En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/629

POUR LES DELEGATIONS DE LA TROISIEME COMMISSION L’EMANCIPATION DES FEMMES EST LE PRINCIPAL REMEDE A LA FEMINISATION DE LA PAUVRETE

16/10/03
Communiqué de presse
AG/SHC/629


Troisième Commission

13e & 14e séances – matin & après-midi


POUR LES DELEGATIONS DE LA TROISIEME COMMISSION L’EMANCIPATION DES FEMMES est le principal remede A LA FEMINISATION DE LA PAUVRETE


L’émancipation des femmes et la participation de celles-ci à la vie économique et sociale ont été perçues comme les conditions préalables à l’éradication de la pauvreté par les délégations de la Troisième Commission qui poursuivaient, aujourd’hui, leur débat sur les questions relatives à la promotion de la femme.  Face à la féminisation de la pauvreté à laquelle ont fait référence nombre de délégations, l’autonomisation est apparue comme le moyen de briser la marginalisation des femmes.


A l’instar de la représentante du Chili, de nombreux participants ont souligné que la parité entre les hommes et les femmes dans le monde du travail avait un impact non seulement sur le potentiel de croissance des pays mais aussi sur la réduction du nombre des pauvres, et qu’il convenait de changer les perceptions qui considéraient l’apport salarial de la femme comme secondaire au sein du foyer.  Les délégations ont ainsi souligné la nécessité de prendre des mesures législatives pour lutter contre les discriminations dont les femmes sont victimes dans l’emploi, comme l’a affirmé la représentante de Cuba.  Pour un travail égal, les salaires des femmes seraient entre 20 et 30% inférieurs à ceux des hommes, a précisé le représentant de l’Organisation internationale du Travail.


Les délégués ont fait état de différentes solutions pour lutter contre les inégalités et les freins à la participation de la femme dans le développement comme l’adoption de mesures législatives, de codes de bonne conduite sur le lieu de travail, la tenue de campagnes de formation et d’information ou, comme l’ont exposé les délégués du Bangladesh et du Kazakhstan, l’allocation aux femmes de prêts et de microcrédits.  L’éducation des filles et des femmes comme vecteur d’émancipation et de développement a fait l’objet d’un appui unanime de la part des participants. 


Insistant sur le fait que l’autonomie des femmes doit être assurée à tous les stades de la vie, la représentante des Pays-Bas a appelé à prendre en compte la situation spécifique des femmes âgées qui rencontrent, selon elle, des difficultés à trouver un emploi, indiquant que les pays membres de l’Union européenne s’attachaient à mettre en oeuvre une législation pour combattre ce type de discrimination.  La question de la vulnérabilité des travailleuses migrantes a été soulevée par les représentants de l’Organisation internationale du Travail et de l’Organisation internationale des migrations.  Ce dernier a fait observer que les législations n’avaient souvent pas intégré la féminisation des migrations et ne prenaient pas en compte le fait que les femmes migrent indépendamment de leur famille en tant que soutien de famille.


Plusieurs délégations dont celles du Guyana, au nom de la communauté des Caraïbes, de la République dominicaine et de la Jamaïque ont fait part de leur préoccupation quant à la situation critique de l’Institut de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) et ont insisté sur la nécessité d’assurer son financement.  Ils ont par ailleurs appelé le Secrétariat à nommer un Directeur exécutif dans les meilleurs délais.


Outre les Etats déjà cités, les représentants des pays suivants ont aussi pris la parole: Pérou, Islande, Guyana (au nom des Etats de la CARICOM), Cuba, Ouganda, Burkina Faso, Pays-Bas, Jamahiriya arabe libyenne, Bahreïn, Palestine, Bahamas, Jordanie, Mozambique, Yémen, Liban, Algérie, Sénégal, Saint-Marin, Koweït, Turquie, Nigéria, République populaire démocratique de Corée, Erythrée, Guatemala, Thaïlande, Azerbaïdjan, Malaisie, Botswana, Colombie, Cap-Vert.  Les représentants de l’Organisation mondiale des migrations (OIM) et de l’Organisation internationale du Travail (OIT) ont aussi pris la parole.


Les délégations d’Israël, du Japon et de la République populaire démocratique de Corée, ainsi que l’Observatrice de la Palestine ont exercé leur droit de réponse.


La Troisième Commission terminera son débat sur les questions relatives à la promotion de la femme demain, vendredi 17 octobre, à 10 heures. 


PROMOTION DE LA FEMME


SUITE DONNEE A LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET A LA VINGT-TROISIEME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLEE GENERALE INTITULEE «les femmes en l’an 2000: EGALITE ENTRE LES SEXES, DEVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIECLE»


Déclarations


Mme CARMEN-ROSA ARIAS (Pérou) a indiqué que le Gouvernement péruvien accordait une priorité à la lutte contre la violence familiale et sexuelle dans son Plan national contre la violence à l’égard des femmes.  En ce qui concerne l’émancipation de la femme et sa participation politique, le Pérou applique un système de quotas dans le processus électoral, a-t-elle souligné, ajoutant que le Plan pour l’égalité des chances visait à modifier les préjugés culturels via la décentralisation et un rôle actif des organisations de femmes.  La Loi pour l’éducation de la fille et de l’adolescente rurales et une Commission chargée de la question proposent des actions concertées afin de combler le fossé existant dans ce domaine entre les campagnes et les villes.  Parmi les actions et services offerts par le Gouvernement dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive, la représentante a cité la promotion de la santé maternelle et les services de planning familial, avec une liberté de choix quant aux moyens de contrôle des naissances.  Elle a ajouté que le VIH/sida, les pratiques sexuelles à risque et la prévention des grossesses précoces recevaient également une attention prioritaire.


M. HJALMAR W.HANESSON (Islande) a souligné que les Etats Membres ne pouvaient pas revenir sur les engagements qu’ils ont pris en matière de promotion de la femme et qu’il fallait modifier les méthodes de travail pour faire en sorte d’améliorer la condition de la femme de part le monde.  A cet égard, il a précisé que son pays allait présenter un projet de texte relatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et a exhorté tous les Etats qui ne l’ont pas fait à la ratifier et à la mettre en oeuvre.  Le représentant a demandé aux Etats qui ont émis des réserves de les retirer, insistant sur cette nécessité dans le cas des réserves incompatibles avec l’objectif de la Convention.  Il a appuyé les projets de textes relatifs à la participation politique des femmes et à la violence à l’égard des femmes.  A cet égard, il a estimé que l’inclusion de la question de la violence domestique était opportune et permettait de rompre le silence et le déni qui entoure la question.  Il a expliqué que son pays mène en collaboration avec les organisations non gouvernementales une campagne d’information pour faire mieux connaître le problème de la violence domestique et son coût social. 


Mme DONETTE CRITCHLOW (Guyana) s’est exprimée au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).  Elle a déclaré que les pays de la CARICOM, conscients des défis que représentent la mondialisation et la pauvreté pour les femmes, soutiennent les mécanismes innovants tels les microcrédits pour éradiquer la pauvreté.  Ils sont d’avis que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes est d’une importance fondamentale dans le processus de promotion et d’amélioration du respect des droits des femmes.  Sur ce point, la représentante a annoncé que son Pays avait soumis un rapport au comité CEDAW et attendait ses commentaires.  Les ministres de la CARICOM et le Conseil pour le développement humain et social ont mis en place des programmes régionaux axés sur: la santé, l’éducation, la pauvreté, la violence ainsi que sur la participation politique, a-t-elle indiqué.  Des programmes visant la réduction de la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant ont été mis en œuvre dans ce cadre.  S’agissant de la violence à l’égard des femmes, elle a  précisé que tous les pays des Caraïbes avaient des politiques visant à assurer aux femmes un accès à la justice et une condamnation des coupables.  Mme Critchlow a fait valoir que 30% des membres des Parlements et des Sénats de la région étaient des femmes.  En conclusion, elle a fait part de la préoccupation des Etats de la CARICOM au sujet de la situation de l’Institut internationale de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), demandant la nomination rapide d’un directeur et l’allocation des ressources nécessaires au fonctionnement de cet organe. 


Mme ANA TERESITA GONZALEZ FRAGA (Cuba) a rappelé que les femmes représentent 70% de la population la plus pauvre et 2/3 des analphabètes.  Elles sont les premières victimes des manifestations de discrimination sur le marché du travail et de la violence, y compris de la traite et de l’exploitation à des fins sexuelles.  Elle a souligné que les documents finaux de Beijing constituaient la ligne directrice pour la promotion de la femme et qu’il était temps de donner une suite concrète aux engagements pris.  Il faut, a-t-elle dit, consacrer davantage de ressources au développement et renforcer la coopération internationale.  La représentante a fait valoir que la situation des femmes s’est largement améliorée à Cuba.  Aujourd’hui, a-t-elle précisé, les femmes  représentent 44,7% du personnel dans le service public, occupent 33,5 % des postes de décision et représentent 36 % des députés. Elle a indiqué que l’éducation avait été un élément clef dans les progrès réalisés vers l’égalité entre les sexes.  Elle a insisté sur le caractère illégal des mesures d’embargo dont son pays fait l’objet et a dénoncé les accusations prononcées contre son pays selon lesquelles il serait impliqué dans des schémas de traite d’enfants aux fins d’exploitations sexuelles.  Elle a enfin réitéré l’engagement de Cuba à oeuvrer pour la promotion de la femme.


Mme MARCELINE TIENDREBEOGO (Burkina Faso) a expliqué les efforts entrepris par son Gouvernement pour la promotion économique et sociale de la femme grâce au nouveau Plan d’action 2003-2007 qui vise à la réduction de la pauvreté via notamment l’amélioration des revenus, le renforcement des capacités, la promotion du rôle de la femme et de la petite fille, le renforcement du mécanisme institutionnel de promotion de la femme.  Elle s’est dite préoccupée par la persistance de la pauvreté, la méconnaissance des textes et mesures favorables aux femmes et les insuffisances dans leur application ainsi que par les violences sexuelles.  Des moulins, des presses à karité, des concasseurs, et des savonneries ont été mises à la disposition des femmes, a-t-elle expliqué, citant aussi la création de 16 maisons de la femme, la formation aux techniques de production d’amandes via une coordination entre le gouvernement et les organisations de la société civile.


Mme MARGIT VAN DER STEEN (Pays-Bas) a attiré l’attention des délégations sur la situation particulière des femmes âgées.  Elle a souligné les discriminations liées à l’âge auxquelles font face les femmes, notamment sur le marché de l’emploi.  Elle a fait observer que passé 40 ans, ces femmes rencontraient beaucoup de difficultés pour retrouver un emploi après avoir éduqué leurs enfants.  Elle a indiqué que les pays membres de l’Union européenne était en train de mettre en oeuvre une législation pour combattre ces discriminations.  Elle a souligné que les femmes étaient majoritaires dans la population âgée et a insisté sur la menace que représente pour elles la pauvreté en raison de son impact sur leur santé, sur leurs conditions de vie et leur participation à la vie de la communauté.  A cet égard, elle a souligné l’importance de déployer des efforts pour permettre aux femmes d’être autonomes tout au long de leur vie.  Elle a précisé qu’à cet effet il convenait de s’attaquer aux obstacles qui trouvent leurs origines dans la culture, dans la religion, les traditions ou la législation.  Elle a insisté sur la nécessité de mettre en oeuvre les engagements pris à Beijing, Madrid et New York dans ce domaine. 


Mme SEHAAM MEKASHBER (Jamahiriya arabe libyenne) a souligné que la situation de la femme dans de nombreux pays ne s’était pas améliorée, notamment en Afrique et dans les territoires palestiniens occupés.  En Libye, la femme occupe une place prépondérante dans les domaines de l’éducation, de la santé et dans le service diplomatique, a-t-elle affirmé, ajoutant que les  femmes avaient aussi porté les armes, un domaine très souvent réservé aux hommes.  Faisant référence à la notion traditionnelle de la société du peuple où les hommes et les femmes sont égaux, elle a souligné que la femme libyenne était autonome financièrement et que cette autonomie n’est pas altérée par le mariage.  Les banques ne pratiquent aucune discrimination à l’égard des femmes qui ont droit par ailleurs à la garde des enfants et petits enfants, a assuré la représentante.  Mais elle a cité la pauvreté, l’ignorance, la malnutrition, la maladie et les conflits comme sources de préoccupation.


Mme RADHI (Bahreïn) a indiqué que la condition des femmes de son pays s’est améliorée dans tous les domaines.  La Constitution et la législation, a-t-elle expliqué, garantissent à la femme la jouissance de tous les droits inclus dans la Déclaration des droits de l’homme ainsi que l’égalité des chances et la protection contre toutes les formes de discrimination.  La femme bahreïnite a le droit de vote et participe à la vie politique.  Les femmes constituent aujourd’hui au Bahreïn 26% de la force de travail contre 5% en 1971.  La représentante a signalé la création du Haut Conseil de la femme et la mise au point d’une stratégie nationale visant à développer le potentiel de la femme dans tous les domaines de la vie.  Elle a indiqué que la femme bahreïnite a accédé à des postes de direction dans plusieurs domaines, dont la santé, l’armée et l’éducation.  La première femme ministre a été nommée en novembre 2001, a-t-elle précisé.  Elle a souligné la participation de la société civile au processus de promotion de la femme et a indiqué que son pays a récemment adhéré à la Convention pour l’élimination de toutes les discriminations et a ratifié la Convention visant la création de l’Organisation de la femme arabe. 


Mme NADYA RASHEED, Observatrice de la Palestine, a souligné que la condition des femmes palestiniennes continuait de se détériorer.  Les femmes palestiniennes, a-t-elle expliqué, se battent à la fois pour leur liberté et pour la paix dans le contexte de l’occupation israélienne et pour jouer un rôle actif dans la société.  Elles sont privées de leurs droits les plus fondamentaux, en particulier de leur liberté de mouvement, de leur droit au travail, à l’éducation, à la santé et à la dignité.  L’observatrice a rappelé que depuis le 28 septembre 2000, quelque 2570 civils palestiniens, dont 200 femmes et 600 enfants, avaient été tués et que quelque 40 000 personnes avaient été blessées.  Elle a affirmé que le bouclage des territoires affectait la santé physique et mentale des femmes et des enfants palestiniens.  Elle a précisé que 30 nouveaux nés ont trouvé la mort à des points de contrôle israéliens et 43,3% des femmes et 73,3% des enfants de moins de neuf mois souffrent d’anémie et de malnutrition.  Elle a appelé la communauté internationale à prendre des mesures d’urgence pour mettre fin à l’occupation israélienne et permettre l’établissement d’un Etat palestinien indépendant. 


Mme PAULETTE BETHEL ( Bahamas), a rappelé que l’égalité des sexes faisait partie des objectifs de la Déclaration du millénaire, des documents finaux de la Conférence internationale sur le financement du développement ainsi que de ceux du Sommet mondial pour le développement durable.  A son avis, l’égal accès des femmes au processus de prise de décisions est nécessaire pour garantir leur participation aux programmes de développement, au combat contre la pauvreté et la faim, pour stimuler le développement durable et pour s’assurer qu’elles ne soient pas fragilisées par l’indifférence ou l’exclusion.  Elle a souligné que dans son pays 52% de l’électorat était composé de femmes, de même que 20% des membres de la Maison de l’Assemblée, 43% du Sénat et 25% du Cabinet et rappelé que le Premier Ministre était actuellement une femme.  Néanmoins, l’égale participation des femmes à la vie économique, sociale et politique ne peut être réalisée sans engagement dans les domaines qui l’affectent le plus, a-t-elle affirmé.  Les Bahamas sont déterminés à assurer un système éducatif primaire et secondaire à tous leurs citoyens, sur une base non discriminatoire.  S’agissant de la pandémie du VIH/sida, elle a annoncé que son pays avait lancé une large campagne d’information axée sur la prévention, les soins et les traitements, et cherchait à élargir l’accès aux anti-rétroviraux ; notamment pour les femmes enceintes atteintes du virus.  Mme Bethel a rappelé la création en 1981 du Bureau des affaires féminines qui veille à la participation des femmes dans tous les secteurs de la communauté, en partenariat avec les organisations féminines locales. 


Mme ISMAT JAHAN (Bangladesh) a indiqué que son pays avait considérablement investi dans l’éducation et l’émancipation économique des femmes ayant notamment institué la gratuité et l’obligation de scolarité primaire pour les filles ainsi que des bourses, ce qui a permis d’aboutir à la parité dans l’inscription.  Les femmes sont de mieux en mieux intégrées dans l’économie, a-t-elle dit, faisant état à ce sujet du rôle joué par l’éducation informelle et le microcrédit.  Les femmes constituent près de 90% des salariés dans le secteur textile, première industrie exportatrice, a-t-elle encore précisé.  En tant qu’Etat partie à la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes, le Bangladesh s’est doté d’un Plan d’action national et de lois sur la suppression du trafic immoral, la prévention de la répression de la femme et de l’enfant et la prévention du crime à l’acide.  Elle a conclu en indiquant que son pays avait joué un rôle de pionnier dans l’adoption de la Convention régionale sur la prévention et la lutte contre le trafic des femmes et des enfants aux fins de prostitution.


M. MU’TAZ HYASSAT (Jordanie) a souligné que la contribution des femmes au processus de développement et au maintien du tissu social sont les piliers de la paix et de la sécurité.  Il faut, a-t-il dit, s’attaquer aux mauvais traitements dont elles sont victimes, notamment à la violence domestique.  Leur persistance, a-t-il dit, rend difficile la mise en oeuvre des engagements pris lors des grandes conférences.  Il a souligné qu’à cet effet il convenait de sensibiliser le public et de faire évoluer les coutumes allant à l’encontre des droits des femmes.  Il convient, a-t-il ajouté, de passer en revue les législations pour en éliminer tout élément discriminatoire et s’assurer que les lois garantissent les droits des femmes.  Il a souligné la situation particulièrement vulnérable des femmes dans les situations de conflit.  La communauté internationale, a-t-il dit, doit œuvrer pour garantir le respect du droit international humanitaire et encourager la participation des femmes aux processus post-conflit.  Au plan national, a-t-il expliqué, plusieurs lois ont été amendées notamment la loi électorale pour améliorer la participation des femmes à la vie politique et la loi sur l’emploi pour les protéger des discriminations sur le lieu de travail.  Il a indiqué que son pays avait par ailleurs amendé son Code pénal pour y inclure des punitions sévères à l’encontre des personnes qui auraient commis des crimes d’honneur et protéger les victimes de ces crimes. 


M. GERALDO SARANGA (Mozambique) a souligné le rôle des femmes dans la paix, la lutte contre la pauvreté et le développement économique et social et a rappelé qu’en juillet 2003 les dirigeants africains de l’Union africaine avaient adopté un Protocole additionnel à la Charte africaine des droits de l’homme relatif aux droits des femmes.  Il a précisé que la structure de l’Union africaine prévoyait la représentation des femmes en particulier au niveau décisionnel.  Il a expliqué par ailleurs que son pays s’efforce d’intégrer une démarche soucieuse de l’égalité entre les sexes dans tous les domaines, politique, social et économique, et d’assurer la participation des femmes aux processus de décision.  A cette fin, a-t-il expliqué, il concentre ses actions sur l’accès des filles à l’éducation primaire et à l’augmentation du nombre de femmes dans les institutions à tous les niveaux.  Le Gouvernement, en collaboration avec la société civile, est en train de procéder à un examen de la législation en vue d’incorporer les dispositions de la Convention pour l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des femmes et d’autres instruments régionaux, a-t-il indiqué, précisant que l’Assemblée nationale a engagé un débat sur la révision de la Loi sur la famille. 


Mme ARWA ALI NOMAN(Yémen) a déclaré que son pays n’approuvait pas certaines parties du rapport sur les pratiques coutumières ou traditionnelles affectant la santé des femmes et indiqué qu’un décret avait été publié dans son pays interdisant la pratique de l’excision génitale, si elle existe.  Afin d’illustrer les progrès de la femme yéménite, elle a cité l’augmentation des postes politiques occupés par les femmes, des progrès au niveau électoral et l’accroissement du taux des femmes parmi les étudiants en université. 


Mme ROSHAN KHURSHID BHARUSHA (Pakistan), a estimé qu’il fallait faire preuve d’une grande vigilance face au phénomène de la mondialisation qui rend les femmes particulièrement vulnérables et sujettes à exploitation.  L’exploitation des femmes doit être considérée comme une priorité et traitée dans un esprit de coopération, a- t-elle déclaré.  La constitution pakistanaise garantit l’égalité des droits de tous les citoyens quel que soit leur sexe et assure aux femmes un espace pour affirmer leur action, a-t-elle indiqué.  Les politiques nationales pour le développement et la reconnaissance des droits des femmes au Pakistan visent à réaliser l’égalité des sexes et à promouvoir la participation des femmes à la vie économique, sociale et politique ainsi que la construction d’une société humaine et démocratique, fondée sur la prospérité économique et le développement durable.  Ainsi des politiques ont été mises en  œuvre notamment pour s’assurer que les agences gouvernementales ont une approche sensible à la problématique hommes/femmes dans leurs programmes et projets.  Elle a conclu en indiquant que 33% des sièges dans les organes locaux de prise de décision étaient réservés aux  femmes et que ces dernières occupaient 60 sièges à l’Assemblée nationale, 128 dans les assemblées provinciales et 17 au Sénat.


Mme LORETO LEYTON (Chili) a déclaré que la parité entre les hommes et les femmes dans le processus de prise de décisions et dans le monde du travail avait un impact non seulement sur le potentiel de croissance du pays mais aussi sur la réduction du nombre des pauvres et des foyers indigents.  Elle a regretté que la femme soit perçue comme apportant un salaire secondaire.  Elle a fait état de réformes législatives menées à l’initiative du Service national de la femme et de mesures novatrices dans le secteur privé, citant en exemple la stratégie intitulée «Bonnes pratiques de travail pour la promotion de l’égalité des chances entre hommes et femmes» qui a conduit à l’introduction de projets pilotes dans les entreprises avec l’établissement de récompenses pour les entreprises qui mettent l’égalité en pratique.


Mme SUSANNA CHRISTOFIDES (Organisation internationale pour les migrations, OIM) a attiré l’attention sur les insuffisances du statut des femmes migrantes qui sont les premières victimes des abus et des discriminations en raison de leur vulnérabilité en tant que femme et étrangères.  Elle a indiqué que les législations n’avaient souvent pas été adaptées à la féminisation des migrations et ne prenaient en compte le fait que les femmes migraient indépendamment de leur famille en tant que soutien de famille.  Elle a souligné l’expansion du phénomène de la traite et la nécessité de répondre à ce fléau par l’élaboration de législations et de politiques prévoyant la punition des trafiquants et la protection des victimes.  Elle a souligné l’importance d’améliorer l’information sur le problème de la traite et de développer des indicateurs.  Elle a indiqué que la stratégie poursuivie par l’OIM prévoit des campagnes d’information dans les pays d’origine pour informer les victimes potentielles ainsi que la fourniture d’une assistance aux victimes sous la forme de la protection, de l’aide au retour et à la réintégration.  L’OIM, a-t-elle fait valoir, s’emploie également à renforcer les capacités des gouvernements confrontés à la traite. 


M. JOHN LANGMORE, Directeur de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a déclaré que l’égalité des sexes constituait un thème transversal aux quatre objectifs stratégiques de l’OIT à savoir les droits et le travail, l’emploi, la protection et le dialogue sociaux.  Il a regretté que les femmes gagnent entre 20 et 30% moins que les hommes, et présenté le nouveau rapport global « Un temps pour l’égalité au travail » mettant en exergue la précarisation et la marginalisation des femmes dans le contexte actuel de croissance de l’économie informelle notamment chez les travailleuses migrantes et d’origine ethnique.  Il a insisté sur le rôle des femmes âgées fournissant un travail invisible et non rémunéré dans « l’économie du soin » et souligné l’assistance technique et institutionnelle fournie aux Etats par le Département de la promotion de l’égalité des sexes de l’OIT.  Il a conclu en citant la campagne « Plus et de meilleurs emplois pour les femmes » et le Plan d’action sur la parité et l’égalité entre les sexes mis en oeuvre au sein de l’Organisation par le Bureau pour l’égalité des sexes.


Mme FARRAH BERRY (Liban) a déclaré que les efforts de son pays pour mettre sa législation en conformité avec la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et les conventions de l’Organisation mondiale du travail relatives aux droits des femmes avaient permis de réaliser de grands progrès.  Elle a donné l’exemple du pourcentage de femmes dans le nombre de diplômés de l’université qui s’élève à 50% et celui des femmes sur le marché du travail qui s’élève à 27%.  Elles sont de plus en plus nombreuses aux postes décisionnels au Parlement, dans le service diplomatique et dans les institutions judiciaires, a-t-elle ajouté.  Des mesures législatives ont été adoptées pour assurer l’égalité des chances sur le marché de l’emploi, notamment l’égalité des rémunérations à travail égal ou encore la protection de l’emploi pendant la grossesse.  La représentante a indiqué que des progrès restaient à faire dans le domaine de l’emploi, expliquant notamment qu’il faut lutter contre les préjugés véhiculant l’idée que les femmes n’apportent qu’un salaire secondaire.  Faisant référence au rapport du Secrétaire général sur les pratiques traditionnelles ou coutumières affectant la santé des femmes, elle a appuyé la recommandation faite par la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale d’une analyse approfondie sur la nature et l’étendue du phénomène. 


Mme FARIDA BAKALEM (Algérie) a rappelé que les femmes constituent la majorité des pauvres dans le monde en raison de multiples facteurs dont l’analphabétisme, l’accès inégal à la santé et les violences.  L’Algérie suit une politique nationale de population à l’horizon 2010 et s’est engagée dès les années 70 dans une politique de planning familial qui a permis une baisse du taux de fécondité et de l’âge de mariage, une augmentation du taux de prévalence contraceptif de 8% en 1970 à 64% en 2000et une baisse du taux d’accroissement démocratique. Ces progrès sont le résultat du développement, de la scolarisation féminine, de la participation à l’activité économique et  l’indépendance morale et financière des femmes. Le mariage et la procréation ne sont ne sont plus les seules voies de réalisation féminine, a-t-elle ajouté.  Mme Bakalam a fait état de la persistance de la violence à l’égard des femmes et a rappelé qu’il faut lutter contre toutes ses formes, qu’il s’agisse de la violence directe ou indirecte, physique ou morale.  Elle a indiqué que le droit pénal algérien ne faisait pas de distinction entre les sexes et réprimait la traite et l’exploitation de la prostitution.  Elle a annoncé la création d’un comité d’experts chargé d’examiner le statut des femmes en vue de la réforme du Code de la famille actuel.  La représentante algérienne a mis en avant la création, en juin 2002, d’un Ministère de la famille et de la condition féminine comme preuve de la volonté de son Gouvernement de ne plus marginaliser le rôle des femmes dans la vie sociale. 


Mme LEYSA FAYE (Sénégal) a indiqué que son Gouvernement avait mis au point un programme d’appui informatique aux organisations de femmes, appuyé la création de la première station radiophonique par une femme et pour les femmes, et établi un Centre national d’assistance et de formation pour la femme accompagné de centres départementaux.  Elle a aussi cité un programme d’action pour l’élimination des mutilations génitales féminines pour 2000-2005, une campagne de sensibilisation et d’information pour lutter contre le mariage forcé ou précoce et la mise en place d’un cadre d’action appelé Comité de lutte contre les violences faites aux femmes.  Les femmes africaines sont dans tous les domaines de la vie économique, sociale et culturelle, a-t-elle dit, déplorant cependant les contraintes que représentent entre autres le faible niveau d’éducation, le mauvais état sanitaire et nutritionnel et l’insuffisance de l’accès aux facteurs de production, et demandant une réponse à leurs besoins légitimes et spécifiques. 


Mme JIN-WOO CHO (République de Corée) a expliqué que son pays accordait une attention particulière à l’éducation pour faire avancer la condition des femmes et parvenir à l’égalité entre les sexes dans le domaine de l’éducation primaire et secondaire d’ici à 2005 et à tous les niveaux  d’ici à 2015.  Elle a souligné le fait que, malgré un niveau d’éducation élevé, les femmes font encore l’objet de discriminations sur le marché de l’emploi et en termes de représentation politique.  La République de Corée a  institué l’obligation pour les partis politiques d’inclure 30% de femmes sur les listes électorales pour les élections à l’Assemblée nationale et 50% pour les élections au niveau des provinces, a fait savoir la représentante.  Elle a souligné que l’obstacle le plus important au travail des femmes dans son pays n’était pas les discriminations dont elles font l’objet mais l’insuffisance des services de prises en charge des enfants, faisant toutefois valoir que des mesures avaient été prises pour palier cette situation.  Elle a souligné l’importance du rôle de l’homme dans la promotion de la femme et a émis l’espoir que l’examen de cet aspect par la Commission de la condition de la femme à sa prochaine session serait l’occasion de dégager un consensus.  Elle a par ailleurs espéré que les travaux du prochain Sommet mondial sur la société de l’information prendront en considération la problématique de l’accès des femmes aux technologies. 


M. AKAN RAKHMETULLIN (Kazakhstan) a indiqué que son Gouvernement avait pris des mesures pour encourager la participation des femmes à la vie sociale et politique et au processus de prise de décisions.  Une base législative garantit la protection des mères, des femmes et des enfants et des dispositions du Code pénal ont été renforcées concernant les viols de  femmes et d’enfants, a-t-il dit, citant aussi la création de centres d’accueil où près de 1000 femmes et enfants ont trouvé refuge.  La santé des femmes est très importante de par son impact direct sur celle des enfants, a-t-il déclaré, faisant état des efforts de son Gouvernement pour s’assurer de la suffisance du matériel dans les  maternités et de l’égalité d’accès en la matière dans les villes et les campagnes.  Il a cité le programme national de microcrédit, dont deux tiers des bénéficiaires sont des femmes en zones rurales tout en soulignant la nécessité de renforcer l’accès au crédit, à la propriété de la terre et celle de les former aux emplois dans les secteurs du gaz et du pétrole.


Mme ELENA MOLARONI (Saint Marin) a indiqué que son pays était engagé dans le processus de ratification de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Elle a affirmé que la situation des femmes dans son pays était satisfaisante et a signalé que son Gouvernement travaillait sur un projet de loi relatif aux congés de maternité pour faciliter leur participation au monde du travail.  Elle a également signalé l’adoption d’une nouvelle législation en matière de transfert de la nationalité de la mère à l’enfant.  La représentante a appuyé la mission des Nations Unies dans la promotion de l’égalité entre les sexes.  Elle a insisté sur l’importance du rôle des femmes dans le développement et sur la nécessité de prendre en compte leur contribution en assurant le respect de leurs droits. 


M NAWAF N. M. AL-ENEZI (Koweït) a insisté sur l’éducation, l’emploi et sur le rôle vital que joue la femme dans l’édification de la société.  Il a fait valoir les qualifications et les capacités des femmes koweïtiennes et signalé l’augmentation du nombre de sièges détenus par elles dans les instances politiques.  Le Koweït a signé la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et fourni les rapports demandés, a-t-il poursuivi.  Concernant les travailleuses migrantes, le nouveau projet de Code du travail tient compte des recommandations faites par le Comité d’experts du Bureau international du travail et des normes internationales du travail, a déclaré le représentant.  Il a attiré l’attention sur la question des femmes de son pays qui avaient été faites prisonnières par l’ancien régime iraquien, ajoutant qu’elles y avaient été tuées et que leurs corps étaient découverts de jour en jour.  Il a soutenu le projet de résolution des Pays-Bas sur la violence à l’égard des femmes, faisant savoir que son pays avait proposé d’inclure la question des femmes dans les conflits armés dans ce texte, celles-ci étant beaucoup plus vulnérables que les hommes durant les guerres.


Mme DIEDRE MILLS (Jamaïque) a estimé que la question de l’égalité entre les sexes devait être considérée dans le cadre plus large du développement et a insisté sur la nécessité d’adopter des politiques nationales et internationales globales pour répondre à la nature multidimensionnelle des questions relatives à la condition de la femme.  Il a souligné l’importance d’assurer l’accès des femmes aux ressources productives et d’accorder une attention particulière aux femmes dans les zones rurales.  Il a fait valoir que son pays avait notamment initié en leur faveur des programmes spécifiques de microcrédits et de soins de santé.  Les femmes sont majoritaires dans le service public de la Jamaïque et sont de plus en plus nombreuses dans le monde politique, a-t-il poursuivi.  A ce sujet, il a insisté pour que des progrès soient réalisés concernant la représentation des femmes dans les postes décisionnels au sein des Nations Unies.  Il a enfin attiré l’attention sur la nécessité de répondre à la situation critique de l’INSTRAW et a souligné que la nomination d’un Directeur exécutif  était la première mesure à prendre à cet effet. 


M. HAKAN TEKIN (Turquie) a constaté que les femmes continuaient d’être largement exclues des processus de prise de décisions au niveau gouvernemental, d’être la cible des conflits armés lors desquels le viol et les abus sexuels sont utilisés comme armes et que 700 000 d’entre elles étaient exploitées a des fins sexuelles.  Il a expliqué que la Turquie avait ratifié la Convention et amendé la Constitution et le Code civil et pénal pour assurer l’égalité des sexes dans le cadre de la citoyenneté et de la famille.  En tant que cible et pays de transit de la traite des femmes, la Turquie, a-t-il dit, fait de leur emploi forcé un crime, tout en appelant à la coopération internationale.  Il a indiqué que des réformes s’attachaient à inclure la question de l’égalité des sexes dans les programmes nationaux et que des campagnes d’information s’attaquaient à la question des crimes d’honneur.  Il a conclu en soutenant les projets de résolution sur la violence à l’égard des femmes et la participation des femmes à la vie politique présentés respectivement par les Pays-Bas et les Etats-Unis.


M. ADEKUNBI ABIBAT SONAIKE (Nigéria), a affirmé que son pays considérait la promotion des femmes comme fondamentale et avait érigé le principe de l’égalité des sexes au rang constitutionnel.  Il a fait état d’une réglementation visant à accroître le nombre de femmes dans la vie politique et a mentionné l’action nationale du Comité pour les femmes en politique qui vise à les mobiliser et à les encourager à s’engager dans tous les processus électoraux démocratiques du pays.  Le Nigéria met en œuvre la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes notamment en faisant des activités des femmes une priorité des politiques nationales économiques et du Programme national d’éradication de la pauvreté.  Le représentant nigérian a indiqué que son Gouvernement s’appuyait largement sur les ONG féminines et fournissait à celles-ci des microcrédits afin d’aider les femmes à améliorer leurs activités économiques en milieu rural et urbain.  S’agissant de combattre le trafic et la violence, il a avancé qu’une coopération et collaboration des États était nécessaire pour la survie des programmes et a invité les Etats à adopter des politiques de promotion d’une vie saine, d’une bonne nutrition, d’un contrôle des maladies infectieuses. Il a également souligné que les femmes et les enfants exigeaient une protection  contre les abus, l’exploitation et les conflits armés. Le représentant nigérian a conclu en invitant les États à intensifier la lutte contre l’épidémie du VIH/sida et à trouver une réponse aux besoins des femmes et des enfants touchés par la pandémie. 


M. MANUEL E. FELIX (République dominicaine) a indiqué que son pays avait ratifié le Protocole facultatif se rapportant à la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes et créé le Secrétariat d’Etat à la femme.  La pauvreté à diminué grâce aux investissements sociaux et de développement humain, a-t-il déclaré.  Parmi les autres initiatives en faveur des femmes, il a cité la création de centres de formation professionnelle et l’encouragement aux activités génératrices de revenus avec des microcrédits et des aides à la petite entreprise.  Le représentant a fait part de sa préoccupation au sujet de l’ampleur de la violence familiale que le Gouvernement s’efforce d’enrayer, ayant notamment lancé des programmes en faveur des femmes victimes et créé une Haute Commission pour la prévention et la lutte contre la violence familiale.  Il a enfin exprimé son appui au maintien et à la revitalisation de l’INSTRAW et demandé au Secrétaire général qu’il nomme immédiatement une directrice. 


M. JONG MYONG HAK (République populaire démocratique de Corée) a souligné qu’il convenait de créer un cadre législatif propre à assurer la pleine participation des femmes dans les activités politiques et économiques, et notamment l’égalité d’accès à l’éducation et leur participation aux processus de prise de décisions.  Il a estimé qu’il était impératif que la communauté internationale prenne des mesures pour lutter contre les violences perpétrées à l’encontre des femmes.  A cet égard, il a appelé le Japon à résoudre la question des crimes contre l’humanité perpétrés au début du XXe siècle à l’encontre de 200 000 femmes d’origine coréenne et d’autres pays d’Asie, ayant été réduites à l’esclavage sexuel.  Il a insisté sur le fait que le Japon devait reconnaître sa culpabilité au plan national.  Il a par ailleurs indiqué que les femmes nord-coréennes bénéficiaient d’un statut spécial dans la société de son pays qui a accédé à la Convention CEDAW en 2001 et avait présenté son rapport initial au Comité en 2002.  Il a salué l’assistance fournit à son pays par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). 


M. AMAR TEKLE (Erythrée), a relevé que de nombreux progrès avaient été réalisés depuis Beijing.  Il a toutefois noté que certaines statistiques ne sont pas encourageantes, rappelant par exemple que la pauvreté touchait davantage les foyers ayant une femme à leur tête.. L’Erythrée a mis en œuvre les 12 points prioritaires de la Plate-forme de Beijing, a poursuivi le Représentant.  Il a mis en avant le rôle des femmes érythréennes dans la lutte pour l’indépendance du pays et le respect des droits de l’homme.  Il a affirmé que la Constitution et de nombreuses lois garantissaient l’égalité des hommes et des femmes.  Ainsi, il a fait mention du droit de la nationalité  qui place l’homme et la femme sur un pied d’égalité s’agissant de l’acquisition, du changement et de la déchéance de la nationalité.  Le droit de la famille est aussi significatif en ce qu’il garantit notamment le consentement libre des partenaires lors du mariage.  Des réglementations économiques favorisent aussi la promotion des femmes notamment en leur reconnaissant le droit à la propriété et en les protégeant dans l’emploi.  M. Tekle a également mis en avant des programmes d’action positive visant à inclure les femmes dans les organes de prise de décisions, dans les programmes et projets économiques, sociaux et culturels et à leur assurer un haut niveau d’éducation.  Le représentant de l’Erythrée a conclu en indiquant que le Plan d’action national mis en place par l’Union nationale des femmes d’Erythrée apportait des résultats satisfaisants. 


Mme CONNIE TARACENA-SECAIRA (Guatemala) a indiqué que le Secrétariat présidentiel pour les femmes, créé en 2000, coordonnait les politiques publiques pour le développement complet des femmes, y compris le Plan pour l’égalité des chances.  Elle a cité l’action du Secrétariat à savoir notamment : l’amélioration de la qualité de la vie des femmes à la frontière du Guatemala et du Mexique, l’application du principe de l’égalité des sexes dans les politiques à destination des femmes maya, xinca, garifuna et mestizo, et dans les politiques d’éducation et de la santé publique, la classification par sexes dans le système d’administration financière et l’adoption du Plan d’action pour la pleine participation des femmes guatémaltèques dans le respect des Accords de paix.  Enfin, elle a aussi indiqué qu’une politique de décentralisation prenait en considération la question des femmes dans le domaine de la réduction de la pauvreté.


M. ITTIPORN BOONPRACONG (Thaïlande) a indiqué que depuis son accession à la Convention CEDAW son pays avait harmonisé sa législation à celle-ci et que c’était sur cette base qu’il avait élaboré le Plan de développement des femmes pour 2002-2007.  Il a indiqué que la Thaïlande avait versé une contribution volontaire au Fonds des Nations Unies pour le développement de la femme (UNIFEM) et à l’INSTRAW.  Il a fait valoir que la Constitution thaïlandaise garantissait l’égalité des droits et des chances des hommes et des femmes dans tous les aspects de leur vie.  Il a signalé la création d’un Bureau pour les affaires des femmes et le développement de la famille au sein du Ministère du développement social et de la sécurité humaine.  Il a fait savoir que son Gouvernement avait initié une politique visant à améliorer la participation des femmes aux processus décisionnels, ajoutant qu’un plan pour l’égalité entre les sexes avait été élaboré dans chaque ministère.  Il a signalé des programmes de formation des personnels de haut niveau du Ministère de l’éducation visant à assurer qu’une démarche soucieuse de l’égalité entre les sexes soit adoptée dans l’ensemble du système éducatif. 


Mme FARAH ADJALOVA (Azerbaïdjan) a indiqué que la Commission d’Etat pour la femme avait élaboré le Plan d’action national sur la politique des femmes qui promeut l’adoption de mesures sur des questions comme les femmes et l’économie ou les droits de l’homme, les femmes réfugiées et déplacées, leur participation politique et la violence à leur encontre.  Un groupe de travail interministériel analyse en ce moment cette dernière question, a-t-elle dit, ajoutant que la Commission des statistiques récoltait des données relatives aux femmes rurales et à l’emploi des femmes.  La représentante a insisté sur la situation des 420 000 femmes déplacées, sur le million de réfugiés, qui, vivant dans des camps, ne participent pas pleinement à la vie politique sociale et politique du pays, et sur celle des femmes rurales dont l’isolement les prive de possibilités participatives.  Elle a indiqué que le Programme national pour la réduction de la pauvreté et le développement économique constituait un pas positif vers l’intégration de la question de l’égalité des sexes dans les politiques nationales de développement.


Mme DATIN PADUKA SERIPAH NOLI (Malaisie) a déclaré que son pays était conscient de la nécessité de promouvoir la participation des femmes aux processus décisionnels dans les secteurs public et privé, pour atteindre son plein potentiel en terme de développement.  Des mesures législatives ont été prises pour améliorer leur accès aux soins de santé, à l’éducation, à l’emploi, a-t-elle ajouté.  Elle a signalé la création de quinze bureaux du développement de la femme et a précisé que l’accent était mis sur les programmes visant l’autonomisation, en particulier dans les zones rurales.  La représentante a expliqué que les programmes de microcrédits avaient été couronnés d’un grand succès et avaient apporté une grande contribution à la  lutte contre la pauvreté et l’avancement de la femme.  Une attention particulière est attachée à l’éducation et au développement des ressources humaines, a-t-elle poursuivi, ainsi qu’à l’égalité d’accès des femmes à l’enseignement supérieur, à la formation professionnelle et aux nouvelles technologies.  La représentante a également fait valoir les  mesures prises par son Pays pour lutter contre les violences perpétrées à l’encontre des femmes, notamment la violence domestique et l’exploitation sexuelle. 


M. CLEMENT K. MPHUSU (Botswana) a indiqué que la proportion des femmes parlementaires était passée de 12% en 1992 à 18% en 1999 et que l’objectif était de dépasser le quota de 30% sur lequel son pays s’est engagé lors de la Conférence de Beijing.  Il a fait valoir que la proportion des femmes au sein du Gouvernement avait augmenté de 28 %.  Il a souligné que la pandémie de VIH/sida avait lourdement touché les femmes et les enfants de son pays qui représentent plus de la moitié des cas reportés au sein de la population des 15-49 ans.  Dans ce contexte, a-t-il indiqué, le Botswana a intensifié les programmes visant l’émancipation des femmes en espérant que cela entraînera un changement dans les comportements.  Le Gouvernement, a-t-il poursuivi, accorde une grande importance à la prévention de la transmission de la mère à l’enfant.  Ces programmes sont désormais disponibles dans tous les centres de soins publics et touchent 34,5% de la population concernée.  Il a ajouté que son Pays avait lancé un programme de traitement aux antirétroviraux ouverts à tous les patients dans les hôpitaux publics et était déjà en mesure de traiter 12% des 100 000 personnes qui ont besoin de ce type de traitement.  Il a par ailleurs indiqué que son pays s’apprêter à ratifier le Protocole additionnel à la Convention CEDAW. 


Mme BEATRIZ LONDONO (Colombie) a indiqué que la politique publique dénommée «Femmes bâtisseuses de paix et de développement» visait à l’établissement de la paix, de l’équité et de l’égalité des chances à tous les niveaux.  Bien que les femmes aient un meilleur accès à l’éducation, au marché du travail et à la contraception, la violence contre la femme constitue une barrière à son développement humain, économique, politique et social.  La femme colombienne souffre des conséquences du conflit armé, de la violence familiale, du déplacement et de la pauvreté, tous des maux contre lesquels la politique nationale est orientée, a poursuivi la représentante.  Elle a ajouté que des programmes de réhabilitation et d’assistance existaient pour les femmes déplacées qui représentaient 53% de la population déplacée totale.  Elle a conclu en saluant le Mouvement social des femmes et les milliers d’organisations non gouvernementales qui remplissaient un rôle fondamental pour renforcer la participation politique des femmes.


Mme ANA SAPINHO PIRES (Cap-Vert), a indiqué que la réalisation des droits des femmes ne pouvait se faire sans l’éradication de la pauvreté et la maîtrise des conflits, en particulier dans la région.  Elle a noté qu’alors que le droit de son pays assurait l’égalité et l’équité entre les sexes, les femmes demeuraient les plus pauvres, les moins instruites et étaient les plus sujettes au chômage.  Les législations doivent garantir la poursuite et la punition des auteurs de violences et fournir aux femmes victimes une assistance adéquate, a-t-elle affirmé.  Le Cap-Vert considère les violences conjugales et les mauvais traitements des femmes comme des crimes.  Une importante réforme judiciaire est actuellement en cours et vise à renforcer la pleine jouissance des droits des femmes, a fait valoir la représentante.  Un nouveau Code pénal et un nouveau Code de la famille ont été adoptés en ce sens.  La représentante a préconisé d’inclure les problèmes liés aux femmes migrantes dans les législations des pays d’accueil relatives aux procédures d’immigration et d’asile. Elle a indiqué que son pays découvrait la pratique des microcrédits et que les résultats étaient encourageants.  Mme Pires a conclu en rappelant que de nombreux programmes de promotion de la femme avaient été établis en collaboration avec les ONG, tel la préparation par l’Institut de la promotion de la femme de deux documents portant sur les femmes et la politique et les femmes et la sécurité alimentaire et que son pays avait accueilli en 2003 une réunion des ministres et parlementaires africaines femmes sur la question su VIH/sida. 


Droits de réponse


Exerçant son droit de réponse, la représentante d’Israël a déclaré qu’elle répondait aux accusations politiques prononcées à l’encontre de son pays.  Elle a indiqué que les femmes israéliennes étaient les cibles potentielles du terrorisme et a précisé que son pays n’avait d’autre choix que de protéger ses citoyens.  Elle a regretté les incidences sur la liberté de mouvement des mesures prises à cet effet et a indiqué que la responsabilité de ces incidences incombait à l’Autorité palestinienne qui ne démantelait pas les organisations terroristes.  Les femmes palestiniennes se livrent à des actes terroristes et l’Autorité palestinienne mène une campagne publique pour les encourager à se livrer à de tels actes, a-t-elle déclaré en soulignant que ces femmes étaient érigées en véritables héroïnes.  Dans ce contexte, a-t-elle poursuivi, la sécurité d’Israël est mise en péril. 


L’Observatrice de la Palestine a indiqué que la déclaration d’Israël était truffée d’erreurs et a rappelé qu’à plusieurs reprises l’Autorité palestinienne avait déclaré que les attentats suicide visant des civils israéliens étaient condamnables.  Elle a estimé que les violences dont il était fait état devaient être replacées dans leur contexte qui est celui d’une occupation étrangère prolongé. 


La représentante d’Israël a précisé que la campagne menée par l’Autorité palestinienne ne découlait pas de l’inégalité dont font l’objet les femmes mais d’une tactique qui vise à profiter de la vulnérabilité des soldats et de la vulnérabilité des femmes.  Elle a cité le nom de femmes palestiniennes qui se sont livrées à des actes terroristes.


Le représentant du Japon, exerçant son droit de réponse, a rappelé que son pays avait déjà reconnu officiellement son passé colonial.  Il a indiqué que la République populaire démocratique de Corée étayait ses accusations de chiffres qui n’étaient pas recoupés.  Il a renvoyé le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à la déclaration de Pyongyang. 


Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a indiqué que les crimes contre l’humanité auxquelles il avait fait référence ne devaient pas être passés sous silence.  Il a déclaré que le Japon n’avait jamais reconnu sa culpabilité au niveau national et a signalé que de jeunes coréennes étaient agressées en plein jour dans les rues du Japon.  Il a demandé que le Japon offre une compensation aux femmes coréennes concernées.


Le représentant du Japon a indiqué que les autorités coréennes avaient reconnu leur culpabilité pour l’enlèvement de citoyens japonais.  Il a indiqué que son pays ne considérait pas que le problème de l’enlèvement comme réglé et a demandé à la République populaire démocratique de Corée de prendre des mesures pour assurer le retour des personnes enlevées dans les meilleurs délais.  Il a par ailleurs demandé à la République populaire démocratique de Corée de donner des réponses concrètes aux questions soulevées par son pays lors des pourparlers de l’automne dernier.


Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a déclaré que le Japon faussait les faits et tenter de tromper la communauté internationale.  Pour ce qui est de la question de l’enlèvement, il a indiqué que sa délégation apporterait les éclaircissements voulus à une autre occasion.


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