TROISIEME COMMISSION : SEULE UNE COOPERATION ACCRUE PERMETTRA DE DEPASSER LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT SOCIAL
Communiqué de presse AG/SHC/623 |
Troisième Commission
6e séance – matin
TROISIEME COMMISSION : SEULE UNE COOPERATION ACCRUE PERMETTRA DE DEPASSER LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT SOCIAL
La Troisième Commission a conclu son débat relatif au développement social sur un appel à la coopération lancé par les pays en développement qui ont exprimé ce matin leurs difficultés à réaliser les Objectifs du Millénaire.
Plusieurs délégations ont souligné que les efforts déployés dans les domaines économiques et sociaux étaient souvent anéantis par les conflits, les fléaux tels que le VIH/sida, les catastrophes naturelles ou les faiblesses dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la bonne gouvernance.
Le représentant du Congo a notamment cité le VIH/sida, une des premières causes de mortalité dans son pays, comme une importante bataille sociale. Le délégué de l’Erythrée a lui insisté sur la situation des orphelins et des enfants touchés par les conflits ou qui ont quitté leur foyer pour cette raison. En Mongolie, a dit le représentant de ce pays, un tiers de la population vit dans la pauvreté et de nombreuses autres personnes sont très proches du seuil de la pauvreté, notamment du fait des catastrophes naturelles hivernales. Dans ce contexte, le représentant du Pakistan a affirmé que le développement social ne serait réalisable sans une complémentarité entre les réformes entreprises au niveau national en faveur du développement économique et social et l’aide de la communauté internationale et des Nations Unies.
Les délégations ont souligné la nécessité d’élaborer des partenariats régionaux et internationaux en vue de l’éradication de la pauvreté et rappelé l’engagement pris par les pays développés d’allouer 0,7% de leur Produit National Brut à l’Aide publique au développement. Le poids du service de la dette extérieure est bien souvent un facteur de ralentissement des progrès, comme au Guyana, dont la représentante a estimé qu’il était très difficile d’allouer les ressources suffisantes aux besoins du secteur social, notamment dans le domaine de l’éducation, de la santé et de l’habitat. Plusieurs délégations ont plaidé pour la réforme des institutions de Bretton Woods afin que les pays en développement puissent participer au processus de prise de décisions en vue de la création d’un environnement propre à la distribution équitable des fruits du développement. Le représentant du Kenya a par exemple souligné la nécessité de faire du commerce un instrument du développement.
Outre les représentants déjà cités, les délégations suivantes ont pris la parole : République-Unie de Tanzanie, Maroc, Nigéria, Ouganda, Malawi, Cameroun, République démocratique du Congo, République arabe syrienne, Mali, Thaïlande, Népal, Suriname. Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Observateur de l’Organisation de la Conférence islamique ont aussi participé au débat. Les représentants d’Israël, de la République arabe syrienne ainsi que l’Observatrice de la Palestine ont exercé leur droit de réponse.
La Troisième Commission commencera demain à 15 heures l’examen des points relatifs à la prévention du crime et à la justice pénale et au contrôle international des drogues.
SUITE DONNEE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL ET A LA VING-QUATRIEME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLEE GENERALE
DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX HANDICAPES ET A LA FAMILLE
SUITE DONNEE A L’ANNEE INTERNATIONALE DES PERSONNES AGEES
Débat général
M. AUGUSTINE MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) a constaté que les objectifs fixés à Copenhague et consacrés dans la Déclaration du Millénaire sont encore hors de portée, et ce dans les délais fixés. Seuls cinq pays développés consacrent aujourd’hui 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement. La lutte contre la pauvreté, fondée non seulement sur une croissance économique accélérée mais aussi sur la redistribution des fruits de cette croissance, est maintenant encore plus cruciale. Le représentant a affirmé la nécessité d’intégrer les pays en développement aux forums financiers internationaux et indiqué que son pays avait développé une Politique nationale sur le vieillissement considérant les personnes âgées non comme un fardeau mais comme une richesse. C’est en Tanzanie que doit prochainement se tenir un atelier régional sur le vieillissement et la pauvreté co-organisé par les Nations Unies, avec pour objectif l’identification des mesures nécessaires pour intégrer une perspective vieillissement-pauvreté dans la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire. Il a souligné l’importance d’un tel événement alors que les grands-parents redeviennent parents à cause de la prévalence du VIH/Sida et a rappelé le rôle accru des femmes à cet effet, nécessitant la prise en considération des sexes dans les politiques sur le vieillissement.
M. MEHIEDDINE EL KADIRI (Maroc) s’est félicité de ce que le Sommet du Millénaire et les dernières conférences internationales aient confirmé les engagements pris lors de Copenhague. Il a indiqué qu’il était important de mettre en place des mécanismes de suivi pour évaluer la mise en oeuvre de ces engagements et a souligné que les objectifs de développement ne pouvaient être atteints que par le biais d’une coopération internationale renforcée. Il a évoqué la stratégie nationale du Maroc qui met l’accent sur l’éducation et la promotion des droits de tous les groupes de la société. Le Maroc, a-t-il insisté, a mis en oeuvre l’initiative 20/20 visant à consacrer 20% de l’assistance étrangère aux services sociaux de base. Il a noté que l’aide publique au développement allouée aux services sociaux a augmenté. Il a évoqué la mise en place d’une agence gouvernementale qui entretient des partenariats avec les acteurs nationaux et internationaux du développement social. S’agissant de la protection des droits des handicapés, il a indiqué que son pays avait adopté une législation pour éliminer toutes les discriminations à leur égard et a appuyé les travaux du Comité spécial chargé d’élaborer une convention sur les droits de ces personnes , auquel il participera. Il a fait valoir que son pays attachait une grande importance à l’émancipation de la jeunesse et à la participation des jeunes au sein de la société, conformément à la Déclaration de Casablanca et a fait état de la création d’une instance nationale de la jeunesse. Il a insisté sur le fait que la famille était le noyau de la société et a encouragé la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille.
MME ADEKUNBI ABIBAT SONAIKE (Nigéria) a insisté sur la nécessité de s’attaquer au problème de la dette et d’encourager la mise en place de partenariats entre les pays développés et les pays en développement tout en veillant à réduire les conséquences néfastes de la mondialisation pour lui donner un visage humain et permettre l’insertion des pays en développement dans l’économie mondiale. Il a appelé la communauté internationale à oeuvrer pour la mise en application du Plan d’action de Madrid en vue de la réalisation d’une société pour tous les âges. Il a également insisté sur le rôle de la famille comme unité de base de la société ayant un rôle clé dans le développement. Ce faisant, il a souligné l’importance de formuler des politiques propres à soutenir les parents en tant que chefs et soutiens de famille jouant un rôle essentiel dans la lutte contre la pauvreté, en particulier dans les pays en développement et les pays les moins avancés. Il a attiré l’attention sur l’utilité des microcrédits et de la formation. Selon lui, il est indispensable d’associer la société civile et le secteur privé à la lutte contre la pauvreté. Ces derniers, a-t-il insisté, doivent collaborer à la mise en place de services sociaux de base, à la promotion des droits de l’homme, à la création d’emplois. Il a évoqué les programmes développés par son pays en faveur de l’emploi des jeunes et pour la promotion du volontariat.
Mme CATHERINE OTITI (Ouganda) a affirmé que l’éradication de la pauvreté extrême reposait sur la décentralisation du Plan d’action pour l’éradication de la pauvreté autour de quatre axes à savoir : une croissance économique rapide et soutenable et des transformations structurelles, la bonne gouvernance et la sécurité, la plus grande capacité des pauvres à accroître leur revenu et l’amélioration de leurs conditions de vie. Elle a fait valoir que l’éducation universelle primaire était gratuite et obligatoire pour tous, ce qui a aboutit à un taux d’alphabétisation des jeunes de 80% dont un fort pourcentage de femmes qui occupent d’ailleurs, a-t-il dit, 25% des sièges au Parlement national. De plus, 79% de la population ont accès aux services sanitaires, a-t-il poursuivi. Mais il a rappelé que le combat contre le VIH/Sida, le paludisme et autres maladies était inextricablement lié au développement social en Afrique sub-saharienne avec de profondes implications économiques, sociales et sécuritaires. Il a remarqué qu’une approche multisectorielle était en cours en Ouganda mais que le pays avait encore besoin d’assistance dans plusieurs domaines, notamment ceux de la thérapie anti-rétrovirale, des infections opportunistes, des orphelins et des enfants vulnérables, du renforcement des capacités, de la recherche, du développement de vaccins.
M. RENE NSEMI (Congo) a indiqué que 70% de la population congolaise vit en dessous du seuil de pauvreté, alors que le pays se trouve en situation post-conflit. L’impact des crises à répétition s’est traduit notamment par un chômage massif touchant principalement les jeunes, le phénomène des enfants de la rue, le trafic d’enfants et la prostitution. Toutes ces préoccupations sont prises en compte dans le programme du gouvernement basé sur un projet de société dont les objectifs sociaux sont l’éradication du chômage, la réduction de la pauvreté, l’augmentation de l’accès aux services de base et l’amélioration de la qualité de la vie. Pour s’attaquer à la question de l’emploi des jeunes, le gouvernement procède à la mise en place d’un programme pluriannuel avec des financements prévus dans tous les secteurs d’activités porteurs, a ajouté le représentant. Il a aussi précisé que le programme de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants s’exécute avec le soutien du Programme des Nations Unies pour le développement, de la Banque mondiale et de l’Union européenne. Il a dit par ailleurs qu’une stratégie nationale de lutte contre le VIH/sida pour la période 2003-2007 a été mise en place. Il a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts que le Congo déploie pour consolider la paix et s’attaquer au développement.
M. ISAAC LAMBA (Malawi) a indiqué que son gouvernement plaçait l’éradication de la pauvreté au centre du programme national de développement. Pour ce faire, des politiques visant à corriger les distorsions et compléter les mécanismes du marché, maintenir la stabilité sociale et créer un environnement économique national favorable à la croissance soutenable et au développement rural sont nécessaires. Le représentant a fait remarquer que la Stratégie de réduction de la pauvreté au Malawi se soucie plus particulièrement des groupes vulnérables tels que les femmes, les jeunes, les orphelins et les personnes handicapées. Outre la pauvreté, le VIH/Sida et autres maladies continuent d’inverser les progrès accomplis dans les secteurs social et économique, a-t-il poursuivi. Il a demandé l’extension de l’assistance technique du Département des affaires sociales et économiques au niveau national notamment dans le domaine du renforcement des capacités et apporté son soutien au projet d’élaboration d’une convention pour la promotion et la protection des droits et de la dignité des personnes handicapées.
MME DONNETTE CRITCHLOW (Guyana) a réaffirmé l’attachement de son pays à la réalisation des Objectifs du Millénaire en matière de développement et a indiqué que la stratégie nationale d’éradication de la pauvreté et la stratégie nationale de développement adoptaient une approche socioéconomique et ont été élaborées en consultation avec la société civile. Elle a souligné que les efforts de son pays en faveur du développement étaient largement ralentis par l’environnement économique international. En tant que pays très endetté, a-t-elle dit, il est très difficile d’allouer les ressources suffisantes pour subvenir aux besoins du secteur social, notamment dans le domaine de l’éducation, de la santé et de l’habitat. Elle a dénoncé la détérioration des termes de l’échange et la diminution de l’aide publique au développement et exhorté les pays développés à remédier à cette situation. Elle a souligné le caractère impératif de la participation des pays en développement aux processus de prise de décisions des institutions financières internationales qui ont un impact profond sur leurs populations. Elle a également exhorté à la mise en place de partenariats entre les pays en développement et les pays développés en vue de promouvoir le renforcement de la démocratie, la bonne gouvernance et les progrès économiques et sociaux.
MME GERENGBO YAKIVU (République démocratique du Congo) a déclaré que son gouvernement demande à la Communauté internationale de l’assister à court terme par des fonds de développement pouvant atténuer les méfaits de la guerre dont il sort. Il sollicite une aide de la communauté internationale afin d’accomplir les priorités axées sur le développement social. Il est connu que c’est dans les pays déchirés par les conflits armés que l’on rencontre beaucoup de jeunes désœuvrés, des enfants dits sorciers et ceux de la rue, a poursuivi la représentante. C’est le cas de la République démocratique du Congo, dont beaucoup d’enfants sont orphelins à la suite de la guerre. Elle a expliqué que, pour faire face à cet état de choses, le Gouvernement de transition est en train de créer des mécanismes de rééducation et d’encadrement. Elle a aussi indiqué qu’en République démocratique du Congo, un mécanisme de la prise en charge des vieillards est mis en place, auquel s’ajoute la création d’un service d’encadrement des personnes du troisième âge. Elle a fait siennes les recommandations visant à renforcer l’application des objectifs du Programme d’action mondial qui garantit la pleine participation des handicapés à la vie sociale et au développement et l’égalité, faisant valoir que son pays a effectué une avancée significative par la réadaptation du Code de travail congolais. Enfin, la représentante a informé la Commission que dans la perspective de la célébration du dixième Anniversaire de la famille, la RDC a entrepris une série d’actions visant à promouvoir les droits de la femme et des enfants, à consolider les liens familiaux, notamment par la campagne de sensibilisation sur l’enregistrement de mariage et des enfants à l’Etat civil.
MME AL HAJ ALI (République arabe syrienne) a déploré la diminution de l’aide publique au développement. Elle a par ailleurs assuré que son pays attachait une grande importance à la protection des groupes vulnérables de la société. Elle a évoqué l’adoption de programmes et de législations en faveur de ces groupes , en particulier les jeunes et les personnes âgées. Des projets sont réalisés pour protéger les droits des personnes âgées et pour promouvoir leur accès au marché du travail, a-t-elle précisé. Elle a cité les activités de l’Association nationale de lutte contre le chômage qui a développé avec succès de tels projets d’emploi. S’agissant des personnes handicapées, elle a appuyé les travaux du Comité spécial chargé d’élaborer une convention sur les droits de ces personnes. Elle a souligné que la continuation de l’occupation par Israël des territoires palestiniens contribuait à y aggraver la situation économique, humanitaire et sociale. Elle a noté que si la communauté internationale ne faisait pas le nécessaire pour mettre un terme à cette situation, la crise humanitaire risquait d’avoir des conséquences tragiques.
MME AMINA C. MOHAMED (Kenya) a indiqué que son pays avait initié sa stratégie de réduction de la pauvreté et son plan national de développement pour répondre aux besoins essentiels de sa population. Elle a par ailleurs indiqué que son Gouvernement attachait une grande importance à la participation du secteur privé et de la société civile dans ces efforts. Elle a indiqué que les politiques sociales du nouveau Gouvernement mettaient l’accent sur l’éducation, la création d’emplois et l’accès aux soins de santé, notamment des personnes atteintes du VIH/Sida et des femmes enceintes. Elle a souligné que la stratégie de réduction de la pauvreté de son pays reposait sur les principes de la participation, de la propriété, de la répartition équitable des ressources et sur la transparence et la responsabilité. Elle a insisté pour que les pays en développement respectent leur engagement de consacrer 0,7% de leur produit national brut à l’aide publique au développement. Elle a par ailleurs lancé un appel pour la réforme des institutions de Bretton Woods et a plaidé en faveur de la participation des pays en développement aux processus de prise de décisions dans ces instances. Elle a par ailleurs émis l’espoir que la communauté internationale puisse dépasser l’impasse actuelle des négociations à l’Organisation mondiale du commerce. A cet égard, elle a souligné l’importance de prendre en compte la volonté des pays en développement de peser dans les négociations de manière à défendre leurs intérêts et assurer que le commerce devienne un instrument du développement.
M. P. GANSUKH (Mongolie) a indiqué que les priorités du gouvernement étaient la création d’un environnement social équitable pour le développement humain, l’amélioration de la qualité de l’éducation, un meilleur accès aux services de santé et aux services sociaux de base, la réduction de la pauvreté et l’emploi par le biais d’un Programme de bonne gouvernance et de sécurité humaine. Il a déclaré qu’un tiers de la population vivait dans la pauvreté et que de nombreuses autres personnes étaient très proches du seuil de la pauvreté. Il a fait valoir la coopération de son Gouvernement avec la Banque de développement asiatique. Le Gouvernement, a-t-il annoncé a finalisé sa Stratégie finale de réduction de la pauvreté et il a demandé dans ce cadre l’assistance de la communauté internationale. Il a conclu en indiquant que sa délégation avait l’intention de soumettre un projet de résolution sur l’amélioration du rôle des coopératives et la réduction de la pauvreté.
M. AMARE TEKLE (Erythrée) a souligné que pour appréhender les problèmes qui se posent, il est nécessaire d’en comprendre les causes profondes. C’est pour cette raison, a-t-il dit, que l’humanité devait s’unir pour assurer que la mondialisation ne s’opère qu’au bénéfice des intérêts collectifs. Il a souligné que le développement social ne pouvait être réalisé que dans un environnement libéré des conflits. Il a indiqué que son Gouvernement avait adopté des législations en faveur des droits de l’enfant, de la promotion de la condition des femmes, des droits des personnes âgées et des personnes handicapées. Des programmes, a-t-il expliqué, visent l’amélioration de la situation des orphelins et des enfants touchés par le conflit ou qui ont quitté leur foyer pour cette raison; la contribution des femmes et de la jeunesse aux processus de prise de décisions au niveau des communautés; la participation pleine et entière des personnes handicapées; l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées; le renforcement de la famille et la promotion du développement au niveau local. Le représentant a par ailleurs souligné que pour assurer le développement social, il fallait assurer le juste équilibre entre les politiques nationales en faveur du développement social et la coopération internationale dans le domaine de l’éradication de la pauvreté. Il a conclu en appuyant les travaux du Comité spécial chargé d’élaborer une convention sur les droits des personnes handicapées.
M. CHEICK SIDI DIARRA (Mali) a déclaré que son Gouvernement s’est engagé à faire de l’agriculture intensive le moteur du développement du pays. A cet égard, il a regretté l’échec des derniers rounds de négociations de l’OMC à Cancun, et notamment de l’initiative sectorielle en faveur du coton. Il a indiqué que son pays avait institué le mois d’octobre, mois de la solidarité, et accordait une attention particulière à l’alimentation, à l’accès à l’eau potable, à l’éducation, au logement. S’agissant des mesures prises en faveur des personnes âgées, il a évoqué la création d’un Conseil national des personnes âgées chargé de coordonner les activités des associations régionales et locales de personnes âgées. Il a également évoqué les mesures prises pour consolider le rôle de la famille afin qu’elle demeure un cadre d’harmonie sociale. Il a indiqué que la réforme du droit de la famille devrait permettre de promouvoir l’équilibre et l’équité au sein de la famille en renforçant l’autorité parentale et la protection des enfants. Il a également expliqué que l’objectif de la Décennie africaine des personnes handicapées, 1999-2009, proposée par l’Organisation de l’Unité africaine, actuelle Union africaine, était d’aboutir à l’égalité, à l’autonomie et à la participation des personnes handicapées à leurs sociétés respectives. Il s’est félicité de la mise en place du Groupe de travail chargé d’élaborer une convention internationale sur les droits des personnes handicapées.
M. ITTIPORN BOONPRACONG (Thaïlande) a déclaré que, forte de l’expérience de la crise financière asiatique de 1997, la Thaïlande avait adopté des stratégies de développement économique et social cohérentes centrées sur l’être humain avec un neuvième Plan national de développement économique et social pour 2002-2006 qui engageait des réformes structurelles continues. Il a indiqué que les politiques d’allègement de la pauvreté et de promotion de l’emploi étaient mises en harmonie avec les politiques sociales de renforcement des communautés locales, de protection des groupes vulnérables et de promotion du développement humain. Il a cité à cet effet le « Fonds Villageois », un programme local de microcrédit, le programme « Un village, un produit » visant à stimuler l’innovation locale, et des politiques nationales d’accès aux soins pour tous et de réforme de l’éducation. Outre la promotion du partenariat international pour le développement économique et social, il a fait état de l’instauration récente d’un Bureau de la femme et des affaires familiales au sein du Gouvernement, de centres de développement familial au sein des collectivités et d’une base de données sur la famille.
M. ISHTIAQ H. ANDRABI (Pakistan) a déclaré, comme le Secrétaire général, que la vulnérabilité et la pauvreté interagissaient mutuellement et créaient un cercle vicieux en se renforçant l’une l’autre, diminuant la capacité des personnes vulnérables d’en sortir. Il a souligné que le développement social ne serait réalisable qu’au travers d’un effort collectif de la communauté internationale et a rappelé que le Président de son pays avait attiré l’attention de l’Assemblée générale sur la complémentarité entre les réformes entreprises au niveau national en faveur du développement économique et social et l’action de la communauté internationale et des Nations Unies en faveur de la résolution des conflits et de la mise en place d’un environnement économique favorable incluant la réduction de la dette, l’accroissement de l’aide publique au développement, l’ouverture des marchés et le transfert de technologies. Il a souligné le lien entre le développement social et la prévention des conflits et la promotion d’une culture de la paix. Par ailleurs, il a affirmé que la famille, entendue comme l’union d’une femme et d’un homme en âge de se marier, était reconnue comme la cellule de base de la société dans tous les instruments relatifs aux droits de l’homme. Il a estimé que les nouvelles formes d’union s’apparentant à la famille transgressaient le droit de la famille à une protection globale. Il a également plaidé en faveur du renforcement de l’unité de la famille au sein de la Division des politiques sociales du Secrétariat. Il a par ailleurs évoqué les mesures prises pour améliorer la condition des 8,5 millions de personnes âgées que compte le Pakistan et assurer leur pleine participation dans la société.
M. IYA TIDJANI (Cameroun) a déclaré que le défi de la pauvreté ne peut être relevé que si deux facteurs principaux sont pris en compte: l’appui au processus de développement économique et social au niveau national, et la création d’un environnement plus juste et plus équitable. Le Cameroun interpelle les pays développés à honorer leurs engagements dans le domaine du commerce, de l’allègement de la dette et de l’aide. Le Représentant a fait valoir que son pays a choisi d’orienter ses efforts vers la poursuite d’un développement global et durable qui place la personne humaine et sa dignité au centre de toute œuvre de développement. Ce choix procède de sa conviction que les droits civils et politiques ne peuvent se développer et se renforcer sans la satisfaction des besoins économiques et sociaux. Convaincu que la bonne gouvernance, la démocratie et la participation de la population à la gestion de la cité sont de plus en plus perçues comme les facteurs clé du développement économique et social, de même que les termes d’échanges commerciaux équitables et un allègement de la dette, le Cameroun a mis en œuvre diverses initiatives, a dit le représentant. Il a cité entre autre un programme de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption; un vaste programme d’amélioration du secteur de l’éducation et de la santé; la Déclaration de politique sectorielle de la santé qui met l’accent sur la lutte contre les pandémies (VIH/Sida entre autres); la loi d’orientation scolaire qui met l’accent sur la valorisation de l’éducation de base; et le plan d’action pour la nutrition et la sécurité alimentaire.
MME YANKILA SHERPA (Népal) a déclaré que du fait que 85% de sa population habitent dans les zones rurales, son pays, dans son plan stratégique de développement se concentre sur l’amélioration des conditions de vie dans ces zones, et notamment sur la création d’infrastructures de transport, d’accès à l’eau et d’assainissement. Elle a indiqué que le Népal attachait une grande importance à la promotion des droits et à l’inclusion des groupes vulnérables et des régions reculées. Le Gouvernement a engagé un processus de décentralisation en vue de promouvoir la participation de la société civile à la stratégie de développement. La représentante a ainsi fait valoir les efforts menés en faveur de l’éducation des populations autochtones ainsi que les programmes en faveur de l’accès aux soins et de lutte contre les pandémies. Elle a indiqué que son pays avait initié une stratégie de développement agricole et s’attachait à trouver des solutions aux nouveaux problèmes auxquels il est confronté tels que l’augmentation du chômage parmi les jeunes et la traite des personnes. Son pays, a-t-elle poursuivi, s’attache à promouvoir l’égalité des chances à tous les niveaux. A cet égard, a-t-elle précisé, la Commission nationale des femmes a établi un plan quinquennal pour l’amélioration de la condition de ces dernières.
MME VALERIE LALJI (Suriname), affirmant que c’étaient les enfants, les jeunes et les femmes qui souffraient le plus au monde, a indiqué que le Suriname travaillait à impliquer les jeunes dans le processus de prise de décisions, notamment par le biais des jeunes ambassadeurs de la CARICOM dont elle a fait partie. Cependant, les Caraïbes ayant le deuxième plus haut taux d’infection au VIH/Sida touchant en grande partie les jeunes, le problème demeure une priorité régionale, a-t-elle poursuivi. Elle a souligné que de nombreux jeunes dans les pays en développement étaient forcés de devenir des travailleurs du sexe pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, ce qui les exposait d’autant plus au danger des maladies sexuellement transmissibles (MST). Elle s’est inquiétée de l’insuffisance des fonds pour lutter contre la pandémie qu’elle a qualifiée de menace au développement et au renouvellement des communautés. Elle a souhaité la participation des jeunes aux processus de prise de décisions.
MME FLORENCE CHENOWETH, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a indiqué que la dimension sociale du développement rural constituait un part importante de la mission de son organisation. Elle a dit que les populations vieillissantes rurales et notamment les femmes rencontraient de sérieux problèmes de charge de travail, d’isolement, d’appauvrissement de la nutrition et d’insuffisance des moyens de subsistance. Mais, selon elle, le vieillissement de la population rurale ne doit pas être considéré comme une tendance totalement négative, si l’on considère la richesse du savoir et de l’expérience agricole, médicinale, nutritionnelle et culturelle. Concernant l’obstacle au développement rural et à la lutte contre la pauvreté et la faim que constitue la prévalence du VIH/Sida, la FAO a mis en place des instruments relatifs au marché, aux ressources et aux institutions susceptibles d’influer sur la vulnérabilité des populations rurales au VIH/Sida. Elle a ensuite décrit les alliances et partenariats initiés par son Organisation, notamment l’«Education pour les personnes vivant en zones rurales» et le Forum d’investissement rural, tout en regrettant le manque de coordination institutionnelle au niveau des pays mais aussi au sein des agences donatrices.
M. SHAHID HUSSAIN, Observateur de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a appuyé la préparation de la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille. La famille, a-t-il déclaré, est l’unité de base de la société et un pilier essentiel sur lequel peut s’appuyer la société. Il est donc naturel de défendre le renforcement de la famille en vue de permettre l’émergence d’une société saine. Il a appuyé la déclaration faite par le représentant du Bénin qui attirait l’attention sur la nécessité d’utiliser la célébration du dixième anniversaire de l’Année de la famille pour identifier les mesures propres à renforcer l’institution de la famille. Il a plaidé pour l’adoption d’une déclaration émanant des Chefs d’Etat en vue de l’établissement d’un mécanisme d’harmonisation des politiques et de développement de politiques en faveur de la famille et d’assurer la prise en compte des préoccupations de la famille dans les efforts de développement. Nous sommes convaincus, a-t-il conclu, que les Nations Unies doivent jouer un rôle essentiel à cet effet et nous demandons le renforcement de l’unité de la famille au sein de la Division des politiques sociales.
Droits de réponse
Le représentant d’Israël, exerçant son droit de réponse suite à la déclaration de la République arabe syrienne, a déclaré que la Syrie était une dictature connue pour avoir financé le terrorisme. La Syrie, a-t-il dit, a mentionné une crise humanitaire en se référant à la situation du peuple palestinien. Je souhaiterais préciser, a-t-il dit, qu’une crise humanitaire s’apparente plus à la situation que connaît mon pays qui fait l’objet d’attaques terroristes. Toutes les mesures prises par mon pays en réponse à ces actes terroristes sont des actes de légitime défense, a–t-il conclu.
La représentante de la République arabe syrienne a déclaré qu’utiliser le terrorisme comme prétexte pour attaquer un autre pays était honteux. C’est Israël, puissance occupante, qui a apporté le terrorisme dans notre région, a-t-elle affirmé.. Elle a évoqué les violations de l’espace aérien syrien, violation claire du droit international, condamnée par la communauté internationale. Elle a indiqué que l’occupation israélienne était à la base de la situation que connaissait sa région.
L’Observatrice de la Palestine a déclaré qu’Israël en tant que puissance occupante ne pouvait pas nier l’occupation. Elle a indiqué que tout ce qui se passait dans la région résultait de l’occupation israélienne qui s’est transformée en une forme brutale de colonialisme. Elle a rappelé que l’Autorité palestinienne avait à plusieurs reprises condamné les attentats suicides. Israël essaie de justifier ses activités terroristes alors qu’aucun argument ne peut justifier les violations du droit humanitaire international, a-t-elle conclu.
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