L’ECOSOC ORGANISE LES TRAVAUX DE SA PROCHAINE SESSION DE FOND ET PREND CONNAISSANCE DE LA SITUATION ECONOMIQUE MONDIALE
Communiqué de presse ECOSOC/6034 |
Conseil économique et social
2e séance – après-midi
L’ECOSOC ORGANISE LES TRAVAUX DE SA PROCHAINE SESSION DE FOND ET PREND CONNAISSANCE DE LA SITUATION ECONOMIQUE MONDIALE
Le Conseil économique et social (ECOSOC) a tenu cet après-midi une séance d’organisation de ses futurs travaux, sous la présidence de M. Gert Rosenthal (Guatemala), au cours de laquelle il a également entendu un exposé de M. Ian Kinniburgh, Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement du Département des affaires économiques et sociales sur le rapport intitulé «Situation économique mondiale et perspectives 2003».
Présentant ce rapport, M. Kinniburgh a déclaré que les faiblesses observées en Europe et les difficultés constatées aux Etats-Unis ou encore au Japon font que l’on ne peut pas garantir que cette relance sera durable. Il a souligné que le retour à des ventes d’actions massives dans les marchés boursiers, importante source de financement des entreprises, risque de se poursuivre. Dans ce contexte, il a précisé que les possibilités d’action des pays en développement sont limitées, du fait d’une situation budgétaire difficile et de contraintes sur le front des taux d’intérêts qu’ils ne peuvent voir réduits davantage. S’agissant des conséquences d’un conflit en Asie occidentale, M. Kinniburgh a déclaré qu’une des conséquencesimmédiates serait l’impact sur les cours du pétrole qui, s’ils perduraient, pourrait entraîner un ralentissement sévère de la croissance, voire une récession. La confiance des consommateurs et des entreprises, a-t-il fait remarquer, est un autre élément qui serait fondamentalement affecté en cas de conflit. Cette situation aggraverait les incertitudes existantes aujourd’hui.
A la présente séance, le Conseil a adopté sept projets de décision relatifs à son ordre du jour et à son programme de travail de l’année 2003 et a reporté l’examen de deux autres. Par la décision I, l’ECOSOC a adopté l’ordre du jour provisoire de sa session de fond 2003*, tel qu’amendé oralement, et par la décision II, il prend note de la liste des questions à inscrire à son programme de travail pour 2004*, telle qu’amendée oralement.
Aux termes de la décision III, relative à l’organisation des travaux de sa session de fond de 2003, l’ECOSOC fixe les dates de cinq débats qui doivent se tenir au cours de sa session de fond, à savoir: le débat de haut niveau du 30 juin au 2 juillet 2003; le débat consacré aux activités opérationnelles du 3 au 7 juillet; le débat consacré aux questions de coordination du 8 au 10 juillet; le débat consacré aux affaires humanitaires du 11 au 15 juillet et le débat général du 16 au 23 juillet 2003. En ce qui concerne le débat général, il a également décidé que les deux dernières journées seront consacrées aux conclusions de la session de fond. A cet égard, le Président de l’ECOSOC a indiqué que le débat consacré aux activités opérationnelles sera présidé par M. Abdul Mejid Hussein (Ethiopie), celui consacré aux questions de coordination par M. Murari Raj Sharma (Népal) et celui consacré aux affaires humanitaires par M. Valery P. Kuchinsky (Ukraine). En ce qui concerne le débat général, il sera présidé par Mme Marjatta Rasi (Finlande).
Dans le même ordre d’idées, le Conseil a décidé, par sa décision VI, que le point relatif à la coopération régionale aura pour thème «Les incidences des négociations commerciales sur le développement: perspectives régionales». A cet égard, la représentante de la Grèce, intervenant au nom de l’Union européenne, a souhaité que le débat porte sur tous les aspects du commerce et, en particulier, sur l’assistance technique fournie par les Nations Unies en matière de commerce et sur le renforcement des capacités de négociation et d’intégration dans l’économie mondiale des pays concernés.
En outre, aux termes des décisions VII, le Conseil a décidé que sa réunion de haut niveau avec les représentants des institutions de Bretton Woods et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le 14 avril prochain au Siège des Nations Unies, à New York.
Aux termes de la décision VIII, il a décidé d’approuver la tenue de la deuxième réunion d’experts de l’administration publique à New York du 7 au 11 avril 2003, et d’approuver l’ordre du jour provisoire de cette réunion**. Dans ce contexte, l’ECOSOC a rappelé la résolution E/2002/40 adoptée le 19 décembre 2002 en priant instamment le Secrétariat de faire des efforts pour couvrir les dépenses liées à la tenue de cette réunion dans le cadre des ressources existantes. Les représentants de la Grèce, au nom de l’Union européenne, du Maroc, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, des Etats-Unis et du Japon sont intervenus à cette occasion.
Enfin aux termes de la décision IX, l’ECOSOC a décidé d’inscrire à l’ordre du jour de sa session de fond 2003 les demandes de statut d’observateur présentées par la Banque islamique de développement*** et l’Organisation islamique pour l’éducation, la science et la culture****.
En revanche, l’ECOSOC a décidé de reporter l’examen des projets de décision IV et V concernant respectivement le «Financement des activités de coopération pour le développement du système des Nations Unies» dans le cadre de son débat consacré aux activités opérationnelles, et son débat consacré aux affaires humanitaires.
Al’issue de la première séance de sa session d’organisation tenue le 15 janvier dernier*****, l’ECOSOC a élu, conformément aux règles de rotation géographique régissant la composition de son Bureau, M. Gert Rosenthal (Guatemala), candidat du Groupe des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes, à sa présidence pour l’année 2003, succédant dans ces fonctions à M. Ivan Simonovic (Croatie).
La prochaine réunion de l’ECOSOC se tiendra jeudi matin, à 10 heures, pour examiner, entre autres, le rapport du Groupe spécial sur la Guinée-Bissau.
SITUATION ECONOMIQUE MONDIALE ET PERSPECTIVES 2003
Exposé
M. IAN KINNIBURGH, Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement du Département des affaires économiques et sociales, s’appuyant sur le rapport intitulé «Situation économique mondiale et perspectives 2003», a précisé que l’économie est en train de sortir d’un ralentissement sévère entamé en 2001. Il a précisé que les chiffres économiques de la Chine ont été exclus de cette présentation, car ils auraient altéré les moyennes mondiales, compte tenu de l’importance démographique de ce pays qui connaît actuellement et, ce depuis plusieurs années, une croissance économique annuelle de 7%.
L’année 2002, a-t-il précisé, a connu une reprise limitée pour les pays développés et les pays en développement. Il a noté une légère détérioration des pays en développement par rapport aux prévisions de 2002, ralentissement confirmé en 2003. La relance des pays en développement s’est encore ralentie par rapport à ce qu’on espérait, il y a encore 6 mois. A cet égard, il a fait remarquer que nous avons été trop optimistes et a invité à plus de prudence à l’avenir.
M. Kinniburgh a souligné la grande diversité des résultats des différents pays, en notant à titre d’illustration que la Chine et l’Inde représentent, à eux seuls, une part importante de la croissance des pays en développement. S’agissant de l’Amérique latine qui a connu une perte de PNB en 2002, il a déclaré qu’il pense voir rebondir cette sous-région en 2003.
En ce qui concerne la lutte contre la pauvreté, il a précisé qu’il est difficile d’obtenir des résultats en ce domaine si le PNB des pays concernés est inférieur à 3% par an. S’il a considéré 2001 comme une bonne année pour les pays en développement, il a noté toutefois qu’au cours de cette même année, 40% des habitants des pays en développement vivaient dans un pays qui n’avait pas atteint l’objectif de 3% de croissance économique. Dans le même ordre d’idées, il a fait remarquer que 12,5% de la population des pays en développement vivent dans des pays qui ont connu une perte de croissance économique.
Evoquant les points forts et points faibles des pays développés et ceux en développement, M. Kinniburgh a déclaré que l’une des faiblesses des pays développés est que, durant 2001 et 2002, la demande des consommateurs a été assez faible et semble toujours vulnérable en 2003. Dans le même ordre d’idées, il a constaté une faiblesse de la demande des entreprises qui s’accompagne d’un excès de capacité important du fait du boom économique que l’on a connu jusqu’en 2000. Cette demande économique restera faible en raison de la faible demande du consommateur, notamment du fait de l’impact de l’augmentation des prix.
En ce qui concerne les points forts des pays développés, il a cité une relance stimulée par des mesures économiques, comme la baisse des taux d’intérêt, ou encore des mesures budgétaires des différents pays.
S’agissant des points faibles des pays en développement, il a regretté que seule la croissance de la Chine semble imprégner une certaine relance de la demande mondiale, alors que les cours des matières premières des pays en développement, autres que le pétrole demeurent très bas. Par ailleurs, il a regretté que les flux de capitaux, déjà faibles vers les pays en développement, aient diminué en 2002, et ce pour la troisième année consécutive. A ce sujet, il a noté qu’une grande partie de ces flux se concentre sur la Chine.
Dans ce contexte, M. Kinniburgh a précisé que les possibilités d’action des pays en développement sont limitées, du fait d’une situation budgétaire difficile et de contraintes sur le front des taux d’intérêts qu’ils ne peuvent voir réduits davantage.
En ce qui concerne les points forts, on constate une amélioration des politiques économiques de pays en développement, qui font preuve de politiques plus saines et plus solides. Il a également noté que bien que le volume des exportations des pays en développement ait diminué du fait du ralentissement économique mondial, celui-ci s’est redressé en 2002.
Evoquant les perspectives de relance, il a déclaré que les faiblesses observées en Europe et les difficultés constatées aux Etats-Unis ou encore au Japon font que l’on ne peut pas garantir que cette relance sera durable. Par ailleurs, il a souligné que le retour à des ventes d’action massive dans les marchés boursiers, importante source des financements des entreprises, risquent de se poursuivre si un ralentissement se confirme.
M. Kinniburgh a attiré l’attention sur les risques d’un conflit en Asie mineure sur l’économie, avec la destruction de capital humain et d’infrastructures dans la région. Il a évoqué les conséquences à long terme d’un tel conflit sur l’économie de la région avec des coûts de secours d’urgence et de reconstruction à long terme. Pour l’économie mondiale dans son ensemble, a-t-il ajouté, l’une des conséquences immédiates serait l’impact sur les cours du pétrole. Si ces cours enregistrent une augmentation de façon durable cela entraînera un ralentissement sévère de la croissance, voire une récession. Autre élément qui serait fondamentalement affecté en cas de conflit, la confiance des consommateurs et des entreprises, situation qui aggraverait les incertitudes existantes aujourd’hui.
* document E/2003/L.1
** document E/2003/9
*** document E/2003/6
**** document E/2003/7
***** communiqué ECOSOC/6033 du 15 janvier 2003
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