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AG/SHC/626

LE FINANCEMENT DU TERRORISME A PARTIR DES BENEFICES DU TRAFIC DE DROGUES ET LA PRODUCTION AFGHANE D’OPIUM INQUIETENT LES DELEGATIONS DE LA TROISIEME COMMISSION

13/10/03
Communiqué de presse
AG/SHC/626


Troisième Commission

9e séance – après-midi


LE FINANCEMENT DU TERRORISME A PARTIR DES BENEFICES DU TRAFIC DE DROGUES ET LA PRODUCTION AFGHANE D’OPIUM INQUIETENT LES DELEGATIONS DE LA TROISIEME COMMISSION


Le trafic des êtres humains également au centre du débat


La prédominance de la production afghane d’opium, le lien entre drogues et financement du terrorisme et le trafic d’êtres humains ont retenu l’attention des délégations de la Troisième Commission qui poursuivait cet après-midi son débat sur la prévention du crime et la justice pénale et le contrôle international des drogues.


Les délégations des Balkans et de la Communauté des Etats indépendants ainsi que celle de la Fédération de Russie, pays voisins de l’Afghanistan, ont fait part de leur préoccupation du fait que ce pays soit redevenu le premier producteur d’opiacés au monde et que 65% des drogues produites en Afghanistan transitent par la CEI à destination des pays européens.  La stabilité et l’environnement sociopolitique des Etats voisins de l’Afghanistan sont grandement menacés, ont averti des orateurs, d’où la nécessité de renforcer la coopération et l’échange d’informations aux niveaux régional et international.  Dans ce contexte, il est apparu essentiel de venir en aide à l’Afghanistan en favorisant une agriculture de substitution.


Quant au lien entre trafic de drogues et financement du terrorisme, le représentant du Tadjikistan a souligné que les revenus provenant du trafic de drogues se sont élevés l’an passé à 2,5 milliards de dollars pour l’Afghanistan seul.


Autre thème de poids dans les préoccupations des délégations, le trafic d’êtres humains qui constitue un coût social et économique majeur pour les Etats alors qu’il génère environ 10 milliards de dollars de bénéfices par an.  Le représentant de l’Australie a mis l’accent sur la coopération régionale via le Processus de Bali, mécanisme couvrant les domaines de l’échange d’information, du contrôle des frontières, de l’information du public, de la législation, du renvoi des migrants illégaux, de la protection des réfugiés et de la répression des trafiquants d’êtres humains.


Outre les délégations déjà citées, sont également intervenus les représentants des Etats Membres suivants: Nouvelle-Zélande (au nom du Forum des îles du Pacifique), Israël, République de Corée, Turquie, Népal, Nigéria, Malaisie, Slovénie, Mongolie, Kazakhstan, Thaïlande, Colombie, Chine et Azerbaïdjan.  Les représentants du Liban et d’Israël ont exercé leur droit de réponse.


La Troisième Commission poursuivra son débat sur ces points demain, mardi 14 octobre à 10 heures.


PRÉVENTION DU CRIME ET JUSTICE PÉNALE

CONTROLE INTERNATIONAL DES DROGUES


Déclarations


M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande) au nom du Forum des îles du Pacifique a déclaré que sa région était tout particulièrement vulnérable aux activités illégales des groupes criminels que sont notamment le trafic des drogues illicites, le commerce d’armes légères, le trafic d’êtres humains, la falsification d’identité et le trafic d’espèces animales et végétales protégées.  Concernant la coopération régionale au sein du Forum, il a fait état de la Déclaration de Nasonini sur la sécurité régionale qui aide à mettre en oeuvre les mesures antiterroristes internationales et du Cadre législatif de Nadi qui instaure un mécanisme régional de lutte contre les trafiquants d’armes légères.  Il a indiqué que le Forum soutenait l’Initiative policière australienne basée à Fidji et conclu en soulignant les efforts qui ont été accomplis par la Mission régionale d’assistance pour reconstruire les institutions gouvernementales aux Iles Salomon dans le respect des lois et de la souveraineté de ce territoire.


M. Haim Messing (Israël) a rappelé la corrélation étroite existant entre le trafic de drogues et le problème universel du terrorisme. Il a indiqué qu’Israël était partie aux nombreuses conventions en la matière. Au niveau interne, l’Autorité israélienne contre les drogues, mise en place en 1988, a développé une expertise dans tous les domaines de lutte contre l’usage et le trafic de drogues. Une loi de 1991 confère en outre aux autorités le droit de saisir les actifs issus de ces trafics, et des tribunaux spéciaux en matière de drogue ont été créés, à titre expérimental.  Le représentant d’Israël a rappelé que de nombreuses organisations terroristes finançaient leurs activités par le trafic de drogues, telles le Hezbollah, opérant depuis le Liban, qui occupe une place de premier plan dans la culture et le trafic de drogues. M. Messing a exprimé son soutien aux travaux du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues(PNUCID) et du Service de la prévention du terrorisme à Vienne, insistant sur le fait qu’ils traitent de deux fléaux majeurs.   


M. Seong-jun Cho (République de Corée), s’est réjoui de l’accord sur le projet de Convention contre la corruption.  Selon lui, la stratégie la plus efficace pour lutter contre les crimes transnationaux est d’anéantir les profits de ces activités. Il a rappelé que la 11e Conférence internationale contre la corruption s’était réunie à Séoul en mai 2003, confirmant l’éthique mondiale de lutte contre la corruption sous toutes ses formes.  Abordant la lutte contre le terrorisme, M. Cho a indiqué que son pays entendait adhérer, d’ici à la fin de l’année, aux douze instruments juridiques dans ce domaine.  Il a rappelé que le trafic d’êtres humains était lié à de nombreux autres crimes internationaux tels que la falsification de documents et le blanchiment d’argent.  Au niveau national, il a indiqué que la République de Corée avait mis en place des institutions pour lutter contre le trafic d’êtres humains, en vue de prévenir les trafics, punir les trafiquants et protéger les victimes, et pour lutter contre la drogue, ajoutant qu’une campagne avait été lancée pour sensibiliser les personnes les plus vulnérables. 


M. HAKAN RIZA TEKIN (Turquie) a indiqué que son pays avait ratifié la Convention des Nations contre la criminalité transnationale organisée et ses deux protocoles additionnels en mars dernier et était en train de prendre les mesures législatives pour les rendre applicables.  Il a par ailleurs souhaité que la convention contre la corruption qui doit être adoptée prochainement puisse entrer en vigueur dans les meilleurs délais.  S’agissant du trafic de migrants et de la traite des êtres humains, le représentant a souligné que la Turquie, devenue un pays de destination, était fermement décidée à combattre ces fléaux.  Il a cité les mesures prises par les autorités législatives et administratives, en coopération avec la société civile, en vue de sensibiliser la population à ces problèmes.  Le représentant a rappelé la manière dont le trafic de drogue porte atteinte à la stabilité politique et au développement économique et dans ce cadre a constaté avec satisfaction que la communauté internationale reconnaît les liens entre le trafic de drogues et le financement des groupes terroristes.  Il a appelé au renforcement du Service de prévention du terrorisme et estimé que le Programme mondial contre le terrorisme comme le Comité antiterrorisme du Conseil de sécurité pouvaient apporter une contribution importante aux efforts de lutte en la matière. 


M. SHYAM KISHOR SINGH (Népal) a souligné que les différents aspects de la criminalité transnationale organisée s’alimentaient les uns les autres.  Il a estimé que le terrorisme était la pire forme de crime et que la communauté internationale devait redoubler d’efforts pour le combattre.  A son avis, les mesures prises par l’Office de Vienne et par le Comité antiterrorisme du Conseil de sécurité sont complémentaires.  S’agissant de la traite des êtres humains, il a souligné que la communauté internationale devait dégager les ressources financières permettant de lutter efficacement contre ce nouveau phénomène en expansion.  Il a indiqué que le Népal a signé la Convention contre la criminalité transnationale organisée.  Soulignant que les pays en développement avaient besoin d’aide pour renforcer leurs capacités dans le domaine de la justice pénale, il a appuyé les efforts de l’Office de Vienne en ce sens.  Il a demandé au Secrétariat de fournir une aide aux pays les moins avancés pour qu’ils puissent participer aux travaux préparatoires du onzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale qui se tiendra en 2005.  Il s’est félicité du succès des négociations de la convention des Nations Unies contre la corruption et a appelé tous les Etats Membres à élaborer un cadre législatif approprié au plan national, notamment en ce qui concerne la restitution des fonds.  S’agissant de la lutte contre le trafic de drogue, il a souligné la nécessité de prendre des mesures pour garantir des sources de revenus alternatives aux paysans producteurs de plantes illicites.


M. Alhaji Bello Lafiaji (Nigéria) a rappelé la nécessité d’un engagement politique fort, de  ressources adéquates et d’un appareil juridique efficace pour lutter avec succès contre la criminalité et les drogues.  Il a mis en avant la création en 1989 de l’Agence nationale nigériane pour l’application des lois anti-drogue.  Le représentant a annoncé qu’en 2003, cette agence a saisi quelque 329.472 kg de drogues répartis entre le cannabis, la cocaïne, l’héroïne et les substances psychotropes. Il a insisté sur le besoin d’améliorer les techniques d’investigation et la coopération internationale et sous-régionale et a fait valoir dans ce cadre l’initiative dite Opérations conjointes de l’Afrique de l’Ouest (WAJO) mise en pratique avec l’«Opération Zebra» qui a permis des saisies et des arrestations conséquentes.  Il a par ailleurs précisé que le contrôle des drogues ne serait pas efficace sans lutte contre ses corollaires que sont le blanchiment de capitaux, la corruption, la demande de drogues, et en particulier la prévention du recyclage des fonds illicites et a annoncé les diverses initiatives prises par son pays, notamment la création d’une Commission sur les crimes financiers et économiques, l’extension du champ d’application des lois relatives au blanchiment de capitaux, la création de Comités contre l’abus de drogues dans tous les gouvernements locaux du pays, ainsi que le renforcement de la Commission indépendante contre les pratiques de corruption. 


M. PETER TESCH (Australie) a déclaré que le trafic d’êtres humains était devenu un problème politique et sécuritaire de poids infligeant un coût social et économique majeur pour les Etats alors qu’il génère environ 10 milliards de dollars de bénéfices par an.  La région Asie-Pacifique étant un centre de trafic, a-t-il souligné, l’Australie continue d’extrader les trafiquants tout en mettant l’accent sur la coopération régionale via le Processus de Bali.  Il a expliqué que ce nouveau mécanisme co-présidé par l’Indonésie et l’Australie couvrait les domaines suivants: l’échange d’information, le contrôle des frontières, l’information du public, la législation, le renvoi des migrants illégaux, la protection des réfugiés et le combat contre les trafiquants d’êtres humains.  Il a enfin décrit le contenu d’un nouveau dispositif pour combattre le trafic d’êtres humains et l’exploitation sexuelle tel que proposé par son Gouvernement et d’une valeur de 20 millions de dollars australiens sur quatre ans. 


M. SUHAILI ABDUL RAHMAN (Malaisie) a fait observer que les centres financiers internationaux recueillent les bénéfices de l’expansion de la criminalité organisée dans les pays en développement.  Il a appelé les pays où se trouvent ces centres financiers à renforcer les procédures et réglementations.  Il a par ailleurs appelé au renforcement de la coopération internationale dans le domaine de la lutte contre la criminalité organisée, en particulier dans l’utilisation des nouvelles technologies par les groupes criminels ainsi qu’à allocation de ressources adéquates au Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale.  Selon lui, la lutte contre la pauvreté est l’un des meilleurs moyens d’éviter que la population ne soit exploitée par les criminels.  Le représentant a aussi encouragé la coopération régionale, notamment l’échange d’informations.  S’agissant des efforts pour enrayer le problème de la drogue, il a lancé un appel pour un renforcement du contrôle des précurseurs chimiques et a encouragé tous les pays à participer au système de notification des pays importateurs avant exportation.    


Se prononçant sur le sujet du contrôle international des drogues, Mme EVA TOMIC (Slovénie) a indiqué que son pays mettait l’accent sur la réduction de la demande chez les consommateurs de drogues injectables via des programmes basés sur l’échange de seringues et sur l’usage de la méthadone, de prévention et de réinsertion sociale.  Elle a expliqué que la Slovénie se trouvant sur la route des Balkans du trafic des drogues qui véhicule des maux comme la corruption, la criminalité et le blanchiment d’argent, la mobilisation des efforts sur le plan national doit s’accompagner d’une assistance législative et institutionnelle accrue sur le plan international.  A cet effet, elle a indiqué que la Slovénie était disposée à échanger idées et informations et que la prochaine conférence régionale de Dubrovnik organisée par la Slovénie et la Croatie mettrait l’accent sur ce problème. 


M. PUREVJAV GANSUKH (Mongolie) a indiqué que son pays était en train d’adapter sa législation nationale pour accéder à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et s’est félicité de l’assistance technique dont il bénéficie à cet effet de la part de l’Office des Nations Unies de Vienne.  Il  a expliqué que son Pays avait établi un Conseil national et un programme national de lutte contre la corruption.  A cet égard, il a indiqué qu’une conférence nationale contre la corruption avait été organisée en collaboration avec l’Office de Vienne en mars 2003 et que des débats avaient été menés dans la presse et dans le public.  Il a souligné que la corruption était un phénomène social, politique et économique complexe et que la coopération et l’échange d’expériences aux niveaux national et international étaient des éléments clés des efforts de lutte.  Il a signalé la tenue, à Ulaanbaatar en Mongolie, de

l’adoption d’une Déclaration et d’un Plan d’action dans laquelle l’accent est mis sur le fait «qu’une société qui fonctionne selon les principes de responsabilité et d’état de droit ne pouvait tolérer la corruption».  La Déclaration appelle les Etats signataires à prendre des mesures pour éliminer la corruption et l’abus de droit, a-t-il insisté. 


M. MADINA B. JARBUSSINOVA (Kazakhstan), au nom de son pays et des pays associés, a fait état d’un renforcement de la base structurelle de la coopération au sein de la Communauté des Etats indépendants (CEI).  Il a cité la mise en place d’un programme de lutte commune contre le trafic des drogues et de précurseurs.  La situation de l’Afghanistan préoccupe particulièrement les Etats de la CEI, a-t-il dit, des tonnes d’héroïne et d’opium attendant aux frontières de ce pays, prêtes à être distribuées dans le monde entier.  Il a souligné, parmi les premières mesures à prendre, l’urgence des programmes de substitution.  65% des drogues produites en Afghanistan transitant par la CEI à destination des pays européens, la stabilité et l’environnement sociopolitique des Etats de la CEI sont grandement menacés, a-t-il poursuivi, avant d’appeler à une coopération internationale accrue sous l’égide des Nations Unies.  Il a conclu en annonçant la création d’un cordon de sécurité par les pays frontaliers de l’Afghanistan autour de ce pays. 


M. RASHID ALIMOV (Tadjikistan) a souligné que son pays est au carrefour de la grande route de l’opium qui puise sa source en Afghanistan, le plus gros producteur d’opiacés dans le monde.  Il a ajouté que le trafic de drogue était étroitement lié au terrorisme qu’il alimente du point de vue financier.  Il a indiqué que la lutte contre le trafic de drogues était la priorité de la politique nationale de son pays et a évoqué les succès de l’Agence nationale chargée de la lutte contre le fléau.  Il a expliqué que son pays était selon les Nations Unies le 4e pays en termes de saisie d’héroïne, précisant que depuis le début de l’année, son pays avait saisi plus de sept tonnes d’opiacés et plus de 80% des stupéfiants en transit en Asie centrale grâce à l’aide fournie par la Russie et l’Office des Nations Unies à Genève.  Il a rappelé que le Président de son pays avait proposé, devant l’Assemblée générale, la mise en place d’un partenariat mondial pour la lutte contre le problème de la drogue, véritable coalition sous la coordination du Secrétaire général et gérée par l’Office de Genève.  Il a souligné que la misère des paysans afghans expliquait leur recours à des moyens de survie illicites et a insisté pour que la communauté internationale apporte tout son soutien à l’Afghanistan. 


M. MANASVI SRISODAPOL (Thaïlande) a indiqué que la Thaïlande avait fait de la lutte contre la drogue une priorité absolue et que cette véritable  guerre lancée par son Premier ministre portait aussi bien sur la demande que sur l’offre, mettant notamment l’accent sur l’élimination de la pauvreté et sur la répression de la criminalité et ce, dans le cadre d’une coopération régionale et internationale.  Il a cité entre autres des partenariats avec le Myanmar, l’Afghanistan, les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est(ANASE) et la Déclaration de Chiang Rai sur le contrôle des précurseurs entre cinq pays de la région.  La Commission nationale contre la corruption et le Bureau contre le blanchiment d’argent constituent les nouveaux mécanismes nationaux de répression contre la corruption, a-t-il souligné.  Il a indiqué que son Pays avait conclu des Mémoranda d’accord avec le Cambodge et la République démocratique populaire lao contre le trafic d’êtres humains avant de rappeler que son pays se préparait à accueillir le 11e Congrès des Nations Unies sur la prévention du crime et la justice pénale. 


M. NICOLAS RIVAS ZUBIRIA (Colombie) a estimé que le poids du coût humain, économique, social et politique de la violence et du terrorisme généré par le problème mondial des drogues illicites était énorme pour son pays.  Il a expliqué que malgré les efforts accomplis en vue de détruire les plantations de cocaïers, les stocks de drogues, les laboratoires chimiques et de saisir les biens des narcotrafiquants, l’objectif fixé, à savoir la réduction de 50% des terres à cultures illicites, ne serait pas atteint à la fin de l’année si les paysans ne disposaient pas d’opportunités de développement alternatif.  Alors que 1,48% du Produit national brut de la Colombie est dépensé pour lutter contre les organisations criminelles, un effort conjoint de la communauté internationale est requis dans ce domaine.  Il a indiqué que l’Unité d’information et d’analyse financière s’attaquait au problème du blanchiment d’argent, et que la Colombie adhérait au principe de responsabilité partagée dans le cadre de la coopération internationale.


Mme YANG JIA RONG (Chine) s’est félicitée des progrès considérables accomplis dans le domaine du contrôle international des drogues, tout en soulignant la gravité de la situation actuelle, des substances comme l’héroïne restant prégnantes alors que de nouveaux stimulants comme les amphétamines progressent sur le marché.  Le peuple chinois a gravement souffert de l’effet des drogues dans l’histoire moderne, a rappelé Mme Rong, indiquant que son Gouvernement avait formulé une stratégie intégrée et équilibrée, qui réprimait sévèrement les crimes de production et de trafic.  La stratégie de contrôle des drogues doit se concentrer sur la réduction de la demande, a-t-elle estimé, précisant que si le développement de cultures alternatives était un aspect important de la lutte globale, la clef résidait dans l’accès aux marchés des produits de ces développements alternatifs.  Mme Rong s’est déclarée préoccupée par la situation en Afghanistan, et elle a appelé les donateurs à assister les pays en développement dans leur lutte contre les stupéfiants.


M. ELSHAD ISKANDAROV (Azerbaïdjan) a fait valoir que son Pays a récemment ratifié la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et ses deux protocoles additionnels, de même que les principales conventions de lutte contre le terrorisme.  L’Azerbaïdjan, a-t-il indiqué, a adopté, en 2001, une loi pour favoriser l’extradition sur le principe «aut dedere, aut judiciare» qui s’applique également pour le terrorisme et a signé plusieurs accords bilatéraux d’entraide judiciaire.  S’agissant de la lutte contre la drogue, il a indiqué qu’une commission nationale était chargée depuis 1996 de lutter contre la consommation de stupéfiants et le trafic illicite.  Il a ajouté que l’année dernière son pays avait confisqué plus de 400 tonnes de plants agricoles liés à la production de drogue.  Il a regretté que le non-règlement de différends politique et territorial empêche une lutte efficace contre la criminalité organisée et le trafic de drogues.  Il a indiqué que 20% de son territoire, actuellement sous occupation arménienne, était utilisé à des fins de trafic de drogues et de refuge par les groupes criminels internationaux.  Il a souligné le caractère essentiel de la promotion des principes d’intégrité territoriale, de la prévention des séparatismes et du militantisme nationaliste dans la lutte contre la production et le trafic de drogue. 


M. ALEXANDER S. GAPPOEV (Fédération de Russie) a appelé au renforcement de la composante anti-criminalité des Nations Unies.  Conscient de la nécessité de la transparence des processus de prise de décisions, il a estimé qu’il ne fallait ménager aucun effort pour accroître la participation des Etats à la Convention sur la criminalité transnationale organisée.  Concernant la lutte contre le trafic de drogues dans son pays, il a cité l’adoption de principes directeurs pour la période 2003-2008 et le travail de la Commission gouvernementale de lutte contre la toxicomanie et le trafic de drogues.  Il a appelé les Nations Unies à intégrer l’économie de l’Afghanistan à l’économie mondiale en remettant sur pied son agriculture.  Il a proposé de faire appel aux institutions financières internationales et aux organisations non gouvernementales pour financer le Programme des Nations Unies sur la criminalité transnationale et les drogues.  Il a conclu en rappelant le lien qui entre le trafic de drogue et le terrorisme, et la pertinence dans ce domaine du traité de sécurité collective de la Communauté des Etats indépendants. 


Droits de réponse


Le représentant du Liban a déclaré qu’il n’était pas surpris par la déclaration d’Israël accusant le Hezbollah de terrorisme.  Il a indiqué qu’Israël avait l’habitude de porter des accusations gratuites sans fondements alors que c’est Israël qui pratique quotidiennement la forme de terrorisme la plus dangereuse qui est le terrorisme d’Etat.  Il a souligné que le Hezbollah était un mouvement de résistance à l’occupation israélienne qui lutte avec d’autres mouvements et qui a fini par contraindre Israël à quitter des territoires qu’il occupait pendant 22 ans.  Il a indiqué que le Liban menait une campagne de développement de cultures de substitution et rencontrait dans ce domaine des succès reconnus par les institutions internationales.  Il a rejeté les accusations d’Israël et a affirmé que c’était l’occupation par Israël de certains territoires qui était illicite.  Contrairement à ce qu’a dit Israël, a-t-il poursuivi, la sécurité règne au Sud-Liban.  Les habitants sont revenus dans la région et vivraient en paix s’ils ne devaient pas subir les incursions quotidiennes d’Israël, a-t-il déclaré.  Il a conclu en déclarant qu’Israël avait tenté de politiser la question de la lutte contre la drogue. 


Exerçant à son tour son droit de réponse, la représentante d’Israël a indiqué que sa déclaration concernant les activités de trafic de drogues du Hezbollah à des fins  financières ne devait surprendre personne.  Le Liban, a-t-elle affirmé, permet à un groupe terroriste de mener ses activités sur son sol.  Le Hezbollah, a-t-elle poursuivi, promeut ses activités par tous les moyens.  Elle a espéré que l’Office des Nations Unies examinerait de près les liens entre le Hezbollah et le trafic de drogues dans la région.  Elle a regretté la politisation du débat et a indiqué que le Liban ne respectait pas la résolution du Conseil de sécurité sur le terrorisme puisqu’il offrait refuge au Hezbollah.


Le représentant du Liban a indiqué que c’est Israël qui a politisé le débat.  Il a réaffirmé que son pays était fier de ce qu’il avait accompli dans la lutte contre le fléau que constitue la drogue. 


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