LA COMMISSION SOCIALE PROPOSE DES SOLUTIONS POUR REDUIRE LA VULNERABILITE PARTICULIERE DES FEMMES RURALES ET DES TRAVAILLEUSES MIGRANTES
Communiqué de presse AG/SHC/652 |
Troisième Commission
49e séance–après-midi
LA COMMISSION SOCIALE PROPOSE DES SOLUTIONS POUR REDUIRE LA VULNERABILITE PARTICULIERE DES FEMMES RURALES ET DES TRAVAILLEUSES MIGRANTES
Elle adopte des textes sur les femmes et la diversité culturelle
La Commission sociale a recommandé aujourd’hui à l’Assemblée générale une série de mesures visant à améliorer la condition de la femme migrante et en milieu rural et à promouvoir une culture de paix par le dialogue interculturel.
Consciente de la participation effective des femmes au processus de développement mais aussi de leur vulnérabilité, la Commission s’est penchée sur la situation des femmes en milieu rural ainsi que sur celle des travailleuses migrantes victimes de violences potentielles. Bien que la mondialisation offre aux femmes rurales, qui constituent près de 70% de ce groupe de population, des possibilités d’emploi rémunéré dans de nouveaux secteurs, elle risque cependant de les marginaliser encore davantage sur le plan socioéconomique. C’est pourquoi, aux termes du projet de texte adopté, l’Assemblée générale inviterait les Etats Membres à oeuvrer en faveur de l’autonomisation politique et socioéconomique des femmes rurales.
Reconnaissant que les femmes migrantes, qui sont souvent considérées comme des citoyennes de deuxième zone, sont plus exposées au travail forcé, à l’exploitation sexuelle, à la traite et à la violence et sont aussi plus enclines à accepter des conditions de travail précaires et des bas salaires, la Troisième Commission a adopté un projet de résolution par lequel elle recommande à l’Assemblée de prier les gouvernements intéressés d’intensifier encore leurs efforts pour promouvoir et protéger les droits et le bien-être des travailleuses migrantes grâce à une coopération bilatérale, régionale et interrégionale. Selon ce texte, d’autres solutions pratiques consisteraient à mettre en place des programmes d’éducation et des sanctions pénales pour punir les auteurs de telles violences.
La Commission a par ailleurs adopté un projet de texte sur les droits de l’homme et la diversité culturelle auquel se sont associés de nombreux coauteurs. Selon la philosophie de ce texte, à l’heure de la mondialisation, la question du respect de la diversité et de l’intégrité des cultures est d’autant plus pressante si l’on veut construire une culture de paix, et cela sans remettre en cause l’universalité des droits de l’homme.
Un projet de texte relatif aux exodes massifs a en outre été présenté au cours de la séance.
La Troisième Commission continuera la présentation et l’adoption de projets de textes demain, mercredi 19 novembre. L’heure de la séance sera annoncée au Journal.
Décision sur des projets de texte
PROMOTION DE LA FEMME
Par le projet de résolution intitulé «Violence à l’égard des travailleuses migrantes» (A/C.3/58/L.18), adopté sans vote tel que révisé oralement, l’Assemblée générale prierait instamment les gouvernements intéressés, des pays d’origine et des pays de destination en particulier, d’intensifier encore leurs efforts pour promouvoir et protéger les droits et le bien-être des travailleuses migrantes, grâce notamment à une coopération bilatérale, régionale, interrégionale et internationale soutenue, en élaborant des stratégies et des activités communes et en tenant compte des démarches et exemples inédits de certains États Membres, et d’engager et poursuivre un dialogue continu pour faciliter l’échange d’informations. Elle prierait de même instamment les gouvernements intéressés, des pays d’origine et de destination en particulier, d’apporter leur appui et d’affecter des ressources suffisantes à des programmes visant à renforcer l’action préventive, en particulier l’information à l’intention des groupes cibles, l’éducation et les campagnes nationales et locales de sensibilisation du public à la question, en coopération avec les organisations non gouvernementales. Elle demanderait aux gouvernements intéressés, des pays d’origine et des pays de destination en particulier, de mettre en place, s’ils ne l’ont déjà fait, des sanctions pénales pour punir les auteurs d’actes de violence à l’encontre des travailleuses migrantes. Elle inviterait les gouvernements à déterminer les causes des migrations clandestines et leur impact économique, social et démographique, ainsi que les conséquences à en tirer pour l’élaboration et l’application des politiques sociales et économiques et des politiques migratoires, notamment à l’égard des travailleuses migrantes.
Par le projet de résolution intitulé «Amélioration de la condition de la femme en milieu rural» (A/C.3/58/L.21/Rev.1),adopté sans vote tel que révisé, l’Assemblée générale inviterait les Etats Membres à accorder une plus grande importance à l’amélioration de la situation des femmes rurales dans leurs stratégies de développement aux niveaux national, régional et mondial, en oeuvrant en faveur de leur autonomisation politique et socioéconomique en les aidant à participer sur un pied d’égalité aux décisions à tous les niveaux, y compris dans les institutions rurales, au moyen, notamment, de programmes de formation et de renforcement des capacités, y compris dans le domaine juridique; en déployant des efforts et en intensifiant l’action menée pour répondre à leurs besoins essentiels par des mesures tendant notamment à valoriser les ressources humaines et en leur donnant accès à une eau saine et sûre, à des services de santé, y compris des services de planification familiale, à des programmes nutritionnels, à des programmes d’éducation et d’alphabétisation, et à des mesures d’aide sociale; en prenant des mesures pour veiller à ce que le travail non rémunéré des femmes et leur contribution à la production agricole et non agricole, y compris les revenus générés dans le secteur non structuré, soient visibles; et pour étudier la possibilité de mettre au point ou d’améliorer des mécanismes afin de chiffrer le travail non rémunéré, en reconnaissant la possibilité de le prendre en compte dans la formulation et l’exécution des politiques et programmes, aux niveaux national et régional. Elle soulignerait qu’il est nécessaire d’établir, notamment par des études spécifiques, quelles sont les pratiques qui permettent le mieux aux femmes rurales d’avoir accès aux technologies de l’information et de la communication et de participer pleinement aux activités dans ce domaine, et inviterait les participants au Sommet mondial sur la société de l’information, qui se tiendra prochainement à Genève puis à Tunis, à tenir compte, lors de l’examen des questions d’égalité entre les sexes, des priorités et des besoins des femmes et des filles rurales en tant qu’utilisatrices actives de l’information.
QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE L’HOMME, Y COMPRIS LES DIVERS MOYENS DE MIEUX ASSURER L’EXERCICE DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTES FONDAMENTALES
Par le projet de résolution intitulé «Les droits de l’homme et la diversité culturelle» (A/C.3/58/L.46), adopté sans vote tel que révisé en cours de séance, l’Assemblée générale prierait instamment les Etats de faire en sorte que leurs systèmes politiques et juridiques reflètent la pluralité des cultures existant au sein de la société et, le cas échéant, de réformer les institutions démocratiques afin qu’elles soient plus largement participatives et évitent la marginalisation et l’exclusion de certains secteurs de la société ainsi que la discrimination à leur égard. Elle engagerait en outre les Etats, les organisations internationales et les organismes des Nations Unies, et inviterait la société civile, y compris les organisations non gouvernementales, à servir la paix, le développement et les droits de l’homme universellement reconnus en faisant à la diversité culturelle la place qu’elle mérite et en s’employant à la faire respecter.
La représentante du Chili a expliqué la position de sa délégation au sujet de ce texte. Elle a réitéré son attachement à la valeur des droits de l’homme et à l’égalité de tous les êtres humains sans discrimination et s’est associée au consensus. Elle a réaffirmé que sa délégation respectait la diversité qui est le fondement des activités de l’ONU. Toutefois, les lacunes en matière de développement ou les valeurs culturelles ne peuvent pas venir limiter la portée de la Déclaration universelle des droits de l’homme, a-t-elle ajouté.
La représentante de la Suisse, au nom de son pays et de l’Australie, du Canada, du Liechtenstein, de la Nouvelle-Zélande et de la Norvège, a souligné l’importance de rationaliser les travaux de la Commission et s’est félicitée de la présentation biannuelle du projet de texte sur la diversité culturelle.
Présentation d’un projet de résolution
QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE L’HOMME, Y COMPRIS LES DIVERS MOYENS DE MIEUX ASSURER L’EXERCICE DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTES FONDAMENTALES
Présentant au nom des coauteurs le projet de résolution intitulé «Droits de l’homme et exodes massifs» (A/C.3/58/L.49), le représentant du Canada a indiqué que le projet de texte, qui est présenté tous les deux ans, a été mis à jour pour prendre en compte le travail de la Commission des droits de l’homme et se réfère aux travaux de l’ONU dans les situations après les conflits. Le projet de texte condamne tous les cas d’exploitation sexuelle et de violence dont sont victimes les réfugiés et les déplacés, et appelle les Etats, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales à prendre des mesures visant à prévenir de telles pratiques.
* *** *