorer l'engagement qu'ils ont pris de consacrer 0,7% du PNB à l'assistance au développement.  Par ailleurs, il a souligné que les derniers développements en ce qui concerne la participation des pays en développement dans les processus décisionnels des institutions financières internationales ne sont pas encourageants et remettent en cause les engagements de Monterrey en ce qui concerne la participation des pays en développement dans la prise de décision à l'échelle internationale.  Il a insisté pour que les pays en développements soient mieux représentés au sein des instances décisionnelles dans les institutions de Bretton Woods.


Le représentant marocain a estimé que le manque de progrès dans la mise en œuvre des accords et engagements de Monterrey est principalement dû à l'absence de la volonté politique.  À cet égard, l'assistance et l'aide de la communauté internationale est indispensable.  Il a souligné que le Groupe des 77 et la Chine ont présenté un projet de résolution au titre du point de l'ordre du jour à l'examen (E/2003/L.10) qui met l'accent entre autre sur l'importance de rester engagé dans le processus de Monterrey, la nécessité d'identifier les mesures spécifiques pour progresser dans l'application des engagements et accords de Monterrey, et la volonté de l'Assemblée générale d'inviter les représentants du Conseil du Commerce et du Développement de la CNUCED de prendre part dans les travaux de la réunion de haut niveau.  Ainsi la CNUCED est devenue une partie prenante incontournable dans le suivi et la mise en œuvre du Consensus de Monterrey.


M. VALENTINO SIMONETTI (Italie, au nom de l'Union européenne et des pays associés) a rappelé qu'un an après les accords de Monterrey, l'Union européenne reste engagée dans le suivi et dans l'application des décisions prises lors de la Conférence sur le financement du développement.  Il a signalé que les Ministres de l'Union européenne avaient insisté, lors d'une réunion du Conseil les 19 et 20 mai 2003 à Bruxelles, sur le besoin de l'application des engagements pris lors des conférences majeures des Nations Unies, et en particulier lors de la Conférence internationale sur le financement du développement, et qu'ils avaient réaffirmé que cela faisait partie d'un processus ayant comme but les Objectifs de développement du millénaire.  À cette occasion, les ministres de l'Union européenne ont renouvelé leur engagement afin d'élever l'assistance officielle au développement à 0,39% du revenu national brut jusqu'à 2006, ce qui est un pas important vers le but des Nations Unies de 0,7% pour l'aide publique au développement.  Par ailleurs, il s'est félicité du succès de la réunion de printemps avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et les institutions de Bretton Woods.  Il s'est également déclaré convaincu qu'il est nécessaire de poursuivre le nouveau partenariat pour le développement qui a été adopté à Monterrey.


Le représentant de l'Union européenne a tenu à rappeler que chaque pays est responsable de son propre développement économique.  À cet égard, dans un environnement propice, le secteur privé est potentiellement une force essentielle pour le développement.  M. Simonetti a souligné que le commerce et l'intégration dans le monde économique sont essentiels pour la croissance économique des pays en développement.  Le commerce étant un élément-clé, il a affirmé que l'Union européenne soutiendra le développement du commerce et est en train de mettre en œuvre une nouvelle stratégie dans ce sens.  L'intégration régionale et l'appui au commerce sud-sud sont essentiels dans ce contexte.  Il a rappelé que l'Union européenne est en faveur d'un processus de participation à un niveau global.  Il s'est félicité des efforts faits en vue de renforcer la voix des pays en développement dans les prises de décisions internationales dans le domaine de l'économie.  Il a souligné que la coopération entre les Nations Unies, les institutions financières internationales et l'organisation mondiale du commerce (OMC) est vitale pour obtenir des résultats.  Le représentant a finalement rappelé l'engagement de l'Union européenne dans le suivi de la conférence de Monterrey.


M. ROGATIEN BIAOU (Bénin) a souligné la richesse des informations contenues dans le rapport du Secrétaire général relatif à la mise en œuvre du Programme d'action de Bruxelles, regrettant toutefois que ce rapport ait omis de suivre convenablement l'approche novatrice recommandée par la résolution 2002/33 du 26 juillet 2002.  Il en résulte, a-t-il précisé, un manque de renseignements sur la réalisation des objectifs convenus par les différentes parties.  Le représentant a ainsi regretté le manque de renseignements sur les actions concrètes et les mesures prises par les pays les moins avancés et leurs partenaires ainsi que leur impact sur le développement des pays les moins avancés.  M. Biaou a déclaré que le rapport devrait suivre la structure indiquée dans le programme d'action de Bruxelles de manière à donner davantage d'informations sur les infrastructures et les services sociaux; la population, l'éducation et la formation; la santé, la nutrition et l'hygiène ainsi que sur l'intégration sociale.  Le Secrétaire général a occulté la tâche principale qui lui incombait en matière de mise en place de réseaux de recensement des informations et des données pertinentes sur le terrain s'agissant de la mise en œuvre coordonnée du programme d'action, a estimé le représentant.  Il a également regretté que les informations contenues dans le rapport ne permettent pas de se faire une idée globale sur le montant des ressources financières mobilisées au cours de la période couverte.  Le Secrétaire général a toutefois présenté un rapport estimable, a-t-il déclaré.  Il s'agit là d'un premier exercice qui ne manquera pas d'être amélioré à l'avenir pourvu que les dispositions requises soient prises en compte.  À cette fin, a-t-il ajouté, il conviendrait que le Bureau du Haut représentant soit renforcé. 


Le représentant béninois a par ailleurs insisté sur la nécessité d'une parution dans les temps et dans toutes les langues officielles, du rapport du Secrétaire général.  Cela permettrait aux pays concernés d'en faire une exploitation plus judicieuse.  Il a appelé de ses vœux une collaboration renforcée entre le Bureau du Haut représentant et le Bureau de coordination des pays le moins avancés.  Plus généralement, il a souhaité que s'opère une meilleure coordination dans la mise en œuvre du Programme d'action.  Le représentant a affirmé que le Secrétaire général devrait assurer une meilleure participation des délégations des pays les moins avancés aux travaux du Conseil économique et social.  Le Secrétaire général devrait mettre au point des indicateurs et des critères de performance afin de mesurer de manière efficace les résultats obtenus dans la mise en œuvre du Programme d'action de Bruxelles.  Le représentant a enfin souhaité que l'ECOSOC consacre une journée entière à un examen approfondi des résultats obtenus.  Le Conseil économique et social devrait demander aux institutions spécialisées du système des Nations Unies ainsi qu'aux organisations régionales et sous-régionales concernées de lui présenter annuellement le point de leurs actions.


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