ECOSOC/6035

LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL EXAMINE LES TRAVAUX DU GROUPE CONSULTATIF SPECIAL SUR LA GUINEE-BISSAU

30/01/2003
Communiqué de presse
ECOSOC/6035


Conseil économique et social

3e séance – matin


LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL EXAMINE LES TRAVAUX DU GROUPE CONSULTATIF SPECIAL SUR LA GUINEE-BISSAU


Il poursuit ses travaux d’organisation pour sa session de fond 2003.


Le Conseil économique et social (ECOSOC), réuni ce matin sous la présidence de M. Gert Rosenthal (Guatemala), a examiné les travaux du Groupe consultatif spécial sur la Guinée-Bissau*.  Dans ce cadre, le Président du Groupe, M. Dumisani Shadrack Kumalo (Afrique du Sud), s’est félicité de la collaboration du Gouvernement de la Guinée-Bissau.  Cet effort s’est récemment traduit par la participation à la dernière réunion du Groupe de deux ministres de la Guinée-Bissau qui, à cette occasion, ont entériné le rapport du Groupe consultatif.  M. Kumalo a, par ailleurs, souligné la nécessité de mettre en place un partenariat entre la Guinée-Bissau, les pays donateurs et les institutions de Bretton Woods, proposition partagée par la plupart des délégations qui sont intervenues ce matin. 


Les représentants du Maroc, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, de la Grèce au nom de l’Union européenne et des pays associés, de la Croatie, du Japon et de la Fédération de Russie ont insisté sur l’importance du succès des prochaines élections législatives, afin de restaurer une cohésion nationale entamée par des années de conflits.  Le représentant du Maroc a tout particulièrement soutenu la nécessité urgente de la création d’un fonds d’affectation spéciale permettant de répondre aux besoins urgents de la Guinée-Bissau.


Si les représentants des États-Unis et du Japon ont indiqué qu’il était indispensable qu’au préalable, la Guinée-Bissau prenne des mesures économiques et politiques qui permettent de donner confiance aux bailleurs de fonds, les représentants du Sénégal et de l’Égypte, appuyés dans ce sens par le Président du Groupe consultatif spécial, ont indiqué que la guerre a détruit la presque totalité des infrastructures de ce pays, ce qui l’empêche de mener les réformes imposées par les bailleurs de fonds qui sont une condition sine qua non à toute aide de la communauté internationale. 


A cet égard, le représentant de l’Égypte a estimé les besoins immédiats de la Guinée-Bissau à seulement 12 ou 13 millions de dollars, somme qui ne devrait faire l’objet d’aucune conditionnalité.  Dans cet esprit, la représentante de la Guinée-Bissau a rappelé qu’après un long conflit civil, son pays qui n’avait bénéficié d’aucune aide de la communauté internationale est dans un état déplorable, ce qui porte préjudice à toute tentative de réforme aux niveaux social et institutionnel. 


En conclusion, le Président du Groupe consultatif spécial sur la Guinée-Bissau a demandé des orientations claires à l’ECOSOC sur les mesures à prendre pour faire avancer ce processus.  Répondant aux questions et observations des délégations, M. Kumalo a précisé que la Banque mondiale a décidé de libérer des fonds jusqu’ici gelés, ce qui, à ses yeux, témoigne de la confiance que l’on peut accorder à la Guinée-Bissau.  Il a exhorté les délégations à passer des mots aux actes et d’agir avant qu’il ne soit trop tard. 


Poursuivant l’examen de ses autres questions et notamment de ses travaux organisationnels, le Conseil économique et social a pris note du mémoire présenté par son Président sur les paramètres régissant sa prochaine réunion de printemps de 2003 avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce.


Abordant la question relative au «Segment des activités opérationnelles de Conseil», le Conseil économique et social, sur proposition du Groupe des 77 et de la Chine, a décidé de reporter l’examen de cette question à sa séance de vendredi après-midi, pour permettre au Groupe d’étudier plus avant la façon de caractériser ce segment et d’examiner les progrès réalisés dans la mise en oeuvre de la résolution 56/201 de l'Assemblée générale et notamment son paragraphe 27.


S’agissant du projet de «Prix du Millénaire du Conseil économique et social en matière de bonnes pratiques» destinéàencourager la mise en œuvre de programmes contribuant tout particulièrement à la réalisation des objectifs de développement des Nations Unies, le Conseil a décidé de reporter toute décision sur la question, à la demande du Groupe des 77 et de la Chine qui a souhaité plus de temps pour l’examiner. 


Répondant à une demande de l’Organe international de contrôle des stupéfiants qui l’a sollicité pour obtenir une définition juridique des termes «honoraires» et «rémunération», le Conseil a décidé de transmettre cette demande au Conseiller juridique des Nations Unies. 


Le Conseil économique et social a, en outre, procédé à l’élection de la Suisse pour siéger au Conseil de coordination du Programme d’ONUSIDA et occuper le siège laissé vacant par la Suède.  Le mandat de la Suisse prend effet aujourd’hui et arrivera à expiration le 31 décembre 2003. 


La prochaine séance plénière de l’ECOSOC aura lieu demain, vendredi 31 janvier à 15 heures.


GROUPE CONSULTATIF SPÉCIAL POUR LES PAYS AFRICAINS QUI SORTENT D’UN CONFLIT: GUINÉE-BISSAU


Déclarations


Présentant les travaux du Groupe consultatif spécial sur la Guinée-Bissau, M. DUMISANI SHADRACK KUMALO (Afrique du Sud) s’est félicité de la participation à la dernière réunion de ce groupe de deux Ministres de la Guinée-Bissau qui ont entériné notre rapport et se sont engagés à travailler au côté de l’ECOSOC dans le cadre de la mise en œuvre de ce rapport.  Il a également souligné les très bonnes relations qui existent entre le Groupe consultatif spécial et le Gouvernement de la Guinée-Bissau.  Le Ministre des affaires étrangères, a-t-il précisé à cet égard, nous a, dès notre arrivée, présentés au Président de la Guinée-Bissau qui s’est montré très intéressé par les recommandations de l’ECOSOC.  Nous avons rencontré le Président à plusieurs reprises et lui avons rendu compte, conformément à son vœu, des observations que nous avons faites sur le terrain. 


Par ailleurs, le Président du Groupe consultatif spécial a souligné la nécessité de mettre en place un partenariat entre la Guinée-Bissau, les pays bailleurs de fonds et les institutions de Bretton Woods.  Ce partenariat, a-t-il précisé, ce n’est pas à nous de le mettre en place mais à la Guinée-Bissau.  Il a également indiqué que les Ministres de la Guinée-Bissau qui ont participé à la dernière réunion du Groupe ont sollicité le soutien de la communauté internationale pour l’organisation et la tenue des prochaines élections législatives.  Nous avons besoin aujourd’hui d’orientations claires de la part de l’ECOSOSC, que nous suivrons dans le cadre des mesures que nous prendrons à l’avenir pour faire avancer ce processus, a conclu le Président du Groupe consultatif spécial sur la Guinée-Bissau. 


Prenant la parole après la présentation du rapport faite par l’Ambassadeur de l’Afrique du Sud et Président du Groupe consultatif spécial sur la Guinée-Bissau, M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc) a déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que l’ECOSOC doit s’assurer que l’expérience en cours en Guinée-Bissau soit couronnée de succès et que ses résultats soient non seulement réellement bénéfiques au Gouvernement et au peuple de ce pays, mais aussi à l’ONU, qui est appelée à agir dans le domaine de la prévention et de règlement des conflits et dans celui de la consolidation de la paix et de la reconstruction nationale.  Le succès de l’expérience menée en Guinée-Bisssau encouragera d’autres pays africains sortant de conflits à demander la création à leur profit de groupes consultatifs du même type, susceptibles de leur fournir des solutions aux difficultés qu’ils rencontrent dans le domaine de la reconstruction.  L’ECOSOC devrait donc envoyer un message politique fort à la communauté internationale pour qu’elle fournisse une assistance à la Guinée-Bissau et pour qu’elle contribue à la création de la stabilité dans la région.  Le Groupe des 77 et de la Chine accueille favorablement les recommandations contenues dans le rapport qui vient d’être présenté.  Nous souscrivons au concept de “partenariat” souligné par le Groupe dans ce document.  Ce partenariat sous-entend que toutes les parties – les autorités nationales de Guinée-Bissau, d’un côté et les pays donateurs de l’autre -, ont l’obligation de s’acquitter de leurs obligations en vue de consolider la paix et la promotion du développement social et économique du pays.


Le Groupe des 77 et de la Chine appelle le Groupe consultatif spécial à examiner, en collaboration avec l’ONU, les institutions de Bretton Woods et les pays donateurs, les moyens qui permettraient de mobiliser les ressources financières et l’expertise afin de soutenir le développement des secteurs économiques et sociaux du pays.  Nous soutenons la proposition qui appelle à une intervention du PNUD, qui devrait créer un nouveau programme d’assistance en faveur de la Guinée-Bissau, en consultation avec les pays donateurs et les institutions financières internationales.  Nous pensons que ce programme devrait être multisectoriel et orienté vers la création d’infrastructures d’éducation, de santé, d’adduction d’eau, de routes, de télécommunications, agricoles, de pêche, d’activités industrielles, et de soutien au renforcement des capacités institutionnelles.  La dimension sociale du programme devrait assurer la réinsertion des soldats et autres combattants, la création d’emplois, et la réduction de la pauvreté, en vue de redonner confiance à la population et lui permettre de participer à la reconstruction du pays. 


Nous aimerions aussi voir une mise en œuvre immédiate des recommandations à court terme contenues dans le rapport, en vue d’aider les autorités nationales à préparer les élections législatives prévues en avril 2003.  Ces élections sont d’une importance cruciale pour la réconciliation nationale et la mise en place de mesures de confiance entre le Gouvernement et ses partenaires.  Le Groupe des 77 et de la Chine soutient la création d’un fonds d’affectation spéciale qui permettrait de répondre aux besoins immédiats de la Guinée-Bissau.  Le Groupe des 77 et de la Chine répète ici son rejet de toute aide liée ou conditionnelle.  Toute aide à ce pays doit se faire sous un angle humanitaire qui ne remette pas en question les choix politiques faits par le pays et ses populations.


M. ADAMENTIOS TH. VASSILAKIS (Grèce), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, a déclaré que l’Union européenne a soutenu dès le départ la création d’un Groupe consultatif spécial sur la Guinée-Bissau, comme moyen de faire face efficacement aux besoins du pays.  La création du Groupe répond également au besoin de la communauté internationale de trouver un mécanisme de soutien à des pays qui n’ont plus besoin de troupes de maintien de la paix, mais qui ne sont pas prêts à recevoir une assistance régulière de la communauté des donateurs et toutes les exigences qui l’accompagnent.  Nous nous félicitons que les recommandations du Groupe aient à la fois un caractère à long terme et des objectifs à court terme.  L’Union européenne soutient l’idée de création d’un partenariat entre le Gouvernement de Guinée-Bissau et la communauté internationale sur la base d’objectifs communs et d’une stratégie de développement à long terme.  Il est important que les prochaines élections se tiennent, le 20 avril prochain, dans un climat transparent et dans un cadre juste et équitable.  Leur succès démontrera l’engagement du Gouvernement envers le projet global proposé dans le rapport, ce qui renforcera la confiance des donateurs.


La représentante de la Croatie a rappelé que le maintien de la paix exige une approche multidimensionnelle.  Elle a formé le vœu que l’ECOSOC procède à des recommandations pour résoudre les solutions et faire en sorte que les donateurs fournissent leur assistance de manière rentable et productive.  Elle a salué le rôle pionnier du Groupe consultatif spécial sur la Guinée-Bissau qui doit nous aider à savoir comment il faut traiter les pays sortant de conflit. 


Le représentant du Japon a précisé que son pays a contribué au rétablissement de la paix de différentes manières, notamment en organisant des conférences de paix sur son territoire auxquelles participeraient les parties concernées.  Soulignant le rôle critique des élections dans une situation post-conflit, il a sollicité une participation active de tous les partenaires des Nations Unies sur le terrain.  Il a également souligné la nécessité de voir quels sont les autres groupes qui pourraient aussi faire des recommandations dans ce sens.  En conclusion, il a formé le vœu que le Gouvernement de la Guinée-Bissau répondra aux attentes de la communauté internationale.


Le représentant de la Fédération de Russie a salué un rapport qui décrit fidèlement la situation d’un pays africain qui sort d’un conflit.  Il a tout particulièrement partagé l’inquiétude concernant l’instabilité politique et la non séparation des pouvoirs.  Il a également souligné le retard du paiement des salaires des fonctionnaires et les menaces de famine qui rendent indispensables l’aide financière et technique de la communauté internationale. 


Le représentant de l’Égypte a exprimé la satisfaction de sa délégation sur le rapport présenté par l’Afrique du Sud.  Nous souhaitons insister que c’est à l’ECOSOC d’agir désormais.  La Guinée-Bissau a besoin de manière urgente de 12 à 15 millions de dollars pour continuer à fonctionner.  C’est une somme ridicule, qui équivaut à ce que l’ONU dépense en une semaine de fonctionnement.  Il n’est pas question dans l’état actuel de la situation que la Guinée-Bissau soit soumise à quelque conditionnalité que ce soit.  Nous proposons donc que l’ECOSOC publie une déclaration sur cette question et sur celle des mandats des institutions de l’ONU opérant sur le terrain, notamment dans le domaine des droits d l’homme.  Il doit être clairement dit que toutes les institutions de l’ONU n’ont pas de mandat les autorisant à intervenir dans ce domaine.


Pour sa part, le représentant de l’Éthiopie a souhaité que des mesures concrètes soient prises pour assurer la mise en œuvre des recommandations à court terme contenues dans le rapport du Groupe consultatif spécial.  Le succès de la mise en œuvre de ces recommandations dépend à la fois du soutien en ressources de la communauté internationale et des mesures que prendra la Guinée-Bissau elle-même.


La représentant des Etats-Unis, tout en se félicitant du contenu du rapport du Groupe consultatif spécial, a déclaré que son pays ne pouvait appuyer toutes ses recommandations.  A cet égard, elle a indiqué qu’il était indispensable qu’au préalable, la Guinée-Bissau prenne des mesures économiques et politiques qui permettent de donner confiance aux bailleurs de fonds. 


Le représentant du Sénégal s’est félicité de la qualité du rapport du Groupe consultatif et de la pertinence de ses conclusions.  Il a précisé que la guerre a détruit la presque totalité des infrastructures de ce pays, ce qui l’empêche de mener les réformes imposées par les bailleurs de fonds comme une condition sine qua non à toute aide de la communauté internationale.  C’est pourquoi, il a insisté qu’il appartient à la communauté internationale de briser ce cercle vicieux.  C’est pourquoi, il a formé le vœu d’une résolution traduisant un appel politique fort et clair quant à la nécessité d’agir maintenant pour faire face à la gravité de la situation. 


Mme DOS SANTOS JALÓ (Guinée-Bissau) a pris la parole pour remercier les délégations présentes à la réunion d’avoir examiné le rapport du Groupe consultatif spécial.  Cette marque d’attention montre que notre pays n’est pas seul.  La situation de la Guinée-Bissau est difficile.  Après une guerre de libération contre le joug colonial il y a 30 ans, notre pays a connu un long conflit civil, du fait de la fragilité de ses institutions d’alors.  Mais à la fin de ce conflit, notre pays n’a pas bénéficié d’aide à la reconstruction de la part de la communauté internationale.  Notre économie est aujourd’hui dans un état déplorable, ce qui porte préjudice à toute tentative de réforme aux niveaux social et gouvernemental.  C’est pour essayer de trouver des solutions à l’impasse actuelle que nous avons sollicité un soutien de l’ONU et de l’ECOSOC.  Nous avons approuvé les recommandations avancées par le Groupe consultatif spécial, et nous avons exprimé notre volonté de réformer notre gouvernance.  Mais notre souveraineté doit être reconnue et préservée sur certaines questions.  Nous organiserons bientôt de nouvelles élections parlementaires, mais avant que notre Constitution ne soit modifiée, nous avons besoin de mettre en place un cadre juridique.  C’est après que la délégation ministérielle, qui a rencontré les responsables de l’ONU hier à New York, rende compte de ses consultations à New York, que notre Gouvernement prendra les mesures nécessaires pour recevoir l’aide internationale.


Répondant aux questions des délégations, le Président du Groupe consultatif spécial sur la Guinée-Bissau, M. KUMALO a déclaré que l’ECOSOC a confié au Groupe une tâche visant à évaluer la nécessité pour la communauté internationale de revoir ses outils d’aide aux pays en difficulté, notamment les pays sortant de conflit.  Il a précisé que la Guinée-Bissau est incapable de répondre aux conditions imposées par les bailleurs de fond.  C’est pourquoi, il est nécessaire de mettre en place une action simultanée entre les bailleurs de fonds et la Guinée-Bissau, qui soit libérée de toute conditionnalité.


Il a indiqué que la Guinée-Bissau s’est engagée sur ce point et a reconnu qu’elle devait gagner la confiance des pays donateurs.  La Banque mondiale a décidé de libérer des fonds jusqu’ici gelés, ce qui, à ses yeux, témoigne de la confiance que l’on peut accorder à ce pays.  Il a également précisé que le FMI enverra une de ses équipes en Guinée-Bissau pour ramener ce pays dans le cadre de ses programmes.  Il a précisé que le PNUD souhaite faire venir en Guinée-Bissau ceux qui ont remis l’Afghanistan sur les rails, en soulignant que les expériences réussies doivent servir partout.  Il a exhorté les délégations à penser à la population de la Guinée-Bissau, et à ne pas se contenter de voir un pays plonger dans une situation catastrophique avant d’intervenir avec nos outils expérimentaux.  Nous avons devant les yeux un pays de bonne volonté qui doit être aidé, a-t-il insisté.  Le Président du Groupe consultatif spécial a exhorté les délégations à éviter les belles phrases et à mettre la main à la pâte. 


Paramètres généraux pour la session de printemps de 2003 avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Maroc a déclaré que le Groupe des 77 et de la Chine partage les propositions présentées dans le mémoire distribué aux délégations par le Bureau de l’ECOSOC sur une approche holistique visant à assurer un suivi efficace de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, et qui serait discutée avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Nous acceptons que la cohérence, la coopération, et la coordination des actions à prendre soient au centre de l’ordre du jour de la réunion de printemps ECOSOC/Bretton Woods.  Le Groupe souhaite cependant que la rencontre de printemps soit placée sous un thème commun qui porterait sur “Une cohésion, une cohérence, et une coordination accrues pour la mise en œuvre du Consensus de Monterrey”.  Le Groupe des 77 et de la Chine souhaite qu’il y ait des réunions en plénière et des tables rondes avec le secteur privé et la société civile sur un seul thème.


S’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, la représentante de la Grèce a déclaré que l’Union européenne acceptait les propositions contenues dans le mémoire distribué par le Président de l’ECOSOC.  Nous sommes également d’accord avec les propositions du Groupe des 77 et de la Chine.  L’Union européenne reste à la disposition du Bureau pour préparer les réunions du printemps.  Après consultation avec le Maroc, l’Union européenne propose que le thème de la rencontre de printemps soit intitulé “Mise en oeuvre du Consensus de Monterrey à tous les niveaux un an après Monterrey”


Prenant la parole, le Président de l’ECOSOC a précisé que depuis la tenue de la Conférence de Monterrey, la question du suivi de sa mise en œuvre avait été au centre des soucis de la communauté internationale.


Le représentant de l’Égypte a estimé pour sa part que des concertations poussées devaient avoir lieu avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l’Organisation mondiale du commerce.  Il s’est aussi inquiété que certaines informations contenues dans le mémoire laissent croire que certains acquis du Consensus de Monterrey pourraient de nouveau faire l’objet de discussions ou de renégociations.  Répondant à cette question, le Président de l’ECOSOC a dit que la question à laquelle il fallait répondre était de savoir qui allait représenter l’ECOSOC au cours des débats sur le suivi de Monterrey.


La représentante des États-Unis a dit que son pays souhaitait, comme l’Union européenne, disposer d’un peu plus de temps pour étudier l’organisation de la rencontre de printemps.


A l’issue de cet échange de vues, le Conseil a pris note du mémoire présenté par son Président sur les paramètres régissant sa prochaine réunion de printemps avec les institutions de Bretton Woods et l’OMC.


Informations de base


Le Groupe consultatif spécial sur la Guinée-Bissau a été créé par le Conseil économique et social lors de sa séance du 25 octobre 2002, en application de la résolution 55/217 de l’Assemblée générale du 21 décembre 2000.  Par cette résolution, l'Assemblée générale avait prié l’ECOSOC d’examiner la possibilité de créer un groupe consultatif spécial pour les pays africains qui sortent de conflit, afin d’évaluer les besoins de ces pays sur les plans humanitaire et économique et d’élaborer un programme d’aide à long terme, pour ensuite l’exécuter, en commençant par l’intégration des activités de secours dans le développement. 


Au cours de son débat de haut niveau de juillet 2001 et dans la déclaration ministérielle correspondante sur le rôle du système des Nations Unies en ce qui concerne l’appui aux efforts des pays africains pour parvenir à un développement durable, l’ECOSOC avait souligné qu’il était fondamental d’intégrer la paix et le développement.


Prenant note du rapport du 2 avril 2002 du Secrétaire général sur la création d’un groupe consultatif spécial pour les pays africains qui sortent d’un conflit, l’ECOSOC, au cours de sa séance du 15 juillet 2002, avait adopté une résolution aux termes de laquelle il avait décidé d’envisager de créer, à la demande de tout pays africain sortant de conflit, un tel groupe, et ce au niveau des ambassadeurs, en consultation avec tous les groupes régionaux et les autorités nationales du pays concerné, et constitué de membres de l’ECOSOC et des États observateurs, y compris de représentants du pays concerné, en tenant compte de la nécessité d’inclure des pays qui peuvent contribuer de manière constructive aux objectifs du groupe.


Par note verbale du 26 juillet 2002, la Mission permanente de la Guinée-Bissau avait demandé au président de l’ECOSOC d’établir le Groupe consultatif spécial pour les pays africains qui sortent d’un conflit chargé d’examiner les questions relatives à la Guinée-Bissau.  Ce Groupe est présidé par l'Ambassadeur Dumisani Shadrack Kumalo (Afrique du Sud).


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.