ECOSOC/6053

L'ECOSOC TIENT UN DIALOGUE AVEC LES CHEFS DE SECRETARIAT DES FONDS ET PROGRAMMES DES NATIONS UNIES

03/07/03
Communiqué de presse
ECOSOC/6053


Conseil économique et social


L'ECOSOC TIENT UN DIALOGUE AVEC LES CHEFS DE SECRETARIAT DES FONDS ET PROGRAMMES DES NATIONS UNIES


Il poursuit ainsi l'examen des activités opérationnelles du système

des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement


GENEVE, 3 juillet -- Le Conseil économique et social a tenu, cet après-midi, un dialogue avec les chefs de secrétariat des fonds et programmes des Nations Unies, dans le cadre de l'examen des activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement.  Ont participé au débat les responsables du PNUD, de l'UNICEF, du FNUAP, et le Directeur adjoint du PAM.


M. Mark Malloch Brown, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a affirmé que le Sommet du millénaire avait établi des objectifs et un cadre d'action clairs pour la coopération aux fins du développement et a souligné que pour y répondre, les fonds et les programmes s'efforcent de mettre au point un système de gestion et une budgétisation lisibles par tous.  M. Malloch Brown a ensuite pris l'exemple de la Zambie pour se faire l'avocat d'une forte présence des Nations Unies dans les pays qui prennent la responsabilité de la mise en œuvre de leurs programmes de coopération.  Il a affirmé qu'une présence collective simplifiée suppose que l'on tire un meilleur parti du système des coordonnateurs résidents.


Mme Carol Bellamy, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a souligné que la poursuite du processus d'évaluation commune par pays et du processus UNDAF (accord-cadre de développement des Nations Unies) constitue à ce stade une étape initiale fondamentale dans le contexte de l'harmonisation croissante des programmes de collaboration inter-institutions.  Ces processus permettent de lier l'aide des Nations Unies et les plans nationaux, y compris les stratégies nationales de réduction de la pauvreté là où elles existent.  En outre, le nouveau plan d'action pour le programme par pays fournit à chaque institution un format de planification unifié pouvant être utilisé avec les partenaires pour la durée du cycle de programmation, a précisé Mme Bellamy.


Mme Thoraya Obaid, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a souligné qu'il importe désormais que les stratégies de réduction de la pauvreté formulées par les pays se concrétisent en un réel plan d'action national en vue de réaliser les objectifs de développement du millénaire.  Elle a par ailleurs estimé qu'il serait utile d'accorder une attention plus grande aux facteurs sociaux qui sont actuellement négligés au profit des aspects macroéconomiques du développement.


Rappelant que les questions de transition des activités de secours vers des activités de développement ont souvent été à l'ordre du jour de la communauté internationale, M. Jean-Jacques Graisse, du Programme alimentaire mondial (PAM), a souligné que le Groupe de développement des Nations Unies est en train de travailler avec les équipes par pays des Nations Unies afin, entre autres, d'identifier les problèmes qui entravent leur capacité à répondre efficacement aux situations de transition.  Il a en outre mis l'accent sur la nécessité d'agir rapidement pour répondre aux nouvelles menaces telles que celle du VIH/sida, en particulier en Afrique.  Les efforts diplomatiques visant à prévenir et résoudre les conflits civils pourraient à eux seuls avoir un impact immédiat sur la réduction des crises alimentaires d'urgence bien supérieur à n'importe quelle autre action, a par ailleurs souligné M. Graisse.


Après les déclarations liminaires de ces quatre responsables d'institutions, un échange de vues s'est noué auquel ont participé les représentants des pays suivants: El Salvador, France, Fédération de Russie, Suisse, Danemark, Sénégal, Royaume-Uni, Norvège, Népal, Pays-Bas.  Une représentante de la Fédération mondiale des associations des Nations Unies est également intervenue, ainsi que le Président de l'ECOSOC, M. Gert Rosenthal.


Le financement du développement, l'harmonisation des procédures et pratiques associées aux programmes de développement des différentes institutions, les possibilités d'amélioration des systèmes d'évaluation, la prévention des crises, les questions soulevées par la transition des activités humanitaires et de secours vers des activités de développement étaient au centre du débat.


Demain matin, à 10 heures, le Conseil tiendra, dans le cadre de l'examen des activités opérationnelles, une réunion-débat de haut niveau consacrée à une «évaluation impartiale et indépendante de la façon dont les fonds, programmes et organismes des Nations Unies sur le terrain assimilent les leçons tirées de leurs propres évaluations et propositions sur la façon d'améliorer les mécanismes de rétroaction au niveau local».


Dialogue avec les chefs de secrétariat des fonds et programmes des Nations Unies


M. MARK MALLOCH BROWN, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement, a indiqué que les rapports annuels des institutions des Nations Unies se concentraient cette année sur les questions d'harmonisation des efforts en relation avec les Objectifs de développement du millénaire.  Il a passé en revue les progrès accomplis dans la définition de ces objectifs par les récentes conférences sur le financement du développement et le développement durable.  Il est temps maintenant d'assurer la mise en œuvre, a-t-il souligné.  À cet égard, il a attiré l'attention sur les injonctions dans le sens de l'harmonisation contenues dans la déclaration de Rome, en février 2003 et s'est félicité de l'adoption par l'Assemblée générale, le mois dernier, de la résolution sur une mise en œuvre intégrée et coordonnée des conférences et sommets dans le domaine économique et social.  Il a estimé que les fonds et les programmes des Nations Unies doivent relever ce défi et répondre positivement à l'élan de réforme lancé par le Secrétaire général.


M. Malloch Brown a estimé que le Sommet du millénaire avait établi des objectifs et un cadre d'action clair pour la coopération.  Pour y répondre, les fonds et les programmes s'efforcent de mettre au point un système de gestion et une allocation des ressources transparente pour tous.  En outre, ils s'efforcent de définir des programmes conjoints et enregistrent des progrès dans la mise en commun des fonds.  À cet égard, il a observé que les expériences de présence coordonnée dans le pays se sont révélées positives comme par exemple en Afghanistan et en Iraq.  M. Malloch Brown a ensuite pris l'exemple de la Zambie pour se faire l'avocat d'une forte présence des Nations Unies dans les pays qui prennent la responsabilité de la mise en œuvre de leurs programmes de coopération.  Il a estimé qu'il fallait pour cela fournir aux gouvernements une assistance technique dans la mise en œuvre de leurs propres programmes de développement.  Ce type de présence suppose toutefois que le système des Nations Unies simplifie ses procédures et que les fonds et programmes apprennent à travailler conjointement et à présenter des rapports consolidés sur l'utilisation des ressources qui leur ont été allouées.  Cette présence collective simplifiée supposera aussi que l'on tire un meilleur parti du système des coordonnateurs résidents.  En conclusion, il s'est dit d'avis qu'il fallait faire une meilleure utilisation des outils que fournissent le processus d'évaluation commune par pays (CCA) et du Cadre de développement des Nations Unies (UNDAF) pour établir les priorités d'action au niveau des pays.


MME CAROL BELLAMY, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), s'est dite convaincue que le processus d'harmonisation et de simplification des procédures et pratiques des différentes institutions des Nations Unies se poursuivra à mesure que chacun œuvre à une intégration plus poussée de la présence des Nations Unies.  Elle a rappelé qu'à la fin de l'année dernière, l'Assemblée générale avait demandé aux fonds et programmes des Nations Unies d'examiner les questions de la programmation conjointe et de la mise en commun des ressources, conformément aux propositions de réforme du Secrétaire général.  Au cours de cet exercice, a-t-elle poursuivi, un nombre sans cesse croissant d'institutions spécialisées sont devenues membres du Groupe des Nations Unies pour le développement, y compris les cinq principaux fournisseurs de programmes basés sur le terrain.  En tant que membres, ces institutions se sont volontairement engagées dans le processus de simplification et d'harmonisation, a insisté Mme Bellamy.  Toutes les questions soulevées dans ce contexte sont devenues particulièrement pertinentes ces derniers mois alors que le travail du Comité d'aide au développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur les pratiques des donateurs a porté ses fruits.  À cet égard, chacun peut se sentir encouragé de voir les importants principes et pratiques qui ont été adoptés par les partenaires bilatéraux du développement, a ajouté Mme Bellamy.


Mme Bellamy a souligné que la poursuite du processus d'évaluation commune par pays et du processus UNDAF (cadre d'aide au développement des Nations Unies) constitue à ce stade une étape initiale fondamentale dans le contexte de l'harmonisation croissante des programmes de collaboration inter-institutions.  Ces processus permettent de lier l'aide des Nations Unies et les plans nationaux, y compris les stratégies nationales de réduction de la pauvreté là où elles existent.  En outre, le nouveau plan d'action pour le programme par pays fournit à chaque institution un format de planification unifié pouvant être utilisé avec les partenaires pour la durée du cycle de programmation.  Un format commun pour la présentation des rapports quant aux résultats devrait également permettre de réduire pour chacun la charge de travail que représente la préparation de ces rapports.  En fin de compte, les résultats de nos efforts d'harmonisation et de simplification se mesureront à l'aune de l'amélioration de l'efficacité, a souligné Mme Bellamy.


MME THORAYA AHMED OBAID, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), s'est félicitée que les Objectifs de développement du millénaire soient devenus une véritable feuille de route à la fois du développement national et de la coopération internationale.  En outre, ils offrent de multiples occasions aux institutions spécialisées de travailler conjointement, de façon harmonisée.  Elle a ensuite souligné l'importance des Documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) qui jouent un rôle croissant dans le débat sur le développement.  À cet égard, elle s'est félicitée que le Groupe des Nations Unies pour le développement ait publié une note à l'intention des équipes de pays soulignant les liens entre les DSRP et les Objectifs de développement du millénaire.  Désormais, il importe que les stratégies de réduction de la pauvreté, exprimées par les pays dans leur DSRP, se concrétisent en un réel plan d'action national en vue de réaliser les Objectifs de développement du millénaire.  Pour ce faire, les Nations Unies occupent une position stratégique, a-t-elle estimé.  En effet, le processus d'évaluation conjointe par pays (CCA) est un outil particulier efficace pour déterminer l'engagement des Nations Unies dans les stratégies de réduction de la pauvreté.


Mme Obaid a ensuite abordé les défis qui restent à relever pour que les DSRP jouent un rôle plus stratégique.  En d'autres termes, beaucoup reste à faire pour donner toute son efficacité à l'alliance entre les DSRP et les Objectifs de développement du millénaire en matière de coopération internationale et de développement national.  Par exemple, il faut que les DSRP soient réellement établies dans l'objectif de bénéficier aux pauvres, qui devraient être impliqués davantage dans leur élaboration.  Les Nations Unies peuvent par exemple fournir une base pour accroître la participation des populations concernées, fournir des statistiques et évaluer les résultats.  Par ailleurs, elle a estimé qu'il serait utile d'accorder une attention plus grande aux facteurs sociaux qui sont actuellement négligés au profit des aspects macroéconomiques du développement.  En dernier lieu, elle a indiqué que beaucoup restait à faire pour améliorer la collaboration entre les institutions de Bretton Woods et les institutions spécialisées de l'ONU dans la mise en œuvre des stratégies de réduction de la pauvreté.


M. JEAN-JACQUES GRAISSE, Directeur général adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM), a rappelé que les questions de transition des activités de secours vers des activités de développement ont souvent été à l'ordre du jour de la communauté humanitaire et de la communauté du développement.  Trop souvent, a-t-il ajouté, il n'a pas été suffisamment tenu compte du fait que la prévention des crises et la préparation aux crises représentent un effort plus lourd que celui qu'exige le simple fait de répondre aux crises déclarées.  Le Groupe de développement des Nations Unies est donc en train de travailler avec les équipes par pays des Nations Unies afin, entre autres, d'identifier les problèmes qui entravent leur capacité à répondre efficacement aux situations de transition et de clarifier le rôle des Nations Unies vis-à-vis d'autres acteurs majeurs du développement.


M. Graisse a par ailleurs mis l'accent sur la nécessité d'agir rapidement pour répondre aux nouvelles menaces telles que celle du VIH/sida, en particulier en Afrique.  Cette pandémie ne constitue pas seulement une crise de santé; elle est également devenue une cause majeure de malnutrition et d'insécurité alimentaire, a-t-il souligné.  La prévention est un autre domaine où il est possible de faire la différence, a poursuivi M. Graisse.  En effet, les catastrophes naturelles et la sécheresse sont certes difficiles à prévenir; mais nombre des crises mondiales sont le résultat direct d'actions dues à l'homme telles que la guerre et les conflits.  Aussi, les efforts diplomatiques visant à prévenir et résoudre les conflits civils pourraient à eux seuls avoir un impact immédiat sur la réduction des crises alimentaires d'urgence bien supérieur à n'importe quelle autre action.


Echange de vues


Le représentant d'El Salvador est revenu sur la volonté politique manifestée par les États et a souligné l'importance d'œuvrer à la prévention des crises.  Il a demandé aux chefs des fonds et programmes des Nations Unies s'ils avaient réfléchi à une stratégie conjointe de communication.


Le représentant de la France a mis en parallèle la diminution des ressources de base et l'augmentation des contributions volontaires et estimé qu'il fallait se poser la question de la raison de cette dynamique.  Par exemple, il faut se demander si c'est une question de visibilité ou d'efficacité.  Ainsi, il a regretté l'opacité de fonctionnement du Groupe de développement des Nations Unies sur les questions thématiques et a estimé qu'elle avait tendance à inciter les donateurs à financer plutôt des projets par pays que des actions thématiques.  Par ailleurs, il a voulu savoir quelle pouvait être la place des institutions spécialisées des Nations Unies dans l'appui budgétaire au pays et comment elles pouvaient s'inscrire dans ce rôle jusqu'à présent réservé à la Banque mondiale et le FMI.


Le représentant de la Fédération de Russie a voulu savoir comment réaliser de manière efficace la transition de l'assistance humanitaire d'urgence vers l'aide au développement.  Par ailleurs, il a demandé aux responsables des fonds et programmes des Nations Unies d'évaluer leurs actions.  Il a en outre voulu savoir avec quelle souplesse on établissait les priorités par pays dans la réalisation des Objectifs du millénaire et a demandé quels étaient les critères de recrutement des coordonnateurs résidents. 


Le représentant de la Suisse s'est félicité des efforts d'harmonisation consentis par les institutions spécialisées du système.  Il a néanmoins demandé aux chefs de fonds et programmes des Nations Unies ce qu'ils entendaient exactement par ce système d'évaluation conjointe et comment ils entendaient le faire fonctionner.  En dernier lieu, il a voulu obtenir des précisions sur les statistiques mises à disposition des États, qui ont besoin de disposer d'une évaluation plus globale que celle fournie actuellement, qui se limite à l'action des institutions spécialisées sans tenir compte des opérations menées par les banques de développement.  Il a insisté pour que le Secrétariat de l'ONU s'emploie à fournir aux États une vision globale de tout ce qui est entrepris dans le cadre de la coopération.


La représentante de la Fédération mondiale des associations des Nations Unies a demandé comment les associations des Nations Unies pouvaient jouer un rôle en coordination avec les institutions spécialisées du système de l'ONU. 


M. Malloch Brown, Administrateur du PNUD, a déclaré que la crise du financement des Nations Unies relève d'une incohérence non pas au sein des Nations Unies mais parmi les gouvernements bailleurs de fonds.  Il s'agit là d'un problème de base récurrent.  Il a par ailleurs insisté sur la nécessité de porter une attention adéquate au suivi des Objectifs de développement du millénaire.  L'Administrateur du PNUD a également affirmé que les programmes de simplification et d'harmonisation des procédures et pratiques des diverses institutions des Nations Unies ne constituent qu'une étape d'une réforme plus large entreprise au sein des Nations Unies.


Mme Bellamy, Directrice exécutive de l'UNICEF, a notamment mis l'accent sur l'importance d'une bonne communication en rappelant que l'OMS et l'UNICEF, par exemple, ont pu jouer un rôle important s'agissant de questions telles que la poliomyélite du fait de leurs capacités de communication.


Mme Obaid, Directrice exécutive du FNUAP, a reconnu qu'il arrive parfois que les activités menées dans le cadre d'opérations d'urgence n'aient pas suffisamment d'impact par la suite et que des ajustements s'avèrent indispensables afin de réorienter les ressources en fonction des besoins.  Elle a souligné que si le FNUAP n'est pas considéré comme une institution humanitaire, cela ne l'a pas empêché depuis sept ans de participer à nombre d'activités humanitaires, notamment en faveur des réfugiés.


M. Graisse, Directeur général adjoint du PAM, a notamment rappelé que le Conseil exécutif du PAM a créé un nouveau programme consacré aux opérations de reconstruction qui lui a permis d'intervenir dans plusieurs pays en crise.


Le représentant du Danemark a demandé des précisions sur l'harmonisation et la simplification engagées par les diverses institutions spécialisées et a voulu savoir si elles seraient prêtes à s'associer au processus d'harmonisation mis en œuvre entre les donateurs bilatéraux et le Gouvernement de la Zambie, par exemple.  Par ailleurs il a demandé des précisions sur la collaboration entre les institutions spécialisées et la Banque mondiale.  Il a notamment voulu savoir s'il y avait la place pour un désaccord productif et si les institutions spécialisées étaient capables d'opérer en tenant compte des rôles différents joués par les institutions spécialisées.  En dernier lieu, il a estimé que les institutions spécialisées devaient établir comme priorité de veilleur à ce que les Documents de réduction de la pauvreté tiennent compte des Objectifs de développement du Millénaire.


Revenant sur ce thème, le représentant du Sénégal a fait observer que les pays en développement n'avaient pas toujours les ressources suffisantes pour réaliser les objectifs de développement du millénaire dans le calendrier prévu.  Il a voulu savoir ce que les institutions spécialisées avaient prévu pour les aider.


Le représentant du Royaume-Uni a demandé des précisions sur ce qu'on entendait par simplification radicale au niveau de la présence dans les pays.  En effet, il a insisté sur la nécessité d'améliorer l'impact des programmes mis en œuvre à l'échelle du pays tout entier et non seulement sur quelques segments de population et sur la nécessité pour les pays concernés de voir les ressources mieux utilisées par le système de l'ONU. 


Le représentant de la Norvège a estimé que les programmes et fonds des Nations Unies avaient leur part de responsabilité pour ce qui est de stimuler les donateurs à fournir des ressources.  Ils doivent ainsi mériter la confiance des donateurs en veillant à mener des projets orientés vers les résultats, en s'appliquant à joindre leurs ressources et à élaborer des actions conjointes.  Il s'est dit d'avis que les sessions conjointes devraient prendre une place plus importante et être habilitées à prendre des décisions.  Rappelant que son pays comptait parmi les principaux donateurs, il a déclaré que la Norvège prêtait une attention particulière au processus de réforme de l'ONU et a fait savoir que si les Nations Unies voulaient obtenir des contributions plus importantes, elles avaient la responsabilité de mener à bien la réforme engagée.


Le représentant du Népal a insisté sur l'importance du financement multilatéral pour le développement des pays et s'est félicité des progrès accomplis dans le cadre d'action des Nations Unies pour le développement (UNDAF).  Il a demandé aux directeurs de fonds et programmes d'apporter des précisions sur la mise en œuvre de la matrice dite d'évaluation conjointe.  Par ailleurs, il a demandé quels étaient les moyens d'harmoniser les DSRP avec les objectifs de développement du millénaire, ce qui pose la question habituelle de savoir comment harmoniser les maigres fonds disponibles avec les bonnes idées.


Répondant à ces interventions, M. Malloch Brown, Administrateur du PNUD, a déclaré que des instructions avaient été données aux coordonnateurs résidents pour qu'ils s'impliquent dans les négociations avec les donateurs bilatéraux en vue d'une plus grande harmonisation.  S'agissant de la coordination entre les DSRP et les objectifs de développement du millénaire, il a estimé que les DSRP devaient être envisagés comme des véhicules permettant de réaliser les objectifs de développement du millénaire.  Ainsi, les institutions spécialisées interviennent auprès de la Banque mondiale pour qu'elle tienne compte de cette nécessité dans les conseils qu'elle prodigue aux pays sur ce qu'ils peuvent ou ne pas faire.  Dans ce cadre, il a fait savoir qu'il existait des désaccords avec la Banque mondiale qui, pour sa part, semblait d'accord pour admettre qu'elle pouvait perdre sur certains terrains.


Revenant sur la question du Royaume-Uni, il a dit qu'en ce qui concerne la mise en commun des ressources, les choses progressent.  S'agissant de la réduction de la présence des Nations Unies sur le terrain, il a préconisé le recours aux nouvelles technologies qui permettent d'apporter une assistance technique à distance.


À la question de la Norvège sur l'institutionnalisation des sessions conjointes, il a demandé aux délégations pourquoi elles ne profitaient pas de l'occasion pour participer activement à ces sessions conjointes, dont le contenu est rarement transmis aux capitales du fait de l'absence de représentants. 


Sur la question de l'harmonisation, Mme Bellamy, Directrice exécutive de l'UNICEF, a déclaré que les institutions spécialisées semblaient tout à fait en mesure de tirer les leçons des expériences d'harmonisation sur le terrain.  S'agissant du personnel, elle a dit que le personnel doit être en mesure de s'engager dans les politiques mises en œuvre dans les pays et que même l'UNICEF avait besoin d'économistes pour s'adresser, notamment, aux ministres des finances des pays concernés. 


Pour ce qui est de la matrice d'évaluation conjointe, Mme Bellamy a répondu à la question du Népal que l'UNDAF prévoyait d'évaluer les résultats en fonction des ressources engagées.  S'agissant des sessions conjointes de l'ECOSOC, elle s'est associée à M. Malloch Brown pour dire qu'il ne tient qu'aux délégations d'y participer plus activement.


Pour sa part, Mme Obaid, Directrice exécutive du FNUAP, a répondu au représentant du Danemark que les institutions spécialisées pouvaient réellement apporter des connaissances techniques des questions qui leur seront utiles dans leur dialogue avec les donateurs bilatéraux.  S'agissant du personnel des institutions spécialisées, elle a expliqué que le FNUAP s'employait à former des cadres locaux chargés plus spécifiquement de la mise en œuvre afin que les représentants du FNUAP puissent s'impliquer plus activement dans l'élaboration des politiques avec les responsables des gouvernements.


Reprenant la parole, M. Malloch Brown a estimé que les pays devaient eux aussi tenir tête à la Banque mondiale et expliquer leurs priorités et les liens entre leurs DRSP et les objectifs de développement du millénaire.


Le représentant des Pays-Bas a souhaité savoir dans quelle mesure il serait possible d'introduire les modalités d'harmonisation et de simplification au niveau national.


Le Président du Conseil économique et social, M. Gert Rosenthal, a rappelé que les conseils exécutifs sont des organes subsidiaires de l'ECOSOC et que les réunions conjointes de ces organes doivent donc être envisagées dans le cadre de séances de l'ECOSOC telles que celle qui se tient précisément cet après-midi.


En guise de conclusion, Mme Bellamy a affirmé que les organismes de développement et surtout les comités exécutifs du PNUD, du FNUAP, du PAM et de l'UNICEF qu'elle dirige ont parcouru un chemin considérable en matière de simplification et d'harmonisation de leurs procédures et pratiques associées aux programmes de développement, en tous cas par rapport aux institutions spécialisées qui, elles, ne sont pas toutes aussi impliquées dans ce processus.  Elle a souligné que ce processus s'accomplit dans un contexte de diminution des ressources.


Mme Obaid, pour le FNUAP, a pour sa part rappelé que le secteur social est le secteur déterminant pour la qualité de vie des individus.


M. Graisse a quant à lui rappelé que le PAM estime, en ce qui le concerne, que l'alimentation à elle seule ne garantit pas le développement.  C'est pourquoi le PAM a besoin des partenaires du développement que sont, par exemple, la Banque mondiale et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a-t-il précisé.


M. Malloch Brown a pour sa part affirmé que «le plus tôt sera le mieux» pour ce qui est de faire aboutir le processus de simplification et d'harmonisation des procédures et pratiques associées aux programmes de développement.  Un certain nombre de questions telles que celle des compétences en matière de droits de l'homme des équipes sur le terrain sont actuellement en cours d'examen, a par ailleurs souligné l'Administrateur du PNUD.


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