LA TROISIEME COMMISSION PLACE L’INTEGRATION DES POLITIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES AU COEUR DE LA REALISATION DES OBJECTIFS DU MILLENAIRE
Communiqué de presse AG/SHC/621 |
Troisième Commission
2e séance & 3e séance – matin & après-midi
LA TROISIEME COMMISSION PLACE L’INTEGRATION DES POLITIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES AU COEUR DE LA REALISATION DES OBJECTIFS DU MILLENAIRE
L’intégration des politiques économiques et sociales a largement dominé l’ouverture, aujourd’hui, des travaux de la Troisième Commission (affaires sociales, humanitaires et culturelles) sur le développement social. Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Jose Antonio Ocampo, a initié la discussion en insistant sur la nécessité de ne plus considérer les politiques sociales comme des mécanismes de compensation des effets délétères des politiques économiques mais plutôt comme des investissements productifs propres à assurer une croissance inclusive. De son côté, le Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social, M. Johan Schlövinck, a souligné que la lutte contre la pauvreté ne pouvait être laissée aux seules politiques économiques, nécessitant la réconciliation des politiques économiques et sociales.
Il est par ailleurs apparu que dans le contexte de l’interdépendance croissante des économies et des sociétés, les pays en développement ne seront pas en mesure d’assumer la responsabilité de leur développement social sans une assistance technique accrue. A cet égard, le représentant du Maroc, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné la nécessité d’accroître la coopération internationale en vue de permettre l’intégration de ces pays à l’économie mondiale. Les délégations ont souligné que l’intégration et la pleine participation des pays en développement à l’économie mondiale dépendaient dans une grande mesure de leur capacité à collaborer au processus de prise de décisions économiques. Par ailleurs, selon les délégations, l’élimination de la pauvreté et la réalisation des Objectifs du Millénaire, nécessitent la création d’un environnement national et international favorable.
Au cours d’un dialogue interactif avec le Secrétariat qui a suivi les déclarations sur le développement social, les délégations ont exprimé leur préoccupation quant à la décision de supprimer l’unité de la Division des politiques sociales et du développement social consacrée à la famille. Insistant sur le fait que la famille était la cellule de base de la société, certaines délégations ont souligné la nécessité de placer la famille au centre d’un débat sur l’amélioration de la protection sociale des individus, de la famille et des communautés. Répondant à ces préoccupations, le Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social, a indiqué que le travail du Secrétariat sur la famille ne pâtirait pas des changements prévus.
Outre les représentants déjà cités, les délégations suivantes ont aussi pris la parole : Italie (au nom de l’Union européenne), des pays associés et des pays candidats, Brésil, Suisse, Pérou, Venezuela, Cuba, Botswana, au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe, Egypte, Danemark, Uruguay (au nom du MERCOSUR), Mexique, Australie, Liban, Chine, Bénin, Indonésie, Jordanie, Japon, Fédération de Russie. Les représentants de l’UNICEF, du BIT et de la Banque mondiale ont également participé.
La Troisième Commission poursuivra l’examen de ce point demain, mardi 7 octobre à 10 heures.
DOCUMENTATION
Rapport sur la situation sociale dans le monde, 2003 (A/58/153)
Concentré sur les causes et les manifestations de la vulnérabilité sociale, le rapport sur la situation sociale dans le monde, 2003, établi par la Division des politiques sociales et du développement du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, souligne qu’aucun groupe social n’est fondamentalement vulnérable mais que ce sont les circonstances économiques, sociales et culturelles qui font obstacle à l’intégration et à la participation sociale de leurs membres. Il est noté que les causes et les manifestations de la vulnérabilité se sont multipliées et ont considérablement évolué depuis dix ans et que la vulnérabilité et la pauvreté interagissent en un cercle vicieux, se renforçant mutuellement. Selon les recommandations contenues dans le rapport, il importe, pour réduire la vulnérabilité sociale, de bien comprendre les facteurs et les forces qui la sous-tendent et d’élaborer des politiques publiques visant à l’autonomie et à l’intégration sociale . (Voir notre communiqué de presse SOC/4631 du 3 octobre 2003).
SUITE DONNEE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL ET A LA VINGT-QUATRIEME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLEE GENERALE
Rapport du Secrétaire général sur la question (A/58/172)
Le rapport porte à l’attention de l’Assemblée générale les conclusions adoptées par la Commission du développement social, lors de sa session annuelle en février 2003, concernant le thème prioritaire « Coopération nationale et internationale au service du développement social ». Le rapport est centré sur deux thèmes généraux : la coordination des politiques sociales et économiques visant à promouvoir le développement social, et la participation et le partenariat comme objectifs à poursuivre et moyens d’assurer le développement social. L’accent est mis sur la nécessité de reconnaître l’interdépendance entre les politiques sociales et économiques et de promouvoir des politiques globales, intégrées et cohérentes.
Il est recommandé d’accorder une attention particulière à la question de l’intégration des politiques sociales et économiques. Une coopération internationale cohérente et renforcée constitue le complément indispensable des efforts déployés par les pays en développement pour promouvoir leur développement social et réduire la pauvreté. S’agissant de la question spécifique de l’emploi, il est réaffirmé que la création d’emplois et l’amélioration des conditions de travail devraient être au cœur des stratégies de développement et de la coopération internationale à l’appui des politiques nationales.
En outre, il est rappelé que le développement social exige la participation active et responsable de tous. Dans cet objectif, le rapport contient une série de suggestions à l’Assemblée générale, notamment celles de souligner la nécessité d’une participation effective des pays en développement à la prise de décisions et à l’établissement de normes au niveau international, y compris dans les instances financières internationales ; de la participation active des organisations de la société civile, des sociétés et des petites entreprises ; d’obligation redditionnelle s’appliquant à toutes les parties concernées. L’Assemblée est aussi encouragée à inscrire la question de la constitution de partenariats volontaires internationaux au service du développement social à l’ordre du jour des sessions ultérieures de la Commission du développement social. Enfin, soulignant le lien entre prévention des conflits et développement durable, il est recommandé que la Commission du développement social continue d’accorder toute l’attention voulue aux aspects sociaux du Nouveau partenariat économique pour le développement de l’Afrique (NEPAD).
DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX HANDICAPES ET A LA FAMILLE
Rapport sur l’examen et l’évaluation du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées (A/58/61-E/2003/5)
Le rapport présente des recommandations visant à renforcer l’application des objectifs du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées qui consistent à favoriser la pleine participation des handicapés à la vie sociale et au développement et l’égalité des chances et de statut pour ces personnes. Le rapport replace les handicapés au centre des enjeux de développement, l’accent n’étant plus placé sur les soins et la protection sociale mais sur la reconnaissance du fait que les handicapés participent au développement des sociétés dans lesquelles ils vivent autant qu’ils en bénéficient. La notion d’incapacité est élargie à des conditions telles que le VIH/sida, le syndrome d’hyperactivité avec troubles de l’attention mais aussi à toutes les marginalisations résultant de facteurs divers tels que le sexe, la race, la pauvreté et l’appartenance à une population autochtone.
L’égalisation des chances implique que ces derniers aient accès aux autorités chargées d’appliquer les politiques en leur faveur et puissent eux-mêmes accéder aux postes de responsabilité. Selon le Secrétaire général, la convention sur les droits des personnes handicapées en cours d’élaboration, à l’initiative du Mexique, devrait viser à offrir des options pour le traitement des incapacités et de leurs conséquences et proposer des mesures de promotion des personnes atteintes. Le rapport fait état des engagements significatifs des gouvernements et de la communauté internationale dans les domaines de l’emploi, l’éducation, la promotion de l’égalité des chances et l’accessibilité au milieu physique des handicapés. Cependant, la mise en place rapide d’une politique globale se heurte à l’insuffisance des données comparatives et des statistiques sur la prévalence des incapacités dans le monde entier, et sur la situation économique et sociale des handicapés par rapport à celle des personnes valides.
Rapport mondial sur la jeunesse, 2003 (A/58/79)
Le rapport du Secrétaire général présente un examen de la situation actuelle des jeunes dans le monde, fondé sur les conclusions de la Réunion du Groupe d’experts sur les priorités mondiales de la jeunesse, organisée à Helsinski en octobre 2002. Il contient une série de recommandations et suggestions sur chacun des domaines prioritaires du Programme d’action mondial pour les jeunes, dont on célèbrera le dixième anniversaire en 2005, à savoir : éducation, emploi, faim et pauvreté, santé, environnement, abus de drogues, délinquance juvénile, loisirs, jeunes filles et jeunes femmes, participation de la jeunesse, mondialisation, technologies de l’information et de la communication, VIH/Sida, les jeunes et la prévention des conflits, et relations intergénérationnelles. Il est notamment recommandé de mettre l’accent sur l’enseignement primaire et secondaire et de décentraliser la justice pour mineurs et encourager les pouvoirs locaux à participer activement à la prévention de la délinquance juvénile et à la réinsertion des jeunes délinquants.
Le rapport présente également une évaluation, fondée sur une enquête auprès des participants, du Forum mondial de la jeunesse du système des Nations Unies, dont la dernière session s’est tenue à Dakar, du 6 au 10 août 2001. Le Forum avait été créé pour instituer une communication efficace entre les ONG de jeunes et le système des Nations Unies, de manière que les intérêts de la jeunesse soient pris en compte dans la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse. Compte tenu de l’opinion généralement défavorable des intervenants et des réponses mitigées des Etats Membres, il est recommandé que les sessions futures du Forum soient organisées sur la base d’un mandat intergouvernemental émanant de l’Assemblée générale, afin d’éviter le désenchantement des jeunes. Il est également recommandé que le dixième anniversaire du Programme d’action mondial en 2005 soit pour les jeunes et les gouvernements l’occasion de lancer un appel à l’action pour résoudre les problèmes des jeunes.
Rapport sur la promotion de l’emploi des jeunes (A/58/229)
Ce rapport examine la situation de l’emploi des jeunes et la mise en œuvre de plans d’action nationaux conformément aux directives du Réseau pour l’emploi des jeunes créé créédu à l’initiative du Secrétaire général, crée sous l’égide des Nations Unies et de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) en 2001. La réduction de la pauvreté, objectif numéro 1 de la Déclaration du Millénaire, doit s’appliquer tout particulièrement aux jeunes, 40% de la population mondiale ayant moins de 20 ans.
L’Assemblée générale, par le biais de sa résolution sur la promotion de l’emploi des jeunes, a élargi le mandat du Réseau et invité les Etats Membres à établir des inventaires et des plans nationaux avant mars 2004, avec l’assistance de l’OIT, de la Banque Mondiale et du Secrétariat de l’ONU. Pour ce faire, les gouvernements devraient mettre en place des systèmes consultatifs nationaux associant tous les partenaires de la société civile axés sur quatre priorités : l’aptitude à l’emploi par le biais de l’éducation et la formation professionnelle, l’égalité des chances, l’esprit d’entreprise et la création d’emplois, priorités modulables selon le contexte socio-économique.
Trente-sept Etats seulement ont réponduau sujet de la mise en œuvre de plans d’action nationaux, dix-neuf ayant indiqué qu’ils n’avaient pas établi de plan et 11 de ces derniers ayant précisé qu’ils prévoyaient de le faire.
En conclusion, le rapport attire l’attention sur l’importance de mobiliser tant au niveau national qu’international, les ressources nécessaires à l’exécution des plans d’action.
Rapport sur les préparatifs de la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2004 (E58/67-E/2003/49)
Ce rapport présente les mesures prises et activités menées à tous les niveaux, par les organismes des Nations Unies, les gouvernements et les organisations non gouvernementales pour préparer cettel célébration.du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famillesous l’égide du Conseil économique et social Quelques quatre-vingt douze pays ont déjà créé des mécanismes de coordination au plus haut niveau gouvernemental. Les préparatifs ont abouti à des dispositions pratiques mais aussi sur des activités de fond. A l’ONU, la célébration, débutera en décembre 2003 et une étude sur la situation de la famille dans le monde sera alors publiée. Parmi les questions prioritaires qui, de l’avis des Etats, exigent une attention particulière, sont citées celles du chômage, de l’équilibre entre responsabilités professionnelles et responsabilités familiales, des droits de l’enfant, de la violence conjugale, des besoins particuliers des familles ayant à charge des personnes âgées ou handicapées, de l’érosion des réseaux de soutien familiaux et de l’augmentation des taux de divorce.
Le rapport contient une série de suggestions. mais le Secrétaire général invite Lles gouvernements sont encouragés à formuler des stratégies nationalesà prendre en compte les questions socio-économiques pour améliorer la protection de la famille après 2004 . L es organismes de l’ONU, en particulier les commissions régionales, sont invités à appuyer financièrement. Au niveau régional et international, il souligne l’importance d’un financement croissant des activités concrètes de recherche-développement sur les questions relatives à la famille, de même que le s gouvernements à qui il est suggéré d’échanger le résultat de ces recherches, notamment par le biais du réseau interuniversités actuellement constitué par le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU., de l’échange d’informations par le biais du réseau interuniversités, et deEnfin les la coopération entre gouvernements et sont invités à renforcer leur partenariat avec les organisations non gouvernementales.
Rapport sur le rôle des coopératives dans le développement social (A/58/159)
Le rapport du Secrétaire général rend compte des progrès réalisés en vue de créer un cadre favorable au développement des coopératives. Fondé sur les informations fournies par 27 organismes gouvernementaux, des organismes compétents du système de l’ONU et l’Alliance coopérative internationale,il met l’accent sur la contribution des coopératives à l’élimination de la pauvreté, au plein emploi et à la création d’emplois productifs et à la promotion de l’intégration sociale.
Plusieurs propositions ressortent des réponses aux questionnaires. Il est notamment estimé qu’il faudrait renforcer les centres nationaux de formation et d’information sur les coopératives ; encourager le développement d’entreprises mixtes ; mettre davantage l’accent sur l’intégration et le renforcement des réseaux coopératifs internationaux et nationaux ainsi que la fourniture d’une assistance technique, juridique et institutionnelle. Le Comité mixte pour la promotion de l’aide aux coopératives (COPAC) devrait organiser des recherches sur le modèle coopératif afin de démontrer dans quelles conditions il fonctionne au mieux et peut être utilisé de manière novatrice, et créer les moyens de partager les meilleures pratiques et l’expérience acquise. Il devrait souligner les liens existants entre coopératives et développement social et créer et faciliter des partenariats avec des organisations coopératives et d’autres organisations qui partagent des objectifs analogues ou se livrent à des activités complémentaires. Il a été signalé qu’il pourrait être nécessaire d’affecter des fonds à la création et au développement des coopératives, dans le cadre des fonds et programmes des Nations Unies.
SUITE DONNEE A L’ANNEE INTERNATIONALE DES PERSONNES AGEES : DEUXIEME ASSEMBLEE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT
Rapport du Secrétaire général (A/58/160)
Ce rapport présente le plan de campagne pour la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid suite à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement qui s’est tenue dans la capitale espagnole du 8 au 12 avril 2002. Il constate les progrès accomplis dans la mise en œuvre de plusieurs volets du Plan à travers de meilleurs processus intergouvernementaux et interorganisations, des initiatives régionales et à travers la recherche et la diffusion de l’information. Il est noté que l’expérience de la décennie précédente avait révélé une insuffisance des fonds affectés aux plans nationaux et une absence d’intérêt politique pour les questions de vieillissement, notamment de la part des bailleurs de fonds.
Le plan de campagne suggère la façon d’appliquer concrètement les recommandations du Plan, à savoir l’intégration du facteur vieillissement dans les politiques de développement social, la promotion de la santé et du bien-être des personnes âgées et la création d’un environnement favorable et porteur. Selon le rapport, c’est au niveau national que se décidera le succès ou l’échec de cette application, dépendant du renforcement des capacités nationales, encore trop insuffisant dans les pays en développement et en transition. Sur le plan international, le rapport préconise de raccorder la question du vieillissement aux programmes mondiaux de lutte contre la pauvreté. En effet, l’objectif de développement numéro 1 dans la Déclaration du Millénaire consiste à réduire de moitié, d’ici à 2015, la proportion de la population mondiale dont le revenu est inférieur à 1 dollar par jour.
Le rapport donne aussi une place particulière aux femmes dans la question du vieillissement, leur rôle dans le développement social devant les placer au centre des préoccupations des gouvernements et des organisations non gouvernementales. Saluant la tenue de réunions d’experts et d’ateliers nationaux sur le vieillissement, le Secrétaire général propose que la Commission du développement social lors de sa prochaine session en 2004 examine, du point de vue du vieillissement, les thèmes prioritaires entrant dans le cadre du suivi du Sommet mondial du développement social.
La Commission est également saisie d’une lettre datée du 14 juillet adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Maroc auprès de l’Organisation des Nations Unies (A/58/204) par laquelle ce dernier transmet au Secrétaire général le communiqué final de la trente-quatrième réunion des présidents et coordonnateurs des sections du Groupe des 77, tenue à Genève les 26 et 27 juin 2003.
Déclarations
M. JOSE ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a souligné que la faible croissance économique avait pesé sur la progression de la réalisation des Objectifs du Millénaire, notamment sur les objectifs sociaux du fait de la prévalence de préoccupations économiques à court terme. Il a souligné que pour réaliser les Objectifs du Millénaire, à savoir assurer une croissance inclusive, il fallait dépasser la hiérarchisation actuelle entre les politiques économiques et les politiques sociales. Afin de réduire la pauvreté, d’encourager l’égalité et l’intégration sociale, il est nécessaire de réconcilier les politiques économiques et sociales, a-t-il ajouté en soulignant que les politiques sociales ne pouvaient pas continuer d’être considérées comme des mécanismes de compensation des effets délétères des politiques économiques. Les investissements sociaux doivent être considérés par les décideurs comme des facteurs productifs essentiels. Soulignant qu’il y a maintenant un consensus reconnaissant que l’instabilité macroéconomique est à la fois défavorable à la croissance et à l’équité, il a souligné qu’un environnement macroéconomique favorable était une condition essentielle du succès des politiques sociales. A cet égard, il a souligné que les politiques sociales devaient venir appuyer un processus de croissance inclusif offrant la possibilité aux groupes vulnérables et aux pauvres de se prendre en charge et de s’insérer pour devenir des citoyens économiquement actifs.
M. Ocampo a souligné que les progrès sociaux résultaient de la conjonction d’une politique sociale à long-terme visant équité et inclusion et d’une croissance économique propre à créer des emplois de qualité. Il a souligné que les politiques sociales devaient se concentrer sur l’éducation, l’emploi et la protection sociale. Il a estimé que les pays en développement devaient accroître les ressources allouées à l’éducation, en particulier l’éducation des filles. S’agissant de l’emploi, il a déclaré que l’adaptabilité de la main-d’œuvre aux changements et aux cycles économiques était cruciale et pouvait être atteinte par la formation, la coopération renforcée entre les employés et les employeurs et la protection sociale incluant une politique de salaire minimum prudente. Il a insisté sur la nécessité de promouvoir le dialogue social afin de créer les conditions favorables sur le marché du travail. S’agissant de la protection sociale, M. Ocampo a souligné que les systèmes de sécurité sociale étaient des éléments clefs d’une approche intégrée de lutte contre la pauvreté et de promotion de l’équité. Pour être efficaces, a-t-il poursuivi, ces systèmes doivent fournir une couverture universelle et solidaire et couvrir les risques de base comme la nutrition, la santé, le vieillissement et l’emploi. Il a estimé que davantage d’attention devait être portée au développement de politiques économiques et sociales intégrées visant à prévenir les crises économiques plutôt qu’à élaborer des filets de sécurité pour faire face à ces crises. Les filets de sécurité, s’ils doivent exister, ne doivent pas se substituer aux politiques sociales et leur financement ne doit pas peser sur les mécanismes de protection sociale à plus long terme.
M. Johan Schlövinck, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social, a présenté les rapports. Concernant celui sur la « Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale », il a indiqué que deux thèmes avaient été sélectionnés, à savoir la cohérence des politiques de promotion du développement social, et la participation et le partenariat en tant qu’objectifs et moyens du développement social, rappelant que l’année 2005 marquera le dixième anniversaire du Sommet de Copenhague Il a ensuite précisé que le rapport intitulé « Examen et évaluation du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées » mettant l’accent sur l’égalisation des chances pour les personnes handicapées dans le cadre de la question des droits de l’homme nécessiterait des approches novatrices susceptibles de produire des résultats concrets.
Les autres thèmes à l’ordre du jour de cette session, la famille et la jeunesse, et notamment l’emploi des jeunes, a-t-il poursuivi, font l’objet d’une attention particulière de la part de la Division. Le « Rapport sur la situation sociale dans le monde, 2003 », a-t-il continué, présente une analyse de la vulnérabilité sociale et offre des recommandations à l’intention des Etats. Concernant le rapport traitant de la « Suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement », il a souligné que des politiques de développement devaient prendre en compte les questions intergénérationnelles pour une meilleure communication entre les groupes sociaux, l’identification de thèmes et d’objectifs communs. Il a conclu en regrettant que la pauvreté extrême et les disparités de salaires ne fassent pas partie des travaux de la Troisième Commission, ajoutant que la lutte contre la pauvreté ne pouvait être laissée aux seules politiques économiques.
M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que la coordination des politiques de la promotion du développement social était l’un des thèmes les plus importants examinés par la Commission du développement social et a souligné que le Groupe des 77 estimait que la création d’un environnement propre à promouvoir le développement requérait la mobilisation de ressources financières stables et l’accès des pays en développement aux marchés, le transfert de technologie, le respect des droits de l’homme et la promotion de l’égalité entre les sexes, la promotion de l’état de droit et la participation des pays en développement au processus de prise de décisions économiques sur le plan international. A cet égard, il a souligné la nécessité de veiller à la cohérence des politiques économiques et sociales en vue de promouvoir une croissance économique et le progrès social dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’élimination de la pauvreté. Il a appuyé la recommandation du Secrétaire général visant à ce que l’ECOSOC évalue l’intégration des politiques économiques et sociales. Evoquant le contexte particulier de la mondialisation, il a souligné la nécessité d’accroître la coopération internationale et l’aide aux pays en développement en vue d’assurer leur pleine participation et leur intégration à l’économie mondiale. Il a insisté sur le besoin d’accorder davantage d’attention à l’impact social de la mondialisation pour éviter la marginalisation de populations entières. A son avis, afin d’atteindre les objectifs de développement social, il faut mettre en oeuvre des partenariats entre les pays en développement et les pays développés, partenariats qui impliquent une meilleure participation des pays en développement aux institutions économiques et financières internationales. A cet égard, il a souligné la nécessité pour les pays développés de consacrer 0,7% de leur produit national brut à l’aide publique au développement.
M. Andrea Cavallari (Italie), prenant la parole au nom de l’Union européenne, des pays associés et des pays candidats, a indiqué que le modèle social européen était fondé sur une économie saine, un haut niveau de protection sociale et d’éducation et le dialogue social avec pour objectif le plein emploi dans le respect de l’environnement. Il a rappelé la nécessité de la prise en compte des droits de l’homme dans la formulation des politiques et précisé le principe européen de « responsabilité sociale des entreprises » du secteur privé. Il a ensuite indiqué que l’Union européenne soutenait concrètement les économies rurales des pays en développement, s’attachait à construire une Europe nouvelle via le Livre blanc sur la jeunesse de 2001 et réaffirmait son soutien au Réseau pour l’emploi des jeunes. Le vieillissement de la population constitue, selon lui, un défi majeur pour les politiques sociales et d’emploi, et nécessite l’adéquation sociale et la viabilité financière des systèmes de retraites pour aider les personnes âgées à conserver leur indépendance et leur qualité de vie. En conclusion, il a proposé l’assistance de l’Union européenne au Comité ad hoc chargé de l’élaboration d’une convention internationale pour la protection et la promotion des droits et de la dignité des personnes handicapées, rappelant que 2003 était l’Année européenne des personnes handicapées.
M. HENRIQUE VALLE (Brésil) a indiqué que les efforts de réforme de l’économie brésilienne ont été menés parallèlement au lancement de projets sociaux élaborés en concordance avec l’impératif d’efficacité maximale des dépenses. Le Gouvernement brésilien a accordé la priorité à l’établissement d’une base de données sur la population pauvre avec pour objectifs d’assurer que les dépenses vont bien aux populations qui en ont besoin et de permettre d’étudier l’impact des programmes sociaux. Le représentant du Brésil a rappelé que dans son rapport sur le suivi des engagements pris à Copenhague, le Secrétaire général a souligné le besoin de cohérence entre les stratégies économiques nationales et les processus économiques mondiaux et a insisté sur le fait que cet objectif impliquait une plus grande participation des pays en développement dans les processus de prise de décisions économiques internationaux. Cela implique également, a-t-il poursuivi, l’étude de la volatilité sur les marchés de capitaux et l’amélioration de l’accès des pays en développement aux marchés mondiaux, et aux médicaments essentiels à des prix abordables. Ces questions sont devenues d’autant plus critiques vu les résultats décevants de la dernière Conférence de l’Organisation mondiale du commerce à Cancun. Le représentant a par ailleurs indiqué que son pays avait récemment adopté un statut sur les personnes âgées comprenant notamment l’égalité d’accès aux plans de protection sociale privés, aux transports et aux loisirs. Il a souligné que l’élément principal de la promotion des droits de l’homme des personnes âgées était de leur offrir d’être à la fois des bénéficiaires et des acteurs du développement social.
M.JEAN-JACQUES ELMIGER (Suisse) a invité les Etats Membres, ensemble, à reconnaître leur responsabilité première dans la mise en œuvre des décisions de Copenhague, en commençant par la promotion de la démocratie, des droits de l’homme, et de la cohérence entre les politiques nationales et internationales de lutte contre la pauvreté. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la complémentarité entre coopération nationale et internationale ainsi qu’entre politique économique et politique sociale, de même que sur celle d’intégrer les approches sur les questions migratoires et sur les politiques nationales de l’emploi. Il faut établir la transparence dans la gestion et le financement du développement social, a-t-il poursuivi. Il faut revaloriser la responsabilité des partenaires sociaux et de la société civile, le secteur privé pouvant rechercher toujours plus à faire siens les engagements pris par les Etats en matière de développement social. Il a jugé que les engagements volontaires pris dans ce sens par de nombreuses entreprises, notamment dans le cadre du Pacte mondial, sont un signe encourageant. Selon lui, la société civile, le secteur privé et les partenaires sociaux devraient explorer ensemble la voie de la constitution de partenariats volontaires internationaux et nationaux au service du développement social.
M. MARCO BALAREZO (Pérou), prenant la parole au nom du Groupe de Rio, a déclaré que la démocratie et le développement économique et social se renforçaient mutuellement, notant que l’aggravation de la pauvreté dans sa région combinée à la stagnation de l’économie mondiale constituait une menace sérieuse à la paix sociale et aux institutions démocratiques. La lutte contre la pauvreté doit commencer avec les enfants et les femmes, a-t-il poursuivi, grâce à la combinaison de politiques nationales viables socialement et économiquement et l’éducation. Il a enfin appelé à un renforcement de la coopération internationale y compris l’assistance au développement, la recherche de mécanismes de financement originaux et la création de marchés nouveaux et ouverts pour générer la croissance, l’emploi et une meilleure distribution des revenus, la réduction des vulnérabilités externes et le soutien aux investissements productifs.
M. MILOS ALCALAY (Venezuela) a déclaré que le Venezuela avait mis en oeuvre un Plan national de développement économique et social 2001-2007 ayant pour but d’atteindre l’équilibre social par les politiques publiques d’amélioration de la qualité de la vie et de la santé, de combattre la pauvreté, la marginalisation, l’exclusion sociale et d’améliorer la redistribution des richesses. Il a expliqué que le Venezuela était soucieux de créer un nouvel ordre social à travers la démocratisation du capital par la création de microentreprises, de coopératives et de petites entreprises y compris dans le domaine de l’agriculture et à travers une utilisation rationnelle de la terre, et avait adopté une série d’instruments législatifs et financiers pour répondre aux problèmes des plus démunis. Il a aussi indiqué la mise en place entre autres d’un Plan d’emploi pour les jeunes et d’un Plan national d’éducation, la promotion de la participation de la famille à la vie économique, sociale, culturelle et politique sur une base égalitaire, et la publication de lois organiques sociales au profit des personnes âgées et des handicapés. Il a conclu en annonçant la tenue prochaine au Venezuela d’une réunion de haut niveau sur la pauvreté, l’équité et l’insertion sociale convoquée par l’Organisation des Etats américains.
M. JORGE CUMBERBATCH MIGUEN (Cuba) a souligné qu’en dépit des engagements pris à Copenhague, 800 millions de personnes souffrent de la faim, plus de 115 millions d’enfants n’ont pas accès à l’éducation et quelque 876 millions sont analphabètes. C’est dans ce contexte, a-t-il dit, que les pays en développement, ont diminué leur aide publique au développement et n’ont fait que peu de choses pour alléger la dette extérieure alors qu’ils fermaient leur marchés aux produits et services des pays du tiers monde. Il a souligné la nécessité d’oeuvrer pour la mise en oeuvre des engagements pris à Copenhague et dans les autres conférences internationales et a dénoncé les conditions imposées aux pays en développement amenant ces derniers à diminuer leurs dépenses sociales. Il a indiqué que son pays a mis en oeuvre avec succès une stratégie de développement social, qui a notamment permis de faire progresser la condition des personnes âgées, des enfants, des jeunes et des handicapés. Actuellement, a-t-il dit, 100% de la population cubaine a accès aux services de santé, tous les enfants de moins de douze ans sont protégés des maladies évitables et 80% de la population rurale a accès à l’eau potable. Cuba, a-t-il poursuivi, considère que la coopération internationale est essentielle pour le développement social. Il a souligné qu’avec un investissement initial de 3 milliards de dollars suivi d’un investissement de 700 millions pendant 9 ans dans le domaine de l’éducation et de l’équipement permettrait à 1,500 million d’analphabètes d’apprendre à lire et à écrire. Cet investissement de moins de 10 milliards de dollars, a-t-il insisté, représenterait moins de 0,004% du produit national des pays développés membres de l’OCDE cette année, à comparer avec les quelque 900 milliards dépensés chaque années dans l’armement.
M. A. M. DUBE (Botswana), au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe, a souligné que les pays de la SADEC, où 40% de la population vit avec moins d’un dollar par jour, ont mis en place des plans stratégiques de développement centrés sur la bonne gouvernance et la gestion économique en vue de réaliser l’objectif d’une croissance économique de 7% en vue de réduire la pauvreté extrême de moitié d’ici à 2015. Or, la croissance enregistrée n’a pas dépassé 3,2% en moyenne, a-t-il indiqué, en soulignant que la fragilité des performances économiques s’expliquait par les contraintes structurelles telles que la prédominance du secteur primaire, agriculture et secteur minier. Dans ce contexte, il a regretté l’échec des négociations de l’Organisation mondiale du commerce à Cancun concernant les subventions agricoles et l’accès des pays en développement aux marchés mondiaux. Il s’est cependant déclaré optimiste sur les chances de négociations fructueuses lors de la prochaine réunion à Genève. Evoquant l’importante prévalence du VIH/Sida dans les pays de la Communauté, il a indiqué que leur Chef d’Etat avait adopté en juillet 2003 une Déclaration sur le VIH/Sida soulignant la nécessité d’agir vite dans les domaines prioritaires de la prévention et de la mobilisation sociale, l’accès aux soins, la mise à disponibilité de ressources et le renforcement institutionnel. Il a indiqué que ce Sommet avait par ailleurs permis l’établissement d’un Fonds régional pour la mise en oeuvre de la stratégie de la Communauté relative au VIH/sida. A cet égard, il s’est félicité des développements récents concernant l’importation par des pays sans capacités de production pharmaceutique de médicaments génériques à prix abordables. Il a conclu en réaffirmant l’appel de la Communauté à une plus grande coordination entre l’ECOSOC et les autres entités du système des Nations Unies en vue de l’harmonisation des initiatives relatives au développement de l’Afrique.
M. Amr Mohammed Roshdy (Egypte) a souligné que l’intérêt croissant porté par la communauté internationale au développement social, et cela depuis Copenhague, avait permis la consolidation de certains principes et de la reconnaissance du droit au développement. Il a insisté sur le fait qu’on ne pouvait pas parler de développement social tant que le droit au développement était bafoué, ajoutant que le droit au développement impliquait l’exercice du droit à l’autodétermination, soit pour un peuple, la possibilité de décider librement de son avenir politique, social et culturel, y compris du droit d’exploiter les ressources naturelles de son territoire. Il a indiqué que l’occupation étrangère et le déni de droit à l’autodétermination constituent des entraves au développement. Dans ce contexte, les Nations Unies doivent examiner la situation des pays qui sont sous le joug d’une occupation étrangère sans espoir de parvenir au développement.
Mme CAMILA BLOMQUIST (Danemark) a déclaré que les jeunes constituaient la pierre angulaire du changement et la solution à l’intégration, la paix et la dignité humaine. Elle a demandé à l’ONU de renforcer son programme concernant la jeunesse par l’instauration d’un mécanisme de surveillance et d’évaluation, la création d’un évènement sur la jeunesse parallèle à l’Assemblée générale et le renforcement de la coopération au sein du système des Nations Unies. Elle a annoncé la tenue prochaine au Danemark de la première conférence sur les Objectifs de développement du Millénaire et la jeunesse en coordination avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et a appelé les autres pays à faire de même. Rappelant que 11.8 millions de jeunes vivaient avec le VIH/sida, elle a regretté la faiblesse des réponses face à l’urgence du problème et exhorté les Gouvernements à combler le déficit de 10 milliards de dollars du budget de la lutte contre ce fléau, à respecter le droit des jeunes à l’éducation sexuelle à l’école, et à promouvoir leur participation comme experts dans la bataille contre la maladie.
M. FELIPE PAOLILLO (Uruguay), prenant la parole au nom du MERCOSUR, de la Bolivie et du Chili, a annoncé l’établissement d’un mécanisme visant à définir des priorités communes et développer des programmes et projets aux niveaux régional et national de lutte contre la pauvreté et d’éradication du travail des enfants. Il a réitéré sa volonté de lutter contre la pauvreté et les inégalités sociales à travers, entre autres, l’accroissement de l’emploi productif et un plein accès de la population à l’éducation et à la santé, avec une attention particulière portée aux enfants et aux groupes vulnérables. Il a encouragé la participation au processus d’intégration régionale de tous les secteurs de la société civile représentés dans le Forum consultatif économique et social. Fidèle aux principes du Sommet pour le développement mondial de Copenhague, il a rappelé l’importance de la coopération nationale et internationale pour renforcer les capacités humaines, institutionnelles et technologiques des pays en développement et a demandé l’aide des institutions de Bretton Woods pour assurer l’ouverture des marchés internationaux aux produits des pays pauvres.
M. LUIS ALFONSO DE ALBA (Mexique) a affirmé que l’intégration des groupes vulnérables aux activités du développement était une condition à la construction de sociétés équitables, et a indiqué qu’à cet effet le Mexique avait approuvé une Loi fédérale pour prévenir et éliminer la discrimination et créé un Conseil National pour prévenir la discrimination qui entrera en fonction en novembre de cette année. Il a lié les droits de l’homme au développement social dans la protection des personnes handicapées et a rappelé qu’il était indispensable d’inclure la problématique du vieillissement dans les stratégies d’éradication de la pauvreté. Afin de renforcer les actions en faveur des personnes âgées et de consolider leur autonomie et leur indépendance, un Conseil consultatif citoyen a été créé à l’intention des personnes âgées tandis que le projet de Plan national gérontologique prévoit des activités dans les domaines suivants : législation, santé, sécurité sociale et assistance sociale, culture et loisirs, participation sociale et politique, éducation et peuples autochtones.
M. Adam Smith, Représentant de la jeunesse (Australie), a souligné que s’il semble au premier abord que les questions relatives à la jeunesse sont très différentes d’un pays à l’autre, elles sont en fait très semblables. Les jeunes cherchent tous à avoir le contrôle de leur vie et souhaitent vivre en concordance avec les valeurs qu’ils défendent. Mais souvent les communautés ne savent pas comment répondre à leurs aspirations et ils sont projetés dans la vie d’adulte et amenés à prendre des décisions dès leur plus jeune âge sur des questions comme la drogue ou l’alcool. Pour illustrer l’isolement dans lesquels ces derniers risquent de se trouver, le représentant a évoqué la disparition de structures comme les paroisses et les organisations de scouts ainsi que les conséquences négatives des changements intervenus dans les relations intergénérationnelles, notamment la hausse du niveau de dépression et de maladies mentales en Australie. Il a évoqué les initiatives du Gouvernement australien en faveur des jeunes, entres autres l’initiation d’un dialogue sur la masculinité et du rôle des hommes et les initiatives visant à encourager la tolérance et la compréhension en réponse aux événements du 11 septembre 2001. Il a indiqué que son Gouvernement était à la pointe pour ce qui est de donner une voix aux jeunes et de mettre en avant leurs accomplissements. A cet égard, il a cité le soutien du Gouvernement à la table ronde nationale de la jeunesse organisée en vue d’accroître la participation des jeunes dans les processus de prise de décisions. Il a conclu en soulignant la nécessité de reconnaître la valeur des jeunes qui bien qu’ils ne représentent que 18% de la population constituent 100% de l’avenir.
M. SAMI ZEIDAN (Liban) a évoqué les mesures prises par son pays en faveur du développement social et, insistant sur le rôle des technologies de l’information dans la promotion du développement social, a notamment cité la conférence sur les technologies de l’information organisée à Beyrouth il y a quatre mois, où l’accent a été mis sur le potentiel des technologies de l’information dans la lutte contre la pauvreté. Il a souligné l’attachement de son pays aux coopératives et a signalé la contribution des coopératives rurales dans la reconstruction du Liban. Il a également évoqué le plan national d’action que son pays a adopté en faveur de l’emploi des jeunes. Il a insisté sur la condition des personnes handicapées et expliqué que le Liban, qui a souffert d’une longue guerre, avait adopté une loi exhaustive visant à l’intégration des personnes handicapées dans la vie sociale et économique. Il a rappelé que les pays arabes avaient lancé la Décennie pour les personnes handicapées en 2003 à Beyrouth et a fait valoir la participation de son pays au Comité spécial chargé d’élaborer une convention internationale globale et intégrée sur les droits des handicapés.
M. Zhang Yishan (Chine) a déclaré que les questions de sécurité non traditionnelles comme la pauvreté, la détérioration de l’environnement, le chômage, l’usage des drogues, le crime transnational, le VIH/sida et l’apparition de maladies infectieuses étaient devenues, pour la plupart d’entre elles, plus urgentes que jamais. Il a appelé la communauté internationale à coopérer pour éradiquer la pauvreté et le fossé Nord-Sud, et souligné la nécessité d’intégrer les efforts en faveur du développement économique et ceux visant la promotion du développement social avec l’aide des Nations Unies, les deux aspects étant complémentaires et indispensables au développement humain. Enfin, le renforcement, au niveau mondial, des capacités dans le domaine de la santé publique est nécessaire au développement économique et social. Fidèle aux Objectifs du Millénaire concernant le VIH/sida, le représentant a appelé la communauté internationale à attacher plus d’importance à ce problème et indiqué que la délégation chinoise allait proposer lors de cette session un projet de résolution sur la question.
M. JOEL WASSI ADECHI (Bénin) a indiqué que le développement social continuait d’être un défi majeur pour les pays les moins avancés, notamment pour les pays africains, pour lesquels il y a tout lieu de penser qu’ils ne pourront atteindre les Objectifs de développement du Millénaire. Il a cité le rapport du PNUD sur le développement humain selon lequel les pays de l’Afrique subsaharienne n’accèderont à l’éducation primaire universelle qu’en 2129 et ne pourront réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans l’exrême pauvreté qu’en 2147. Il s’est félicité du fait que la communauté internationale commençait à prendre conscience des mécanismes de reproduction de la pauvreté révélant le caractère structurel de ce phénomène qui ne peut être efficacement combattu que par l’évaluation de l’impact social des politiques économiques et de l’impact économique des politiques sociales. Evoquant le dixième anniversaire de l’année internationale de la famille en 2004, il a souligné la nécessité de développer une approche globale, plutôt que sectorielle, des problématiques intégrant les différentes composantes de la famille. Il a estimé que dans ce cadre le Secrétariat des Nations Unies et plus particulièrement la Division des politiques sociales et du développement avait un rôle crucial à jouer. Il a souligné que dans le contexte africain, la famille pouvait servir de levier d’action pour résoudre les problèmes de développement social car elle constitue l’une des institutions les plus solides et les plus stables. La famille, a-t-il souligné, pourrait devenir un partenaire précieux dans la lutte contre le VIH/sida, la prévention des conflits, la réalisation de l’éducation primaire universelle. Il a proposé au Secrétaire général de mettre sur pied une commission ad hoc pluridisciplinaire composée d’experts indépendants chargés de faire, à la 59e session de l’Assemblée générale, des recommandations appropriées pour la rationalisation des programmes relatifs aux différentes composantes de la famille.
M. SIGIT WARDONO (Indonésie) a soutenu les recommandations du Secrétaire général pour la cohérence et l’intégration des politiques sociales et économiques, et demandé l’assistance de la communauté internationale afin de réaliser les objectifs de développement social. Il a souligné que son pays, comme d’autres, notamment les pays les moins avancés, ne serait pas en mesure de parvenir aux Ojectifs du Millénaire sans la coopération internationale. Il a cité dans ce cadre le problème de la dette des pays en développement, de l’accès aux médicaments indispensables à des prix abordables et aux nouvelles technologies. Il a insisté sur la nécessité que l’ONU oeuvre à créer un environnement favorable au développement. Il a invité le secteur privé à apporter sa contribution au secteur économique mais aussi au secteur social des pays en développement. Faisant de l’emploi des jeunes une priorité, il a indiqué la création du Réseau indonésien pour l’emploi des jeunes avec le soutien du Bureau international du travail et de la Banque mondiale. L’Indonésie s’est dotée, a-t-il dit, d’une loi sur le bien-être des personnes âgées, et est passé d’une approche basée sur la charité à une approche basée sur les droits en ce qui concerne les personnes handicapées avec l’aide des Organisations non gouvernementales. Par son programme « Qualité pour les familles 2015 », le gouvernement indonésien, a-t-il conclu, a lancé une série de mesures renforçant le bien-être et la pérennité des familles.
M. MUTAZ HYASSAT (Jordanie) s’est déclaré convaincu qu’en garantissant les conditions propices au développement social, la communauté internationale participait à la réalisation des objectifs de développement du millénaire. Il a appuyé les recommandations du Secrétaire général encourageant l’assistance aux pays en développement en vue du renforcement de leurs capacités. Il a souligné le rôle vital de la famille en tant que cellule de base de la société et a insisté sur la nécessité d’en évaluer le rôle dans le développement social et économique. Dans ce cadre, il a évoqué la création d’un Conseil national pour la famille qui a contribué à élaborer une stratégie nationale, à créer une base de données et élaborer un code de la famille. S’agissant des personnes âgées, il est selon le représentant, important de déployer davantage d’efforts pour mettre en application le Plan d’action de Madrid.
Mme Akiko Tejima (Japon) a rappelé l’attachement de son pays à la création d’un système de sécurité sociale équitable et durable dans lequel jeunes et personnes âgées s’apportent un soutien mutuel ainsi qu’à la réforme des politiques et des systèmes nationaux visant à résoudre les questions relatives au développement social. Elle a rappelé l’importance du thème des personnes handicapées et âgées pour le Japon, qui a accueilli, l’année dernière, quatre conférences internationales sur la question en clôture à la décennie asiatique et pacifique des personnes handicapées. Le Japon s’efforce, a-t-elle poursuivi, de promouvoir les partenariats avec les organisations non gouvernementales dans ce domaine et appelle les Nations Unies à consolider les capacités du Département des affaires économiques et sociales (DESA) à cet effet. Les Japonais ont la plus longue durée de vie du monde, a-t-elle déclaré, dépassant 80 ans, et le nombre des personnes âgées de plus de 100 ans dépasse les 20 000. La réforme du système de retraites et de santé engagées seront, a-t-elle conclu, d’utilité pour la communauté internationale et sont pleinement compatibles avec le Plan d’action de Madrid.
M. DIMITRI KNYAZHINSKIY (Fédération de Russie) a indiqué que la lutte contre la pauvreté était un élément important de la politique de développement de la Russie mais qu’elle avait à l’esprit la nécessité de promouvoir la croissance économique. Il a indiqué que son pays était en train de réformer les services sociaux pour qu’ils soient plus efficaces. Nous veillons à promouvoir la participation de la société civile, a-t-il ajouté. Il a souligné que les défis actuels imposent d’améliorer la coopération internationale et a dénoncé la politisation des questions sociales. La Fédération de Russie participera aux travaux du Comité spécial chargé de préparer une convention sur les droits des personnes handicapées, a assuré le représentant qui a annoncé que l’année 2003 avait été déclaré Année des personnes handicapées en Russie. Il a indiqué que le renforcement du rôle de la famille constitue une partie importante du volet social russe. Il a évoqué la réforme de son système de retraite, entreprise en conformité avec les principes de la Déclaration d’engagement de Madrid. Il a conclu en soulignant que la garantie d’un développement social durable constituait un défi pour tous les Etats et nécessitait une coopération internationale renforcée.
M. Kul Gautam, Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a indiqué que l’UNICEF défend des familles fortes et œuvre pour la protection de celles qui ont été touchées par le VIH/sida ou les conflits, 13 millions d’enfants ayant perdu un ou leurs deux parents et plus d’un million de jeunes ayant été séparés de leur famille à cause de la guerre. Il a affirmé que le respect des droits des enfants et des femmes était essentiel à la force de la famille, ce droit passant par l’égalité entre les sexes et l’application de la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes. Le représentant a appelé les Etats à soutenir les familles dans les domaines de la santé, de l’éducation et en encourageant la participation des pères. Il a conclu en décrivant les grandes lignes du projet de plan d’action de l’UNICEF concernant notamment la collecte de données et l’aide aux orphelins du sida et aux enfants victimes des guerres.
M. JOHN LANGMORE, Organisation internationale du travail (OIT), a souligné que les raisons expliquant l’augmentation des inégalités étaient nombreuses mais que le manque de cohérence entre les politiques y était pour beaucoup. Evoquant le conflit existant entre les objectifs des politiques macroéconomiques et les objectifs sociaux, il a souligné que l’augmentation de l’interdépendance et la réduction de la marge de manœuvre au niveau national devaient entraîner une coopération plus efficace au niveau international en vue du développement social. Il a souligné que si tous les pays incluaient dans leurs objectifs macroéconomiques la croissance de l’emploi et la réduction de la pauvreté, le rythme du développement social serait largement amélioré. L’environnement international serait plus propice au développement économique et au progrès social. Le représentant a par ailleurs dénoncé le fait que les organisations financières internationales n’encouragent pas l’inclusion des politiques d’emploi et de réduction de la pauvreté. Il a souligné le fait que les conflits entraînent l’augmentation des dépenses militaires aux dépends des politiques en faveur de la santé, de l’éducation et des infrastructures. Il a souligné l’importance du Réseau pour l’emploi des jeunes.
Mme JUDITH EDSTROM, (Banque mondiale), a expliqué que, malgré les succès accomplis dans les 40 dernières années dans les pays en développement, les objectifs de développement ne pouvaient être atteints sans prendre en compte la dimension sociale du développement, et que le développement économique allait de pair avec le développement social. Elle a souligné que l’émancipation des personnes pauvres passait par l’inclusion du développement social dans les stratégies de la Banque mondiale mettant l’accent sur l’analyse sociale, la participation, la prévention des conflits et la reconstruction. Elle a aussi noté l’importance de la question des groupes vulnérables à savoir les jeunes, les personnes âgées et les personnes handicapées, décrivant les efforts entrepris par la Banque mondiale dans ces domaines.
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