LA CONFERENCE DU DESARMEMENT ENTEND LES INTERVENTIONS DE LA FRANCE, DES ETATS-UNIS, DU JAPON, DU MEXIQUE ET DE LA RUSSIE
Communiqué de presse CD/G/590 |
LA CONFERENCE DU DESARMEMENT ENTEND LES INTERVENTIONS DE LA FRANCE, DES ETATS-UNIS, DU JAPON, DU MEXIQUE ET DE LA RUSSIE
La France rend compte des conclusions du G8 sur les questions de sécurité
GENEVE, le 5 juin -- La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, des déclarations de la France sur les conclusions du Sommet du G8 s'agissant des questions de sécurité; des États-Unis et de la Fédération de Russie sur l'entrée en vigueur du Traité de Moscou entre les deux pays sur la réduction des armes stratégiques offensives; du Japon, qui présidera la première réunion des États sur le commerce illicite des armes légères et de petit calibre en juillet; et du Mexique, qui s'est prononcé pour une plus grande participation des organisations non gouvernementales aux travaux de la Conférence du désarmement.
La France a souligné que la sécurité internationale constitue un volet important des travaux du G8, qui s'est réuni à Evian du 1er au 3 juin dernier. Le Sommet du G8 d'Evian a entériné cinq textes visant à améliorer la sécurité internationale, et notamment une déclaration politique sur la non-prolifération des armes de destruction massive, évoquant notamment la Corée du Nord et l'Iran. Il s'est également félicité de la prochaine tenue de la réunion des États sur le commerce illicite des armes légères et de petit calibre à New York en juillet 2003.
À cet égard, le Japon, qui présidera cette première réunion biennale a estimé qu'elle offrira une occasion importante pour donner une nouvelle impulsion à la promotion de la mise en œuvre du Programme d'action adopté en 2001 par la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.
Les États-Unis ont pour leur part rappelé que les dirigeants du G8 ont réaffirmé leur engagement à respecter les dispositions du Traité de non-prolifération nucléaire, de la Convention sur les armes chimiques et de la Convention sur les armes biologiques. Avec l'entrée en vigueur du Traité sur la réduction des armes stratégiques offensives, marquée par l'échange des instruments de ratification le 1er juin dernier à Saint-Pétersbourg, entre les Présidents des États-Unis et de la Russie, ces faits récents devraient être salués par l'ensemble des membres de la Conférence comme une importante contribution à la cause du désarmement nucléaire.
La Russie a souligné que la signature dimanche du Traité sur la réduction des armes stratégiques offensives montre l'attachement de la Russie et des États-Unis au nouveau partenariat fondé sur la sécurité commune sur la base de la coopération, de la transparence et de la prévisibilité et renforce le régime de non-prolifération nucléaire. La Russie considère par ailleurs qu'il est prioritaire d'interdire le placement d'armes nucléaires et d'armes en général dans l'espace extra-atmosphérique et souhaite que les travaux sur la question commencent au plus vite au sein de la Conférence du désarmement dans le cadre d'un programme de travail équilibré.
Le Mexique a souligné la valeur ajoutée qu'apporte aux travaux de la Conférence la participation des organisations non gouvernementales et a estimé qu'il est dans l'intérêt de la Conférence et de l'attachement de tous à une plus grande transparence de permettre, à l'instar de nombreuses autres instances, une plus grande participation de la société civile dans ses travaux.
La prochaine séance plénière de la Conférence du désarmement se tiendra à 10 heures, le jeudi 12 juin.
Déclarations
M. HUBERT DE LA FORTELLE (France) a présenté à la Conférence du désarmement les principales conclusions sur les questions de sécurité du récent Sommet du G8, tenu à Evian du 1er au 3 juin. Il a également exprimé la reconnaissance de son pays aux autorités suisses avec lesquelles les autorités françaises ont œuvré en étroite coopération pour la bonne organisation du Sommet. Il a souligné que la sécurité internationale constitue un volet important des travaux du G8. Il convient à cet égard de souligner l'importance de la prolifération des armes de destruction massive dans plusieurs pays, son incidence négative sur la sécurité internationale et la nécessité de la prévenir efficacement.
Le Sommet du G8 d'Evian a entériné cinq textes visant à améliorer la sécurité internationale, a indiqué M. de la Fortelle. S'agissant du partenariat mondial du G8, un plan d'action pour l'avenir a été défini sur, notamment, les questions de l'universalisation des principes de non-prolifération, les contributions financières, l'élargissement du partenariat, la sensibilisation. Enfin, une déclaration politique a été adoptée sur la non-prolifération des armes de destruction massive, évoquant notamment la Corée du Nord et l'Iran.
Le Sommet du G8 a aussi convenu d'améliorer la sécurité des sources radioactives, une déclaration politique vise notamment à répertorier les éléments du code de conduite de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur la sûreté et la sécurité des sources radioactives qui sont le mieux à même d'empêcher les terroristes d'avoir accès à des sources radioactives à haut risque; à encourager tous les pays à renforcer leurs contrôles des sources radioactives et à observer le code de conduite; à développer la coopération en matière de localisation, de récupération et de sécurisation des sources radioactives à haut risque; à soutenir et à faire progresser le programme de l'AIEA dans le domaine, y compris par l'affectation de moyens supplémentaires au fonds de sécurité nucléaire; et à organiser en France en 2005, conjointement avec l'AIEA, une conférence internationale sur le problème des sources radioactives.
Le G8 a aussi adopté un plan d'action afin de garantir la sécurité des sources radioactives : soutien à l'action de l'AIEA, soutien aux États les plus vulnérables, mécanismes de contrôle des sources radioactives, conférence internationale en France en 2005 sur les sources radioactives. A également été adopté, un plan d'action destiné à renforcer les capacités de lutte contre le terrorisme. À ce titre, un groupe d'action contre le terrorisme a été créé. Au titre du plan d'action pour l'Afrique, le G8 s'est engagé à une collaboration plus étroite en matière de déminage, d'armes légères et de petit calibre et, plus largement, en faveur de la sécurité humaine. Enfin, dans les conclusions de la Présidence, le G8 se félicite de la prochaine tenue de la réunion des États sur le commerce illicite des armes légères et de petit calibre aux Nations Unies en juillet 2003. (Les documents présentés par M. de la Fortelle peuvent être consultés sur le site Internet de la Mission française: www.delegfrance-cd-geneve.org).
M. SHERWOOD MCGINNIS (États-Unis) a attiré l'attention sur un événement important intervenu au cours du week-end passé qui constitue un pas historique vers un monde plus sûr et en sécurité. Le 1er juin dernier, à Saint-Pétersbourg, le Président George W. Bush des États-Unis et le Président Vladimir Poutine de Russie ont échangé les instruments de ratification du Traité sur la réduction des armes stratégiques offensives, ou le Traité de Moscou, qui est ainsi entré en vigueur ce jour là. Cet effort conjoint démontre à nouveau, de la façon la plus concrète possible, l'engagement constant des États-Unis et de la Russie en faveur du désarmement.
Le Traité de Moscou prévoit une réduction de deux-tiers des arsenaux d'ogives nucléaires stratégiques des États-Unis et de la Russie. Il témoigne à nouveau de la transformation rapide des rapports entre les deux pays, qui a radicalement modifié l'environnement de sécurité internationale. Rappelant que les dirigeants du G8, au Sommet d'Evian, ont réaffirmé leur engagement à respecter les dispositions du Traité de non-prolifération nucléaire, de la Convention sur les armes chimiques et de la Convention sur les armes biologiques, M. McGuinnis a estimé que l'ensemble des membres de la Conférence s'associeront aux États-Unis pour saluer l'importante contribution à la cause du désarmement nucléaire que représentent ces faits récents
MME KUNIKO INOGUCHI (Japon), a souligné que la réunion des États sur le commerce illicite des armes légères et de petit calibre, dont le G8 a salué la tenue prochaine à New York, est la première réunion biennale d'États chargée d'examiner la mise en œuvre nationale, régionale et internationale du Programme d'action qui a été adopté en 2001 par la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects. La réunion offrira une occasion importante pour donner une nouvelle impulsion à la promotion de la poursuite de la mise en œuvre du Programme d'action.
En tant que président-désigné de la réunion, Mme Inogushi a déclaré qu'elle avait mené plusieurs consultations élargies, tant à Genève qu'à New York, pour discuter des questions de procédure telles que le calendrier, l'ordre du jour et le règlement intérieur. Elle a en outre indiqué qu'elle se rendrait à New York en fin de semaine pour rencontrer de façon informelle des candidats au bureau de la réunion, à savoir des représentants du Canada, du Costa Rica, de la République tchèque, de la République démocratique du Congo, de l'Équateur, de l'Iran, de l'Italie, des Pays-Bas, du Nigéria, du Pérou, des Philippines, de la Serbie-et-Monténégro, de la Slovénie et de l'Ouganda. Elle espère que cette réunion sera productive pour préparer la réunion du mois de juillet.
M. GUSTAVO ALBÍN (Mexique) a abordé la question de la participation de la société civile aux travaux de la Conférence du désarmement, suite à l'invitation de l'Ambassadrice d'Irlande - qui présidait la Conférence le mois dernier -, de présenter des propositions sur la question. Pour sa part, le Mexique est convaincu de la valeur ajoutée qu'apporte aux travaux de la Conférence la participation des organisations non gouvernementales, dont plusieurs réalisent un travail de qualité dans le domaine du désarmement. Ce sont des acteurs de premier plan dans la promotion de la cause du désarmement et leurs idées contribuent à la réflexion au sein de la Conférence.
C'est pourquoi le Mexique invite toutes les délégations à poursuivre les consultations sur la base de la proposition de l'Irlande et de l'avis du Conseiller juridique des Nations Unies selon lequel il n'y a rien dans le règlement de la Conférence qui interdise d'inviter les organisations non gouvernementales aux réunions de la Conférence du désarmement et d'établir les règlements pour leur participation. Dans l'intérêt de la Conférence et de l'attachement de tous à une plus grande transparence, il faut que l'unique organe multilatéral de négociation dans le domaine du désarmement s'adapte à son époque et permette, à l'instar de nombreuses autres instances, une plus grande participation de la société civile dans ses travaux.
M. ANTON VASILIEV (Fédération de Russie) a souligné que le Traité sur la réduction des armes stratégiques offensives est entré en vigueur en juin 2003, montrant l'attachement de la Russie et des États-Unis au nouveau partenariat fondé sur la sécurité commune sur la base de la coopération, de la transparence et de la prévisibilité. Une telle coopération répond aux intérêts du renforcement de la stabilité stratégique et de la sécurité internationale. Ayant contracté l'engagement de diviser par trois leurs capacités nucléaires stratégiques, la Russie et les États-Unis confirment la pertinence de ce processus de désarmement nucléaire. Cet accord apporte une contribution réelle et renforce le régime de non-prolifération nucléaire, ce qui est particulièrement d'actualité compte tenu de la lutte contre le terrorisme international qui porte atteinte à la stabilité.
Abordant la question de la prévention d'une course aux armements dans l'extra-atmosphérique, M. Vasiliev a rappelé que la Russie a considère qu'il est prioritaire d'interdire le placement d'armes nucléaires et d'armes en général dans l'espace extra-atmosphérique. La Fédération de Russie souhaite que les travaux commencent au plus vite au sein de la Conférence du désarmement dans le cadre d'un programme de travail équilibré. Il a rappelé les nombreuses propositions faites par la Fédération de Russie et d'autres pays sur cette question et s'est dit convaincu qu'un accord dans ce domaine contribuerait de manière efficace de la mise en œuvre d'une activité pacifique spatiale, au développement d'une coopération multilatérale, conformément au droit international, et renforcera les normes juridiques de protection des objets qui se trouvent déjà dans l'espace, mais aussi des objets futurs. La Russie a présenté des initiatives pour renforcer la transparence et la confiance dans ce domaine. Pour sa part, la Russie a commencé à mettre ces idées en application, notamment en annonçant sur Internet les futurs lancements d'objets dans l'espace. Il a lancé un appel à toutes les puissances qui réalisent des lancements spatiaux à suivre cet exemple.
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