LA REUNION ENTRE L’ECOSOC, LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS ET L’OMC FAIT UN DIAGNOSTIC MITIGE DE LA MISE EN OEUVRE DU CONSENSUS DE MONTERREY
Communiqué de presse ECOSOC/6039 |
Conseil économique et social
Réunion spéciale de haut niveau avec les
Institutions de Bretton Woods et l’OMC
7e & 8e séances – matin & après-midi
LA REUNION ENTRE L’ECOSOC, LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS ET L’OMC FAIT UN DIAGNOSTIC MITIGE DE LA MISE EN OEUVRE DU CONSENSUS DE MONTERREY
Le renforcement de la cohérence commence au niveau national, estiment les intervenants en appelant à plus de cohésion dans l’application des politiques financières et commerciales
La sixième réunion spéciale de haut niveau du Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a eu lieu aujourd’hui, un an après la Conférence internationale sur le financement du développement, tenue du 18 au 22 mars 2002 à Monterrey, au Mexique. L’objectif du processus, énoncé dans le Consensus de Monterrey, est de faire de la mobilisation de ressources financières pour le développement l’un des thèmes majeurs des actions de la communauté internationale.
Prenant la parole à la clôture des travaux, le Président du Conseil économique et social s’est réjoui que les débats qui ont eu lieu en séances plénières et au cours de quatre Tables rondes se soient révélés fructueux. C’est la première fois, a fait remarquer M. Gert Rosenthal, que l’OMC participe à un niveau élevé à cette réunion de printemps qui s’est tenue autour de trois vecteurs essentiels: les Objectifs de développement du Millénaire (ODM); les préoccupations qui existent sur le ralentissement de l’économie mondiale et le recul du niveau des ressources réelles consacrées au développement; et la remise en question des politiques publiques de développement adoptées au cours des 10 dernières années. Après le dialogue d’aujourd’hui, il faut espérer que les quatre grandes organisations internationales que sont l’ONU, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et l’OMC pourront mieux accorder et synchroniser leurs actions, a souhaité le Président de l’ECOSOC.
Alors que l’environnement international est particulièrement difficile, la réunion d’aujourd’hui doit prendre un sens nouveau, les dirigeants mondiaux lui ayant confié il y a un an la tâche de faire le point sur la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, avait déclaré ce matin la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Mme Louise Fréchette, qui s’exprimait au nom du Secrétaire général, M. Kofi Annan. “La cohérence des politiques” étant le thème du débat de cette réunion, Mme Fréchette avait estimé qu’il fallait examiner comment les gouvernements, les institutions et les participants non gouvernementaux pouvaient au mieux intégrer les différents aspects de la politique économique, définir clairement un cadre d’action en vue d’accélérer le développement et intensifier la coopération pour la mise en oeuvre des engagements du Consensus de Monterrey. Pour la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, toutes les questions à l’ordre du jour
(à suivre – 1a)
de la réunion avaient un impact direct sur le bien-être de l’humanité. Les objectifs fixés dans le domaine budgétaire empêchent-ils par exemple les pays ravagés par le VIH/sida de mieux prendre en charge les populations affectées? Les Objectifs de développement du Millénaire seront-ils atteints si les engagements financiers de Monterrey ne sont pas honorés? Les engagements pris en matière d’ouverture des marchés mondiaux continueront-ils d’être affaiblis par les subventions et obstacles douaniers? Y-aura-t-il une véritable participation des pays en développement aux prises de décisions économiques et financières, et la libéralisation des courants de capitaux s’accompagnera-t-elle de mesures de contrôle et de stabilisation de ces flux financiers? Telles sont quelques-unes unes des questions auxquelles il faut répondre, a dit Mme Fréchette en lançant un appel pour qu’aboutissent les négociations commerciales entamées à Doha. Dans le cadre de ces négociations, elle a regretté que les gouvernements n’aient pas pu tenir leurs engagements dans les deux secteurs clefs de la santé publique et de l’agriculture et a exhorté les pays développés à fortement réduire, dans les meilleurs délais, leurs subventions agricoles qui sont anachroniques à l’heure où les pays du Sud ont été encouragés à supprimer les leurs.
Pour le Président de l’Assemblée générale de l’ONU, M. Jan Kavan, les Nations Unies doivent démontrer leur capacité à mobiliser la volonté nécessaire à la mise en œuvre des engagements pris et des recommandations énoncées en matière économique et financière. Il faut donc, a-t-il estimé, créer des mécanismes de suivi et d’examen des progrès accomplis dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey en gardant à l’esprit la démarche qui a soutenu l’organisation de cette Conférence. L’Assemblée générale tient à souligner qu’il existe un lien organique entre la réunion ECOSOC/Bretton Woods/OMC sur le renforcement de la cohérence dans la mise en œuvre des engagements de Monterrey, et le dialogue de haut niveau que l’Assemblée organisera en octobre 2003, a souligné M. Kavan.
Au cours de la séance plénière de ce matin, qui devait être suivie de quatre Tables rondes, les participants ont entendu des déclarations du Ministre des finances de l’Afrique du Sud, et Président du Comité de développement des institutions de Bretton Woods; de la Présidente du Comité d’évaluation des politiques commerciales de l’OMC, du Directeur général adjoint de l’OMC, du Ministre des finances du Liban, qui est aussi Président du Groupe des 24 et de la Ministre de la coopération économique et du développement de l’Allemagne. Dans leurs interventions, ils ont exprimé les préoccupations des Etats face au blocage des négociations sur les questions agricoles, qui se poursuivent au niveau des experts à Genève dans le cadre de l’OMC, et qui auraient dû aboutir à un consensus sur l’accès aux marchés et la réduction des subventions agricoles bien avant la rencontre ministérielle prévue à Cancun, au Mexique, au mois de septembre. Les conséquences du ralentissement de l’économie seront aggravées par les impacts négatifs que ne manquera pas d’avoir la guerre menée actuellement en Iraq, ont déploré la majorité des intervenants. A cet égard, la Ministre allemande de la coopération et du développement économique a exprimé les craintes de nombreux observateurs face à la course aux armements qui se reflètent dans les budgets affectés par certains grands pays aux secteurs de la défense en 2002. Elle a prévenu d’autre part que les pays en développement affectés par le VIH/sida qui n’ont pas à ce jour bénéficié de médicaments à des conditions préférentielles et de la relance promise de l’aide publique au développement (APD), risquaient également d’être gravement touchés par le conflit iraquien. Le Directeur général de la Banque mondiale et les Directeurs généraux adjoints du FMI et de l’OMC ont,
quant à eux, insisté sur le renforcement de la cohérence des politiques de développement au niveau national. Pour le représentant de l’OMC, les Etats doivent tout faire pour relancer les échanges commerciaux mondiaux, seuls garants de la croissance économique et de la prospérité générale. Tout en se montrant optimiste sur la possibilité de rendre le système financier international plus efficace en lui faisant adopter des règles de fonctionnement acceptées par l’ensemble des pays, le représentant du FMI a pour sa part appelé les pays riches à mieux soutenir sur le plan financier les efforts de réformes macroéconomiques et les programmes de lutte contre la pauvreté des pays en développement lesquels doivent eux-mêmes renforcer, au profit de leurs populations, la cohérence de leurs actions sur le terrain.
Cet après-midi, les participants à la réunion ont entendu les comptes-rendus des quatre Tables rondes dont les thèmes ont eu pour objectif principal de cerner tous les aspects du renforcement de la cohérence des actions futures en vue de réussir la mise en oeuvre des engagements de Monterrey et de réaliser les Objectifs de développement du Millénaire.
REUNION SPECIALE DE HAUT NIVEAU AVEC LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS ET L’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE
Informations de base
Préoccupé par les conséquences de la crise financière qui a secoué l’Asie entre 1996 et 1997, le Conseil économique et social (ECOSOC) a convoqué, en 1998, sa première réunion de haut niveau avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Cette initiative, qui s’est répétée tous les ans depuis lors, revêt, cette année, une importance particulière, puisqu’il s’agit de la première réunion de haut niveau depuis la Conférence internationale sur le financement du développement, accueillie par la ville mexicaine de Monterrey, du 18 au 22 mars 2002. En effet, les ministres et représentants des institutions de Bretton Woods, présents aujourd’hui, ont une certaine responsabilité dans le suivi de la Conférence. Son texte final, dit «Consensus de Monterrey», assigne, en effet, aux «réunions de printemps» la tâche de réfléchir aux questions de cohérence, de coordination et de coopération dans la mobilisation des ressources nécessaires au développement.
Les «réunions de printemps» sont ainsi appelées du fait que chaque année, au printemps, le Comité ministériel conjoint de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) – dit Comité du développement - et le Comité monétaire et financier international du FMI se réunissent pour faire le point de l’avancement des travaux des deux institutions. La réunion s’est tenue, cette année, les 12 et 13 avril à Washington.
C’est donc sur le thème de «La cohérence, la coordination et la coopération pour l’application à tous les niveaux du Consensus de Monterrey, un an après la Conférence», que le Conseil économique et social a convié les membres de ces deux Comités à dialoguer dans le cadre d’un débat général et de quatre tables-rondes. Il est prévu que des ONG et des représentants de la société civile se joignent au dialogue à la fin de cet exercice. A l’issue de la réunion, le Président du Conseil économique et social, M. Gert Rosenthal, du Guatemala, présentera une déclaration qui, fondée sur les discussions de la journée, identifiera les points litigieux, les incohérences et les obstacles qui se posent à la mise en œuvre des engagements du Consensus de Monterrey.
Pour nourrir ces discussions, le Secrétaire général de l’ONU a soumis une note* à l’attention du Conseil économique et social. Cette note, qui rappelle les termes de Consensus Monterrey, comprend deux chapitres intitulés «nécessité de rester engagé» et «renforcer la cohérence des mesures destinées à mettre en œuvre le Consensus de Monterrey». L’intérêt de la note est qu’elle pose un certain nombre de questions auxquelles les personnalités conviées à la réunion de haut niveau auront à répondre.
Compte tenu du thème de la réunion de haut niveau, la majorité de ces questions portent sur la cohérence des politiques. Ainsi, certaines concernent le lien entre les documents stratégiques pour la réduction de la pauvreté (DSRP) et la cohérence des politiques intérieures, ou encore celui entre une utilisation plus efficace des consultations du FMI et la cohérence des politiques macroéconomiques, commerciales et financières des pays en développement, d’une part, et des objectifs de développement au niveau mondial, d’autre part. Parmi
les questions qu’il soulève, le Secrétaire général pose celle de la capacité du mécanisme d’examen des politiques commerciales de l’OMC à renforcer la cohérence entre les politiques des Etats membres et les objectifs de développement au niveau intérieur et au niveau mondial.
De nombreuses interrogations concernent, en effet, l’OMC et le commerce international, en général. Comment faire progresser les négociations lancées en 2001 sous le titre « Programme de développement de Doha »? s’interroge le Secrétaire général qui pose la question corollaire de l’accès des pays du Sud aux marchés du Nord. Kofi Annan s’interroge aussi sur l’opportunité de réexaminer l’intérêt des mécanismes internationaux tels que le mécanisme de financement compensatoire pour atténuer les difficultés financières temporaires des pays exportateurs de produits de base durant les périodes de ralentissement.
Les interrogations sur l’aide publique au développement (APD) et les politiques d’allègement de la dette ne manquent pas. Une rupture brutale avec les politiques passées, au moyen de la Facilité de financement international proposée, n’est-elle pas nécessaire pour porter l’APD aux niveaux voulus? se demande le Secrétaire général. Il s’interroge aussi sur la manière dont de nouvelles attributions des droits de tirage spéciaux (DST) du FMI pourraient être entreprises de façon à augmenter les réserves des pays en développement ou les dépenses publiques, sans pour autant risquer une flambée d’inflation à l’échelle mondiale. En matière de dettes, le Secrétaire général se demande si la communauté internationale ne devrait pas envisager l’option d’une politique entièrement nouvelle pour traiter le problème du fardeau excessif de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE).
Etant donné la nature de la réunion de haut niveau, le Secrétaire général pose de nombreuses questions sur les problèmes systémiques. Comment les engagements visant à renforcer la participation des pays en développement à la conduite du système économique mondial sont-ils concrétisés dans le fonctionnement des grandes institutions internationales? s’interroge-t-il avant de demander si le processus de la Conférence sur le financement du développement peut encore être amélioré, de façon à ce que les aspirations consignées dans le Consensus de Monterrey soient satisfaites.
En prévision de la réunion de haut niveau, le Conseil économique et social avait tenu, le 20 mars, un dialogue avec les ONG, et le lendemain, avec les représentants du monde des affaires.
* La note est parue sous la cote E/2003/50
Déclarations
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a souligné le caractère exceptionnel de cette réunion en rappelant que c’est la première fois que le Conseil économique et social se réunit pour répondre au mandat qui figure dans le consensus de Monterrey. La présence des quatre organisations internationales en est la preuve, a-t-il dit. Le Président s’est particulièrement félicité de la présence de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui se joint pour la première fois à cette réunion en tant que membre à part entière de la Réunion spéciale de haut niveau. Il a aussi salué la présence des membres des Conseils exécutifs de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) ainsi que le haut niveau de représentation des membres des gouvernements présents à la réunion.
Cette réunion, a poursuivi le Président, a pour objet de rester mobilisé pour assurer la pleine mise en oeuvre du Consensus de Monterrey. Au cours du processus préparatoire de la Conférence elle-même, des progrès ont été faits pour établir des points de convergence au niveau national, en particulier entre les gouvernements et la société civile. Au niveau international, les liens ont été resserrés entre les quatre participants multilatéraux, les organisations non gouvernementales (ONG) et le monde des affaires. Il s’agit aujourd’hui de réfléchir aux initiatives prises au cours de la réunion du printemps, en particulier au sein du Comité monétaire et financier international du FMI, a indiqué le Président de l’ECOSOC. Le dialogue d’aujourd’hui sera la contribution du Conseil économique et social au débat de haut niveau que doit tenir l’Assemblée générale. Il s’agit, a-t-il conclu, de savoir comment se renforcer mutuellement pour mettre en oeuvre le Consensus de Monterrey et réaliser les objectifs du développement du Millénaire.
Mme LOUISE FRECHETTE, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a déclaré, au nom du Secrétaire général, M. Kofi Annan, que la réunion annuelle entre le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), les institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et Fonds monétaire international –FMI), et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) doit prendre aujourd’hui une nouvelle direction, les dirigeants mondiaux lui ayant confié il y a un an la tâche de faire le point de la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey. Le thème de ce débat est aujourd’hui “la cohérence des politiques”, ce qui doit amener les gouvernements, les institutions et les participants non gouvernementaux à examiner comment mieux intégrer les différents aspects de leur politique économique dans un cadre d’action clairement défini de manière à accélérer la mise en oeuvre des engagements du Consensus de Monterrey.
Toutes les questions qui seront débattues à l’occasion de cette réunion ont un impact direct sur le bien-être de l’humanité, a affirmé Mme Fréchette. Les objectifs fixés en matière budgétaire empêcheront-ils, par exemple, les pays ravagés par le VIH/sida de consacrer plus de ressources aux soins des personnes? Atteindrons-nous les Objectifs de développement du Millénaire si les engagements financiers de Monterrey ne sont pas honorés? Les négociations de Doha offriront-elles véritablement de nouvelles perspectives commerciales aux pays pauvres, ou bien les engagements pris en matière d’ouverture des marchés mondiaux continueront-ils d’être affaiblis par les subventions, les tarifs douaniers et autres obstacles? Les demandes en vue d’une gouvernance renforcée sur le plan interne seront-elles assorties de réformes au niveau international offrant aux populations des pays en développement un rôle accru dans le processus de prise de décisions qui influent sur leurs vies? Les donateurs minimisent-ils la gravité du problème de la dette en surévaluant les cours probables des produits de base? Encourageons-nous les courants de capitaux privés sans prendre de mesures pour les rendre plus stables? Ce ne sont là que quelques-unes des questions de cohérence auxquelles est confrontée la communauté internationale.
La réunion d’aujourd’hui se tient aussi dans des circonstances difficiles. L’impact économique du conflit en Iraq, en particulier sur les pays en développement, suscite de graves préoccupations. Nous devons tout faire pour rétablir la confiance à l’échelle mondiale, a-t-elle dit, et un des principaux défis est de faire aboutir le nouveau cycle de négociations commerciales lancé à Doha. Dans les deux secteurs où des progrès sont essentiels pour donner aux populations pauvres l’espoir d’un avenir meilleur – la santé publique et l’agriculture - les gouvernements n’ont pas tenu les promesses de Doha, a-t-elle déploré. Le secteur agricole est particulièrement touché, car depuis de nombreuses années, les pays en développement ont été encouragés à éliminer les aides publiques comme mesure nécessaire à l’assainissement de leurs finances, alors qu’en même temps, les pays développés maintenaient leurs propres subventions et érigeaient de nombreuses barrières contre les exportations des pays du Sud. « J’exhorte les pays développés à réduire très fortement leurs subventions agricoles », a lancé Mme Fréchette. Cette mesure serait bénéfique à l’économie mondiale.
Le Consensus de Monterrey a mis en lumière une lacune majeure dans la gouvernance mondiale car il n’y a pas de mécanisme permettant aux principales institutions multilatérales chargées des questions monétaires, financières, commerciales, et de développement de se réunir afin d’examiner les moyens de travailler ensemble et de renforcer mutuellement une action en ce sens. L’ONU est le cadre naturel pour ce débat, et cette réunion tente d’offrir ce genre d’occasion, a conclu la Vice-Secrétaire générale.
M. JAN KAVAN, Président de l’Assemblée générale, a souligné que la réunion que le Conseil tient aujourd’hui permet d’approfondir le processus de mise en oeuvre du Consensus de Monterrey et en identifiant les domaines où il faut absolument assurer des progrès. Pour sa part, a-t-il indiqué, l’Assemblée générale réfléchissait à la manière d’appuyer la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey. Depuis dix ans, les grandes conférences de l’ONU permettent de préciser les objectifs de développement. Il est temps pour les Nations Unies de démontrer leur capacité à mobiliser la volonté nécessaire à la mise en oeuvre des textes adoptés. Il est nécessaire de créer des mécanismes de suivi et d’examen des progrès, a insisté le Président, ainsi que de voir comment intégrer à l’ONU les nouvelles démarches et le nouvel esprit qui ont présidé à la Conférence de Monterrey.
Le Président a aussi souhaité que le Groupe de travail de l’Assemblée générale sur le suivi aboutisse à des recommandations concrètes capables de renforcer les engagements en faveur de ces objectifs. L’Assemblée, a-t-il rappelé, a souligné le lien organique entre le dialogue d’aujourd’hui et le
dialogue de haut niveau que l’Assemblée entend organiser en octobre 2003.
Exposés des représentants intergouvernementaux
M. TREVOR MANUEL, Ministre des finances de l’Afrique du Sud et Président du Comité de développement des institutions de Bretton Woods, a déclaré que depuis 12 mois le Comité de développement a clairement fait savoir qu’il mettrait en oeuvre pour favoriser la mise en oeuvre des engagements de Monterrey. Cependant, la guerre en Iraq suscite de nouvelles inquiétudes et le blocage des négociations de Doha est une source constante de soucis. C’est pourquoi le Comité de développement a demandé à la Banque mondiale et au FMI de faire un inventaire de tous les obstacles qui se posent à la mise en oeuvre des engagements du Consensus de Monterrey, de manière à trouver des solutions rapides et efficaces. L’ONU reste le cadre de discussion idéal de la tâche qui nous incombe et nous savons déjà dans quels domaines nous devons accentuer nos efforts, a-t-il dit. L’environnement international et national doit devenir plus propice aux investissements; un meilleur accès aux marchés des pays riches est indispensable pour les produits des pays du Sud, et nous, dans les pays en développement, devons exhorter nos partenaires du Nord à prendre les décisions qui sont indispensables à plus d’équité économique.
L’harmonisation des politiques doit cependant commencer au niveau national, de manière à ce que les ministres des finances, du commerce, et des affaires économiques puissent défendre les mêmes agendas a souligné le Ministre. Nous estimons qu’il faut défendre et renforcer les documents de stratégie de lutte contre la pauvreté (DSRP) et que les politiques des pays du Sud doivent être appuyées par un soutien financier substantiel et prévisible. Le succès de la lutte contre la pauvreté dépend de la mise en oeuvre de bonnes politiques, et la voix des pays pauvres et en transition doit être mieux entendue au sein des institutions internationales a précisé le Ministre, en invitant le FMI et la Banque mondiale de poursuivre leurs efforts pour se montrer plus attentifs aux besoins de l’Afrique.
Mme HEIDEMARIE WIECZOREK-ZEUL, Ministre de la coopération et du développement économique de l’Allemagne, a jugé important, à ce stade, d’assurer un réel développement durable pour tous assorti de la paix pour tous. Il faut tout faire, a-t-elle plaidé, pour que ces questions redeviennent des priorités de l’ordre du jour planétaire. Comment se fait-il, s’est-elle interrogée, que des milliards de dollars peuvent être mobilisés pour la guerre, alors que cela n’a jamais été le cas pour la lutte contre la pauvreté? Tout en réitérant son appui à la résolution 1441 du Conseil de sécurité, la Ministre a souligné l’égale importance de l’objectif du Millénaire visant à réduire de moitié la pauvreté d’ici 2015. S’attardant sur la question de l’Iraq, elle a mis l’accent sur l’importance que revêtaient l’assistance humanitaire et la reconstruction économique comme moyen d’assurer un ordre pacifique et stable dans le pays. Il faut maintenant, a-t-elle souligné, une résolution du Conseil de sécurité portant création d’un mandat clair pour l’ONU. Tout prêt accordé par la Banque mondiale devra dépendre d’une telle résolution, a-t-elle insisté.
Les dernières statistiques montrent que ce sont les pays en développement qui devraient souffrir le plus du ralentissement de l’économie provoqué par la guerre en Iraq. Les difficultés seront encore plus grandes pour les pays pauvres très endettés. Nous sommes dans une situation, a dit la Ministre, dans laquelle la question de la lutte contre la pauvreté semble se déplacer dans la liste des priorités mondiales. En effet, elle a dit craindre une nouvelle course aux armements, compte tenu des sommes astronomiques dépensées dans ce domaine en 2002. S’il y a une guerre juste à mener, c’est celle contre la pauvreté et la dégradation de l’environnement, a estimé la Ministre. Le Gouvernement allemand, a-t-elle indiqué, s’est fermement engagé en faveur du multilatéralisme et des efforts renouvelés de développement. Des mesures sont déjà prises pour permettre à l’Union européenne de réaliser les objectifs de l’aide publique au développement (APD).
Cela ne suffira pas, a pourtant prévenu la Ministre. Soulignant que les estimations chiffrent à 50 milliards de dollars par an l’APD nécessaire, la Ministre a appelé tous les pays développés à honorer leurs engagements et à porter l’APD au niveau requis. Elle a aussi appelé les pays en développement à adopter des mesures sur le plan national en soulignant l’importance de la bonne gestion des affaires publiques. Mais, a-t-elle reconnu, cette bonne gestion doit aller de pair avec une bonne gestion des affaires publiques au niveau mondial. Voilà pourquoi le dialogue d’aujourd’hui est important, a conclu la Ministre en plaidant pour la création d’un Conseil de sécurité économique pour assurer la coordination entre les quatre organisations internationales chargées du suivi de Monterrey. Elle a aussi appelé à une réforme des politiques agricoles dans les pays du Nord pour assurer au Sud l’accès à leurs marchés. Toujours en prévision des négociations de l’OMC à Cancun, la Ministre a enfin plaidé pour le règlement de tous les points litigieux relatifs aux Accords sur la propriété intellectuelle touchant au commerce (TRIPS).
Mme MARY WHELAN, Présidente du Comité d’évaluation des politiques de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a rappelé que bien que n’étant pas partie du système des Nations Unies, l’OMC était consciente du rôle important qu’elle joue en termes de cohérence et de promotion d’un développement durable. Le thème de la cohérence entre l’OMC et les institutions de Bretton Woods a été évoqué dans la Déclaration ministérielle du Sommet de Marrakech, qui a eu lieu en avril 1994 et plus récemment, dans la Déclaration de Doha, les ministres s’étaient engagés à travailler avec les institutions de Bretton Woods pour une plus grande cohérence en matière de politique économique mondiale, a-t-elle affirmé. La Présidente du Comité d’évaluation a aussi indiqué qu’héritière du GATT, l’OMC mettait l’accent sur le renforcement des échanges commerciaux mondiaux qui ont un impact direct sur la promotion du développement. La base des politiques de l’OMC est l’acceptation de concessions mutuelles par ses pays membres en ce qui concerne leurs échanges commerciaux. Chaque partie doit être convaincue pour ce faire, que les gains qu’elle tire de ces échanges sont supérieurs ou égaux aux concessions, a-t-elle expliqué. Cependant nous savons que tous les partenaires commerciaux ne sont pas égaux à la table des négociations et qu’en outre les négociations de Doha se tiennent dans un cadre international marqué par des tensions.
L’économie mondiale fait face à des défis difficiles, a continué Mme Whelan. Pour parvenir à ses objectifs, le processus de Doha devra procéder par étapes. Alors que le Cycle d’Uruguay avait duré huit ans, le cycle de Doha devra se conclure en 2005. Il est caractérisé par une série d’objectifs à atteindre, sur un calendrier et des dates limites clairement fixés. Une réunion ministérielle de milieu de cycle de négociations est prévue en septembre à Cancun, mais il est d’ores et déjà évident que nous ne parvenons pas à respecter les étapes et le calendrier fixés, a-t-elle précisé.
Nous devons résoudre certains problèmes cruciaux avant la rencontre de Cancun, notamment pour ce qui est de l’agriculture, des traitements différenciés en faveur des pays en développement, de l’accès aux médicaments, et des questions soulevées dans le Processus de Singapour. La volonté politique nécessaire à la résolution de la plupart de ces questions existe mais la transformation de cette volonté politique en politiques commerciales concrètes pose problème, a-t-elle constaté. La confiance est indispensable dans ce domaine si nous voulons parvenir à des accords équilibrés. A cet égard, Mme Whelan s’est félicitée que les institutions multilatérales aient décidé de renforcer leur propre cadre de coordination, comme l’annonce d’une prochaine rencontre du Président de la Banque mondiale et du Directeur général du FMI avec les responsables de l’OMC.
L’OMC examinera soigneusement la demande faite par le Secrétaire général de l’ONU, qui a souhaité que le Comité d’évaluation des politiques de l’OMC améliore la cohérence de ses travaux et des politiques qu’il mène par rapport aux besoins des Etats, a-t-elle annoncé. Compte tenu du fait que de plus en plus de pays en développement intègrent une dimension commerciale à leurs stratégies nationales de lutte contre la pauvreté, le Comité pourrait examiner la manière d’une meilleure intégration des politiques commerciales nationales dans la lutte contre la pauvreté. Concernant la question du renforcement des capacités humaines dans le domaine du commerce, a dit Mme Whelan, la cohérence devrait être renforcée entre les institutions multilatérales, les donateurs bilatéraux, et les pays en développement. L’objectif de l’assistance technique qu’apporte l’OMC aux Etats est de leur permettre de mieux participer aux négociations commerciales, a-t-elle conclu.
M. FOUAD SINIORA, Président du Groupe des 24 et Ministre des finances du Liban, a mis l’accent sur les tendances au ralentissement économique qui continuent de se préciser. Il a ajouté à ce sombre tableau les conséquences de la guerre en Iraq. Le Groupe des 24, a-t-il indiqué, juge nécessaire de renforcer les efforts de coopération comme bouclier contre les incertitudes géopolitiques. L’objectif essentiel de cette coopération doit être la création d’un environnement stable, la croissance économique, et des progrès dans les discussions commerciales visant notamment l’élimination des subventions agricoles. Le Groupe des 24 demande aux institutions financières de réagir de manière souple aux besoins des pays en développement, a-t-il précisé.
Les incertitudes mondiales reflètent des préoccupations plus profondes, a estimé le Ministre en affirmant que c’est l’approche multilatérale même qui est mise à rude épreuve. Il a plaidé pour le renforcement du contrat multilatéral en faveur des pays en développement et souhaite que les institutions internationales appuient cet effort. Le sort des pays à faible revenu mérite une attention particulière de la communauté internationale, a souligné le Ministre en dénonçant la chute des niveaux de l’aide publique au développement (APD) et les conséquences désastreuses du protectionnisme. Il est temps, a-t-il dit, que les pays développés ouvrent leurs marchés aux pays en développement, notamment dans les domaines de l’agriculture et du textile. Il est de plus en plus important que leurs subventions soient éliminées et les barrières non tarifaires abrogées. Le Ministre a conclu en estimant que le Consensus de Monterrey devait permettre à tous de progresser sur la voie du développement. En cela, la coopération et le renforcement de la cohérence revêtent toute leur importance, a-t-il précisé.
Exposés des représentants institutionnels
M. EDUARDO ANINAT, Directeur général adjoint du Fonds monétaire international, a déclaré que le Comité monétaire et financier du Fonds monétaire international (FMI) avait demandé au FMI de suivre de près l’évolution du conflit en Iraq. Il lui a aussi été demandé de réduire les chocs économiques prévisibles et de favoriser la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire (ODM). Le Comité a estimé qu’il fallait plus de souplesse sur les marchés financiers et dans l’économie mondiale. Les pays développés ont des bases économiques plutôt saines à l’heure actuelle, mais le Comité a estimé qu’il fallait en renforcer certaines structures afin d’assurer une meilleure relance mondiale. En Amérique latine, le Comité a encouragé les pays à veiller à l’équilibre de leurs taux de changes monétaires. En Asie, certains pays jouissent d’une stabilité qui s’instaure progressivement, malgré les effets de la crise que cette partie du monde a connus sur le plan financier. Le Comité a souligné qu’un effort concerté sur le plan international était nécessaire pour porter assistance aux pays du Sud qui en ont besoin. Dans le cadre de ces efforts, M. Aninat a appelé les pays développés à garantir une meilleure ouverture de leurs marchés aux pays du Sud, et a demandé à tous les pays d’éliminer les obstacles aux progrès prévus dans le cadre des négociations de Doha avant le Sommet de Cancun en septembre.
Il faut d’autre part assurer une meilleure cohérence des actions des pays donateurs, en vue de renforcer la cohérence des politiques menées au niveau international en matière de programmes de soutien au développement, a précisé le Directeur adjoint. Le Comité a également examiné la question du renforcement de l’échafaudage financier international et souligné la nécessité de renforcer les structures de surveillance financière. Il a aussi estimé qu’il fallait réduire la vulnérabilité des Etats au moyen de meilleurs mécanismes de règlement des crises financières. Concernant le rapport à la dette dans les pays pauvres, il est apparu que la mise en oeuvre de clauses d’actions collectives, comme cela a été le cas au Mexique, était une solution à encourager, a affirmé M. Aninat. Concernant la cohérence des politiques, le FMI estime qu’il faut mettre l’accent en priorité sur la mise en œuvre des programmes qui touchent la vie quotidienne des populations pauvres. Le FMI soutient le consensus de Monterrey et affirme qu’il sera possible de parvenir à un système financier mondial fondé sur des règles mutuellement acceptées, a-t-il conclu.
M. ZHENGMAN ZHANG, Directeur général de la Banque mondiale, a rendu compte de la contribution de la Banque mondiale à la cohérence voulue par le Consensus de Monterrey. Elle se fait à trois niveaux, a–t-il souligné, en citant les pays, la coopération entre les institutions et les partenariats entre les pays développés et les pays en développement. Au niveau national, un large accord existe sur la nécessité d’aligner les stratégies de la Banque mondiale aux documents stratégiques de lutte contre la pauvreté (DSP). S’agissant de la coopération entre les institutions, la Banque mondiale a réalisé des progrès en assurant une meilleure coopération entre les institutions de Bretton Woods, d’une part, et les Nations Unies, l’OMC et de nombreuses banques de développement et le CAC de l’OCDE, d’autre part. La Banque mondiale entend identifier les domaines dans lesquelles elle pourrait faire mieux, notamment pour éviter les chevauchements, a-t-il précisé.
Enfin, a conclu le Directeur général, les partenariats entre les pays développés et les pays en développement devraient tirer parti du cadre international de suivi évoqué à Washington pendant la réunion du printemps. Une fois de plus, ces travaux vont exiger une coopération accrue avec les Nations Unies et les autres partenaires de développement. La Banque tient à reconnaître qu’il reste beaucoup à faire pour obtenir des résultats concrets dans la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey.
M. FRANCISCO THOMPSON-FLORES, Directeur général adjoint de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a déclaré que l’état des négociations du cycle de Doha semblait satisfaisant quelques mois avant la rencontre de Cancun. Nous regrettons cependant le blocage des pourparlers concernant les questions agricoles, qui ne respectent pas les dates limites qui avaient été fixées. Des décisions difficiles devront être prises avant Cancun, et nous espérons que les gouvernements ne vont pas succomber à la tentation de toujours reporter l’examen des questions les plus épineuses. L’accès aux marchés est une question qui exige elle aussi des prises de position courageuses de la part des principaux acteurs mondiaux et l’Union européenne et les Etats-Unis doivent être réalistes et conscients que leurs intérêts dans ce domaine doivent se concilier avec ceux des autres Etats et groupes d’Etats.
L’OMC se doit de réussir ces négociations, car il n’y a pas de croissance sans commerce et pas de développement global sans commerce mondial ouvert. La politique de blocs commerciaux antagonistes est une voie à éviter; nous en avons vu les limites dans le passé, dans la mesure où elle contribue à accélérer la paupérisation des régions démunies et à faire naître des tensions dangereuses, a-t-il conclu.
Rapports des quatre Présidents des Tables rondes sur le thème “Meilleures cohérence, coordination et coopération pour l’application à tous les niveaux du Consensus de Monterrey, un après la Conférence”
Faisant le point de la première Table ronde, le Président du Comité du développement et Ministre des finances de l’Afrique du Sud, M. MANUEL, a indiqué que sa Table ronde s’est attachée aux questions systémiques, à savoir la cohérence, la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey et la capacité des pays en développement de faire entendre leur voix. Dans ce cadre, trois autres questions ont émergé, à savoir le rôle de chaque participant aux institutions internationales; la différence entre le rôle des organisations multilatérales et celui des Etats souverains; et l’analyse des acquis pour mener les changements requis.
Il faut en effet comprendre, a précisé le Ministre des finances, la règle de principe selon laquelle la capacité d’un pays à faire rapport est inversement proportionnelle à son PNB. Ainsi, plus son économie est faible plus le pays en question a des difficultés à établir des rapports. La Table ronde, a-t-il poursuivi, a aussi appelé tous les acteurs du développement à accepter le multilatéralisme comme partie intégrante du système de gouvernance mondiale. Par conséquent, les pays doivent comprendre l’intérêt de mettre en oeuvre les décisions internationales. La Table ronde a aussi approuvé la création d’un indice de cohérence proposé par les ONG.
Toujours sur ces questions, la Table ronde a jugé nécessaire pour les donateurs d’être plus à l’écoute des besoins des bénéficiaires, a indiqué le Ministre des finances. La réalisation des Objectifs du développement du Millénaire exige, par exemple, un effort similaire dans des domaines tels que la mise en place des infrastructures. Pour ce qui est de la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey, le Ministre des finances a cité la nécessité d’apporter des solutions diverses aux problèmes de développement; de faciliter l’accès des produits du Sud aux marchés du Nord; de respecter les accords internationaux et de mieux évaluer le faible niveau des capacités des pays bénéficiaires.
Quant à la faculté des pays en développement à faire entendre leur voix, le Ministre des finances a voulu qu’en prévision du 60ème anniversaire des institutions de Bretton Woods, la révision des règles relatives à la distribution des voix soit effectuée. La Table ronde, a-t-il dit, a aussi reconnu qu’une répartition équitable des voix dépendait d’une réduction drastique de la bureaucratie. La Table ronde a aussi soulevé la question de récompenser les pays qui ont pris des risques en matière de développement. Enfin, parmi les moyens préconisés aux pays en développement pour faire entendre leur voix, la Table a cité le regroupement au sein de groupes régionaux ou suprarégionaux.
Dans son exposé, Mme HILDE FRAFJORD JOHNSON, Ministre du développement international de la Norvège et Présidente de la Table ronde numéro 2, a indiqué que “les liens entre financements et coopération”, qui a été le thème débattu, à cette occasion, avaient fait l’objet de trois conclusions: les ressources de l’APD ont été jugées largement insuffisantes; on a pensé à de nouveaux mécanismes de mobilisation de ressources, et le Royaume-Uni avait proposé la création d’un nouveau mécanisme de soutien financier; certains pays ont proposé que de nouveaux mécanismes d’aide soient créés en échange du remboursement de la dette. La qualité des mécanismes d’APD a été remise en question, de nombreuses délégations ayant estimé qu’il y avait un immense gaspillage de fonds en raison des dépenses bureaucratiques peu productives. On a parlé à cet égard de la nécessité de réduire le nombre d’enquêtes et de rapports que les pays récipiendaires doivent régulièrement soumettre. On s’est aussi demandé comment mieux aider les pays qui sont structurellement faibles et qui de ce fait bénéficient moins de l’APD, alors que leurs populations sont dans le besoin. Il a par ailleurs été proposé de réduire le nombre de mécanismes par lesquels transite l’APD en vue de faire des économies dans les transferts de ressources. Les partenariats public/privé ont été jugés essentiels, dans le domaine de la mobilisation de ressources croissantes en faveur des ODM. S’agissant de la coopération financière, les délégations ont estimé que les mécanismes de l’Initiative en faveur de pays pauvres très endettés (PPTE) ne semblaient pas offrir aux Etats qui y sont éligibles plus de possibilités d’emprunts ou de mobilisation de ressources extérieures. En vue de renforcer la confiance, les participants à la Table ronde ont également suggéré que des évaluations soient régulièrement menées sur la manière dont les pays donateurs exécutent leurs programmes de coopération avec les pays en développement.
S’agissant de la troisième Table ronde, la Présidente du mécanisme d’examen des politiques commerciales de l’OMC, Mme WHELAN, a indiqué que les débats ont tourné autour de la question des insuffisances du cycle de Doha. Selon les participants à la Table ronde, la clef du succès du cycle de Doha dépend de l’amélioration de l’accès aux marchés des produits du Sud. Les politiques mises en place pour bloquer l’accès des produits pour lesquels les pays en développement ont un avantage comparatif ont été évoquées, et les participants ont dénoncé le recours aux mesures de protection de l’environnement comme justification à l’adaptation de politiques protectionnistes. En fait, la Table ronde s’est mise d’accord sur la nécessité de mettre en place un système commercial favorable à tous les pays.
Présentant la dernière Table ronde, le Ministre des finances du Maroc, M. FATHALLAH OUALALOU, a indiqué que sa Table ronde avait abordé cinq questions essentielles de politiques économiques au niveau national, en évoquant la question des partenariats entre pays développés et pays en développement et entre les différentes organisations internationales. Ces partenariats, ont précisé les participants, devaient concerner l’APD, le règlement de la dette et le commerce international.
Le deuxième point abordé a été celui de la coordination des politiques économiques. Les intervenants ont souligné à cette occasion l’importance de la qualité du dialogue pour dépasser le manque de cohérence entre les politiques nationales et au sein de celles-ci.
La Table ronde a souligné par ailleurs la nécessité pour les pays développés d’accompagner le processus du NEPAD. Les participants ont aussi mis l’accent sur l’obligation des pays en développement d’améliorer leur gouvernance et, à partir de là, leur lutte contre la corruption. Cela implique, ont-ils souligné, l’amélioration de la gouvernance au niveau international tant sur les questions politiques que sur les questions économiques et financières. La Table ronde a, par ailleurs, appelé les pays en développement à faire des progrès dams la maîtrise des politiques macroéconomiques, en particulier s’agissant de l’inflation, de l’accroissement de l’épargne et de la réduction des taux d’intérêt.
Enfin, la Table ronde a souligné l’importance de la réforme d’assainissement des systèmes financiers nationaux, et de la réforme des politiques agricoles, ainsi que la nécessité de renforcer la coopération régionale et la représentativité des pays en développement dans le processus international de prises de décisions, en particulier dans les institutions de Bretton Woods.
Echange de vues
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Maroc s’est déclaré encouragé par l’engagement des institutions de Bretton Woods à soutenir la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey. Le Consensus de Monterrey a établi un partenariat entre pays développés et pays en développement, dans la mesure où les uns devaient assurer la création d’un cadre interne transparent plus favorable au développement, alors les autres devaient établir de nouvelles conditions internationales plus justes et plus porteuses. En ce qui concerne le processus de négociations commerciales entamé à Doha, les engagements pris par les pays riches ne semblent pas être tenus, et il est à craindre que les consensus recherchés ne soient pas atteints avant la rencontre de Cancun. Concernant l’APD, sa baisse se poursuit, malgré les engagements pris à Monterrey et à Johannesburg, a déclaré le représentant avant de lancer un appel pour que cette situation soit améliorée et que la question de la dette des pays pauvres soit réglée. Il est temps de renforcer la cohérence entre les engagements pris lors des grandes conférences de l’ONU et les politiques des institutions financières internationales, a conclu le délégué..
Le représentant de la Grèce, au nom de l’Union européenne, des pays candidats à l’adhésion et des pays associés, a d’abord cité comme conditions du développement durable et de la croissance économique, la responsabilité de chaque pays pour son propre développement économique, la création d’un environnement macroéconomique sain au niveau national et l’établissement d’un climat propice aux investissements. Toujours comme base de la croissance économique, le représentant a souligné l’importance du commerce et de l’intégration à l’économie mondiale et réaffirmé l’intention de l’Union européenne d’offrir l’assistance requise au renforcement des capacités commerciales des pays en développement. L’intégration régionale et l’appui au commerce Sud-Sud sont également essentiels en la matière, a-t-il ajouté.
Abordant la question de l’APD, il a rappelé que l’Union européenne restait attachée à la réalisation de l’objectif de 0,39% du PNB d’ici à 2006, en tant que premier pas vers l’objectif fixé à 0,7%. Toutefois, a-t-il souligné, l’Union européenne restait convaincue que l’augmentation de l’APD devait être assortie d’une plus grande efficacité et d’une plus grande responsabilité dans les programmes financés par l’APD. Cette augmentation doit aussi s’accompagner d’une plus grande harmonisation dans les politiques des donateurs, a-t-il précisé, soulignant l’importance du projet pilote lancé par l’Union européenne dans ce domaine, en coopération avec quatre pays.
Le représentant d’Andorre a dit que l’ONU devait jouer un rôle important dans le retour à la paix au Moyen-Orient. La reconstruction matérielle de l’Iraq doit être assurée. Ce pays a besoin d’un nouveau gouvernement qui lui assure une gouvernance démocratique et qui puisse recevoir l’appui de la communauté international, a-t-il déclaré, en saluant les efforts inlassables du Secrétaire
général en faveur de cet objectif. L’Afrique reste elle aussi une partie du monde très affectée par la faim, la maladie et la pauvreté, a déploré le représentant, exprimant le vœu que l’après Doha voie la communauté internationale porter plus d’attention aux petites économies fragiles.
Intervenant à son tour le Doyen du Conseil exécutif du FMI a dit que cet organe appréciait les efforts faits pour améliorer le cadre de discussion offert par la réunion ECOSOC/Bretton Woods. Nous pensons qu’il faudrait cependant accorder plus de temps encore aux tables rondes qui sont l’occasion d’échanges francs entre ministres, représentants des institutions internationales et ambassadeurs a-t-il dit. Nous attendons que le Conseil de sécurité de l’ONU parvienne à un consensus lui permettant d’adopter une résolution sur la reconstruction de l’Iraq et d’autre part, nous soutenons la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey, a ajouté le représentant.
Le représentant du Mexique s’est prononcé quant à lui pour que les engagements de Monterrey se traduisent en actions concrètes. Seule cette mise en oeuvre permettra de promouvoir durablement le développement des pays du Sud, a-t-il dit. Le Mexique accueillera en septembre la rencontre ministérielle de l’OMC, en vue de faire le point sur la première partie des négociations lancées à Doha. Les négociations ne s’achèveront cependant pas à Cancun, et le Mexique continuera de travailler pour que les institutions de Bretton Woods progressent dans leur soutien à la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey, a affirmé le délégué.
S’exprimant sur les questions de partenariat et sur la voix à accorder aux pays en développement, le représentant de la Finlande, a estimé que le partenariat était aussi une question d’attitude fondée sur la réciprocité et l’égalité. Il a cité, en exemple, le processus de Helsinki, qui offre une voix égale à toutes les parties prenantes. Pour sa part, le représentant du Pérou est revenu sur la question de la mise en œuvre “la plus efficace possible” du Consensus de Monterrey. Il a estimé que la mobilisation des sources de financement publiques et privées posait problème, affirmant qu’en Amérique latine et en Asie, les Etats se voyaient souvent empêchés d’affecter à leur gré leurs avoirs ou d’en acquérir d’autres. La communauté internationale se devait donc de trouver de meilleures solutions en matière de gestion de déficit public, a-t-il dit.
Pour sa part le représentant du Commonwealth a fait part du plan d’action du Commonwealth pour mettre en œuvre le Consensus de Monterrey. Le Commonwealth peut, dans ce cadre, contribuer à la bonne gouvernance politique et économique, d’une part, et au renforcement des capacités, d’autre part, en particulier dans le domaine du commerce, a-t-il précisé.
Le représentant du Portugal a souscrit à l’intervention de la Grèce, faite au nom de l’Union européenne. Le Portugal attachait une importance particulière au sort des pays les moins avancés (PMA), avec lesquels il faudrait établir plus de partenariats, a-t-il souligné, déplorant toutefois l’absence fréquente des partenaires dans les pays les plus pauvres. Il appartenait par conséquent aux pays développés de s’efforcer à rendre le système économique international qu’ils mettent en place accessible à tous les Etats, y compris les plus faibles, a-t-il conclu.
De son côté, la représentante du Brésil a soulevé le paradoxe qui voit un consensus international sans précédent sur les préalables du développement cohabiter avec un manque de dynamique sur la concrétisation de ces engagements, notamment dans le domaine du commerce. En conséquence, le dialogue entre le Conseil économique et social et les institutions de Bretton Woods est important en ce qu’il peut éliminer ce paradoxe. Comment contribuer plus efficacement à la concrétisation des objectifs de Monterrey et des autres conférences? Telle est la question, a-t-elle conclu.
La représentante des Etats-Unis a expliqué qu’en ce qui concerne le financement du développement, l’approche de son pays se fonde sur la nécessité de se concentrer sur les pays qui ont une bonne performance économique. Aussi, le Gouvernement américain a-t-il consacré 1,3 milliard de dollars au financement du développement avec pour objectif de porter ce chiffre à 5,4 milliards dans trois ans. Le Président des Etats-Unis, a-t-elle ajouté, a, d’autre part, demandé au Congrès un engagement de 15 milliards de dollars pour combattre la pandémie du VIH/sida. S’agissant du commerce et de l’aide financière, la représentante a indiqué que l’assistance technique fournie aux pays qui participent aux négociations de l’OMC serait la clef du succès. L’OMC a d’ailleurs créé un fonds fiduciaire en la matière, a-t-elle rappelé avant de préciser que son pays avait contribué près plus 600 millions de dollars à ce chapitre.
Pour sa part, le représentant du Royaume-Uni a souligné l’importance de la cohérence au niveau national et international. Il faut, a-t-il dit, relier les efforts internationaux aux processus budgétaires nationaux pour ne pas imposer de nouvelles charges aux pays en développement. Concernant le commerce, il a admis que les obstacles actuels dans le domaine des TRIPS et le traitement différencié devraient être surmontés le plus rapidement possible. S’agissant de l’aide au développement, il a insisté sur le fait que les objectifs étaient réalisables et a proposé la création d’un mécanisme international de financement de 50 milliards de dollars par an. L’objectif serait un engagement financier à long terme de la part des donateurs, a-t-il précisé, soulignant qu’il ne s’agirait pas d’une agence supplémentaire de financement mais d’un mécanisme conçu pour combler les lacunes. Enfin, en ce qui concerne la faculté des pays en développement à faire entendre leur voix, il a fait part des travaux menés par son pays avec l’Afrique du Sud, en sa qualité de Président de l’Union africaine.
Le représentant de l’Argentine a estimé que la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey avait permis de créer un cadre de concertation totalement nouveau entre pays riches et pauvres. Un an après Monterrey, les menaces économiques mondiales n’ont cependant pas encore disparu, et le protectionnisme se manifeste de plus en plus dans les relations commerciales internationales, menaçant de ce fait les négociations lancées à Doha, a-t-il fait valoir. L’Argentine demande qu’un cadre commercial permettant à tous les pays d’exporter de manière équitable soit créé, a affirmé le représentant avant de préciser que les élections qui se préparent dans son pays avaient permis aux différents candidats à la présidence de reconnaître que les problèmes économiques de son pays étaient dus aux politiques financières irresponsables pratiquées dans le passé.
L’Observateur permanent du Saint-Siège a souhaité que les pays les moins développés soient intégrés à l’économie mondiale, soulignant que la liberté économique n’était qu’un élément de la liberté humaine. La dignité des nations doit être préservée, l’homme ne devant pas être mis au service des programmes économiques, a-t-il déclaré.
La représentante du Groupe facilitateur intérimaire pour le suivi de Monterrey a regretté que trop de ressources soient dévolues aux dépenses militaires, créatrices de conflits. La pauvreté s’est de plus en plus féminisée, a-t-elle déploré. Le Groupe propose que soit annulée la dette des pays pauvres, notamment celle due aux actions de gouvernements non élus ou aux mauvaises politiques préconisées par les institutions internationales. Elle a demandé aussi que soient réexaminés les critères de gestion de la dette et d’éligibilité des Etats aux initiatives en faveur des pays pauvres très endettés. La représentante a par ailleurs exhorté les pays riches à cesser leurs pressions sur les pays en développement, qui doivent avoir plus de poids dans les prises de décisions au niveau mondial, et s’est prononcée en faveur de l’ouverture d’un dialogue formel entre les institutions de Bretton Woods et l’OMC.
De son côté, le représentant du milieu des affaires s’est dit frappé par le fait que l’architecture du processus de Monterrey reconnaisse l’importance des fonds privés dans la réalisation des objectifs du développement. Il s’est dit également frappé que les pays développés et en développement soient disposés à coopérer avec le monde des affaires pour mobiliser les ressources nécessaires au développement. Le représentant a, en effet, indiqué que d’ici quelques années, environ 600 milliards de dollars de fonds privés auront contribué au développement, ce qui représente une somme trois fois supérieure à celle des fonds publics. Le secteur privé est partie prenante au développement, a-t-il dit. Il a des mécanismes prometteurs et il ne lui manque plus que la coopération sans faille des gouvernements et des organisation internationales. Toutefois, à ce jour, aucun cadre ne permet à ce secteur de communiquer avec ces entités, a regretté le représentant.
A son tour, la représentante de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a fait part des progrès réalisés dans l’initiative lancée par son organisation qui permet aux pays en développement de participer au commerce international grâce à une augmentation de l’offre. A ce propos, l’ONUDI a enregistré des progrès dans le fonctionnement du fonds d’affectation spéciale. La deuxième initiative, a-t-elle indiqué, concerne un projet pilote d’investissements qui a été lancé au Nigéria avec des plans d’appui technique formulés à partir de Genève. Cet exemple commence à être repris ailleurs, a-t-elle indiqué. La représentante a aussi soulevé la question des politiques économiques nationales qui, selon elle, doivent être renforcées par la capacité productive des pays en développement. Elle a ainsi attiré l’attention du Conseil sur un document expliquant une initiative que l’ONUDI est sur le point de réaliser en coopération avec des Ministres de l’industrie des pays africains.
Le représentant de l’Organisation internationale du travail (OIT) a déclaré que les promesses faites en matière d’aide au développement n’ont pas été suivies d’effet. Le Royaume-Uni a proposé un nouveau mécanisme de financement, alors que d’autres propositions privilégiaient un soutien à l’autorisation de faire un plus grand usage des droits de tirage spéciaux. Les ODM ne seront pas réalisés si de nouvelles politiques fiscales plus opérationnelles ne sont pas adoptées, a-t-il dit.
Pour sa part, M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a estimé que la réunion ECOSOC/Bretton Woods/OMC ne pouvait se substituer aux décisions qui devaient être prises par les instances qui ont des mandats plus qualifiés que l’ECOSOC pour régler les problèmes économiques mondiaux. Le manque de cohérence doit être reconnu au niveau mondial, à la fois dans les pays développés et dans ceux en développement, a-t-il dit. La réunion d’aujourd’hui servait de cadre d’échange d’expériences sur les questions de cohérence; la cohérence ne doit toutefois pas tourner autour de la sempiternelle discipline budgétaire, mais doit être poursuivie dans la mise en œuvre des mesures qui permettront de réaliser les Objectifs de développement du Millénaire, a précisé M. Desai. L’allègement de la dette, si elle est louable, ne permet par exemple pas automatiquement à un pays de dégager les ressources dont il a besoin pour son développement. Il lui faut aussi pouvoir assurer un accès aux marchés à ses produits en vue de mobiliser les ressources dont il a besoin et de créer des emplois pour sa population. M. Desai a également exprimé l’espoir qu’une certaine dynamique pouvait naître du dialogue entamé lors de la réunion d’aujourd’hui, permettant une meilleure mobilisation des opinions autour du dialogue multithématique qui devait être poursuivi.
Concluant le dialogue interactif, le Président du Conseil économique et social a rappelé que l’objectif de la réunion était de promouvoir le dialogue, en particulier sur la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey. Un vrai dialogue a eu lieu, s’est-il félicité en saluant, en particulier, la présence de toutes les parties prenantes. Lorsque nous dialoguons et pouvons transmettre les préoccupations des uns et des autres, c’est la voie du changement d’approche, a encore déclaré le Président.
Le dialogue s’est articulé autour de trois axes dont le premier est le retard dans la réalisation des objectifs du Millénaire, en raison d’une croissance plate, d’un déclin des termes de l’échange, et des transferts nets de ressources négatifs. Le deuxième axe concerne le consensus autour d’une participation égale des quatre organisations internationales citées dans le texte de Monterrey. Le troisième axe, a rappelé le Président, était le processus de Monterrey. Qu’attendre du dialogue biennal de haut niveau qu’organisera en octobre l’Assemblée générale? Une réunion comme celle du Conseil économique et social peut donner une impulsion aux efforts en ce sens, a conclu le Président.
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