En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/630

COMMISSION SOCIALE: LES DELEGATIONS APPELLENT A ENTRER DANS L’ERE DE LA MISE EN ŒUVRE DES TRAITES POUR LA PROTECTION DE L’ENFANCE

17/10/03
Communiqué de presse
AG/SHC/630


Troisième Commission

15e & 16e séances – matin & après-midi


COMMISSION SOCIALE: LES DELEGATIONS APPELLENT A ENTRER DANS L’ERE DE LA MISE EN ŒUVRE DES TRAITES POUR LA PROTECTION DE L’ENFANCE


L’ouverture du débat de la Troisième Commission sur la promotion des droits de l’enfant a été l’occasion pour les participants d’affirmer l’importance du renforcement du cadre juridique de la protection des droits de l’enfant.


La prochaine entrée en vigueur du Protocole facultatif à la Convention contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, et en particulier des femmes et des enfants, a été saluée par la Directrice adjointe du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Mme Karin Sham Poo, qui a affirmé qu’il s’agissait d’un grand progrès dans la promotion des droits de l’enfant et a exhorté les Etats à le ratifier.  Insistant sur le fait que les enfants étaient particulièrement vulnérables à toutes les formes de déni du droit, et notamment à la violence des conflits, elle a rappelé que le Statut de Rome de la Cour pénale internationale garantit le principe de responsabilité. 


Le Directeur du Bureau de New York du Haut Commissariat aux droits de l’homme, M. Bacre Waly Ndiaye, s’est, pour sa part, félicité de l’adhésion quasi-universelle à la Convention relative aux droits de l’enfant suite à la ratification par le Timor Leste qui porte le nombre d’Etats parties à 192.  Il a signalé qu’à la suite de l’amendement de la Convention relative aux droits de l’enfant portant élargissement du Comité des droits de l’enfant huit nouveaux membres avaient été élus en février dernier.


Au cours du débat, nombreuses sont les délégations à avoir appelé à la ratification par le plus grand nombre d’Etats et dans les meilleurs délais des deux protocoles se rapportant à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants et l’implication des enfants dans les conflits armés respectivement.  Les délégations du Brésil et de la Suisse ont appelé les Etats à collaborer pleinement avec l’expert indépendant nommé pour étudier les violences dont sont victimes les enfants, M. Paulo Sergio Pinheiro. 


Lors d’un dialogue avec les représentants, M. Ndiaye, qui a annoncé la réforme des méthodes de travail du Comité des droits de l’enfant qui travaillera désormais en deux groupes, a approuvé les suggestions de la déléguée de la Suisse sur la répartition géographique et budgétaire de ses membres.  Par ailleurs, le représentant de l’Afghanistan est revenu sur le travail de l’UNICEF dans son pays et sur les difficultés matérielles que rencontre le Ministère de l’éducation, appelant la communauté internationale à lui venir en aide dans ce domaine.  Les abus sexuels qui auraient été perpétrés par le personnel humanitaire ont fait l’objet d’interrogations et de demandes d’évaluation de la part des délégations. 


Le Directeur du Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme a indiqué à cet effet que les lignes de conduite établies faisaient l’objet d’un suivi régulier afin de juguler ce qu’il a qualifié de «crimes» et de sanctionner sévèrement leurs auteurs.  La représentante de l’UNICEF a indiqué que son organisation conduisait des opérations dans 158 pays, que ce soit avant, pendant et après les conflits, tout en déplorant que les activités de déminage de l’Iraq soient réduites, compte tenu de la situation sécuritaire.


La Troisième Commission a par ailleurs conclu son débat sur la promotion de la femme.  Outre leur soutien à la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes, les délégués ont fait état des mesures sociales et législatives entreprises pour parvenir à l’égalité des sexes.  A cet effet, la représentante de l’Ethiopie a cité la révision du Code pénal qui fait de la pratique de la mutilation génitale féminine un crime dans son pays, indiquant par ailleurs que le taux de prévalence avait diminué de 92% à 80% en dix ans.  Le délégué du Maroc a, quant à lui, décrit la réforme fondamentale du Code de la famille qui instaure l’égalité au niveau de la charge familiale et des droits et devoirs des deux époux. De nombreux participants ont par ailleurs souligné que la participation politique de la femme devait être une priorité des Etats dans la réalisation de la parité.  A cet effet, l’Inde comme la Zambie ont insisté sur l’utilité du système de quotas portant sur la représentation des femmes dans les instances gouvernementales et les partis politiques. 


La Commission a par ailleurs approuvé par 140 voix pour, deux voix contre (Etats-Unis, Israël) et une abstention (Australie) la proposition présentée par la République arabe syrienne visant à inviter le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés depuis 1967, M. John Dugard, à présenter son rapport à la Commission. 


Outre les Etats déjà cités, les délégations des pays suivants ont pris la parole lors du débat sur la promotion et la protection des droits de l’enfant: Italie, au nom de l’Union européenne, Brésil, Suisse, Pérou, Namibie, au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), République islamique d’Iran, Emirats arabes unis et Norvège. 


Les représentants des pays suivants ont pris la parole lors du débat sur la promotion de la femme: Mexique, Bélarus, Inde, Myanmar, République arabe syrienne, Philippines, Arménie, Nouvelle-Zélande, Liechtenstein, Ethiopie, Mongolie, Maroc, Israël, Cambodge, Roumanie, Ouganda, Népal, Cameroun, Ghana, Zambie, Afghanistan, République du Congo, et République démocratique du Congo.  Les représentants du Programme alimentaire mondial (PAM), de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), et du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat) ont également pris la parole. 


La Troisième Commission poursuivra son débat sur la promotion et la protection des droits de l’enfant, lundi 20 octobre, à dix heures. 


LA PROMOTION DE LA FEMME


Déclarations


Mme PATRICIA OLAMENDI (Mexique) a déclaré que la date d’aujourd’hui correspondait au cinquantième anniversaire de l’octroi du droit de vote aux femmes mexicaines et a indiqué que l’égalité des sexes était prise en considération dans l’ensemble de la législation de son pays.  Le Gouvernement, a-t-elle précisé, a récemment adopté une loi pour lutter contre les discriminations dont font l’objet les femmes.  L’égalité d’accès à l’éducation primaire est déjà une réalité et des efforts sont déployés pour y parvenir dans l’enseignement secondaire.  Les femmes sont de plus en plus présentes au niveau universitaire, fait savoir la représentante, en ajoutant qu’un système d’indicateurs a permis de développer des politiques spécifiques pour améliorer la condition des femmes dans les domaines de la santé et du travail.  Elle a par ailleurs évoqué la question de l’assassinat de femmes dans la ville de Juarez, à la frontière des Etats-Unis.  A ce jour, a-t-elle dit, on a compté 327 meurtres, dont 100 cas de violences sexuelles.  Ce phénomène, a-t-elle expliqué, a remis en question la capacité de notre pays à faire régner la justice.  Un examen de la question est en cours à la Commission interaméricaine des droits de l’homme, a-t-elle dit.  Elle a également indiqué que son pays accueillerait en 2004 la neuvième Conférence régionale d’Amérique latine et des Caraïbes sur la femme. 


M. ANDREI A. TARANDA (Bélarus) a expliqué que son pays s’était doté d’un mécanisme institutionnel et législatif via un Plan d’action national et un programme pour mettre sur pied des conditions propices à l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines.  Le Bélarus procède à l’actualisation de ses normes, a dit le représentant qui s’est félicité des efforts constants déployés par les Nations Unies pour garantir une composante sexospécifique dans ses politiques et a indiqué que le Bélarus avait soumis ses rapports périodiques au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.  L’une des violations les plus graves des droits des femmes, a-t-il déclaré, est la traite des femmes et des fillettes qui constitue une nouvelle forme d’esclavage.  Le Bélarus applique un programme national spécifique dans ce domaine et bénéficie d’un programme de coopération technique consacré à la lutte contre la traite des femmes au Bélarus via la prévention et le renforcement des capacités en collaboration avec l’Organisation mondiale des migrations.


M. C.P. RADHAKRISHNAN (Inde) a estimé qu’il était important de procéder en 2005 à l’examen du suivi des engagements pris à Beijing et à Beijing + 5, et a fait observer qu’il serait bon d’envisager l’examen par un segment de haut niveau pour renouveler les engagements et témoigner de la priorité accordée à l’égalité entre les sexes.  Il a souligné que la responsabilité première de la promotion de la femme incombait aux gouvernements nationaux mais que la coopération était indispensable pour permettre aux pays en développement de relever les défis importants auxquels ils font face dans le contexte particulier de la mondialisation.  Il a appelé les pays industrialisés à s’acquitter des engagements qu’ils ont pris dans la Déclaration du Millénaire.  Soucieux de combler le fossé entre zones rurales et zones urbaines, le Gouvernement indien a initié un programme de création d’infrastructures dans 5000 villages dans lequel les femmes ont été largement impliquées, a poursuivi le représentant.  Il a indiqué que 33,3% des sièges des gouvernements villageois étaient réservés aux femmes et que l’élément essentiel de la politique visant à l’amélioration des conditions de vies des femmes rurales était la discrimination positive. 


Mme KHIN THANDAR (Myanmar) a indiqué que le Comité national pour les affaires féminines avait pris des mesures efficaces pour la promotion de la femme.  L’objectif du Gouvernement, a-t-elle dit, consiste à éliminer la disparité entre les sexes via l’éducation.  Elle a précisé que 76,49% des professeurs du secondaire étaient des femmes, comme l’étaient aussi 78,69% des étudiants en sciences de l’éducation.  L’Association des femmes chefs d’entreprise qui fournit conseils et microcrédits a accueilli la 10e Conférence mondiale de ces femmes à Yangon.  Le Myanmar, par ses 3 805 miles de frontières avec cinq pays, a-t-elle déclaré, est menacé par la traite et le trafic des femmes, auxquels s’attaque le Plan d’action pour la prévention de la traite avec ses stratégies préventives de correction, de sanctions, de protection, de rapatriement et de réinsertion et le Code pénal du Myanmar prévoit l’application de lourdes peines aux auteurs du trafic.  Elle a conclu en ajoutant qu’une loi s’attaquant uniquement au trafic des êtres humains était aussi en préparation.


Mme RANIA AL HAJ ALI (République arabe syrienne) a souligné le rôle de la femme dans le développement et a indiqué que son Gouvernement avait intégré une démarche soucieuse de l’égalité dans tous ses domaines.  Elle a indiqué que les acquis en matière de promotion de la femme étaient reflétés dans la participation des femmes aux processus de prise de décisions.  La Syrie est convaincue que l’éducation est l’élément clé des efforts pour améliorer la condition de la femme à long terme, a déclaré la représentante.  Elle a indiqué que l’accent était mis sur l’accès des filles à l’enseignement primaire, secondaire et technique ainsi que sur l’émancipation des femmes rurales.  La Syrie a récemment adhéré à la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes, a-t-elle annoncé.  Elle a aussi indiqué que les lois syriennes étaient très sévères en matière de pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes.  Elle a souligné que les droits de la femme devaient être les droits de toutes les femmes, y compris des femmes sous occupation étrangère.  La femme arabe syrienne, libanaise et palestinienne est toujours privée de tous ses droits fondamentaux et subit la discrimination sous ses aspects les plus horribles, a-t-elle déclaré en évoquant la situation particulière des femmes du Golan syrien occupé. 


Mme LETICIA RAMOS SHAHANI (Philippines) a expliqué le contenu des politiques mises en place par son pays pour s’attaquer à la pauvreté des femmes, à savoir, notamment: l’allocation de 5% du budget de l’Etat à la promotion de la femme, une participation accrue des femmes dans les institutions locales et le soutien économique par le biais du microcrédit.  Elle a aussi fait état de programmes sur la violence envers les femmes en collaboration avec le secteur privé et les organisations non gouvernementales et d’une Loi contre le trafic des personnes qui renforce les peines à l’encontre des coupables.  Elle s’est inquiétée de la persistance des violences à l’encontre des travailleuses migrantes dans le monde, et a fait savoir que les Philippines avaient établi des centres d’accueil fournissant une protection immédiate et des services de réinsertion aux femmes et aux enfants migrants victimes du trafic, ainsi qu’un système d’information gouvernemental sur les trafiquants.


Mme MARINE DAVTYAN (Arménie) a déclaré que l’égalité des droits entre les femmes et les hommes était garantie par la législation de son pays.  Elle a signalé qu’à la suite des élections parlementaires de mai 2003, des progrès avaient été enregistrés en matière de représentation des femmes au Parlement et au Gouvernement.  Soulignant le lien entre l’autonomie économique et l’émancipation des femmes, elle a indiqué que 66% des chômeurs sont des femmes.  Elle a indiqué qu’une attention particulière était accordée aux femmes, en particulier aux femmes réfugiées et aux femmes victimes de catastrophes naturelles, dans le plan stratégique de réduction de la pauvreté.  A cet égard, elle a indiqué que l’accent était mis sur la promotion de l’entrepreunariat.  Elle a par ailleurs indiqué que des mesures avaient été prises pour lutter contre la traite de personnes et le trafic de migrants.  Elle a notamment cité la création en octobre 2002 d’une Commission interagences sur la traite, l’élaboration d’un plan national d’action et d’un service d’informations aux migrants.  Elle a également indiqué que son pays avait ratifié, en juillet 2003, le Protocole relatif à la traite des êtres humains et le Protocole relatif au trafic de migrants. 


M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande), au nom du Forum des îles du Pacifique, a indiqué que de nombreux Etats du Forum avaient déjà ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et que d’autres s’apprêtent à le faire.  Il a attiré l’attention sur le rôle remarquable que jouent les femmes dans la construction de la paix et de la sécurité notamment à Bougainville, à Fidji et aux Iles Salomon, l’un des quatre pays pilote à mener avec le Fonds des Nations Unies pour la femme(UNIFEM) une analyse sur les femmes en situation de conflit.  S’inquiétant de la progression de la pandémie du VIH/sida dans les Iles du Pacifique, il a informé qu’une stratégie régionale de lutte contre le virus allait être présentée lors du prochain Forum des dirigeants des Iles du Pacifique en 2004.  Il a conclu en indiquant que, face à la généralisation de la violence faite aux femmes dans sa région, un atelier régional s’était attaché à renforcer les partenariats prenant en compte les questions de gouvernance, les conflits et les questions culturelles, et salué le travail des centres féminins de crise et le rôle de la collecte de données régionale via les organisations des Nations Unies.


M. PIO SCHURTI (Liechtenstein) a déclaré que la lutte contre la violence perpétrée à l’encontre des femmes était une des trois priorités de son Gouvernement.  A cet égard, il a évoqué une enquête, menée en collaboration avec l’Autriche et la Suisse, sur la violence domestique dont les résultats seront présentés lors de la conférence interrégionale de décembre 2003.  Il a souligné l’utilité des mesures de restriction frappant les auteurs d’actes de violence domestique telles que l’injonction, l’expulsion, éloignement et l’interdiction de retour.  M. Schurti a indiqué que le bien-être de la famille était la deuxième priorité de son Gouvernement.  A cet égard, il a souligné l’importance des mesures visant à faciliter l’équilibre entre obligations familiales et professionnelles.  Il a notamment expliqué  que dans l’administration, les années consacrées à l’éducation d’un enfant étaient prises en compte dans l’évaluation du niveau de salaire.  Il a par ailleurs indiqué que la participation des femmes à la vie politique et aux prises de décisions constituait la troisième priorité de son Gouvernement.  Il a évoqué les mesures prises pour assurer la représentation proportionnelle des hommes et des femmes dans les instances politiques et pour encourager les candidatures féminines au sein des partis politiques. 


Mme FESSEHA TESEFU (Ethiopie) a fait valoir que la Loi de la famille et le Code pénal éthiopens avaient été révisés afin d’éliminer les éléments discriminateurs, notamment avec le relèvement de l’age minimum des femmes pour le mariage à 18 ans et le principe de la responsabilité conjointe des époux.  La pratique des mutilations génitales féminines  continue à être une manifestation de violence majeure à l’encontre des éthiopiennes, mais est en diminution, le pourcentage des filles touchées étant passé en dix ans de 92% à 80%, a-t-elle dit.  A cet effet, elle a cité la révision du Code pénal qui fait de la mutilation génitale féminine un crime, prévoit une peine d’emprisonnement allant de 5 à 10 ans pour les auteurs de viol et s’attaque aussi à l’enlèvement et à la violence domestique.  La représentante a passé en revue les efforts s’attachant à éliminer le fossé existant entre les filles et les garçons en matière d’éducation ainsi que la précarité des femmes rurales via notamment le programme Agriformation soucieux de la parité et le microcrédit.  Elle a conclu en exhortant la communauté internationale à fournir une assistance financière et à faciliter le transfert des technologies, notamment en vue du renforcement des capacités. 


Mme O. ENKHTSETSEG (Mongolie) a souligné, qu’à la suite de l’adoption du Programme national pour la promotion de la femme 1996-2002, un consensus s’était dégagé, sur les questions relatives aux femmes, à la protection de leurs droits, notamment en matière de santé et d’éducation, mais que la situation des femmes et des personnes âgées s’était détériorée en raison du taux élevé de chômage et de la pauvreté.  En décembre dernier, un nouveau programme national visant à intégrer une démarche soucieuse de l’égalité entre les sexes dans tous les domaines du développement économique et social a été adopté..  Ce programme met l’accent sur le développement de la famille, l’émancipation économique, notamment dans les zones rurales et la participation des femmes au processus décisionnel.  L’importance de la participation des femmes a été largement reconnue lors de la cinquième conférence des démocraties nouvelles qui s’est tenue à Oulan-Bator en septembre dernier, a rappelé la représentante, faisant état de la Déclaration finale qui appelait les Etats à prendre toutes les mesures pour assurer la participation des femmes aux processus électoraux et améliorer leur représentation politique. 


M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc) a annoncé le dépôt d’un projet de loi dans son pays, apportant des réformes fondamentales au Code de la famille à savoir : l’égalité au niveau de la charge familiale et des droits et devoirs des deux époux, l’abandon de la règle d’obéissance de l’épouse au mari et de tutelle masculine, l’uniformisation de l’âge du mariage à 18 ans, l’institution du principe du divorce consensuel, la soumission de la polygamie à des conditions juridiques et légales draconiennes, l’établissement de la règle de répartition entre les époux des biens acquis durant la période du mariage et le renforcement des droits de l’enfant.  Un fonds d’entraide familiale et une Commission d’experts seront mis en place à cet effet.  Enfin, il a déclaré que le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes avait examiné cette année le deuxième rapport périodique du Maroc.


Mme MINA WESTMAN (Israël) a fait savoir que son Gouvernement avait adopté une série de mesures législatives pour éliminer la discrimination dont les femmes font encore l’objet dans la vie politique et publique et pour lutter contre les violences perpétrées à leur encontre.  Le Gouvernement, a–t-elle dit, a chargé l’Autorité pour la promotion et la condition de la femme, de veiller à l’adoption d’une démarche soucieuse de l’égalité entre les sexes dans tous les domaines.  A cet égard, a-t-elle précisé, le Gouvernement, persuadé que la société dans son ensemble doit être impliquée dans la promotion de la femme, a créé un Comité interministériel chargé de la question.  Au niveau local, le Gouvernement a adopté une loi obligeant la nomination d’un conseiller sur la condition de la femme dans chaque localité.  S’agissant de la violence, la représentante a fait état d’une étude selon laquelle 12% des femmes israéliennes avaient été victimes de violence.  Elle a expliqué que son pays avait mené, en collaboration avec les organisations non gouvernementales, une campagne de sensibilisation à grande échelle et des programmes de formation du personnel d’application de la loi. Elle a par ailleurs insisté sur les mesures prises pour lutter contre la pauvreté, notamment l’allocation de microcrédits et la promotion de la création d’entreprise. 


M. SAR SAMBATH (Cambodge) a déclaré que les femmes cambodgiennes constituaient la majorité de la force de travail dans les zones rurales.  Il a indiqué que la législation cambodgienne affirmait l’égalité des sexes.  Il a indiqué que son Gouvernement avait pris des mesures pour améliorer la représentation des femmes dans tous les secteurs, législatif, exécutif  et judiciaire.  Dans la présente législature, les femmes occupent 12 des 122 sièges contre cinq précédemment, a précisé le représentant.  On compte huit femmes sur 68 Sénateurs et deux ministres, sept secrétaires d’Etat et sous-Secrétaires d’Etat, au sein du Gouvernement sur un total de 22 ministres, a-t-elle ajouté.  Il a indiqué que le Plan quinquennal pour la promotion de la femme mettait l’accent sur la réduction de l’analphabétisme, la santé reproductive et la prévention du VIH/sida ainsi que sur l’émancipation économique des femmes, qui constituent 55%% de la main d’œuvre.  La lutte contre la traite des femmes et des enfants reçoit aussi une attention prioritaire.  Il a indiqué que son Gouvernement avait lancé en septembre 2001 une campagne d’information sur toutes les formes de violence perpétrées à l’encontre des femmes. 


M. OCTAVIAN CODRIN STAMATE (Roumanie) a indiqué que son pays avait établi le Centre pilote pour la protection et l’assistance aux victimes de la violence domestique et le Centre d’information et de consultation sur la famille.  Un projet gouvernemental pour l’égalité des sexes s’attache aussi à encourager les femmes à jouer un rôle accru dans la vie politique et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) mènent des programmes d’émancipation économique des femmes rurales et de santé.  Concernant la violence faite aux femmes et aux enfants, il a indiqué qu’une loi récente avait établi l’Agence nationale pour la protection familiale alors que le Groupe interministériel établi par le Ministère de la santé développe les principes et stratégies de prévention, de surveillance et de contrôle de la violence domestique.


Mme CATHERINE OTITI (Ouganda) a déclaré que la politique pour l’égalité entre les sexes faisait partie intégrante de la Politique nationale de développement, et qu’une démarche soucieuse de la parité entre les hommes et les femmes était intégrée dans tous les programmes sectoriels.  Elle a expliqué que dans tous les domaines, l’action gouvernementale vise à éliminer les obstacles qui s’opposent à la pleine participation des femmes.  Elle a fait état des programmes de formation dispensés en vue de renforcer la capacité des femmes à devenir autonomes.  L’objectif de l’accès universel à l’enseignement primaire est pratiquement réalisé en Ouganda, a affirmé la représentante.  Elle a indiqué que son Gouvernement menait, depuis 1986, une politique de discrimination positive dans les instances législatives et exécutives au profit des groupes vulnérables, y compris les femmes, les personnes handicapées et les jeunes. 


M. BUPNARMAN CHARTIMAGAR (Népal) a indiqué que plus de 85% de la population du Népal vit dans les campagnes dont 51% sont des femmes jouant un rôle très important dans le développement.  Le Plan quinquennal place la parité au sein de tous ses programmes de développement.  Les femmes rurales, a-t-il souligné, font face à de sérieux défis comme l’analphabétisme, la pauvreté, la malnutrition, les problèmes de santé et de nombreuses violations des droits de l’homme.  A cet effet, il a insisté sur la nécessité d’une assistance technique plus soutenue pour renforcer les infrastructures.  Conscient que la recherche, l’éducation, les soins de santé et le crédit permettront l’évolution de la condition de la femme, il a indiqué que son pays menait des actions en faveur des femmes dans les domaines du financement et du microcrédit et pour les encourager à participer à la politique aux niveaux local et parlementaire.


Mme CATHERINE MAHOUVE SAME (Cameroun) a indiqué que la promotion des droits de la femme était un élément fondamental et prioritaire de la politique du Gouvernement par le biais du Ministère de la condition féminine.  Parmi les actions entreprises, elle a cité l’appui aux secteurs de l’agriculture, du commerce, de l’élevage, de la pêche, de l’artisanat, du secteur informel et du tricotage pour lutter contre la pauvreté.  En matière d’éducation et de formation, le Ministère initie des actions de plaidoyer et d’information en direction des dirigeants et des parents qui, combinés à la gratuité de l’école primaire, contribuent à augmenter le taux de scolarisation des filles.  Elle a aussi fait état de campagnes de sensibilisation relatives à la pandémie du VIH/sida, à la préservation de l’écosystème et à la gestion durable de l’eau et des ressources naturelles ainsi que de la préparation à la ratification de la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes.  Elle a conclu en faisant appel à la solidarité internationale.


Mme MAVIS ESI KUSORGBOR (Ghana) a indiqué que son Gouvernement avait mené des campagnes de sensibilisation aux droits des femmes et avait mis en place un fonds de microfinancements pour promouvoir l’émancipation économique des femmes par l’entrepreunariat, notamment dans les zones rurales.  Elle a évoqué les pratiques traditionnelles ou coutumières affectant la santé des femmes qui sapaient le rôle de ces dernières dans le développement durable et a indiqué que son Gouvernement avait érigé ces pratiques en crimes en vue d’y mettre fin.  La pauvreté et l’analphabétisme sont des facteurs aggravants de la violence dont les femmes sont victimes, a poursuivi la représentante qui a signalé que son pays avait renforcé les institutions chargées de s’attaquer à ce problème.  Elle a par ailleurs indiqué que, dans son pays, 63% des personnes infectées par le VIH/sida étaient des femmes et a souligné que la pauvreté, les croyances socio-culturelles et les préjugés renforçaient la vulnérabilité de ces dernières à la pandémie.  Elle a indiqué que la Commission de lutte contre le sida menait, en collaboration avec d’autres agences gouvernementales et la société civile, des initiatives visant à réduire cette vulnérabilité.  Elle a souligné l’importance de la participation des hommes à ces initiatives. 


M. MWELWA MUSAMBACHIME (Zambie) a indiqué que l’éducation, la lutte contre la pauvreté, l’amélioration des qualifications, la santé, la prise de décisions et les droits de la petite fille constituaient les cinq priorités de son pays pour la promotion de la femme.  En matière législative, il a cité l’instauration d’un caucus parlementaire des femmes et d’un système de quotas, par lequel 30% de la représentation politique sera réservée aux femmes d’ici à 2005.  L’harmonisation des lois coutumières, la formation et la révision actuelle de la Constitution permettront de promouvoir la parité entre les sexes, a-t-il poursuivi.  D’importants programmes apportant une aide consultative en matière de santé et des Groupes de contact sur le VIH/sida et la parité sont présents à chaque échelon administratif.  La Zambie a établi une Unité de soutien aux victimes de la violence domestique et une Autorité indépendante recevant les plaintes au sujet d’actes de violence perpétrés par les agents de police.


M. YUNUS M. BAZEI (Afghanistan) a souligné que la nomination d’une femme à la tête du Ministère de la femme était une réalisation particulièrement remarquable dans le contexte de son pays.  Il a indiqué que ce ministère prenait part aux différentes activités du Gouvernement afghan.  Il a salué l’assistance fournie par l’UNIFEM, notamment pour la création de centres pour les femmes dans huit provinces et la création de groupes de travail sur la parité et le droit comprenant des membres de la Commission constitutionnelle, de la Commission judiciaire et de la Cour suprême.  Il a également salué l’assistance fournie par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en collaboration avec la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), et l’Agence américaine pour le développement, en matière de renforcement des capacités du Ministère de la femme.  Il a indiqué que son pays avait ratifié la Convention CEDAW en mars 2003 et était en train d’harmoniser sa législation aux dispositions de celle-ci.  Il a indiqué que le décret présidentiel adopté en juillet 2003 prévoyait l’allocation de 64 sièges de l’Assemblée constituante à des femmes.


M. RENE NSEMI (Congo) a dit qu’en attendant les mesures législatives visant à criminaliser les pratiques de violence sexuelle, le Gouvernement avait engagé une campagne de sensibilisation et mis en place 6 centres de santé pour les victimes.  Elle a indiqué que les femmes constituaient 46% de la force de travail congolaise, 64% des actifs agricoles et produisaient 80% des denrées alimentaires consommées dans le pays.  Dans ce contexte, a-t-elle expliqué, la question de l’amélioration de la condition de la femme dans les zones rurales préoccupe les autorités nationales qui sont conscientes du rôle et de la contribution fondamentale de la femme rurale dans la promotion du développement agricole, l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’élimination de la pauvreté.  Elle a indiqué que la Constitution de janvier 2002 reconnaissait l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines et que plusieurs textes garantissaient en outre le principe de l’égalité dans les domaines de l’accès à l’emploi, de la promotion et des salaires.  Elle a fait état de progrès dans la représentation des femmes aux dernières élections législatives et sénatoriales de 2002 et a indiqué que l’équipe gouvernementale comptait 5 femmes sur 35 membres. 


Mme GERENNGBO YAKIVU (République démocratique du Congo) a déclaré que les femmes dans son pays étaient victimes de la pauvreté et de l’analphabétisme, et que la pandémie du VIH/sida les touchait plus particulièrement.  Suite à l’intégration des sexospécificités dans les politiques et programmes, les femmes ont pu renforcer leurs capacités et ont accédé à des fonds par le biais du microcrédit.  Parmi les initiatives de son Gouvernement, la représentante a cité les actions telles que la consolidation du Conseil de la femme, la signature du Document d’appui au Programme national de la promotion de la femme, la révision du Code du travail, la création du Ministère de la femme ou la campagne de sensibilisation sur l’enregistrement du mariage à l’Etat civil.  Une équipe a été envoyée dans l’Est du pays pour analyser les violences perpétrées à l’encontre des femmes et des filles.  La représentante a demandé le soutien de la communauté internationale pour la prise en charge matérielle et psychologique des victimes dans cette région et salué l’ouverture d’une antenne de l’UNIFEM à Kinshasa.


Mme JUDY CHENG-HOPKINS (Programme alimentaire mondial, PAM) a fait état des activités du PAM en vue de la réalisation de l’objectif du Millénaire relatif à la réduction de moitié de la population souffrant de la faim d’ici à 2015.  Elle a évoqué les activités de distribution directe de nourriture aux femmes dans les situations d’urgence ou aux enfants dans les écoles.  A cet égard, elle a souligné qu’en 2002, sur les 100 millions d’enfants qui ne fréquentaient pas l’école plus de 60% étaient des filles.  Elle a expliqué que la distribution de repas gratuits était une incitation efficace pour attirer les élèves en classe.  Parmi les bénéficiaires du PAM, la majorité consacre plus de 75% de leur budget à la nourriture et que donc les distributions alimentaires libéraient des ressources, ce qui permet à des jeunes filles d’aller à l’école, a ajouté la représentante.  Enfin, elle a évoqué les programmes créés par le PAM à destination des enfants atteints du sida, de leurs familles et des orphelins De la maladie.  Elle a souligné la vulnérabilité particulière des femmes et des enfants à la pandémie ainsi que la fragilité des populations souffrant de la faim.  Elle a enfin insisté sur le fait que, dans les pays d’opération de la FAO, les femmes et les filles consacraient 70% de leur temps à des activités liées à la production alimentaire, faisant état dans ce cadre du lien entre impact du VIH/sida et sécurité alimentaire. 


M. SYED SHAHID HUSAIN (Organisation de la Conférence islamique) a indiqué que la Conférence islamique des Ministres des affaires étrangères, réunie à Téhéran en mai dernier, avait demandé aux Etats membres d’inclure l’égalité des sexes dans leurs politiques de développement et de porter une attention particulière aux besoins de la femme rurale.  Il a déclaré que dans l’Islam, contrairement à ce qui était pensé dans certains milieux, la femme était l’égale de l’homme et avait notamment le droit à la liberté et à l’accès à la propriété.  Il en a cependant appelé au soutien des Nations Unies pour aider les gouvernements à éradiquer les pratiques traditionnelles néfastes pour la promotion de la femme. 


Mme AXUMITE GEBRE-EGZIABHER (Programme des Nations Unies pour les établissements humains - Habitat) a indiqué que dans sa nouvelle vision stratégique Habitat jugeait du succès de ses programmes à l’aune des indicateurs de la parité et de l’égalité entre les sexes et adoptait une démarche soucieuse de l’égalité entre les sexes dans tous ces programmes.  Elle a signalé que le Conseil d’administration d’Habitat avait adopté une résolution sur les droits des femmes.  Cette résolution fait pour la première fois le lien avec les résolutions sur les droits des femmes à un logement décent, à la terre et a la propriété adoptés par la Commission des droits de l’homme.  Le texte, a-t-elle poursuivi, appelle les gouvernements à promouvoir la participation effective des femmes dans le développement et la planification des établissements humains.  L’objectif est que Habitat contribue à la réalisation des Objectifs du Millénaire, notamment celui visant à améliorer sensiblement la vie d’au moins cent millions d’habitants de taudis d’ici à 2020.  Elle a par ailleurs évoqué la publication d’un manuel pour la gestion des projets et des programmes et la publication de rapports relatifs aux droits des femmes à un logement décent et à la propriété. 


PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT


Documentation


Rapport du Représentant spécial du Secrétaire général sur la protection des enfants touchés par les conflits armés (A/58/328)


Ce rapport du Représentant spécial pour les enfants et les conflits armés, fait le bilan des progrès accomplis à ce jour dans l’exécution de son mandat et contient des propositions sur l’action à mener au cours des trois prochaines années. 


Parmi les progrès accomplis, le rapport cite l’augmentation considérable du nombre d’activités de plaidoyer et de sensibilisation; le fait que la protection des enfants fait désormais partie des objectifs internationaux en matière de paix et de sécurité;  le renforcement des normes pour la protection des enfants;  l’intégration de la protection des enfants dans les accords de paix et les mandats des opérations de maintien de la paix: l’intégration de la question des enfants et des conflits armés dans les programmes des organisations régionales; le fait que d’importantes mesures ont été prises pour assurer le suivi de la question et l’établissement systématique de rapport à ce sujet; le fait qu’une priorité accrue est accordée aux besoins des enfants touchés par la guerre dans les programmes après les conflits; et le maintien d’un vaste mouvement pour la protection des enfants touchés par les conflits au sein des organisations non gouvernementales. 


Pour faire face à la situation des enfants qui demeure, toutefois, grave et précaire dans les zones de guerre, un plan d’action est proposé portant sur les problèmes interdépendants que pose le lancement d’une campagne pour «la phase de mise en œuvre» des normes et les mesures à prendre pour consolider et institutionnaliser les initiatives prises et les résultats obtenus jusqu’à présent.  En conclusion, il est rappelé qu’au niveau normatif, il existe un ensemble d’instruments, de normes et d’engagements qui constituent des outils fort utiles pour les activités de sensibilisation et une base d’application des outils pour les activités de sensibilisation et une base d’application bien définie. En conséquence, l’objectif du plan d’action est de tirer parti des deux atouts que sont les outils normatifs et le pouvoir de l’influence collective, et de les renforcer pour en faire un système efficace, cohérent et concerté de protection des enfants touchés par la guerre, conclut le rapport. 


Rapport du Secrétaire général sur l’état de la Convention relative aux droits de l’enfant (A/58/282)


Ce rapport indique qu’au 2 juillet 2003, 192 Etats avaient ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant entrée en vigueur le 26 juillet 1990.  A la même date, le Protocole facultatif à la Convention concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants avait été ratifié par 52 Etats et signé par 105 (pour la liste des Etats qui ont signé ou ratifié les protocoles facultatifs se rapportant à la Convention, ou qui y ont adhéré, ainsi que pour les dates de signature, de ratification et d’adhésion, voir «www.ohchr.org». 


Lettre datée du 4 août 2003, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Honduras auprès de l’Organisation des Nations Unies (A/58/272)


La lettre transmet un document qui détaille les mesures prises par le Gouvernement du Honduras pour résoudre le problème des assassinats d’enfants de 1988 à ce jour par des bandes de délinquants présumés. 


Déclarations


Mme KARIN SHAM POO, Directrice générale adjointe de l’UNICEF, a déclaré que les gouvernements, les communautés, les familles et les individus, avaient, tous ensemble, l’obligation de construire un environnement protecteur des enfants.  Elle a exhorté les Etats à ratifier le Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants.  Elle a expliqué que les enfants autochtones étaient particulièrement vulnérables à toutes les formes de déni du droit.  Un autre type de violence dont souffrent les enfants, a-t-elle poursuivi, est la violence perpétrée en situation de conflit armé, rappelant à cet effet que le Statut de Rome de la Cour pénale internationale garantissait le principe de responsabilité.  Après les conflits, l’UNICEF assure la protection des enfants notamment dans les commissions de vérité et réconciliation, comme en Sierra Leone et au Timor-Leste.  La représentante s’est inquiétée du fait que de nombreux enfants continuent d’être enrôlés pour combattre dans des guerres d’adultes, citant le Nord de l’Ouganda, la République démocratique du Congo, le Libéria et ses pays voisins, la Colombie et le Myanmar.  Elle a souligné que l’UNICEF travaillait à la démobilisation des enfants soldats au Burundi et au Sri Lanka, fournissait une assistance médicale et psychologique aux victimes de viols, et avait adopté un code de conduite pour les travailleurs humanitaires. 


Citant les effets sur la vie et la santé des enfants des mines antipersonnel et autres explosifs laissés par les guerres, elle a dit que plus de mille enfants avaient péri dans ces conditions en Iraq depuis la fin du conflit.  A cet effet, elle a appelé les gouvernements à établir des accords internationaux coercitifs pour contrôler la prolifération des armes légères.  Depuis 15 ans, l’UNICEF établit une banque de données sur l’éducation, la santé et la nutrition des enfants et s’attaque actuellement au manque d’informations en ce qui concerne l’impact des conflits sur les enfants.  La représentante elle a conclu en réaffirmant l’engagement de l’UNICEF à réaliser les Objectifs du Millénaire à commencer par l’élimination des inégalités entre les sexes à l’école primaire d’ici à 2005 et a encouragé les Etats à honorer leurs promesses dans ce domaine.


M. BACRE WALY NDIAYE, Directeur du Bureau de New York du Haut Commissariat aux droits de l’homme, a rappelé que l’amendement de l’article 43.2 de la Convention relative aux droits de l’enfant portant élargissement du Comité des droits de l’enfant de 10 à 18 membres était entré en vigueur le 18 novembre 2002 et que conséquemment 8 nouveaux membres avaient été élus en février dernier.  Evoquant la charge de travail du Comité, il a indiqué que 50 rapports étaient en attente de considération et que le Comité commençait à recevoir des rapports des Etats parties aux Protocoles facultatifs relatifs à la vente d’enfants, la prostitution et la pornographie mettant en scène des enfants et à l’implication d’enfants dans les conflits armés.  A cet égard, il a signalé que pour faire face à la charge de travail, le Comité travaillerait désormais, si l’Assemblée générale approuvait cette décision, en deux groupes afin d’examiner 48 rapports au lieu de 27.  Il a jugé que le processus d’accession et de ratification aux deux protocoles facultatifs allait bon train. 


Il a rappelé que M. Paulo Sergio Pinheiro avait était nommé expert indépendant chargé d’étudier la question de la violence à l’encontre des enfants et a indiqué que le Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) coopéraient avec lui en vue d’établir un petit secrétariat opérationnel au début de l’an prochain.  Il a également indiqué que le Rapporteur spécial sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, M. Juan-Miguel Petit, se rendrait au Brésil du 3 au 14 novembre et au Paraguay au début de 2004.  Il a rappelé qu’en juillet 2003, le Rapporteur avait envoyé un questionnaire aux Etats Membres pour mettre à jour les informations dont ils disposent sur ces questions.


Mme BRUNELLA BORZI (Italie) a, au nom de l’Union européenne, appelé instamment les Etats qui ne l’avaient pas encore fait à ratifier la Convention sur les droits de l’enfant ainsi que ses protocoles facultatifs.  Elle a également dit sa préoccupation quant au nombre de réserves émises par les Etats parties et leur a demandé de les retirer. 


S’agissant de la situation des enfants soldats, la représentante a souhaité qu’une attention particulière soit accordée à la protection des fillettes.  Elle a exhorté les parties mentionnées dans le rapport du Secrétaire général à cesser le recrutement d’enfants soldats.  Il est nécessaire de mettre en place un système de suivi de l’application par ces parties des dispositions de la résolution 1460 du Conseil.  L’Union demande instamment au Secrétaire général de garantir la finalisation prochaine de l’évaluation globale de l’efficacité de la réponse apportée par les Nations Unies au problème des enfants dans les conflits armés.  De son côté l’Union européenne est prête à adopter d’ici la fin de l’année une série de directives sur cette question.  Nous demandons instamment aux Etats de ratifier le Statut de Rome qui fait de l’enrôlement des enfants un crime de guerre.


La représentante a également condamné l’exploitation des enfants à des fins sexuelles mais également d’autres formes d’exploitation comme le travail forcé et a invité les Etats à ratifier les Conventions 138 et 182 de l’Organisation internationale du Travail.  Abordant la question des délinquants, la représentante a rappelé que la Convention relative aux droits des enfants interdit expressément l’imposition de la peine de mort à des personnes âgées de moins de 18 ans. Elle a ajouté que la pauvreté constitue l’obstacle principal à la jouissance par les enfants de leurs droits tout en précisant qu’un facteur clé dans l’élimination de ce fléau était l’accès à l’éducation.


M. FREDERICO S. DUQUE ESTRADA MEYER (Brésil) a réaffirmé l’attachement de son pays à la mise en oeuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant et s’est félicité du fait que cet instrument bénéficie presque d’une adhésion universelle.  Il a indiqué que son pays avait signé le Protocole facultatif à la Convention concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants ainsi que le Protocole facultatif concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés.  A cet égard, il s’est félicité de la prochaine visite dans son pays, du 3 au 14 novembre, du Rapporteur spécial sur la vente d’enfants et a estimé que ses conclusions seront utiles pour lutter contre l’exploitation des enfants.  Il a indiqué qu’une attention particulière était accordée aux enfants et aux adolescents dans la lutte contre la pauvreté, la faim et l’exclusion.  Il a cité l’initiative «Fome Zero» visant à la sécurité alimentaire pour tous.  Il a évoqué les programmes développés pour lutter contre le travail, particulièrement le travail forcé et l’exploitation sexuelle des enfants.  Il a indiqué qu’un haut rang de priorité est accordé à l’éducation de base et à la lutte contre la discrimination raciale à l’égard des enfants, notamment des enfants d’ascendance africaine et autochtone. 


Mme RACHEL GROUX (Suisse) a souligné que 50% des victimes de la traite des êtres humains seraient des enfants ou des jeunes de moins de 18 ans et a appelé la communauté internationale à intensifier ses efforts, notamment dans le domaine de la prévention, de la réhabilitation, et de la réinsertion sociale des enfants victimes de la traite.  Elle a déclaré que la Suisse s’engageait à collaborer avec M. Paulo Sergio Pinheiro, expert indépendant chargé de l’étude sur la question de la violence dont sont victimes les enfants et a appelé tous les Etats à en faire de même afin que l’étude qu’il est chargé de faire soit finalisée dans les meilleurs délais.  Evoquant la situation des enfants dans les conflits armés, elle a affirmé que les Conventions de Genève, leurs protocoles additionnels de 1977 et le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés constituaient des bases essentielles et indispensables pour protéger les enfants touchés par les conflits.  A cet égard, elle a souligné que le recrutement volontaire d’enfants dans les groupes armés non étatiques constituait un véritable défi et que la prévention dans ce domaine ne serait efficace qu’une fois les raisons qui motivent la participation volontaire seraient comprises.  Elle a appelé les Etats qui n’ont pas encore ratifié le Protocole à le faire en reconnaissant l’âge limite de 18 ans pour le recrutement volontaire et sans formuler de réserves. 


Mme ROMY TINCOPA (Pérou) a affirmé que son pays avait mis en oeuvre des politiques de protection des enfants et adolescents pauvres et en situation de risque par la création d’espaces institutionnels et communaux de sécurité et de vie, politiques qui s’ajoutaient au Plan d’action national pour l’enfance et l’adolescence pour 2002-2010.  La lutte contre la pauvreté, qui a le plus grand impact sur les jeunes, est une des priorités du Gouvernement, a-t-elle dit, ajoutant qu’ils étaient victimes du travail précoce, de l’exploitation économique et sexuelle, du VIH/sida, de la toxicomanie ou de l’alcoolisme.  Elle a décrit les politiques menés dans son pays à savoir : élargissement de la couverture de santé et de l’accès aux services de soins notamment en matière de santé sexuelle et reproductive, encouragement aux  adolescents à poursuivre des études secondaires, formation à l’emploi et attention particulière aux groupes minoritaires. 


M. JULIUS ZAYA SHIWEVA (Namibie) a, au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), détaillé la stratégie mise en place par la SADC pour promouvoir le bien-être de l’enfant en précisant que l’éducation de base et la lutte contre les disparités basées sur le sexe avaient été intégrées à des plans sectoriels.  Il a fait état cependant de ressources limitées et a appelé la communauté internationale à fournir des fonds supplémentaires pour leur permettre d’atteindre les objectifs du Programme d’action de la session spéciale de l’Assemblée générale consacrée aux enfants.  Le représentant a fait état de son appui au Groupe de travail chargé d’étudier les propositions faites au sujet de la nouvelle Convention sur la promotion et la protection des droits des personnes handicapées.  Au sujet de la pandémie du VIH/sida, le représentant a annoncé que la SADC avait approuvé la création d’un fonds pour la mise en œuvre de sa stratégie de lutte contre le sida pour 2003-2007.  Sur la question des enfants soldats, le représentant a regretté que les dispositions pertinentes de la Convention relative aux droits de l’enfant continuent à être violées dans les pays en guerre où des enfants, parfois de huit ans, sont recrutés de force comme les combattants. 


M. GHOLAN HOSSEIN SEYED SALEHI (Iran) a déclaré que son pays, Etat partie à la Convention relative aux droits de l’enfant, a alloué les ressources nécessaires pour renforcer les programmes nationaux ayant trait à l’éducation, à la santé, au bien-être social, à la sécurité alimentaire de l’enfant et de la femme. Le représentant a également passé en revue les progrès accomplis notamment sur le plan judiciaire. Aussi, les Tribunaux pour enfants ont-ils amélioré les procès des enfants et la formation des juges pour enfants dans le respect des dispositions de la Convention.  M. Salehi a également signalé l’intention du gouvernement iranien de construire d’ici à la fin du Troisième plan de développement du pays des centres de correction et de réhabilitation des enfants dans toutes les provinces iraniennes. Le représentant a conclu en annonçant que son pays examine en ce moment la ratification du Protocole facultatif relatif à la vente et à la prostitution des enfants et à la pornographie mettant en scène des enfants.


Mme MUNA AL-QAHTANI (Emirats arabes unis) a affirmé que l’attachement de son Pays aux dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant, à laquelle il est partie, se manifeste à travers les différents services qu’il fournit aux enfants émiriens aux niveaux de la santé, de l’éducation et des services sociaux.  Elle a indiqué que la qualité des services fournis par son pays aussi bien aux enfants qu’aux mères lui a valu les félicitations de l’UNICEF dans son rapport de 2003.  Mme Al-Qahtani a énuméré certains des progrès accomplis par les Emirats, en mettant l’accent sur le rôle que joue le Haut Conseil pour la maternité et l’enfance qui a été créé en début d’année par décret du Président Sheikh Zayed AN Nahyant.  La représentante a fait part de sa préoccupation au sujet des enfants palestiniens qui font face à de nombreux risques dans les territoires occupés. 


Mme ARNI HOLE (Norvège) a appuyé la recommandation du Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés stipulant qu’il était temps d’entrer dans « l’ère de la mise en oeuvre » maintenant que la communauté internationale dispose des instruments juridiques.  Elle s’est félicitée du déploiement systématique d’un conseiller sur les droits des enfants dans les opérations de maintien de la paix.  Elle a exprimé les préoccupations de son pays quant à la pratique de recrutement d’enfants dans les conflits armés et a appelé les Etats qui s’adonnent à cette pratique à y mettre fin.  Elle a par ailleurs souligné la nécessité de lutter contre la pauvreté pour assurer le respect des droits de l’enfant.  A cet égard, elle a indiqué que l’objectif de son pays était de consacrer 0,93 à 1% de son produit intérieur brut à l’aide publique au développement d’ici à 2005 et d’assurer qu’une large partie de ces fonds soit consacrée aux enfants, et notamment à l’éducation des filles.  Dénonçant notamment la traite aux fins d’exploitation sexuelle des femmes et des enfants, elle s’est félicitée de l’existence du Protocole se rapportant à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée relatif à la traite de personnes, en particulier de femmes et d’enfants. 


*   ***   *


À l’intention des organes d’information. Document non officiel.