ALLIER COMMERCE ET EQUITE POUR LA SECURITE ALIMENTAIRE
Communiqué de presse ECO/37 |
SAG/156
Allier commerce et equitE pour la sEcuritE alimentaire
La FAO invite les membres de l'OMC à mettre fin aux subventions à
l'exportation et à baisser les tarifs d'importation sur les produits des PED
Cancún, Mexique, 11 septembre 2003 (FAO) -- La FAO a invité aujourd'hui les participants à la 5e conférence ministérielle de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à démanteler les barrières au commerce équitable international, affirmant que l'équité en matière de commerce de produits agricoles était vitale pour la sécurité alimentaire des pays en développement (PED).
Dans une déclaration à Cancún, la FAO exhorte les pays industrialisés à réduire substantiellement les subventions à l'exportation, baisser les tarifs douaniers et réduire les soutiens internes afin d'accroître les importations de produits agricoles en provenance des PED.
La FAO fait douze recommandations, notamment: diminuer les tarifs douaniers; contrer les effets négatifs des réformes commerciales dans les pays les moins avancés et les pays importateurs nets de produits alimentaires; simplifier les règles du commerce international; et aider davantage les PED à devenir plus compétitifs en matière de commerce.
"Le commerce alimentaire et agricole est vital pour la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et la croissance", a déclaré M. Hartwig de Haen, Sous-Directeur général de la FAO, ajoutant que les importations alimentaires contribuent à la disponibilité des aliments de base dans plusieurs des pays les plus pauvres du monde alors que les exportations agricoles sont une source importante de revenu rural et de devises étrangères.
La FAO estime qu'en 2000, quelque 840 millions de personnes souffraient de sous-alimentation chronique, dont 800 millions dans les PED. Plus de 70 pour cent des plus pauvres du monde et des personnes sous-alimentées vivent en milieu rural. L'agriculture représente la principale source de revenus pour environ 2,5 milliards de personnes dans les seuls PED.
"Si le commerce doit servir de moteur à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté, les pays du Nord comme ceux du Sud doivent élargir leur base de production sur une base concurrentielle équitable", a affirmé M. de Haen. "L'avantage comparatif peut assurer à tous une juste part du revenu mondial croissant."
Echanges libres mais équitables
Selon le principe de l'avantage comparatif, un pays profite du commerce dès lors qu'il se spécialise dans un type de production ou de transformation où il est plus performant. Des études de la FAO démontrent pourtant que de nombreux obstacles handicapant pour les PED entravent ce principe.
"Les marchés pour les produits des zones tempérées et les produits alimentaires de base continuent d'être fortement altérés par les subventions gouvernementales, particulièrement dans les pays riches. Les subventions à l'exportation sur les produits des pays développés perdurent", a ajouté M. de Haen.
Les distorsions créées par les subventions et les barrières tarifaires et techniques n'incitent pas les agriculteurs des PED à être productifs. Les agriculteurs pauvres ne peuvent rivaliser sur le marché mondial si leurs produits sont exclus des pays plus riches, alors que les produits agricoles subventionnés de ces pays riches sont vendus, sur les marchés des pays pauvres, au même niveau voire en dessous du prix de production.
Subventions v/s durabilité
En matière de pêche, selon la FAO, les subventions aggravent la surpêche dans beaucoup de pays. Un accord sur la réduction ou l'élimination de l'effet aggravant des subventions favoriserait la pêche durable au niveau mondial. La réduction des tarifs douaniers sur le poisson et ses dérivés dans les pays développés encouragerait les exportations des PED, notamment les exportations de produits manufacturés.
La part des pays les moins avancés (PMA) et des PED importateurs nets de produits alimentaires dans les exportations agricoles mondiales a baissé alors que leur part dans les importations alimentaires mondiales a augmenté. Certains de ces pays rencontrent des difficultés croissantes pour payer leurs importations alimentaires, selon la FAO.
Plusieurs parmi les pays les plus pauvres, qui comptent principalement sur l'agriculture pour leur développement économique, vont devenir de plus en plus dépendants de l'aide. Ils vont s'enfoncer plus profondément dans l'endettement et connaître d'importantes pénuries alimentaires, met en garde la FAO.
A moins qu'ils n'améliorent, grâce à des investissements et dans un contexte de commerce équitable, la compétitivité de leurs produits agricoles sur le double plan national et international.
"Un énorme potentiel agricole caché existe dans les PED pour relever le double défi de la faim et de la pauvreté. Nous devons nous concentrer à nouveau sur une collaboration efficace entre le Nord et le Sud afin que les ressources disponibles soient utilisées efficacement", a déclaré M. de Haen.
Pour plus d’information, prière de contacter John Riddle, Chargé d'information de la FAO (à Cancún) par téléphone au(+52) 998 870 61 65.
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