POUR UNE MEILLEURE COORDINATION SUR LE TERRAIN, LES DELEGATIONS APPUIENT LE SYSTEME DES COORDONNATEURS-RESIDENTS
Communiqué de presse ECOSOC/6056 |
Conseil économique et social
POUR UNE MEILLEURE COORDINATION SUR LE TERRAIN, LES DELEGATIONS
APPUIENT LE SYSTEME DES COORDONNATEURS-RESIDENTS
GENÈVE, 7 juillet 2003 -- Le Conseil économique et social a poursuivi ce matin l'examen des activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement, donnant l'occasion aux délégations de formuler des recommandations en prévision de l'examen triennal de ces activités en 2004. Ainsi, elles ont appuyé les réformes engagées en faveur d'une plus grande harmonisation et simplification des procédures du système des Nations Unies. Elles se sont notamment déclarées favorables au renforcement du système de coordonnateur-résident, qui se révèle un mécanisme efficace pour assurer une meilleure coordination des politiques et la prise en compte des priorités nationales de réduction de la pauvreté.
Ainsi, l'Italie, s'exprimant au nom de l'Union européenne, a recommandé que l'on procède à des évaluations des opérations par pays, de manière à rendre compte plus efficacement de l'impact des activités engagées sur la réduction de la pauvreté et la réalisation des objectifs de développement. Elle a rappelé l'engagement de l'Union européenne d'augmenter son volume d'aide publique au développement en vue de se rapprocher des 0,7% du produit intérieur brut préconisés par les Nations Unies. De même, le représentant de l'Australie a fait savoir que son pays avait relevé de 2,2% son volume de ressources consacrées à l'aide au développement et s'est dit favorable à une évaluation qui mette l'accent sur les enseignements tirés de la mise en œuvre au niveau des pays. Le représentant des États-Unis a pour sa part rappelé que son pays appuyait les programmes qui obtiennent des résultats, notamment en ce qui concerne la promotion d'une bonne gouvernance et la mise en œuvre de politiques saines et solides ayant un impact réel sur la vie des populations concernées.
Le représentant du Maroc, s'exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a mis l'accent sur le renforcement des capacités institutionnelles locales et sur la nécessaire participation des autorités des pays bénéficiaires à l'évaluation des activités opérationnelles sur le terrain. Les représentants de la Chine, de la République de Corée et du Brésil ont souligné l'importance de la coopération Sud-Sud, notamment en matière d'échanges d'expérience et de bonnes pratiques. À cet égard, il a été demandé aux pays développés d'appuyer plus fortement la coopération triangulaire. À l'instar du représentant de la Suisse, le représentant du Nigéria a souhaité une augmentation des ressources de base des institutions spécialisées du système de l'ONU œuvrant pour le développement, car c'est le meilleur moyen de garantir une planification efficace. À cet égard, il s'est dit d'avis qu'une meilleure prévention des conflits permettra d'éviter les situations d'urgence humanitaire et de dégager des ressources plus stables en faveur du développement.
Outre les délégations déjà citées, les représentants des pays suivants ont pris part aux débats: Fédération de Russie, Pakistan, Guatemala, Inde, Ukraine, Japon, Azerbaïdjan et Chili. Ont également fait une déclaration des représentants de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), de l'Organisation mondiale du travail (OIT) et de la Banque mondiale.
M. Patrizio Civili, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations a ouvert les débats et M. Armando Duque González a présenté le rapport du Corps commun d’inspection, dont il est le Président, concernant la coopération technique en rapport avec l’eau.
Le Conseil poursuivra l'examen de ces questions cet après-midi à partir de 15 heures.
Introduction et présentation de rapports sur les activités opérationnelles
M. PATRIZIO CIVILI, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations,a noté que de réels progrès ont été enregistrés au plan de la simplification des procédures et de la mise en œuvre dans les pays. Il a fait savoir que des efforts considérables étaient consentis pour simplifier l'élaboration des rapports et s'est félicité des résultats obtenus dans la mise en œuvre de l'UNDAF. Il a rendu compte de l'évolution de la méthodologie concernant les évaluations et a rappelé qu'elle rendait compte de l'engagement déployé par l'ensemble du système en faveur de la mise en œuvre des objectifs de développement du millénaire. Il a rappelé la teneur de la présentation faite vendredi 4 juillet 2003 par l'équipe de pays du Sénégal pour signifier que la séance d'aujourd'hui devait permettre de dresser un bilan de la mise en œuvre de la résolution 56/2001 relative à l'examen triennal des activités opérationnelles et d'établir des principes directeurs pour cet examen en 2004. Il a souligné que de nouveaux partenariats devaient émerger pour améliorer l'efficacité du système de l'ONU en faveur du développer. Il a mis l'accent sur l'urgence de la réforme engagée et a expliqué que les rapports présentés ci-après rendaient compte des efforts consentis par les divers fonds et programmes pour se renouveler et surmonter leurs limites.
M. Civili a précisé que les réformes engagées devaient permettre de déboucher sur des résultats plus rapides et a demandé aux États de faire des suggestions pour aider le système dans la réforme engagée.
Le rapport du Secrétaire général sur les progrès réalisés dans l'application de la résolution 56/01 de l'Assemblée générale relative à l'examen triennal des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (E/2003/61) fait ressortir les nouveaux enjeux et responsabilités du système de l'ONU pour le développement dont il importe d'accroître l'efficacité. Le rapport appelle l'attention sur les mécanismes à l'échelle du système qui permettent, au niveau des pays, d'assurer la coordination, l'harmonisation, le financement, la planification et l'évaluation des activités opérationnelles. Il met l'accent sur des thèmes intersectoriels tels que l'équité entre les sexes, le renforcement des capacités, la coopération Sud-Sud et la corrélation entre la coopération pour le développement et l'aide humanitaire.
Au titre des recommandations, on note que le Conseil pourra souhaiter demander aux organismes des Nations Unies et aux institutions de Bretton Woods de chercher à mieux conjuguer et coordonner leur action, notamment en harmonisant davantage leurs plans, leurs instruments, leurs modalités d'action et leurs accords de partenariat compte tenu des priorités nationales. Le Conseil pourra également souhaiter demander aux organismes des Nations Unies de trouver les moyens de renforcer l'utilité du bilan commun de pays pour l'analyse de la pauvreté et son impact sur le document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP), lorsqu'il existe, et recommander aux institutions de Bretton Woods et aux autres organismes des Nations Unies de continuer de concevoir ensemble des méthodes d'action axées sur les résultats aux fins de la réduction de la pauvreté préconisée dans la Déclaration du Millénaire, en aidant les pays dans leur poursuite des objectifs de développement du Millénaire et en contribuant plus activement à leur action. Le Conseil la coopération technique entre pays en développement dans leurs programmes et projets et à appuyer davantage la coopération entre les pays en développement en favorisant notamment l'échange de connaissances, de données d'expérience et de pratiques optimales aux niveaux mondial, régional et national.
Le rapport du Secrétaire général sur les données statistiques globales sur les activités opérationnelles au service du développement pour 2001 (E/2003/57) complète le rapport du Secrétaire général sur les enseignements tirés de l'évaluation des activités sur le terrain (E/2003/64) présenté dans notre communiqué en date de vendredi 4 juillet 2003 au matin.
Pour l'examen de ces questions, l'ECOSOC est également saisi du rapport annuel du Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial pour 2002 (E/2003/14), dans lequel James T. Morris, Directeur exécutif du PAM, relève qu'en 2002, la communauté internationale a dû nourrir 25 millions d'êtres humains de plus en Afrique seulement. Il observe que répondre à ces besoins croissants constitue un défi majeur surtout dans le contexte d'une diminution de 25% de l'aide alimentaire mondiale au cours des trois dernières années. Il indique que l'appui des donateurs habituels doit désormais être complété par le concours de nouveaux donateurs du secteur privé et du grand public. Il s'est félicité qu'au début 2003 plusieurs nouveaux partenaires, dont le Kenya, l'Inde, Oman et le Honduras, et des organisations du secteur privé comme Benetton, SAP, Toyota et TPG, soient venus se joindre aux donateurs habituels. Le rapport du Conseil d'administration du Programme alimentaire mondial (E/2003/36) rend compte des travaux des deuxième et troisième sessions ordinaires et de la session annuelle de 2002.
L'ECOSOC est en outre saisi des rapports annuels de l'Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement et de la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (E/2003/13); du rapport annuel de la Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (E/2003/48); des rapports du Conseil d'administration du Fonds des Nations Unies pour l'enfance sur les travaux de sa première session ordinaire de 2003 (E/2003/34 Part.I). Ainsi, le Conseil d'administration de l'UNICEF a approuvé pour l'exercice budgétaire allant du 1er janvier au 31 décembre 2003 des prévisions de dépenses d'un montant de 80,9 millions de dollars. Il a noté que pour ce même exercice, les prévisions de recettes nettes s'élèvent à 276,8 millions de dollars. En outre, le Conseil d'administration a souscrit à la dissolution du Comité mixte UNICEF/UNESCO sur l'éducation.
M. ARMANDO DUQUE GONZÁLEZ, Président du Corps commun d'inspection, a présenté le rapport du Corps concernant l'extension des projets de coopération technique en rapport avec l'eau (A/57/497) en rappelant que le Corps commun d'inspection est constitué de 11 inspecteurs et couvre toutes les institutions du système des Nations Unies ainsi que les fonds et programmes des Nations Unies. Il s'efforce de s'assurer que les ressources dont disposent les institutions sont dûment mises à profit.
M. Duque González a souligné que le présent rapport est présenté à un moment où les questions en rapport avec l'eau reçoivent une attention particulièrement importante de la part de la communauté internationale comme en témoignent les résultats du Sommet mondial sur le développement durable. Il a notamment souligné que dans ses recommandations, ce rapport du Corps commun d'inspection plaide notamment en faveur d'un «UNDAF opérationnel» qui aurait pour objet de traduire en programmes de coopération technique concrets et intégrés devant être élaborés et mis en œuvre conjointement ou de manière coordonnée par les organisations des Nations Unies les priorités et objectifs déterminés dans le document UNDAF.
L'objectif d'une telle démarche consiste à rapprocher un peu plus du terrain le processus UNDAF en tant qu'instrument de planification et de coordination, a précisé M.Duque González. Il a en outre souligné que la recommandation figurant dans ce même rapport du Corps commun d'inspection et consistant à demander aux coordonnateurs-résidents de mettre en place des comités sur l'eau devrait être perçue comme faisant partie des mesures qui visent à améliorer l'efficacité du système de coordonnateur-résident du point de vue de la programmation conjointe et de la mise en commun des ressources. M. Duque González a également souligné que la mise en place de bases de données communes et de réseaux de connaissance fait partie des mesures prescrites par le Secrétaire général dans ses dernières initiatives de réforme. Il a notamment exprimé l'espoir que le Conseil serait en mesure d'entériner les recommandations n°6 à 10 figurant dans ce rapport du Corps commun d'inspection.
Discussion sur les activités opérationnelles
M. HASSAN ABOUTAHIR (Maroc, s'exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine), a rappelé l'importance que le Groupe des 77 attache aux activités opérationnelles du système des Nations Unies pour le développement et rappelé qu'elles devaient intégrer à la fois les priorités nationales et les Objectifs de développement du millénaire. Il a estimé que les activités opérationnelles du système devaient préserver leur caractère universel et leur neutralité et a précisé qu'elles devaient être menées sous le contrôle des pays bénéficiaires. Il s'est déclaré préoccupé de la baisse du niveau des ressources de base consacrées aux activités opérationnelles et a appelé les bailleurs de fonds à augmenter leur contribution au budget ordinaire des institutions du système des Nations Unies. En ce qui concerne les enseignements tirés des évaluations des processus de gestion des fonds et programmes des Nations Unies, il s'est déclaré convaincu qu'il était nécessaire de veilleur à la participation des autorités nationales et à l'engagement des bénéficiaires ultimes dans cette évaluation. S'agissant du cadre dans lequel doit s'opérer l'examen triennal en 2004, il a estimé que le Secrétaire général devait identifier les moyens d'améliorer les activités opérationnelles en ce qui concerne le renforcement des capacités et la participation des autorités nationales. Il a recommandé au Secrétaire général d'évaluer les progrès accomplis dans l'évaluation des activités, notamment en ce qui concerne l'impact de l'UNDAF.
Le représentant marocain a ensuite appelé l'attention sur le Fonds mondial de solidarité et s'est félicité que l'Administrateur du PNUD ait donné les détails de sa mise en œuvre. Maintenant que le Fonds est habilité à recevoir des contributions, il s'agit désormais de mettre en place son comité de gestion et de mobiliser les ressources pour son fonctionnement. Il s'est félicité de l'action du PNUD pour faire connaître le Fonds mondial et a invité le PNUD à lancer une campagne mondiale destinée à mobiliser le grand public et le secteur privé.
M. PAOLO BRUNI (Italie, s’exprimant au nom de l'Union européenne) ainsi que des pays candidats et des pays associés) a rappelé que l'Union européenne elle-même admet que sa relation avec les Nations Unies dans le domaine de la coopération pour le développement pourrait être améliorée. De son point de vue, une coopération plus étroite pourrait même être de nature à contribuer à la réalisation des Objectifs de développement du millénaire, en particulier en ce qui concerne l'éradication de la pauvreté. Le représentant italien a par ailleurs mis l'accent sur l'importance pour le système des Nations Unies de disposer d'un financement davantage prévisible dans le domaine du développement.
À cet égard, les cadres de financement pluriannuels mis en place par plusieurs institutions des Nations Unies constituent un progrès majeur vers une approche programmatique, a-t-il insisté. Il a en outre souligné que l'Union européenne accorde une importance particulière au renforcement des liens entre évaluation commune de pays, UNDAF (cadre d'assistance pour le développement) et stratégie de réduction de la pauvreté du point de vue de la coordination, de la cohérence et de la complémentarité. L'Union européenne est convaincue que tous ces efforts doivent renforcer la capacité nationale ainsi que la prise en main, par les pays bénéficiaires, du processus de développement.
Le représentant de l'Union européenne a d'autre part indiqué que l'Union européenne se réjouit des progrès réalisés par les membres du groupe pour le développement dans le contexte du processus d'harmonisation et de simplification et demande une accélération des efforts, notamment dans le domaine de l'application conjointe. À cet égard, l'Union européenne est favorable à un renforcement supplémentaire du rôle et de la capacité du coordonnateur-résident afin d'assurer l'utilisation efficace de l'UNDAF ainsi que la promotion et la diffusion des bonnes pratiques. L'Union européenne est également convaincue de la nécessité d'une utilisation plus systématique de l'évaluation, non seulement à l'intérieur même du système des Nations Unies mais aussi au sein de l'ensemble de la communauté des donateurs ainsi que parmi les pays bénéficiaires et les parties prenantes. L'Union européenne soutient aussi l'idée de voir l'UNDAF faire office de programme de pays. S'agissant des questions de financement, elle est en outre favorable à un dialogue renouvelé avec la communauté des donateurs afin d'élargir la base des donateurs et de stabiliser les ressources de base. À cet égard, il est essentiel d'accorder la priorité au lien entre financement et résultats. L'Union européenne suggère que, dans son analyse de l'examen de la politique globale triennale en 2004, le Secrétaire général insiste sur l'évaluation, entre autres, de l'efficacité des réformes des activités opérationnelles des Nations Unies du point de vue de l'amélioration des résultats du développement. M. Bruni a par ailleurs rappelé qu'à Barcelone, l'Union européenne s'est engagée officiellement à accroître collectivement l'aide publique au développement (APD) afin qu'elle atteigne 0,39% du PNB d'ici 2006.
M. MARK PALU (Australie) a rappelé que la responsabilité de la stratégie nationale de développement incombe principalement au pays en développement concerné. Il a déclaré que l'Australie avait augmenté de 2, 2, % ses ressources consacrées à l'aide au développement, mais a enjoint les pays en développement à s'efforcer de dégager des ressources propres pour le développement. Il a rappelé l'attachement de son pays au système des Nations Unies et a estimé qu'il fallait faire plus pour intégrer le système d'évaluation au niveau des pays. En effet, une meilleure évaluation de l'impact des activités opérationnelles par pays devrait permettre de dresser un bilan plus précis des besoins et des résultats obtenus dans ce pays.
S'agissant de l'examen triennal prévu pour 2004, il a déclaré que l'Australie était favorable à une évaluation des activités qui mette l'accent sur l'efficacité du système des Nations Unies au regard de la réalisation des Objectifs de développement, sur l'harmonisation et la simplification et sur les enseignements tirés des activités d'évaluation au niveau des pays.
M. SICHAN SIV (États-Unis) a déclaré que les institutions opérationnelles des Nations Unies font des progrès énormes dans la mise en œuvre des recommandations de réforme présentées en 1997 par le Secrétaire général. Il a souligné que son pays partage l'idée selon laquelle les capacités des Nations Unies en matière de développement doivent s'appuyer sur un financement adéquat. Il a fait observer que le financement public, c'est-à-dire l'aide publique au développement, continuera à jouer le rôle majeur en matière de financement des activités de développement du système des Nations Unies.
Le représentant des États-Unis a en outre souligné que son pays soutient les institutions opérationnelles des Nations Unies qui produisent des résultats pour ce qui est d'aider les pays à promouvoir la bonne gouvernance et des politiques saines et solides dans le but d'améliorer la vie des citoyens.
M. YURI V. FEDOTOV (Fédération de Russie) a estimé que l'examen triennal prévu pour 2004 devrait accorder une importance particulière à l'amélioration de la coordination entre les donateurs et le système de l'ONU, à la garantie d'un financement adéquat et à la préservation du caractère neutre et universel de l'aide fournie par le système des Nations Unies. Il s'est dit favorable à une plus grande simplification de la mise en œuvre des programmes au niveau des pays. Il a souligné la nécessité de tenir compte des besoins, des demandes et de la réalité économique des pays bénéficiaires. Il s'est dit favorable à la recherche de ressources conjointes et a jugé indispensable que le système de l'ONU poursuive ses efforts en vue d'harmoniser et de simplifier ses procédures. Dans ce contexte, il a recommandé que l'accent soit mis sur le renforcement des capacités nationales et sur la formation de cadres locaux. Il a suggéré que le système des Nations Unies s'attache aussi à améliorer la qualité des évaluations. Il s'est déclaré favorable à un renforcement du rôle du système de coordonnateur résident, compte tenu notamment du rôle qu'il doit jouer pour stimuler les synergies et les énergies locales. Le représentant russe a également souligné la nécessité de fournir une évaluation de l'impact de l'UNDAF. Il a recommandé une approche globale des situations d'urgence.
M. TINGRONG GONG (Chine) a déploré le manque de ressources de base dont disposent les activités opérationnelles au service du développement. La croissance des ressources de base du système de développement des Nations Unies, quoique réelle, n'a été que très limitée ces deux dernières années, a-t-il ajouté. Il a souligné que de nombreuses activités opérationnelles pour le développement n'ont pas pu être menées à bien correctement du fait précisément de l'insuffisance des ressources de base. Si les ressources ne sont pas suffisantes, les objectifs de développement du Millénaire ne pourront pas être atteints, a souligné le représentant chinois. Il a néanmoins assuré que son pays est confiant pour ce qui est de voir l'aide publique au développement (APD) accrue car les pays développés et les pays en développement sont parvenus à Monterrey à un consensus s'agissant de l'accroissement de l'APD. Le moment est venu pour les pays concernés de prendre des mesures concrètes, a-t-il insisté. Il a donc lancé un appel aux donateurs afin qu'ils respectent scrupuleusement leurs engagements et accroissent les contributions destinées aux ressources de base. Le représentant chinois a par ailleurs indiqué que son pays soutient le concept de formulation conjointe des programmes de pays de la part des institutions des Nations Unies sur le terrain.
M. XAVIER LEUS, s'exprimant au nom de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a déclaré que l'expérience récente dans la lutte contre la pneumonie atypique avait démontré l'efficacité d'investir dans le renforcement des capacités locales et la formation de réseaux. Il a rendu compte des efforts visant à améliorer la performance de l'OMS sur le terrain, notamment en apportant sa contribution aux priorités nationales. À cet égard, il a souligné l'importance des accords de coopération par pays couvrant des périodes de trois à cinq et de l'amélioration de la coordination avec les autres fonds et programmes des Nations Unies. Dans le cadre de l'UNDAF et de l'amélioration de la coopération avec les pays destinataires, il a indiqué que le personnel de l'OMS mettait l'accent sur la préparation de plans nationaux de santé et veillait à ce que les priorités de santé soient intégrées aux stratégies de réduction de la pauvreté. Il a également fait savoir que l'OMS s'employait à aider les pays à améliorer la productivité de leurs ressources, notamment en réduisant les coûts des transactions pour les pays bénéficiaires.
M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a souligné que son pays accorde une importance primordiale aux activités opérationnelles des Nations Unies et a toujours été convaincu que les objectifs fixés par le passé, notamment en ce qui concerne l'accroissement de 15% des ressources du PNUD, sont plus que jamais d'actualité. Il a jugé particulièrement préoccupante la tendance à la baisse des ressources de base du PNUD et d'autres institutions du système des Nations Unies. Il a relevé que les activités de développement sont de ce fait désormais largement tributaires de l'affectation que les pays donateurs décident d'accorder aux ressources qu'ils accordent alors qu'il faudrait que les pays bénéficiaires déterminent eux-mêmes les priorités qu'ils souhaitent voir prises en compte pour l'affectation des ressources disponibles.
M. JOSE ALBERTO BRIZ (Guatemala) a exprimé ses préoccupations face à la faiblesse des ressources consacrées à l'aide publique au développement, qui semble reprendre une tendance à la hausse mais qui restera insuffisante pour répondre aux demandes des pays en développement qui continuent de croître. Il a rappelé les principes d'universalité et de neutralité qui caractérisent l'aide fournie par les institutions du système des Nations Unies au service du développement. Il a souligné la complémentarité entre l'action du PNUD et de la Banque mondiale. Il a estimé que leur action devrait se compléter et qu'il n'y avait aucun conflit d'intérêt. Il a demandé que le financement du PNUD soit adéquat et lui permette de réaliser son mandat. Il a espéré que l'examen triennal prévu pour 2004 permettra d'avancer sur la voie de l'élaboration d'un programme qui repose sur un financement solide des budgets ordinaires des institutions du système de l'ONU au service du développement.
M. SHRI A. GOPINATHAN (Inde) a dit partager l'avis selon lequel l'examen des questions de financement est particulièrement adéquat à ce stade. Rappelant que des engagements ont été pris dans ce domaine lors de plusieurs conférences et sommets, il a affirmé que le moment est désormais venu d'y donner suite. Le représentant indien a par ailleurs déploré que la situation des institutions des Nations Unies reste fragile et s'est dit particulièrement préoccupé par le déclin rapide de la part des ressources de base dans le total des ressources disponibles. Il a souligné qu'en fin de compte, les décisions prises en matière de financement sont une manifestation de la volonté politique, voire une manifestation du degré de cohésion sociale au niveau international.
Le représentant indien a d'autre part jugé particulièrement préoccupante la tendance actuelle qui veut que l'aide humanitaire accapare les ressources requises pour le développement. L'aide au développement permet de réduire à long terme la nécessité d'une aide humanitaire d'urgence, a-t-il rappelé. Relevant que le groupe d'experts du Groupe des Nations Unies pour le développement a cherché à lier ses efforts de simplification et d'harmonisation à ceux déployés par le comité d'aide au développement de l'OCDE, il a affirmé que cette approche va au-delà du mandat qui a été donné lors du dernier examen triennal de politique globale.
Mme OH HYUN-JOO (République de Corée) a souligné l'importance d'assurer des ressources ordinaires suffisantes pour financer les activités opérationnelles et s'est félicitée des progrès accomplis dans le renforcement de l'efficacité du système sur le terrain, notamment dans le cadre de l'UNDAF. Elle a souhaité que l'on privilégie le partage des locaux et la mise en commun des ressources dans les pays. Elle s'est déclarée favorable à une évaluation globale au niveau des pays et à un rapprochement avec les institutions de Bretton Woods. Elle a appuyé le système du coordonnateur-résident qui devrait être développé, de manière à favoriser une approche intégrée des situations. Elle a estimé qu'il fallait également s'employer à diffuser les résultats des évaluations et renforcer les capacités du système de l'ONU à en tirer des enseignements. Elle a considéré que la session conjointe des conseils d'administration du PNUD, du FNUAP, de l'UNICEF et du PAM était un bon moyen d'améliorer la coordination des activités sur le terrain. En dernier lieu, elle a rappelé l'attachement de son pays à la coopération Sud-Sud, notamment en ce qui concerne la coopération technique, dans le processus général du développement.
M. I. SAGACH (Ukraine) a rappelé qu'il reste une année avant que l'Assemblée générale ne procède au prochain examen triennal de politique globale. Il a souligné que la vision globale du développement qui a émergé des récentes conférences tenues dans les domaines économique et social a placé les aspects opérationnels au premier plan de l'ordre du jour mondial de développement. À cet égard, il a salué les progrès visibles réalisés par le système des Nations Unies en matière d'amélioration et de rationalisation des activités opérationnelles. Le représentant ukrainien a en outre dit apprécier les efforts consentis actuellement par le Groupe des Nations Unies pour le développement afin d'améliorer la qualité de l'évaluation commune par pays et du cadre d'assistance des Nations Unies pour le développement (UNDAF); d'élaborer un système de supervision pour les processus d'évaluation conjointe par pays et UNDAF et de lier ces instruments à d'autres cadres de développement. Il a néanmoins estimé que des améliorations pouvaient encore être apportées dans ces domaines. Des mesures pratiques doivent en effet être prises afin de tenir davantage compte des perspectives régionales et de promouvoir une implication large du plus grand nombre possible d'organisations du système des Nations Unies, en particulier des institutions spécialisées, tout en assurant une meilleure intégration de ces instruments avec les priorités et stratégies nationales de développement.
Des efforts supplémentaires doivent être faits afin de renforcer le financement des activités opérationnelles des Nations Unies et de faire en sorte que les ressources aux fins du développement soient prévisibles et s'inscrivent dans le long terme.
M. KUNIO WAKI, représentant du (Fonds des Nations Unies pour la population, FNUAP) a rappelé que son Fonds a été dès l'origine un membre actif du groupe interorganisations sur la simplification et l'harmonisation qui est responsable de la mise au point d'instruments devant être appliqués dans un certain nombre de pays pilotes. Il a dit espérer que ces instruments s'avèreront utiles pour le renforcement de l'efficacité des fonds et programmes des Nations Unies du point de vue de la qualité de l'assistance qu'ils apportent et des conseils qu'ils prodiguent. Il a rappelé que les directives associées à l'évaluation conjointe par pays et à l'UNDAF ont été révisées de manière à prendre en compte les leçons tirées au cours de ces cinq dernières années. Pour sa part, le FNUAP a récemment révisé ses propres directives opérationnelles en intégrant pleinement l'évaluation conjointe par pays et l'UNDAF dans son processus de programmation et en s'efforçant de faire en sorte que les programmes soutenus par le Fonds aident les pays à réaliser les Objectifs de développement du millénaire, a-t-il souligné. Il a rappelé que les priorités nationales des programmes de pays ont toujours été et demeurent au cœur du soutien et de l'assistance apportés par le FNUAP.
Le représentant du FNUAP a par ailleurs affirmé que la simplification et l'harmonisation des règles et procédures ne seront pertinentes que si elles sont directement liées aux efforts visant à améliorer les systèmes et procédures nationaux et à promouvoir leur harmonisation.
M. FRANÇOIS ROHNER (Suisse) a déclaré que les diverses entités du système des Nations Unies doivent agir ensemble et comme un seul corps et s'est félicité des progrès réalisés dans l'évaluation des activités opérationnelles, la simplification des procédures et l'introduction de méthodes de gestion orientée vers les résultats. En vue de poursuivre cet effort, il a invité à une plus grande simplification et le Groupe de développement à mieux exploiter les synergies existantes. Il a estimé que les fonds et programmes devraient s'engager plus avant dans la discussion amorcée par les donateurs sur l'efficacité de l'aide. Il a considéré que les fonds et programmes devaient s'engager plus avant dans la réalisation des stratégies nationales de réduction de la pauvreté et de développement. Il s'est dit d'avis que l'ECOSOC est l'instance la plus légitime pour poursuivre le débat sur l'efficacité de l'aide et la réforme. Dans ce contexte, il a demandé au Secrétaire général de lui fournir des statistiques plus détaillées.
Mme HUSNIYYA MAMADOVA (Azerbaïdjan) a souligné l'importance de la matrice d'évaluation de l'UNDAF et de tirer des enseignements de la mise en œuvre des activités opérationnelles sur le terrain. À cet égard, elle a souhaité une meilleure utilisation des nouvelles technologies pour diffuser les évaluations dans l'ensemble du système. Elle a mis l'accent sur le rôle du coordonnateur-résident, notamment dans le domaine de l'évaluation et de la coordination des activités sur le terrain. Elle a estimé qu'il faudrait renforcer l'interaction entre le système de l'ONU et les organisations régionales, d'une part, et, d'autre part l'interaction entre le PNUD et la Banque mondiale. Elle a appelé l'attention sur la nécessité de mieux former le personnel déployé sur le terrain par le système des Nations Unies. Par ailleurs, elle a recommandé que le système de l'ONU veille à tenir compte des priorités nationales et à intégrer ses activités opérationnelles dans les stratégies nationales de réduction de la pauvreté. Elle a en outre appelé à un meilleur financement des fonds et programmes et un renforcement de leurs ressources ordinaires, dont la stabilité est indispensable à une meilleure planification.
M. KAZUYA SHIMMURA (Japon) a souligné l'obligation de résultat qui doit peser sur les activités opérationnelles du système de l'ONU en faveur du développement. Ainsi, les institutions des Nations Unies doivent tenir compte de la croissance économique et du développement social. Elles doivent aussi s'employer à mieux coordonner leurs activités sur le terrain. Il a rendu compte de la démarche du Japon qui a financé une initiative contre les maladies infectieuses à concurrence de 3 milliards de dollars sur cinq ans. Il a recommandé qu'outre l'aide publique au développement, le système de l'ONU s'emploie à mobiliser les ressources nationales en faveur du développement. Il a expliqué que dans le contexte actuel, les pays donateurs faisaient face à une plus grande exigence de leur population au regard de l'efficacité de l'aide, raison pour laquelle les évaluations doivent être présentées aux donateurs dans des termes clairs. Se déclarant favorable à la programmation conjointe, il a recommandé aux conseils d'administration des institutions concernées d'accroître leurs efforts dans ce domaine.
M. EDUARDO DORYAN (Banque mondiale) a mis l'accent sur l'importance que revêtent, pour les activités opérationnelles de développement, l'établissement d'un lien fort entre commerce et développement; la réalisation complète des efforts liés à l'initiative en faveur des pays pauvres lourdement endettés; une économie internationale dynamique; ainsi que le respect de l'objectif de faire en sorte que l'aide publique au développement atteigne 100 milliards de dollars. Le représentant de la Banque mondiale a par ailleurs souligné que le budget public associé à la stratégie de réduction de la pauvreté se doit d'être basé sur des ressources réelles et mesurables et non sur des ressources potentielles. Il a rappelé que la Banque est un fervent partisan de la croissance de l'aide publique au développement.
M. OLUSEGUN AKINSANYA (Nigéria) a rappelé que la coopération pour le développement est un pacte entre partenaires dont chacun doit remplir son rôle et ses obligations si l'on veut atteindre des résultats tangibles. Aussi, si les gouvernements ont certes la responsabilité première en ce qui concerne la formulation et la mise en œuvre de stratégies de développement nationales, la communauté internationale - y compris les institutions financières internationales - doit apporter les moyens propices à la mise en œuvre de ces stratégies. Le Nigéria pense que la plupart des pays en développement ne pourront réaliser les objectifs de développement fixés au niveau international sans le soutien de ressources extérieures venant compléter les siennes propres. On peut douter que l'aide publique au développement suffirait même si elle atteignait le niveau souhaité de 0,7% du PNB pour tous les donateurs, alors que la plupart des pays en développement consacrent 80% de leurs revenus au paiement des obligations liées à leur dette extérieure.
Le représentant du Nigéria a plaidé en faveur d'un renforcement du dialogue du Conseil économique et social avec les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Le moment est venu de créer au sein de l'ECOSOC un forum pour l'échange de vues concernant la crise de la dette avec les membres des clubs de Londres et de Paris et d'autres parties intéressées, a-t-il affirmé. Il s'est en outre dit préoccupé que le financement de la quasi-totalité des fonds et programmes des Nations Unies s'inscrivent dans un cycle de stagnation voire de baisse des ressources de base au profit d'une hausse des ressources autres que les ressources de base.
En outre, le financement ne tient pas compte des priorités, des besoins et des préoccupations des pays en développement. Le représentant nigérian a par ailleurs exhorté les Nations Unies à mettre en place un mécanisme d'alerte précoce afin de répondre aux situations de conflit. Il ne fait en effet aucun doute que les situations de conflit à travers le monde et la demande d'assistance humanitaire qui en découle ont détourné des ressources qui auraient pu être consacrées au développement à long terme.
M. JOHN LANGMORE (Bureau international du travail) a recommandé un dialogue plus ouvert entre les autorités nationales et les organisations de la société civile, ce qui serait bénéfique pour la définition des priorités nationales. Il s'est aussi dit favorable à une plus grande collaboration entre les institutions spécialisées de l'ONU et les institutions de Bretton Woods, de façon à mieux intégrer les activités opérationnelles aux stratégies de réduction de la pauvreté. Il a souligné la nécessité d'intégrer les objectifs de développement dans les politiques macroéconomiques de réduction de la pauvreté. Il a estimé qu'outre l'accroissement de l'aide publique au développement, il fallait étudier toutes les possibilités d'accroître les ressources consacrées au développement, éventuellement par l'émission de droits de tirage spéciaux ou la constitution d'un fonds spécial.
M. CLAUDIO ROJAS (Chili) a expliqué que son pays, considéré comme un pays de développement, ne pouvait pas bénéficier d'une grande partie des programmes du système alors qu'il subsiste des poches de pauvreté qui seraient plus facilement éliminées avec l'aide des fonds et programmes de l'ONU. Il a lancé un appel fervent pour que soit maintenu l'appui des activités opérationnelles du système des Nations Unies pour les pays à développement moyen. Il a encouragé la poursuite des efforts de consolidation des activités du système et a espéré qu'elle pourrait bénéficier aux pays à développement moyen.
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