AG/DSI/337

LA COMMISSION DU DESARMEMENT ET DE LA SECURITE INTERNATIONALE DEMANDE AUX ETATS DE S’ACQUITTER SCRUPULEUSEMENT DE LEURS OBLIGATIONS

04/11/2003
Communiqué de presse
AG/DSI/337


Première Commission

21e séance – après-midi


LA COMMISSION DU DESARMEMENT ET DE LA SECURITE INTERNATIONALE DEMANDE AUX ETATS DE S’ACQUITTER SCRUPULEUSEMENT DE LEURS OBLIGATIONS


Elle poursuit l’adoption de ses projets de résolution


La Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) a, cet après-midi, demandé à tous les Etats de s’abstenir de toute action susceptible de conduire à une nouvelle course aux armements nucléaires ou d’avoir un impact négatif sur le désarmement et la non-prolifération nucléaires.  Le projet de résolution qu’elle a adopté à cette fin, et qui devra être entériné par l’Assemblée générale, demande également aux Etats de respecter les traités internationaux dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaires et de s’acquitter scrupuleusement de toutes les obligations qui en découlent.


Le projet de résolution, que présentait un groupe de sept pays regroupés au sein de la Coalition pour un nouvel agenda, a été adopté a l’issue d’un vote de 121 voix pour, 6 voix contre (Etats-Unis, Royaume-Uni, Israël, France, Pakistan et Inde) et 39 abstentions.


Ce texte, qui constitue un véritable programme d’action pour le désarmement nucléaire, s’est trouvé cependant confronté à l’opposition des puissances nucléaires, le représentant des Etats-Unis expliquant au nom de la France et du Royaume-Uni que ce texte, bien qu’il s’inscrive en faveur du TNP et de son article VI, ne tient pas suffisamment compte des progrès accomplis en la matière depuis 2000.  L’Inde, qui est le seul Etat avec le Pakistan et Israël, à n’être pas partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a regretté que ce texte ne mentionne pas le document final de la dixième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement qui est le seul document de consensus de la communauté internationale.  Le représentant a également rejeté la mention faite à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud, ce qui n’est pas réaliste.


Un deuxième projet de résolution sur la réduction des armements nucléaires non stratégiques, présenté lui aussi par la Coalition pour un nouvel agenda, a également donné lieu à l’opposition de quatre puissances nucléaires, la France, les Etats-Unis, la Fédération de Russie et le Royaume Uni, tandis que 41 Etats se sont abstenus.  Si l’Assemblée générale adoptait ce texte, les Etats devraient prendre des mesures concrètes concertées visant à réduire davantage le statut opérationnel des systèmes d’armes nucléaires non stratégiques afin de réduire le risque d’utilisation de ces armes. 


Pour la Fédération de Russie, ce projet de résolution ne reflète pas la situation actuelle ni les difficultés qui surgiront à l’avenir quand il s’agira d’obtenir des résultats rapides comme le prévoit le projet de résolution.  Ce projet ne parle pas du stockage ni de la non-prolifération, raison pour laquelle la Fédération de Russie s’interroge sur la nécessité de séparer l’étude des armes nucléaires non stratégique des autres armes.


La Commission a également adopté, à l’issue d’un vote, le projet de résolution sur les mesures de confiance dans le contexte régional et sous-régional.  Elle a adopté sans vote les projets de texte sur le Traité créant une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique et celui sur le Comité consultatif des Nations Unies pour la paix et la sécurité en Afrique centrale.


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Espagne, Allemagne, République populaire démocratique de Corée; Canada, Italie au nom de l’Union européenne, Etats-Unis, Inde, Chine, Fédération de Russie, Royaume Uni, Colombie, Japon, Pakistan, Australie, République centrafricaine, Argentine, Brésil, Nigeria, Kazakhstan et Malaisie.


La Commission poursuivra ses travaux mercredi 5 novembre à 14 heures 30.


ARMES NUCLEAIRES


Aux termes du projet de résolution concernant le Traité sur une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique (Traité de Pelindaba) (A/C.1/58/L.11), présenté par le Nigéria et adopté sans vote tel qu’amendé par le document A/C.1/58/L.58, l’Assemblée générale inviterait les Etats africains qui ne l’ont pas encore fait à signer et à ratifier dès que possible le Traité sur une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique de façon qu’il puisse entrer en vigueur dans les meilleurs délais.  En outre, elle exprimerait sa gratitude aux Etats dotés d’armes nucléaires qui ont signé les Protocoles les concernant, et inviterait ceux qui n’ont pas encore signé et/ou ratifié les Protocoles les concernant à le faire dès que possible.


L’Assemblée générale demanderait aux Etats africains parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de conclure des accords de garanties intégrales avec l’Agence internationale de l’énergie atomique conformément au Traité, ainsi que des protocoles additionnels à leurs accords de garanties.


Aux termes du projet de résolution sur la réduction des armements nucléaires non stratégiques (A/C.1/58/L.39/Rev.1), présenté par le Brésil au nom de la Coalition pour un nouvel agenda et adopté par 118 voix pour, 4 voix contre (Etats-Unis, France, Fédération de Russie et Royaume Uni) et 41 abstentions, l’Assemblée générale demanderait que soient adoptées des mesures concrètes concertées visant à réduire encore le statut opérationnel des systèmes d’armes nucléaires non stratégiques afin de réduire le risque d’utilisation de ces armes.  Elle demanderait également que soient interdits les types d’armements nucléaires non stratégiques qui ont déjà été retirés des arsenaux de certains Etats dotés d’armes nucléaires et que soient mis au point des mécanismes de transparence pour la vérification de leur élimination.


Aux termes du projet de résolution vers un monde exempt d’armes nucléaires: un nouvel ordre du jour (A/C.1/58/L.40.Rev.1), présenté par le Brésil, au nom de la Coalition pour un nouvel ordre du jour, et adopté par un vote de 121 voix pour, 6 voix contre (Etats-Unis, Royaume-Uni, Israël, France, Pakistan et Inde) et 39 abstentions, l’Assemblée générale demanderait à tous les Etats de s’abstenir de toute action susceptible de conduire à une nouvelle course aux armements nucléaires ou d’avoir un impact négatif sur le désarmement et la non-prolifération nucléaires.  Elle demanderait également à tous les Etats Membres de respecter les traités internationaux dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaires et de s’acquitter scrupuleusement de toutes les obligations qui en découlent.  En outre, elle demanderait à tous les Etats parties de s’employer avec détermination à donner pleinement effet aux accords importants auxquels est parvenue la Conférence des Parties chargées d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2000, dont le Document final définit les grandes lignes nécessaires pour parvenir au désarmement nucléaire.  L’Assemblée générale conviendrait également qu’il y a lieu d’accorder une priorité plus élevée à de nouvelles réductions des armements nucléaires non stratégiques en tant qu’étape importante sur la voie de l’élimination des armes nucléaires.


L’Assemblée générale conviendrait que la Conférence du désarmement devrait créer, au plus vite, un comité spécial chargé du désarmement nucléaire.  Elle conviendrait également que la Conférence du désarmement devrait reprendre les négociations sur un traité multilatéral, non discriminatoire et internationalement et effectivement vérifiable interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires.  L’Assemblée générale demanderait également aux Etats dotés d’armes nucléaires de prendre les mesures nécessaires pour pouvoir s’intégrer sans heurt dans le processus conduisant à l’élimination totale de ces armes.  Elle demanderait aux trois Etats - Inde, Israël et Pakistan - d’adhérer inconditionnellement et sans retard au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  Elle demanderait à la République populaire démocratique de Corée de revenir sur ses déclarations récentes en vue d’appliquer pleinement les dispositions du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. 


L’Assemblée générale soulignerait que l’Agence internationale de l’énergie atomique doit être en mesure de vérifier et de s’assurer que les installations nucléaires des Etats parties au TNP sont utilisées à des fins pacifiques uniquement.


Aux termes d’un vote de 117 voix pour, 6 voix contre (Israël, Australie, Japon, Royaume-Uni, Etats-Unis et Etats fédérés de Micronésie) et 39 abstentions, le paragraphe 20 du dispositif a été maintenu. 


M. rodriguez pantoja (Espagne), a déclaré, dans son explication de vote sur le projet de résolution L.11 sur la zone exempte d’armes nucléaires en Afrique, que les accords relatifs aux zones exemptes d’armes nucléaires doivent être conclus sur la base du libre consentement des pays de la région.  L’Espagne a toujours dit clairement son souhait de voir la zone exempte d’armes nucléaires en Afrique (Traité de Pelindaba) entrer en vigueur rapidement.  Cependant, les zones présentent des particularités qui leur sont propres et qui doivent figurer dans les traités portant création de ces zones. 


Nous ne pouvons pas signer le protocole au Traité de Pelindaba dans la mesure où la zone géographique définie pas le Traité fait partie du territoire de l’Union européenne.  Cette partie du territoire espagnol, qui est concernée par le Traité de Pelindaba, fait partie des frontières de l’Union européenne et appartient à la zone de supervision de l’OTAN et d’Euratome et, par conséquent ne peut pas faire partie de la zone définie par le Traité de Pelindaba.  Ces principes ont été réaffirmés dans l’Accord signé avec les Etats-Unis en 1996, puis dans ses versions révisées.


Le représentant a ajouté que toutes les installations nucléaires à but pacifique sont assorties d’un double contrôle de l’AIEA et d’Euratome.  En outre l’Espagne et les membres de l’UE ont ratifié les principaux traités de désarmement et de non-prolifération dont les obligations vont bien au-delà de celles figurant dans le Traité de Pelindaba.  Le représentant a par ailleurs estimé que les paragraphes 2 et 3 sont discriminatoires dans la mesure où seule l’Espagne est incriminée pour n’avoir pas ratifié le Protocole additionnel du Traité de Pelindaba.  Il est dommage que le groupe africain ne cherche pas à rallier une position conciliatoire.


M. VOLKER HEINSBERG (Allemagne) a indiqué que son pays a mené des consultations sur les projets de résolution L.39, touchant aux armes nucléaires et non stratégiques et sur le projet de résolution L.40 sur un nouvel Agenda vers le désarmement nucléaire, afin d’y apporter des modifications mineures.  Malheureusement, a précisé le représentant, de telles modifications n’ont pas été permises, d’où notre abstention sur les deux textes.  La mise en œuvre des mesures définies lors de la Conférence de révision du TNP de 2000 fait partie intégrante du désarmement nucléaire qui doit être irréversible.  Le représentant a plaidé en faveur d’une approche graduelle et continue, pour éliminer les armes non stratégiques, ce qui, dans un premier temps, mettrait l’accent sur la sécurité des arsenaux.


M. JON YONG RYONG (République populaire démocratique de Corée) a expliqué que son pays dans le passé avait voté en faveur du texte «un nouvel Agenda vers le désarmement nucléaire».  Cependant, les références  faites cette année à la situation dans la péninsule coréenne ne rendent pas fidèlement compte de la situation entre son pays et les menaces nucléaires qui se sont exercées.  Ce texte ne contient qu’une version unilatérale des faits.  Il nous est donc de plus en plus difficile d’appuyer ce texte en raison de la politique hostile des Etats-Unis qui cherchent à isoler notre pays.  C’est la raison pour laquelle nous avons été obligés de dénoncer le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.  La dénucléarisation dans la péninsule coréenne doit être le résultat des efforts des Coréens eux-mêmes.  La situation actuelle est une source de préoccupation pour notre pays qui se trouve menacé par une grande puissance au mépris du droit international.  Le paragraphe 1 du dispositif ne reflète pas du tout la réalité sur le terrain dans la Péninsule coréenne.


M. PAUL MEYER (Canada) a rappelé l’attachement de son pays aux 13 mesures pratiques de la Conférence d’examen du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qui s’est tenue en 2000.  Toutefois, sa délégation s’est abstenue lors du vote sur l’alinéa 20 du projet de résolution L.40/Rev.1 car elle estime que l’évolution actuelle dans le cadre de la défense missilière ne présuppose pas de changements, et que les missiles constituent une nouvelle menace posée à la sécurité internationale.  


M. RODRIGUEZ PANTOJA (Espagne) a, une nouvelle fois, émis des réserves quant au paragraphe 3 du projet de résolution L.11 relatif au Traité sur une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique (Traité de Pelindaba).


M. CARLO TREZZA (Italie) a réaffirmé, au nom de l’Union européenne, l’importance de la création de zones exemptes d’armes nucléaires, mais a insisté pour qu’elles soient créées sur la base d’accords librement consentis, comme le prévoient d’ailleurs les directives de la Conférence du désarmement de 1999, afin que les zones exemptes puissent ainsi refléter les diversités en leur sein.  Or, nous constatons en l’occurrence que l’Espagne n’est pas singularisée dans le projet de résolution L.11 relatif au Traité de Pelindaba, a-t-il ajouté.


M. J. SHERWOOD MCGINNIS (Etats-Unis) a appuyé les déclarations de l’Espagne et de l’Union européenne au sujet du projet de résolution L.11.  L’Espagne possède une raison valable d’être singularisée au paragraphe 3 de la résolution, a estimé le représentant des Etats-Unis.  Par conséquent, le projet de résolution devrait tenir compte de la diversité des situations qui existent dans la région, a-t-il estimé.


M. D. B. V. VARMA (Inde) a souligné que le seul document de consensus de la communauté internationale est le document final de la dixième session spéciale de l’Assemblée générale consacrée au désarmement.  Dans ce contexte, l’Inde estime que le projet de résolution L.40/Rev.1 doit en tenir compte en tant que prémisse de départ.  Très peu de progrès en matière de désarmement nucléaire ont été réalisés depuis et il n’est pas question d’élaborer un nouvel ordre du jour alors que l’élément essentiel de cet ordre du jour n’est toujours pas appliqué, a ajouté le représentant de l’Inde.


En outre, le paragraphe 22 du projet de résolution fait état de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud, ce qui n’est pas du tout réaliste, estime l’Inde, car ces arrangements doivent être librement consentis entre les Etats de la région concernée.


Pour l’Inde, le cadre des obligations contenues dans le TNP est inégal et discriminatoire, raison pour laquelle un nouvel ordre du jour ne peut coexister avec les anciens cadres du Traité de non-prolifération qui ne tiennent pas compte des préoccupations de sécurité légitime égale pour tous.


M. HAITAO WU (Chine) a rappelé que son pays, qui a toujours préconisé la destruction des armes nucléaires de toutes sortes, considère que le concept d’armes nucléaires non stratégiques, contenu dans le projet de résolution L.39/Rev.1, n’est pas clair.  La Chine a toutefois appuyé l’objectif de la promotion du désarmement nucléaire figurant dans le projet de résolution L.40/Rev.1.


M. J. SHERWOOD MCGINNIS (Etats-Unis) a expliqué que son pays, ainsi que la France et le Royaume Uni, ne peuvent appuyer le projet de résolution L.39-Rev.1, car il ne tient pas compte des efforts déjà consentis et des possibilités alternatives déjà présentées.  M.   a expliqué que les forces sub-stratégiques de l’OTAN ont déjà été détruites, depuis 1991, et ce qui est demandé dans le projet L.39/Rev.1 poserait par conséquent des problèmes de vérification ou d’accès aux installations.  En outre, les Etats-Unis ont déjà proposé des mesures pour renforcer la transparence en matière nucléaire ou pour réduire les incertitudes, a-t-il rappelé. 


M. VASILIEV (Fédération de Russie) a rappelé que son pays, toujours fidèle aux objectifs de non-prolifération, a négocié des accords relatifs à l’élimination des armes nucléaires, des fusées à moyenne et courte portée et des armes stratégiques, notamment dans le cadre d’accords conclus avec les Etats-Unis.


Pour la fédération de Russie, le projet de résolution L.39/Rev.1 ne reflète pas la situation actuelle ni les difficultés qui surgiront à l’avenir quand il s’agira d’obtenir des résultats rapides comme le prévoit le projet de résolution.


En outre, le projet ne parle pas du stockage ni de la non-prolifération, raison pour laquelle la Fédération de Russie s’interroge sur la nécessité de séparer l’étude des armes nucléaires non stratégique des autres armes.


M. DAVID BROUCHER (Royaume-Uni) a expliqué que son pays, ainsi que les Etats-Unis et la France, avaient voté contre le projet de résolution L.40/Rev.1 car, bien qu’ils soient en faveur du TNP et de son article VI, ils estiment que ce projet ne tient pas suffisamment compte des progrès accomplis en la matière depuis 2000. 


S’exprimant sur le projet de résolution L.40, M. JOSE NICOLAS RIVAS (Colombie) a expliqué que lors de la Conférence visant à faciliter l’entrée en vigueur du TNP, son pays avait réaffirmé son attachement au Traité.  Nous espérons, a-t-il dit, pouvoir trouver une solution rapide nous permettant de ratifier le TNP.


M. KAZUYA OGAWA (Japon) a expliqué, au sujet du projet de résolution L.40, que son pays partageait l’objectif poursuivi à long terme, à savoir l’interdiction complète des armes nucléaires.  Cependant, il est indispensable que les mesures prises en faveur du désarmement nucléaire soient réalistes et graduelles et tiennent compte des intérêts et préoccupations des Etats.  De plus, certains éléments, comme la définition des missiles, ne sont pas convaincants.  Pour toutes ces raisons, nous nous sommes abstenus.


M. UMER (Pakistan) a déclaré que sa délégation a voté contre le projet de résolution L.40 en dépit du fait que celle-ci renferme des éléments intéressants, comme celui qui dicte que la meilleure manière d’éliminer la menace nucléaire est d’éliminer les armes nucléaires elles-mêmes.  En dépit de certaines idées très utiles, nous nous sommes trouvés dans l’obligation de voter contre en raison de la réalité sur le terrain dans notre partie du monde.  Le Pakistan détient la capacité nucléaire, ce que ce texte ne reconnaît pas.  Ce projet de résolution ne tient pas non plus compte des facteurs qui ont amené le Pakistan à se procurer de telles armes.  Pour des raisons d’autodéfense, nous avions été obligés de nous doter de l’arme nucléaire, a ajouté le représentant.  C’est la raison pour laquelle nous nous sommes opposés au projet de résolution L.40.


M. GEOFFREY SHAW (Australie) a rappelé que son pays ne détenait pas d’armes nucléaires.  Si les projets de résolution L.39 et L.40 sont intéressants, en revanche, a regretté le représentant, ils ne reconnaissent pas les progrès réalisés depuis 10 ans ni les initiatives en cours.


MESURES DE CONFIANCE, Y COMPRIS LA TRANSPARENCE DES ARMEMENTS


Aux termes du projet de résolution sur des mesures de confiance dans le cadre régional et sous-régional (A/C.1/58/L.18/Rev.1), présenté par le Pakistan et adopté par 67 voix pour, 47 voix contre et 34 abstentions, l’Assemblée générale demanderait aux Etats Membres de s’abstenir d’user ou de menacer d’user de la force, conformément aux objectifs et principes de la Charte des Nations Unies.  Elle demanderait également aux Etats Membres qui ne l’ont pas encore fait d’engager des consultations et un dialogue sans conditions préalables dans les zones de tensions et de conflits, et que soient rigoureusement respectés les accords bilatéraux, régionaux et internationaux de limitation des armements et de désarmement auxquels les Etats sont parties. 


L’Assemblée générale insisterait pour que, dans le cadre des mesures de confiance, l’équilibre militaire entre les Etats de la région qui sont le théâtre de tensions soit préservé, conformément au principe d’une sécurité non diminuée au niveau d’armement le plus bas.  L’Assemblée générale encouragerait la promotion de mesures de confiance unilatérales, bilatérales et régionales pour éviter les conflits et empêcher que des hostilités imprévues n’éclatent accidentellement.  Elle prierait également le Secrétaire de consulter les Etats des régions intéressées en vue de s’assurer de leurs vues sur la question et de les inciter à se consulter pour étudier les meilleurs moyens possibles de renforcer les efforts faits en faveur de l’adoption de mesures de confiance dans les zones de tensions. 


Aux termes du projet de résolution sur les mesures de confiance à l’échelon régional: activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (A/C.1/58/L.54/Rev.1), présenté par la République centrafricaine et adopté sans vote, l’Assemblée générale noterait avec satisfaction les progrès réalisés par les Etats membres du Comité consultatif permanent dans l’exécution du programme d’activités pour la période 2002-2003, et notamment la création, en 1999, d’un mécanisme de promotion, de maintien et de consolidation de la paix et de la sécurité en Afrique centrale dénommé «Conseil de paix et de sécurité en Afrique centrale» et demanderait au Secrétaire général d’y apporter tout son appui.  Elle soulignerait également la nécessité de rendre opérationnel le mécanisme d’alerte rapide en Afrique centrale qui servira notamment d’instrument d’analyse et de suivi de la situation politique dans les Etats membres du Comité consultatif afin d’y prévenir l’éclatement de futurs conflits armés.  En outre, l’Assemblée lancerait un appel aux Etats membres et aux organisations gouvernementales et non gouvernementales pour qu’ils versent au fonds d’affectation spéciale des contributions volontaires additionnelles en vue de la mise en œuvre du programme de travail du Comité consultatif permanent.    


M. POUKRE KONO (République centrafricaine) a rappelé les progrès importants réalisés par le Comité des Nations Unies pour la paix et la sécurité en Afrique centrale.  Ces activités méritent d’être reconnues et soutenues, a précisé le représentant en évoquant le projet de résolution L.54.


M. D. B. V. VARMA (Inde) a regretté que les mesures de confiance soient utilisées pour introduire des notions vagues dans les régions à tension.  Il a regretté le rôle ambigu qui est prêté au Secrétaire général, la distorsion qui est faite et le manque de compréhension eu égard au travail de la Commission du désarmement des Nations Unies.  Les mesures de confiance, a précisé le représentant, exigent la bonne foi des parties intéressées et ne signifient pas qu’on puisse changer le statu quo.  Ce texte est un «travesti» des mesures de confiance et n’est pas acceptable par notre délégation, a-t-il dit.


Mme GABRIELA MARTINIC (Argentine) a expliqué que l’abstention de son pays sur le projet de résolution L.18 était dû au fait que ce texte ne reflète pas le consensus obtenu au sein de la Commission du désarmement sur les mesures de confiance.  Ce texte ne fait pas justice aux travaux de la Commission menés au cours des trois dernières années sur cette question.  La grande majorité des Etats Membres étaient d’accord sur les mesures à prendre pour renforcer la paix et prévenir les conflits armés.  Nous sommes donc obligés de nous abstenir.


M. J. SHERWOOD MCGINNIS (Etats-Unis) a souligné que son pays s’était opposé au projet de résolution relatif aux mesures de confiance L.18/Rev.1 car il renferme encore certaines lacunes, il ne tient pas compte, en effet, des principes déjà établis au sujet des mesures de confiance. 


M. CARLO TREZZA (Italie) a expliqué au nom de l’Union européenne qu’il était en faveur des mesures de confiance et de leur adaptation aux situations particulières surtout dans les zones de tensions.  Toutefois, l’Union européenne ne peut pas ne pas tenir compte des préoccupations émises par certains de ses Etats Membres qui ont estimé que le projet n’était pas équilibré.


M. DUARTE (Brésil) a fait observer que dans sa région, le Brésil est le pays qui a mis en place le plus grand nombre de mesures de confiance, notamment au sein de l’Organisation des Etats d’Amérique.  A ce titre, sa délégation soutient le texte malgré certaines préoccupations qu’elle a émises au sujet du langage utilisé dans le projet de résolution.  Afin de parvenir au consensus, le Brésil estime que le texte devrait encore faire l’objet de modifications.  


M. UDEDIBIA (Nigéria) a souligné que le paragraphe 5 du projet de résolution relatif aux mesures de confiance demande que l’équilibre militaire entre les Etats de régions où règnent des tensions et des conflits soit préservé, surtout quand il s’agit de l’acquisition, de la mise au point et des déploiement de systèmes d’armes classiques et stratégiques. 


M. SHAIMERDENOV (Kazakhstan) a rappelé que son pays avait lancé, il y a presque dix ans, un processus dans le cadre des mesures de confiance en Asie, et travaillait aujourd’hui à la mise en œuvre du document adopté en matière de lutte contre le terrorisme et de promotion du dialogue entre les civilisations.  Toutefois, sa délégation s’est abstenue lors du vote sur le projet relatif aux mesures de confiance présenté par le Pakistan car elle estime que ce processus n’est possible qu’avec un consensus entre les Etats.


M. AKRAM (Pakistan) a souligné que l’initiative du projet de résolution L.18/Rev.1 a été prise par son pays dans un souci de promouvoir un processus de paix et de sécurité en Asie du Sud.  Les termes de ce projet sont tout à fait adaptés aux positions et décisions de l’Assemblée générale et d’autres organisations internationales prises à différents moments, a estimé le représentant.  A cet effet, sa délégation a tenté de faire figurer le concept d’équilibre militaire et les caractéristiques de la région où règnent des tensions et, où, une armée indienne de 700 000 hommes opprime les droits de la population du Jammu-et-Cachemire. 


M. D. B. V. VARMA (Inde) a regretté que les travaux de la Première Commission soient monopolisés par une telle discussion et a jugé inopportun de faire usage de son droit de réponse, afin de ne pas retarder le déroulement des travaux.  


PRESENTATION DE PROJETS DE RESOLUTION


Aux termes du projet de résolution sur la convocation d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement (A/C.1/58/L.25/Rev.1) présenté par la Malaisie, l’Assemblée générale déciderait de constituer un groupe de travail à composition non limitée, qui travaillera sur la base du consensus pour examiner les objectifs et l’ordre du jour de la quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au désarmement, et prierait le groupe de travail à composition non limitée de tenir une session d’organisation.


Aux termes du projet de résolution sur la promotion du multilatéralisme dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération (A/C.1/58/L.26), présenté par la Malaisie au nom du mouvement des pays non alignés et tel qu’amendé oralement, l’Assemblée générale réaffirmerait que le multilatéralisme constitue le principe fondamental qui doit régir les négociations menées dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération.  Elle demanderait instamment à tous les Etats intéressés de participer sans aucune discrimination aux négociations multilatérales sur la réglementation des armements, la non-prolifération et le désarmement.


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