ECOSOC/6068

L'ECOSOC ADOPTE UNE RESOLUTION SUR LE RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L'AIDE HUMANITAIRE D'URGENCE

15/07/2003
Communiqué de presse
ECOSOC/6068


L'ECOSOC ADOPTE UNE RESOLUTION SUR LE RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L'AIDE HUMANITAIRE D'URGENCE


GENEVE, 15 juillet -- Le Conseil économique et social a conclu son débat consacré aux affaires humanitaires et aux secours d'urgence par l'adoption d'une résolution portant sur le renforcement de la coordination de l'aide humanitaire d'urgence.  À cette occasion, les représentants du Maroc au nom du Groupe 77 et de la Chine, et de l'Italie au nom de l'Union européenne, se sont félicités de la résolution adoptée aujourd'hui, qui constitue un bon résultat  de compromis et propose des solutions novatrices aux questions de financement.


Le texte adopté sans vote cet après-midi reconnaît le rôle du coordonnateur des secours d'urgence et appelle les institutions du système des Nations Unies et les autres acteurs humanitaires à renforcer la coordination, l'efficacité et l'efficience des actions humanitaires.  Les institutions du système de l'ONU sont également appelées à améliorer la cohérence dans l'évaluation des besoins.  Le Conseil encourage également la communauté des donateurs à mieux répondre aux urgences humanitaires en établissant des bonnes pratiques en la matière et à assurer un financement stable, prévisible et opportun de l'aide humanitaire.


En conclusion du débat consacré aux affaires humanitaires, Mme Carolyn McAskie, Coordonnateur adjoint pour les secours d'urgence du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), s'est félicitée de l'occasion offerte par ce débat de réfléchir, avec les États et les institutions humanitaires, à l'importante question de la transition des secours au développement.  Elle a rappelé qu'il importait non seulement de répondre aux besoins humanitaires d'urgence mais aussi d'aider les pays à remédier aux causes profondes des crises, notamment par le renforcement de leurs capacités.  Elle a relevé que des progrès doivent être faits par les donateurs pour assurer un financement plus stable de l'aide humanitaire et, par les acteurs humanitaires, de continuer à améliorer la coordination et la cohérence de leurs actions.  Elle a estimé que la communauté humanitaire se montrait plus cohérente qu'il y a cinq ans et s'est dite encouragée par les efforts consentis en vue d'une plus grande coordination.


Pour sa part, M. Valery Kuchinsky, Vice-Président du Conseil économique et social, s'est félicité de la participation des institutions humanitaires au débat et a espéré qu'elles tiendront compte des recommandations du Conseil pour améliorer la coordination et l'efficacité de leurs actions.


Le Conseil a par ailleurs pris note de la note du Secrétaire général transmettant le rapport du Corps commun d'inspection sur l'évaluation de la réponse du système des Nations Unies au Timor oriental (A/58/85-E/2003/80 et Add.1)


Le Conseil examinera demain, mercredi 16 juillet à partir de 10 heures, la question de l'application et du suivi des grandes conférences et sommets des Nations Unies.


Adoption d'un projet de résolution au titre du segment consacré aux affaires humanitaires


Aux termes d'une résolution concernant le renforcement de la coordination de l'aide humanitaire d'urgence des Nations Unies (E/2003/L.28, à paraître en français), adoptée sans vote, le Conseil économique et social demande instamment à la communauté internationale et au système de l'ONU de renforcer l'aide humanitaire et autre aux populations civiles sous occupation étrangère.  Il demande instamment à tous les États de prendre les mesures nécessaires en vue d'assurer la sécurité du personnel humanitaire et du personnel des Nations Unies et des personnels associés.  Le Conseil exhorte les États à s'assurer que les responsables d'attaques contre le personnel humanitaire sont rapidement traduits en justice.  Il demande instamment aux États de mettre en œuvre les résultats et les engagements des grandes conférences des Nations Unies concernant la pandémie du VIH/sida et les autres maladies infectieuses telles que le paludisme et la tuberculose.  Il appelle les organisations humanitaires et de développement à renforcer la coopération, entre elles et avec les gouvernements des pays touchés, en vue d'assurer que les conséquences à long terme sur le développement de l'épidémie du VIH/sida et des autres grandes maladies transmissibles sont dûment prises en considération.


Au titre de la transition entre les activités de secours d'urgence et de développement, le Conseil réitère que l'aide d'urgence doit être fournie de façon à appuyer la reconstruction et le développement à long terme.  Il réitère également la nécessité de remédier au fossé qui existe dans la planification des secours d'urgence et des activités de développement en cas de catastrophes naturelles ou d'urgences complexes.  Il note avec préoccupation la tendance consternante à la baisse ou au retard de financement des programmes de réhabilitation visant à aider les communautés touchées à parvenir à l'autosuffisance.  Le Conseil souligne l'importance de répondre, en fonction des besoins, à la situation des pays les moins avancés touchés par des conflits, des catastrophes naturelles ou d'autres crises humanitaires, et de renforcer leur capacité institutionnelle et de fournir un appui approprié à la réhabilitation, à la reconstruction, au développement durable à long terne, à la réduction de la pauvreté et, le cas échéant, aux efforts de consolidation de la paix des pays les moins avancés sortant de telles situations.


Au titre du financement et de l'efficacité de l'aide humanitaire, le Conseil reconnaît le rôle du coordonnateur des secours d'urgence et appelle les organisations concernées du système des Nations Unies et les autres acteurs humanitaires, à renforcer la coordination, l'efficacité et l'efficience de leurs actions humanitaires.  Il appelle les organisations du système de l'ONU à améliorer et accroître la cohérence dans l'évaluation des besoins.  Il demande instamment au coordonnateur des secours humanitaires à développer un système de traçabilité du financement humanitaire global et d'améliorer le système intégré de collecte et de diffusion des données sur les besoins et les contributions humanitaires.  Il encourage la communauté des donateurs à mieux répondre aux urgences humanitaires en favorisant les bonnes pratiques.  Il l'encourage à fournir une aide humanitaire en fonction des besoins et fondée sur une évaluation des besoins, en vue d'assurer une distribution plus équitable de l'aide humanitaire à toutes les situation d'urgence, y compris les situations qui se prolongent, et d'assurer une couverture des besoins de tous les secteurs.


Avant l'adoption de ce texte, les délégations de la France, de la Fédération de Russie et de Cuba ont fait savoir qu'eu égard aux circonstances exceptionnelles et à l'importance du texte négocié, elles ne s'opposaient pas à l'adoption bien que le texte n'ait pas été publié dans les six langues officielles.  Ces délégations ont estimé que cela ne devait pas constituer un précédent en la matière et se sont opposées à ce que les consultations se déroulent sans l'assistance des services linguistiques.


Remarques de clôture du débat consacré aux affaires humanitaires


MME CAROLYN MCASKIE, Coordonnateur adjoint pour les secours d'urgence du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), s'est félicitée des échanges de vues qui ont permis de fixer les priorités du travail à venir.  Elle s'est particulièrement félicitée de cette occasion de réfléchir, avec les États et les institutions humanitaires, à l'importante question de la transition des secours au développement.  Elle a rappelé qu'il importait non seulement de répondre aux besoins humanitaires d'urgence mais aussi d'aider les pays à remédier aux causes profondes des crises, notamment par le renforcement de leurs capacités.  Dans ce contexte, elle a souligné les liens qui existent entre la stabilité politique et la vulnérabilité des États aux crises.  Elle s'est aussi félicitée que l'attention ait été appelée sur le rôle positif que peuvent jouer les diasporas dans les situations d'après-conflit et la reconstruction.


Mme McAskie a relevé plusieurs domaines dans lesquels des progrès doivent être faits.  Il s'agit notamment, pour les donateurs, d'assurer un financement plus stable de l'aide humanitaire et, pour les acteurs humanitaires, de continuer à améliorer la coordination et la cohérence de leurs actions.  Il importe aussi de tenir compte de l'impact du VIH/sida sur les crises humanitaires et, pour ce faire, elle a souligné l'importance de prendre dûment en compte les questions liées à la problématique de genre et à la participation des femmes.  Elle a apprécié que l'ECOSOC ait insisté sur l'obligation des États d'assurer la sécurité du personnel humanitaire et les a appelés à lutter contre l'impunité dans ce domaine.  Elle a reconnu que la communauté humanitaire se montrait plus cohérente qu'il y a cinq ans et s'est dite encouragée par les efforts consentis en vue d'une plus grande coordination.


M. VALERY KUCHINSKY (Ukraine), Vice-Président du Conseil économique et social, s'est félicité que le Conseil ait abordé la question de la transition des secours au développement, de l'impact du VIH/sida et du financement de l'aide humanitaire sous la forme de réunion-débat, qui ont permis de réunir des spécialistes de chacune de ces questions.  Il s'est aussi félicité de la participation des institutions humanitaires à ces échanges de vue et a espéré qu'elles tiendront compte des recommandations du Conseil pour améliorer la coordination et l'efficacité de leurs actions.


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