SELON UN RAPPORT DE L’ONU, LA CROISSANCE DE L’ECONOMIE MONDIALE DEVRAIT ATTEINDRE 2,25% EN 2003, SOIT UNE LEGERE HAUSSE PAR RAPPORT A L’AN DERNIER
Communiqué de presse ECO/32 |
SELON UN RAPPORT DE L’ONU, LA CROISSANCE DE L’ECONOMIE MONDIALE DEVRAIT ATTEINDRE 2,25% EN 2003, SOIT UNE LEGERE HAUSSE PAR RAPPORT A L’AN DERNIER
Nations Unies (New York/Genève) -- Les incertitudes géopolitiques qui ont entravé le rétablissement prévisible de l'économie mondiale commencent à se dissiper, mais le ralentissement persistant des échanges commerciaux et des investissements et la hausse du chômage continuent de freiner la croissance dans le monde et de diluer l'espoir de progrès significatifs dans la réduction de la pauvreté, indique le rapport annuel de l'ONU sur l'économie mondiale, lancé à New York, Genève et Santiago du Chili.
En 2003, la croissance de l'économie mondiale devrait se limiter à 2,25%, en hausse très légère sur l'année précédente (plus 2%), précise le rapport sur «la situation économique et sociale dans le monde». Les échanges commerciaux connaîtront une hausse plus sensible: 4% contre 2% en 2002, alors que les investissements étrangers demeureront hésitants.
Avec une demande mondiale qui reste faible, la surproduction engendrée par des investissements excessifs réalisés dans les années 90, notamment dans le secteur des technologies de l'information et de la communication, se résorbe plus lentement que prévu. Dans le même temps, les secousses géopolitiques de l'an dernier ont provoqué un relâchement certain dans d'autres secteurs, et tout particulièrement dans celui des voyages et du tourisme. Selon le rapport, «la surproduction continuera à avoir pour effet de décourager les investissements nécessaires à une reprise.»
En dépit de cela, «la plupart des conséquences négatives nées des premières incertitudes géopolitiques devraient se dissiper au cours du troisième trimestre de 2003», souligne le rapport, qui sera présenté au Conseil économique et social de l'ONU, à son ouverture le 30 juin à Genève.
Nombre d'éléments sont aujourd'hui réunis pour amorcer un retour à une forte croissance, et le rapport fait à ce propos trois constats:
- Dans un environnement mondial marqué par un faible taux d'inflation, les sphères dirigeantes ont été en mesure de lancer des politiques encourageantes en matière de macro-économie et de fiscalité.
- Les stocks existants, réduits du fait de la faiblesse prolongée de la demande depuis 2000, doivent être renfloués pour faire face à une reprise de cette demande.
- Nombre de pays en développement bénéficient de meilleurs prix des produits de base -même s'ils restent à un niveau historiquement bas- et ceux qui sont en mesure d'emprunter sur le marché international des capitaux peuvent tirer avantage de taux d'intérêt bas.
La dépréciation du dollar
La dépréciation, largement anticipée, du dollar, du fait du gonflement du déficit extérieur des Etats-Unis, est un facteur qui complique la donne dans la perspective d'un redressement général. L'index commercial pondéré du dollar a fortement chuté depuis son record de 2001, précise le rapport dans un chapitre spécial consacré à l'impact de l'affaiblissement de la monnaie américaine.
La croissance des Etats-Unis a été le moteur de l'économie mondiale ces dernières années et la dépréciation du dollar devrait propulser la croissance de l'économie américaine, en intensifiant ses exportations. Mais un dollar déprécié tend à réduire les importations des Etats-Unis et à accroître la compétitivité de leurs produits face aux exportations des autres pays: de ce fait, souligne le rapport, le mouvement d'essor dans le reste du monde en est amoindri.
Plus inquiétant encore, une dépréciation prolongée devrait avoir un effet négatif sur les marchés financiers américains, dans la mesure où elle réduit les «retours» des investisseurs étrangers sur les biens financiers libellés en dollars.
«Cela pourrait conduire à un nouveau déclin des flux de capitaux vers les Etats-Unis et à un recours réduit au dollar, ce qui ne peut qu'accentuer sa dépréciation, explique le rapport. Si l'on entre dans ce cercle vicieux, tous les marchés financiers du monde seraient menacés».
Programme de développement
Un dollar déprécié est l'une des raisons qui mettent en évidence la nécessité de fonder un redressement mondial solide sur une base plus large que celle de la seule économie américaine, constate le rapport. Même si aujourd'hui les forces vives, aux Etats-Unis et dans d'autres pays industrialisés, peuvent être suffisamment puissantes pour amorcer un redressement, «elles ne seront probablement pas à même de soutenir, à elles seules, ce redressement au long de 2004.»
Le besoin d'une croissance plus large donne un caractère plus urgent à la nécessité de tenir le «nouvel engagement en faveur du développement» pris en 2001 et 2002. «Si l'on veut qu'une amélioration de la croissance se maintienne à moyen terme, il sera nécessaire de revitaliser la coopération internationale en faveur du développement, de manière à répondre à certains des défis essentiels auxquels est confrontée la croissance dans les pays en développement», prévient le rapport.
Un consensus international sur les politiques de développement et de coopération est intervenu à la conférence ministérielle de l'OMC (Organisation mondiale du Commerce) à Doha, à la Conférence internationale de Monterrey sur le financement du développement et au Sommet de Johannesburg sur le développement durable en 2001 et 2002. Alors que les progrès dans les différents domaines ont été mitigés, les économistes de l'ONU expriment une préoccupation particulière sur le chapitre du commerce.
Le rapport en appelle aux pays industrialisés leur demandant d'abolir les subventions à l'exportation et d'en finir avec les pratiques de dumping des produits agricoles sur les marchés du monde en développement. Et cela, dit-il, non pas au terme d'un marchandage, mais en vertu d'un geste unilatéral pour que s'ouvrent des négociations et que les pays développés se conforment aux principes du développement international. Il invite également les autres nations industrialisées à suivre l'exemple de l'Union européenne, qui a pris la décision, en 2000, d'abolir les tarifs douaniers sur toutes les importations en provenance des pays les moins développés, exception faite des armes.
Des progrès relativement sensibles ont été relevés en matière d'Aide publique au Développement (APD). Cette aide s'est accrue en 2002 en termes absolus et, marginalement, en proportion du revenu national brut des pays donateurs. De plus, les engagements pris à Monterrey sur la base des grands principes de développement, se traduiront, s'ils sont tenus, par des augmentations durables pour les années à venir.
Ces augmentations ne pourront cependant pas répondre aux besoins estimés: l'Aide publique devra doubler par rapport à son niveau de l'an 2000 si l'on veut réduire de moitié la pauvreté dans le monde d'ici à 2015.
La relation entre les politiques économiques et les objectifs de développement sera analysée dans la deuxième partie du rapport, qui sera publiée plus tard dans l'année. Ceux qui souhaitent se procurer le document trouveront ci-dessous les indications nécessaires.
Pour plus d'information, merci de contacter Tim Wall, à la section Développement du Département de l'information publique de l'ONU, tel: 1 (212) 963-5851; wallt@un.org.
Situation économique et sociale dans le monde 2003 (sales No. E.03.ii.c.1, ISBN 92-1-109143-8) from United Nations Publications, two UN Plaza, Room DC2-853, dept. PRES, New York NY 10017 USA, Tel. 800-253-9646 ou 1 (212) 963-8302, fax: 1 (212) 963-3489, e-mail: publicationss@un.org ou Section des ventes et Commercialisation, Bureau E-4, CH 1211, Genève 10, Suisse, tel: 41-22-917-2614, fax: 41-22-917-0027, e-mail: unpubli@unog.ch, Internet: http://www.un.org/publications.
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