ECOSOC/6055

LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL TIENT UNE DISCUSSION AVEC L'EQUIPE DE PAYS DES NATIONS UNIES POUR LE SENEGAL

07/07/2003
Communiqué de presse
ECOSOC/6055


Conseil économique et social


LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL TIENT UNE DISCUSSION AVEC L'EQUIPE

DE PAYS DES NATIONS UNIES POUR LE SENEGAL


Le Sénégal indique qu'il s'est fixé

pour objectif de doubler le revenu par habitant d'ici 2015


      GENÈVE, 4 juillet 2003 -- Le Conseil économique et social a tenu, cet après-midi, au titre de l'examen des activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement, une discussion avec l'équipe de pays des Nations Unies pour le Sénégal, constituée du Coordonnateur-résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans ce pays ainsi que de représentants du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), de l'Organisation internationale du travail (OIT) et du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR).  Des représentants d'organisations non gouvernementales sénégalaises ont également participé à cette discussion, ainsi qu'un représentant du Ministère de l'économie et des finances, M. Thierno Niane, qui a notamment indiqué que son gouvernement s'est fixé pour objectif de doubler le revenu par habitant d'ici 2015.


M. Niane, qui est le Coordonnateur de la Cellule de suivi du Programme de lutte contre la pauvreté au Ministère sénégalais de l'économie et des finances, s'est en outre efforcé d'expliquer pourquoi la pauvreté n'a pas connu une baisse significative au Sénégal alors que le pays a connu une croissance économique depuis 1994.  Parmi les déterminants de la pauvreté au Sénégal, M. Niane a identifié le taux de croissance moyen annuel de l'économie, qui est a été inférieur à la croissance démographique jusqu'en 1993-94; la répartition très inégalitaire des revenus; la nature même de la croissance, qui est tirée par des secteurs non pourvoyeurs d'emplois; ainsi que le poids de la dette.  M. Niane a indiqué que le Sénégal s'est notamment fixé les objectifs suivants: doubler le revenu par tête d'ici 2015 dans le cadre d'une croissance forte, équilibrée et mieux répartie; généraliser l'accès aux services sociaux essentiels; éradiquer toutes les formes d'exclusion et instaurer l'égalité entre les sexes.


M. Ahmed Rhazaoui, Coordonnateur-résident du PNUD au Sénégal, a notamment indiqué qu'entre 1995 et 2000, la tendance de l'aide fournie au Sénégal a été à la baisse et a précisé que la proportion de l'aide fournie par les Nations Unies, y compris la Banque mondiale, représentait près d'un tiers du total de cette aide.  Un programme de reconstruction et de réhabilitation en Casamance a été élaboré et l'on n'attend plus que la signature d'un accord de paix entre les parties belligérantes pour mettre en œuvre ce programme, a-t-il indiqué.  Le développement rural est le premier bénéficiaire de l'aide publique au développement apportée au Sénégal, a par ailleurs indiqué M. Rhazaoui.


Le Cheikh Mouhamady Cissoko, Président d'honneur du CNCR, organisation qui regroupe les principales fédérations paysannes et de producteurs du Sénégal, a notamment expliqué que le Sénégal avait souffert d'un détournement des richesses produites par l'agriculture pour la construction des centres urbains et l'agrandissement de Dakar, créant ainsi un cercle vicieux de la pauvreté.  Les zones rurales n'ont donc pas bénéficié de l'aide de l'État du fait d'une injustice dans la répartition des richesses nationales qui a conduit à la situation actuelle où les communautés rurales, productrices de la richesse nationale, sont les plus appauvries.  Il a fait valoir qu'il importe avant tout de régler la question du revenu des paysans, qui doivent pouvoir vivre de leur travail, ce qui est rarement le cas en Afrique.


Le représentant de l'ONUDI au Sénégal, M. Alain Nickels, a présenté l'action concertée du système des Nations Unies au Sénégal pour le développement intégré de la région de Tambacounda, qui couvre un tiers de la superficie du Sénégal et en constitue la région la plus pauvre.


Au cours de cette discussion, les représentants des pays suivants sont intervenus: Suède, Allemagne, Danemark, France et Sénégal.  Un représentant de la Banque mondiale et la Directrice du Bureau du développement du PNUD ont également participé à la discussion.


Lundi matin, à 10 heures, le Conseil poursuivra l'examen des activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement en entamant son débat général sur la question.


Discussion avec l'équipe de pays des Nations Unies au Sénégal


M. AHMED RHAZAOUI, Coordonnateur-résident et représentant-résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Sénégal, a présenté le système de coordination de l'ONU au Sénégal. Il a indiqué qu'entre 1995 et 2000, la tendance de l'aide fournie au Sénégal était à la baisse.  Toutefois la proportion de l'aide fournie par les Nations Unies, y compris la Banque mondiale, est de quelque 30 % de l'aide totale reçue par ce pays.  Il a ensuite expliqué la répartition thématique de cette aide et fait savoir que les Nations Unies avaient contribué à l'élaboration du Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) du Sénégal.  Il a estimé que le Sénégal fournissait un bon exemple de coordination avec les donateurs bilatéraux.  Il a ensuite présenté les liens entre le DSRP du Sénégal et les objectifs de développement du millénaire, notamment les programmes conjoints destinés à créer des richesses et des revenus, les programmes relatifs à l'éducation pour tous et le programme de relance du développement en Casamance dont la mise en œuvre attend la signature d'un accord de paix dans cette région.  Il a insisté sur les efforts consentis par le système des Nations Unies et le Gouvernement sénégalais en vue d'accroître la participation des populations.


Pour ce qui est du développement rural, il a indiqué que 27% de l'aide publique était consacrée au développement rural, ce qui comprend les services sociaux de base, les échanges et d'autres secteurs.  Il a attesté de l'étroite collaboration du système des Nations Unies avec le Gouvernement du Sénégal afin d'établir un cadre stratégique pour le secteur agricole et a mis l'accent sur les actions destinées à renforcer les capacités institutionnelles des communautés rurales, sur le développement d'activités génératrices de revenus, sur la lutte contre la désertification, sur les actions destinées à améliorer les infrastructures, notamment la fourniture d'électricité, qui allège grandement la tâche des femmes.  Par ailleurs, il a indiqué que le système des Nations Unies travaillait en coopération avec le Gouvernement sénégalais afin de mettre en place un mécanisme de suivi.


M. THIERNO NIANE, Coordonnateur de la Cellule de suivi du Programme de lutte contre la pauvreté au Ministère de l'économie et des finances du Sénégal, a rappelé que le Sénégal avait été éligible à l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés en l'an 2000.  Il a souligné qu'à l'issue d'une enquête menée en 2000, le niveau de pauvreté atteignait alors 53,9% contre 57,9% en 1994.  On pourrait en déduire que le niveau de pauvreté a baissé dans le pays, mais des enquêtes qualitatives sur la perception que les ménages ont eux-mêmes de leur situation vis-à-vis de la pauvreté semblent indiquer le contraire.  Il convient alors de se demander pourquoi la pauvreté n'a pas connu une baisse significative au Sénégal alors que le pays a bel et bien connu une croissance économique depuis 1994.  En fait, 80% des ménages pauvres vivent en milieu rural, où la création de richesse a été la plus faible.  L'incidence de la pauvreté du point de vue des ménages varierait en zone rurale entre 72% et 88% contre 44% à 59% en zone urbaine.  La pauvreté est moindre dans les zones irriguées que dans les zones où l'agriculture est tributaire des chutes de pluie, a par ailleurs souligné M. Niane.  Il a précisé que la pauvreté est localisée pour une large part dans les zones rurales et plus singulièrement dans les zones rurales du Centre, du Sud et du Nord-Est.


On constate une certaine corrélation entre le niveau d'instruction et la pauvreté, a poursuivi M. Niane.  Aussi, convient-il de mettre l'accent sur le renforcement des capacités de base, et notamment sur l'instruction primaire.  Les enquêtes ont en outre révélé que les ménages dirigés par les femmes sont moins pauvres que ceux dirigés par des hommes.  Cela signifie tout simplement que les femmes sont plus généreuses que les hommes en ce sens qu'elles ont tendance à réinvestir tous leurs bénéfices, ce qui n'est pas le cas des hommes qui, étant souvent polygames, ont en outre plusieurs foyers à entretenir.  Parmi les déterminants de la pauvreté au Sénégal, M. Niane a identifié le taux de croissance moyen annuel de l'économie, qui est a été inférieur à la croissance démographique jusqu'en 1993-94; la répartition très inégalitaire des revenus (20% des ménages les plus riches accaparent 60% des richesses nationales); la nature même de la croissance, qui est tirée par des secteurs non pourvoyeurs d'emplois; ainsi que le poids de la dette.  M. Niane a par ailleurs fait observer que la croissance est fragile et a mis l'accent sur la faible productivité de l'agriculture, l'insuffisante compétitivité des secteurs d'offre et la vulnérabilité aux chocs exogènes (sécheresse, fluctuations des marchés…).


M. Niane a indiqué que le Sénégal s'est fixé les objectifs suivants: doubler le revenu par habitant d'ici 2015 dans le cadre d'une croissance forte, équilibrée et mieux répartie; généraliser l'accès aux services sociaux essentiels en accélérant la mise en place des infrastructures de base pour renforcer le capital humain avant 2010; éradiquer toutes les formes d'exclusion au sein de la nation et instaurer l'égalité entre les sexes, en particulier au niveau de l'enseignement primaire et secondaire d'ici 2015.  L'analyse du profil de pauvreté, de ses causes et de ses manifestations a permis de retenir une stratégie axée sur quatre leviers fondamentaux, à savoir la création de richesses; le renforcement des capacités et la promotion des services sociaux de base; l'amélioration des conditions de vie des groupes vulnérables; un dispositif de mise en œuvre et de suivi associé à une évaluation décentralisée et participative.  La stratégie de réduction de la pauvreté concernant le milieu rural envisage notamment d'augmenter et de diversifier les revenus agricoles; de renforcer le rôle des organisations paysannes; de désenclaver les zones rurales; de réaliser la sécurité alimentaire; d'assurer la gestion durable et la restauration des ressources halieutiques, qui devront en outre être valorisées; de généraliser l'enseignement élémentaire; d'éradiquer l'analphabétisme; d'améliorer la qualité et l'offre de services dans le domaine de la santé; d'améliorer la prévention et la lutte contre le VIH/sida (le Sénégal, qui a très tôt pris ce problème à bras le corps constituant déjà à cet égard un exemple parmi les pays africains); de valoriser les ressources forestières en s'efforçant de sauvegarder l'environnement et de lutter contre la désertification; de promouvoir la transparence dans la gestion des affaires publiques; d'approfondir la décentralisation; de promouvoir l'insertion économique et sociale des personnes déplacées et réfugiées.  S'agissant de ce dernier point, M. Niane a souligné que la Casamance est toujours en conflit, ce qui entraîne le déplacement de nombreuses personnes.  M. Niane a indiqué que davantage d'informations concernant toutes ces questions peuvent être consultées à l'adresse Internet suivant: www.finances.gouv.sn/dsrp.html


CHEIK MOUHAMADY CISSOKO, Président d'honneur du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux, s'est félicité que le Gouvernement sénégalais ait choisi de s'ouvrir aux organisations non gouvernementales et de rechercher une plus grande participation, comme en témoigne sa présence à la tribune.  Il a expliqué que le Sénégal avait souffert d'un détournement des richesses produites par l'agriculture pour la construction des centres urbains et l'agrandissement de Dakar, créant ainsi un cercle vicieux de la pauvreté.  Les zones rurales n'ont donc pas bénéficié de l'aide de l'État du fait d'une injustice dans la répartition des richesses nationales qui a conduit à la situation actuelle où les communautés rurales, productrices de la richesse nationale, sont les plus appauvries.  Il a également souligné que les choix politiques faits dans les années soixante a rendu les populations consommatrices de biens que le Sénégal ne produit pas, comme par exemple le pain, et que le choix de privilégier l'exportation a abouti à des aberrations.  Ainsi, du fait de ce choix, le poisson est maintenant une denrée rare et chère au Sénégal.  En outre, le Sénégal exporte toute son arachide et se voit contraint d'importer d'autres huiles végétales pour sa propre consommation.  Il a également déploré cette politique de culture intense de l'arachide qui a conduit au désouchage et n'a pas été suivies de reforestation, ce qui a contribué à l'avancée du désert.  Il a en outre déploré les politiques d'ajustement structurel qui ont également privé de ressources les communautés rurales.  Les paysans qui ont enrichi le pays ont été abandonnés par l'État et il faut savoir que la pauvreté en milieu rural est un résultat des politiques gouvernementales, s'est-il indigné. 


S'agissant de la pauvreté et de la malnutrition, Cheik Mouhamady Cissoko a regretté que les politiques aient conduit les paysans à consommer ce qu'ils ne produisent pas et soient contraints d'acheter des vivres qu'ils n'ont pas les moyens de payer.  Il a jugé important que les gouvernements reconnaissent leurs responsabilités dans les problèmes que connaît le pays, car c'est le seul moyen de changer véritablement les politiques.  Il a fait valoir qu'il importe avant tout de régler la question du revenu des paysans, qui doivent pouvoir vivre de leur travail, ce qui est rarement le cas en Afrique.  Il a estimé que le problème principal venait de ce que les pays africains ne reconnaissent pas la dignité de leurs agriculteurs, qui ont largement contribué à créer la richesse des gouvernements africains.  Face à cette situation, il s'est félicité de l'ouverture démocratique du pays, mais a jugé qu'il fallait aller plus loin.


M. ALAIN NICKELS, représentant de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) au Sénégal, a présenté l'action concertée du système des Nations Unies au Sénégal pour le développement intégré de la région de Tambacounda, qui couvre un tiers de la superficie du Sénégal dont elle constitue la région la plus pauvre.  Il a souligné que la grande priorité du cadre d'assistance des Nations Unies pour le développement (UNDAF) au Sénégal pour 2003 est la lutte contre la pauvreté dans la région de Tambacounda (UNDAF-Tamba).  L'objectif final est d'obtenir un impact significatif, durable et mesurable dans la lutte contre la pauvreté et la réalisation des objectifs de développement du millénaire.  Pour ce faire, on s'efforcera de promouvoir des synergies opérationnelles entre les projets existants et les échanges de bonnes pratiques, a précisé M. Nickels.  Le 17 juillet prochain, une importante réunion se tiendra à Tambacounda pour débattre des activités en cours dans le cadre d'UNDAF-Tamba, a-t-il ajouté.  Il a précisé que l'un des défis identifiés consiste désormais à capitaliser sur l'expérience acquise à travers UNDAF-Tamba, au bénéfice de la deuxième priorité UNDAF au Sénégal, à savoir la Casamance.


Échange de vues


La représentante de la Suède a demandé des précisions sur le financement du programme conjoint au Sénégal et a demandé aux représentants sénégalais s'ils étaient satisfaits du système de coordination mis en place, à savoir si le temps consacré par la mise en place du système avait été compensé par une meilleure efficacité par la suite.  En réponse à cette question, le Coordonnateur-résident a expliqué que la situation actuelle ne permettait pas encore aux diverses institutions de mettre en commun leurs ressources.  Ainsi, les activités de développement continuent d'être financées par les divers fonds et programmes.


Revenant sur l'initiative mise en œuvre dans la région de Tambacounda, région la plus pauvre du Sénégal, M. NIANE, du Ministère sénégalais de l'économie et des finances, s'est félicité de la nouvelle démarche qui veut que les donateurs et les institutions du système de l'ONU qui travaillent désormais en synergie pour lutter véritablement contre la pauvreté et répondre aux besoins et à la demande du pays, au lieu de s'occuper chacun de leur pré carré.


Le représentant de l'Allemagne a rappelé la surprise qu'avait créé il y a deux ans l'insertion du Sénégal sur la liste des pays les moins avancés alors que ce pays semblait plutôt bien parti après l'indépendance.  Dans ce contexte, il a demandé des précisions sur l'évaluation des politiques de développement mises en œuvre et sur les enseignements tirés de l'expérience.  À ce propos, M. NIANE s'est félicité que le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) permettait maintenant d'établir un véritable diagnostique de la pauvreté et d'agir en fonction des urgences du pays.  Actuellement, l'objectif du Sénégal est très ambitieux puisqu'il vise à doubler le revenu par habitant d'ici à 2015.  S'agissant de l'évolution depuis l'indépendance, il a reconnu que l'aide dont a bénéficié le Sénégal avait été mal employée, mais qu'il tirait aujourd'hui les leçons de cette expérience.  Il a ajouté que jusqu'en 1994 le taux de croissance du Sénégal n'avait pas évolué, mais qu'à présent la croissance économique, qui avoisine les 3 %, était supérieure à la croissance démographique.  En outre, il faut savoir que la croissance économique générée par le passé n'était pas orientée vers le développement durable puisqu'elle n'était pas dirigée vers des secteurs porteurs, ni vers la création d'activités génératrices de revenus ou vers le développement rural.


Le représentant du Danemark a voulu connaître les détails de la coopération avec la Banque mondiale et a demandé aux représentants sénégalais d'apporter des précisions sur leur expérience dans la lutte contre le VIH/sida.  S'agissant du lien avec la Banque mondiale, le Coordonnateur-résident a expliqué qu'il n'était pas possible de mettre en commun les ressources avec la Banque mondiale du fait de la nature des prêts qu'elle accorde.  Toutefois, il a précisé que le système de coordination bénéficiait d'un appui de principe de la Banque et qu'il ne doutait pas qu'elle soutiendrait les programmes conjoints. 


En ce qui concerne la lutte contre le VIH/sida, le représentant-résident de l'UNICEF au Sénégal a expliqué qu'il fallait donner crédit aux Sénégalais pour leur mobilisation dans la lutte contre l'épidémie.  Il s'est notamment félicité de la coopération des chefs religieux qui ont apporté leur soutien aux campagnes d'information et les recommandations concernant l'usage de préservatifs.  Il a rendu compte du programme commun mis en place avec l'Organisation mondiale de la santé et ONUSIDA et s'est félicité du partenariat établi avec les donateurs bilatéraux.


Rendant compte de l'expérience de son pays dans la lutte contre le VIH/sida, M. NIANE a expliqué que le Sénégal avait su mener sans tabou des campagnes de prévention et d'information sur le VIH/sida, qui portent maintenant leur fruit puisque le taux de prévalence au Sénégal est très faible comparé, par exemple, aux pays de l'Afrique centrale. 


Le représentant de la France a rappelé qu'en 1986, le quotidien sénégalais Le Soleil titrait à la une que le sida n'existait pas au Sénégal et qu'en octobre 1986, tous les Dakarois étaient invités par une importante confrérie à participer à une grande manifestation culturelle axée autour de la lutte contre le sida.  Le représentant français a également évoqué la question de la coordination du programme UNDAF-Tambacounda en s'interrogeant sur la manière dont la coordination de ce programme est passée à l'ONUDI après avoir incombé au PNUD.  Le représentant de la France a également souhaité savoir comment s'est fait le lien entre la société civile, notamment les producteurs, et la stratégie de réduction de la pauvreté.


Le Coordonnateur résident du PNUD au Sénégal, M. RHAZAOUI, a indiqué qu'il a été convenu que la coordination de l'équipe des Nations Unies au Sénégal serait rotative, de manière à ce que chacun des chefs d'institutions présentes sur le terrain se sente dûment impliqué.  L'ONUDI est en fait le coordonnateur du programme conjoint UNDAF-Tamba, dont le PNUD est bien entendu membre, a-t-il précisé.


La Vice-Présidente du Conseil d'ONG d'appui au développement (CONGAD), Mme WORE GANA SECK, a indiqué que le CONGAD est divisé en réseau thématiques traitant en particulier de santé, de développement, de lutte contre la pauvreté, de droits de l'homme, d'alphabétisation et de questions sexospécifiques.  Elle a souligné que la société civile qu'elle représente est particulièrement impliquée dans les questions de santé.  Si le Sénégal est effectivement une référence en matière de prévention du sida, il ne faudrait pas que le pays s'endorme sur ses lauriers, a-t-elle souligné.  Mme Gana Seck a par ailleurs souligné que la pauvreté s'exporte de plus en plus des campagnes vers la ville car les paysans ne peuvent rester dans leurs campagnes du fait du manque d'eau, en particulier.  Il convient en effet de s'efforcer de prolonger les trois mois de pluie par une extension du réseau d'irrigation, a-t-elle insisté.  C'est par l'eau qu'il faut commencer si l'on veut promouvoir le développement durable au Sénégal, a affirmé Mme Gana Seck.  La Convention sur la désertification est la convention des pauvres, a-t-elle poursuivi.  Or cette convention n'a jusqu'à présent pas reçu toute l'attention qu'elle requiert.  Il est en outre important que le PNUD travaille de concert avec les pays en développement sur la question de la biodiversité, a-t-elle ajouté.  «La sécurité alimentaire doit s'accompagner de souveraineté alimentaire», ce qui passe par la sûreté sanitaire concernant la qualité des aliments consommés au niveau national, a expliqué Mme Gana Seck.


Un représentant de la Banque mondiale a fait observer que le Gouvernement sénégalais a des propositions intéressantes à faire en ce qui concerne la répartition des budgets alloués au développement par la Banque.  L'entreprise privée, le VIH/sida, l'approvisionnement en eau et le secteur agricole figurent au nombre des principes domaines d'intervention, a précisé le représentant de la Banque mondiale.


M. CISSOKO, du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux, a répondu au représentant de la France que le Gouvernement sénégalais avait exprimé une volonté claire et transparente qui a permis à la société civile de s'engager à ses côtés dans tout le processus d'élaboration et de mise en œuvre du DSRP, qui est ainsi un document qui intéresse toute la population sénégalaise.


La Directrice du Bureau du développement du PNUD a félicité l'équipe de pays pour la qualité de son travail.  Elle a apporté des précisions sur le financement du Bureau du Coordonnateur-résident qui vient du PNUD, qui a collecté des fonds supplémentaires à cet effet.  Elle a reconnu que ce financement restait trop faible pour l'équipe de pays et a encouragé l'équipe de pays à aller de l'avant dans sa recherche de financement.


Le représentant du Sénégal auprès des Nations Unies a regretté que l'équipe de coordination des Nations Unies n'ait pas mentionné le NEPAD dans sa présentation.  Il a donc demandé à savoir comment les institutions des Nations Unies prenaient en considération les objectifs du NEPAD et les mettait en parallèle avec les objectifs de développement du millénaire.


Répondant aux questions sur l'harmonisation, M. IAN HOPWOOD, représentant résident du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a fait part d'une convergence entre les institutions et expliqué qu'il convenait de simplifier la planification annuelle et que les exercices conjoints, par exemple la rédaction de rapports, étaient encouragés.  Il a estimé que des progrès commençaient à se faire sentir et que d'autres réunions conjointes étaient prévues dans le but, par exemple, de grouper les achats.


M. NIANE a répondu à la question de la Banque mondiale concernant les attentes de son pays que le Sénégal s'était donné des objectifs clairs, chiffrés et bien ciblés et qu'il avait identifié une méthodologie pour les réaliser.  C'est là où les partenaires de développement ont un rôle important à jouer, a-t-il déclaré.  Il a considéré qu'un appui réel à la mise en œuvre la stratégie élaborée par le Sénégal pour son propre développement serait la meilleure intervention possible et qu'elle permettrait au Sénégal d'avancer sur la voie qu'il a choisi.


En conclusion, M. RHAZAOUI a dit que l'équipe des Nations Unies au Sénégal est parvenue grâce à son engagement et à la bonne coordination à se dépasser.  Il a ajouté que l'équipe des Nations Unies au Sénégal bénéficiait aussi d'un véritable appui du Gouvernement qui se distingue par son sérieux.  Il a pris l'exemple de l'action contre le VIH/sida qui bénéficie de l'engagement de l'ensemble du Gouvernement.


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