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CD/G/574

CONFERENCE DU DESARMEMENT: LES REPRESENTANTS DES PAYS-BAS ET DE L'ITALIE APPUIENT L'INITIATIVE DES CINQ AMBASSADEURS

28/01/2003
Communiqué de presse
CD/G/574


conference du desarmement: les representants des Pays-Bas et de l'Italie appuient l'initiative des cinq ambassadeurs


Les Pays-Bas rendent compte de discussions en cours sur un traité

d'interdiction de la production de matières fissiles destinée à la fabrication d'armes nucléaires


GENÈVE, 28 janvier -- La Conférence du désarmement a entendu ce matin les Pays-Bas et l'Italie, qui ont apporté leur soutien à la proposition de programme de travail de la Conférence soumise officiellement la semaine dernière par le «groupe des Cinq Ambassadeurs».


L'Italie, rappelant qu'elle a déjà exprimé l'an dernier son soutien à l'«initiative des Cinq Ambassadeurs», se félicite de l'officialisation de cette proposition.  Cette dernière initiative semble, plus encore que par le passé, une invitation ouverte aux principaux acteurs d'entrer véritablement en scène.  Il est temps de parvenir à un accord définitif sur une formule.  L'Italie ne peut accepter que la Conférence, indécise entre la négociation d'une question unique et un programme global de travail, finisse par ne rien négocier du tout.


Les Pays-Bas ont rendu compte d'une réunion organisée en septembre dernier sur les questions relatives à l'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires et autres dispositifs explosifs et a déclaré que sa délégation tiendrait la Conférence informée des faits nouveaux dans ce domaine.


Le Président de la Conférence, l'Ambassadeur Rakesh Sood d'Inde, a indiqué que la séance informelle qui suivra la présente séance plénière de la Conférence sera consacrée à l'examen des différentes propositions présentées par des membres de la Conférence, concernant le programme de travail, notamment par le groupe des «Cinq ambassadeurs», qui a déjà fait l'objet de réactions de la part de certaines délégations.


La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra jeudi matin, 30 janvier, à 10 heures.


Déclarations


M. CHRIS SANDERS (Pays-Bas) a rappelé que la délégation des Pays-Bas avait organisé, le 25 septembre 2002, la deuxième réunion informelle à participation élargie sur les questions relatives à l'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires et autres dispositifs explosifs.  La réunion a compté avec plus de 100 participants; plus de 50 pays étaient représentés ainsi que des organisations non gouvernementales, des organisations internationales et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).  M. Tom Shea, Chef du Bureau d'initiatives trilatérales du Département des sauvegardes de l'AIEA, a consacré son intervention à la portée éventuelle d'un traité d'interdiction des matières fissiles et a souligné la nécessité d'un tel traité.  Le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires - outre le fait qu'il soit un instrument de non-prolifération efficace - impose une limite qualitative au développement d'armes nucléaires.  Un traité interdisant la production de matières fissiles pour de telles armes apporterait quant à lui une limitation quantitative à la production de matières fissiles.  Ce serait donc une contribution importante à la non-prolifération et une étape essentielle vers le désarmement nucléaire.


Dans la discussion qui a suivi la présentation de M. Shea, les participants ont soulevé des questions telles que la portée et la vérification d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles, le financement d'un régime de vérification, la question des réserves et l'utilité d'un tel traité pour prévenir le terrorisme nucléaire.  Un résumé de la réunion et la présentation de M. Shea ont été circulés en tant que document officiel de la Conférence sous la cote CD/1691.  Les Pays-Bas tiendront la Conférence informée des faits nouveaux dans ce domaine.


Le représentant néerlandais a en outre exprimé le soutien de son pays à la proposition présentée la semaine dernière par le groupe des cinq anciens présidents concernant le programme de travail de la Conférence du désarmement pour 2003, telle qu'elle figure dans le document CD/1693.


M. ANGELO PERSIANI (Italie) a rappelé que sa délégation a déjà exprimé devant la Conférence son soutien à l'«initiative des Cinq Ambassadeurs».  L'Italie se félicite de l'officialisation de cette proposition et l'interprète comme un geste clair pour encourager la Conférence à agir.  Elle salue le fait que cette initiative provienne d'un groupe constitué de représentants de régions différentes, et soit présentée en toute bonne foi par de grands professionnels qui ont pleinement tiré parti de toutes les propositions passées et de leur expérience en tant que présidents de la Conférence.  De plus, l'Italie accorde une grande importance au fait que la proposition soit ouverte à modification et n'impose pas un ordre strict de priorité entre les questions.


Selon le représentant italien, cette dernière initiative semble, plus encore que par le passé, une invitation ouverte aux principaux acteurs d'entrer véritablement en scène.  Le prestige d'être un acteur principal entraîne avec lui le fardeau des principales responsabilités.  L'impasse qui afflige la Conférence depuis si longtemps ne résulte pas de la rigidité de la grande majorité des États représentés ici, au contraire. Ceux qui pourraient encore avoir des difficultés avec le texte devraient présenter leurs raisons et proposer d'autres formulations - avec des suggestions pratiques pour améliorer le texte.  La Conférence n'a pas besoin d'un texte qui ne sera encore considéré que comme «une base pour des consultations».  Il est temps de parvenir à un accord définitif sur une formule. 


L'Italie salue, en tant que première étape, les consultations politiques récentes qui se sont tenues à Beijing entre les États-Unis et la Chine et s'attend, de la part des principaux acteurs, qu'ils s'acquittent de leurs hautes responsabilités devant la communauté internationale et l'histoire en s'engageant dans un dialogue politique renforcé.  L'Italie ne peut accepter que la Conférence, indécise entre la négociation d'une question unique et un programme global de travail, finisse par ne rien négocier du tout.


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