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CD/G/581

CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT : L'ÉGYPTE APPELLE À UNE APPLICATION JUSTE DES RÉSOLUTIONS CONCERNANT LE MOYEN-ORIENT

20/03/03
Communiqué de presse
CD/G/581


CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT : L'ÉGYPTE APPELLE À UNE APPLICATION JUSTE

DES RÉSOLUTIONS CONCERNANT LE MOYEN-ORIENT


La Turquie annonce sa ratification

de la Convention sur les mines antipersonnel


Genève, le 20 mars -- La Conférence du désarmement a entendu, ce matin les déclarations de la Turquie, de la Belgique, du Japon, de la Bulgarie et de l'Égypte.


     L'Égypte a notamment souligné que le recours à la force n'entraînera que plus d'incertitude, d'instabilité dans les relations internationales, la mort de nombreux innocents et l'escalade de la violence.  S'agissant de l'évolution de la situation en Iraq, toutes les négociations qui ont été menées et tous les efforts déployés auraient dû permettre de parvenir à un règlement pacifique de la question.  L'Egypte regrette que l'application des résolutions des Nations Unies sur le Moyen Orient obéisse au principe de deux poids, deux mesures et souligne que la question du Moyen Orient doit être traitée dans un cadre global.


     La Turquie a annoncé que le parlement turc a adopté à l'unanimité, le 12 mars dernier, la loi ratifiant la Convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel.  La Belgique, qui préside la quatrième Assemblée des États parties à la Convention, a félicité la Turquie pour cette ratification, encourageant les autorités turques à finaliser la procédure d'accession pour que le pays puisse déposer son instrument en même temps que la Grèce.  Elle a ajouté que, malgré les temps troublés que nous vivons, la Belgique est confiante que les États parties à la Convention interdisant les mines antipersonnel respecteront leurs engagements.


La Bulgarie a regretté le blocage et l'absence de progrès substantiels au sein de la Conférence du désarmement et a apporté son soutien à l'initiative de groupe des cinq ambassadeurs pour un programme de travail.  Le Japon a pour sa part a informé la Conférence d'un séminaire qui se tiendra le 28 mars prochain sur les régimes de vérification, en particulier s'agissant du traité interdisant la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires.


À l'ouverture de la séance, l'Ambassadrice d'Irlande, Mme Mary Whelan, qui entame un mandat de quatre semaines à la présidence de la Conférence, a déclaré que l'Irlande, qui préside pour la première fois la Conférence du désarmement, espère vivement contribuer, avec le soutien des délégations, à


surmonter l'incapacité dans laquelle se trouve actuellement la Conférence de parvenir à un accord sur son programme de travail.  Elle a prévenu que la pertinence de la Conférence sera gravement remise en question si elle continue à agir comme si elle n'avait aucun rôle à jouer dans les efforts pour progresser sur les questions de désarmement multilatéral.  Mme Whelan a rappelé que le groupe des Cinq Ambassadeurs avait proposé un programme de travail sur des points de l'ordre du jour faisant déjà l'objet d'un accord.  Plus de 40 délégations ont eu des réactions favorables à la proposition et aucune délégation ne l'a rejeté.  Elle a invité le groupe des Cinq Ambassadeurs à présenter à la Conférence le résultat de leurs consultations et les perspectives concernant leurs propositions au mois de mai après la pause dans les travaux de la Conférence.  Elle a aussi encouragé les délégations qui ont des réserves sur la proposition à examiner de près d'autres propositions pouvant recueillir un plus large consensus afin de permettre à la Conférence de commencer ses travaux quant au fond.


     La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra le jeudi 27 mars, à 10 heures.


Déclarations


M. MURAT ESENLI (Turquie) a annoncé que le parlement turc a adopté à l'unanimité, le 12 mars dernier, la loi n°4824 ratifiant la Convention d'Ottawa (sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction).  Rappelant qu'à cause de la situation sécuritaire autour du pays, la Turquie n'avait pu signer la Convention au moment de son adoption, M. Esenli a précisé que son pays avait néanmoins agi en conformité avec la plupart des articles de la Convention.  Le représentant a cité l'élimination des toutes les mines antipersonnel le long de la frontière avec la Bulgarie, ainsi que de 10 875 mines le long de ses autres frontières.  En outre, la Turquie a contribué aux efforts internationaux pour l'élimination des mines antipersonnel par le biais d'une assistance technique et financière.  Au niveau national, la Turquie a déployé d'importants efforts en matière d'éducation et de réhabilitation des victimes.


     M. JEAN LINT (Belgique) a félicité les membres du parlement turc, qui ont adopté à l'unanimité la Convention interdisant les mines antipersonnel.  M. Lint a encouragé les autorités turques à finaliser la procédure d'accession pour que la Turquie puisse déposer rapidement son instrument en même temps que la Grèce, selon l'engagement qui avait été annoncé dans cette même enceinte.  Il serait hautement apprécié que le dépôt simultané des instruments auprès du Secrétaire général des Nations Unies ait lieu avant la fin de ce mois.


     Malgré les temps troublés que nous vivons, la Belgique est confiante que les États parties à la Convention interdisant les mines antipersonnel respecteront leurs engagements.  C'est pourquoi, en tant que Président de la quatrième Assemblée des États parties, M. Lint lance un appel solennel à tous les États en dehors de la Convention de respecter, dans tout conflit dans lesquels ils pourraient être engagés, la norme internationale créée par la Convention et de s'abstenir d'utiliser des mines anti-personnel, compte tenu des effets humanitaires désastreux de ces armes inhumaines sur des populations civiles innocentes longtemps après la fin des hostilités.  Il a en outre encouragé les États qui ne sont pas encore parties à la Convention de la ratifier ou d'accéder dans les meilleurs délais.


     MME KUNIKO INOGUCHI (Japon) a informé la Conférence que le Japon organisera, le 28 mars prochain, en collaboration avec l'Australie et l'Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR); un séminaire intitulé « Promouvoir la vérification dans les traités multilatéraux de contrôle des armements - futurs régimes de vérifications, en particulier le traité FMCT».  Cet atelier constitue une part importante de l'effort du Japon pour engager la discussion sur les questions prioritaires du désarmement et du contrôle des armements.  L'objet de cet atelier sera de tirer les leçons des régimes de vérification multilatéraux déjà existants et de discuter comment ces leçons peuvent être incorporées dans la création de nouveau régimes, en particulier, dans le cadre d'un FMCT (traité interdisant la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires).  La séance du matin sera consacrée aux discussions sur les leçons générales à tirer des régimes existants tandis que celle de l'après-midi se concentrera sur la vérification dans le cadre du FMCT. 


     M. DIMITER TZANTCHEV (Bulgarie) a exprimé sa frustration quant blocage et à l'absence de progrès substantiels au sein de la Conférence du désarmement depuis 1999.  À cet égard, il a apporté son soutien à l'initiative de groupe des ambassadeurs Dembri, Lint, Reyes, Salander et Vega, estimant que cette initiative constitue un outil prêt à l'emploi pour autant qu'une volonté politique la soutienne.  Il a en particulier salué la souplesse et le caractère évolutif de cette initiative et s'est dit prêt à mettre immédiatement en œuvre cette proposition.


     Le représentant bulgare a en outre informé la Conférence que son pays a ratifié, le 22 janvier dernier, l'amendement à l'article 1 de la Convention sur les armes classiques, estimant que cet amendement représente un pas important pour répondre aux besoins humanitaires vitaux dans les conflits non internationaux qui représentent aujourd'hui la majorité des conflits dans le monde.


     MME NAÉLA GABR (Égypte) a félicité Mme Mary Whelan pour son accession à la Présidence, soulignant qu'elle accédait à ce poste dans une période difficile qui aura, à long terme, de graves conséquences sur les relations internationales sur les plans économique et politique.  La délégation égyptienne est disposée à accorder à la Présidente tout son appui dans le cadre des travaux de la Conférence.  Elle appuie en outre la volonté de la Présidente de renforcer la coopération avec la société civile et est en faveur que la société civile milite dans tous les domines.


     La Conférence du désarmement se réunit à un moment qui implique pour elle une très grande responsabilité de protéger la paix et la sécurité internationale et de faire respecter la légitimité internationale.  La Conférence est la seule instance qui s'occupe de négociations des Nations Unies dans le domaine du désarmement.  Le recours à la force n'entraînera que plus d'incertitude, d'instabilité dans les relations internationales, la mort de nombreux innocents et l'escalade de la violence.  C'est pourquoi il faut réaffirmer l'importance des efforts de désarmement qui devrait se faire dans le cadre des mécanismes des Nations Unies.


     S'agissant de l'évolution de la situation concernant l'Iraq, toutes les négociations qui ont été menées et tous les efforts déployés auraient dû permettre de parvenir à un règlement pacifique de la question, notamment les efforts du mouvement des pays non alignés, de l'Organisation de la conférence islamique, qui ont mis l'accent sur une action commune visant à traiter cette question de façon transparente et objective dans le cadre de la légitimité internationale.  Il était donc nécessaire de tirer parti de toutes les possibilités pour vérifier la mise en œuvre des résolutions 1284 et 1441 dans un cadre objectif donnant un mandat aux Nations Unies pour obliger l'Iraq à se conformer à ses engagements.  Malheureusement, la mise en œuvre des résolutions des Nations Unies sur le Moyen Orient obéit au principe de deux poids, deux mesures.  La question du Moyen Orient doit être traitée dans un cadre global et il ne faut pas mettre l'accent sur une question au détriment d'une autre.  Il est nécessaire de trouver les positions internationales qui permettraient de trouver un règlement pacifique de ces questions, tout particulièrement la cause palestinienne qui est la première préoccupation de l'opinion internationale et de l'opinion arabe car il est nécessaire de trouver une solution pacifique qui mette fin au grand nombre d'innocents qui meurent chaque jour.


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