CONSTRUIRE UNE SOCIETE POUR TOUS REQUIERT LA PARTICIPATION DES JEUNES, DES PERSONNES AGEES ET DES HANDICAPES, DECLARENT LES DELEGATIONS A LA TROISIEME COMMISSION
Communiqué de presse AG/SHC/622 |
Troisième Commission
4e & 5e séances – matin & après-midi
CONSTRUIRE UNE SOCIETE POUR TOUS REQUIERT LA PARTICIPATION DES JEUNES, DES PERSONNES AGEES ET DES HANDICAPES, DECLARENT LES DELEGATIONS A LA TROISIEME COMMISSION
L’objectif principal du développement social, à savoir la réalisation d’une société pour tous, ne peut être atteint sans intégrer tous les groupes de la société, en particulier les jeunes et les personnes âgées, mais aussi les personnes handicapées, à la vie économique et sociale. Cette idée a dominé le débat sur le développement social que poursuivait aujourd’hui la Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.
Pour les représentants de la jeunesse de la Norvège, de la Suède et des Pays-Bas, les jeunes doivent être considérés comme des partenaires naturels dans les processus de prise de décisions. Tour à tour, ils ont proposé que chaque délégation nationale à l’Assemblée générale et aux conférences internationales comprenne un jeune de chaque sexe, estimant que les objectifs des Nations Unies ne seront réalisés que si la voix des jeunes est entendue.
Les délégations ont souligné que réaliser une société pour tous les âges impliquait d’apporter une attention particulière aux problèmes spécifiques des jeunes que sont leur vulnérabilité au chômage, au VIH/sida, aux conflits armés et à la désintégration de la famille traditionnelle. Par exemple, l’Algérie octroie des aides à la création d’entreprises et des exonérations fiscales aux jeunes qui arrivent sur le marché du travail, a expliqué la délégation de ce pays. En Azerbaïdjan, a-t-il été souligné, l’accent est mis sur la création d’emplois pour les jeunes démobilisés. Le représentant de la Malaisie a lui indiqué que les politiques en faveur des jeunes, qui représentent 42% de la population du pays, mettaient l’accent sur l’acquisition des connaissances, le développement de l’esprit d’entreprise et la santé, avec pour objectif de leur permettre de relever les défis d’un pays qui se développe rapidement.
Affirmant que le monde serait meilleur si l’on associait l’énergie et la vigueur des jeunes à l’expertise et à la sagesse des personnes âgées, le représentant de la Grenade a appelé les délégations à reconnaître la contribution de ce groupe au développement par leur expérience et leur savoir. A cet égard, le représentant de l’Inde a insisté sur la vulnérabilité des femmes âgées et des personnes âgées en zones rurales dans son pays, soulignant que ces dernières représenteront en 2013, selon des estimations officielles, 80% de leur classe d’âge. Il a attiré l’attention sur la nécessité de mettre en oeuvre des politiques spécifiques pour créer un environnement favorable à leur participation, en tant qu’acteurs et bénéficiaires du développement social. Relayant ces propos, le représentant des Etats-Unis a souligné que le vieillissement de la population rendait impérative l’adaptation des systèmes de protection sociale et de pension.
Plusieurs délégations ont insisté sur la nécessité de permettre aux personnes handicapées de jouir de leur droits et de participer pleinement au développement économique et social. Les délégués ont fait état de l’adoption de dispositifs législatifs visant à faire valoir les droits des handicapés. La Croatie a, par exemple, annoncé la nomination d’un médiateur pour les personnes handicapées au sein du Gouvernement. Les Emirats arabes unis et le Bahreïn ont souligné la complémentarité de l’action des organisations de la société civile dans le domaine, notamment la gestion de centres d’accueil pour les personnes handicapées.
Outre les représentants déjà cités, les délégations des pays suivants ont aussi pris la parole : Philippines, Bangladesh, Jamahiriya arabe libyenne, Bahreïn, Myanmar, Emirats arabes unis, République de Corée, Croatie, Sénégal, Arabie saoudite, Zimbabwe, Bélarus, Viet Nam, Equateur et Soudan. Le représentant de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et un Volontaire des Nations Unies (UNV) ont également participé au débat.
La Troisième Commission continuera le débat sur le développement social, demain, mercredi 8 octobre, à 10 heures.
DEVELOPPEMENT SOCIAL
Déclarations
M. ENRIQUE MANALO (Philippines), a déclaré qu’il ne pouvait y avoir de véritable développement sans intégration sociale. Tout en estimant que les travaux de la Deuxième et Troisième commissions doivent correspondre aux mandats respectifs de ces deux organes, il a appuyé l’échange d’informations entre elles sur des questions spécifiques. Il a aussi suggéré que les deux commissions recherchent ensemble les meilleurs pour intégrer les politiques visant des objectifs sociaux et économiques. Abordant la situation dans son pays, il a annoncé la préparation d’un projet de loi visant à établir un comité national pour la famille philippine, et indiqué que la Constitution et le Plan d’action philippin sur le vieillissement encourageaient les personnes âgées à jouer un rôle plus actif dans le processus de construction nationale. Fidèle aux engagements de Copenhague et de Madrid, le Gouvernement a institutionnalisé un comité multisectoriel sur le développement humain visant à suivre les progrès accomplis par le pays face à ses engagements sociaux.
MME FARIDA BAKALEM (Algérie) a déclaré que dans son pays, pour favoriser l’emploi et résorber le chômage, des prêts à des conditions favorables sont consentis pour la création de petites et moyennes entreprises, des microcrédits et des exonérations fiscales sont octroyés aux jeunes qui arrivent sur le marché du travail et des coopératives pilotes sont financées par l’Etat dans de nombreux domaines dont l’acquaculture et l’artisanat employant des femmes dans les zones rurales. L’Algérie considère en effet que la création de coopératives est favorable au développement social. S’agissant de la famille, la représentante de l’Algérie a souligné que la pauvreté et le chômage la rendaient encore plus vulnérable en matière de santé et l’exposait de manière aigüe au risque de rupture familiale. C’est pourquoi il est nécessaire, selon elle, de lui accorder une protection et une assistance aussi larges que possible. Elle a insisté sur le fait que la famille demeure et doit demeurer la cellule fondamentale de la société. Evoquant les conséquences des mutations démographiques et du vieillissement de la population qui sont en train de changer le visage du monde et exigeront des mesures d’ajustement économiques et sociales de grande portée, notamment dans les domaines de la santé, de la retraite et du marché du travail, la représentante de l’Algérie a insisté sur la contribution des personnes âgées en raison de leur expérience, de leur savoir et de leur sagesse. Elle a indiqué qu’en Afrique les femmes âgées prodiguent inlassablement des soins à leurs enfants atteints du VIH/sida et prennent en charge les orphelins de cette pandémie.
M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh), a déclaré que bien que le développement social relève de la responsabilité des Etats, ceux-ci ne peuvent y parvenir sans l’aide internationale. Concernant les jeunes, le Bangladesh s’est doté d’une Politique nationale pour la jeunesse mettant l’accent sur l’éducation, la formation, la participation, l’emploi et le développement. Le représentant a ensuite dit que la famille était une cellule sociale fondamentale jouant un rôle vital et que le Bangladesh avait mis en place un programme de pensions bénéficiant à un million de personnes âgées et ayant pour but d’éradiquer la pauvreté rurale. Il a aussi indiqué que le Gouvernement travaillait en coopération étroite avec les organisations de la société civile à l’éducation, la formation, l’amélioration des possibilités économiques et la réadaptation des personnes handicapées, et précisé qu’à cet effet une loi sur le handicap avait été votée en 2001.
M. AHMED YY GZLLAL (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé que la responsabilité en matière de développement social incombe aux pays eux-mêmes qui doivent mettre en place un environnement favorable au développement. C’est une condition essentielle a-t-il dit, avant de rappeler aussi l’importance de la coopération internationale. Toutefois, des facteurs externes comme la dette, les obstacles à l’exportation, la réduction de l’aide publique au développement et les sanctions imposées de façon unilatérale, limitent les capacités de certains pays à mettre en place un tel environnement. Dans ce contexte, il a estimé qu’il fallait accroître les efforts internationaux visant à diminuer les effets négatifs de la mondialisation. Il a également souligné que la communauté internationale devait venir en aide aux pays qui connaissent de graves épidémies de VIH/sida, de malaria et de tuberculose qui les empêchent de se développer. Il a fait valoir que le développement social et le développement économique étaient deux faces d’une même médaille et que la croissance économique ne pouvait être réalisée de manière durable que si la société était stabilisée. Il a insisté sur la nécessité de partenariats entre les pays en développement et les pays développés, ajoutant par exemple qu’il y allait de la responsabilité des partenaires du NEPAD d’en assurer le succès. Il a souligné que les objectifs de développement de son pays sont intégrés à un plan qui met l’accent sur les infrastructures et la jeunesse.
M. MUKTA TOMAR (Inde), a indiqué que, grâce aux efforts fournis depuis l’indépendance, le pourcentage de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté était tombé à 26% en 1999-2000 et que le taux d’alphabétisation était passé à 65% en 2001. Malgré cela, a-t-il poursuivi, la santé et l’éducation demeurent des domaines clés de vulnérabilité alors que la bonne gouvernance a accompli de significatifs progrès. Tout en reconnaissant que l’éradication de la pauvreté relève de la responsabilité des Etats, il a rappelé que les ressources nécessaires exigent un renforcement de la coopération internationale. Concernant les personnes âgées, il a affirmé que l’Inde s’attachait à créer un environnement favorable à leur sécurité économique et psychologique. En effet, alors que la population de l’Inde est relativement jeune, il y aura 100 millions de personnes âgées dans le pays en 2013 et un Plan d’action quinquennal à l’attention des personnes âgées a été lancé. Il a précisé que 80% d’entre elles se trouveront dans les zones rurales, dont beaucoup plus de femmes, et 30% vivront en dessous du seuil de pauvreté, ce qui nécessitera une attention particulière. Il a expliqué que, outre de nombreux projets existants en faveur des jeunes vivant dans les zones rurales, la promotion de l’emploi et la formation des jeunes étaient au centre du dixième Plan quinquennal.
MME RAHDI (Bahreïn) a salué les efforts déployés pour mettre en oeuvre une convention sur les droits des personnes handicapées. Elle a fait état de plusieurs initiatives lancées dans son pays, notamment des centres d’accueil, visant à intégrer ces personnes dans la société, dans le respect de leur dignité. Elle a indiqué dans ce cadre que la nécessité de favoriser l’engagement du secteur privé dans le secteur social afin que sa contribution ne se limite pas à la participation financière avait été reconnue. Les services offerts dans les centres d’accueil couvrent des secteurs divers comme l’éducation, la formation professionnelle, le logement ou les loisirs et ont pour objectif général de favoriser l’égalité des chances dans le système national d’éducation et sur le marché du travail conformément à la législation en vigueur, a-t-elle expliqué.. Elle a cité la création d’institutions chargées de soutenir les organisations d’accueil des personnes handicapées de la société civile. Elle a souligné que l’objectif général des actions prises en faveur des personnes handicapées était de leur garantir la jouissance de leurs droits de l’homme. Elle a fait valoir l’adoption de lois en vue d’éliminer la discrimination à leur égard ainsi que la mise en place de services spécifiques à destination des personnes handicapées, notamment au sein même des familles.
M. LAMUEL STANISLAUS (Grenade) s’est félicité des déclarations faites par les représentants de la jeunesse de la Suède et de la Norvège et a appelé les délégations à appuyer leurs demandes. Il a repris à son compte un dicton selon lequel si on associait l’énergie et la vigueur des jeunes à l’expertise et à la sagesse des personnes âgées, le monde serait meilleur. En tant que doyen de la Commission, il a souligné qu’il y avait de nombreux enseignements à tirer de l’expérience des personnes âgées et a insisté sur le fait que la famille était la cellule de base de la société. C’est au sein de la famille que sont établies les bases d’une société saine, a-t-il dit. Il a également évoqué la situation des personnes âgées qui prennent soin de leurs enfants atteints du VIH/sida.
M. RADZI RAHMAN (Malaisie), le développement économique étant un ingrédient majeur pour faciliter le développement social., aA souligné la nécessité de placer le développement social au centre de la stratégie nationale de développement. Il a indiqué que les jeunes représentaient 42% de la population de son pays et que les programmes en leur faveur bénéficiaient d’un haut rang de priorité, l’accent étant mis sur l’acquisition des connaissances, le développement de l’esprit d’entreprise, la santé. L’objectif est de permettre à la jeunesse de relever les défis d’un pays qui se développe rapidement. Le représentant a par ailleurs indiqué que tout en gardant à l’esprit le rôle crucial que peut jouer la famille dans la société, son pays continuait à accorder la priorité à des programmes visant à encourager la solidarité familiale. La Malaisie, a-t-il poursuivi, accorde également une grande importance aux personnes âgées. Des centres de soins ont été créés à l’intention des personnes âgées ne pouvant bénéficier de l’assistance de leurs familles et des politiques visant à permettre aux personnes âgées d’être productives et indépendantes ont été mises en place. S’agissant des personnes handicapées, la Malaisie a adopté une loi pour protéger leurs droits et pénaliser toutes discriminations à leur égard et s’efforce de mettre en place des programmes d’éducation pour assurer leur pleine participation à la société.
MME MUNA AL-QAHTANI (Emirats Arabes Unis) s’est alarmée du fait que plus de la moitié de la population des pays en développement vive dans des conditions économiques et sociales catastrophiques, rappelant la nécessité de donner à ces pays la possibilité d’accéder aux marchés internationaux et aux technologies modernes, de réduire leur dette extérieure, d’attirer les flux financiers, et de renforcer leurs capacités humaines. Les conflits armés et l’occupation étrangère sont autant de facteurs de marginalisation auxquels il faut s’attaquer avec l’aide des Nations Unies, a-t-elle dit. Soulignant que son pays était l’un des premiers cinquante ayant atteint un haut niveau de développement humain, elle a indiqué que l’éducation et la santé y étaient gratuites pour tous et qu’un système de protection sociale complet offrait une aide financière mensuelle et une aide d’urgence aux groupes vulnérables. Les Emirats arabes unis se sont dotés de lois assurant l’égalité des chances pour l’emploi des jeunes et la protection des droits de la femme et de l’enfant et ont créé des centres spéciaux de soins et de réadaptation pour les handicapés afin de les aider dans les domaines de l’éducation et de l’emploi. Conformément aux valeurs de l’Islam les personnes âgées ne sont pas laissées de côté, a-t-elle poursuivi, indiquant qu’elles bénéficiaient de centres de santé et de loisirs et de centres sociaux.
MME KYUNG-WHA KANG (République de Corée) a souligné qu’alors que l’on s’apprête à célébrer le 10e anniversaire de l’Année internationale de la famille, il est nécessaire de réaffirmer que la famille est la cellule de base de la société et qu’en tant que telle, elle joue et doit continuer à jouer un rôle crucial dans le développement social. Elle a indiqué que le modèle familial étendu à trois générations vivant sous le même toit n’était plus une réalité dans son pays. Selon les statistiques, a-t-elle indiqué, un nombre toujours décroissant de familles considère qu’il est de leur devoir de s’occuper des personnes âgées. La République de Corée est déjà un pays vieillissant puisque 7,2 % de la population avait plus de 65 ans en 2002 et ce chiffre devrait être de 14% en 2019. La Corée est donc engagée dans la promotion de politiques visant à donner aux personnes âgées les moyens de leur indépendance et la possibilité de participer activement à la société. Dans la mise en oeuvre du Plan d’action de Madrid, a-t-elle insisté, l’accent est mis sur la participation des personnes âgées aux activités économiques avec pour objectif la création de 300 000 emplois répondant à leurs besoins. Des programmes visant à améliorer leur accès aux soins de santé sont également réalisés, notamment la création d’unités gériatriques dans les hôpitaux. Le Gouvernement coréen, a-t-elle expliqué, prévoit d’accroître les ressources allouées au bien-être des personnes âgées pour le faire passer de 0,37% du budget total à 1%.
MME STEFICA STAZNIK (Croatie) a fait valoir l’adoption par son gouvernement d’une Stratégie nationale d’éradication de la pauvreté et de l’exclusion sociale ainsi que la mise en place de partenariats sociaux impliquant tous les acteurs via la science et l’éducation pour parvenir au progrès social. Un Comité national pour l’application du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille s’attache à la promotion des droits de chaque membre de la famille, avec une attention particulière aux droits des enfants, des femmes et des personnes âgées. Elle a expliqué que dans le cadre de la Politique nationale pour la famille qui tient compte des transformations de la structure familiale résultant de la guerre récente ainsi que de la récession démographique, des actions avaient été initiées pour la construction d’un environnement favorable aux familles et respectueux de l’égalité des sexes et du partenariat au sein du couple. Une Stratégie nationale envisage l’établissement d’un médiateur pour les personnes handicapées au sein du gouvernement dans le but de promouvoir leur participation sociale.
M. SICHAN SIV (Etats-Unis) a déclaré que le fait que davantage de personnes puissent espérer vivre au-delà de 65 ans était un succès mais que cela posait un certain nombre de problèmes. Ces défis appellent des changements dans le système de sécurité sociale et de retraite. Les Etats-Unis travaillent pour faire en sorte de renforcer, avec l’aide du secteur privé, les systèmes de pensions et d’accès aux soins des personnes âgées. Les Etats-Unis, a-t-il poursuivi, sont profondément engagés dans la mise en oeuvre du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement. Le représentant a indiqué par ailleurs que son pays oeuvrait depuis longtemps pour promouvoir les droits des personnes handicapées et avait adopté de nombreuses lois pour améliorer leur condition, lois qui ont été mises en application par les gouvernements locaux et le secteur privé. Il a rappelé l’accent mis par le Président Bush sur la gravité de la traite des êtres humains dans sa déclaration devant l’Assemblée générale et a expliqué que pour combattre ce phénomène, il était nécessaire de renforcer l’institution de la famille, véritable pierre angulaire de la société. Il a évoqué les conséquences dramatiques pour les jeunes de l’effondrement de la famille, notamment en termes de vulnérabilité aux drogues, à la criminalité, à l’abandon prématuré de l’école et de risques de grossesses précoces.
M. PAPA LOUIS FALL (Sénégal) a insisté sur la nécessité d’une politique volontariste d’éradication des vecteurs de la pauvreté que sont, entre autres maux, le chômage et le sous-emploi des jeunes, la non-prise en compte des préoccupations des personnes âgées et l’exclusion sociale. Il a rappelé que le Sénégal restait fidèle aux objectifs retenus par le Forum mondial pour l’éducation, qui s’est tenu en avril 2000 à Dakar, en prenant en charge notamment les besoins de la petite enfance dans les domaines de la santé, de la nutrition et de l’éducation de base. Il a rappelé les initiatives prises par son pays pour les handicapés dans les domaines de la protection sociale et juridique, de l’éducation et de l’accès aux services sociaux de base et à l’emploi. Il a poursuivi en indiquant que le Code de la famille était en cours de révision pour apporter à la femme sénégalaise un meilleur statut conformément aux traités internationaux. Il a qualifié l’emploi des jeunes de priorité de premier ordre pour l’Etat sénégalais.
M. SALLAM (Arabie saoudite) a indiqué que l’objectif du développement social était d’offrir à tous les groupes de la société la possibilité de mener une vie digne. L’Arabie saoudite cherche à améliorer les capacités professionnelles de toutes les catégories de la population pour leur permettre de contribuer au développement économique et social. Elle cherche à utiliser les ressources humaines non utilisées du fait de certains handicaps et œuvre pour leur permettre d’être des acteurs à part entière de la société. Le Gouvernement saoudien a ainsi créé, en collaboration avec la société civile, 31 centres pour l’accueil des groupes vulnérables. Pour les personnes handicapées, l’accent est mis sur l’amélioration de leurs capacités à jouir de leurs droits et à s’intégrer économiquement à la société. Des programmes en faveur des enfants handicapés ont été réalisés, a-t-il ajouté. Le représentant de l’Arabie saoudite a également évoqué les conséquences néfastes des conflits armés sur le développement social et a regretté de voir l’écart entre les pays développés et les pays en développement s’accroître. Il a ainsi demandé à ce qu’on redouble d’efforts pour supprimer les obstacles sur la voie du développement.
MME ANNA CHOJNACKA, Représentante de la jeunesse des Pays-Bas, a rappelé l’importance de l’intégration des jeunes dans le processus de prise de décisions et de mise en oeuvre des politiques, et noté qu’ils souffraient particulièrement de la pauvreté, du chômage, du manque d’éducation et du VIH/sida qui les prive de leur famille mais qui touche aussi en majorité directement les 15-25 ans. Ces facteurs sont source d’exclusion, a-t-elle poursuivi, demandant la participation accrue et directe des jeunes dans la prise des décisions qui les concernent aux niveaux local, national et international. S’inquiétant de la plus grande division entre « nous » et « eux » dans les perceptions, elle a invité les Etats à impliquer les jeunes dans la mise en oeuvre des Objectifs du Millénaire en matière de développement en les écoutant et en les employant en tant qu’experts, et a souhaité que les jeunes se rassemblent. Elle a aussi exhorté les Etats à faciliter la création de conseils nationaux de la jeunesse et à inclure un représentant de la jeunesse dans chaque délégation auprès de l’Assemblée générale.
M. B. G. CHIDYAUSIKU (Zimbabwe) a souligné qu’il y avait une relation de cause à effet entre les maux sociaux comme le manque d’éducation et l’accès limité aux soins de santé et la pauvreté. Il a indiqué que les progrès réalisés dans le domaine du développement social dans son pays avaient été ralentis par les prescriptions des institutions de Bretton Woods durant les années 90. Il a ajouté que les efforts pour réduire la pauvreté et améliorer la situation de l’emploi ainsi que la condition des groupes vulnérables avaient également souffert des effets de la pandémie du sida. La pauvreté a progressé car les ressources, a-t-il expliqué, ont été détournées des secteurs productifs vers l’accès aux soins des personnes atteintes du sida et des orphelins de la maladie. Il a indiqué que la prévalence du sida est tombée de 35 à 24 % mais qu’elle demeurait inacceptablement élevée. Il a lancé un appel pour le financement adéquat du Fonds mondial pour le sida, la tuberculose et le paludisme. Il a par ailleurs évoqué les conséquences néfastes de la famine en Afrique australe. Il a également affirmé que le programme de réforme agraire entrepris dans son pays commençait à avoir des effets positifs pour une part toujours plus importante de la société.
M. TARANDA (Bélarus) a appelé l’ONU à prêter une attention particulière aux règles internationales du commerce, qu’il a qualifiées de conditions à la paix, à la sécurité et à la stabilité. Il a indiqué que le Bélarus s’attachait à la création d’une économie de marché orientée vers le développement social par notamment un ensemble de mesures quinquennales de protection sociale, passant par la réforme du système de protection sociale vers un système personnalisé. Le représentant a fait valoir les mesures prises pour garantir l’égalité et la réinsertion ainsi que pour offrir une protection sociale aux 490 personnes handicapées au Bélarus. Mais, a-t-il reconnu, l’accès au milieu physique est loin d’être satisfaisant, et l’assistance internationale à cet égard demeure nécessaire. Il a ajouté que le problème de l’emploi des jeunes restait un problème majeur. Il a déclaré que, en 2050, la part des plus de 60 ans constituerait 35,8% de la population de son pays, ce qui nécessite une réforme du système de retraite.
MME ILHAM MOHAMED AHMED (Soudan) a affirmé que la responsabilité de la mise en place d’un environnement favorable au développement incombait aux Etats et a insisté sur la nécessité d’améliorer la coopération internationale en vue d’éradiquer la pauvreté conformément aux engagements pris dans les grandes conférences des Nations Unies. Elle a insisté sur l’importance de l’aide publique au développement à cette fin et des conséquences du problème de la dette. Elle a par ailleurs affirmé qu’il était nécessaire de faciliter la participation des pays en développement à l’économie mondiale et aux processus de prise de décisions. Elle a insisté sur le fait que le droit au développement est un droit de l’homme et sur la nécessité de mettre fin aux sanctions unilatérales et à l’occupation étrangère. Elle a émis l’espoir que le processus de paix en cours dans son pays permettrait de faire avancer le développement social. Elle a par ailleurs expliqué son pays attachait une grande importance à la famille comme noyau principal de la société et qu’il estimait que celle-ci avait un rôle très important à jouer dans le développement.
M. LUIS GALLEGOS (Equateur) a affirmé que la mondialisation avait un impact négatif sur l’avancement économique et social des pays en développement et rappelé la nécessité de l’intégration des politiques économiques et sociales et de la coopération internationale. Il a souligné que, dans son pays, le service de la dette extérieure représentant plus de 45% du budget national, constituait un obstacle majeur au développement économique et social et à la création d’emplois productifs. Faisant référence au récent Séminaire et atelier régional des Amériques sur le handicap de Quito, il a salué l’échange d’informations à caractère législatif entre les pays de l’hémisphère et réitéré l’appui de ces pays au projet de convention fondée sur les droits des handicapés et reflétant l’universalité, l’indivisibilité et l’interdépendance de tous les droits humains ainsi que le principe de non-discrimination.
M. ROBERT LEIGH (Volontaires des Nations Unies) a appuyé la déclaration faite par la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge qui mobilise 1 million de bénévoles de part le monde et dont le message mérite d’être écouté. Il a rappelé que l’intensité du volontariat dépendait largement des politiques économiques et sociales et nécessitait une approche stratégique propre à mettre en place un environnement favorable. Il a indiqué qu’à l’occasion du Sommet de Copenhague et de la session extraordinaire à Genève, on avait reconnu la contribution importante du volontariat au développement. Le Sommet, a-t-il expliqué, a qualifié le volontariat de principal moteur permettant aux jeunes, aux personnes âgées et aux autres groupes sociaux de participer à la vie économique et sociale. A cet égard, il a indiqué que l’absence de possibilité de volontariat constituait un facteur d’exclusion. Il a annoncé que la première réunion internationale sur le volontariat dans la perspective des Objectifs du Millénaire se tiendrait au Brésil le 5 décembre prochain. Il a appelé les Etats Membres à oeuvrer pour favoriser le volontariat qui est un réservoir de compétence et de solidarité.
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