LE COMITE PREPARATOIRE DE LA CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LES PAYS EN DEVELOPPEMENT SANS LITTORAL ET DE TRANSIT A OUVERT LES TRAVAUX DE SA PREMIERE SESSION DE FOND
Communiqué de presse DEV/2418 |
Comité préparatoire de la Conférence sur les pays
en développement sans littoral et de transit
1ère séance – matin
LE COMITE PREPARATOIRE DE LA CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LES PAYS EN DEVELOPPEMENT SANS LITTORAL ET DE TRANSIT A OUVERT LES TRAVAUX DE SA PREMIERE SESSION DE FOND
Le Comité intergouvernemental préparatoire de la Conférence ministérielle des pays en développement sans littoral et de transit et des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport de transit a ouvert ce matin les travaux de sa première session de fond. Ces derniers s’inscrivent dans le cadre de l’élaboration du document final de la Conférence ministérielle internationale qui se tiendra à Almaty, au Kazakhstan, les 28 et 29 août 2003.
Comme l’a rappelé M. Pier Benedetto Francese (Italie), Président du Comité préparatoire, les pays en développement sans littoral et de transit doivent faire face à des obstacles géographiques spécifiques liés principalement à l’absence d’accès à la mer. Ces pays se trouvent par conséquent éloignés des marchés mondiaux et doivent assumer des coûts élevés de transport et transit. Ils sont en outre tributaires des politiques de leurs voisins en matière de transit et ne dépendent donc pas uniquement d’eux-mêmes en matière de développement.
Le Comité préparatoire sera par conséquent chargé d’élaborer un projet de document final visant à répondre aux besoins des pays en développement sans littoral liés à la création de systèmes de transport de transit efficaces et fiables. Il devra offrir un cadre général de partenariat triangulaire entre les pays sans littoral, de transit et les pays donateurs en matière de développement des infrastructures de transport, de facilitation du commerce, de commerce international et de mesures d'appui internationales.
En effet, dans un contexte où sur les 30 pays en développement sans littoral et de transit, 16 appartiennent à la catégorie des pays les moins avancés (PMA), la Conférence ministérielle internationale représente, de l’avis du Président du Groupe des pays en développement sans littoral et de transit, M. Aloun Keo Kittikhoun (Lao), une occasion unique pour ces pays d’engager un dialogue sérieux qui contribuera principalement à l’amélioration des infrastructures et des systèmes de transport. Il s’agit en outre de la première conférence de haut niveau des Nations Unies qui vise leurs besoins particuliers et qui cherche à les intégrer dans l’économie mondiale.
Les représentants des pays en littoral et de transit qui ont pris la parole ce matin ont tous souhaité que le projet de document final tienne compte de leurs besoins propres, de la nécessité de leur offrir un accès sans entrave à la mer et d’en réduire les coûts afin d’améliorer l’efficacité de leurs exportations et de leur donner accès aux routes de transit sans paiement. Cependant, la représentante de la Chine a précisé que les accords proposés devront être équitables afin que les pays en développement de transit puissent dégager des recettes de l’offre de services à leurs voisins sans littoral. Dans son état actuel, a estimé pour sa part la représentante de l’Inde, le projet est long, répétitif, redondant, narratif et comprend des jugements de valeur trop généraux. A l’instar du représentant de l’Azerbaïdjan, elle a plaidé pour la formulation d’un projet de texte final pragmatique qui se fonde sur les accords régionaux et sous-régionaux existants.
A cet égard, les travaux préparatoires accomplis par les commissions régionales en amont de la Conférence ont été présentés comme des contributions essentielles à l’élaboration du projet de document final. Sur ce point, le représentant de la Grèce, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a lancé un appel pour une harmonisation entre les accords régionaux et internationaux afin d’éviter les chevauchements et les obligations contradictoires.
Au rang des propositions avancées pour surmonter les obstacles géographiques constitutifs des pays en développement sans littoral, M. Carlos Fortini, Secrétaire général adjoint de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a quant à lui évoqué la possibilité que ces pays axent leur stratégie sur l’attraction des investissements directs étrangers vers les secteurs industriels et les activités qui ne dépendent pas de la proximité de la mer. En la matière, l’émergence des systèmes de production fondés sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) a un potentiel réel.
En début de séance, outre son président, le Comité préparatoire a élu les dix vice-présidents suivants: Iran, Japon, Népal, Ethiopie, Lesotho, Namibie, Paraguay, Pérou, Arménie et Italie. Ces derniers ont été élus sur la base d’une répartition géographique équitable garantissant notamment la représentation de pays en développement sans littoral, de transit et des pays donateurs.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Arménie, Bolivie, Chili, Japon, Kazakhstan, Kirghizstan, Népal, Pakistan, Paraguay, Pérou, Iran, Japon, Ethiopie, Lesotho et Namibie. Les représentants de la Commission économique africaine, de la Commission économique pour l'Asie et le pacifique et de la Commission économique européenne sont également intervenus.
Le Comité préparatoire reprendra ses travaux cet après-midi à partir de 15 heures pour entamer les discussions sur le projet de document final de la Conférence d’Almaty.
Débat général
Présentant le rapport du Secrétaire général sur l’état d’avancement des préparatifs de la Conférence ministérielle internationale, M. ANWARUL K. CHOWDHURY, Secrétaire général de la Conférence, a rappelé que la Conférence représente une occasion unique pour les pays en développement sans littoral et de transit en vue d’engager un dialogue sérieux qui contribuera à l’amélioration des systèmes de transport. Les problèmes de ces pays sont liés à leur situation géographique défavorable et à l’insuffisance des infrastructures de transport. Ces pays doivent assumer des coûts additionnels pour leurs transactions nationales et internationales, ce qui constitue un obstacle majeur pour l’entrée de ces pays sur le marché international. Le succès ou l’échec de leurs transactions est déterminé par les possibilités existantes en matière de transport et de coûts. On estime à 49% les dépenses d’exportation que de nombreux pays en développement d’Afrique sans littoral consacrent aux transports. Les coûts élevés des transports ont un impact sur le développement des pays sans littoral. Les bénéfices et les investissements diminuent avec un impact négatif sur leur croissance. Ces pays attirent moins le capital privé.
En raison de ces contraintes, les pays en développement sans littoral se trouvent être parmi les pays en développement les plus pauvres. Sur 30 pays en développement sans littoral, 16 figurent parmi les pays les moins avancés (PMA). Ces dernières années, la communauté internationale a de plus en plus pris conscience de ces difficultés, notamment par le biais de la Déclaration du Millénaire de l’an 2000 qui a lancé un appel pour la constitution d’un partenariat mondial en vue de répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et de transit. La Conférence ministérielle internationale est la première conférence de haut niveau des Nations Unies qui vise leurs besoins particuliers et qui cherche à les intégrer dans l’économie mondiale. Cette Conférence représente une tentative d’adopter un programme d’action sérieux qui tiendra compte des besoins mutuels de ces pays, de la nécessité de leur offrir un accès sans entrave à la mer et d’en réduire les coûts afin d’améliorer l’efficacité de leurs exportations et de leur donner accès aux routes de transit sans paiement. Les pays en développement de transit doivent quant à eux pouvoir dégager des recettes de l’offre de services à leurs voisins sans littoral.
Un travail de consultations à large participation a été entrepris pour élaborer un cadre conceptuel. Cinquante hauts fonctionnaires venant de plus de 29 institutions des Nations Unies se sont réunis avec des représentants de pays en développement sans littoral et de transit et des pays donateurs afin de lancer le processus préparatoire. La Conférence se concentrera sur un programme particulier dont les résultats seront axés sur l’action. Cela représente une entreprise commune des Nations Unies dont le seul objectif est de formuler un programme pour la formation de systèmes de transit efficaces dans le monde avec la participation de tous ceux qui le souhaitent. La Chambre de commerce internationale a été invitée à mobiliser le secteur privé. Les niveaux régionaux et sous-régionaux sont également importants. C’est pourquoi, trois réunions régionales ont été convoquées afin d’évaluer les systèmes de transport et de transit en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Le rôle de chef de file des commissions régionales a permis de progresser dans l’organisation et les préparatifs de la Conférence. Une campagne pour mobiliser des fonds a en outre été lancée et, à cet égard, nous remercions le Japon, la Grèce, l’Italie, la Suisse et l’Union européenne qui, par leurs contributions généreuses, ont facilité le processus préparatoire. La Banque mondiale y a également participé activement et élabore actuellement un document de base sur l’investissement en matière de transport dans les pays en développement sans littoral et de transit. La CNUCED a aussi élaboré des documents techniques sur le système de transport et publié des documents d’ensemble sur les problèmes de transports et de transit. Ces publications passent en revue les systèmes de transit dans le monde. Le Département de l’information des Nations Unies a commencé une campagne de publicité pour la Conférence ministérielle et a publié une affiche et une brochure. Cela a bien fonctionné pour attirer l’attention du monde sur les besoins particuliers des pays en développement sans littoral et de transit. Le site Internet contient aussi des informations utiles concernant la Conférence. Des contacts réguliers ont été entretenus avec le pays hôte afin de passer en revue les installations faites pour la Conférence et tous les aspects techniques liés à la Conférence.
Les délais prévus par l’Assemblée générale pour compléter les préparatifs étaient très brefs. Les réunions préparatoires régionales devaient être conclues en quatre mois. Face à ce calendrier, le premier projet de conclusions finales a été établi en ayant recours à différentes ressources, notamment des résolutions pertinentes des Nations Unies, des rapports et des études de la CNUCED et d’organisations régionales. Nous formulons l’espoir que ce projet de texte facilitera le travail du Comité préparatoire afin qu’il puisse se mettre d’accord sur le programme d’action.
M. CARLOS FORTIN, Secrétaire général adjoint de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a rappelé que depuis sa création en 1964, la CNUCED s’est impliquée sans relâche dans la question des pays en développement sans littoral. Il a donc attiré l’attention sur le document politique de la CNUCED intitulé «Les défis et les opportunités relatives à l’amélioration des systèmes de transit et au développement économique des pays sans littoral et de transit». La CNUCED, a-t-il expliqué, propose une stratégie en trois points à savoir le développement de réseaux adéquats de transport et la mise en place de systèmes de transit efficaces; l’expansion du commerce régional et l’intégration régionale afin d’attirer les investissements directs étrangers (IDE) sur une base sous-régionale; et la promotion de ces investissements pour financer les activités du secteur industriel qui ne dépendent pas de la distance par rapport aux lieux d’exportation. Au niveau international, le Secrétaire général a plaidé pour un accès préférentiel des produits des pays sans littoral aux marchés et le renforcement des mesures préférentielles existantes. Il a rappelé, en la matière, que lors de la Conférence ministérielle de Doha organisée par l’OMC, les participants ont convenu de négocier les articles V, VII et X du GATT, relatifs respectivement à la liberté de transit, les taxes et les formalités liées aux importations et aux exportations; et à la publication et à l’administration des règles commerciales.
En règle générale, a-t-il insisté, les pays en développement sans littoral devraient axer leur stratégie sur l’attraction des investissements directs étrangers vers les secteurs industriels et les activités qui ne dépendent pas de la distance par rapport à la mer. En la matière, l’émergence des systèmes de production fondés sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) a un potentiel réel. Explicitant la stratégie préconisée par la CNUCED, le Secrétaire général adjoint a estimé que les désavantages géographiques des pays sans littoral peuvent se transformer en avantages s’ils encouragent des accords d’intégration régionale. Une autre opportunité serait, a-t-il poursuivi, le développement de couloirs qui peut permettre de surmonter le problème des infrastructures. Venant à la question des ressources, le Secrétaire général adjoint a prévenu que les schémas de financement purement privés des marchés d’infrastructures pourraient ne pas être possibles pour de nombreux pays sans littoral et de transit. Il a donc exhorté la communauté internationale à promouvoir de nouvelles modalités de financement tels que les fonds régionaux, la participation des institutions locales, le cofinancement ou encore les prêts de banque à banque.
Pour le Secrétaire général adjoint, la Conférence internationale doit être un tournant qui permette de mobiliser la volonté politique. La Conférence, a-t-il dit, pourrait se mettre d’accord sur des indicateurs de performances et les modalités de supervision et d’examen des progrès dans la mise en œuvre du nouveau Cadre mondial pour la coopération en matière de transit. La Conférence pourrait aussi reconnaître et souligner le rôle que peut jouer l’expansion commerciale et les investissements directs étrangers dans la réduction des coûts de transit, la promotion de la diversification économique, et, en conséquence, l’accélération du développement des pays sans littoral et de transit.
M. PIER BENEDETTO FRANCESE, Président du Comité préparatoire (Italie), a déclaré que l’absence d’accès à la mer des pays en développement est aggravé par l’éloignement des marchés mondiaux, ce qui impose de graves limites au développement social de ces pays. Les chefs de gouvernements présents à l’Assemblée du Millénaire ont reconnu ces contraintes ainsi que la nécessité d’offrir à ces pays une assistance financière afin de les aider à surmonter les obstacles qu’ils rencontrent. Les coûts de transport et de transit représentent le principal obstacle au commerce pour ce groupe de pays. C’est pourquoi, des infrastructures appropriées sur le territoire de ces pays et de leurs voisins sont essentielles. A cet égard, il est important de conclure des accords de coopération et d’harmoniser les politiques et programmes en la matière.
Dans la mesure où tant que les pays sans littoral et de transit manquent de capacité financière pour avoir accès aux couloirs de marchandises, l’appui de la communauté des donateurs est indispensable. La réduction des coûts de transport ne sera possible que si des efforts concertés sont réalisés et des procédures réglementaires et de gestion établies. La Conférence représente une occasion unique de réaffirmer les partenariats internationaux et l’engagement moral de la communauté internationale de répondre aux besoins de pays en développement sans littoral et de transit.
M. MANUEL CACERES (Paraguay), présentant les recommandations de la réunion régionale d’Asunción, a indiqué que les participants ont plaidé pour l’augmentation de l’aide des donateurs bilatéraux et multilatéraux et pour l’accès aux marchés internationaux conformément à l’article V des Accords du GATT relatif au transport de transit. Ils ont aussi rappelé la nécessité d’une plus grande coopération entre les pays sans littoral et les pays de transit conformément à la partie X de la Convention sur le droit de la mer relative au droit d’accès à la mer et à la liberté de transit. La réunion a, par ailleurs, encouragé des progrès sur les politiques de transport qui donnent la priorité aux pays en développement sans littoral et aux espaces intérieurs des pays de transit. La réunion d’Asunción, a encore indiqué le représentant, a souligné l’importance du plan d’action d’intégration des pays d’Amérique latine, Initiative IRSA, et fixé comme priorité l’amélioration des infrastructures le long des axes d’intégration. La réunion a en outre encouragé des initiatives pour faciliter les échanges commerciaux conformément aux accords bilatéraux, régionaux et internationaux.
La réunion s’est engagée à définir des mécanismes novateurs de financement pour augmenter les investissements dans des activités publiques dans les pays sans littoral et de transit de façon à inclure la participation des institutions multilatérales et des pays donateurs. La réunion a lancé un appel à ces institutions pour qu’elles assurent un plus grand financement aux infrastructures de transport de transit.
M. KOUMARE, représentant de la Commission économique régionale pour l’Afrique, a présenté les résultats de la réunion préparatoire régionale africaine organisée en collaboration avec la CNUCED, la Banque mondiale et les autres commissions régionales. L’Afrique compte 15 pays sans littoral et de transit dont 12 sont des PMA. Les coûts de transport représentent jusqu’à 55% de la valeur d’importation d’un produit, comme c’est le cas au Malawi. C’est pourquoi, la question de la compétitivité des produits africains est d’actualité, notamment dans le cadre du débat sur les subventions aux produits agricoles. Sept couloirs sont inactifs en Afrique du fait des conflits. Cela pose le problème de la diversification des couloirs, notamment pour le Mali dans le contexte du conflit ivoirien. C’est pourquoi, l’engagement politique pour appliquer les accords et conventions existants est essentiel pour faire fonctionner les mécanismes régionaux et créer un environnement propice aux investissements du secteur privé. Le programme politique pour l’Afrique subsaharienne se fonde sur la nécessité de développer le financement des infrastructures, de faciliter les procédures de communication et de veiller à ce que la diaspora contribue au développement de l’Afrique.
M-- --,. BARRY CABLE , Directeur du tourisme et des transports de la Commission économique pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a présenté le plan d’action régional, adopté en avril 2003, comme une véritable feuille de route pour le développement des pays sans littoral et de transit de la région. Le plan d’action, a-t-il expliqué, comprend huit rubriques relatives à l’action politique dans le domaine des transports, à l’amélioration de la coordination, au commerce et au transport, à la concurrence en matière de transport, à un meilleur contrôle, au renforcement des infrastructures de transit, à l’application des TIC, et au renforcement des ressources humaines. Le plan d’action identifie, entre autres, comme priorités, les mécanismes d’évaluation des progrès réalisés dans certains couloirs de transit. Le plan d’action, a encore dit le représentant, appelle l’attention sur les nouvelles possibilités qui se présentent aux pays sans littoral de devenir des pays liens. Le plan d’action, a-t-il conclu, défend une démarche intégrée qui tend à regrouper les infrastructures de transport de la région. Il appelle, ce faisant, à une harmonisation entre les accords régionaux et internationaux pour éviter les chevauchements et des obligations contradictoires.
M. ALOUNKEO KITTIKHOUN,Président du Groupe des pays en développement sans littoral et de transit, a rappelé que la communauté internationale se réunit pour la première fois aujourd’hui pour examiner les besoins particuliers des pays sans littoral et de transit en développement. Nous sommes handicapés du point de vue géographique géographique en raison de l’absence d’accès à la mer, de l’isolement et de l’éloignement par rapport aux marchés mondiaux et du coût élevé des transports. Mais il y a plus grave: nos pays sont tributaires des politiques des autres en matière de transit. Tout cela fait que les pays en développement sans littoral et de transit sont particulièrement vulnérables. Nous avons donc besoin du soutien actif de la communauté internationale et la décision de convoquer une grande conférence internationale reflète la priorité élevée que la communauté mondiale accorde aux problèmes de ce type de pays. Nous accordons beaucoup d’importance à la Conférence d’Almaty. Nos attentes sont élevées car les résultats de la Conférence auront des conséquences à long terme sur le développement de nos pays. Le programme d’action qui sera approuvé décrira les priorités élevées des pays sans littoral et de transit pour ce qui est de la mise en place de systèmes de transit efficaces. Nous formulons l’espoir que toutes les parties prenantes manifesteront leur soutien dans un esprit de coopération.
M. KAZHMURAT NAGMANOV, Ministre des transports et des communications du Kazakhstan, a souhaité que le futur programme d’action d’Almaty devienne une véritable plateforme pour une interaction réelle entre toutes les parties concernées. Le Kazakhstan, a-t-il confié, s’attend à un plan d’action qui mette l’accent sur la promotion de la coopération régionale et sous-régionale en matière de transport de transit. Il s’attend aussi à ce que les partenaires de développement renforcent leur aide et leur appui à ces efforts. Les prochaines discussions devraient permettre d’harmoniser les approches des parties concernées. Le Kazakhstan espère, en conséquence, une participation active des institutions internationales et des Etats Membres.
M. ADAMANTIOS TH. VASSILAKIS (Grèce), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays candidats et des pays associés, a souhaité que la coopération en matière de transport de transit se fonde sur un cadre de principes visant à fournir des systèmes de transport durables du point de vue économique, social, financier, institutionnel et écologique. Une approche rigide et uniforme pour tous les cas ne saurait être appropriée, compte tenu des spécificités de chaque pays. Le programme d’action devrait être suffisamment souple pour s’adapter aux besoins de chaque pays concerné. L’Union européenne souligne donc l’importance d’une cohérence entre les stratégies de transport et les stratégies nationales de développement durable. Les programmes et stratégies de transport doivent tenir compte des aspects écologiques et inclure des mesures visant à diminuer l’impact écologique aux niveaux local et mondial, a insisté le représentant.
M. Vassilakis a poursuivi en souhaitant aussi que la Conférence ne donne pas lieu à un programme d’action long et détaillé mais plutôt à un document traitant des problèmes d’application dans des domaines qui caractérisent les problèmes spécifiques des pays sans littoral. Pour l’Union européenne, ces problèmes sont l’intégration régionale, la mise en place des infrastructures et des services de transport, la mise au point de politiques publiques saines tant aux niveaux national que local, et la facilitation du commerce et du transport dont la modernisation des services douaniers. L’intégration régionale a un rôle clef à jouer dans la résolution des problèmes auxquels sont confrontés les pays sans littoral, a insisté le représentant en soulignant la détermination de l’Union européenne à promouvoir et à appuyer cette intégration.
Quant à la question des ressources, le représentant a estimé que, compte tenu du lourd financement que cela suppose, il faut trouver des mécanismes novateurs de financement et encourager l’implication du secteur privé par le biais de la commercialisation et de la privatisation. Le représentant a aussi espéré que les participants à la Conférence appuieront le renforcement des dispositions des Accords du GATT relatives à la liberté de transit. Les négociations doivent viser à simplifier les procédures de transit, en particulier, à encourager la mise en place de systèmes de corridors et de transit efficaces. Le travail de l’OMC en la matière est une occasion unique de donner l’élan politique nécessaire à l’amélioration des mesures de transit, a conclu le représentant.
M. . YASHAR ALIYEV , (Azerbaïdjan) a rappelé qu’une coopération efficace des pays sans littoral avec les pays de transit est essentielle. Le bon développement des infrastructures de transport devrait entraîner une réduction des coûts de transit afin que les pays en développement sans littoral et de transit participent davantage aux échanges mondiaux et contribuent à la lutte contrer la pauvreté. Notre pays connaît des circonstances particulières dans la mesure où il constitue un pont entre deux continents. Pour revitaliser cette fonction de carrefour, nous avons pris une série d’initiatives et avons passé un accord-cadre pour le transport international et le développement d’un couloir de transport. Cependant, nos capacités de développement sont fortement entravées par le fait que 20% de notre territoire est frappé par le blocus d’un Etat voisin qui représente une grave menace pour le développement dans le sud du Caucase. En ce qui concerne la Conférence ministérielle, nous estimons que la création d’un environnement propice aux transports est essentielle et qu’il est important de renforcer un accès prévisible aux marchés mondiaux pour les exportations des pays en développement sans littoral et de transit.
M. SAAVEBRA WEISE (Bolivie) a rappelé que la Bolivie est un des seuls pays sans littoral qui a perdu sa façade maritime à la suite d’une guerre. Par pragmatisme et sans renoncer à retrouver cette façade par les voies qui lui seront offertes, la Bolivie entend participer aux travaux relatifs à la Conférence d’Almaty avec un esprit constructif.
A son tour, Mme WADHWA (Inde) a souligné la tâche considérable qui est de finaliser le projet de texte final de la Conférence ministérielle. Dans son état actuel, a estimé la représentante, le projet est long, répétitif, redonnant, narratif et comprend des jugements de valeur trop généraux. Compte tenu des limites de temps, l’Inde est disposée à explorer des solutions concrètes pour faire avancer les négociations. La représentante a, à cet égard, attiré l’attention du Comité préparatoire sur les questions qu’elle juge importantes. Elle a ainsi plaidé pour la formulation d’un projet de texte final pragmatique qui porte sur la question de la coopération en matière de transport de transit et qui tienne compte des besoins tant des pays sans littoral que des pays de transit. Il a aussi souhaité que le projet de texte final se fonde sur les accords régionaux et sous-régionaux existants. Attirant l’attention sur les problèmes auxquels sont confrontés les pays de transit, elle a souhaité que les principes universellement reconnus comme les articles I à V de la Convention de la mer soient inscrits dans le projet de document. Cela est d’autant plus important, a-t-elle expliqué, que ces articles traitent de la question importante de la sécurité des pays de transit.
M. . AFSAR(Pakistan) a rappelé qu’en tant que pays en développement de transit, le Pakistan est conscient de ses responsabilités envers les pays sans littoral. C’est pourquoi, nous avons ratifié des accords régionaux concernant le transport des marchandises. Nous formulons l’espoir que le projet de texte final de la Conférence ministérielle sera concis, pragmatique et intégré tout en étant centré sur la mobilisation de ressources techniques et financières.
M. me CHAI XIAOLIN (Chine) a rappelé que son pays souhaite contribuer au règlement des problèmes que rencontrent les pays sans littoral pour qu’ils prennent pleinement part au développement. Cependant, la Chine connaît des problèmes financiers et techniques en matière de transport et de transit. Les pays sans littoral et de transit doivent donc coopérer dans le cadre de partenariats profitables à tous. En matière de transit, les efforts des pays sans littoral et de transit ne suffisent pas. Ils doivent profiter d’un appui de la communauté des donateurs.
M. ----(MAURTUA DE ROMAÑA (Pérou) a attiré l’attention du Comité préparatoire sur l’Initiative IRSA qui défend l’idée d’axes d’activités et de développement par la coopération en matière de transport, d’énergie et de télécommunications afin de créer des espaces d’intégration et de développement communs. Pendant le sommet du Groupe de Rio qui vient de s’achever, le Pérou a présenté un document sur des modalités de financement novatrices, a encore indiqué le représentant. Il a ainsi expliqué que son pays a avancé l’idée de créer un fonds d’affectation spéciale pour les investissements dans les transports publics et les infrastructures. Il a aussi défendu l’idée d’établir trois autorités régionales d’investissement qui devraient financer les projets de l’IRSA. Le représentant a donc souhaité que le programme d’action d’Almaty reprenne l’Initiative IRSA et les propositions sur les modalités de financement.
M. ARJUN BAHADUR THAPA (Népal) a rappelé que les pays sans littoral se trouvent isolés des marchés et que leur commerce extérieur est affecté par les coûts élevés des transports. Dans le même temps, les recettes d’exportation ont baissé, ce qui est aggravé par le fait que nous devons payer les services de transport en devises. Nous demandons donc à la communauté internationale d’envisager de coopérer pour renforcer leur commerce extérieur et réduire les coûts de transport. Nous soutenons en outre les priorités et les mesures identifiées dans le projet de programme d’action et estimons qu’il est nécessaire d’établir des partenariats triangulaires entre les pays sans littoral, de transit et les pays donateurs.
M. ---(HOVHANNIBYAN (Arménie) a souligné la situation particulière des pays sans littoral à économie en transition. Il s’est, à cet égard, associé à la déclaration de l’Union européenne qui a parlé de l’importance de l’intégration régionale. Il a donc appuyé vigoureusement le renforcement du projet de programme d’action à cet égard. Le représentant a aussi voulu que ce programme soit plus vigoureux en ce qui concerne les dispositions relatives à l’assistance technique et au rôle des investissements directs étrangers (IDE). Il a aussi souhaité que le futur programme d’action condamne les mesures économiques unilatérales qui ont un impact négatif sur la coopération régionale et l’ouverture des systèmes commerciaux. L’Arménie souffre, en effet, d’un blocus imposé par la Turquie et l’Azerbaïdjan pour des raisons purement politiques, a-t-il indiqué.
M. ZEPEDA (Chili) a, à son tour, souligné la pertinence de l’Initiative IRSA. Intervenant également, M. Ferrer Capel, Commission économique pour l’Europe (CEE), a invité les pays sans littoral à participer aux réunions des organes de la CEE chargés de maintenir à jour les données relatives à la mise en œuvre des accords et conventions relatifs au transport de transit et de contrôle des marchandises aux frontières. Il a appelé l’attention sur les divers programmes mis au point par la CEE en faveur des pays sans littoral et, ce, en coopération avec les autres Commissions régionales. Une des questions à laquelle se consacre la CEE est l’amélioration de la sécurité routière, a encore indiqué le représentant avant de dire la détermination de sa Commission à participer activement aux travaux préparatoires et à la Conférence d’Almaty. Présentant son pays comme un pays entouré par la mer (sealocked country), M. MOTOMURA (Japon) a encouragé les pays sans littoral et les pays de transit à nouer des partenariats et s’approprier les différents programmes en leur faveur. A cet égard, le Japon a rappelé l’importance de l’assistance technique que son pays fournit, en particulier dans le domaine des infrastructures et du renforcement des capacités. En concluant, il a plaidé pour des questions telles que la facilitation des échanges commerciaux par l’harmonisation des procédures douanières; le renforcement de la coopération régionale pour permettre aux pays de transit de jouer leur rôle; et la conclusion d’accords de transport sous-régionaux.
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