En cours au Siège de l'ONU

CD/G/571

LA CONFERENCE DU DESARMEMENT OUVRE LES TRAVAUX DE SA SESSION DE 2003

21/01/2003
Communiqué de presse
CD/G/571


LA CONFERENCE DU DESARMEMENT OUVRE LES TRAVAUX DE SA SESSION DE 2003


Dans son message, le Secrétaire général invite la Conférence à redoubler

d'efforts pour sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve depuis des années


GENÈVE, 21 janvier -- La Conférence du désarmement a tenu aujourd'hui la première séance plénière de sa session de 2003 en entendant un message adressé par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, et en adoptant son ordre du jour.


Conformément à son ordre du jour, la Conférence examinera les questions suivantes: cessation de la course aux armements nucléaires et désarmement nucléaire; prévention de la guerre nucléaire et questions connexes; prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique; arrangements internationaux efficaces pour garantir les États non dotés d'armes nucléaires contre l'emploi ou la menace de ces armes; nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive et armes radiologiques; programme global de désarmement; transparence dans le domaine des armements; examen et adoption de rapports à l'Assemblée générale.


Dans son message à la Conférence, lu par M. Sergei Ordhzonikidze, Secrétaire général adjoint, Secrétaire général de la Conférence du désarmement et Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, M. Kofi Annan regrette que, depuis des années, un accord n'ait pu être trouvé sur le programme de travail de la Conférence et l'invite à redoubler d'efforts pour sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve et remplir pleinement et efficacement son mandat.  Il salue les initiatives récentes visant à favoriser le consensus sur le programme de travail et souligne que de nouveaux accords de limitation des armements et de désarmement sont nécessaires non seulement pour améliorer la stabilité stratégique dans le monde, mais également pour mettre fin définitivement à l'augmentation inquiétante des dépenses militaires dans le monde et utiliser ces ressources dans d'indispensables projets de développement.  Il regrette l'annonce de retrait de la République populaire démocratique de Corée du Traité de non-prolifération nucléaire et l'engage à nouveau à reconsidérer sa décision, ajoutant que la seule solution viable à ce dernier revers pour le désarmement et la non-prolifération passe par des moyens pacifiques, le dialogue et un esprit fondé sur l'intérêt commun.


M. Rakesh Sood, Représentant permanent de l'Inde auprès de la Conférence du désarmement, assumant la présidence de la Conférence du désarmement pour une période de quatre semaines, a déclaré qu'au cours des consultations menées depuis la fin de la session de l'an dernier, il a pu percevoir «un consensus de plus en plus prégnant pour dire qu'il y a un problème politique» et une déception croissante parmi les délégations.  Il y a eu, par le passé, des temps troublés politiquement, ce qui n'empêchait pas la Conférence de continuer à travailler sur


certaines questions avec un mandat de négociation et sur d'autres questions avec un mandat qui n'était pas un mandat de négociation.  Mais parfois, ce type de mandat a pu se transformer en mandat de négociation, ce qui a permis de parvenir à des résultats positifs.  Le Président a indiqué qu'il souhaitait poursuivre ses consultations dans ce sens.


La Conférence du désarmement a par ailleurs décidé d'accepter les demandes de participation à ses travaux présentées par les 28 États non-membres suivants: Azerbaïdjan, Bosnie-Herzégovine, Chypre, Costa Rica, Croatie, Estonie, Géorgie, Grèce, Jamahiriya arabe libyenne, Jordanie, Koweït, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Moldova, Monaco, Oman, Philippines, Portugal, Qatar, République tchèque, Saint-Marin, Saint-Siège, Singapour, Soudan, Thaïlande et Yémen.


Déclarations


M. RAKESH SOOD, Président de la Conférence du désarmement, a rappelé que, dans son rapport à l'Assemblée générale pour sa session de 2002, la Conférence avait demandé au Président sortant et à lui-même de mener les consultations qui semblaient appropriées et, si possible, de présenter des recommandations en tenant compte des différents avis et propositions présentés durant la session de 2002.  M. Sood a déclaré que le processus de consultations se poursuivra durant la suite de son mandat de Président et a indiqué que, d'après les contacts qu'il a eus avec les délégations, il perçoit un consensus de plus en plus prégnant pour dire qu'il y a un problème politique.  Dans le passé, des efforts ont été faits afin de dégager des suggestions touchant au texte qui permettraient de sortir de cette impasse politique.  Malheureusement, cela n'a pas donné de résultats.  Pendant plusieurs années, nous avons nommé des coordonnateurs spéciaux qui ont avec sérieux examiné les questions de la composition de la Conférence, de son ordre du jour et de son règlement intérieur, mais cette démarche n'a pas non plus donné de résultats, a poursuivi le Président.  «J'en reste d'autant plus convaincu que ces questions de procédure et de terminologie ne pourront nous permettre de sortir de l'impasse», a-t-il affirmé.  «Je perçois une déception croissante au sein des délégations», a poursuivi M. Sood.


L'environnement change et de nouveaux enjeux ainsi que de nouvelles menaces se font jour, a-t-il souligné.  Et malgré cela, la Conférence du désarmement ne parvient pas à trouver de solutions de fond comme elle avait prévu de le faire.  Aussi, la question qui se pose est de savoir si nous devons attendre qu'il y ait apparition d'une volonté politique ou si nous devons essayer de trouver d'autres solutions et faire en sorte que la Conférence entre vraiment en matière.  Le débat consistant à savoir s'il fallait ou non un mandat de négociation a beaucoup occupé la Conférence pendant des années et l'a empêchée de travailler, a déclaré le Président.  Si nous regardons la courte histoire de la Conférence, nous nous apercevons qu'il y a eu, par le passé, des temps troublés politiquement, ce qui n'empêchait pas la Conférence de continuer à travailler sur certaines questions avec un mandat de négociation et sur d'autres questions avec un mandat qui était loin d'être un mandat de négociation.  Ce qu'il est intéressant d'observer, a relevé M. Sood, c'est que certains des mandats qui n'étaient originellement pas des mandats de négociation se sont finalement transformés en mandat de négociation, ce qui a permis de parvenir à des conclusions positives, comme cela a été le cas pour les armes chimiques, alors que certains mandats de négociation attendent toujours une issue positive.  Le Président a donc prié chacun à «prendre du recul».  «Je souhaite poursuivre mes consultations auprès de vous, animé par cet objectif, et je compte sur votre appui et votre coopération», a déclaré M. Sood à l'attention des délégations.

M. SERGEI ORDHZONIKIDZE, Secrétaire général adjoint, Secrétaire général de la Conférence du désarmement et Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, donnant lecture du message adressé par M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a souligné que cette session de la Conférence marque le vingt-cinquième anniversaire de la Session spéciale de l'Assemblée générale consacrée au désarmement et a exprimé l'espoir que cette vingt-cinquième session marquera aussi un tournant dans l'histoire de la Conférence du désarmement.


Dans son message, le Secrétaire général regrette que, depuis des années, un accord n'ait pu être trouvé sur le programme de travail pour l'examen de toutes les questions de son ordre du jour, y compris celles sur lesquelles il était convenu de commencer des négociations, notamment la question de l'interdiction de la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes.  La Conférence doit s'adapter au nouvel environnement mondial et se doter d'une capacité à faire face aux nouveaux défis.  Dans ce contexte, le Secrétaire général salue la présentation de propositions visant à favoriser le consensus sur le programme de travail, telles que celles présentés au cours de la session 2002, en particulier l'initiative sans précédent de cinq anciens Présidents de la Conférence appartenant à des groupes régionaux différents.  Ces efforts suscitent de nouveaux espoirs en ce qui concerne les questions du désarmement nucléaire et de la prévention de la course aux armements dans l'espace.  M. Annan note en outre les efforts de la Conférence pour mener un débat informel sur les armes radiologiques, reflétant ainsi les préoccupations en matière de sécurité suscitées à la suite des événements du 11 septembre 2001.


Le Secrétaire général des Nations Unies souligne que de nouveaux accords de limitation des armements et de désarmement sont nécessaires non seulement pour améliorer la stabilité stratégique dans le monde, mais également pour mettre fin définitivement à l'augmentation inquiétante des dépenses militaires dans le monde et utiliser ces ressources dans d'indispensables projets de développement.


«Des défis lancés récemment aux régimes de non-prolifération existants - en particulier l'annonce par le Gouvernement de la République populaire démocratique de Corée de son retrait du Traité de non-prolifération nucléaire - suscitent de graves préoccupations», souligne le Secrétaire général.  «Je regrette cette évolution et j'engage fermement, de nouveau, la République populaire démocratique de Corée à reconsidérer sa décision», poursuit le Secrétaire général, qui ajoute que «la seule solution viable à ce dernier revers pour le désarmement et la non-prolifération passe par des moyens pacifiques, le dialogue et un esprit fondé sur l'intérêt commun».  Selon le Secrétaire général, la Conférence doit aussi porter son attention sur la promotion du respect des accords existants de désarmement et de non-prolifération.


En conclusion, le Secrétaire général des Nations Unies invite la Conférence du désarmement à redoubler d'efforts pour sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve et de remplir pleinement et efficacement son mandat en tant que seule instance de négociation multilatérale sur les questions de désarmement.


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